Malia aimait particulièrement Halloween. C’est même sans doute sa fête préférée, suivi de près par Noël. La dinde qui sort du four, la sauce aux airelles... Le genre de choses qui vous fait saliver rien que d’y penser ! Mais pour l’heure, elle était surtout occupée à se préparer pour la grande soirée qui était organisée dans un des parcs de Los Angeles. Elle n’avait pas hésité à sortir les cornes de dragons, se donnant des airs effrayants autant que faire se peut. Et finalement, la petite brune avait rendu ses cheveux charbonneux. Parce que oui, notre petite sorcière avait cette capacité : celle de jouer avec sa propre apparence, sans user du moindre sort. C’est une capacité qui se transmet de génération en génération dans sa famille, preuve en est que son fils n’a pas échappé à la règle. Elle voyait bien que Nolan aurait adoré venir avec elle ! Mais Mal’ avait dû lui expliquer, avec beaucoup de calme et de diplomatie, que même si la magie semblerait un tout petit peu moins étrange ce soir, elle ne voulait pas qu’il prenne de risque en dévoilant ce genre de détail. Parce que oui, la Harris est particulièrement protectrice dès qu’il s’agit de son fils. D’autant plus qu’elle aurait pu s’attendre à ce qu’il n’hérite pas de cette capacité, le père du petit étant un non-maj. Toujours est-il qu’elle avait obtenu gain de cause et qu’elle avait confié la garde de son fils à ses parents, déjà tout prêts à lui offrir une soirée de peur.

C’est donc fièrement vêtue d’une tenue noire et arborant ses sublimes cornes que la trentenaire se rendit sur le lieu de la fête. Avant de passer la grille, elle vérifia tout de même que sa baguette était bien dans sa poche, sans pour autant être trop visible. Puis, elle sorti sa montre à gousset, étrange objet qu’elle tenait de son grand-père paternel, pour vérifier que son bambin n’avait pas décidé de faire le mur. Parce que oui, vous vous doutez bien que cette montre n’est pas comme celles que tout le monde peut avoir ! Rassurée sur le sujet, elle passa alors la grille du parc, retrouvant certains de ses amis et certains de ses collègues. Entre magizoologues et potionnistes, il y a généralement une certaine entente permanente. Même si Mal’ a toujours préféré les chaudrons aux licornes, elle n’en reste pas moins une personne sachant apprécier les créatures magiques. D’ailleurs, sa coiffe en témoigne assez bien. Et les rires fusent, les petites boutades ne manquent pas dans leur conversation. Malia se rendit à peine compte du poids qui arriva dans sa poche, trop prise par la conversation... Et surtout sur la description de ses dernières décoctions. Il faut dire que quand la jeune femme parle de ses potions, plus rien autour d’elle ne semble avoir d’importance !

C’est surprise qu’elle se retourna en remarquant un niffleur fuir ou plutôt retourner vers quelqu’un d’autre. Il s’agissait d’une sorcière à n’en pas douter évidemment ! Mais sous l’effet de la surprise, Mal’ ne pu retenir les racines de ses cheveux de changer de couleur. Elle se repris pourtant bien vite, assez rapidement du moins pour que personne ne puisse le remarquer. L’obscurité était son alliée cette fois-ci, heureusement qu’elle maitrisait suffisamment son don pour ne pas paraitre suspecte. C’est avec un sourire amusé qu’elle s’approcha de la demoiselle vers laquelle la petite bête avait couru. Elle espérait avoir encore quelques beaux restes avec les créatures de ce genre. Malia se râcla alors légèrement la gorge et tendit sa main en direction du niffleur, à plat pour qu’il y pose l’objet. “Je sais que tu vas aimer tout ce qui est brillant mais ça, ce n’est pas à toi. Et c’est très important pour moi donc j’aimerais le récupérer.” Elle doutait fort de récupérer sa montre à gousset aussi facilement mais ça ne coutait rien d’essayer !

Si on avait dit à Malia qu’elle se ferait chaparder sa montre par une petite bestiole magique, elle n’y aurait pas cru. Mais pour le coup, elle n’en était même pas vexée, ça l’amusait même. Bon d’accord, elle aurait préféré que le niffleur prenne autre chose que sa montre, quelque chose qui lui tiendrait un peu moins à cœur. Mais la sorcière avait encore quelques restes et même si elle avait préféré les chaudrons aux vivants, elle avait toujours quelques petites choses pouvant se révéler utiles sur elle. Pour l’heure, elle devait surtout réussir à récupérer l’objet. C’est tout naturellement qu’elle s’adressa à la créature plutôt qu’à sa jeune maitresse. Certes, la petite rousse était responsable de la créature mais un niffleur, ça ne se soucie pas des autres quand ça chaparde. Evidemment, la petite boule de poils l’observa... Avant de se cacher à nouveau dans la poche. Lia ne put retenir un petit rire amusé. Visiblement, elle n’avait pas beaucoup de succès ce soir. Mais on comprend bien pourquoi elle a préféré les potions. Même si les plantes peuvent avoir de drôles de réactions parfois, la brune les gère mieux en général. Je secouais doucement la tête à la réponse de la jeune maitresse en me redressant. “Ce n’est rien, c’est naturel chez ces petites bêtes ! Chacun a ses petites habitudes.” Mal’ aimait toutefois l’idée que la jeune fille soit assez ambitieuse pour vouloir apprendre à la créature à rendre ses butins. C’était tout à son honneur.

Elle l’observa pourtant proposer un échange à la petite créature qui avait ressorti la tête de la poche. Elle fut même amusée d’entendre le niffleur grogner de désapprobation avant de finalement lui rendre sa montre. Elle veilla tout de même à ne pas rire, histoire de ne pas intervenir malencontreusement dans cette manœuvre. La petite rousse s’excusa à nouveau, ce qui fit sourire Malia tandis qu’elle rangeait sa montre dans sa poche. Elle tiqua tout de même sur deux points : le premier fut l’évocation d’Ilvermorny... et la seconde, l’utilisation du mot Moldu. Autant pour le nom de l’école, elle le connaissait parfaitement puisque c’était là-bas qu’elle même avait étudié. Mais le mot Moldu était beaucoup moins courant ici. Il n’était donc pas difficile de comprendre d’où venait cette demoiselle. Mal’ haussa légèrement les épaules quant à l’idée que le niffleur puisse s’échapper à nouveau. “Ne vous en faites pas, ça m’a rappelé mes années d’études. Une de mes amies avait un chat un peu chapardeur et je ne compte plus le nombre d’objet qu’on retrouvait sous les lits !” Ce chat, la brune s’en souvenait très bien ! Parce qu’il avait cette fâcheuse tendance à voler ses écharpes, pour se coucher dessus. Et ce n’était pas une mince affaire de les lui récupérer. “Laissez-moi deviner... Etudiante anglaise venue étudier chez nous ?” La métamorphomage ricane légèrement. “J’étais chez les Puckwoodgenies pendant toute ma scolarité. Mais j’ai cotoyé quelques anglais depuis que j’en suis sortie.” Autant expliqué comment elle pouvait tirer ce genre de conclusion. Le but n’aurait pas été d’effrayé cette petite demoiselle qui avait déjà dû être inquiète de tomber sur une personne de mauvais poil après la petite aventure de son niffleur.