Une secousse. Si au début elle avait semblé infime, elle avait rapidement secoué tout l'appartement de Morgan. Plus de peur que de mal, mis à part quelques objets brisés et une bonne frayeur, ni lui ni ses sœurs n'avaient été blessés. Une tremblement de terre débarquant sans prévenir, et qui n'avait malheureusement pas autant épargné les autres habitant de Los Angeles. Trois quartiers avaient subits des dégâts énormes, et les communications s'étaient stoppées. Plus aucun appel, plus un seul texto ne passait. Internet coupé. Rien, plus rien pour savoir comment allait ses proches. S'il était passé chez la plupart de ses amis, soulagé de voir que les maisons tenaient encore en place et que tout le monde allait bien, il y'avait une personne qui ne répondait pas à l'appel ; Enzo. Et malgré le froid, la distance entre eux, il ne pouvait penser à personne d'autre. Le cœur en vrille, s'emballant à toute vitesse pendant des heures. Des heures où il l'avait cherché partout, finissant par se rendre dans un endroit où il espérait fortement ne pas le trouver : L'hôpital. Il avait la chance de connaître l'un des médecins présent sur les lieux : Ilyès. Kane était allé lui même vérifier tous les registres dans un hôpital bondé. Une ambiance cauchemardesque, un moment qui ne fait que s'empirer lorsque le chirurgien lui annonce que son petit ami est bel et bien admit ici. Et puis il y'a l'attente. Interminable, à se ronger les sang dans un couloir aseptisé. A trembler de tout son être en attendant qu'on ne l'autorise à voir l'homme qu'il aime. En attendant que ce médecin ne se montre pour lui annoncer la gravité de la situation, et ne l'invite à entrer dans la chambre. Et quand enfin il pose les pieds sur le plancher de la pièce, quand enfin il peut apercevoir Camilleri inconscient dans ce lit, c'est sa gorge qui serre, autant que son cœur. Every installe l'un des siège de la chambre près du lit, s'y posant épuisé après des heures d'attentes. Il s'y affale presque, glissant sa main dans celle de l'italien en soupirant, les opales ne pouvant quitter son visage. Aucune idée de quand il se réveillera, mais Morgan se le promet déjà : Il n'ouvrira pas les yeux tout seul. Hors de question de quitter cette chambre, pas avant qu'il ne se réveille. Et lui même, sans s'en rendre compte - et cette main toujours calée dans la sienne - finit par s'endormir.

Il s'endort sans même s'en rendre compte, sa main glissée dans la sienne. La fatigue à eut raison de lui malgré l'angoisse et ce cœur qui bat à mille à l'heure. Il ne se rappelle pas de la dernière fois où il a eut si peur pour quelqu'un qu'il aime. Ou peut être à son propre réveil, il y'a plus d'un an, quand il a apprit la mort de Jay après l'accident. Cette fois, son myocarde lui laisse un peu de répit, après que le médecin lui ait affirmé qu'Enzo s'en sortirait, qu'il se réveillerait. C'est peut être ça qui l'aide à s'assoupir, l'espace de quelques minutes. Mais très vite, il sent sa main bouger entre ses doigts, se réveillant en sursaut, les prunelles vissées sur l'italien. D'un bond, sans lâcher sa main, Morgan se redresse, la gorge serrée. Entre l'inquiétude des séquelles, et le soulagement de le voir les yeux ouverts. "Hey..." Les lippes s'étirent doucement, caressant sa main du bout du pouce. "Comment tu te sens... ?" Mais c'est la peur qu'il lit sur le visage de Camilleri, alors que ce dernier lui demande de répéter. "Comment tu-" De nouveau, la voix d'Enzo s'élève, stoppant net Every. "Bébé tu m'ent-" Il voit le brun paniquer, sa respiration s'augmenter et porte ses mains contre les joues de l'italien, son regard dans le sien. "Shhh, calme toi..." Et malgré toute la douceur de sa voix, il comprend bien, le barman, qu'il ne pourra pas l'entendre. Et c'est de nouveau son palpitant qui s'emballe, alors que l'une de ses mains se détache de lui pour appuyer frénétiquement sur le petite sonnette trônant au dessus de son lit d'hôpital. Mais il à beau appuyer et fixer l'entrée, personne ne vient. Parce que l'établissement tout entier est en ébullition. Ses opales retrouvent les siennes, caressant sa joue en tentant - au mieux - de rassurer le brun. "Ca va aller... Ok ?" Délicatement, il dépose un baiser sur le front de son petit ami avant de se détacher de lui à contre coeur. "Je reviens. Promis." D'un pas rapide, il rejoint la porte de la chambre, observant un couloir bondé et des médecins et infirmières courir dans tous les sens. Il comprend bien qu'ils ne seront sans doute pas une priorité, et referme donc la porte avant de chercher de quoi écrire. S'emparant d'une feuille et d'un stylo, Morgan écrit sur la page avant de la tendre à l'italien. "Tremblement de terre. T'as eu un accident. C'est le bordel partout. Comment tu te sens ?"