Where the bad boys go

« Oh mais allez, arrêtes, les fantômes ont le droit au respect aussi, hein. D’ailleurs, tu t’es déjà demandé si y’en a beaucoup qui te regarde quand t’es nu? Je m'efforce à toujours leur donner un bon spectacle. » Je ne peux pas m’empêcher de rire en l’entendant parce qu’aussi stupide que cette question peut parraître pour d’autres, pour Edo, je sais qu’elle est sérieuse dans le sens où il a très certainement déjà eu cette réfléxion alors qu’il était avec une femme dans son lit ou qu’il se balade nu dans sa chambre, je ne sais pas. Mais bon, à vrai dire, je ne me suis jamais vraiment posé la question et maintenant qu’il m’en parle, je me demande vraiment si c’est quelque chose de possible. Scientifiquement, il n’y pas vraiment de preuves non plus que les fantômes existent vraiment alors je ne sais pas si c’est une véritable interrogation à avoir, mais ce qui est certain c’est que ça me fait bien rire. « Je me suis jamais posé la question, mais je suis certain de toute façon que le spectacle vaut toujours la peine. » Dis-je en lui faisant un clin d’oeil avant de rire à nouveau parce qu’il n’y a franchement rien de sérieux à cette conversation et je sais très bien que c’est surtout parce qu’Edo n’a jamais été capable de démontrer qu’il m’apprécie par des mots, mais bien plus par des gestes. Et puis, il me fait toujours rire sans même réaliser qu’il est drôle alors ce n’était peut-être même pas voulu, qui sait. « Ah ouais? C’est comment? Vous faites des trucs par Skype ou c’est vraiment plus ton style classique à la fan de littérature où un pigeon voyageur vous fait parvenir des photos nues développées en noir et blanc? » Si seulement j’avais la chance de pouvoir voir hepburned ce serait tellement plus simple et ça m’éviterais aussi de m’imaginer sans cesse à quoi elle ressemble. Je sais très bien qu’Edo est beaucoup plus wild que moi là-dessus et clairement, lorsque je vais lui expliquer, il ne comprendra probablement pas, mais en même temps, ça me satisfait si c’est tout ce que je peux avoir avec elle pour le moment. Elle est sans aucun doute un fantasme et pourtant je n’ai pas la moindre idée de ce à quoi elle ressemble. Tout ce que je sais c’est qu’elle et moi on connectent autant qu’avec Inanna et quelque part, ça me fait terriblement de bien de lui parler tous les jours. Chose que peu de gens peuvent comprendre visiblement. « Non pas de photos ni de Skype, rien que des mots qui arrivent pourtant à me faire imaginer tout une tonne de choses. Faut croire que je suis de la vieille école. » Je hausse les épaules alors qu’une de ses barmaids revient avec deux nouveaux verres pour mon pote et pour moi. « Les femmes ne savent pas ce qu’elles veulent. Faut leur montrer. Tu crois le faire à trois avec Robocop un jour? » Là-dessus, il a tout à fait raison puisque je n’ai absolument aucune idée de ce qu’Inanna veut. D’un côté elle me cherche, elle me fait chier et de l’autre elle fait tout pour que je la désire et que j’ai envie d’elle. Je crois qu’elle-même ne comprends pas son comportement. « Je pense pas que ce soit véritablement une option, c’est mieux si je les gardent dans deux mondes bien différent. » Même si je l’avoue, ce n’est pas une idée qui me déplaît, mais j’ai beaucoup trop de respect envers Ina et hepburned pour leur faire une telle chose. Peut-être que je suis trop gentil, allez savoir pourquoi. « J’dois être patient avec elle mec. Ce sera pas facile, mais ça en vaut carrément la peine. C’est pas l’envie qui manque, par contre. J’pourrais la baiser là, maintenant, sans même me soucier du reste du bar. » Quelques gorgées de bières bu, je ris à nouveau tout en regardant en direction de Liz et d’Ina qui est toujours devant elle à discuter. Je me demande vraiment si elle a remarqué que je suis dans le même bar qu’elle. Je doute. Ou peut-être qu’elle fait comme moi et prétend ne pas m’avoir vu. « Y a rien de trop difficile pour Edoardo Salvaggi. Par contre, la baiser dans ce bar, évite, j’entends déjà des femmes crier quand tu les ramènent à la maison, j’ai pas envie de te voir non plus. » Une nouvelle fois je ris avant de me figer et de froncer les sourcils en voyant la scène un peu plus loin. « Elle réalise ou pas que la vie c’est pas un film dramatique 24/7? » J’entends ce qu’il me dit, mais sans même lui répondre, je me lève de mon tabouret en voyant que la situation semble s’empirer et dès que je vois que ce con lui touche, je ne perd pas une seule seconde et me précipite sur lui, lui balançant mon poing sur la gueule. La petite blonde saute presque de l’autre côté du comptoir pour venir aider. Non mais elle se prend pour WonderWoman ou quoi? « La situation est sous contrôle Maks, retourne là-bas. » Que Liz me dit, mais trop tard le mal est fait. Et lorsque l’autre connard se relève, il me tape presque aussi fort que je l’ai fait et là... ça dégénère vraiment. Je suis au sol un peu sonné et j’entends Liz lui cracher des insultes, mais je ne comprends pas vraiment. Tout ce que je vois c’est Ina, à genoux près de moi. Après, plus rien.

featuring @edoardo salvaggi