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 Touch every place in my heart - Santiago et Lorcan

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#  Touch every place in my heart - Santiago et Lorcan  EmptyMer 10 Aoû - 10:00
13 Juillet 2009

Je me réveille brusquement de mon sommeil, mes yeux ont du mal à s'adapter à la lumière du plafond et je ne dois pas faire de geste brusque pour éviter de rouvrir ma blessure, c'est ce que dis le médecin en tout cas. Les bras de Morphée sont, depuis quelques semaines maintenant, des plus désagréables. Mes nuits sont jonchées de cauchemars et de douleurs et même si cette dernière a presque entièrement disparu, le premier est toujours bien présent. Malheureusement, mon état actuel fait que je suis souvent fatigué et, comme aujourd'hui, je m'endort souvent contre mon gré. C'est donc avec grande difficulté mais non moins sans soulagement que je sort de ma léthargie. Je me dirige rapidement vers la salle de bain pour profiter du temps qu'il me reste pour prendre une douche et jeter un coup d'oeil au passage aux points de suture le long de mon bras qui vont bientôt me quitter. Presque trois semaines avec ces maudits fils à devoir faire attention à ne pas faire de grand gestes pour ne pas rouvrir ma blessure, une vraie torture, alors je suis soulagé d'en être enfin débarrassé.

Je sors enfin de mon appartement, la nuit commence à s'étendre alors que le soleil laisse sa place sur le trône à la lune. J'ai toujours préféré la nuit et les ombres qui l' accompagnent. C'est peut-être le résultat de la vie que j'ai vécue jusqu'à maintenant mais il est vraiment plus facile pour moi de me faufiler doucement dans les sombres recoins que de me pavaner sous le feu des projecteurs. J'observe les alentours, plutôt calmes pour une soirée à LA, afin d'éviter une autre attaque comme la dernière fois. Un manque d'inattention et boom, c'en est fini de moi, alors je ne referais pas la même erreur. J'arrive assez rapidement à la clinique qui m'a servie de refuge ces derniers temps. Au départ, j'étais un peu dubitatif mais je n'avais pas trop le choix si je voulais garder mon bras. Ce n'est pas comme si j'avais pu aller dans un hôpital, beaucoup trop de questions. Le médecin en question, lui, n'avait pas posé de question, il avait vu que cela me ferait surement fuir. Santiago avait donc été la solution parfaite, un sauveur silencieux en qui je pouvais avoir un minimum confiance, pas suffisamment pour ne pas venir armé comme à chacune de mes sortie, mais un peu plus qu'à toutes les autres personnes dans mon entourage depuis le décès de mes parents.

J'entre dans la clinique que Santiago laisse ouverte plus tardivement rien que pour moi. Il faudra que je tente de le remercier, je ne suis pas non plus ingrat et je sais qu'il se met aussi en danger en m'aidant ainsi. Je ne suis pas habitué à devoir des choses aux gens, je suis tel un loup solitaire, les gens sont mes proies ou mes chasseurs, rien d'autres. Santiago, lui, c'est ... je ne sais pas vraiment qui c'est pour moi. Pas une proie, ça c'est sûr. Un chasseur? J'en doute grandement. C'est un mystère, voilà ce qu'il est. Je ne sais pas pourquoi il m'aide, je ne sais pas ce qu'il veut, je ne sais rien de lui au final. J'essaye d'oublier mes doutes en passant le pas de la porte et en étant ébloui par la lumière et le blanc immaculé de l'intérieur de la clinique. J'ai toujours détesté ce genre d'endroit qui n'ont aucune âme, juste un espace blanc, vide de toute essence. J'observe l'endroit qui m'est devenu si familier ces dernières semaines lorsque j'entend un bruit dans la pièce d'à côté. Je m'y dirige tout en sortant mon couteau pour éviter toute surprise. Il fait un peu plus sombre dans cette pièce et le contraste entre l'ombre et la lumière m'empêche de voir clairement. Je bondit vers la personne que je crois voir et je pointe mon couteau vers elle. "Retournes-toi lentement." Mes yeux ont du mal à s'ajuster mais lorsqu'il se retourne je reconnais parfaitement mon nouveau médecin préféré, Santiago. "Tu m'as fait peur, putain. Quelle idée de rester dans une pièce sans lumière." Bon c'est faux il y a bien une lumière, si on peut appeler une lampe de bureau une lumière mais quand même, j'aurais pu le tuer. Il y a des gens qui ne tiennent pas à leur vie.
Santiago Montero
les mains d'argent comme Edward
Santiago Montero
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#  Touch every place in my heart - Santiago et Lorcan  EmptyLun 15 Aoû - 23:37
Les corps s’étaient amoncelés tout au long de la journée, expirant douleurs et peines des aurores jusqu’aux étoiles. C’était un choix personnel que de venir procéder à l’ouverture plus tôt, quand le soleil galérait à se lever, tout autant que de ne pas quitter la permanence avant qu’il ne songe à se coucher -et moi avec. Parfaits reflets de la carrière à laquelle je me destinais, à ses prémices que j’avais déjà dessinés. Me dédier corps et âme, matins et nuits, à soigner tous les compagnons d’infortune, toutes ces silhouettes qui se succédaient alors que je prenais le temps d’en garder le prénom, le nom, parfois même le métier. La chirurgie n’était qu’occasionnelle, pour les cas trop désespérés pour la médecine classique, mais pas assez souffrants pour les pontes qui m’avaient tout enseigné, sauf l’absence de la bonté. Aujourd’hui encore, j’avais vu des cas terriblement similaires tourmenter des personnes qui n’avaient rien en commun que l’absence d’une personne pour veiller à leur bien-être, quand ce n’était pas la pauvreté qui les empêchait de se rendre chez des médecins payants. C’était l’exercice parfait pour moi, grattant suffisamment à la surface pour faire travailler mon coeur et mes tripes, tout en m’apportant un discours patient, un calme olympien, toutes ces choses dont j’avais manqué jusque là. La fougue et la ferveur avaient du bon, mais elles angoissaient les personnes endolories plus qu’elles ne les aidaient. C’était une introspection douloureuse, parfois, me créant migraines et nuits sans fin, mais qui contribuait à esquisser le nouveau Santiago, le docteur Montero, celui que j’aspirais à devenir depuis si longtemps.

Les maux de tête avaient cela de fragiles que je pouvais les faire taire en me plongeant dans le noir, chaque soir, quand les allées et venues ralentissaient, m’offrant le silence d’un cabinet déserté. Plus un seul collègue fédéré par le besoin de venir en aide aux autres, à peine le râle de ceux qui venaient, en début de soirée, réclamer une dose de médicaments, par addiction ou par affliction. Le combat était sans réelle fin, mais je prenais un plaisir malin à me livrer dans cette fosse aux lions, à devenir même leur soigneur. Une seule lampe, sur mon bureau, lumière faible et grésillante, le manque de fortune qui faisait pourtant la mienne, étouffant les marteaux piqueurs qui balafraient mes neurones. J’entends vaguement des pas au loin, dans la rue, des soupirs même, qui couvrent le mien, hâtif de retrouver mon lit. Je suppose que la personne a disparu, alors je quitte la fenêtre et son paysage urbain de déchéance et de douleurs, pour ordonner dans la pièce juxtaposée les différents dossiers qu’il faudra reprendre demain matin, les rendez-vous à assurer, par ordre de priorité médicale. L’affaire est rapide, question d’habitudes. L’équilibre trouvé, je recule, l’air fier de cette organisation que j’ai appris à tous mes collègues, les jeunes et les experts. Je n’ai que le temps d’entendre un bruit sourd avant de sentir une présence dans mon dos : instinctivement, je bondis en arrière. Les agressions, je n’en connais que les histoires racontées par mes collègues, et les suites inventées que j’imagine parfois, face à des patients trop insistants. La lame luit dans le noir et je laisse s’échapper un nouveau soupir en te reconnaissant. "Tu peux ranger ça maintenant ?" Non pas que j’ai particulièrement peur de toi, je te sais reconnaissant des anciennes sessions nocturnes de soins que j’ai pu te dispenser, mais la vue du couteau tendu vers moi m’agace un peu. "Bonsoir Lorcan. Qu’est-ce qu’il y a ? Tu as l’air plus en forme que d’habitude." Comme une goutte d’ironie que la nuit m’aurait fait te distiller. Pas de tâches sur tes vêtements ce soir. Il est vrai qu’on se connaît depuis quelques temps, maintenant. Pas assez pour rédiger ta biographie, mais néanmoins suffisamment pour deviner que ta vie n’est pas aussi facile que la mienne -celle d’aujourd’hui, en tout cas. "Tu viens pour les points de suture, c’est ça ?" Comme un rappel, face à ta grimace de douleur quand tu ranges le couteau sans que mon regard ne le suive. "Enlève ta veste et ton haut, et viens à côté. Ce sera plus facile." Je quitte ton regard et mes piles de dossiers pour trouver refuge dans mon bureau attitré. Plus silencieux, moins exposé aux bruits de la ville. "Comment tu vas aujourd’hui ?" Autant parler, pendant que tu te déshabilles. Mes yeux essaient de ne pas se tracer un chemin sur la silhouette que tu exposes aux lueurs de la lune et du faible éclairage du cabinet. J’essaie de reprendre le fil de mes pensées en faisant abstraction d’une flamme que j’étouffe, tension rare mais bien présente avec certains de mes patients, du genre de l’incendie qui parfois me faisait éviter certaines questions. Fin sourire. Le regard constant, reprenant le rythme de ma consultation. Mes yeux qui cessent de fureter, alors que mon cerveau se concentre sur ma bouche et nos mots. Ça me permettra peut-être même de prendre les nouvelles du quartier, pour me préparer à ta prochaine venue ensanglantée.

@Lorcan Conway
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#  Touch every place in my heart - Santiago et Lorcan  EmptySam 20 Aoû - 20:49
Ma main s'abaisse et avec elle le couteau qui dansait parmi le creux de mes doigts. Je suis un peu plus sur mes nerfs que d'habitude depuis mon agression il y a quelques semaines alors j'ai tendance à réagir au quart de tour. Mieux vaut pointer un couteau contre quelqu'un d'innocent qu'un couteau soit planter dans mon corps. On pourrait dire que ce n'est pas sympa pour celui qui se retrouve face à la lame tranchante, que je devrais être reconnaissant à Santiago mais au final, quelle reconnaissance je pourrais lui apporter si je suis mort. Je suis juste réaliste. Je repli la lame sur elle-même avant de ranger le tout dans la poche de ma veste. Santiago ne semble pas vraiment troublé par cet accueil alors, s'il ne veut pas faire de commentaire dessus, je ne vais pas me gêner pour ignorer tout ça également. "Bonsoir Doc'. Comme tu peux le voir je suis encore en vie alors j'aimerais bien ne plus avoir de fils partout dans mon bras si possible." Mon bras est presque totalement soigné alors j'aimerais bien qu'on en finisse avec ces points de suture. Ils sont plus gênant qu'autre chose maintenant, si j'essaye de trop lever mon bras ou de trop le tendre, je sens ma peau qui se tire au tour des fils et ce n'est pas agréable du tout. "Et bien, si tu voulais me voir à poil, tu avais d'autre façon de me le demander tu sais." Je tente de lui faire un clin d'oeil moqueur mais il est déjà parti dans la pièce d'à côté. Je me dépêche donc de retirer ma veste et mon haut pour pouvoir en finir rapidement et je rejoins Santiago dans son bureau. "Oh, je vais parfaitement bien, je ne me suis pas fait agresser alors on peut dire que c'était une journée réussie." Je suis maintenant à moitié torse nu devant lui mais son visage semble rester de marbre alors je suppose que ça ne lui fait aucun effet ou alors il le cache bien. Je pense pourtant être plutôt agréable au regard, pas que je sois narcissique ou quoique ce soit, c'est juste une observation objective. "Et toi alors, ça a été? Tu as sauvé plein de gens avec tes super talents de docteur?" J'aime bien me moquer des médecins, surtout parce que je n'ai aucune confiance en eux mais ce n'est pas le cas avec Santiago, je ne sais pas vraiment pourquoi. Peut-être parce qu'il m'a aidé alors qu'il n'en avait pas besoin? En tout cas, malgré mes commentaires moqueurs, j'espère qu'il sait que je suis reconnaissant. Ça aurait été bête de crever comme ça.

Je laisse Santiago commencer à se mettre au travail pour retirer mes sutures et je commence à lui parler de ce qu'il se passe dans ma vie en ce moment, c'est un peu comme ça qu'on fonctionne. Je ne lui raconte pas tout bien sûr, sinon il risquerait de ne pas être très content avec la personne qu'il est en train d'aider mais je lui raconte les petites anecdotes. "... et ce gars qui n'avait au final plus qu'une dent à l'avant de sa bouche a essayé de se relever mais il est juste retombé par terre et entre son problème dentaire et le sang qui remplissait sa bouche, il essayait de nous insulter, c'était vraiment hilarant à voir. Je ne te conseille pas de tromper la soeur de quelqu'un d'important, ça ne se fini jamais bien... Je ne te conseille pas de sortir avec la soeur de quelqu'un d'important tout court en fait, c'est surement un meilleur conseil." Je lui offre un grand sourire comme si je ne venais pas de lui raconter l'histoire d'un mec qu'on a tabassé, ce qui pour moi est quelque chose d'assez commun et j'aurais pu lui raconter bien pire que ça au final. Le mec l'avais mérité, il n'était vraiment pas très futé mais je pense qu'il a bien compris sa leçon maintenant au moins. Et au passage, avec cette petite anecdote, je peux sonder les intérêts du docteur notamment sur le fait de sortir avec la soeur de quelqu'un et, je n'ai pas de soeur si vous voyez ce que je veux dire.
Santiago Montero
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#  Touch every place in my heart - Santiago et Lorcan  EmptyMar 4 Oct - 16:34
Je souris en voyant la Lune disparaître alors que tu ranges ta lame dans ta poche. Réflexe professionnel, je manque te dire que c'est dangereux de la positionner là, près de plusieurs muscles, de plusieurs artères. Qu'un faux mouvement seulement te sectionnerait et pourrait te laisser d'horrifiantes séquelles. Mais je me retiens. Je sais que tu n'écouterais pas. Je sais que tu n'en fais qu'à ta tête. Que me préoccuper du couteau près de tes veines, c'est outrepasser mes fonctions. Tu viens souvent, mais je ne me leurre pas. Un autre médecin prendra ma place un jour. Et tu continueras de te transformer en sa bête de Frankenstein. Cousu de fils, couverts de bandages, les vêtements qui viraient au carmin, peu importe leur couleur d'origine. Alors je me tais, je te laisse t'exécuter, retirer les tissus, offrant à la pâle lumière du bureau, alors que ta langue fourche sur certaines syllabes, et que tu grimaces quand ta manche frôle le fil sur ta peau. Un bref silence, de quelques secondes, qui me laisse comprendre que c'est à moi de parler, de répondre à tes questions qui se sont un peu flouées au rythme du balancement de ta peau sous l'obscurité nocturne. Curieux jeu de silhouettes et de lueurs, avec des images qui apparaissaient et se volatilisaient au fur et à mesure des mouvements de ton corps. Ouvrage fascinant, s'il en est un, que le corps humain. J'avais toujours aimé en découvrir les rouages, comme un horloger qui découvrirait les organes d'un robot à grandeur humaine, moulage métallisé faisait officie, ici et là, de poumon ou de coeur. Mais si j'avais voulu me consacrer plus précisément à l'orthopédie, c'est parce que les muscles en eux-mêmes, les articulations qui les cernaient, la peau fine sur le poignet et sur la cheville, jouxtant les battements du coeur sous les veines les plus épaisses, tout ce petit monde m'avait rapidement conquis. Rapide sourire qui glisse sur mes lèvres alors que je me force, me condamne, à quitter les extraits de ta chair des yeux. "Je n'ai pas eu à sauver grand-monde. Il n'y a vraiment que toi qui me mette en difficulté." Faux soupir. Tu sais pertinemment, à force de nos discussions et de tes entrevues plus que fréquentes, que je me suis ouvert à toi au fur et à mesure. Que je n'ai pas ce même sourire commercial, quand tu entres, que je n'ai pas non plus cette même retenue, ces mêmes difficultés à piocher les bons mots pour parler. C'est plus naturel, puisque j'ai appris à connaître tes limites, que je les ai parfois touchées de près, quand tu te mettais à grogner.

Ces mêmes grognements d'ailleurs qui franchissent tes lèvres, comme si tu voulais me rappeler qu'il y avait des risques à te soigner. Pourtant, tu ne me fais pas peur. Plus peur. Je ne me souviens pas forcément de chacune de nos conversations, de chacun de tes goûts, parce que nous avons énormément échangé dans les derniers mois. Mais il suffit que tu me dévoiles ton torse pour que, depuis mes pupilles, je retrace chacune des blessures que tu m'as exposées, et que je me souvienne, méthodiquement, comment j'avais pu les soigner, et quelles causes tu m'avais exposées, lorsque tu t'étais enfin décidé à m'en dire un peu plus. "Ne t'en fais pas pour moi, je ne sortirais avec la soeur de personne. J'ai toujours préféré les enfants uniques." Je tais mon orientation sexuelle, puisque tu as beau m'apprécier, je ne connais pas ton ressenti vis-à-vis de l'homosexualité ; et même s'il n'y avait pas eu ça, je n'en parle jamais au bureau. Comme un serment d'Hippocrate, à faire face à ton corps musculeux en jouant l'hypocrite. Tu termines de me raconter ton histoire dans un nouveau détail, balayant ma phrase dans une nouvelle grimace de douleur, alors que le ciseau claque une dernière fois. "C'est tout bon, c'est fini. Tu peux te rhabiller." Je laisse retomber mon outil de travail sur le bureau de bois, en un claquement qui m'arrache une petite moue. J'espère ne pas avoir rayé le mobilier de l'office. Je me laisse retomber en un rapide soupir de fatigue dans ma chaise de bureau, alors que mes doigts viennent retrouver mon menton pour qu'il s'y appuie. "Lorcan, rends-moi service, arrête de te battre dans la rue pour un oui ou pour un non." Tu me regardes et dans tes yeux je devine la surprise et une brève petite étincelle enflammée. "J'ai vu de nouveaux bleus dans ton dos. A chaque fois que tu pars, tu me dis adieu, que c'est la dernière. Je vais finir par croire que tu ne peux pas passer une soirée sans venir me voir, ou alors que tu aimes trop te complaire dans la violence et dans le sang." Je lève les yeux vers le ciel. Tu sais très bien ce que j'en pense. "Le quartier craint déjà assez avec les gens fondamentalement mauvais. Toi, tu es une bonne personne. Arrête d'essayer de jouer un rôle. Essaie d'être une meilleure version de toi-même." A présent, mes yeux sont fixés directement au coeur des tiens, tentant d'y voir une seule lueur qui me rassurerait. Je sais qu'avec tes beaux mots, ta belle gueule, tu pourrais aller loin, et ça me contrarie de te voir ici tous les soirs, et de me retrouver à soigner des blessures que tu t'imposes plus que tu ne les subis.

@Lorcan Conway
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#  Touch every place in my heart - Santiago et Lorcan  EmptyDim 11 Déc - 19:03
A peine ma petite histoire finie que Santiago dépose ses outils de travail, ou de torture parfois je ne suis pas tellement sûr. Il a malheureusement esquivé mon questionnement alors je ne vais pas forcer pour le moment mais le doute plane toujours dans mon esprit et je n'aime pas que des questions restent sans réponse. Néanmoins, je suis heureux que les soins soient finis et que je puisse me rhabiller. Pas spécialement parce que je n'aime pas enlever mon t-shirt mais plutôt parce que je n'aime pas qu'on me voit comme quelqu'un de faible, et quelqu'un de blesser, chez nous, c'est quelqu'un de faible. J'enfile mon haut avec un peu de difficultés, la douleur étant toujours présente malgré les soins prodigués. Santiago ne semble pas dans un meilleur état que moi alors qu'il semble littéralement tomber de fatigue. Cependant, contrairement à moi, lui ne semble pas décider à laisser tomber le morceau. Qu'est-ce qu'il veut que je fasse? Que je devienne un bon samaritain? C'est ma vie dont on parle là, alors si je veux me battre je le ferais. "Tu sais que je ne peux plus me passer de toi. Comment est-ce que je passerais mes soirées si je ne venais pas te voir pour que tu me soignes? Je ne vais pas lire un livre avec un petit thé, je ne suis pas ta grand-mère." Malgré ma réponse, il n'en démord pas et enchaine ses commentaires. Je dois vraiment me retenir de rire lorsque je l'entend finir sa phrase.  Il y a vraiment des gens niais dans ce monde. "Tu es bien trop gentil pour ce monde à croire que juste parce que je ne te tue pas je suis gentil. J'ai fait des choses bien plus horribles que tu ne peux imaginer et je peux t'assurer que je ne jouais pas un personnage." Franchement, il me fait rire avec cette idée d'une "meilleure version de moi-même". Je ne me vois pas comme un gentil petit citoyen avec un boulot dans un bureau à faire les même choses ennuyeuses 24 heures sur 24, et 7 jours sur 7. Ce n'est pas quelqu'un de tout gentil comme lui qui pourrait comprendre l'excitation qui vient avec le crime, la tension jouissive qui vient avec un combat et ne pas savoir si on va s'en sortir avec un bleu, un oeil en moins ou ne pas s'en sortir du tout.

Je garde mon regard plongé dans le sien et mes pensées à l'intérieur de moi. Je ne veux pas le contrarier comme je l'aime bien alors au final j'essaye de faire un effort et de lui répondre simplement. "D'accord maman, je ferais attention la prochaine fois." Je vois bien qu'il ne rigole pas et que, tout comme moi, il ne crois pas un mot de ce que je dis mais bon c'est comme ça qu'on fonctionne tout les deux. "Tu veux pas boire un p'tit verre pour célébrer ma bonne résolution? Peut-être que je pourrais en apprendre un peu plus sur toi et sur la meilleure version que je suis censé devenir?" Je joues un peu avec le feu mais je ne peux pas m'en empêcher. C'est assez excitant de faire des propositions comme ça, qui sortent de nul part, et ne pas savoir ce que nos choix vont donner. C'est tout ce qui me motive. "Alors, t'es partant?"
Santiago Montero
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#  Touch every place in my heart - Santiago et Lorcan  EmptyJeu 15 Déc - 19:02
Je fronce les sourcils quand tu me rétorques que ce serait moi, la pièce du puzzle qui ne se mélange pas au reste de l'image. C'est amusant que tu penses ça. N'importe quel adulte censé qui disséquerait notre conversation, nos soirées passées à te rembobiner chaque partie de ta chair abîmée, rendrait un jugement qui, je suis prêt à le parier, s'assimilerait bien plus au mien. Et c'est d'ailleurs là que réside la vérité ; c'est toi qui reviens tous les soirs, toi qui a besoin de soins perpétuels, pour panser de nouvelles blessures, dessiner de nouvelles cicatrices, te dispenser les actes médicaux que tu te refuses à aller chercher ailleurs. Il y a une sorte d'addiction à la douleur chez toi, une sorte d'obscurité dans le regard aussi, une lueur qui me fait pencher la tête quand, enfin rhabillé, tu me proposes de sortir boire un verre. La proposition est tentante : tu es généralement le dernier de tous à ouvrir la porte du cabinet, et je suis le dernier de tous à la fermer. Mais je ne tiens pas à m'aventurer dans tes ruelles, à me fier à ton flair. Je sais que tu ne me mettrais pas en danger sciemment : du moins, je l'espère. Tu perdrais le seul médecin de cette ville qui fait passer le relationnel avant la déontologie, nos discussions avant la rédaction d'une fiche de signalement. "D'accord pour un verre. Mais un seul. Et c'est moi qui conduis, je sais exactement où aller." Te faire croire que j'ai un programme est la meilleure façon de te faire accepter de me suivre. Je ne sais même pas si tu as une voiture. Ou une moto. Ou un quad, tiens d'ailleurs. Tout ce que je sais, c'est que tu continues d'accrocher mon regard, et de jouer au triangle. C'est une très bonne technique de déstabilisation. Oeil gauche, bouche, oeil droit. L'idéal pour perturber les pensées de la personne qui te fait face. "C'est non négociable. Enfile ta veste, on y va." Ma main tire sur le fil de la vieille lampe, qui grésille, puis s'éteint, replongeant le cabinet dans le noir. Je connais les lieux comme ma poche, à force, mais je ne peux m'empêcher de laisser mes doigts traîner le long des murs, pour mieux me situer dans l'espace. Abuela m'aurait dit que c'était la pire des idées. C'était un coup à me planter un clou dans le doigt, à attraper le tétanos ou n'importe quelle autre maladie grave. Mais c'était la seule façon de parfaitement localiser les lieux, un réflexe de cambrioleur maladroit. Tu as déjà ouvert la porte d'entrée ; tu as vraisemblablement plus l'habitude que moi de circuler dans des intérieurs éteints. Je te souris pour te remercier de me tenir la porte, puis je fais tourner la clef dans la serrure. Deux fois. Le trousseau dans ma bouche (mauvais réflexe métallique encore une fois), je farfouille dans les poches de ma veste -le froid retombe vite en été ici-, avant d'en tirer les clefs de ma voiture. Léger tintement vingt mètres plus loin, et je mène la marche. "Tu as toujours vécu ici, Lorcan ?" Sur le chemin, je m'accroche à ton regard, pour éviter les ombres des lampadaires et des plantes qui vacillent selon la danse des insectes qui vrombissent autour des ampoules en l'air. Je n'aime pas trop la nuit. Le noir complet ne m'a jamais plu, pas plus que la Lune. Je préfère les journées ensoleillées, au calme, à potasser ma médecine sous les arbres. Nos pas sont les seuls bruits dans la rue, résonnant sur les pavés. Une simple brise fouette les mèches de mon visage, écarte quelques-unes des tiennes. "Tu veux qu'on aille dans un bar où on peut manger un bout en buvant ?" Je dis ça en réponse à mon ventre qui gronde, que je couvre d'un simple rire qui s'éparpille jusqu'au méridional.
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#  Touch every place in my heart - Santiago et Lorcan  EmptyMer 25 Jan - 17:39
Ma proposition un peu hasardeuse d'aller boire un verre ne tombe ps dans l'oreille d'un sourd semble-t-il. Santiago accepte ma proposition en y posant des conditions. Un seul verre? Si ça peut lui faire plaisir, on verra s'il est capable de tenir sa parole une fois sur place - j'ai assez confiance en mes talents de persuasion pour croire que non en tout cas. "Ça tombe bien que tu conduises de toute façon, je ne comptais pas te porter sur mon dos." Je suis venu à pied et on ne va pas faire la marche jusqu'à chez moi pour récupérer ma voiture toute pourrie. Sur ces paroles pleines de sagesse, je dois l'avouer, les lumières s'éteignent à nouveau pour nous préparer aux ombres qui nous attendent dehors. Quelques secondes pour m'habituer au changement de luminosité et j'enfile ma veste avant de suivre le pauvre médecin qui ne semble pas aussi à l'aise avec l'obscurité que moi. J'hésite à lui sauter dessus pour lui faire peur mais je me retiens, en partie pour ne pas aggraver mes blessures et en partie de peur de le faire changer d'avis. Arrivé à la porte je me glisse devant lui pour lui tenir la porte ouverte, personne galante que je suis, et un sourire vient illuminer un peu plus son visage. Une vague pensée que je dois lui tenir la porte plus souvent arrive dans mon esprit mais disparait très rapidement tel un rêve au levé du jour, un souvenir flou et lointain. Dans la rue, la lune nous éclaire un peu plus, permettant ainsi à Santiago de ne pas paraître pour un aveugle même s'il ne semble toujours pas très à l'aise. Je suis l'appel de sa voiture qui se déverrouille, le beau médecin non loin de moi, jusqu'à ce que ce dernier ne relance la conversation. "Angelin pur souche !" J'accompagne ma réponse d'un grand mouvement théâtral comme si j'étais un top model. "Et toi, alors?" Le silence retombe ensuite, ne laissant place qu'à nos foulées, le seul bruit aux alentours avec le vent qui nous caresse tranquillement. Le calme est rompu par un grondement qui me fait sourire. "J'ai bien peur que tu ne me manges moi si on ne fait pas ça alors je vais devoir dire oui." De toute façon j'ai un peu faim aussi donc ça ne peut pas me faire de mal. La décision prise, on arrive enfin à la voiture et je m'installe côté passager. On démarre en silence d'abord, je ne suis pas très à l'aise en étant passager. Je n'aime pas que mon destin soit entre les mains d'un autre mais bon je fais à peu près confiance au conducteur cette fois-ci alors je me détend un peu et je tente de continuer la conversation. "Tu vas souvent dans des bars ou alors c'est juste parce que je t'ai invité?" Je m'intéresse à lui et en même temps je me renseigne sur des personnes avec qui il peut sortir. Je suis vraiment trop talentueux, c'est fou. J'espère qu'il va dire qu'il fait une exception pour moi. Pas que j'ai besoin qu'on flatte mon égo, mais venant de lui, je ne dirais pas non.
Santiago Montero
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#  Touch every place in my heart - Santiago et Lorcan  EmptyMer 1 Fév - 14:51
Conversation lunaire que l'on tient, à la fois parce que Sélène brille déjà très haut dans le ciel, son char argenté bien accroché par des fils invisibles à toutes les autres étoiles, ensuite parce que la discussion se fait normalement, instinctivement. Tu n'as jamais pris de pincettes quand c'était pour m'exposer quoi que ce soit ; tes pensées se dessinaient sans artifice, et tu me les balançais généralement dans cette même intonation que celle qui les avait esquissées dans ta tête. Tu avais quelque chose de fascinant, une sorte d'étincelle en plus, que les autres auraient pu tuer pour arracher, mais jamais aussi bien porter. Je souris quand tu me confies être né à Los Angeles, articulant mes pas pour qu'ils suivent les tiens au même rythme. La voiture sonne en réponse à mon appui sur le bouton, au loin, diffuse son écho dans les rues désertes. "Je suis né en Espagne, à Saragosse. Je suis là depuis quelques années." Phares qui s'allument, me donnent le bon chemin à suivre, et tu te laisses guider à l'aveuglette. Enfin pas tant que ça ; tu n'es pas stupide, tu sais pertinemment que je représente un danger moindre pour toi. C'est toi le roi des coupe-gorges, toi l'empereur de la nuit. Je ne suis qu'un visiteur dans ton royaume. Installés en voiture, le moteur vrombit et mes joues se couvrent de rose. Tu as sans doute parlé trop vite, ou alors c'était de la provocation, tu voulais étudier mes réactions, chercher comment me mettre mal à l'aise pour éviter ma prochaine leçon de morale. Ma main passe sur le levier de vitesse, frôle ta cuisse quelques fois. Tu n'es pas le seul joueur, Lorcan, moi aussi je peux t'évaluer. Le silence n'est pas si pesant, nos pupilles se croisent quelques fois et nos sourires font de même. Tu te décides à briser le silence avec une nouvelle question. "Tu es bien curieux ce soir." Léger éclat de rire, les yeux dans le rétroviseur pour tenter de repérer la rue. Les bars ne proposant pas de nourriture sont rares, et pourtant ils affluent sur les trottoirs, crachant en plus des groupes de personnes qui fument, boivent, dansent, rient. Pas vraiment l'ambiance souhaitée ce soir, je crois. Je reprends la parole quelques mètres plus loin. "Je ne sors pas beaucoup. Je n'ai pas le temps. Mais ça m'a fait plaisir que tu me proposes, je ne pouvais pas te dire non." Changement de vitesse, caresse superflue au-dessus de ta cuisse, fin sourire sur les lèvres, bluffer professionnel. "Et toi ? Tu as un bar de référence, une idée d'où on peut aller, ou bien est-ce que tu me laisses t'emmener le plus loin possible de ton quartier pour enfin te sortir de tout ça ?"
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#  Touch every place in my heart - Santiago et Lorcan  EmptyMar 7 Mar - 21:43
Je ne sais pas si mes sous-entendus à peine cachés ont fait mouche ou si je l'ai vexé et il décide de se venger mais, alors que la voiture démarre, je sens la douce caresse de sa main l'espace d'un instant telle une brise sur ma cuisse. Je ne suis pas sûr qu'il sache dans quoi il s'embarque en jouant à ça avec moi, je suis le roi du teasing pour ça. J'observe les rues qui défilent avec pour décor la population très colorée qu'on voit souvent à cette heure de la nuit. Poids plumes déjà bien bourrés, demoiselles dans des tenues ne laissant que peu de place à l'imagination, tout ce beau monde. J'essaye de voir si je reconnais des gens parmi les personnes qui adornent les trottoirs lorsque je sens une caresse un peu plus soutenue cette fois-ci. Je décide de ne pas réagir tout de suite, cherchant un moyen de me venger mais Santiago reprend la parole. " Bien tenté mais ça ne sera pas si simple de me faire quitter ces belles rues et je n'ai pas de bar en particulier en plus, je n'y vais pas pour manger d'habitude. Du coup, attends deux secondes..."  Je lui fais un signe avec mon portable dans la main avant de commencer à chercher des bars sur internet. Je ne sais pas vraiment pourquoi je cherche un bar 'bien' mais je continue de défiler dans la liste à la recherche de quelque chose de décent. C'est comme si j'attendais quelque chose, ce qui est faux, j'aime bien jouer le dragueur mais tout ça ne reste qu'un jeu. Finalement, je finis par choisir un bar au bout d'une minute ou deux et je pose mon portable de manière à ce que Santiago puisse voir l'itinéraire dessus. "Tiens, comme ça tu ne seras pas tenté de m'emmener dans une ruelle sombre pour me faire des choses." Je sais qu'il n'est pas comme ça et qu'il a surement accepté juste pour me faire plaisir mais après ses petites caresses sur ma cuisse, je ne peux plus me retenir de jouer avec lui. Je suis comme un enfant à qui on aurait tendu une sucette, sauf que là la sucette est un homme tout innocent. Dans la voiture, nous continuons à serpenter les rues alors qu'un silence s'est installé. On se rapproche peu à peu du bar tant attendu et je me tourne vers Tiago. "Prêt à te bourrer la gueule et à bien te détendre avec moi?" Un sourire narquois, mais pas méchant, se pose sur mes lèvres alors qu'on s'arrête non loin du bar. Je sors en premier et me hâte de l'autre côté de la voiture pour commencer la mission du soir. "Si monsieur veut bien se donner la peine." Je tends ma main dans sa direction pour l'aider à sortir de la voiture. Je marche en direction du bar et arrivé à la porte, je pose la main sur la poignée avant de me retourner. La lune dans le ciel peint ma vision de ses rayons de lumière et au centre, Santiago, l'homme de ma soirée. Je lui tend un grand sourire et je me motive intérieurement pour ne pas gâcher cette soirée. Je quitte Tiago des yeux pour ouvrir la porte et c'est parti pour le show.
Santiago Montero
les mains d'argent comme Edward
Santiago Montero
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#  Touch every place in my heart - Santiago et Lorcan  EmptySam 11 Mar - 18:53
J'éclate de rire quand tu mentionnes tes soirées habituelles. Je t'imagine tout à fait bien saoul, à t'attirer des tonnes d'ennuis, des dizaines de blessures. Tout ça pourquoi ? Sans aucun doute pour revenir au cabinet. Ou pour arborer fièrement de nouvelles cicatrices. Comme si tu cherchais à te faire mal sans trop de raisons. Je n'avais jamais vraiment compris pourquoi. Jamais vraiment cherché à comprendre non plus. Tu balayais toutes les questions d'un revers de la main. D'un sourire insolent. Comme si je n'avais pas le droit de m'y intéresser. Ou comme si c'était trop compliqué, trop violent, trop sombre pour que je puisse me pencher sur ton cas. Je te laisse mettre l'itinéraire sur ton téléphone, que tu portes à bout de main, mes yeux suivant rapidement une veine qui va de ton poignet à ton coude. Tu n'as pas vu mon regard, ou alors tu ne l'as pas souligné. La voiture suit mon coeur, s'accélère alors que nous dévalons les avenues, traversons les rues devant des groupes d'étudiants en pleine fête, devant des couples qui se forment et se déforment. Est-ce qu'on va réussir à se fondre dans la masse ? Est-ce que je dois m'attendre à ce que nombreux soient ceux qui te reconnaissent ? C'est une drôle d'adrénaline, un peu comme celle qui a perturbé ma respiration quand tu as évoqué la tentation que j'aurais pu avoir de nous emmener sur un parking désert. De mettre fin à ce jeu électrisant de caresses superflues. De regards qui s'embrassent et s'embrasent. Mais, va savoir pourquoi, j'ai choisir la raison. J'ai presque toujours choisi la raison. Je ne me suis jamais embarrassé des émotions dans mes choix ; ni quand j'avais quitté l'Espagne, ni quand j'avais laissé ma nièce seule, ni quand j'avais plongé mes yeux, mes pensées, mes nuits, uniquement dans des révisions incessantes. Pas de romance d'adolescent, à part un garçon aux yeux sombres, curieusement semblables aux tiens. Peut-être que c'était ça, ma malédiction. Je n'avais qu'un seul pêché mignon, qu'une seule chose qui puisse me faire prendre des décisions inconsidérées, et c'était l'alliance de mes cils à ceux d'un autre type aux yeux charbonneux. Ton regard croise le mien dans le rétroviseur, et je tourne la tête pour te faire face, sourire aux lèvres. "Je ne pourrais pas boire beaucoup, je conduis." J'adorais conduire, je maîtrisais parfaitement la voiture, j'étais même un des grands amateurs de la vitesse pleine sur des routes droites, m'amusant comme jamais dès qu'il s'agissait de dévaler des chemins sinueux aussi, et mon seuil de maîtrise du volant en étant alcoolisé était, d'expérience, légèrement au-dessus de la moyenne. Je ne pouvais pas me permettre de m'enivrer sans réfléchir à l'après, quand il faudrait te raccompagner, quand il me faudrait rentrer aussi. Et la gueule de bois ; demain, j'étais à la clinique, j'avais deux opérations prévues, impossible de me saouler jusqu'à me faire rater mon réveil ou me faire arriver dans les longs couloirs blancs avec une tête de déterré. Je n'aimais dans tous les cas pas beaucoup l'alcool ; je me souvenais trop bien de ce que ça avait fait à mon père, le transformant en monstre irascible. A peine le temps de réfléchir que la voiture s'est garée, ayant presque conduit en mode automatique, et tu n'es plus là. Ma portière s'ouvre, et je te réponds d'un grand sourire. "Merci, Lorcan." Tu joues le rôle du parfait séducteur, et ça m'amuse bien plus que de raison. Je m'extirpe du véhicule, ma main accrochée à la tienne, brève vague caniculaire sur ma paume, et puis je te suis sur le trottoir, jusqu'à l'enseigne lumineuse et colorée que tu dépasses en riant, reconnaissant déjà un premier groupe de tes amis. Tu t'éloignes quelques secondes, je vais au comptoir, demandant pour moi un demi de bière, pour toi une pinte entière. Et puis une pizza, la plus basique, sans prendre de risque. Autant marquer le territoire dès maintenant ; mes deux verres servis, je vais sur une table dans l'angle, privée de lumière mais à l'abri des regards, seules assises disponibles dans tous les cas, me déleste de nos alcools sur le bois, légers ronds humides qui laisseront sans doute une trace dans le temps. Je t'observe de loin, tu as déjà reconnu d'autres personnes, et nos regards se croisent ; tu les salue, et puis tu reviens, ton air goguenard sur le visage, victorieux en permanence, et ça me plaît sans doute un peu trop. "A la tienne, Conway ! Le médecin en moi espère moins te voir à la clinique, l'homme, de l'autre côté, se dit que t'es sympa et que c'est toujours un plaisir de se croiser - le mieux, ça serait quand même dans d'autres circonstances, sucio." Nos verres qui tintent, une petite gorgée pour moi, et le verre qui rejoint la table pour ne pas obstruer la vue, me permettre de regarder encore ton sourire se dessiner, celui d'un lion parfaitement à l'aise dans son royaume.
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