Je restais un long moment à regarder mon téléphone. Je venais de proposer à Amy de faire une apparition publique avec moi alors que je ne savais même pas si nous étions encore ensemble. En plus de ça un red carpet le truc bling bling par excellence que je savais qu'Amy n'aimerait pas. Le pire? elle avait accepté. Là j'étais carrément entrée dans un monde parallèle.

Depuis quelques temps j'avais décidé de changer mon image ou plutôt en prendre le contrôle.  Mon agent m'avait conseillé de travailler avec une personne dont la spécialité était de travailler l'image des sportifs. Les débuts avaient été un peu compliqué mais maintenant on bossait ensemble. C'est la raison pour laquelle je sortais un peu plus et je ne fuyais plus trop les photographes. J'avais enfin compris que le talent ne suffirait pas pour m'ouvrir les portes des plus grands clubs. Un ou une joueuse ne devait pas seulement ramener des trophées, il fallait aussi rapporter des gens au stade, des ventes de maillots.

J'allais devoir expliquer tout ça à Amy et comme j'étais du genre pas douée et boulet je lui avais proposé de venir avec moi dans un évènement lié à la vitesse. Vitesse qui était la cause de notre dispute. Dans le genre j'avais pas vraiment appris de mes erreurs là je faisais fort.  Ce qui me sauverait peut être la vie c'est qu'une moto y était aussi présenté. J'avais entendu dire que c'était une avancée technologique assez marquante dans le domaine des deux roues. Là c'était Amy la pro, pas moi.

Je reposais mon téléphone et je mis la télé sur pause, dommage car j'étais arrivée à un moment très intéressant de la série. Je savais que mon styliste et coiffeuse allaient arriver. Encore quelque chose de nouveau, j'avais changé beaucoup de choses en très peu de temps. Peut être que la pique d'Amy sur mon immaturité avait fait mouche, plus que je ne l'aurais pensé. Ca sonna à la porte et j'allais ouvrir.  Je savais qu'Amy arriverait quelques minutes plus tard.
Je pris une réflexion de mon styliste sur mon criant manque de gout vestimentaire...en même temps sur mon canapé je n'allais pas faire une défilé de mode. Il leva les yeux vers moi avec un certain dépis bien visible. "Pieds nus, shorts d'université, débardeur, cheveux en bataille...tu t'es cru dans un teen movie?" Bim dans mes dents. Lui j'avais de suite accroché car il était cash. "Ouais ben pour mater Bridgerton j'vais pas mettre des talons hauts Louboutin et le reste des fringues en Gucci, tu m'as prise pour une star du rap? Je m'appelle pas Kardashian hein..." Il regarda la tv qui était en pause. "Ca pour mater, tu mates..à savoir lequel des deux vu cet arrêt sur image...". Ma make up artist intervint. "Sinon la maternelle vous en êtes sortis? allez on a du boulot à faire, j'aimerais bien qu'on la remarque ce soir autrement que par le fait qu'elle en connaitra plus sur les modèles exposés que tous les autres invités." Alex et Megan étaient devenus des sauveurs pour moi.

Je les briéfais rapidement sur le fait que ma copine allait arriver pour venir avec moi. Même moi ça me faisait bizarre de dire copine. Les deux furent étonnés mais à part un presque avc de mon styliste car il ne la connaissait pas donc ne connaissait pas son style, l'info passa comme une lettre à la poste. Les deux étaient fans de tatouages et avaient déjà vu son travail donc au moins un point commun, l'autre étant d'arriver à me supporter. Je savais d'avance qu'Amy allait exposer son avis bien tranché contre les voitures de sport mais là j'étais invitée par la marque parce que ça se savait que j'aimais les voitures et que j'avais des notions de pilotage, de mécanique etc. Je voulais lui montrer vraiment mon autre passion mais comme je la vivais moi.

Je pouvais porter une tenue ultra féminine car je n'aurais pas besoin de conduire, cette partie là était pour demain après midi. Je ne savais pas qui d'autre était invité. Peut être qu'on rencontrerait des gens sympas. Plus les minutes passaient, plus je stressais parce que là c'était pour moi un grand pas. C'était quelque chose d'êtres prisent en photo à la sortie d'un match ou lors d'une sortie à la plage, mais là c'était de l'officiel et pour moi ça serait une première. Amy avait les clés de chez moi et mon niveau de stress explosa les plafonds quand j'entendis  quelques minutes plus tard sonner à la porte. Alex alla ouvrir car moi je ne pouvais pas bouger. "La fameuse copine, entres on t'attend, je dois te trouver une tenue qui déchire."

En envoyant l’sms initial à bri, j’avais clair’ment envie d’la voir c’soir. Par contre, j’admets avoir été à des années-lumière d’envisager les circonstances qui s’sont dessinées. J’pensais à une soirée chill entre nous, à s’faire livrer des pizzas ou autre malbouffe et s’les engloutir sur un canapé d’vant un film pour continuer d’rattraper ma culture ciné. C’raté. C’soir, ça va être bling-bling et paillettes. J’me d’mande encore pourquoi j’ai accepté d’l’accompagner. En vrai, j’sais pourquoi : l’amour. J’préfère à avoir à supporter son monde qu’son absence. C’t’une preuve d’mon attach’ment à elle. D’toute, j’devais y passer un jour ou l’autre. J’pouvais pas esquiver son monde étern’llement. J’compte pas non plus renier l’mien. C’même hors d’questions. Et si j’suis ok d’enfiler une robe et des talons, faut pas croire qu’ça va d’venir une habitude. J’suis incapable d’me passer d’ mes baskets, d’mes jeans et d’mes débardeurs. C’soir s’ra une exception. D’vant mon armoire, j’attrape ma seule robe d’soirée : une longue robe noire sans manche dont l’pan caresse mes ch’villes. Une t’nue qu’j’ai achetée pour les cinquante ans d’mes parents. Ma mère a failli faire un arrêt cardiaque en voyant là-d’dans. Et une syncope en apercevant mes godasses. Au final, elle est restée en forme et a été super fière d’sa fille. Bri va avoir un choc. Enfin, pas à mon arrivée. J’vais pas m’habiller tout d’suite. J’aurai l’air conne en bécane en robe et talons. J’vais l’emporter chez elle et j’me chang’rai sur place. J’tiendrai une occasion d’lui offrir un striptease improvisé et d’la chauffer un peu. Oui, j’suis toujours aussi peste. J’plie la robe minutieusement et la range dans un sac. J’glisse les chaussures dans un autre. Et j’me casse d’mon appart. Dans mon jean noir moulant mes fesses et mon débardeur blanc au décolleté prononcé, j’attends qu’un taxi s’pointe. J’hèle l’premier qu’j’croise. Une fois à bord, j’lui indique l’adresse d’la footeuse. L’impatience grandit pendant l’trajet. L’appréhension également. C’la première fois qu’on va s’revoir d’puis l’clash « Ferrari ». Il est trop tard pour cogiter. La caisse s’arrête d’vant son immeuble. J’règle la course et descends. Mon cœur tambourine dans ma poitrine. Mon palpitant ralentit pas d’un iota durant la montée dans l’ascenseur. D’vant sa porte, j’marque une pause. J’finis par sonner. Patientant qu’elle vienne ouvrir, j’prends une pose aguicheuse combinée à un air mesquin sur mon visage. J’arque un sourcil en découvrant un mec. Mon effet tombe à l’eau. Surtout qu’il prend pas la peine d’me r’garder ! Mon égo en prend un coup. « Tu d’vrais d’jà penser à ta t’nue avant d’penser à la mienne. » Bim dans ses dents ! Il sourit moins l’gus. Un rictus satisfait sur mon visage, j’entre à l’intérieur. Mes opales balayent l’salon en quête d’la rousse. Elle est assise sur son canapé, en mode zombie. « On dirait qu’tu t'réveilles. » J’m’approche d’elle. J’me penche pour capturer ses lèvres d’un tendre baiser. J’évite l’baiser passionnel pour nos r’trouvailles. Puis y a du monde et elle est pas à l'aise des démonstrations affectives en public. M’redressant, ma main effleure sa joue. Elle est toujours aussi belle. « T’as oublié d’me dire qu’ta copine avait fait l’école du rire. » L’styliste semble rancunier. Tant mieux. J’ai b’soin d’me défouler. « Fais pas ton jaloux car j’ai plus la classe qu’toi. J’t’offrirai un t’shirt la prochaine fois qu’j’irai à un concert d’rock. » « C’est pas un peu fini les enfants ?! Je comprends pourquoi vous êtes ensembles vous deux. » La maquilleuse entre dans la danse. Sa répartie m’plait. Sans compter son visage entouré d’son carré blond. Pas mal du tout la donzelle. J’pose mes yeux sur Bri d'un air complice. Elle a raison. On s'est bien trouvées toutes les deux. Pourtant, entre un démon et un ange, c'était pas gagné. A moins qu'on soit deux démons.

Je n'étais pas super à l'aise dans les évènements promos, sourire sur commande ce n'était pas naturel pour moi. Je pense d'ailleurs que ça ne le serait jamais. Peut être qu'avoir Amy à mes côtés allait m'aider. Encore que là je serais un peu dans un domaine que je connais et maitrise.  Quand Amy arriva, il ne fallu que quelque secondes pour Alex se montre désagréable. J'aurais dû m'en douter et je redoutais un peu la réaction d'Amy mais elle le clasha comme il faut. Il m'avait fallu quelques temps pour comprendre qu'il agissait pour tester les gens.  "C'est un peu le cas, j'ai fais que  Netflix toute la journée..." J'avais besoin de me détendre et de ne penser à rien après ces jours éprouvant autant sur le plan perso avec notre dispute que sur le pro car j'avais enchainé des matchs. Et quoi de mieux qu'une série fifille pour poser le cerveau?

Je buggue littéralement alors qu'Amy m'embrasse devant Alex et Megan. J'entends les deux traitres rigoler derrière. Alors que je veux lui rendre le baiser, la rousse se redresse. Quand j'entend les paroles d'Alex je souffle car je sais qu'Amy va réagir et vouloir avoir le dernier mot. Bien souvent je compare Alex a un gentil moustique, pénible à mettre les nerfs à vif mais il va piquer d'autres personnes. Je me lève faisant le signe de temps mort. Comme je n'ai pas envie de jouer l'arbitre je viens m'approcher d'Amy, la prendre dans mes bras pour échanger un nouveau baiser. Quand je m'éloigne d'elle je fusille du regard mon styliste de ne pas oser dire le moindre mot s'il veut voir le soleil se lever demain. Je décide d'expliquer Amy le but de la soirée.

"J'ai reçu une invitation pour assister à une soirée de présentation de plusieurs voitures d'exception et ultra sportive et je sais qu'il y a aussi des motos, mais j'y connais rien donc je ne sais pas en détail. Pour ne rien cacher demain je suis invitée à les piloter mais en toute sécurité, ce soir c'est juste le plaisir des yeux." Voila Amy savait où on allait, ce n'était pas un red carpet d'avant première de film ou de série avec que des gens superficiels.  Megan mit son grain de sel dans la conversation. "Venir en couple entre femme à un tel évènement ne sera pas anodin, vous allez être remarquées, on va vous faire un look sérieux mais décontracté. Bri tu as été invité par ton sponsor Mercedes, tu dois avoir un look qui colle à leur nouvelle image de marque jeune et in. Amy tu as prévu une tenue? Si oui quel maquillage et coiffure veux tu ? ou tu me laisses gérer?"

Je laissais parler Megan c'était elle la pro, moi mon rôle serait de me montrer, de parler de voitures. "Je ne veux pas ressembler à ces stars du sport face à de jolies caisses, je m'y connais, ça se sait, je veux me démarquer, donc pas de bling bling." Depuis que j'étais avec Amy j'avais appris à suivre ce que moi je voulais, tant pis si ça ne collait pas à la mode et à la masse. Megan venait de dire des choses vraies, aller à cet évent avec Amy s'était officialiser notre relation de manière publique, les critiques tomberont facilement, j'étais prête à les encaisser, mais Amy l'était elle? je ne savais pas. J'avais agis tellement sans réfléchir quand je lui avais demandé de m'accompagner, peut être qu'on aurait dû en parler avant. Encore quelque chose que je faisais de travers.

A peine arrivée et j’clashe déjà. J’ai pas perdu d’temps. C’pas méchant non plus. J’ai juste r’cadré un gus inconnu. J’sais rien d’ce mec, s’il est important ou pas. J’sais juste qu’j’vais pas m’laisser marcher sur les pieds. Encore moins chez moi. Car chez Bri, c’chez moi. J’me fous d’lui déplaire. J’suis pas v’nue pour voir sa gueule. J’suis v’nue pour elle, mon amour d’démon. Elle m’a manquée. Terriblement manquée. J’m’écout’rai j’lui sauterai d’ssus pour l’enlacer, l’embrasser fougueusement voire lui faire l’amour sur son canapé. La présence des deux intrus m’en empêche. J’promets pas d’être aussi sourde au r’tour d’la soirée, quand on s’ra plus qu’toutes les deux. En attendant, l’baiser est chaste. C’pas désagréable. J’ai appris à aimer la tendresse à ses côtés. J’reste une enragée dans l’fond. Son styliste en fait les frais. S’il m’cherche, il va m’trouver. Il a du bol qu’la footeuse calme l’jeu. J’lui souris lorsqu’elle prend ma défense. Elle assume plus son couple qu’au début d’notre relation. Elle a pris confiance en elle. Elle a changé. Elle est plus aussi gamine qu’avant. Elle d’vient une femme. Ça a d’quoi être flippant. Moi, j’en suis fière. J’suis fière d’contribuer à sa métamorphose. Sans r’nier sa nature non plus. J’l’entends à travers la raison d’la soirée. Les bagnoles, la vitesse, du Bri tout craché. « J’suis pas certaine d’réussir d’me contenter du plaisir d’mes yeux c’soir… » J’repass’rai pour la subtilité d’mon sous-entendu. Mon regard mutin dévore son visage et ses courbes. C’qu’elle est belle putain ! Et dire qu’elle porte pas une t’nue la mettant en valeur. J’glisse doucement ma main sur sa hanche, l’effleurant du bout d’mes doigts. J’enlève aussi vite par crainte d’me faire mordre. « J’suis toujours r’marquée où j’vais, ça m’chang’ra pas d’d’habitude. » J’ponctue ma réplique d’un rictus amusé. J’dis pas ça par vantardise ou égo surdimensionné. J’suis rousse tatouée, deux critères sortant d’l’ordinaire. Impossible d’passer inaperçue avec ces caractéristiques. Ajoutez ma voix assez forte et mon rire d’baleine pour compléter la panoplie et vous comprenez qu’la discrétion et moi ça fait huit. « J’ai apporté une robe et des chaussures. T’as carte blanche pour la coiffure et l’maquillage. J’te d’mande simplement d’me donner un côté démon, c’dans tes cordes ? » Hors d’question d’faire fille sage. L’sourire malicieux d’la blonde répond avant qu’elle prononce l’moindre mot. « Tu m’as prise pour une amatrice ? Va te changer, je m’occuperai de toi une fois en tenue. » J’attrape les sacs avec mes affaires. Nullement pudique, j’hésite un instant à m’changer dans l’salon. J’tiendrai une occasion d’chauffer un peu Bri. C’pas forcément l’moment. J’me ravise et prends la direction d’sa piaule. En ch’min, j’l’entends dicter ses consignes à sa maquilleuse. C’fou comment elle a mûri. Elle m’impressionne et à la fois pas tant qu’ça. C’pas qu’un physique. Elle sait servir d’ses neurones. Sauf quand elle les déconnecte au volant d’une voiture d’course. Sinon, elle s’montre mature. J’l’étais pas autant à son âge. J’avale l’couloir jusqu’à sa chambre. J’retire mes godasses. Mon débardeur et mon jean suivent rapid’ment l’mouv’ment. Contrair’ment à chez moi, j’les laisse pas en boule par terre, j’les ramasse et les pose sur une chaise. J’déballe ensuite la bête. J’l'enfile délicatement, prenant soin d’pas péter une couture. Les brettelles sur mes épaules, j’me sers du miroir d’l’armoire pour l’ajuster. J’admire dans la glace, instant narcissique. Elle m'va comme un gant, épousant mes formes avec grâce. L’cadenas d’encre sur ma poitrine illumine son décolleté. J’enfile les talons. C’pas super confortable. Mais faut savoir souffrir par amour. J’reviens vers l’trio, mes pas mart’lant l’carrelage. L’premier à m’voir est l’mec. Bri m’tourne le dos, la maquilleuse tripotant sa tignasse. « Ok, j’admets que t’avais raison, t’as pas besoin de moi pour choisir une tenue qui déchire. » Le styliste est moins con qu’il y paraît. « Je sais. » J'rétorque à la manière d’Han Solo dans Star Wars, un univers qu'elle adore, l'torse bombé en plus.

Je commence à m'habituer à ces séances de maquillage, coiffure et habillage. Je ne dis pas que j'apprécie à chaque fois mais de plus en plus. Maintenant que j'ai pu négocier d'avoir quasiment toujours ces deux empêcheurs de tourner en rond pour m'épauler. J'ai besoin de faire confiance pour m'épanouir. J'écoute ce que veut Amy comme style de coiffure. Je ne peux m'empêcher de faire une remarque. "Hey c'est moi le démon dans notre couple, piqueuse de rôle, façon je le fais que toi." Je lui tirais la langue en souriant. Je savais que je pouvais être légèrement compliqué à supporter mais démon? Il n'y avait qu'Amy que j'autorisais à m'appeler comme ça car c'était devenu un surnom mais je ne pensais pas être un démon, enfin peut être que la dernière joueuse que j'avais fait expulser penserait autrement.

Je regardais Amy partir vers ma chambre pour se changer. Je risquais de prendre des vannes car ma chambre était en bordel complet. J'avais tellement enchainé les entrainements, matchs, soirées que tout était mélangé par terre. Sur ma table de chevet il y avait un cadre avec une photo de nous deux, prise à je sais plus quelle occasion. Mon attention revint dans le salon quand Megan me parla. "Comme Amy veut un look démon, je vais tenter de rendre plus sage en coiffure, sérieuse, après tout tu y vas autant en égérie que essayeuse des voitures et ça c'est une première je pense." Je tentais de suivre son raisonnement mais je ne voyais pas vraiment où elle voulait en venir. Ce n'était pas grave, j'apprenais petit à petit et puis c'était elle la professionnelle, pas moi.  Je m'asseyais pour qu'elle me coiffe et punaise elle tirait vraiment mes cheveux en arrière. "Pas de chignon, mon crâne va exploser, fais une queue de cheval."

J'entendis des bruits de talons puis la remarque d'Alex mais surtout la réponse d'Amy. Je souris car je reconnais de suite le ton et la réplique. J'étais fière d'elle , à force d'être avec moi elle en venait à citer Star Wars.  Je me retournais pour voir Amy et je pense que je devais ressembler à un personnage de dessin animé. Celui avec la langue qui se déroule et pend avec les yeux qui sortent de leurs orbites. En gros je restais sans voix devant son look, cette robe lui allait comme un gant et ça faisait très bizarre de la voir si féminine. J'avais bien du mal à détacher mon regard de son corps dans cette robe. Mince j'allais galérer comme jamais à rester sage et je pense que c'était peut être la première fois que j'étais comme ça.  Là de suite j'avais oublié la soirée et tout le reste. Mon démon intérieur se fit entendre en me disant que je pouvais dire que j'étais malade et ne pas y aller.

Alex qui comme d'hab avait oublié que la discrétion pouvait être utile se mit à parler. "Bri au lieu de dévorer ta copine des yeux, tu devrais toi aussi aller t'habiller car j'ai prévu deux tenues et c'est à toi de faire le choix. Vous pourrez vous envoyer en l'air plus tard." Je le fusillais du regard et me levais pour prendre les deux tenues qu'il me tendit. J'allais moi aussi me changer dans ma chambre. Quand je vis les choix je souris, Alex avait vraiment tendance à associer vitesse à cuir. Je faisais de la voiture pas de la moto. Je passais la première tenue, pantalon cuir qui moulait parfaitement mes formes, haut veste cuir juste assorti d'une soutien gorge bien caché et rien d'autre. bottines talons aiguilles. J'allais dans la salon pour jouer à la mannequin et avoir leurs avis, surtout celui d'Amy en fait. "Ne dites rien de suite, je vous montre la deuxième tenue avant."

Je retournais vite me changer pour cette fois mettre une robe avec aussi du cuir. Cette tenue montrait un peu plus mes jambes, elle était plus classique, plus féminine. Je fis un nouveau défilé, ce qui est sûr c'est que mannequin ne sera jamais pour moi. "Alors votre verdict? full cuir ou un peu plus  féminin? " Dans les deux cas je pouvais bouger et entrer dans les voitures mais une dévoilerait beaucoup mes jambes, l'autre non. J'avais une préférence pour la première tenue car je me sentais plus à l'aise mais aussi je la trouvais un peu plus décalée qu'une simple robe. Amy portait déjà une robe sublime, pas besoin qu'on soient deux je pense mais je préférais attendre les avis.

Tenues de Bri:

La réaction d’Bri est magique. C’rare d’la voir s’taire. Pourtant là, elle la ramène pas. J’ai pas besoin d’ses mots pour comprendre qu’elle apprécie ma tenue. Son regard est plus parlant qu’n’importe laquelle d’ses paroles. Elle m’bouffe littéralement des yeux. J’lui souris en coin en mode « Tu t’attendais pas à ça, hein ?! ». J’reste silencieuse même si l’envie d’lui balancer une pique m’titille. J’sais la fermer d’temps en temps. Il s’rait con d’briser c’moment. Surtout qu’j’adore la voir poser ses mirettes amoureuses sur ma personne. Y a pas à dire, c’bon d’se sentir aimée. Mais les bonnes choses durent jamais longtemps. Son styliste l’ouvre, nous rapp'lant qu’on a à faire. J’glousse face à sa dernière remarque. Ça amuse moins Bri, moins à l’aise pour causer sexe en public. J’l'observe s’lever. Mes prunelles la suivent s’avancer dans sa chambre. J’rate pas une seconde la vue sur son fessier. Il est toujours aussi appétissant qu’dans mes souvenirs. Heureusement qu’j’perds la vue quand elle entre dans sa piaule. Un peu plus et j’aurai pu la r’joindre. Et pas pour l’aider à enfiler sa t’nue mais plutôt pour lui enlever. A son r’tour, j’me régale d’la découvrir. L’cuir lui va à la perfection. Davantage quand il moule ses courbes d’la sorte. Elle va être la reine d’la soirée, bien au-d’là d’tous les bolides hors d’prix exposés. J’ai pas l’temps donner mon avis qu’elle disparaît. J’m’en plains pas. J’suis ravie d’avoir une nouvelle occasion d’mater son cul. Quand elle r’vient, mes opales pétillent. La voir en robe m’fait un effet d’fou. D’nous deux, c’clairement la plus féminine. Ça lui va comme un gant. J’me permets d’faire l’tour d’sa silhouette, glissant mon r’gard sur chaque parcelle d’son corps, effleurant ses hanches du bout d’mes doigts, jusqu’à r'venir lui faire face. « Celle-là. » Les opinions des autres sont inutiles. Enfin ils peuvent la donner mais voilà. J’doute fortement qu’elles compteront par rapport à la mienne. Sauf si la footeuse veut m’emmerder. J’en oublie pas sa nature. « Par contre, ce s’ra sans queue d’cheval. Faut que tu montres ta magnifique rousseur. Et tes ch’veux encadrent trop bien ton visage. » J’défais sa coiffure dans la foulée. J’me fous qu’la maquilleuse ait pris du temps pour l’réaliser. Elle l’refera au besoin. Puis j’m’improvise coiffeuse, plaçant avec mes doigts sa crinière autour d’sa bouille. « Elle a raison sur tout. » La pro valide mon idée. Un rictus satisfait étire mes lèvres. Si j’ai son approbation, Bri va rien pouvoir dire. « Et mon avis on s’en fout ?! » « Totalement ! » Le styliste soupire et croise les bras sur son torse. Seul mec entourée d’trois meufs, il a aucune chance. D’ailleurs, il ajoute rien et s’contente d’marmoner dans sa barbe. « Ose dire qu’elle est pas canon comme ça Alex ! Allez fais pas la gueule, si elle est c’parce que t’as su choisir une tenue pour la mettre en valeur ! » « Ouais ouais. » « Tu vas pas bouder quand même ? » « J’ai passé l’âge. » « Stop ! On arrête là les enfantillages ! Alex, tu ajustes la robe sur Brianna afin que rien ne bouge et toi, Amy, tu t’assois sur cette chaise que je te coiffe. Je vais rien faire de complexe. Je vais juste lisser tes cheveux. A moins que tu ne préfères que je te les frise ? » Alors là, elle m’pose une colle. J’ai jamais fait ni l’un ni l’autre. Ma tignasse, j’la laisse faire sa vie en la lavant d’temps en temps. J’pose mon derrière sur l’siège. J’pivote ma tête vers mon démon. « C’toi qui décides. » J’ai choisi sa t’nue, elle peut choisir ma coiffure. C’t’une façon d’partager avec elle. Même si l’moment d’partage qu’j’attends l’plus sera notre rentrée à son appart. Moment où nos ch’veux finiront sûrement par s’emmêler dans un ébat passionné dont on a l'secret.

Je voulais bien me soumettre à la séance d'essayage parce que je n'avais pas le choix mais ça me lassait vite. Je n'étais pas une accro à faire la mannequin même si j'aimais les vêtements. Mais Alex venait toujours avec plusieurs options et là encore que deux je m'en tirais bien, je savais qu'il pouvait faire pire. Une fois à titre perso nous étions allés au cinéma et il avait trouvé le moyen de me faire changer de tenue...pour voir un film...ce côté superficiel de L.A me pesait souvent. Heureusement Amy était loin de tout ça et je pouvais plus être moi même, même si j'étais souvent plus féminine qu'elle. Oui j'avais un faible pour les soins, massages et manucures et alors?

Vu sa réaction lorsque je me montrais en robe, j'allais porter ça ce soir. Bien sur j'aurais pu la contredire, mais je n'en avais pas envie. Par moments je savais mettre mon côté démon en veilleuse. J'écoutais la joute verbale entre Amy et Alex sans réagir, je savais bien que si on voulait la paix avec deux personnes comme ça il valait mieux éviter de jeter de l'huile sur le feu. Par contre je fis un peu la moue alors qu'Amy détachait mes cheveux, j'aimais bien ma queue de cheval, c'était pratique et j'avais moins chaud. Megan étant du même avis qu'Amy je me voyais mal dire non, alors pour une des rares fois j'allais laisser mes cheveux détachés. "Je vous accorde la robe et les cheveux détachés pour ce soir uniquement..." Alex me regarda un peu blasé. "Ouais donc pour demain je te ramène quoi? un jogging et des air jordan? " Je le regardais en souriant, une lueur de bêtise dans mon regard. "Ne me tente pas...et tu n'oublieras pas le débardeur et la casquette Budweiser aussi ..." Je vis mon styliste lever les yeux au ciel de dépis. J'adorais l'énerver, c'était une bataille entre nous pour que je sois plus féminine et moi je faisais exprès de lui mettre des bâtons dans les roues.

La question d'Amy nous coupa dans notre dispute stylistique. Je ne répondis pas de suite, réfléchissant un peu. "Laisse les le plus naturel possible." Je savais qu'Amy faisait un effort pour venir avec moi et entrer dans cette partie de mon monde, je ne voulais pas la forcer à jouer un rôle. Déjà rien que de la voir porter cette robe était assez étonnant et plaisant, je ne voulais pas en rajouter. Je laissais Alex terminer les derniers détails de la robe pour qu'elle soit parfaitement ajustée sur moi alors que je restais sur mon tel consultant les modèles que nous allons voir ce soir. Je restais silencieuse, passant en mode travail.  Avoir deux passions dans la vie avait toujours été génial pour moi, mais moins pour mon entourage car dans ces moments j'étais dans mon monde, oubliant tout autour de moi.

Je ne sais pas combien de temps je restais à regarder ces infos, à en noter certaines sur un bout de papier. Megan prit la parole, c'était elle la plus sérieuse de toute cette équipe, je me reposais totalement sur elle pour gérer les plannings. "Votre voiture vous attend en bas, je t'appellerais demain pour débriefer." Ca me gavait un peu tout ce truc trop organisé. "Ne t'inquiète pas, je ne vais pas faire de vague, je serais un vrai petit ange." Elle me regarda de travers. "C'est bien ça qui m'inquiète"

Je ne lui laissais pas le temps de répondre et je pris la main d'Amy pour l'entrainer dehors. En fait j'avais hâte de me retrouver dans le calme de la voiture pour pouvoir parler avec Amy. Ou tout simplement pour l'embrasser. Je commençais à stresser alors que c'était inutile, je commençais aussi à être énervée par la présence d'Alex et Megan chez moi, j'étais aussi énervée de tous ces trucs à respecter. Ouais en fait j'étais une boule de nerfs et là je ne voyais pas comment me calmer. Après tout ce n'était qu'une soirée promotionnelle, rien de bien important, sauf que c'était la première fois qu'Amy et moi allions apparaitre ensemble pour un tel évènement et là je commençais doucement à réaliser. Mes parents allaient me faire une scène de ne pas leur avoir présenté avant de m'afficher avec elle. Je tirais sur le col de ma robe car il me semblait que je n'arrivais pas à respirer, je sentais que j'avais très chaud, mais surtout j'avais du mal à respirer. J'étais pas loin d'être en pleine crise de panique.

L’naturel est c’qui va l’mieux à Bri. Elle est jamais plus belle qu’au réveil, la tête dans l’cul, les yeux mi-clos, sa tignasse en bataille. Ça tiendrait qu’à moi, j’fout’rai en l’air tous les produits cosmétiques d’sa salle d’bain. Comme j’tiens pas à la faire virer en mode démon pour plusieurs jours d’affilée, j’m’abstiens. C’t’une concession parmi d’autres d’mes sentiments éprouvés. Puis j’admets c’marrant d’jouer la poupée déguisée d’temps en temps. J’m’amuse à m’maquiller par moment, pour tester ses réactions. J’suis particulièrement fan d’un lipstick rose au léger goût d’fraise. C’t’un vrai délice d’l’embrasser avec. Même si sa saveur naturelle est la meilleure, ça va d’soi. Sa maquilleuse l’ignore. Son styliste également. Styliste qui continue d’la ramener. Il est lourd à force. C’t’étrange qu’Bri arrive à l’supporter au quotidien. Sans doute qu’elle s’plait à dégainer sa répartie face à ses remarques. « Oublie pas les croissants non plus ! » J’en rajoute une couche. Il est évident qu’j’tiens pas à l’voir d’main. D’ailleurs, il a pas intérêt à s’pointer. D’main, j’réserve Bri pour la journée. J’suis en repos, l’salon est fermé, c’parfait pour être ensemble. Et j’me fous qu’elle ait des trucs d’prévus. Hormis obligation impérative, elle peut déjà supprimer toutes les prévisions d’son agenda. J’sais pas c’qu’on va faire. J’sais juste qu’j’ai envie d’passer du temps avec elle. J’improviserai, comme souvent.

D’ailleurs, elle aurait pu improviser ma coiffure. J’adore sentir mes doigts dans mes ch’veux. Un plaisir partagé. J’lui fais régulièrement une tresse. Un instant d’tendresse hérité d’notre escapade à Vegas. Pendant qu’j’me fais coiffer, j’observe Alex. C’pas qu’j’suis jalouse mais j’fais gaffe qu’ses mains soient pas trop baladeuses sur l’corps d’la footeuse. J’envie son boulot en l’instant. J’aimerai r’mettre les plis d’cette robe en place sur ses courbes. C’mieux qu’ça soit pas l’cas en vérité. M’connaissant, ce serait un coup à lui retirer pour admirer ses formes dénudées. Sa t’nue d’Eve est la plus belle qu’elle puisse porter. Elle est trop pudique pour la sortir souvent contrairement à moi. D’un côté, sur c’coup-là, c’pas plus mal. Bien qu’inexpérimentée d’ce genre d’soirées promotion, j’doute qu’débarquer à poil soit convenable. Autant qu’elle conserve cette t’nue pour l’privé et mes mirettes. Nos préparations terminées, j’me lève d’ma chaise. Ma toison cuivrée lissée caresse mon dos. La remarque d’sa maquilleuse m’fait sourire. J’en déduis qu’y pas qu’avec moi qu’c’t’un démon. J’en suis pas vraiment étonnée. « T’inquiète. J’vais la surveiller. » J’affiche un rictus amusé. Elle restera libre d’agir à sa convenance. J’souhaite pas qu’elle joue un rôle parce que j’suis là. J’compte sur elle pour être comme à son habitude dans ce style d’événements. Elle a aucune raison d’changer. Même si ma présence va forcément peser dans la balance.

Sorties d’son appart, on arrive rapid’ment à la voiture. Un mec nous attend et nous ouvre la portière. J’laisse Bri monter la première avant d’la suivre. La portière claquée, l’chauffeur r’joint son volant et démarre. « Hey, y a pas d’mini-bar ! Ça vaut pas la limousine d’Vegas ! » C’pas qu’j’ai soif en plus. C’plus pour lui rappeler c’voyage. C’là-bas qu’notre histoire a commencé. Notre véritable histoire j’entends. C’là-bas qu’j’ai eu les prémices d’mes sentiments plus qu’amicaux à son égard. Par contre, y a un toit ouvrant. J’me permets pas d’l’ouvrir et d’me la péter en chemin. L’contexte s’y prête pas. Et si peu habillée, j’pourrai attraper froid. Quoi c’t’un argument pour lui d’mander d’être mon infirmière. Puis j’sens Bri stressée. J’le sens à son silence. C’pas normal quand elle cause pas. J’glisse tendrement ma main dans sa main. J’serre doucement ses doigts pour la rassurer. J’pivote ma tête. Mes opales plongées dans les siennes, j’lui souris amoureusement. « Faut qu’tu m’brieffes sur c’que j’ai l’droit d’faire ou d’pas faire dans c’te soirée. » Sans vouloir jouer la comédie, j’veux pas non plus lui taper la honte en public. J’me penche vers elle jusqu’à c’que mes lèvres rencontrent les siennes. J’lui offre un doux baiser. Ma main d’libre r’monte d’sa hanche à sa nuque. Là, j’transforme c’baiser chaste en baiser langoureux. J’me suis retenue à son appart mais là, j’pouvais plus résister. A sa rupture, la malice étire mes commissures. « J’ai l’droit d’faire ça ?! »

Je ne comprenais pas trop ce qui était en train de m'arriver. J'avais peur de quoi? tous mes amis savaient que j'étais avec Amy et mes parents savaient que j'avais quelqu'un. Ce n'était un secret pour personne sauf que là venir avec elle dans un évènement officiel eh bien c'était officialiser...Deux fois la notion d'officiel -maintenant trois- dans la même réflexion voilà ce qui me faisait paniquer. Et c'était totalement ridicule en plus, je le savais. J'entendis assez loin sa remarque sur l'absence de mini bar, bien dommage car je pense que je n'aurais pas dis non à un verre, voir même deux de vodka histoire d'envoyer mon neurone au pays du good trip.

Par chance j'entends sa deuxième remarque. "C'est assez simple, se faire prendre en photo pour commencer sur le tapis rouge de l'event et ensuite une fois que nous serons avec les voitures et moto, il faudra assister au présentation. Ensuite je ne sais pas, si les motos te plaisent tu peux aller demander des informations aux vendeurs, ou écouter leur incompétence dans le domaine." Je me détendais au fur et à mesure de parler. "Au dernier show où je suis allée, j'ai entendu un vendeur parler d'une voiture comme ayant 300 chevaux....la voiture en a 450..." Je détestais les gens incompétents mais comme l'acheteur ne semblait pas plus s'y connaitre, j'avais préféré ne rien dire. Le gars allait payer une blinde un voiture qu'il ne connaissait pas et risquait de l'emboutir à la première accélération...pas mon problème, j'aurais juste de la peine pour la pauvre voiture non maitrisée à sa juste valeur.

En fait bien souvent ces shows n'étaient pas super intéressants. Ce qui l'était plus c'était de pouvoir essayer les modèles exclusifs. "Si une moto te plais ou éveille ta curiosité, le truc cool dans les shows comme ça c'est que tu peux accéder à des cessions d'essais, c'est ce que je vais faire demain." Je ne me lassais jamais de rouler. Entre parler et avoir ma main dans celle d'Amy je m'étais détendue. C'était un truc un peu dingue, elle seule avait la capacité de me calmer pourtant elle n'était pas d'un naturel calme. Je cherchais même pas à comprendre en fait, c'était comme ça.

Par contre si elle continuait à m'embrasser comme elle le faisait, je n'allais pas rester calme trop longtemps. Je la laissais y mettre l'intensité qu'elle désirait alors que je la rapprochais de moi, abandonnant ses lèvres pour l'embrasser dans le cou. Je jetais un rapide coup d'œil à la voiture, si je pouvais baisser la vitre entre nous et le conducteur mais pas dans ce genre de véhicules, je dis un juron en gaélique pour exprimer ma frustration. A contre cœur, je m'éloignais un peu d'Amy. "Mais comment font les couples de stars là tous bien fringués, sexy etc pour pas se sauter dessus? J'ai même plus envie d'y aller moi...mais d'aller dans un bel hôtel et qu'on passe une nuit toutes les deux, coupées du reste du monde."

Mais je ne pouvais pas faire ça, j'étais payée pour aller à ce truc et Amy comprenait l'importance d'un engagement professionnel. Ceci dit je gardais l'idée pour plus tard. Je sentis la voiture ralentir et je savais qu'on était arrivée à destination. Avant que la personne chargée d'accueillir les VIP ouvre la porte, j'embrassais Amy une dernière fois. Mes yeux pétillaient. "Prête à faire ton premier tapis rouge?"

J’vais vivre une grande première c’soir. J’suis clairement pas habituée aux strass et aux paillettes. C’t’univers m’a jamais intéressée. Même petite, j’étais pas en admiration d’vant les stars des magazines. Mes stars à moi étaient mes parents, des gens simples loin de tout le chichi des célébrités. Avec Bri dans mon entourage, j’dois forcément m’y mettre. J’me renseigne sur les règles d’ce milieu. Ça a l’air facile à l’écouter, il suffit d’jouer la pouffe. J’me retiens d’lui dire pour pas l’énerver. C’pas l’moment d’la faire vriller en mode démon. J’tiens à passer une bonne soirée. Puis j’sais qu’elle aime c’monde. Mais j’compte pas non plus dénigrer ma nature. D’toute, j’en suis incapable. Et j’vois déjà une limite à ma tolérance. « Corriger leur incompétence tu veux dire. » J’lui envoie un clin d’œil. Prendre la pose et parader, c’dans mes cordes. Laisser un mec raconter des conneries sur ma s’conde passion, c’mort. En tous cas, pas à moi. J’espère qu’aucun vendeur fera l’erreur d’me prendre pour une vulgaire amatrice et tentera d’me vendre une daube. Il comprendra très vite qu’il fait pas face à une écervelée qu’il peut embobiner avec son beau discours. Il s’fera recadrer en bonne et due forme à ma façon. C’qui risque d’pas lui plaire. Par contre, pourvoir essayer un modèle, ça, ça m’plait. « C’cool. J’me laisserais p’t-être tenter… » Si changer d’bécane est pas du tout au programme, j’aurai tort d’me priver d’la chance d’pouvoir enfourcher un engin qui m’fait d’l’œil. Surtout qu’il sera obligatoirement hors d’mon budget et que j’monterai d’ssus pour la seule et unique fois. En attendant, ma tentation est d’l’embrasser. Ça, c’gratuit. Et ça file aussi des sensations d’fou. Y a rien d’mieux pour éveiller mes sens. Dans un autre contexte, j’crois qu’la situation aurait déviée vers un ébat. Pas ici, on est visible par l’chauffeur. Puis une caisse est pas confortable pour s’envoyer en l’air. J’parle en connaissance d’cause. Tout comme elle qui m’amuse. « Leur secret réside dans l’hypocrisie. » A mes yeux, d’nombreux couples d’stars s’aiment pas. Ils sont ensemble par intérêt, pour s’faire bien voir. J’serai pas étonnée qu’la plupart fassent chambre à part. Tout l’inverse d’notre duo. Entre nous, c’sincère. C’la raison d’pourquoi ça clashe souvent. Y a qu’l’amour véritable pour vouloir l’meilleur pour l’autre. Ça la pousse à r’mettre en question c’te sortie. J’passe avant les bagnoles. Ouais, c’logique en soi. Néanmoins, ses propos font office d’déclaration. Chose rare en c’qui la concerne tellement elle est pas à l’aise dans l’expression d’ses sentiments. « Si t’es sage, j’t’y emmènerai p’t-être après la soirée… » J’la nargue d’un rictus mutin à souhait. D’nous deux, c’moi la moins sage. J’suis celle qu’a l’plus de chance d’faire une boutade tant j’suis pas coutumière du fait. J’me plais à la provoquer, à la titiller. Dans tous les cas, j’envisage d’finir la soirée avec elle. Chez elle, chez moi, à l’hôtel ailleurs, j’m’en fous. Il est hors d’question qu’j’dorme seule c’te nuit. Elle m’a trop manquée. « J’suis prête à tout à tes côtés. » Mon sourire s’adoucit. Tant pis si ça fait cliché. C’t’une façon d’lui déclarer mon amour. C’pas un tapis rouge qui va m’faire peur. Et encore moins les gens. J’sais morde au besoin. Et j’me gênerai à distribuer des morsures si on m’emmerde ou, pire, si on l’emmerde. La portière s’ouvre et j’descends. J’attrape sa main pour l’aider à sortir d’la voiture. Dehors, divers flashs nous photographient. Ça commence fort ! Une femme s’approche d’nous et nous invite à la suivre à l’intérieur du bâtiment. J’tiens Bri par l’bras pendant qu’on marche. Une fois rentrée, j’balaye l’endroit à la va-vite. Divers îlots d’personnes sont formés à droite à gauche. Forcément, j’reconnais personne mais possible que mon acolyte le fasse et m’dirige vers un groupe. Le cas échéant, j’vais l’entrainer vers l’buffet pour chopper des petits-fours. Et oui, j’l’ai déjà repéré. La bouffe, c’est sacrée !