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 (SÖREN!) killing me softly with his song

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Keith Chamberlain
orchestre lascif, cordes sensibles
Keith Chamberlain
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#  (SÖREN!) killing me softly with his song - Page 3 EmptyDim 18 Déc - 16:44
En silence, je termine la vaisselle, frotte un peu trop fort avec l’éponge sans doute, comme si je voulais purger les assiettes de mes propres péchés, de mon propre enclin à ce chagrin salé et poisseux. Tu dois avoir compris que tu as dépassé les bornes avec ta remarque, et même si je la sais pavée de bonnes intentions, tu as mis les pieds dans une allée casse gueule et sacrément douloureuse. Je ne suis pas à une blessure près, finalement. Alors je reprends mon visage de façade, soignant toute l’apparence pour ne pas laisser les digues céder et m’effondrer en larmes humiliantes devant toi. Une phrase et c’est un tsunami d’émotions, un cyclone qui balaie toutes les bonnes résolutions et les espoirs. Je ne sais pas pourquoi je me rêve encore virtuose. Comme tu l’as indiqué maladroitement, je devrais peut-être envisager une autre issue. Ou aucune. Rester bloqué, là, à vie. A attendre de nouveaux employés, pour leur exposer mes confidences douloureuses. Je soupire. Pas forcément n’importe quel employé. Tu es le premier de la dizaine de cravates à avoir défilé dans mes salons sans faire comme si je n’existais pas. Pourtant tu aimes les faux semblants, tu te mures derrière des briques que mes coups de lame les plus affûtées ne parviennent pas à gratter. Tu me réponds et l’atmosphère est plus lourde, ta voix plus rauque. Tu devrais poser ce verre, je m’en voudrais d’être la cause de ta gueule de bois demain. Tu le vides d’une seule traite et tu termines ta phrase. Je t’adresse un léger sourire. Je m’en fous pas mal, de ce que Richard pensera de mon utilisation du safeword. Je peux déjà l’imaginer exulter devant ses copains de m’entendre me plier à des courbettes amoureuses, de jouer au fiancé parfait. Petite pièce majeure de sa collection d’œuvres d’art. La statue grecque qui s’expose, lâche une larme muette entre deux mots d’amour. "Ça roule, je ferais ça." Pas l’envie de disserter pendant des heures encore. J’accuse le coup de la fatigue, des verres passés, et du petit coup au moral que tu m’as porté. Sans vergogne mais sans mauvaise intention. Je refuse de croire que le Sören qui commençait à se livrer a voulu me faire du mal, sciemment. Tu m’as averti pourtant ; le choix des mots, la rhétorique, c’est pas ton truc. Tu n’aiguises jamais tes phrases, tu parles sans filtre et expose tes pensées quand elles ne sont pas trop personnelles. Tout l’inverse de moi, surfeur d’argent qui navigue sur des rouleaux d’émotions dangereuses, comme un groupe de requins, ailerons dressés pour venir m’attirer jusque dans les abysses. En permanence sous l’influence d’un milliard de chants de sirènes, la déchéance assurée autant que le firmament. Un pont entre deux extrêmes. Je te souris, et tu dois voir que c’est faux puisque tu te dresses de toute ta taille pour venir te planter à côté de moi, t’appuyant sur le bord de l’évier, balayant d’un bout d’index une assiette posée là. Je n’arrive pas tout de suite à soutenir ton regard. Je ne veux pas me trahir.

Pourtant, tu m’exiges la vérité, tes iris plantés dans les miens, farfouillant dans mes plaies optiques pour y trouver une once de ce que je cherche à déguiser. Carnaval de sentiments qui prennent des teintes affables pour ne pas s’exposer à ton marteau de juge. Je lève le menton, me gratte la joue, et je te rends ton regard. Prêt à simuler. Rôle éternel, bouffon des scènes, idole des publics désavoués. "Aucune. Si tu es en coulisses tu auras une meilleure vue sur ton client." Je casse mon sourire involontairement ; première phase de l’effondrement de mes secrets. "Sinon, je serais sur un des balcons. On a une meilleure vue sur la salle. Je te garderais un siège, on pourra aller fumer à l’entracte." Je garde quelques mots supplémentaires contre la gorge. Trop tôt pour les laisser sortir. Tu me diras ce que tu penses de ma composition. Cette pensée se perd dans un souffle. Je prends sur moi, déglutis, et j’abandonne déjà la lutte de nos yeux pour replonger les miens dans le marbre mouillé de l’évier. Hors de question que ce soit moi qui te proposes frontalement de t’asseoir à mes côtés. On verra bien où ton instinct te guidera. Et tu accroches de nouveau mon regard, j’obtempère et te le rends, en silence, pendant que tu témoignes, ouvre une fenêtre. Je devine déjà ta prochaine action. Bâton qui roule de ton paquet, se porte à tes lèvres alors que tu en fais rouler une vers moi. Mon sourire est un peu plus vrai, moins forcé. "Non merci. Peut-être demain." Ma main glisse sur le comptoir, mes doigts atteignent le bâton de nicotine et te le renvoie. Je n’ai pas envie de fumer avant d’aller me coucher, et je ne veux pas prolonger entièrement la soirée. J’ai envie de mes oreillers, de mes draps, du noir de ma chambre. Seul avec mes pensées. Seul, et ce soir je n’aurais pas de partitions en tête. Juste des mauvaises idées, et une poignée de meilleurs souvenirs. Dernier coup de chiffon sur une assiette, alors que je sens tes cils toujours braqués sur moi. Lourde inspiration. Situation inconfortable, finalement, puisque ton regard m’indispose depuis ton business plan de mon restaurant. Comment je l’aurais appelé d’ailleurs ? Le café des regrets ? Le bistrot des espoirs abattus ? Triste champ de ruines. Des plats aux notes noires, avec des larmes au milieu des soupes. Rictus ironique sur mes lèvres, alors que je me retourne enfin et le laisse fondre à la lumière de l’ampoule. Ta proposition me provoque un nouveau dilemme. Accepter, c’est passer un moment loin de la maison, découvrir un peu plus de toi. C’est une porte qui te coûte, je le sens. Alors, je secoue la tête. "Non, je vais rester ici. Je vais me faire une journée salle de bains et lit. Je trouverais un bouquin sympa ou deux." Et puis le soir il y a le dîner. La réunion si conviviale que Richard attend avec impatience - et moi aussi, juste pour en voir déjà la fin. J’ai une petite moue, à la fois content de la carte que je viens d’abattre, toujours un peu blessé, et en même temps déçu de ne pas nous accorder ces instants en terrain neutre. Comme un défouloir avant la soirée que tu appréhendes autant que moi, peut-être. Alors pour la première fois depuis cinq minutes, je te tends la main, et t’adresse un fin sourire du bout des lèvres. "Mais, si tu y vas ce week-end, je viendrais. Ça me fera du bien." Je reprends ma place sur le tabouret voisin du tien, les pieds solidement accrochés dans le sol, les yeux solidement accrochés aux tiens.

Mes doigts glissent sur l’îlot central, dessine quelques ronds, ne voulant pas rester immobiles, presque autant que je ne veux pas être celui qui dira bonne nuit le premier. Cette soirée est une sorte de bulle fraîche, rassurante, après tous les bals des ombres des dernières semaines. Quand je rouvre la bouche, je manque bâiller, et ma voix se fait plus faible, adoucie par Hypnos et ses caresses sur mes muscles fatigués par toutes les émotions. "Tu as des écouteurs ?" La question est sortie toute seule, à la fois pour relancer une conversation pour laisser ta réflexion derrière nous, à la fois pour essayer de briser l’immense arctique qui s’est mis devant tes yeux. Cette glace là doit fondre avant que l’on aille se coucher, sinon la lourde menace de te voir devenir un pion parmi d’autres prendra forme. Je ne veux pas te laisser un mauvais souvenir, obnubilé comme toujours de ce que les gens peuvent bien penser de moi. Je n’apprendrais décidément jamais de mes erreurs. "J’ai quelques chansons dans une playlist qui te plairaient bien." Cœur à vif et bien offert à un nouveau coup d’escrime. J’ai enlevé mon casque, te donnant l’occasion de me blesser fatalement ou bien de faire fondre la banquise pour retrouver un semblant de la chaleur qui s’était manifestée cette dernière heure. Attention au choix de ton attaque, Sören. "Je suis sûr que tu les aimerais beaucoup, même." Je ne sais pas quelle musique tu écoutes, je ne sais même pas si tu aimes le rock, le rap, la pop. Pourtant je me livre dans un nouveau soupir qui concède un nouvel éclat brillant dans mes yeux. J’espère juste que cette fois-ci tu n’en profiteras pas pour éclater mon palpitant en faisant suinter mes yeux, qui demeurent bien accrochés aux tiens. "Je ne vais pas tarder à aller me coucher. Prends la chambre bleue cette nuit, on pourra parler à travers le mur." Un rapide filet de rire qui se perd dans ta fumée. C’est la fatigue qui doit m’affaiblir. Me faire baisser les armes complètement. Pas complètement résigné, juste soucieux de ne pas me savoir plus proche de Richard que de toi. J’espère ne pas parler dans mon sommeil, et encore moins que tu en profiteras pour noter les secrets que j’offrirais aux dieux de la nuit, Nyx et sa cavalcade de chevaux noirs. Je bâille, termine mon verre de vin avec une légère grimace, et laisse mon visage tomber sur mes deux poignets, le regard levé pour affronter la lumière et tes yeux, à travers un écran de fumée supplémentaire.

@Sören Lindberg
Sören Lindberg
I see fire
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Sören Lindberg
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#  (SÖREN!) killing me softly with his song - Page 3 EmptyMar 20 Déc - 12:03
J’ai l’impression d’être extérieur à la scène qui se déroule dans cette cuisine, spectateur d’un échange qui pourtant me pousse sur le devant de la scène. Tes répliques fusent, cachent des émotions dans des inceptions de volutes parfois d’une éclatante blancheur, parfois aussi noire que l’onyx. Tu jongles avec les émotions, les expressions pendant que je t’admire depuis mon coin, sachant pertinemment que je loupe l’essentiel de la conversation. Je maintiens mon masque bien en place, celui de l'indifférence. Je fais mine d’être bien au-dessus de tes états d’âmes alors que la vérité est ailleurs. Mes doigts portent ma cigarette à mes lèvres et je tire dessus pour chasser la colère de mes veines. C’est injuste d’être en colère contre toi alors que je suis le seul coupable de cette situation, j’ai moi-même transformé notre pique nique chantant en champ de bataille où on se regarde chacun depuis notre côté des tranchées. De peur de laisser échapper encore une phrase qui te durcirait encore un peu plus tes traits, j’opte pour ma technique habituelle. Je lâche peu de mots, me renfrogne et me vautre dans le cliché du garde du corps plante verte qui n’a que des muscles et peu de paroles.

Je n'ai pas encore défini ma stratégie pour le concert.

Je voudrais te demander si tu aimerais que je sois sur le balcon avec toi ou si ma présence t'insupporte déjà. Avec les éléments à ma disposition, je sais que cette soirée sera éprouvante. J’imagine sans peine les verres se vider depuis ton perchoir, à ruminer l’humiliation portée une nouvelle fois par celui qui partage ta vie, à mettre en scène les différentes manière que tu as à ta disposition pour te débarrasser de lui. Je ne sais pas si c’est une bonne idée d’être proche de toi pendant ce moment, être utilisé comme punching ball ne fait pas partie de mes fonctions. Et en même temps, il faudrait peut-être que quelqu’un soit là pour te canaliser et t'empêcher de te faire plus de mal que nécessaire. Je chasse mon indécision avec une nouvelle taffe de nicotine. Je prendrai ma décision demain après le dîner. Selon comment ça se passe avec Richard, entre toi et lui, entre lui et le monde, je déciderais lequel de vous deux à le plus besoin de ma présence. J’ai déjà réquisitionné deux collègues pour couvrir l’évènement, la taille du théâtre ne pouvant être supervisée que par un seul homme. Je suis donc libre de décider de mon placement pour la soirée.

En désespoir de cause, désireux de mettre fin à cette guerre froide qui fait naître des stalactites dans la pièce qui sent encore les effluves de notre repas, je te lance une dernière bouée de sauvetage. Elle revient rapidement à mes pieds avec en prime la cigarette que j’ai utilisé plus tôt comme calumet de la paix. Le message est clair, ce n’est pas ce soir que nous partagerons un nouveau verre. Il est temps de mettre fin à ce supplice. Je tire une dernière fois sur ma cigarette, la passe sous l’eau froide du robinet pour en éteindre les dernières braises et m’en débarrasse dans la poubelle. La fenêtre se referme, comme pour clôturer la dernière scène de notre acte. Dernière tirade et rideaux. Le public siffle ma prestation désastreuse même si une symphonie a pu naître du chaos. Je jette un dernier regard à la planche à découper gravée de ton chef-d'œuvre, retient de justesse le sourire qui menace d'étirer mes lèvres et prend la direction de la porte. Toujours aucun bruit à l’étage ou dans les autres pièces, comme si nous étions dans une capsule temporelle où personne ne peut apercevoir nos éclats. Je réprime un frisson. Je suis habitué aux maisons mortes ayant subi les vents glaciaux de ma mère durant des années mais l’ambiance ici aurait de quoi tirer des cauchemars aux plus téméraires.

Tu sembles vouloir te rattraper la bouée revenue à mes pieds mais mes traits ne veulent plus m’obéir et c’est un visage toujours fermé qui te répond. Quelques mots qui glissent sur ma langue, c’est tout ce dont je suis capable.

Comme tu veux.

Je ne ferme pas la porte. Je ne la laisse pas complètement ouverte non plus. Cette soirée a été éprouvante pour quelqu’un qui ne communique pas en temps normal. Tu m’as tiré mes dernières énergies et j’ai besoin de me retrouver seul pour me ressourcer. Les ailes de Morphée vont devoir attendre encore un peu, ta voix me bloquant dans ma démarche vers la sortie. La main sur la poignée, je me fige quelques secondes avant de me retourner. Mon regard percute le tien et je cherche quelque chose dans tes iris, n’importe quoi, une réponse, une intention, une foutue idée de où tu veux me mener. Tu me pousses vers l’extérieur avant de t’accrocher à mon bras pour m'empêcher de fuir. Mes sourcils se froncent et je suis sûr de partir de cette mission avec des rides supplémentaires. Tu vas faire de moi un vieillard avant l’heure Keith. Je hoche doucement la tête, relève la commissure de mes lèvres et pose mon dos contre la porte.

Envoie moi ta playlist, je l'écouterai en allant courir demain. Enfin dans… Trois heures.

Je quitte mon poste, ouvre plusieurs tiroirs au hasard jusqu’à trouver ce que je cherche. Toutes les cuisines ont des tiroirs à bordel, même dans le plus luxueux des palaces. Mon stylo en main, je m’approche de toi, bien plus que notre froid ne le permettrait mais je fais fis de ton mouvement de recul face à mon air déterminé. Mes doigts se referment autour de ton poignet et mon autre main vient relever le tissu de ton pull pour me donner accès à la peau de ton avant bras. Mes gestes doivent sûrement être trop brusques pour toi parce que tu te figes face à mon intervention. Ou peut-être que c’est mon air bougon qui ne te donne pas confiance. Je comprends. Cette fois, j’autorise un sourire à coin à apparaître sur mon visage.

Respire Keith, tout va bien.

Le noir de l’encre vient dessiner les chiffres de mon numéro de téléphone sur ton épiderme. J’aurais pu prendre un post-it dans le tiroir mais je me serais privé de la panique qui à traversé tes traits pendant quelques secondes et ça aurait été bien trop dommage de louper ça. Mon numéro pourra également te servir en cas d’urgence si tu as besoin de moi donc ce n’est pas une mauvaise chose de te le communiquer maintenant. Je laisse tomber l’arme du crime sur le plan de travail et reprends ma route vers la porte de la cuisine. La chambre bleue, évidemment que vous avez des couleurs pour désigner vos chambres. Mon rire accompagne mes derniers pas.

J’espère que tu ne ronfles pas.

Je lance un dernier regard par-dessus mon épaule. Cette soirée touche à sa fin et elle aura été chargée d' émotions pour une première fois. Cette mission s’avère bien plus intéressante que prévue et je crois que ça me plaît d’être bousculé.

Bonne nuit.

La porte se referme derrière moi. Clap de fin.


@Keith Chamberlain

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