Novembre 2020 ; Prends toi une soirée. La cheffe avait insisté auprès de Morgan pour qu'il se repose, qu'il prenne du temps pour lui, peu importe ce qu'il faisait de sa soirée. Le garçon travaillait comme un acharné sept jours sur sept, et son corps commençait à lâcher prise petit à petit. Il était fatigué, Every, mais ne se plaignait jamais. Même si Arianna, sa cadette, devait s'en douter, lui refusait d'admettre qu'il peinait à tenir la cadence. Il fallait qu'il bosse, il fallait qu'il tienne, pour le bien de sa famille qu'il tenait à bout de bras. Si lui flanche, qui sera là pour ses sœurs ? Alors après maintes tentatives pour travailler ce soir là, Mory avait finit par capituler. Mais ne rien faire, prendre du temps pour lui, ce n'est pas son fort. Ca n'a jamais été dans ses habitudes de s'asseoir et de chiller en regardant Netflix, encore moins un vendredi soir. Il aura suffit d'un texto, un seul, venant d'un de ses amis les plus proches, pour faire bouger le garçon. Laissant Nina et April sous la surveillance de l'aînée, le brun avait sauté dans sa voiture pour rejoindre la luxueuse maison d'un de ses amis d'enfance. Une petite fête improvisée, bondée de monde. Si l'ami en question avait promit qu'ils seraient "en petit comité" pour faire venir le cuisinier, Morgan se rendait bien compte - en arrivant sur les lieux - qu'il avait clairement mentit. Il râlait déjà intérieurement, pas sociable pour un sous, scrutant les alentours à la recherche d'une tête connue, en vain. Mal à l'aise au milieu de la foule, Every la fendait pour tenter de trouver quelque chose à boire, rejoignant la cuisine pour se servir un verre de whisky. Il replongeait dans la horde, cherchant la sortie, une cigarette éteinte au bord des lèvres avec l'intention de la brûler à l'air frais. Il joue des coudes, se prend quelques coups d'épaules sans même grogner. Et finalement sur sa route, il percute quelqu'un, reversant son verre sur la chemise de sa pauvre victime. "Merde..." Secouant sa main et observant les dégât sur le sol, Morgan relève les prunelles, pinçant les lèvres en croisant le regard du garçon. "Désolé. J'regardais pas." Quatre mots, c'était déjà que ce qu'il avait adressé à la plupart des gens présents ici.
“Feel like I'm Drowning” & @Morgan Every L.A était vraiment le genre d’endroit qui pouvait être dépaysant. Y avait du monde, la ville était grande et les soirées… J’avais eu la chance de tomber sur ce type qui avait trouvé ma moto sympa. On avait fait connaissance et il m’avait proposé cette soirée, organisé par des gens qu’il ne connaissait pas vraiment, mais visiblement c’était assez courant de se ramener pour juste trouver des filles et boire jusqu’à plus soif. Et c’était plus ou moins un bon programme pour moi. Le fait d’arriver ici avait rendu toute la situation vis-à-vis de Gemma bien réel. J’étais ici parce que le malheur avait encore décidé de venir nous faire chier dans notre vie déjà bien emmerdante. Ouais, l’argent était là, mais si c’était pour se taper des putains de maladie derrière, c’était pas ce que j’appelais le rêve. Heureusement qu’on en avait de l’argent justement, c’était bien le seul truc que je voulais garder, j’avais eu plus de chances que beaucoup d’autres personnes et j’échangerais sûrement ça pour rien au monde, excepté pour la santé de ma sœur. Mais c’était impossible, fallait se contenter de ce qu’on avait. J’avais débarqué à la soirée avec Mathéis mais je l’avais rapidement perdu de vu, il s’était cassé draguer quelques filles sûrement ou boire. Je connaissais personne ici, je m’en foutais pas mal, j’étais pas spécialement là pour faire copain-copain, dans d’autres circonstances peut-être, mais avoir vu Gemma aujourd’hui m’avait zappé le moral. Je pensais qu’en venant ici, ce serait différent, mais non. Mes pensées négatives me tournaient autour, elles me donnaient mal à la tête, j’avais envie d’oublier. Je me prenais une bière, voulais sortir de cet endroit, pour respirer de l’air pur. Sauf que non, un con venait de me rentrer dedans. « Puttana ! » j’avais dit en italien quand j’avais senti le liquide traverser les fibres de ma chemise. Et une chemise a au moins 300 balles. « Ouais bah t’aurais dû. » je lançais avec colère en direction du type que je n’avais même pas encore regardé. « On fait comment maintenant ? » je lui demandais comme s’il allait avoir réponse à ma question. « Tu vas me trouver une autre chemise ? » je levais les sourcils, attendant qu’il me réponde vraiment. J’étais de mauvaise humeur, sinon probablement que j’aurais été un peu plus conciliant, mais là c’était la cerise sur le gâteau.
Trop de monde, musique assourdissante. Pourquoi est-ce qu'il l'a cru, Morgan, quand ce pote lui a dit que ce serait bien tranquille ? Ca sentait le coup fourré à plein nez le connaissant, mais lui n'y a vu que du feu. Un peu crédule sur les bords, persuadé qu'il pouvait avoir une entière confiance en lui. Ouai, probablement qu'il ne serait pas venu s'il avait su, en même temps. Et ça l'étouffait, le garçon. L'ambiance de cette salle était tout ce qu'il n'aimait pas et lui donnait la nausée. Il avait promit de rester le minimum syndical, il voulait tenir sa promesse... Pour supporter la situation, et espérer croiser des têtes qui ne lui étaient pas inconnues sur le chemin, il se décidait à rejoindre la cuisine pour prendre un verre. Mais la solution à tout ses maux, comme toujours, ça reste la nicotine. Un doux poison dont il abuse et dont il crèvera probablement plus tôt que ce qu'il ne pense. Ses pensées sont ailleurs, à Mory, il ne regarde pas où il va, quelles épaules il frôle, et se prend un inconnu de plein fouet. Ca ne le touche pas vraiment, mais il a été bien élevé, s'excuse auprès du garçon qui part déjà au quart de tour. Every arque un sourcil, scrute le garçon en enlevant sa cigarette d'entre ses lèvres. "J'ai dis que j'étais désolé. Tu te détends." C'est aussi froid que calme. Il est sec, brut, mais il s'énerve rarement, Morgan. Levant les yeux au ciel à sa question, il répond tout aussi sèchement. "Je suis tenté de dire que tu te démerde." Il n'aime pas se faire agresser, il n'aime pas se faire marcher sur les pieds, bien trop fier pour laisser passer. Fronçant les sourcils, Morgan soupire doucement. "Ca va, c'est qu'une chemise. Tu r'gardais pas non plus devant toi. Est-ce que je te pète un scandale pour mon tee shirt, la diva ?" Il lui adresse à peine un dernier regard qu'il contourne déjà le garçon, cigarette de nouveau entre ses lippes pour retrouver l'air frais et l'allumer. Première bouffée salvatrice, c'est mieux que tout l'air du monde à ses yeux. Il referme la porte derrière lui, refermant la porte de sortie, et cale son dos contre un des murs extérieurs. C'est calme, dehors. Probablement parce qu'il fait trop froid pour cette bande de rapaces à l'intérieur. Ou parce qu'il n'y a pas de coke, à l'extérieur.
“Feel like I'm Drowning” & @Morgan Every Il venait de me dire de me détendre ? Le genre de phrase qui m’aurait donné envie de lui en coller une à ce type. Alors ouais, je lui avais demandé comment on faisait, parce que je comptais pas le laisser filer comme ça alors qu’il venait de saloper ma chemise. Visiblement, lui, en avait décidé autrement. Il voulait que je me démerde. Je lâchais un petit rire sarcastique. Et voilà qu’il sortait que je regardais pas devant moi non plus. Il s’était excusé en premier, il avait pris la responsabilité, donc j’étais pas fautif. Merde, ce genre de gars me mettait hors de moi. Mais visiblement, j’avais pas la force de batailler avec lui, parce que quand il était parti, je l’avais juste regardé. Je m’étais retourné, puis il s’était perdu dans la foule d’invités. Je jurais, voyant que les personnes qui s’étaient retournés vers nous retournaient à leurs activités à savoir danser et se bourrer la gueule. Ma bière n’avait pas subi de dégâts, alors je m’enfuyais dehors, mon plan initial avant que ce connard me tombe dessus. C’était bien plus calme, mais ma chemise mouillée coller légèrement à ma peau, c’était pas agréable, je grimaçais et essayais juste de boire ma bière pour pas y penser. J’allais pas rester ici. J’étais pas d’humeur. En me retournant, je voyais ce type, le même qui m’était rentré dedans, en train de fumer tranquillement sa cigarette. Je m’approchais de lui, les sourcils froncés. Moi abandonner ? Jamais. « Eh toi. » je lui lançais un peu froidement. « M’appelle plus jamais la diva, c’est clair ? » c’était pas vraiment une menace, pas de méchanceté perceptible dans ma voix, juste une petite pique parce que j’avais pas beaucoup apprécié sa façon de me parler. Il avait beaucoup trop pris la confiance celui-ci. J’aurais pu lui péter la gueule ici et maintenant, surtout qu’il n’y avait pas de témoin. « Oh puis merde… » j’avais soufflé en détournant mon regard. Putain, ma sœur avait le cancer et tout ce que je trouvais à faire c’était de faire un chier un pauvre mec parce qu’il m’était rentré dedans. Je me rendais compte que j’avais même pas la force de ça. « Eh t’sais quoi ? File-moi une clope et j’oublie cette histoire à la con. » mais pas question de m’excuser par contre. Après tout y avait pas de raison d’en faire tout un plat de ça. Je m’approchais un peu de lui pour m’adosser contre le muret derrière. « Par contre j'suis sérieux, m'appelle plus jamais la diva. » je disais avec un ton plus sur la blague que par réel énervement. Après tout, il avait pas l'air méchant ce type. Je l'avais juste pris en cible à cause de mes problèmes.
Il rétorque bien vite, incapable d'accepter de se faire marcher sur les pieds, Morgan. Et puis sans un regard de plus, le garçon se faufile à l'extérieur. Cherche à fuir la foule, la musique, la drogue et cette ambiance bien loin de ce qu'il apprécie. Sourire, faire semblant d'apprécier les gens autour de lui, s'enfiler un rail et s'enquiller verre sur verre, c'était pas vraiment son truc. Il se glisse dehors, respire l'air frais, bien plus tenté par la nicotine qui envahit rapidement ses poumons. Le dos calé contre le mur, il profite du calme, fermant les paupières un instant. C'est tout ce sont il a besoin; D'une cigarette et de solitude. Un moment idyllique qui ne dure pas assez longtemps du point de vue d'Every qui soupire en entendant la voix de l'inconnu. "Putain, sérieux ?" C'est soupiré, sans réelle agressivité. Il s'avance vers lui, tandis ce que le cuisinier hausse les épaules et souffle sa fumée. "Si ça peut te faire plaisir..." Il s'en tape, de ça comme de tout le reste, d'ailleurs. Arquant un sourcil, la cigarette entre les doigts, Morgan cherche de sa main libre le paquet de cigarette planqué dans sa poche. "T'abandonne vite..." C'est dit d'un ton joueur, tandis ce qu'il tend le paquet au garçon pour qu'il se serve. "Ardoise effacée, c'est bon ?" Ses prunelles se reconcentre de nouveau sur l'horizon alors qu'il reprend une énième bouffée de nicotine. "J'ai pas envie de me prendre la tête, ça m'arrange." Un léger rire qui foule les lippes de Morgan quand il demande une deuxième fois de ne plus l'appeler la diva. "Sûr ? Moi je trouvais que ça t'allais plutôt bien..." Il tourne le regard vers lui, hoche la tête pour appuyer ses dires et finit par demander. "Et je suis censé t'appeler comment, du coup ?"
“Feel like I'm Drowning” & @Morgan Every Quand le type se met à jurer, mes sourcils se mirent à se froncer. J’avais pas envie de lui foncer dedans, juste de lui dire le fond de ma pensée. Si c’était pour en remettre une couche, ça risquait de mal se passer. Mais au final il ne dit rien, il ne rechigne pas non plus à me donner une clope, en profitant pour me vanner sur le fait que j’abandonne vite. Je pousse un soupir et prends sa cigarette quand il me dit que l’ardoise est effacée. C’est pas dans mes habitudes de fumer, mais j’en ai envie ce soir. La dernière fois que je l’avais fait, ça datait d’au moins deux ans auparavant, à l’époque où on allait en soirée avec les gars de l’armée. Voilà qu’il me sort qu’il n’a pas envie de se prendre la tête. « Tu vois, t’as même pas besoin d’me demander pourquoi je lâche aussi vite. » je dis par rapport à ses insinuations. Je ne le regarde pas, nan, je préfère rester les yeux rivés dans le vide. « J’veux pas m’prendre la tête non plus. » je répète une seconde après. Je sens que je me suis calmé. Peut-être que c’était aussi le silence de l’extérieur qui avait réussi à me faire redescendre. Puis je le remets en garde. La diva ? Et puis quoi encore ? Pourtant il me vanne une nouvelle fois et je me surprends à sourire légèrement, à souffler du nez. Je me tourne vers lui et le regarde cette fois. Et il fait la même chose. Je sais pas trop quoi penser de ce type. Alors je tourne mes yeux vers le jardin et prends une gorgée de bière. « Enzo. » je dis simplement. « Et moi ? J’peux t’appeler le connard qui a renvers son verre sur une chemise à 300 boules ? » je lui lance un petit sourire sarcastique. C’est bon, comme il a dit, l’ardoise est effacée. Mais ça ne m’empêche pas non plus de lui lancer une pique ou deux. Puis soudain je remarque que j’ai la cigarette dans la main, mais qu’elle n’ait pas allumée. Ce qui est sacrément con. « T’as du feu ? » je lui demande avant de glisser la clope entre mes lèvres.
Si aux premiers abords il s'attendait à ce que le garçon rétorque et s'énerve de nouveau, Morgan se rend rapidement compte qu'il a faux sur toute la ligne. Il lui propose d'oublier toute cette histoire en échange d'une cigarette, et Mory - qui n'a clairement pas envie de se prendre la tête pour des broutilles - accepte sans rechigner et lui donne l'entièreté du paquet qu'il a dans les poches. Il souffle sa fumée, hausse les épaules et sourit d'un air taquin. "Tu t'énerve un peu vite pour quelqu'un qui ne veut pas se prendre la tête." Un petit pique, il agace volontairement le garçon, espérant qu'au fond, ça ne le fasse pas redémarrer au quart de tour. Sa remarque n'a rien de méchant, comme chaque pique qu'il lance, d'ailleurs. Il hoche la tête quand l'inconnu se présente enfin, reprend une bouffée de sa cigarette les yeux perdus dans l'horizon, avant d'écarquiller ces derniers et de reprendre sa clope entre ses doigts, les prunelles se tournant vivement vers son interlocuteur. "300 balles ?! Mais qui dépense 300 balles pour une chemise bordel ?" Ca lui paraît insensé, à lui qui peine déjà à payer son loyer. Il lève les yeux au ciel, soufflant du nez avant de fouiller de nouveau dans ses poches. "J'hallucine..." C'est murmuré, soupiré plus pour lui que pour Enzo, le sourire aux lèvres, tandis ce qu'il allume son briquet et se rapproche du garçon pour allumer lui même sa cigarette. Nicotine qui retrouve rapidement ses lippes, s'enfonçant un peu plus contre le mur avant de finalement répondre. "Morgan. Mais tout le monde m'appelle Mory." De nouveau, il tourne la tête vers le garçon, avant de reprendre. "Après, si tu veux m'appeler le connard qui a renversé son verre sur une chemise à 300 boules, tu peux hein. Mais Mory c'est quand même vachement plus court."
“Feel like I'm Drowning” & @Morgan Every Je prends une des clopes de son paquet et lui rend. Visiblement, aucun de nous deux ne veut en découdre ce soir. Maintenant que je le vois là, je me rends compte qu’il n’a pas l’air méchant, juste un peu nonchalant. Le fait qu’il ait renversé sa boisson sur ma chemise a eu raison de moi. Il m’en fallait peu pour partir au quart de tour depuis que j’étais arrivé à L.A. Et ce n’était pas la faute à ce type, mais je me sentais comme obliger de déverser ma haine et mon énervement sur tout ce qui passait. Fallait que je me calme, définitivement. Alors même si j’affiche une mine un peu agacée quand il me lance une pique sur le fait que je m’énerve un peu vite, je décide de juste pas relevé. Sûrement que c’est dans son tempérament, ça m’arrive aussi de me sentir pousser des ailes quand je rencontre quelqu’un. C’est que ça doit être son cas. « Journée difficile on va dire. » je rétorque. Je lui offre un sourire sarcastique et retourne contempler le jardin. Je remarque que quelques personnes sortent de la maison pour vomir dans l’herbe. Je me contente de lever les yeux au ciel en voyant ça et de me concentrer sur mon interlocuteur. Il est interloqué par le fait que ma chemise coûte au moins 300$. « Les gens qui n’en ont rien à foutre de leur thune. » je réponds simplement. Depuis petit ça avait été comme ça, je m’étais jamais vraiment posé de questions quant à ce que j’achetais. J’avais assez pour m’offrir ce dont j’avais besoin. Le seul truc de bien qu’avait fait mon père, c’était de faire en sorte qu’on perde pas trop la tête avec les moyens qu’on avait. Quand je lui demande du feu, il sort son briquet et s’approche pour allumer ma clope. Instinctivement, j’ai un petit mouvement de recul, mais je le laissai faire. Et je le regarde d’aussi près, je détaille ses yeux, sa peau. Puis il s’éloigne à nouveau alors que ma cigarette commence déjà à se consumer. « J’vais prendre l’option de t’appeler Morgan alors. Un bon entre deux. » je lui dis en souriant avec amusement, histoire de faire chier le monde, même si c’est plus moi que ça va emmerder. « T’es sorti parce que t’aimes pas ce genre de soirée ? Ou juste parce que t’a besoin de ta dose de drogue quotidienne ? » je dis en montrant sa cigarette. Je toussote légèrement quand j’inspire la fumée du fait de ne pas avoir fumé depuis longtemps en attendant sa réponse, alors que d’autres personnes sortent pour prendre l’air, mais ils ont l’air sacrément perchés. Je sens aussi qu’un frisson me parcourt à cause du liquide qui a séché mais aussi imprégné ma chemise et a rendu le tissu beige légèrement transparent. Déjà qu’elle n’est pas très épaisse, voilà que je vais me choper un rhume si ça continue. Le vent est frais et l’hiver approche, c’est pas étonnant.
Journée difficile. Il acquiesce d'un signe de la tête. Ca arrive à tout le monde, après tout. Avec sa vie qui part en vrille depuis quelques années, il ne peut pas réellement lui en tenir rigueur. Il y'a des jours sans, il était là au mauvais endroit, au mauvais moment. Sûrement qu'il a été cette goutte de trop qui l'a fait péter un câble. "Désolé de l'entendre." Qu'il souffle en même temps que sa fumée. Il voudrait bien lui dire qu'il peut en parler s'il le souhaite. Mais Mory n'est rien d'autre qu'un inconnu, là. C'est sûrement pas le mieux placé pour qu'il se confie. Aussi intrigué que dégoûté par ces jeunes qui vont vomir leur tripes après avoir ingurgité trop d'alcool, Morgan revient bien vite vers le brun quand il entend le prix de sa chemise. "Putain on a clairement pas la même vie." Il aimerait bien, lui pouvoir s'offrir ce genre de luxe. Ou en tout cas pouvoir l'offrir à ses sœurs, mais c'est pas le cas. Il galère, lui, rapporte de la nourriture de son boulot pour remplir le frigo - merci Zola - et jongle entre deux tafs, bossant sept jours sur sept pour espérer payer les factures et l'école des gamines. Pas la même vie... Léger sourire au coin des lèvres, Every hausse les épaules avant de rétorquer. "Tu sera probablement le seul à m'appeler comme ça." Mis à part sa mère - qu'il n'a pas vu depuis deux ans - personne ne l'appelle jamais ainsi. Trop habitué au surnom qui lui colle plutôt bien à la peau, au fond. Il s'approche, arque un sourcil quand au garçon qui se recule d'un pas. "J'vais pas te bouffer, hein." Léger rire de nouveau, avant de reprendre sa place. Il porte son regard sur l'horizon, sur les gamins qui sortent, les blondes qui manquent de tomber, les dragueur qui profitent de l'alcool qui coulent dans les veines des petites. "Les deux." Si ça n'avait tenu qu'à lui, il ne serait pas là, Mory. "J'ai promis de venir faire un tour, on m'a entubé. C'était censé être en petit comité." Mais ça le fait rire. De part l'audace de son ami, et sa propre crédulité. "Et toi ? C'est sûrement pas pour la nicotine, vu que tu recrache tes poumons, là." Every repose son regard sur le garçon, lâchant la fin de sa cigarette pour l'écraser du bout du pied, avant de se redresser. "Tu va chopper la crève. Je connais la baraque, c'est celle d'un ami. Je pense qu'il doit avoir un truc à ta taille, si tu veux te changer ?" Et il sait pertinemment qu'il ne lui en voudra pas pour ça. Et dans le cas contraire, Morgan lui rappellera on entourloupe. Ca vaut bien une chemise, non ?
“Feel like I'm Drowning” & @Morgan Every Ce désolé, il pouvait pas mieux tomber. S’il savait ce type… Ouais, je pouvais bien m’acheter des chemises et des vêtements à des prix exorbitants, en attendant ma sœur était quand même malade et c’était bien pour ça que j’étais là. Sans ça, je serais sans doute encore en train d’arpenter le monde. Et ce gars, il aurait jamais renversé son verre sur ma chemise, j’aurais pas eu a supporter les vomissements des blaireaux en face aussi, je serais pas en train de me les cailler dehors. Ouais, on avait pas la même vie, c’était clair, net et précis. « Ah ouais ? » j’en étais pas vraiment étonné. Même si les gens blindés aux as c’était assez courant à L.A, ça n’empêchait qu’ils n’étaient pas non plus à tous les coins de rue. Et puis vu le visage éreinté du type et les cernes qu’il se tapait sous les yeux, on devait sûrement pas avoir la même cadence de boulot. Là où moi j’en foutais pas une, lui devait se faire chier à bosser pour pouvoir bouffer, pendant que moi je m’achetais mes chemises. En réalité, je m’en étais toujours foutu. C’était pas ma faute si j’étais né dans la bonne famille après tout. Mais j’arrivais pas à imaginer la vie normale de quelqu’un de banal. Et ça avait le don d’attiser ma curiosité. Il me disait que j’allais être le seul à l’appeler comme ça. « Ça tombe bien alors. Au moins j’sors du lot. » et nouveau sourire sarcastique, une spécialité chez moi. Et puis au fond, c’était vrai, j’aimais être au centre de l’attention, faire différent des autres. C’était pas spécialement parce que je l’appréciais ce type, juste pour ma satisfaction personnelle. Je soufflais du nez quand il me disait qu’il allait pas me bouffer. « Réflexe a le con. » je lui disais. Ouais, quand on passait deux foutues années à l’armée, ça avait le don de nous préparer à toute éventualité, même dans un contexte aussi con que celui-ci. J’acquiesce à ce qu’il dit. « Effectivement, on t’a bien entubé. Moi on m’a vendu comme… Comme la soirée qui est en train de se passer. J’suis venu de mon plein gré. » parce que d’habitude ça m’amusait, ça me vidait la tête, mais j’avais eu tort pour ce soir, ça avait absolument rien changé. « J’voulais m’amuser. » je lui dis simplement. « Et arrête de te foutre de ma gueule, j’suis pas fumeur de base. » encore une pique, visiblement c’était sa marque de fabrique au Morgan. Puis il me propose de me changer, Dieu merci. « J’te suis alors. J’me les pèle. » au moins il le sait maintenant.
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Jeu 17 Déc - 16:38
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