« On y va. » Ai-je simplement dit en faisant signe à Alix de me suivre. Nos radios allumées, ce n’est pas la première fois qu’on part faire un tour durant une garde et là, j’en ai grandement besoin. J’ai retenu mes larmes à force de me disputer avec James par sms pour finalement décider de partir lui parler avec cette idée complètement folle mais nécessaire en tête. L'ambulance garée devant la villa, Alix accepte de m’attendre alors que je claque la porte et entre chez nous à sa recherche. « James ? » Aucune réponse. Salon traversé, je le vois sur la terrasse, assis et probablement perdu dans ses pensées, du moins jusqu’à m’entendre arriver. Je sens déjà les larmes venir me brûler les yeux mais je les retiens … pour le moment. « Épouse-moi. » Seigneur dieu, je voulais pas que ça sorte ainsi, je voulais travailler mon speech et vu sa tête j’aurais mieux fait de le faire. « Je suis sérieuse, épouse-moi. Si je dois accepter vraiment ce que tu me demandes, si je dois te perdre … » Ma voix se casse malgré moi mais j’inspire un bon coup. « … J’aimerais qu’une part de moi soit éternellement liée à toi alors, épouse-moi. »
Cette conversation m’a miné le moral. J’aimerai pouvoir faire tellement plus, avoir plus de temps, m’assurer qu’elle soit heureuse sans moi, pouvoir savoir qu’elle passe à autre chose, si un jour ma mort doit arriver. Ça me mine le moral que malgré ma balade dehors tout à l’heure, j’y retourne assez vite, me posant sur la terrasse avec un thé. J’ai le cœur serré et mal au crâne. Je sursaute presque en entendant des pas derrière moi. « Teddy ? » Elle avait dit qu’elle passerait, mais je pensais pas aussi tôt. Je me lève pour la rejoindre, les sourcils froncés lorsque sa première phrase m’arrête net : « Épouse-moi » Je vibre à ces mots, comme une bombe qui m’explose en pleine tronche. Je la regarde, complètement figée. Il n’y a rien sur mon visage qui exprime ce que je ressens, parce que j’ai sais pas ce que je ressens, non. « Je suis sérieuse, épouse-moi. Si je dois accepter vraiment ce que tu me demandes, si je dois te perdre…. » Elle respire alors que je me permets un pas vers elle. « J’aimerai qu’une part de moi soit éternellement liée à toi alors, épouse-moi » Je soupire en passant une main dans mes cheveux. « Par dépit ou par amour ? » Parce que tout ce dont on a parlé là, c’est un désespoir monstre. Quelque chose qui nous détruit d’une manière viscérale, parce que nous ne pouvons pas vivre notre amour comme on le souhaite.
C’est sorti tout seul et clairement pas de la manière souhaité. Mais je ne regrette pas, non c’est impossible parce que j’en ai envie. J’en ai terriblement envie bordel ! Comment je peux avoir autant envie d’une chose je ne pensais même pas proposer comme ça, maintenant ? Bien sûr que je veux épouser James, je veux passer toute ma vie avec lui, il est l’homme de ma vie, je ne cesse de lui dire. Ce n’est pas pour rien si je panique autant à l’idée de le perdre. Ce n’est pas pour rien si notre conversation messages m’a autant foutu un coup. Le choc est visible sur son visage ce qui est parfaitement logique. Cette demande sort de nulle part … « Par dépit ou par amour ? » J’humecte mes lèvres, me rapproche et attrape sa main. « James Gallagher, je veux t’épouser par amour. » Je monte mon autre main vers sa joue et laisse ces larmes que je retenais encore couler. « Je veux être avec toi, je veux avoir ce lien indestructible avec toi quoi qu’il arrive. On fera un grand mariage plus tard quand tu auras battu la maladie. En attendant, épouse-moi bébé … Fais de moi ta femme, je t'aime et je le veux vraiment. » Je sais que j’ai paniqué, je sais que notre conversation était la preuve même de notre désespoir mais je le veux vraiment.
Par dépit ou par amour. Je veux lui faire un enfant, par amour. Et pourtant, tout semble considérer ça comme par dépit. Parce que je refuse de ne pas avoir ce temps pour réaliser son rêve d’être mère. Se marier ? Par dépit ou par amour ? Par désespoir peut-être ? « James Gallagher, je veux t’épouser par amour » dit-elle en saisissant ma main, caresser ma joue de l’autre et laissant ses larmes rouler. Je les essuies aussitôt, par culpabilité. « Je veux être avec toi, je veux avoir ce lien indestructible avec toi quoi qu’il arrive. On fera un grand mariage plus tard quand tu auras battu la maladie. En attendant, épouse-moi bébé…fais de moi ta femme, je t’aime et je le veux vraiment. » Je soupire, ferme les yeux en collant mon front sur le sien. Me marier ? Nous marier ? Putain, je rêvais de trouver la perle rare, de pouvoir faire un mariage à nous, avec nos envies. Je rêvais de fonder une famille, de construire quelque chose de solide, et là j’ai juste pas le temps. « Je voulais faire une demande digne d’un film, avec des pétales, un paysage de malade, et une bague qui te ressemble. Je voulais t’offrir le monde, Teddy » Mes mains encadrent son visage, mes lèvres se déposent sur les siennes rapidement, avant que j’ajoute : « Dans mon cœur, t’es déjà ma femme, Teddy »
Je veux l’épouser. Maintenant que les mots m’ont échappé je réalise à quel point j’en ai envie, à quel point je veux être sa femme, porter son nom. Je veux que ma vie soit liée à la sienne, je veux ce lien indestructible entre nous, je le veux de tout mon être, de toute mon âme. Alors non ce n’est pas par dépit, c’est par amour. Parce que je l’aime d’un amour indescriptible. Son front contre le mien, je ferme les yeux quelques secondes et tente de calmer mes larmes et ma panique. Et s’il refusait ? J’aurais l’air idiote. « Je voulais faire une demande digne d’un film, avec des pétales, un paysage de malade, et une bague qui te ressemble. Je voulais t’offrir le monde, Teddy » J’ai un rire nerveux en entendant son idée que j’ai brisé par mon impulsivité mais je ne l'interromps pas. « Dans mon cœur, t’es déjà ma femme, Teddy » J’embrasse ses lèvres et ne les lâche pas immédiatement, ressentant le besoin de garder un contact fort entre nous. « Tu pourras la refaire, Jamie. » Mes yeux s’ouvrent doucement, je détache mon front et continue de caresser sa joue. « Rendons-le officiel alors. Marions-nous, s’il te plait. »
C’est peut-être une tournure que je n’avais pas vu venir. En réalité, je pensais avoir le temps. Je pensais pouvoir lui demander dans les règles de m’épouser, quand j’en aurai eu envie et quand ça aurait été décidé. Au lieu de ça, je sais que c’est son désespoir qu’il parle, sa peur de me perdre, sa peur de l’abandon. Et peut-être que si on se marie, elle n’aurait pas l’impression que je l’abandonne, parce qu’elle serait lié à moi par la plus belle des façons. A jamais. Alors ouai, peut-être que c’est la fatigue et nos peurs qui s’expriment aujourd’hui, mais je sais depuis des semaines que Teddy est la femme de ma vie. Ses lèvres embrasse les miennes, ne me lâche pas de suite, avant qu’elle n’ajoute néanmoins : « Tu pourras la refaire, Jamie. Rendons-le officiel alors. Marions-nous s’il te plait » Je redépose mes lèvres sur les siennes dans des légers petits baisers. J’ai besoin de ça aujourd’hui. J’ai besoin de sa présence, et je sais que sa garde n’est pas terminé : « Seulement si t’accepte de porter mon nom » Je souris proche de ses lèvres, alors que mes mains glissent de son visage pour se poser sur ses hanches et la ramener vers nous. Elle sera alors Teddy Gallagher. Et qu’importe ce qui arrive, je continue de vivre à travers elle.
Ma peur de le perdre mélangée à celle de l'abandon a eu raison de moi. Sur bien de plans je sais être courageuse seulement dès qu'il est question de James je déraille. C'est aussi simple que ça. James Gallagher me fait dérailler. Je l'aime comme jamais, c'est viscérale, ça me prend aux tripes. Chaque jour j'essaye de me faire au risque d'une vie sans lui, ça se fait petit à petit, mais je veux aussi d'une vie où il sera toujours avec moi, quoi qu'il advienne. Nous avons parlé enfant, je parle mariage. Les deux me lieraient éternellement à lui. Ses lèvres embrassent les miennes, effacent un peu cette peur qui me dévorait. « Seulement si t’accepte de porter mon nom » Un tendre sourire étiré mes lippes. « Je voyais pas les choses différemment de toute manière. Si je t'épouse c'est pour être tienne à jamais et avoir la fierté d'avoir ton nom. » Au fond j'ai toujours su que ma vie serait étroitement liée à la famille Gallagher, c'est d'autant plus réel maintenant. « Alors c'est oui ? Tu veux bien m'épouser ? »
« Je voyais pas les choses différemment de toute manière. Si je t’épouse c’est pour être tienne à jamais et avoir la fierté d’avoir ton nom » Je souris de nouveau en plongeant mon regard dans le sien. Comment puis-je ressentir toutes ses choses pour elle ? C’est si indescriptible, si puissant que c’est ravageur. « Alors c’est oui ? Tu veux bien m’épouser ? » « Oui, bébé » Je viens à l’embrasser avec tendresse, mais notre baiser se transforme en quelque chose de plus fort, de plus passionné. Je sens ses bras m’envelopper les épaules. Les miennes sur sa taille se renforcent et la soulève en l’air, alors que je me mets à tournoyer. Surprise, elle se met à rire, et je l’accompagne. Lorsque je la repose, je l’embrasse de nouveau et entre deux baisers ajoute : « Dis-moi que tu peux rester un peu plus longtemps » Je n’attends pas son avis, la pousse jusqu’au canapé, la force à s’allonger. J’ai besoin d’elle, j’ai besoin de la sentir, et m’unir avec elle. J’embrasse son cou, lorsque sa radio grésille et la voix de la centrale annonce un accident pas très loin. « Raagh » Je tombe sur elle, dépité. Ces fiançailles sont lamentables, je dois dire. Mais le plus important, c’est qu’on sera bientôt mari et femme.
« Oui, bébé » Cette affirmation seule suffit à embuer mes yeux mais ce sont des larmes de bonheur cette fois. Un bonheur que lui seul est capable de m’offrir, je le sais. Alors nous allons le faire, nous allons nous marier. Ce qui pourrait ressembler à un coup de tête est en réalité tellement plus que ça. C’est l’expression même de notre crainte et de notre amour. Nous avons besoin de passer par-là pour nous rassurer et nous prouver à quel point nos vies sont liées. Soulevée dans les airs durant notre baiser, j’en ris et ça me fait du bien. Mettre de côté ma panique pour un véritable moment de bonheur. Un moment qui se transforme en quelque chose de plus tandis qu’il m’allonge sur le canapé, son désir limpide comme de l’eau de roche. « Dis-moi que tu peux rester un peu plus longtemps » Je n’ai pas le temps de répondre que ses lèvres sont dans mon cou et me font gémir. C’est l’instant que choisit ma radio pour se mettre à grésiller, le faisant râler et me déprimant presque. « Je suis désolée. » M’excusais-je à voix basse en caressant sa joue. J’embrasse brièvement ses lèvres en sachant que je vais devoir partir avant qu’Alix ne débarque et nous découvre dans cette position.
29 OCTOBRE | Je ne pensais pas qu’une simple annonce à nos parents m’épuiserait autant, pourtant dès que nous avons franchi la porte de la maison j’ai ressenti le besoin pressant de m’écrouler sur le canapé. Il y a eu trop de projets, trop de conversations pour que je parvienne à tout suivre, maintenant que nous sommes au calme, je l’attire vers le salon et le force à s’asseoir sur le canapé. Je le rejoins vite, une jambe calée sur les siennes, mon nez dans son cou et nos mains liées. « Comment tu te sens ? » Je lui demande en déposant un baiser sous son oreille. Est-ce que ça va mieux qu’hier, lorsque je suis rentrée, ou ce sent-il encore aussi mal ?
Je suffoque. J’encaisse mal toutes ces lourdes conversations que nous avons eues en l’espace de quelques heures. Le silence m’oppresse et m’entraîne dans une réelle crise d’angoisse étonnante. Je lui demande de me rejoindre au plus vite, parce que j’ai besoin d’elle. J’ai besoin d’elle plus que jamais. Je me suis endormi, sans manger hier soir, dans ses bras. Et si ce matin, nous avons décidé de retrouver nos parents pour annoncer la nouvelle, je panique quand même encore. Lourde conversation, grosse joie partagée, la nouvelle à nos parents est en réalité une explosion de joie qui me fatigue énormément. Alors, lorsqu’on rentre, elle m’entraîne dans le canapé, s’installe dans mes bras et me demande : « Comment tu te sens ? » Je joue avec une de ses mèches de cheveux bouclées : « Mieux, oui. Mais encore fatigué » C’est comme si toutes ces conversations avaient eu l’effet d’un marathon. « Merci d’être venue hier soir…je suis désolé d’avoir empiéter sur ton boulot » J’ose quand même lui dire, parce que je n’avais aucun droit sur cette partie-là de sa vie.
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Mer 28 Oct - 17:47
