Ellie & Isaac

Save your tears for another day

Il était tard lorsqu'elle sortit son téléphone de son sac, pourtant Isaac répondit assez vite à son sms. Ellie avait besoin de décompresser après cette journée éreintante. C'était sans doute étrange de s'entendre aussi bien avec l'avocat de la famille, mais la présence d'Isaac à ses côtés la rendait sereine. Comme si elle pouvait lâcher prise et être vraiment elle-même, ce qui n'était pas le cas lorsqu'elle se trouvait avec ses amis proches. Non pas parce qu'elle n'avait aucune confiance en eux, mais dans le groupe, elle était celle qui avait une force de caractère pour gérer les émotions et les problèmes qui pouvaient subvenir entre eux, alors qu'au final, la gamine ne faisait que cacher ce qu'elle ressentait réellement. Une grande carapace l'enveloppait et rare étaient ceux qui arrivaient à la briser.

Avec Isaac, elle ne se brisait pas, elle se volatilisait, tout simplement. Après avoir acheté des sushis dans un japonais qu'elle connaissait plus que bien, elle donna l'adresse de sa destination au chauffeur du taxi et regarda tranquillement les rues de Los Angeles défiler derrière la vitre teintée durant le trajet.

Arrivée à l'appartement,lorsqu'Isaac lui ouvrit la porte, un sourire s'afficha sur ses lèvres en réponse au sien. De bonne humeur, en tout cas c'était ce qu'elle dégageait, Ellie s'engouffra sans gêne chez lui comme si elle était habituée de lui rendre visite chaque semaine :

J'espère que tu as une faim de loup, je crois que j'en ai trop acheté dit-elle en montrant le sac de victuailles, un sourire sur les lèvres.

C'était surtout qu'elle n'allait pas finir entièrement sa part, même si la maladie était derrière elle, certaines habitudes étaient difficiles à oublier :

Mais avant, je veuuuuuux mon cocktail s'il te plait, je meurs de soif  ! dit-elle en posant les sushis sur la table basse et se laissant tomber dans le canapé. Les jambes pliées sous son poids, appuyée contre l'accoudoir, elle glissa ses doigts fins sur le tissu de sa robe pour l'arranger, tandis qu'elle suivait Isaac du regard :

Tu faisais quoi avant que je débarque ? demanda t-elle curieuse alors qu'elle mettait, à l'aide de son téléphone, de la musique sur les enceintes Ne me dis pas que tu travailles un samedi soir lança t-elle d'une voix suspicieuse.