Ce sont ses lèvres qui réagissent à ma demande, descendant dans mon cou, alors que ses mains viennent s’attaquer à ma chemise. Je la sens prendre de l’assurance, me pousser à m’allonger, selon ses désirs et non les miens. Je veux qu’elle me guide, qu’elle me rassure et me ramène vers elle. J’en ai besoin, en réalité. Ma chemise tombe assez rapidement, alors que la seule action que j’ose faire c’est répondre à ses baisers et à caresser ses cuisses sous sa robe. Je n’ose rien faire, je ne veux rien faire. Parce que je ne veux pas retomber dans cette pulsion maladive. Je sais que je ne pourrais jamais renier ce que je suis devenu, mais pour une fois, oui…pour une toute petite fois, je ne veux pas répondre avec ça. Aussi mal que je le suis. Sa robe suit le mouvement, tombant au pied du lit, et la dévoilant sous mes yeux. « T’es magnifique » J’ose dire en contemplant son corps parfait, malmené par ce petit bidon, mine de rien. Emma est et restera à jamais magnifique, selon moi. Nos lèvres se retrouvent et ne se quittent que pour parfois enlever nos vêtements. Des baisers doux et tendres, remplie d’amour et de passion. Des baisers qui m’ont toujours fait perdre la tête. Dire qu’avant, je n’embrassais presque jamais. Dire qu’avant, ça me semblait irréalisable. Emma a tout changé, j’en prends conscience chaque jour. Elle me guéri chaque jour. Voit-elle tout le chemin accompli ? Voit-elle que je commence à être un autre homme ? Nos peaux nues rentrant en friction, je me laisse embarquer à ce qu’autrefois j’aurai qualifié d’interdit. Elle m’emporte, nos respirations puissantes, vers cette bulle qu’elle crée autour de nous, à chaque fois. Cette bulle qui se colore chaque jour, et qui ose me changer. Elle me guide et m’amène à devenir meilleur. Tout ça, je le ressens à mesure qu’elle bouge sur moi, qu’elle me chuchote m’aimer ou qu’elle m’embrasse. Encore une fois, Emma guérie mes blessures, même si elles sont fraîches. Mes mains l’enveloppent, caressent sa peau chaude, lui montre que je ne veux qu’être amour et douceur. Lorsque je sens que nos respirations s’accélèrent, nos baisers plus difficiles mais profonds, nos corps se tendre, j’ose lui souffler : « Je t’aime tellement » Dieu que je l’aime cette fille. Je n’aurai jamais pu penser aimer comme ça quelqu’un, et pourtant Emma est devenu le centre de mon monde, mon oxygène, ma survie. Elle craque la première, gémissant contre mes lèvres, secouée et tremblante alors qu’elle est obligé de ralentir, mais la friction si parfaite entre nos deux corps, m’emmène-moi aussi. Ça m’embarque dans un plaisir intense, un oubli parfait, où je sais, oui, que nous sommes que tous les deux. Je reprends doucement ma respiration, lorsqu’elle glisse sur le côté, me quittant et laissant un froid qui me fait frissonner. Ses lèvres chaudes embrassent mon épaule, et je cherche instinctivement le plaid au pied de notre lit pour venir nous couvrir. Nous sommes en travers du lit, pas du tout dans une position agréable. Et pourtant, en ramenant ce plaid, je pose ma main sur son petit ventre, et je sais que tout ira mieux. « J’aimerais l’appeler Elizabeth… » Ça, je l’avais pas vu venir, si bien que je mets à rire, parce qu’Elizabeth était censé être mon prénom. Mes parents avaient normalement été informés d’une fille, sauf qu’à la naissance, je les ai surpris. Ils n’ont gardé qu’Eli comme prénom, un peu surpris de ce revirement de situation. « Ou Eliza si tu trouves que ça fait trop vieux mais j’aimerai que notre bébé porte en quelques sorte ton prénom si c’est une fille » Mon rire s’estompe vu l’importance de cette conversation. Ça rend si réel ce futur enfant. Une fille ? Un garçon ? Je ne veux pas savoir. Du moins pour le moment. J’ai peur que ça change l’avis et l’assurance que je commence doucement à acquérir.« …et…si c’est un garçon ? » J’ose demander, pour avoir son avis. Parce que je n’ai jamais pensé à comment je voudrais nommer mon enfant, parce que j’ai toujours pensé que je n’en aurai pas. Encore une fois, une désillusion, puisque dans quelques mois, je tiendrai dans mes mains ce petit être. Mon sang. Ma vie.

@emma sheridan

« T’es magnifique » Ses petits, ses petites attentions constantes me font le plus grand bien. Lui qui refusait de laisser le moindre sentiment interférer avec ses coucheries, qui s’en pensait incapable, je ne peux que réaliser le chemin qu’il a parcouru ces derniers mois. Je suis extrêmement fière de lui, fière de nous aussi. Nous avons appris à nous soutenir l’un et l’autre, à nous faire confiance et à avancer main dans la main. Bien sûr, comme n’importe qui nous rencontrons des difficultés parfois de tailles, néanmoins ce soir est une preuve supplémentaire que nous sommes capables de les affronter du moment que nous restons unis. Ce soir je suis, de toute manière, prête à lui offrir tout ce qu’il veut. Je suis prête à prendre soin de lui, à effacer toutes ces peurs et ces traumatismes qui sont remontés à la surface en tombant sur elle. Exécutant son souhait, je ne suis que douceur pour lui, loin des ébats que nous pouvons avoir assez souvent tous les deux. Je prends le temps qu’il faut pour lui faire ressentir tout mon amour, tout ce qu’il ose réveiller en moi chaque jour. Sans précipitation, je ne nous amène lentement à cette extase dont nous avons tous les deux besoin. « Je t’aime tellement » Mon corps se met à trembler, mes lèvres à proximité des siennes jusqu’à ce qu’il me suive tandis que je ne cesse mes mouvements par simple plaisir de prolonger ce que nous ressentons tous les deux. Néanmoins épuisée par toutes ces émotions, je m’écroule à côté de lui qui attrape le plaid et nous couvre, sa main trouvant rapidement la petite bosse de mon ventre. C’est sa tendresse envers ce petit être qui se développe en moi qui m’amène à parler d’un sujet qui pourrait le tendre mais je sais que si je n’ose pas maintenant, je n’oserai jamais. Lancée, son rire me fait poser mon regard sur lui et je vois le changement se faire sur son visage à mesure que j’explique ce que j’ai vraiment en tête. Est-ce que je suis trop loin en parlant de prénoms de bébé ? C’était probablement trop tôt … « …et…si c’est un garçon ? » Il demande alors que les questions et le doute commençaient à se bousculer dans ma tête. Je reste quelques secondes silencieuse. J’ai déjà pensé à second prénom si c’est un garçon, un prénom que j’ai en tête depuis des années déjà mais je ne pouvais pas donner à mon enfant ayant eu une fille. « Eliam ? Je trouve ça mignon mais j’aime bien Maéli aussi … En fait je sais juste que je te laisse pas choisir le second si c’est un gars. » Je souris avec un petit air taquin et me tourne légèrement pour mieux l’observer. « Ce ne sont que des idées tu sais mais … Je sais pas, on en reparlera.Viens là, mon amour. » Son corps de nouveau près du mien, je le laisse se glisser contre moi sachant qu’en plus d’avoir besoin de mon soutien, de ma présence, notre étreinte aura vite raison de nous et qu’il n’y a pas mieux que nous endormir l’un contre l’autre.

@eli wayne
END.