« … je dirai un peu des deux, je crois » Mes yeux plissés prouvent que j’ai du mal à concevoir de quelle façon il peut être un mélange des deux mais pourquoi pas ... De toute manière je ne le connais pas assez pour pouvoir juger. Grandir ensemble ne fait pas tout, nos routes se sont éloignées il y a bien trop longtemps pour que nous nous connaissions. Toute cette histoire est probablement l’occasion de changer un peu ça aussi, même si nous n’attendons rien de chaque côté. Je sais seulement que j’ai toujours apprécié James, à voir si les années ont changé ça ou non. Commentaire gardé pour moi, nous gagnons la boutique de lingerie dans laquelle j’entre dans mon rôle sans souci. J’ai été bien plus joueuse que je ne le suis à une époque, lointaine c’est vrai, mais elle a existé et je me plais à l’être de nouveau en regardant les différents modèles proposés par la vendeuse. Par moment James ajoute son avis que je prends au sérieux et je me retrouve rapidement dans une cabine, l’un des ensembles choisis sur le dos. N’étant pas très pudique comme fille, l’idée qu’il me voit en sous-vêtements, qu’il observe plus de peau que de tissu, ne me dérange pas. « T’es certaine ? » Demande-t-il après m’avoir certifié arriver. Je secoue la tête et lui laisse assez de place pour rentrer avec moi dans la petite cabine. Si petite qu’avec sa carrure imposante je me sens nettement plus à l’étroit. Son regard me scrute, détaille mon corps sans une once de gène. Moi j’attends seulement son avis et même ses instructions. « Tourne-toi » Sans un mot je me tourne face au miroir à travers lequel je l’observe. Son regard descend droit vers mes fesses pas mal mises à nues par mon tanga mais je ne pense qu’à sa proximité et à cet échange visuel entre nous. Le pire reste ses doigts qui frôlent mes hanches et suffisent à provoquer une chair de poule sur mon épiderme. « Ça…c’est très…très sexy. » Pas plus que ses doigts qui me touchent, ce que je me garde bien de dire en mordant ma langue. « Il est parfait pour tes fesses. On a juste envie d’y mettre une main. En revanche, lui… » A chaque fois qu’il frôle malgré lui ma peau c’est comme une petite décharge dans mon corps et malgré ça j’arrive à rester aussi neutre que possible. « Il ne convient pas. Parfait pour un décolleté, mais pas assez…raffiné. De ce que je vois, ils méritent d’être mis en avant naturellement. Essaye quelque chose de plus…libre. Sans coque. » Je baisse les yeux vers ma poitrine en faisant une petite moue. Je le trouvais très bien mais étant donné que monsieur Gallagher derrière moi est un homme, il est mieux placer pour donner son avis. « D’accord. » Dis-je enfin sans me tourner vers lui. Je l’observe toujours à travers le miroir et le vois déglutir. « Ça va ? Si je t’ai mis mal à l’aise, je suis désolée … J’admets que je n’ai pas beaucoup de pudeur. » Avoué-je en haussant les épaules. Hormis ma sœur et ma mère, j’ai grandi exclusivement entourée d’hommes, ça explique probablement des choses. « Mais si je dois avoir ton avis je me suis dit que tu ferais mieux de voir, si ça dérange y a pas de souci. » Hormis que j’aime bien voir son regard posé sur moi, étrangement ça m’aide à me sentir … désirable.
Je l’ai vu plusieurs fois en maillot de bain. Nettement plus souvent quand on était gosse, je dois avouer. Mais même en grandissant, on finissait soit à la plage, soit dans l’une des immenses piscines de nos parents avec tout le monde. On a beau être deux familles distingues, parfois on a juste l’impression qu’on est une simple et même famille tant les Gallagher et les Jorgensen sont soudés. Faut dire que les parents sont tellement meilleur amis qu’ils sont eux-mêmes toujours fourrés ensembles. Des années d’amitiés, des années de bonheur et de malheur parfois, des années qu’ils se soutiennent…faut pas être con pour comprendre que leurs enfants les copient forcément. Alors oui, je l’ai déjà vu en maillot de bain, Nola. Même si ces dernières années ce n’était pas le cas, parce que j’étais souvent fourré à droite à gauche. Je connais son corps, ses formes. Ou je…devrais les connaître. Celles-ci, non je ne les reconnais pas. Comme quoi, mis en valeur, ça peut sublimer tout un corps de la lingerie fine. Donc ouai…c’est un peu difficile de la regarder comme ça, dans un si fin espace. Je pense que Tomas me truciderai, d’avoir franchis cette ligne, mais tant pis. Il m’a demandé de l’aider ce salaud, je l’aide tout simplement. Je lui donne donc des conseils sur son tanga, puis sur son soutien-gorge, et alors qu’elle m’observe à travers le miroir, elle ajoute : « D’accord. » Mon regard étudie encore son corps, et je déglutie, en pensant sincèrement qu’il faut que je sorte de cette cabine. « Ça va ? » « Oui. » Ma voix est rauque, mais je ne veux pas qu’elle pense que j’en profite. C’est loin d’être le cas. « Si je t’ai mis mal à l’aise, je suis désolée…J’admets que je n’ai pas beaucoup de pudeur…Mais si je dois avoir ton avis, je me suis dit que tu ferais mieux de voir, si ça dérange y’a pas de souci » « Non, ça va, Nola. » J’ajoute en tentant de lui sourire malgré le miroir. « Je suis là pour t’aider, et je t’ai vu en couche-culotte alors » Je commence à briser cette proximité, en tirant un peu le rideau pour me glisser dehors. « Essaye ça, et ça en priorité, ça devrait mieux t’aller » Elle acquiesce, et je ferme le rideau en soupirant doucement en m’asseyant. Je passe une main dans mes cheveux. Des nanas j’en ai vu. Des corps j’en ai vu. Des sous-vêtements, j’en ai vu. Alors pourquoi…je réagis soudainement comme ça avec Nola Jorgensen hein ? Ça n’a aucun lieu d’être. Je me remets les idées claires. J’aide Nola. J’aide Tomas. Rien de plus. Lorsqu’elle me rappelle, je me lève rapidement, et viens à sa rencontre mais ne rentre pas dans la cabine. Elle me montre, se tourne, et j’étudie un peu plus ses formes, et ce soutien-gorge corbeille qui lui va à ravir. « C’est…bien mieux » Je dis, alors que je remonte vers elle, et demande : « Tu te sens comment là-dedans ? Le but, c’est que tu sois aussi à l’aise, que tu te sentes belle, sexy et désirable »
Il y a encore ces petits picotements sur ma peau alors qu’il est à quelques centimètres de moi. Des picotements qui ne devraient pas être là. Des picotements que je ne devrais pas ressentir, pas pour lui en tout cas. Mais ils sont là et je ne peux rien faire contre. Je ne peux rien contre le plaisir de sentir sa présence dans mon dos et ça n’a rien à voir avec le fait que je ne suis pas pudique. Je suppose que je le dois au fait d’être en manque, deux ans ça commence à faire long. Alors non, ce n’est pas une attirance incompréhensible envers le meilleur ami de mon frère, c’est simplement le manque … Ça et le fait qu’il me regarde un peu trop intensément à travers le miroir, plus que n’importe quel homme ces derniers temps. Finalement, je brise l’instant, ce petit quelque chose entre nous en m’assurant qu’il va bien. « Oui. » Qu’il me répond d’une voix rauque que je ne peux pas ignorer mais je ne relève pas. Je souris doucement au miroir en sachant qu’il me voit faire. Je tente toutefois de m’excuser, juste au cas où mon manque de pudeur expliquerait l’espèce de tension qui est montée entre nous dans cet endroit un petit peu étroit tout compte fait. « Non, ça va, Nola. Je suis là pour t’aider, et je t’ai vu en couche-culotte alors » J’approuve d’un mouvement de la tête et ricane un peu malgré moi. Couche-culotte alors que nous avons que trois ans d’écart, voilà quelque chose qui me fait bien rire ! Je le sens qui s’éloigne sans avoir à le regarder au courant d’air frais qui vient caresser ma peau nue tandis qu’il ouvre le rideau. « Essaye ça, et ça en priorité, ça devrait mieux t’aller » Mon regard se dirige vers les ensembles qu’il me désigne et il sort de la cabine. Je prends quelques instants pour moi, réalisant que ma respiration était nettement moins normale que d’habitude et aussi que mes joues sont légèrement rosies bien que ça reste discret. J’attrape le body sur l’un des cintres et l’enfile. Il offre un décolleté plongeant jusqu’à mon nombril mais couvre ma poitrine avec sa dentelle noire. Noué dans mon cou, mon dos est aussi nu que mes fesses. Ultra sexy ce qui me fait mordre ma lèvre avant que je ne sorte de ma cabine sous le regard de James. Ses pupilles se dilatent et il approuve après quoi je retourne essayer l’autre ensemble. Le blanc met tout mon corps en valeur et j’admets que James avait raison. Je ressors, nerveuse de connaître son avis. « C’est…bien mieux. Tu te sens comment là-dedans ? Le but, c’est que tu sois aussi à l’aise, que tu te sentes belle, sexy et désirable » Et voilà que sa présence recommence à éveiller des picotements sur ma peau. « Très désirable, oui. » J’admets en levant les yeux vers lui, en mordant une nouvelle fois ma lèvre. Particulièrement désirable lorsque je vois ses pupilles se dilater une nouvelle fois.
05 JUIN | Depuis cette fameuse sortie au centre commercial, on s’est envoyé quelques textos. Pour se voir, pour s’engueuler puis pour continuer à se parler. Nola a son petit caractère qui fait d’elle une véritable Jorgensen. Et si ce jour-là, au centre, on a fini par lui acheter sous-vêtement, robe, jean, jupe et petit haut, j’espère qu’elle s’en sert habilement depuis. Ce n’est pas moi qui irait vérifier, je le sais, mais ma mission ne s’arrête pas que là, parce que Nola a avant tout une attitude à corriger, et à façonné. Je lui donne donc rendez-vous ce vendredi vers 20h. J’ai réservé dans un petit italien, qui me donnait bien envie. Chic mais pas trop luxueux pour la mettre à l’aise. Un endroit qu’un type lambda pourrait s’offrir mine de rien pour un vrai rendez-vous. Elle va devoir s’entraîner avec moi, et je vais enfin voir pourquoi visiblement ses quelques rendez-vous qu’elle a finissent toujours en échec. Prenant ma Dodge, celle de mon père à vrai dire qu’il a fini par me léguer parce que je l’adorais déjà enfant, je file en direction du Sud pour la récupérer. Je ne sais pas pourquoi elle vit dans ce quartier défavorisé, peut-être parce que son hôpital est dans ce quartier de la ville, et que c’est plus simple ? Je ne sais pas. Mais je débarque à l’adresse qu’elle m’a indiqué qui est un petit appartement rénové visiblement dernièrement, et sonne. Elle m’indique son étage, et m’ouvre la porte, alors je prends les escaliers et finit par arriver à son étage, la porte est légèrement entre-ouverte. « Nola ? » Je demande en passant une tête, alors qu’elle me dit de rentrer et de faire comme chez moi. Visiblement, elle est un peu en retard, mais ce n’est pas grave. Je ferme la porte, tente d’analyser l’endroit où je me retrouve et m’aventure dans le salon, vers ses cadres photos de sa famille, amis. Je souris parfois, en voyant des événements où j’ai été petit, d’autres qui me pincent le cœur parce que je n’avais pas pu être présent. J’en ai loupé des choses, et je sais que c’est aussi une raison pour laquelle je reviens m’installer à Los Angeles. Parce que je veux retrouver ma famille, construire quelque chose de vrai, durable. Mes mains dans mes poches, je me retourne uniquement lorsque j’entends une voix dans mon dos qui m’interpelle. « Je regardais les photos, ça me rapp… » Je n’ai pas fini ma phrase parce que mon regard s’attarde sur elle, ses cheveux lâchés légèrement bouclés, dans une robe avec un léger décolleté, volante qui lui arrive au-dessus des genoux. Elle n’a rien de sexy cette robe, mais elle lui va parfaitement à ravir, et vu mon sourire qui se dessine, elle doit sentir que j’en suis satisfaite. « C’est encore un brin mignonnet, mais ça te va bien »
S’il y a une chose dont je suis certaine c’est que je ne sais pas. Je n’ai pas la moindre idée de ce que je vais pouvoir mettre ce soir. Je fais glisser les robes en les détaillant les unes après les autres sans parvenir à choisir. Un restaurant avec James. J’ignore encore si c’est une bonne idée ou non. Il doit m’aider et je dois arrêter de me braquer à chaque fois que ses critiques s’avèrent être négatives. Je tente de me le répéter pour éviter que la soirée ne soit un fiasco total. Depuis notre sortie au centre commercial j’ai l’impression que nous avons fait les montagnes russes parce que nous ne nous connaissons pas assez. Alors je tente de me dire que chaque occasion de passer du temps avec lui est une façon de changer ça tout en lui permettant de mieux me cerner. Les robes continuent de défiler, parfois de revenir pour être finalement bannies. Trop sexy, trop flashy, trop courte, pas assez courte … Ça me fatigue. Ce n’est pourtant qu’un restaurant et non pas une soirée sur le dancefloor à suivre le rythme d’une musique endiablée, collée à un mec. Seulement un restaurant, assis face à face. Hormis ma robe je suis prête. J’ai laissé mes cheveux bouclés en leur apportant un peu de soin, je me suis très légèrement maquillée pour cacher un peu la fatigue de ma dernière garde, il ne me reste que la robe. Hormis que le temps passe plus vite que prévu et que James est déjà en bas de chez moi. Je lui indique mon étage, le numéro de ma porte que je m’empresse d’ouvrir en sous-vêtements et je retourne fouiller ma penderie. « Nola ? » J’entends sa voix alors que je grimace face à une robe hideuse que j’ignorais posséder. « Entre, je me dépêche ! » Finalement je décide d’opter pour la robe de cocktail bleu qui revenait souvent. Elle tombe pile au-dessus de mes genoux, possède un décolleté plutôt mignon et j’agrémente le tout d’un ou deux bracelets et d’un collier. Un coup rapide dans le miroir et je soupire, angoissée à l’idée de faire face à l’avis critique de James. Depuis quand j’ai peur ainsi ? Ce n’est pas comme si j’avais quoi que ce soit à gagner le concernant mais ça m’intimide quand même. « Désolée du retard. » Je souffle, mes escarpins dans la main alors que je découvre James dans le salon. « Je regardais les photos, ça me rapp… » J’ai enfilé rapidement mes chaussures et maintenant que son regard me détaille des pieds à la tête, je suis nerveuse. Mais un sourire apparaît sur ses lèvres et me détend. Il est si contagieux que je souris aussi. « C’est encore un brin mignonnet, mais ça te va bien » Mon nez se plisse, signe que je me retiens de faire une remarque. Des efforts, c’est ce que je me suis promis. « Merci. » Je réponds en allant vérifier que j’ai bien tout ce qu’il me faut dans mon petit sac. « C’est un peu plus découvert et moins strict que ce que j’ai pu mettre et même si tu ne le vois pas, en-dessous c’est nettement plus sexy. » Je n’aurais peut-être pas dû dire ça mais il doit bien savoir que j’écoute ses conseils, non ? Et puis je ne suis pas du genre à garder ma langue dans ma poche, je n’y peux rien. « Je ne saurais toujours pas où on va alors ? »
Avoir accepté ce défis, je pensais que ça allait être les doigts dans le nez, parce que Nola, je la connais un minimum, même si cela fait des années qu’on s’est pas réellement parler. C’est une Jorgensen avec qui j’ai grandis, parce qu’elle était proche de Tomas, et donc de moi. Et même si au début de la conversation avec Tomas, ça a foutu un froid de canard, il a fini par me convaincre. Comment ? Je ne sais pas trop. J’ai simplement accepté. Je pense que le plus dur a été néanmoins de lui faire essayer et acheter des sous-vêtements, parce que même si Nola je l’ai vu grandir, elle reste une jeune femme avec des formes, et je reste un homme qui apprécie ces formes. Les siennes ? Toutes, en réalité. Et bien mise en valeur par de la lingerie fine, c’est forcément difficile pour ne pas réagir en bandant instantanément. Mais c’est Nola, alors non, il ne faut pas que je sois comme ça, même si je serai frustré comme un ours mal léché. Tant pis. J’aurai qu’à me rattraper avec une autre nana. « Désolée du retard » finit-elle par dire dans mon dos, avant que je ne me retourne pour la contempler. Elle est mignonne, pas très sexy, mais…mignonne. Assez chic, cela dit, ça peut plaire à certains hommes, alors même si je lui fais un commentaire, c’est déjà un progrès. « Merci » dit-elle finalement alors qu’elle vérifie dans son sac ce dont elle a besoin. « C’est un peu plus découvert et moins strict que ce que j’ai pu mettre et même si tu ne le vois pas, en-dessous c’est nettement plus sexy » A ce moment précis, mon regard descends de sa poitrine, à ses jambes et remonte en regardant son nombril que je devine. Alors ouai, je suppose que ça l’est, mais je n’irai pas vérifier, cela dit. « C’est bien » dis-je en mettant de nouveau mes mains dans les poches.« Tu ne sais jamais si l’homme en question les verra lui, alors autant être sexy d’emblée » Je sors les clés de la voiture, et elle s’approche doucement : « Je ne saurais toujours pas où on va alors ? » « Le nouveau Pasta Sisters qui vient d’ouvrir sur Beverly Hills » Je lui souris et demande : On y va ? » Elle acquiesce et je la suis hors de chez elle, assez rapidement pour venir rejoindre la voiture garée presque devant. Elle la regarde soudainement et elle comprend assez vite : « C’est la sienne, oui » J’ouvre sa portière, et lui fais signe : « Monte, allez » Elle ne se fait pas prier, et je referme la porte avant de contourner et de m’installer derrière le volant. Le moteur allumé, il ronronne comme à ses premiers jours et je souris : « Il me la légué à mes 18 ans, elle dormait trop ces derniers temps. » Elle était resté chez lui, et s’il prenait plaisir à la conduire de temps en temps, mon père se refusait à ce petit plaisir parce qu’il savait qu’une voiture n’était qu’à son propriétaire. S’il me la légué c’est principalement par fierté et par amour pour moi. Un geste que jamais je n’oublierais. « Mais arrêtons de parler de voiture » Je dis en me mettant en chemin. « Première question : Si un mec t’invite, tu le fais monter comme j’ai fait ? Ou tu le laisses attendre dehors ? »
D’habitude ponctuelle, il faut croire que la recherche de la robe parfaite a effacé ce côté de ma personnalité. J’aurais pu m’y prendre plus tôt, seulement ma dernière garde je n’ai pas spécialement eu le temps ou le courage. Je m’en veux un peu maintenant mais puisqu’il s’agit de James ça passe, non ? Un autre homme ça aurait été différent, lui je le connais depuis assez longtemps pour ne pas trop m’en vouloir. Enfin, je le fais tout de même mais moins … Enfin bref ! Je finis par le rejoindre dans le salon, enfilant un peu comme je le peux mes chaussures, sautillant sur place ce que mon voisin du dessous ne doit pas apprécier. Tant pis ! Le regard qu’il pose sur moi me semble moins dur que les premières fois ce qui est une petite victoire en soit. Apparemment ce n’est pas encore parfait, c’est toutefois assez bien pour mériter un compliment. En revanche, parler de mes sous-vêtements fait apparaître un regard différent auquel je ne pense pas trop en attrapant mon gilet pour éviter d’avoir froid. Los Angeles est une ville chaude, souvent ravagée par des incendies, ce qui n’empêche pas les soirées d’être fraîches. « C’est bien. Tu ne sais jamais si l’homme en question les verra lui, alors autant être sexy d’emblée » Ma tête s’agite plus vite que les pensées ne se font dans mon esprit si bien que je réponds avec un petit décalage : « Sans doute mais je l’ai surtout fait pour moi. » Je hausse les épaules en sachant qu’être égoïste ne fait pas du mal à chaque fois. Il n’y a aucun mal à vouloir plaire à soi-même. Bien sûr, si ça peut plaire à un rencard pourquoi mais je ne suis pas franchement du genre baise au premier rendez-vous. A moins que l’alchimie soit indéniable. « Le nouveau Pasta Sisters qui vient d’ouvrir sur Beverly Hills. On y va ? » Confirmant en silence, je le suis en essayant de réfléchir à si j’ai entendu parler de ce restaurant ou non. Je fouille et finis par conclure que je ne sors vraiment plus assez, je n’ai pas du tout entendu parler de ce restaurant. Mais je l’oublie en voyant la Dodge garée en bas de mon immeuble et qui me laisse sans voix. « C’est la sienne, oui » Ma surprise n’était pas donc pas discrète. James m’ouvre la porte me faisant signe d’entrer en ajoutant : « Monte, allez » Faisant attention à ma robe, une fois installée je ne peux pas m’empêcher de regarder cette voiture dont j’ai beaucoup entendu parler. Je crois que mon père jalousait secrètement son meilleur ami pour cette petite beauté. « Il me l'a légué à mes 18 ans, elle dormait trop ces derniers temps. Mais arrêtons de parler de voiture » Il me coupe avant que je n’aie pu ouvrir la bouche, je fronce les sourcils. « Première question : Si un mec t’invite, tu le fais monter comme j’ai fait ? Ou tu le laisses attendre dehors ? » Est-ce que sa question est sérieuse ? Puisqu’il semble attendre ma réponse, je dirais que oui. « Je le fais monter, je vais pas le laisser à la porte et je me serais probablement renseigné un minimum sur lui avant. » Ça fait un peu maniaque du contrôle ce que je viens de dire, je me mors la langue en m’en rendant compte. « Tu sais que tes parents se sont envoyés en l’air je ne sais combien de fois dans cette voiture ? Je ne serais même pas surprise que t’ai été conçu ici. » Merde est-ce que je viens vraiment de dire ça ? Oh la cruche ! « Mon père parle un peu trop … » Je me justifie en pinçant mes lèvres. Autre conseil à moi-même : me taire !
« Sans doute mais je l’ai surtout fait pour moi » « Bien, parfait alors » Qu’importe ses motivations, c’est bien qu’elle se chouchoute, et qu’elle mette ce qui lui fait plaisir. On se sent bien dans des vêtements qu’on aime et qu’on apprécie. Sans ajouter plus, je l’embarque pour y aller, et on se retrouve facilement dans cette voiture. A mon arrivée, mon père n’a pas eu le cœur de s’en séparer, ma mère a préféré lui offrir une énième voiture. Je l’ai toujours trouvé belle, avec un caractère particulier, une histoire. Je lorgnais dessus, et lorsqu’il m’a enfin laissé la conduire, j’ai été aux anges. Ce jour-là, je m’en souviendrai sans doute toute ma vie, alors lorsque j’ai eu 18 ans, il a décidé de me la léguer. Parce qu’il voyait en moi le gamin adolescent qu’il était lorsqu’il a réussi à se la payer. C’était comme une évidence, une évidence que j’ai accueilli à bras ouvert. Dans la voiture, je pose une simple question, et lorsque Nola réponds, je désapprouve de la tête : « Je le fais monter, je vais pas le laisser à la porte et je me serais probablement renseigné un minimum sur lui avant »« Non » j’ajoute rapidement : « Tu le fais patienter avant. Si t’as envie de lui, ce sera quoi ton excuse pour le faire monter ensuite, s’il a déjà vu ton appart’ hein ? » C’est simple comme de l’eau de source, l’excuse est déjà toute trouver, alors que si elle le fait déjà monter, c’est juste…niqué. Après elle ne couchera sans doute jamais le premier soir, mais ça reste pareil pour le troisième, le quatrième ou cinquième rendez-vous. « Tu sais que tes parents se sont envoyés en l’air je ne sais combien de fois dans cette voiture ? Je ne serais même pas surprise que t’ai été conçu ici » J’ose un regard noir dans cette direction : « Non, j’avais…vraiment…pas besoin de ça ! »« Mon père parle un peu trop… » Mes parents sont ouverts, ils l’ont toujours été, mais je ne veux juste pas savoir qu’ils ont baisé sur cette banquette arrière, où j’ai moi-même baisé. C’est…dérangeant. Et je mime un frisson en guise de réponse, le visage plein de dégoût, ce qui la fait…rire. « Arrête de te moquer ! » ça m’arrache aussi un sourire et un petit rire. « C’est horrible d’imaginer ça. C’est comme si que j’te disais que tes parents l’ont fait un milliard de fois dans la piscine que t’aimais tant petite » Toujours fourrée dans la piscine de ses parents, Nola on la retrouvait souvent ici. Elle grimace alors, et je me mets à rire : « AH ! Tu vois ! » Je ris plus fort, en prenant la voix rapide pour nous embarquer.
Cette voiture est mythique … ou peut-être que j’exagère un peu. Je sais néanmoins qu’elle compte énormément aux yeux de son père et que ma marraine l’aime aussi. Elle est chargée d’histoire au même titre que leur histoire et si je le sais c’est bien parce que nos familles sont bien trop liées depuis bien trop longtemps. Ce qui ne me dérange pas, c’est comme avoir une immense fratrie que j’adore. Après tout, sa petite sœur est ma meilleure amie, mon frère est le sien. Nous sommes liés comme ça, simplement parce que nos parents ne se quittent pas et se soutiennent depuis des années. Souvent j’espère avoir le droit à un amour aussi puissant que celui de nos parents, sincères, solides et tellement beau. Avec mes gardes, mon travail et mon objectif je me dis surtout que je me fais des films, je n’aurais jamais le temps pour ça. James va m’aider à penser l’inverse, j’en suis persuadée. J’accepte ses propositions plus facilement maintenant même si mon caractère fera toujours que je lui tiendrai tête lorsque j’en éprouverais le besoin. « Non » Répond-il en m’entendant dire que je laisserais monter mon rencard. D’accord donc pour ça aussi j’ai tout faux. Par moment j’en viens à me demander si je ne suis pas un cas désespéré. « Tu le fais patienter avant. Si t’as envie de lui, ce sera quoi ton excuse pour le faire monter ensuite, s’il a déjà vu ton appart’ hein ? », « Je ne couche pas au premier rendez-vous. » M’empressé-je de répondre, à croire que ça excuse suffisamment le fait que ma réponse soit la mauvaise. « Mais c’est noté, il attend en bas ou à la porte, pas dans mon salon. » J’approuve d’un mouvement de la tête pour finalement jeter un coup d’œil à la banquette arrière. A ma façon de mordiller ma lèvre – et s’il me connaissait bien – il aurait deviné que je m’apprête à parler de choses qui ne vont pas "plaire". « Non, j’avais…vraiment…pas besoin de ça ! » Sa réaction me fait rire, je veux dire franchement rire. Il fait cette tête dégoûtée hilarante en forçant un frisson qui décuple mon hilarité. « Arrête de te moquer ! » Je continue pourtant en apercevant son sourire apparaître sur ses lèvres. Un sourire plutôt charmant que je me rends compte ne pas avoir vraiment vu depuis qu’il a accepté de m’aider. Ça me fait du bien de le voir se détendre un peu avec moi. « C’est horrible d’imaginer ça. C’est comme si que j’te disais que tes parents l’ont fait un milliard de fois dans la piscine que t’aimais tant petite » J’ignore ce qui me fait grimacer : ce qu’il me dit ou le fait qu’au fond je ne serais pas surprise que ce soit la vérité. Dans les deux cas ma tête le fait rire à son tour. « AH ! Tu vois ! », « T’abuse, je vais me sentir obligée de demander à mes parents maintenant, c’est malin. » Je lève les yeux au ciel et malgré ça j’ai toujours mon petit rictus amusé au coin des lèvres. Lancée sur la route, le moteur ronronne un peu plus. Je me cale contre la porte et pose mon regard sur lui. « Combien de filles t’a séduit avec cette voiture ? » Ma question semble surprendre. « Je suis curieuse, Jamie, j’aime bien savoir les choses. Et puis c’est pas tabou, si ? » Ce n’est pas comme s’il avait à craindre une quelconque réaction de ma part. Je ne suis pas là pour le juger, il a eu une vie et en aura encore une, je suis seulement curieuse d’en savoir plus sur lui mais maladroite pour le faire.
« Je ne couche pas au premier rendez-vous » Cela ne m’étonne même pas, parce que si elle n’a pas baisé depuis deux ans, c’est sans doute parce qu’elle met un point particulier au sexe. Elle y voit sans doute une union entre deux personnes qui s’attirent, avec un peu de sentiment…du moins, qui ont assez confiance en eux pour passer le cap. Pourtant, un coup d’un soir est parfois tellement bon que ça permet de déconnecter. Elle n’en serait pas là, sinon. Mais je ne dis rien, alors qu’elle ajoute : « Mais c’est noté, il attend en bas ou à la porte, pas dans mon salon. »« Voilà. Cette excuse vaut aussi bien pour le troisième rendez-vous » Une petite astuce qu’elle peut utiliser comme elle veut, et qui chez les mecs, nous informent que le signal est bien reçu. Elle dérive alors sur cette voiture, ma voiture, celle de mon père, et je grimace en imaginant ce que mes parents ont forcément osé y faire dedans. Je n’osais jamais vraiment y penser, mais maintenant qu’elle le dit à voix haute, ça me fait bizarre. Je me venge donc sur la piscine de ses parents, et me met à rire en voyant sa tête dégoutée : « T’abuse, je vais me sentir obligée de demander à mes parents maintenant, c’est malin. » « Quoi ?! » Je tourne rapidement la tête vers elle et demande : « Tu vas oser leur demander ? Mais t’es pas normal comme fille ! » Qui oserait demander à ses parents s’ils couchaient vraiment beaucoup même quand ils étaient jeunes ? Si ça se trouve, ils continuent à le faire…aaaaah, non ! Je veux pas imaginer ça de mes parrains. Le calme semble revenir dans l’habitacle lorsqu’elle ose une autre question : « Combien de filles t’a séduit avec cette voiture ? » « Pourquoi tu veux savoir ça ? » Je demande un regard rapide vers elle. « Je suis curieuse Jamie, j’aime bien savoir les choses. Et puis c’est pas tabou, si ? » Je secoue la tête, alors que je contrôle mes rétroviseurs. « Non, ça ne l’est pas » J’humecte mes lèvres et ajoute : « J’ai arrêté de compter à vrai dire. Cette voiture fait fureur » Je souris malgré moi, parce que c’est la vérité. Cette voiture est un petit bijou qui attire l’œil de n’importe qui, dont les nanas. Et si j’en ai joué bien au début, aujourd’hui c’est un peu plus différent. « Mais, j’avoue qu’aujourd’hui c’est surtout la célébrité qui aide » Parce qu’on ne peut pas dire mieux : une nana, dès qu’elle me reconnait, tente toujours de me draguer pour avoir la fierté d’avoir couché avec moi. Parfois, je suis d’humeur, parfois non, ça dépend souvent. J’ose un regard vers elle pour sonder sa réaction, avant d’ajouter machinalement : « Mais j’ai eu des vrais relations hein. Va pas croire que je suis qu’un foutu opportuniste qui baise tout ce qui bouge » Je sais pas pourquoi mais j’ai besoin qu’elle le comprenne, parce que ce n’est pas moi. J’en profite oui, parce que je suis jeune, célibataire et parce que la vie est clémente, mais parfois voir un couple heureux et épanoui me donne tout autant envie. Clignotant mis, je finis par me garer un peu plus loin du restaurant, et annonce enfin : « Allez, allons bien manger » Nouveau sourire, je finis par sortir de la porte, et la rejoins sur le trottoir, pour la guider vers ce restaurant chic. Lorsqu’on arrive, l’hôtesse me sourit pleinement, ses yeux brillants parce qu’elle attendait certainement que j’arrive. « Monsieur Gallagher, c’est un plaisir ! » Elle bat des cils, et met en avant un peu sa poitrine, avant de nous diriger vers la table réservé. « Nous vous avons réservé la meilleure table, n’hésitez pas si vous avez la moindre question » Nouveau sourire, je la remercie. Elle est mignonne mais je n’en fais rien pour autant. Je désigne simplement la chaise de Nola pour qu’elle s’y installe et vient à m’installer ensuite. Elle, elle me regarde, m’observe, et ça m’intrigue : « Quoi ? Qu’est-ce que j’ai fait ? »
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Ven 5 Juin - 21:52
