Il n'y a rien de tendre entre eux. Si tout semblait léger dans cette chambre en début de soirée, l'atmosphère s'était soudainement électrisée lorsque Morgan avait posé ses lèvres contre les siennes. Ca l'avait rendu dingue, ça l'avait perdu, aussi. Il était complètement paumé dans ses faits et gestes, cherchant à s'enfuir, en vain. La colère d'Enzo alimentait la sienne, alors que - les poings serrés - il poussait le garçon aussi fort que les coups ne lui étaient assénés. Et puis soudainement, la bouche du garçon se plaquait contre la sienne. Faisait frissonner l'entièreté de la colonne vertébrale du cuisinier qui ne savait plus comment réagir. Au fond, ils étaient aussi perdus l'un que l'autre, hein ? Morgan le plaquait contre le mur, et - après s'être battu intérieurement quelques milli secondes - fondant de nouveau sur les lippes du garçon dans un soupire, sans lâcher le tissus de son tee shirt. Entre la haine et l'envie, ce baiser n'avait rien de docile, rien de doux. Et pourtant c'était tellement plaisant. Comme une bouffée d'oxygène, comme s'il s'était arrêté de respirer, quand il s'était éloigné de lui. Il frisonne, Every, lorsqu'il sent la main d'Enzo effleurer sa peau, se glisser sous son tee shirt. Et il semble doucement se détendre sous ses baisers, sous ses caresses, tandis ce que l'une de ses mains remontent jusqu'à sa nuque, comme s'il avait peur qu'il ne recule brutalement. Sa langue semble fusionner, danser avec la sienne, et ça lui paraît aussi bon que détestable. C'est le brouillard dans son esprit, il est incapable de réfléchir correctement, Mory. Pourtant, son cœur manque de nouveau un battement lorsque le garçon rompt leur baiser, qu'il inverse leurs positions pour mieux fondre contre lui de nouveau. Un énième souffle qu'il ne peut réprimer, cherchant à se coller un peu plus contre son corps. Entre soupire et plainte lorsqu'il mord sa lèvre, tandis ce qu'Every vient se nicher dans son cou pour y embrasser sa peau. Il perd la tête, complètement. Il perd pied, se laisse bercer dans ses bras comme doux spectateur de l'instant. Les mains de Morgan glissent doucement contre son torse, remontant lentement le tissus du tee shirt du brun, jusqu'à ce qu'il ne trouve finalement le sol et qu'il ne plaque de nouveau ses lippes furieusement contre les siennes. Il faudra que ça s'arrête, il le sait. D'un moment à l'autre, l'un des deux reviendra sur terre. Et la chute sera brutale. En attendant, il ferme les yeux, une main calé dans sa chevelure, pendant que l'autre agrippe la ceinture d'Enzo pour l'approcher de lui au possible.

@Enzo Camilleri

Il s'accroche Morgan, comme une bouée de sauvetage. Serre le tee shirt entre ses doigts, laisse ses mains parcourir son corps jusqu'à ce que le tissus ne tombe au sol. Il n'est plus là, ce n'est plus lui. Il s'est arrêté de réfléchir, parce qu'il sait pertinemment que réfléchir reviendrait à s'éloigner, et il n'en a pas la moindre envie, au fond. Tout en lui l'appelle, à besoin de cette étreinte, de ces baisers. Sans sourciller il laisse son haut joncher le plancher à son tour, profitant de la chaleur de sa peau contre la sienne. Il a besoin de plus que ça, Morgan, dévore ses lèvres comme une nécessité, souffle entre ses lippes. Il manque d'air, mais il s'en tape. Plutôt crever que de se séparer de lui. Il s'emballe, tout comme son cœur qui tambourine, cherche à l'attirer plus près de lui jusqu'à l'impossible, laisse ses baisers devenir de plus en plus brutaux, vitaux. Fronce les sourcils comme seule preuve qu'une part de lui réprime tout ce qu'il ressent. Parce que tout le reste en demande plus, toujours un peu plus. Every laisse un soupir s'échapper de ses lippes en sentant la main du brun contre son jean. Cherche à l'embrasser, frôle ses lippes quand lui s'en détache. Il respire mal, il manque d'air, mais il cherche à s'essouffler d'autant plus au creux de ses bras. Les mains de Morgan glissent contre son torse, profite de chaque parcelle d'épiderme qui passe sous ses doigts, tandis ce qu'il mord la lèvre inférieure d'Enzo, et qu'il s'empresse de déboutonner le jean du garçon.

Mais il n'a pas le temps d'aller plus loin, pas le temps de se perdre complètement qu'il attrape déjà son poignet et fait volte face. Ca le fige, Mory, ça le déstabilise d'autant plus que tout ce qu'il a pu ressentir jusqu'à maintenant. Il redescend, une nouvelle claque en pleine figure. L'impression de faire les montagnes russes depuis quelques minutes en sa compagnie. De nouveau il voit flou, il en tremble, incertain de savoir si c'est l'angoisse ou le manque qui le met dans cet état. Pas le manque, ça peut pas être ça... Et le regard qu'il lui lance, le murmure qu'il lui adresse ressemble à un coup de poignard aux yeux de Morgan qui tente de reprendre sa respiration. Il est perdu, Every, plante son regard dans le sien en essayant de comprendre ce qu'il se passe dans la tête du brun, en vain. Il est figé, le dos toujours collé au mur dans l'incapacité de prononcer un seul mot. Il pleure, le gamin, et Morgan est incapable de savoir s'il veut fondre dans ses bras pour le réconforter, ou se mettre en colère de jouer avec ses nerfs comme il le fait depuis tout à l'heure. Soudainement, il sort de léthargie, secoue la tête en soupirant et souffle doucement. "T'as vraiment un problème..." Et toi aussi, Morgan. Il se penche pour ramasser son tee shirt, le souffle toujours saccadé, et pose un dernier regard dans celui d'Enzo. Un regard qui pourrait traduire un "retiens moi", dont il ne prononce pas les mots. De nouveau il soupire, et sort de la pièce en claquant la porte, remettant rapidement son tee shirt. C'est quoi cette soirée de dingue ?

@Enzo Camilleri