Je ne sais pas trop la raison pour laquelle j’ai accepté cette idée de folie. Enfin si, je le sais … Je déteste quand mon frère me donne des défis et il savait très bien que j’allais vouloir lui prouver qu’il a tort. Mais ce n’est pas tout. Je dois admettre qu’il n’a pas tort. Depuis le début de mon internat et de ma résidence je n’ai pas pris le temps de sortir. Concentrée sur mon désir de réussir et de prouver mes capacités, je ne vois que par la médecine depuis quelques années. J’ai eu quelques relations que je ne peux même pas qualifier comme telles. C’était simplement des façons de subvenir à un besoin purement physique qui, pourtant, ne m’a jamais comblé comme ce dont j’ai pu entendre parler. Mais de vraies relations ? J’ignore ce que c’est et si jamais on s’est intéressé à moi, je n’y ai pas fait attention. Tomas a dû en avoir assez de voir sa petite sœur vivre plus pour son travail que pour elle-même alors lorsqu’il m’a défié d’appeler James qui lui saurait m’aider, je l’ai fait. Nous nous sommes retrouvés pour courir au MacArthur Park ce qui s’est soldé par un "il y du boulot" de sa part. Mes heures de gardes se succédant et lui étant occupé à aider son frère, nous avons convenu de nous retrouver sur mon jour de repos ce vendredi-même. Réveillée assez tard après une garde s’étant terminée à six heures du matin, je n’arrête pas de me demander ce qu’il peut avoir en tête. Il n’a rien voulu me dire hormis que je devais le retrouver au Grove. Un centre commercial, ça ne devrait pas me surprendre puisque mon physique a été critiqué, mais faire du shopping avec lui, James Gallagher, c’est un peu déroutant. Douche prise, cheveux attachés négligemment sur ma tête, j’enfile une salopette short blanche par-dessus un petit haut moutarde. Mes sneakers enfilés, j’attrape mon sac que je fais passer en bandoulière et je quitte mon logement. Il me faut environ une demi-heure pour arriver à destination et malgré ça je suis en avance. Je m’arrête acheter un thé glacé au Starbucks et je m’appuie contre le mur d’un magasin de vêtements, les jambes croisés en sirotant ma boisson. Aussitôt j’observe les gens qui passent, m’amusant à imaginer ce dont ils parlent entre eux, de ce qu’ils vont faire une fois qu’ils auront disparu de mon champ de vision. J’observe et j’observe jusqu’à ce que je le vois plus loin qui arrive. Sûr de lui, il dégage ce charme naturel qui attire le regard. Ce charme qui laisse comprendre pourquoi les femmes cèdent devant lui. Je l’ai remarqué en allant courir avec lui, approuvant mentalement ce corps très bien sculpté. Malgré moi, je mordille ma lèvre et me redresse lorsqu’il arrive enfin à ma hauteur. « Salut ! » Joviale, je lui offre même un grand sourire, véritablement heureuse de le voir et malgré ça j’angoisse. J’angoisse à l’idée du programme qu’il peut avoir en tête pour cette première étape du plan "donnons une vraie vie à Nola".
Dans quel pétrin j’me suis encore foutu moi hein ? Je veux dire, ok je rends service à Tomas, et je lui en dois une, mais de là à accepter ça…je tourne vraiment pas rond. Il s’inquiète pour sa sœur, bourreau de travail, qui ne cesse de faire passer son travail avant ses relations. Et au fond, ça ne m’étonne pas parce que beaucoup de gens sont comme ça. Mais pourquoi pense-t-il qu’avec un peu d’aide, elle arrivera à faire l’inverse ? Je ne sais pas. Moi dans tout ça ? Je suis l’idiot qui a accepté de la dévergonder. Ou du moins, de lui montrer comment séduire un peu les hommes. A croire que je suis expert des femmes : bon, faut dire que c’est le cas, mais quand même. Il a sans doute pensé que j’avais du temps à perdre maintenant que je m’étais posé à L.A. Mais en vrai, j’aimerai bien composer un nouvel album. L’inspiration n’est pas encore forcément au rendez-vous pour le moment. Alors ouai…peut-être que j’ai du temps à perdre. Si je ne vais pas surfer, j’aide mon frère à retrouver Kalia. Si je ne suis pas chez les parents, je suis avec Tomas. Et si je ne suis pas en soirée, je pionce chez moi. Je tourne un peu en rond, je dois avouer. Mais j’ai accepté, et comme je suis un homme d’honneur comme mon paternel, je décide de me bouger et d’aller la rejoindre à notre lieu de rendez-vous. Je vais tenter de savoir déjà ce que les hommes pensent d’elle, dans ce contexte, voir comment elle approche les types. Elle a une belle gueule, Nola. Mais le reste ne suit pas, hélas. Il fait chaud aujourd’hui, alors j’ai opté pour un simple bermuda et un t-shirt pour la retrouver. Centre commercial retrouvé, Dodge garée, je finis par rentrer et la retrouve dans adosser à un mur. « Salut ! » me dit-elle avec un grand sourire, alors que je la regarde de la tête au pied. Cheveux attachés n’importe comment, petite salopette short, avec un t-shirt jaune, des sneakers et un verre de Starbucks. Cette nana peut sauver des vies, elle n’a aucun sens du style. J’attaque direct en oubliant de la saluer : « Quel âge as-tu, Nola ? » Son âge arrive très rapidement, comme limite une petite fierté alors que j’annonce : « Tu crois qu’une nana de vingt-ans s’habille comme ça quand elle veut pécho ? » Ma main la désigne de la tête au pied, et je secoue la tête : « On dirait une gamine de quinze ans qui sait sans doute pas comment embrasser. » Je soupire, avant de passer une main dans mes cheveux. On va avoir du boulot, oui. Je ne m’attendais pas à la retrouver comme ça, et c’est déroutant. Mais tant pis, on va faire exactement ce que j’avais prévu. « Bon allez viens, on va faire déjà deux petites exercices » Je l’emmène vers le cœur du centre, et m’assois sur un banc, elle me suit et je lui explique. « J’ai besoin de savoir ce que les hommes pensent de toi, en première chose. Donc restes ici, et je reviens. » Je me lève, alors qu’elle sirote de nouveau sa boisson et que je commence à viser un type, solo qui semble passer. Je l’accoste, lui demande de regarder Nola et de me dire ce qu’il voit : « Honnêtement ? »« Ouai, mec. »« On dirait qu’elle a l’âge de ma petite sœur » Il est sur le cul lorsque je lui dis son âge et il finit par me dire que jamais, il n’aurait osé l’approcher. Bien. J’accoste un second qui me dit qu’elle est trop sage, pas assez sexy et que même si son visage est angélique, elle n’inspire pas à une soirée à deux. Bien. Au moins, si ce n’est qu’uniquement que ses fringues, ça devrait vite se corriger. Je reviens après quelques gars vers elle, alors qu’elle me demande comment ça s’est passé. « Je t’en dirai plus après, mais maintenant va me récupérer cinq numéros de mec. Qu’importe lesquels. »
A peine arrive-t-il à ma hauteur que son regard me détaille de la tête aux pieds. Quand Tomas disait qu’il pourrait m’aider je ne pensais pas qu’il voulait dire que James allait se permettre de me juger directement comme ça. D’accord nous avons grandi ensemble, nos familles en forment pratiquement une seule géante, mais quand même. Je veux de son aide, c’est vrai qu’une part de moi en a assez d’être seule alors que tout le monde se pose, mais sérieusement ? Il est obligé de me détailler comme si j’étais quoi ? Une sorte d’œuvre à expertiser ? J’ai l’impression de ne pas valoir plus qu’une simple marchandise sous son regard examinateur. Ça dure à peine quelques secondes ce qui ne m’empêche pas de voir son air sévère apparaître avant même qu’il n’ouvre la bouche. « Quel âge as-tu, Nola ? », « 27 ans. » Je réponds du tac au tac. Je ne suis pas sûre qu’il posait réellement la question mais j’ai tendance à être plus franche que stratégique. C’est sans doute un de mes nombreux problèmes. Il a réellement oublié mon âge ? Faut croire qu’une tournée en Europe ça efface certaines choses de sa mémoire. « Tu crois qu’une nana de vingt-sept ans s’habille comme ça quand elle veut pécho ? On dirait une gamine de quinze ans qui sait sans doute pas comment embrasser. » C’est ce que je dois faire là ? Il veut qu’on attaque directement malgré que je lui aie dit mardi ne pas savoir comment m’y prendre ? Il est un peu rude en plus ! Elle est très bien cette salopette ! « T’avais qu’à me dire ce que tu prévoyais de faire. » Répondis-je en haussant les épaules. Je suis un peu agacée, c’est vrai, mais il m’en faut plus pour m’énerver. Et puis je sais qu’il est là pour m’aider, l’attaquer parce qu’il est trop franc ça serait contreproductif. Mes yeux suivent sa main qui passe dans ses cheveux et pendant une courte seconde – un peu plus en fait – je me demande s’ils sont doux et ce que doit faire d’y passer mes doigts. Je reviens toutefois très vite à la réalité quand il reprend la parole et ajoute : « Bon allez viens, on va faire déjà deux petits exercices » Apparemment monsieur est convaincu que me garder dans le noir concernant ce qu’il a en tête est une bonne tactique. Si je ne suis pas tout à fait d’accord je ne râle pas pour autant. Je le suis docilement vers un banc sur lequel nous prenons place. « J’ai besoin de savoir ce que les hommes pensent de toi, en première chose. Donc restes ici, et je reviens. » Il ne veut pas ajouter ‘bon chien’ à la fin aussi ? Je fais la moue, termine ma boisson en le regardant s’éloigner. Je déteste être sous les projecteurs. J’ai l’habitude avec ma famille, mais être regardée comme c’est le cas là, analysée même, ça ne me met pas à l’aise. C’est comme avoir la sensation d’être la pauvre fille qui va se faire avoir par une caméra cachée au point que lorsque James revient je soupire, soulagée. « Alors ? » Ai-je véritablement envie d’avoir le verdict ? Oui, comment avancer autrement ? « Je t’en dirai plus après, mais maintenant va me récupérer cinq numéros de mec. Qu’importe lesquels. » J’ouvre les yeux si grands que je n’aurais pas été étonnée qu’ils sortent de leurs orbites. Heureusement pour moi j’ai fini et jeté ma boisson ou je me serais étouffée avec. « Pardon ?! » Je parviens enfin à dire sans cesser de le fixer. « Je suis supposée faire ça comment ? Au cas où ça ne serait pas rentré dans ta tête je ne sais pas m’y prendre. » N’est-il pas supposé m’aider plutôt que de me pousser à me ridiculiser non pas avec un mais cinq types ?
« T’avais qu’à me dire ce que tu prévoyais de faire » Je n’en avais pas idée non plus, à vrai dire, je pensais simplement qu’il fallait qu’on s’occupe de ses fringues, et puis des petites idées ont émergé, et même si je ne m’y connais très peu en nana, je sais comment bien draguer et faire fondre n’importe quelle femme. Je sais comment les hommes fonctionnent, alors transformer une nana pour qu’ils succombent tous, c’est possible aussi. Pas évident, surtout avec Nola qui a son petit caractère, mais vu ses parents, c’est assez normal. Cela dit, je ne m’attendais pas à ce qu’elle arrive habillée comme ça pendant un jour de repos. Faut dire qu’à l’hôpital, je peux comprendre qu’elle ne peut pas forcément être sexy. Mais en dehors…elle pourrait un minimum faire attention. M’enfin, ce n’est pas grave. Je l’emmène au centre du hall, et commence mon petit tour pour savoir ce que les hommes en pensent. Tous sont relativement en accord avec ce que je pense. Mignonne de visage mais pas assez sexy, féminine, trop jeune. Y’a du travail en apparence, mais aussi en attitude. C’est ce que je crains le pire, à vrai dire. Alors, lorsque je reviens vers elle et qu’elle demande « Alors ? » Je lui confirme que je lui ferais un petit résumé plus tard, en attendant elle a un nouveau défis à réaliser, et je veux bien voir comment elle pourrait bien le relever : « Pardon ?! »Elle semble déjà pas bien le prendre, c’est mal barré. « Je suis supposée faire ça comment ? Au cas où ça ne serait pas rentré dans ta tête, je ne sais pas m’y prendre » Je lève les yeux au ciel, avant de planter mon regard dans le sien et de pointer mon index sur sa clavicule : « Tu ne sais pas…ou tu ne veux pas ? » Je pense surtout que c’est un blocage, parce que n’importe qui de confiant avec assez d’audace aurait eu envie de relever le défis. « Essaye au moins non ? Tu ne sauras jamais si tu ne le fais pas. »e lui souris avant de me redresser et me lever. « Ais un peu de courage » Je lui souris de nouveau avant de m’avancer vers un petit stand de jus de fruit, pour récupérer un milkshake le temps qu’elle ose trouver son courage. Chose qu’elle finit par faire au moment où je m’installe sur une petite table, loin d’elle juste pour l’observer. La première chose que je remarque c’est qu’elle n’a pas son menton si levée et que son manque de confiance en elle est flagrante. Ce que je remarque ensuite c’est ses fesses bien dessinées dans sa salopette short malgré elle et que ça peut-être un véritable atout si elle savait comment s’en servir. Mais je finis par remonter les yeux alors que le gars en question secoue la tête et passe son chemin. Elle me cherche du regarde en haussant les épaules comme pour m’indiquer qu’elle n’y arrivera jamais, alors je lui fais signe de continuer des mains, tout en sirotant mon milkshake. Si elle croit que cette partie est la plus dur, attendons voir ce que ça donnera quand je lui dirai qu’on va passer par la case shopping, et que si les robes sexy vont devoir y passer, la lingerie aussi. Je ne pense pas qu’elle appréciera me voir choisir ses propres sous-vêtements. Mais on se sent sexy en portant des choses sexy. Alors, elle va devoir s’y habituer, c’est moi qui vous le dis. Pour le moment, elle essaye et c’est déjà une petite victoire.
Je pense que d’ici quelques minutes je serais en train de l’étrangler très sérieusement au milieu de la foule. Les défis je les accepte, les critiques aussi si elles ne sont pas aussi … agressives. Je fais avec les jugements parce qu’en réalité je m’en moque complètement. Focalisée sur mes études et sur mon envie de réussir avec brio, je me suis concentrée là-dessus plutôt que sur le reste. C’est ce que Tomas me reproche dès qu’il en a l'occasion. En fait c’est même devenu un sujet de disputes entre nous et sa dernière pique m’a mené droit à ça : demander à James de m’aider. Il s’y connait en drague, je ne suis pas stupide et j’ai bien assez entendu parler de ses histoires. Il n’était pas question de laisser mon frère m’aider avec tout ça et James me connait bien assez pour que j’ai confiance en lui. Ce qui ne veut pas dire que je n’ai pas envie de lui en coller une violente pour me regarder et me parler comme il le fait. C’est encore pire lorsqu’il propose que j’aille draguer des gars au hasard. Moi ? Draguer ? J’en ris presque et laisse plutôt mon agacement prendre le dessus. Et non, je ne rêve pas, il lève les yeux au ciel. « Tu ne sais pas…ou tu ne veux pas ? » Je regarde son index avec un air menaçant en croisant les bras contre ma poitrine. Je ne répondrais pas à ça parce que … eh bien parce qu’en toute sincérité je ne sais pas quelle est la véritable raison. Sans doute un mélange des deux. « Essaye au moins non ? Tu ne sauras jamais si tu ne le fais pas. Ais un peu de courage » Les yeux plissés je le fixe quelques secondes de plus. C’est encore un défi c’est ça ? Je me force à le voir comme tel autrement je ne trouverai jamais le courage de me lancer. Lui, il en profite pour s’acheter un milkshake alors que je tente d’arrêter le premier gars qui passe. Directement j’ai le droit au fait qu’il n’a pas le temps pour un questionnaire à la con. Génial, j’ai même l’air d’une enquêtrice, je fais pitié à ce point ! Déjà désespérée, je cherche James que je trouve assis plus loin et à qui j’adresse une expression défaitiste. Mais il ne lâche pas l’affaire et me force d’un geste de la main à continuer. Je soupire et balaye les lieux du regard. Je trouve un type assis seul à une table et me dit que c’est mieux que rien. « Salut … » Son regard se lève vers moi qui me penche en avant, un sourire que je voudrais séduisant aux lèvres. Mais qu’est-ce que je suis en train de faire là ? « Je peux t’aider ? » Me demande-t-il en reposant son burger sur son plateau. « Je voulais savoir, tu serais tenté par un restaurant un de ces quatre ? Toi et moi, tous les deux … » Il me fixe comme si j’avais complètement perdu la tête. Je crois que c’est le cas, oui. « Ecoute, t’as l’air gentille mais t’es pas vraiment … mon genre. » Il me regarde de la tête aux pieds, s’arrête bien de longues minutes sur ma poitrine qui doit être visible sous mon haut ainsi penchée en avant. Je me redresse en grognant alors qu’il se met à rougir. « Bonne journée alors. » Ma fierté vient de disparaître une bonne fois pour toute. Sans cacher mon air boudeur, je traverse la foule et me laisse tomber sur la chaise face à James. « Bien si ton but était que je me sente vraiment ridicule, c’est réussi. » De toute manière je ne savais pas quoi dire, je ne savais même pas comment lancer la conversation, normal que ça soit une catastrophe.
Si j’aime autant Los Angeles, c’est parce que c’est chez moi. Malgré mon tour du monde, c’est là que j’aime passer du temps, et retrouver les plages de sable fin, ces rivages parfois houleux pour venir surfer et m’octroyer une petite baignade matinale. C’est un peu mon petit plaisir en ce moment, même, bien mieux que de tester la salle balnéaire de ma villa qui semble extraordinaire, je l’accorde. Mais j’ai surtout besoin de sentir l’eau, l’adrénaline et la glisse, comme s’il on était proche d’une falaise, prête à sauter. J’aime autant Los Angeles pour ma famille, cela dit. Retrouver mes parents, mes frangins, et mes meilleurs potes c’est quelque chose de royal, même si évidement à mon retour cette fois-ci, Tomas m’a réservé une sacré surprise. Pourquoi ? Pourquoi ai-je dit oui ? Je ne sais pas. Ça ressemblait à un défi, ça allait m’occuper mes journées, et puis, Tomas m’a sauvé le cul un nombre incalculable de fois, je lui dois bien ça. Voilà pourquoi je me retrouve dans ce centre commercial aujourd’hui, accompagné de Nola. Je ne l’ai pas revu depuis un sacré bout de temps, mais tout ce que j’y découvre c’est une nana qui n’a pas envie de soigner son apparence. Pourquoi ? Je ne sais pas trop. Le boulot, m’a-t-elle dit. Que ça ? J’ai un doute, mais je vais creuser pour l’aider Je l’étudie en allant accoster des mecs pour savoir ce qu’ils pensent vraiment d’elle. Puis, l’envoi chercher des numéros afin de voir comment elle les accoste. Elle a l’air de s’y prendre comme une manche, ce qui me fait sourire, je dois avouer. Ce n’est pas pour me moquer, mais plus qu’elle n’a aucune idée de comment s’y prendre. Elle n’a pas la tchat, ni ne sait comment engager une conversation. Et si au final, elle arriver à arrêter un type, elle se fait juger par ses vêtements et son comportement. Bien. Ça, ça devrait être facile à corriger. Lorsqu’elle revient, elle fait la tronche, je le vois de là. Son pas est décidé, boudeuse et furieuse à la fois. « Bien, si ton but était que je me sente vraiment ridicule, c’est réussi. » Elle se laisse tomber à côté de moi, alors que je continue de siroter mon milkshake. « Qu’est-ce que ça t’a appris, Nola ? » Elle hausse les épaules en passant une main dans les cheveux, sans savoir quoi vraiment répondre. Que les hommes sont cons ? Qu’ils jugent directement ? Qu’elle n’est pas assez bien ? Pas assez attractive ? « Tu veux savoir ce que j’ai appris moi ? » Elle acquiesce doucement, alors que je me retourne vers elle, et que je plante mes yeux dans les siens. « Les mecs jugent très rapidement. Oh, certains disent que c’est pas le cas, mais c’est des conneries. On juge tous par une belle poitrine, une putain de pair de fesses, et un joli sourire. Et t’as peut-être pas envie de faire d’effort de ce côté-là, parce que ton boulot t’épuise ou que t’ose pas, mais tu crois vraiment que ça… ? » Mon doigt saisit l’une de ses brettelles de sa salopette : « ça donne à envie d’un mec ? » Je lui souris mine de rien. « T’es mignonne, Nola. Mais tu te caches pour plusieurs raisons, et il est temps que tu t’assumes. Alors, ça va passer par…changer ta garde-robe. » Je me finis mon milkshake et en me levant, je lui murmure à l’oreille : « Et même ce qui s’y cache en dessous. Allez, viens »
Plus les minutes passent et plus j’en viens à me demander si je ne suis pas simplement folle. Folle d’avoir accepter de laisser James me venir en aide. Pour le moment je me sens plus ridicule qu’autre chose. Fût une époque où je m’en sortais sans qu’on me donne des conseils. Je n’avais qu’à sourire pour qu’un homme s’approche, me paye un verre et qu’on s’envoie en l’air. Entre cette époque et maintenant il y a eu mon internat puis ma résidence. Il faut croire que des années sans m’occuper des hommes ont fait que je ne sais plus du tout m’y prendre. Néanmoins la vérité est que je n’ai probablement jamais su y faire, je n’avais tout bonnement pas à forcer. Mais puisque je me néglige d’un point de vue vestimentaire, je n’attire pas des masses. Ça me fatigue de l’admettre mais James a raison : il y a du travail. Ce dernier rejoint, je me laisse tomber à ses côtés en boudant. Comme ça j’ai l’air de l’adolescente que tous ont semblé croire que j’étais. « Qu’est-ce que ça t’a appris, Nola ? » Les hommes sont des abrutis, voilà ce que j’ai appris. Plutôt que de lui répondre ça, je hausse les épaules et ne dis pas un mot. Je suis persuadée que mon attitude laisse deviner ce que je pense actuellement, particulièrement de la gente masculine. « Tu veux savoir ce que j’ai appris moi ? » Ne sommes-nous pas là pour ça ? Pour qu’il m’aide et m’éclaire puisqu’il semblerait que j’ai perdu le nord ? Alors je confirme vouloir le savoir en agitant la tête. « Les mecs jugent très rapidement. Oh, certains disent que c’est pas le cas, mais c’est des conneries. On juge tous par une belle poitrine, une putain de pair de fesses, et un joli sourire. Et t’as peut-être pas envie de faire d’effort de ce côté-là, parce que ton boulot t’épuise ou que t’ose pas, mais tu crois vraiment que ça… ? » Il soulève la bretelle de ma salopette me forçant à baiser les yeux vers celle-ci. « Ça donne à envie d’un mec ? T’es mignonne, Nola. (…) Et même ce qui s’y cache en dessous. Allez, viens » Je frissonne, c’est plus fort que moi. Je ne frissonne pas parce qu’on va devoir m’acheter des sous-vêtements, je frissonne parce qu’il me chuchote ça à l’oreille et que ça éveille la femme en manque que je suis. Je n’en montre rien et me lève à mon tour pour lui emboîter les pas. « Donc quand on dit que votre queue vous dirige plus que votre cerveau, c’est la vérité. Je vous plains. » Ça ne les rends pas très malin et je comprends ce que m’a souvent dit mon père : nous les femmes avons plus de pouvoir que nous l’imaginons parce qu’il nous suffit de faire preuve d’un peu d’intelligence pour les mener par le bout du nez … enfin de la queue. « On commence par les sous-vêtements. » Je lance avec assurance mais c’est surtout pour en finir au plus vite avec ça puisque l’idée d’essayer des sous-vêtements devant lui risque de provoquer pire que son chuchotement à mon oreille.
Nola n’est pas un cas isolé, ni même désespéré. J’en ai vu des nanas comme elle, perdue dans des filles qui semblaient parfaites. Les petits bimbos qui venaient pour faire la fête et profiter, et les autres. Un peu rare, parfois, et qui se demandaient souvent pourquoi elles étaient là, embarquées par des copines, des potes ou même de la famille. J’ai discuté avec certaines, mais au final, il suffit d’un petit coup de pouce, d’un petit changement ou simplement d’une rencontre pour leur faire prendre conscience qu’elles peuvent être aussi sexy que leurs potes. Rien de plus. De toute façon, une nana est sexy que lorsqu’elle l’accepte et décide de l’être. Sinon, leur attitude renvoie déjà de mauvaises ondes. C’est ce qu’il se passe avec Nola. Donc, il faut d’abord changer son extérieur, avant de changer son intérieur. Il faut qu’elle se sente sexy, confiante en elle et tout roulera. Et pour ça, ça passe aussi par des sous-vêtements. « Donc… » Dit-elle en se levant et en m’emboitant le pas vers la boutique de fringue que j’avais repéré. « Quand on dit que votre queue vous dirige plus que votre cerveau, c’est la vérité. Je vous plains » J’hausse les épaules et confirme : « Y’a des exceptions, mais oui. Attention hein, je ne dis pas qu’on baise tout ce qui bouge et qu’on n’est pas fidèle. Je dis juste que même dans un couple marié, si ça marche après autant d’années, c’est qu’ils trouvent des moments sexy ensembles » Je pense inlassablement à mes parents. Heureusement pour nous, ils sont très discrets encore, mais mon père regarde ma mère comme s’il la trouvait sexy durant sa jeunesse. Parfois, c’est une main aux fesses, parfois c’est un baiser langoureux, et s’ils n’en parlent pas vraiment, je sais qu’ils ont toujours aussi faim de l’autre. C’est normal, c’est humain. J’aimerai juste pouvoir trouver quelqu’un aussi pour me donner envie à durant mes vieilles années. « On commence par les sous-vêtements » dit-elle ce qui m’arrête doucement. « Ah ? » Je fronce des sourcils avant de sourire. « D’accord, ok…Alors, demi-tour. » Je lui saisis les épaules et la tourne vers la bonne direction pour l’emmener vers cette boutique de sous-vêtements, ultra sexy. Pas centré sur le sexe heureusement, mais plus sur de la coquetterie féminine, et ça…ça me plait. « Bonjour, madame, monsieur. Comment puis-je vous aider ? » Je souris, et dit : « Ah vrai dire, ma copine aimerait se sentir un peu plus…sexy. Alors, on a décidé de venir ici pour changer un peu ses habitudes, si vous voyez ce que je veux dire » Je mens, parce que je sais que je ne pourrais pas l’assister si elle pense qu’on n’est pas en couple. Doucement, je prends la main de Nola, et souffle :« N’est-ce pas bébé ? »
« Y’a des exceptions, mais oui. Attention hein, je ne dis pas qu’on baise tout ce qui bouge et qu’on n’est pas fidèle. Je dis juste que même dans un couple marié, si ça marche après autant d’années, c’est qu’ils trouvent des moments sexy ensembles » Immédiatement j’ai une pensée pour mes parents et je souris bêtement. Même après des années de mariage, après des hauts et de bas tout au long de leur histoire, ils s’aiment comme au premier jour. Ça passe par de petites attentions, des regards lourds de sens et probablement d’autres choses que j’ignore et auxquelles je préfère ne pas penser. Il s’agit de mes parents, je les ai surpris une fois en train de baiser, j’en garde un souvenir un peu trop net pour mon propre bien. Ça me permet de comprendre ce dont James parle sans problème. « Tu te mets dans cette case ? Celle des types fidèles qui ne baisent pas tout ce qui bouge ? » Je demande par simple curiosité. Je n’ai aucun mal à parler de sexe et finalement lui je le connais très peu. Quelque chose me dit que c’est dommage. Enfin pour le moment, je décide de prendre un minimum les choses en main et impose qu’on commence par les sous-vêtements ce qui l’étonne. « Ah ? D’accord, ok…Alors, demi-tour. » Je le laisse me pousser dans la direction opposée de celle que nous prenions, droit vers un magasin de sous-vêtements ultra sexy et sacrément canon je dois l’admettre. Il y a tellement longtemps que je n’ai pas acheté de la lingerie pour me sentir belle et sexy que je me sens aussitôt coupable. J’adorais ça une période, je me sentais forte et belle, maintenant je préfère les sous-vêtements confortables pour supporter mes heures de garde. « Bonjour, madame, monsieur. Comment puis-je vous aider ? » Je souris à la jeune femme venue nous accueillir non sans regarder autour de nous toutes les pièces mises en avant. « Ah vrai dire, ma copine aimerait se sentir un peu plus…sexy. Alors, on a décidé de venir ici pour changer un peu ses habitudes, si vous voyez ce que je veux dire. N’est-ce pas bébé ? » Si de l’extérieur je ne montre rien, à l’intérieur je suis perturbée par les mots "copine" et "bébé". Tout autant que je le suis par la main de James dans la mienne. Ça provoque une telle décharge électrique que je bats des cils pour revenir à la réalité. « Tout à fait ! » Je lance, un large sourire aux lèvres. Je me colle à James et pose une main possessive sur son torse. « Je vous laisse m’impressionner. Sauf si tu veux que j’essaye ce qui pourrait te faire envie ? » Parce que j’ai un peu peur des propositions de la vendeuse qui se lance aussitôt dans ses recherches avec James. Soutien-gorge, tangas, bodys, strings, guêpières tout y passe et je finis rapidement dans la cabine à essayer de ce qui me fait le plus envie. Un petit ensemble noir en dentelle et avec des lacets. Mais moi je trouve ça plus sexy que ce que je porte, c’est l’avis de James qui compte. Je passe donc la tête derrière le rideau. « Tu peux venir donner ton avis d’expert ? » Que je demande en mordillant ma lèvre.
« Tu te mets dans cette case ? Celle des types fidèles qui ne baisent pas tout ce qui bouge ? » Je soulève mes sourcils, sans savoir quoi vraiment répondre. Je baise tout ce qui bouge. Mais je sais être fidèle quand il faut l’être. «…je dirai un peu des deux, je crois » C’est pas période, et si une nana me plait assez pour essayer une relation, je m’y lance, parce que je recherche aussi le grand amour. Comme celui de mes parents. Mais faut croire que je ne l’ai pas encore trouvé, parce que ça finit toujours par rompre, à cause de la distance, par jalousie ou simplement par entente. Enfin, bref…je suis comme ça. Un peu des deux quoi. La case connard. La case fidèle. Décidé à commencer d’abord par les sous-vêtements, je l’amène dans la boutique que j’avais repérée, et commence à mener le jeu d’un faux couple, pour mieux paraître normaux. « Tout à fait ! » dit-elle en me rejoignant dans le délire avant de se coller à moi, une main sur mon torse. Je lui souris, ravi qu’elle se comporte exactement comme j’avais besoin qu’elle le fasse. « Je vous laisse m’impressionner. Sauf si tu veux que j’essaye ce qui pourrait te faire envie ? » Elle me regarde, et j’hausse les épaules : « Ce qu’il te plait » Tant qu’elle se sent bien, et sexy c’est le plus important, à vrai dire. Parce que si c’est trop osé, elle s’en sentira pas à l’aise. Alors, la vendeuse nous montre des choses, je commente parfois mais c’est plus Nola qui choisit, et je commence à deviner un peu le style qu’elle aime. Classique, mais sexy. En dentelle souvent, un brin coloré mais pas trop voyant. C’est loin d’être parfait mais c’est déjà un bon début. On passe en cabine, et moi je m’installe sur le fauteuil, tout en regardant mon téléphone quelques instants. J’ai souvent l’habitude de répondre à des commentaires sur mon compte Instagram, pour l’animer. Alors, je me prends en photo avec un truc en dentelle sur ma gueule, pour la Story du jour, et le repose pile quand Nola passe sa tête et me demande : « Tu peux venir donner ton avis d’expert ? » Ok, si j’avais pensé qu’elle aurait besoin d’aide, j’aurai parié qu’elle s’en serait passée. Alors, déglutinant un peu, j’ajoute : « Oui, j’arrive » Je me lève, range mon téléphone, et m’avance, avant d’ajouter : « T’es certaine ? » Elle acquiesce et se recule un peu pour me laisser l’observer. Ce petit ensemble en dentelle est…mignon. Ok, merde il est sexy. « Tourne-toi » Elle s’exécute, et je laisse mes yeux parcourir son joli petit cul révélé par un tanga qui dévoile bien trop la courbure de ses fesses. Je m’incruste dans la cabine, en refermant le rideau. On est assez proche, et je sais qu’elle doit se tendre à ma proximité, ou peut-être à mon regard, qui capte le sien dans le miroir. Mes mains frôlent doucement ses hanches. « Ça…c’est très…très sexy. » J’humecte mes lèvres. Je ne pensais pas avoir à vraiment faire ça, mais puisqu’on y est…faut assumer, putain ! Même si ça éveille un peu trop de choses dans mon pantalon. « Il est parfait pour tes fesses. On a juste envie d’y mettre une main » J’argumente en me raclant la gorge. « En revanche, lui… » Je remonte un peu mes mains, évitant de toucher sa peau nue, mais n’y arrive parfois pas. « Il ne convient pas. Parfait pour un décolleté, mais pas assez…raffiné. » Mon regard descend doucement sur sa poitrine, qui me donne tout la peine du monde et j’ajoute : « De ce que je vois, ils méritent d’être mis en avant naturellement. Essaye quelque chose de plus…libre. Sans coque. » Manquerait plus que je vois la pointe de ses tétons, et je me damnerai. Mais merde, c’est ce qui lui correspondait le mieux, je pense.
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Lun 18 Mai - 16:58
