feat. Eloa → 1 heure du matin et je ne dors toujours pas. C’est toujours la même chose lorsque Noa travaille, elle termine aux alentours de 2 heures du matin donc je l’attends patiemment qu’elle daigne rentrer afin de parler de sa soirée et de s’endormir dans les bras l’un de l’autre. Je regarde mon film lorsqu’un flash info coupe ce dernier. Je fronce les sourcils tout en restant concentré sur ce dernier, une nouvelle jeune femme vient d’être tuée par le Boucher de Minuit, et sans même prendre la peine d’éteindre ma télé, je saute dans ma voiture pour aller en direction de son lieu de travail. Je ne veux pas laisser Noa rentrer seule comme dans ses habitudes, même si elle a sa voiture, pas après ce que je viens de découvrir. Ce n’est pas la première victime et je le sais. J’ai été sur l’un des lieux du crime dernièrement et cela me hantera à tout jamais. Je ne faisais que courir pour me garder en forme et pourtant je suis passé à côté de ce corps froid à plusieurs reprises sans même m’en rendre compte...une vision d’horreur. J’ai les mains qui tremblent, mon coeur qui loupe plusieurs battements à mesure que mon angoisse augmente. J’essaie de réguler mon souffle sans réellement y parvenir. Après plusieurs minutes à avoir conduis, j’arrivais enfin devant son bar, et je me garais à côté de sa voiture. J’étais rassuré de voir que j’étais arrivé à temps et je soufflais enfin. Je pénétrais dans son lieu de travail avant de saluer ses collègues et je chercher ma chérie du regard. Je ne savais pas où elle était mais plus les secondes avançaient et plus les clients partaient. C’était étrange, habituellement elle est toujours là à aider pour la fermeture… Je me dirige alors vers l’une de ses amies afin de savoir où est passée ma petite amie. « Salut Elio. Désolée mais Noa a quitté son service il y a 10min maintenant. » Je fronçais les sourcils en entendant ses paroles car je n’arrivais pas à croire à tout ça. Elle aurait du partir avec sa voiture, pourquoi être partie à pieds ? Et si elle avait fait une mauvaise rencontre ? Bordel. Je recule de plusieurs pas avant de me mettre à courir en direction de la sortie. « Noa ?! » criais-je avant de faire le tour du bar en courant, à la recherche de ma brune ou d’un élément qui pourrait me faire penser qu’elle n’était pas si loin. Malheureusement rien. Je continuais de courir dans les rues sombres du quartier tout en criant à plusieurs reprises le prénom de ma petite amie, et en interrogeant les quelques passants..que des hommes. Rien qui ne me rassurait en réalité. Plus les secondes passaient et plus je sentais la peur m’envahir...néanmoins je continuais de courir dans les ruelles à la recherche de « Noa ?! Noa répond… ! » Je passais ma main dans ma poche à la recherche de mon téléphone mais...rien ! Dans la précipitation je l’avais laissé à la maison. Bordel! Je commençais à réellement paniquer, mes jambes tremblaient de plus en plus et je ne savais pas quoi faire à part courir...et essayer de la retrouver. A cause de mon inattention je ne pouvais pas téléphoner aux policiers de la ville pour faire part de mon angoisse...Je m’aventurais dans des ruelles de plus en plus étroites et sombres, ce qui ne me rassurait guère. Cela faisait maintenant une bonne 10aine de minutes que je courais, marchais, criait pour espérer retrouver Noa mais rien.. Ne panique pas Elio. Tout va bien. Tu vas la retrouver. Inspire. Expire. « Noa... je t'en prie répond...» dis-je entre deux essoufflements.

@Noa Parrish
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feat. Eloa     →
Plus le temps passait et moins j'avais de passion pour mon travail au bar. M'amuser, servir des verres et danser étaient sympathiques mais je commençais à croire que mes ambitions étaient désormais plus hautes que ça. J'allais commencer le tournage et plongé dans mes répliques à apprendre, je délaissais un peu ce qui, avant, me motivait ; la danse, la mode et tout ce qui allait autour. J'avais déjà échoué dans le domaine de la mode, il était hors de question que j'échoue dans le cinéma. Ben m'avait ouvert une porte, je n'avais pas le droit de la laisser se refermer. Peut-être que je m'étais assez cherchée et qu'il était temps pour moi d'enfin m'épanouir quelque part. Si tout se passait bien, je comptais quitter le bar dans les mois à venir mais je me gardais bien de le dire, je n'avais pas envie que le patron me vire pour une nouvelle qui resterait. L'heure de ma fin de service arrivait enfin et je saluais mes collègues avant de prendre mes affaires et d'aller vers ma voiture. Pour une fois, je ne restais pas pour aider, j'avais juste envie de retrouver Elio et de rentrer. Evidemment, ma voiture décidait de ne plus démarrer et je soupirais longuement, tapant sur le volant d'agacement. Je ressortais et décidais de marcher jusqu'au prochain arrêt de bus. Je savais que j'aurais pu appeler mon petit ami mais je ne voyais pas vraiment l'intérêt de le faire déplacer à l'autre bout de la ville alors que nous étions dans un endroit extrêmement bien desservi par les transports. Après tout, avant lui, je m'étais toujours débrouillée, je n'avais pas spécialement envie que ça change. Je marchais vers l'endroit que j'avais tenté de repérer par mon téléphone et soudain j'entendais des pas derrière moi. Si je n'aurais pas fait attention au bruit, habituellement, je sentais qu'ils accéléraient et se rapprochaient un peu trop. Je faisais volte face avant de me faire bousculer par un homme, au niveau de l'épaule. « Oh tu ne peux pas faire attention ? » criais-je alors que je regrettais déjà d'avoir utiliser ce ton quand je croisais son regard malgré le peu de lumière de la rue. Je n'étais pas facile à intimider mais je sentais quelque chose de mauvais en lui, quelque chose que je craignais et sans attendre je me mettais à courir dans le sens inverse. Je ne savais pas si il me suivait, je n'entendais que mon souffle qui faisait un bruit monstre. Soudain, je percutais de nouveau quelqu'un au détour d'une ruelle et je criais avant de reconnaitre Elio. « Oh purée ! » lâchais-je en me jetant dans ses bras, complétement paniquée.

@Elio Camilleri

feat. Eloa     → Je ne me souvenais plus du tout dans quelle tenue était ma petite amie aujourd’hui et cela commençait à m’angoisser car je ne serai pas dans la capacité d’aider les policiers pour faire une quelconque recherche. J’étais loin d’être le petit ami idéal et cela commençait à me faire peur. Je n’avais jamais autant paniqué que depuis que j’avais pris conscience que Noa était partie, seule..au milieu de la nuit. Je courais dans toutes les ruelles en criant son nom, dans l’espoir de la retrouver le plus rapidement possible. J’essayais de demander à tous les passants, qui se faisaient de plus en plus rare, si ils n’avaient pas vu une jeune femme..mais rien. Je soufflais avant de continuer ma course et je regardais derrière moi quelques instants avant de sentir quelqu’un me percuter. Je grimaçais de douleur en sentant son genou contre le mien, puisque depuis ma chute lors d’un footing il n’avait pas eu le temps de guérir...et je lâchais un petit juron avant de laisser cette, petite, douleur de côté en reconnaissant la voix de ma petite amie. « Noa ! » Je la prenais dans mes bras sans la lacher avant de la resserrer plus fortement tout en caressant son dos. « Tu m’as fais tellement peur...» dis-je alors que je sentais une petite larme, de soulagement, couler le long de ma joue. C’était la première fois que cela m’arrivait et j’étais surpris de voir à quel point j’avais eu peur pour elle. Peur de la perdre. « Tu ne peux pas savoir à quel point je suis rassuré de t’avoir dans mes bras. » Je remontais mes mains sur ses joues avant de la regarder dans les yeux puis je laissais mon regard baisser pour la regarder de haut en bas. Il fallait que j’arrive à me rassurer, à voir de mes propres yeux qu’elle allait bien et que je pouvais enfin souffler. « Tout va bien ? » Oui physiquement ça avait l’air d’aller mais je ne pouvais oublier la manière dont elle s’était jetée dans mes bras et ce n’était pas bon signe...quelque chose avait du se passer et je voulais qu’elle se livre à moi mais surtout qu’elle me rassure. Si elle le pouvait. « Il s’est passé quelque chose ? Tu me semblait si..paniquée. » dis-je doucement avant de déposer un baiser sur son front et de baisser mes yeux dans les siens pour qu’elle comprenne que j’étais enfin là pour elle, et que je ferai tout mon possible pour la protéger. N’était-ce pas l’une de mes responsabilités en tant que petit ami ? A mes yeux, ça l’était totalement.

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@Noa Parrish

feat. Eloa     →
Travailler tard ne m'avait jamais dérangé. En réalité, je ne m'étais jamais sentie en insécurité à Los Angeles comparé à Medellin, par exemple. Ici, il y avait aussi des quartiers plus ou moins chauds mais je n'avais jamais eu de soucis et c'était peut-être pour cette raison que je n'avais pas d'appréhension. J'avais grandi dans les quartiers sud de la ville, là ou tout le monde se connait et ou quand on se fait respecter, on est protégés. C'était mon cas. Mon père avait eu beaucoup d'influence positive sur les gens et après son décès, j'étais devenue la petite sœur des pires gangsters de ces rues. Je m'en étais un peu éloignée mais je ne les avais jamais jugé, je savais bien trop ce qu'était la difficulté de finir le mois et si ce qu'ils faisaient n'était pas vraiment correct, je savais pertinemment que c'était la dernière solution avant de mourir de faim. C'était triste mais c'était une réalité aux Etats-Unis. On avait beau être un pays riche, il y avait plus de pauvres que de gens fortunés. Pour revenir à ma soirée, je n'avais jamais ressenti ça auparavant. J'avais senti quelque chose de mauvais chez cet homme et son regard m'avait forcé à fuir à toutes jambes, chose que je n'avais jamais fait auparavant. Peut-être que mon instinct de survie avait pris le dessus sur le reste, je ne savais l'expliquer. Tout ce que je savais, c'était que j'étais plus qu'heureuse d'avoir retrouvé Elio même si je ne connaissais pas la raison de sa présence ici. Me cherchait-il ? « Tout va bien, je crois. » dis-je sans comprendre pourquoi il avait eu aussi peur. « Moi, je viens de me faire super peur mais toi, pourquoi tu as eu peur ? tu es venu me chercher ? » Je caressais sa joue, balayant sa larme de mon pouce. Maintenant qu'il était là, j'étais rassurée même si je n'avais pas franchement envie qu'on recroise ce type. « J'allais au bus parce que ma voiture ne démarrait pas et j'ai croisé un mec bizarre. J'ai jamais eu peur ici, vraiment jamais mais il avait un regard... Je ne peux pas l'oublier, j'en ai eu des frissons. » Je secouais la tête et me blottissais dans ses bras pour arrêter de trembler. « Dis moi que ta voiture n'est pas loin et qu'on va rentrer... » demandais-je avant de reprendre une respiration normale ou d'essayer.

@Elio Camilleri

feat. Eloa     → Je me rendais compte, petit à petit, que j’avais été très (certainement un peu trop) confiant en laissant rentrer Noa de son emploi à des heures aussi tardives…seule mais avec ce tueur en série je prenais conscience de tout ça. Ce n’était pas toujours simple de se remettre en question mais c’était nécessaire. J’allais prendre de nouvelles décisions et la première allait être d’aller la chercher à chaque fin de service même si mademoiselle n’est pas d’accord. J’ai eu la peur de ma vie une fois…pas deux. C’est la première fois que j’ai ressenti cette émotion et je ne suis pas très adepte des sensations fortes…Bref, je suis rassuré quand elle arrive dans mes bras mais en la voyant je réalise qu’elle a vécu quelque chose qui sort de l’ordinaire et ça ne me rassure pas spécialement. « Tu crois.. ? » demandais-je avant de froncer les sourcils puis je souriais très légèrement tout en hochant la tête. « Je ne te voyais pas rentrer à la maison alors je suis venu te chercher sur ton lieu de travail mais tu n’étais déjà plus là…j’ai eu la frayeur de ma vie, surtout avec cette actualité. » Elle savait très bien de quoi je parlais puisqu’on avait eu l’occasion d’évoquer ce sujet à plusieurs reprises – notamment depuis mon footing- même si on avait préféré ne pas se faire de soucis concernant cet homme. Ce soir notre vision allait changer sans trop de difficultés. Il fallait vraiment qu’on fasse attention. « Tu saurais le décrire aux policiers ? Ça pourrait peut-être les aider dans leurs recherches et si ce n’est pas lui ils pourront peut-être retirer une personne dangereuse de nos rues…» Il fallait qu’on agisse et si il fallait passer par la case plainte alors j’aiderai ma petite amie à le faire. Je la resserrais contre moi avant de lui déposer plusieurs baisers sur ses lèvres. J’en avais besoin et surtout envie. « Ma voiture est garée à côté de la tienne mais je te promets que tout va bien aller, nous sommes ensemble. Tu ne risques plus rien. » lui dis-je pour la rassurer au maximum, puis je prenais sa main avant de la regarder droit dans les yeux. « On va déjà quitter cette ruelle sans lumières et rester dans l’allée principale pour plus de sécurité. D’accord ? » A cette heure-ci tout le monde était chez soi, surtout les femmes, mais quoiqu’il se passe j’allais tout faire pour mettre ma petite amie en sécurité. C’était mon devoir en tant qu’homme.

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feat. Eloa     →
Je n'avais jamais été une peureuse et j'avais fait des choses dans ma vie qui le démontrait. Rentrer tard ne me gênait pas et c'était peut-être un excès de confiance désormais... Je ne savais pas ce qu'il se passait mais j'avais eu l'horrible sensation que quelque chose clochait dans cette rue, chez cet homme et autour de moi. Je n'avais jamais couru aussi vite et quel avait-été mon soulagement quand j'avais reconnu Elio. J'allais évidemment lui demander ce qu'il faisait là mais d'abord, j'avais besoin qu'il me rassure par ses bras et son étreinte. On se connaissait depuis quelques mois et on passait le plus clair de notre temps ensemble, malgré tout, je doutais qu'il m'ait déjà vu dans cet état. « Je viens de croiser un type bizarre, j'ai jamais ressenti ça avant mais j'ai eu peur. » avouais-je en grimaçant tout en posant ma main sur ma poitrine pour sentir mon cœur qui battait la chamade. Il fallait que je me calme ou il allait exploser et moi avec. « Tu crois vraiment ce qu'ils disent à la télé ? » Je voulais dire que le meurtre du parc n'était pas un accident mais l'œuvre d'un potentiel tueur en série. Nous n'avions jamais parlé du fait que je rentrais tard du travail et en réalité, je n'avais jamais trouvé que c'était un sujet nécessaire à aborder. J'avais toujours vécu comme ça et je ne voyais pas pourquoi, sous prétexte que j'étais en couple, je devais changer mes habitudes. « Il faisait noir mais je pense oui. » J'étais assez physionomiste et si je pouvais aider à attraper cette ordure, je ne disais pas non. Je prolongeais ses baisers et approuvais de la tête quand il me rassurait. « Maintenant que tu es là, ça va. » J'avais tout de suite été rassurée même si je ne voulais pas trainer... Personne ne disait qu'un tueur rodait mais si c'était le cas, je ne voulais pas qu'il s'en prenne à nous. « Je te suis. » Je gardais sa main et marchais vers l'allée principale. Je jetais quelques regards par dessus mon épaule me demandait comment j'avais fait, toutes ces années, pour ne me méfier de rien ni personne. Ce monde était devenu trop barbare.

@Elio Camilleri

feat. Eloa     → Je gardais ma petite amie contre moi en caressant tendrement ses cheveux pour essayer de la calmer afin qu’on puisse parler tous les deux. Je voulais savoir ce qu’il se passait mais surtout comprendre pourquoi elle était dans un tel état. Je ne l’avais jamais vu aussi stressée et apeurée et je détestais la voir ainsi. Je plantais mon regard dans le sien avant d’hocher la tête délicatement. « Tu ne dois plus rentrer seule Noa. Je ne veux plus que tu restes seule le soir. » dis-je très sincèrement avant de légèrement souffler car j’avais vraiment peur pour elle et je n’avais plus envie de ressentir cette émotion… « Oui. » répondais-je à sa question avant de prendre sa main. « Tu sais avant je ne croyais pas à ce genre d’histoires, je n’avais pas peur, mais depuis le meurtre dans le parc..ma vision des choses a changé et ça me fait. Vraiment. J’ai réellement eu peur ce soir. » dis-je à Noa. J’étais plus que sincère dans mes paroles et j’espérais qu’elle prenne conscience du fait que je ne jouais pas et que je voulais qu’elle fasse plus attention dorénavant. J’aurai préféré qu’elle me téléphone, après avoir vu le panne de sa voiture, afin que je vienne la chercher et qu’elle ne prenne pas de risques. « D’accord, alors on ira les voir et demander si ils ont des caméras de surveillance. » Après tout on était pas à l’abri d’une bonne surprise et on allait tout faire pour les aider du mieux possible. « Je devrais avoir assez de muscles pour affronter cet homme. » dis-je avant de lâcher un petit rire afin de détendre l’atmosphère. Je voulais qu’on arrive à penser à autre chose car je détestais ressentir de la peur...cependant si ma petite amie avait besoin d’être rassurée alors je le ferai volontiers. Je gardais sa main dans la mienne avant de commencer à marcher et en la voyant un peu apeurée, je la prenais contre moi tout en passant ma main sur son épaule. « On ne risque plus rien ici, on est trop visible pour qu’il se passe quelque chose. » Je n’étais pas très convaincu par ce que je disais mais il fallait que j’y crois un minimum pour qu’elle aussi le croit. Il fallait que je la fasse penser à autre chose donc je réfléchissais rapidement pour enfin parler d’un sujet différent. « Tu as bien travaillé ce soir ? » Oui question complètement idiote mais je voulais qu’elle se focalise sur autre chose que sur les bruits inconnus qui nous entourait.

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feat. Eloa     →
Si Elio croyait vraiment aux histoires que les médias relataient, il était peut-être temps que j'y crois, moi aussi. Je n'aimais pas ça, je n'aimais pas cette ambiance glauque qui s'installait en ville. Los Angeles était d'ordinaire festive et joyeuse... Actuellement, ça virait à la psychose. Je le regardais et si habituellement j'aurais grogné de perdre un peu mon indépendance le soir, ce n'était pas pour me déplaire si un tueur en série se baladait vraiment dans la nature. « Je crois que je ne veux plus rentrer seule de toute façon. » Parce que si c'était pour me faire des frayeurs nocturnes, ce n'était pas la peine. Pire, je n'avais pas envie de finir dans un fait divers. J'approuvais ses paroles alors que je ne pouvais que le croire. Ce n'était pas rien de tomber sur un corps sans vie... Je n'osais imaginer ce qu'il avait pu ressentir. « On vit dans un monde de fous. » C'était tout ce que je pouvais dire sur notre monde actuel et si les tarés avaient toujours arpentés nos rues, j'avais la sensation que les années passant, c'était de pire en pire. « J'en doute dans les ruelles comme ça mais peut-être qu'un signalement pourra aider à ce que personne ne se fasse agresser. » C'était tout ce que je voulais au fond. J'avais eu de la chance d'avoir Elio avec moi mais mes collègues ou d'autres inconnues n'avaient pas forcément ma chance et je devais y penser. Il fallait penser collectif parce que l'individualisme n'allait nous mener nul part si ce n'était dans la tombe. « Je n'en doute pas mais je préfère les garder pour moi. » répondis-je en souriant ne souhaitant pas qu'il se batte avec qui que ce soit surtout pas quelqu'un de dangereux ou de fou. « Tu crois qu'un taré avide de sang penserait comme toi ? » Je restais contre lui, avançant au même rythme pour ne pas trainer dans le coin. « Oui, c'était une bonne soirée en pourboires. » Et c'était ce qui faisait le plus gros de mon salaire parce que mon fixe de serveuse n'était pas vraiment suffisant pour que je paie toutes mes factures. Heureusement, depuis quelques mois, je vivais avec mon petit ami -bien que ça n'avait pas été de notre fait-, mes frais étaient donc réduit et je pouvais mieux vivre. Si il refusait que je paie pour le loyer, je faisais quelques courses quand je le pouvais, il était hors de question que je me fasse entretenir. « Et toi ta soirée ? Je veux dire avant de jouer les héros ! » dis-je en souriant, le regardant en coin.

@Elio Camilleri

feat. Eloa     → J’avais hâte qu’ils retrouvent le tueur en série afin de reprendre nos vies comme on le souhaitait. Je détestais voir la peur dans le regard de toutes les femmes mais également chez nous, les hommes. Ce n’était pas agréable de toujours devoir regarder derrière nous, la nuit tombée, et cela ne ressemblait pas à notre ville si chaleureuse en temps normal. Pour le moment il était dans mon devoir de prendre soin de ma petite amie afin qu’elle reste saine et sauve. Je n’avais pas envie de la retrouver à l’hôpital à cause d’un détraqué. « Et ça me va amplement. » dis-je simplement avant de lui déposer un baiser sur son front. Je voulais la rassurer, comme je le pouvais, avec de simples mots mais surtout en étant proches d’elle physiquement. Je n’étais pas très doué dans ce domaine mais depuis que j’étais entré dans sa vie je faisais en sorte de faire des efforts et jusqu’à présent elle ne semblait pas malheureuse de mes actions..autant continuer. « Oui et aussi faire une piqûre de rappel pour toutes ses femmes qui sont seules la nuit. » Noa avait vécu une situation, qui j’espère, ne se reproduira pas..après tout elle avait eu assez peur pour refaire ce genre de bêtises. « Je ne pense pas et j’espère fortement ne pas penser comme eux car je ne leur ressemble pas. » dis-je avant de sourire légèrement. Le jour où je penserai comme un tueur ou un homme violent, alors je me devrais de me poser de sérieuses questions. J’étais tout l’inverse de ce genre de personnes et c’était bien comme ça. On continuait d’avancer sous les lumières de l’allée principale et je la gardais contre moi tout en caressant tendrement son bras pour créer un contact entre nous. Je savais qu’elle aussi avait eu peur et j’espérais arriver à effacer ses craintes avant d’arriver à la voiture. « C’est que tu as tout donné ce soir. J’ai donc loupé ça...» dis-je avant de rire doucement. J’allais régulièrement la voir lors de ses heures de travail et j’adorai la voir ainsi mais malheureusement pour moi je ne pouvais pas y aller à chaque fois. J’avais également mon travail qui me demandait beaucoup de temps mais surtout parce que je voulais lui laisser son indépendance, je n’avais pas envie d’être cet homme qui contrôle tout. Je ne suis pas comme ça même si j’estime qu’elle m’appartient. « Elle se déroulait très bien, j’ai travaillé avant de me rendre compte qu’il était tard et que tu n’étais pas encore à la maison. » dis-je doucement avant de lui voler un tendre baiser. « Mais j’aimerai ne pas jouer le super héro trop souvent. » dis-je doucement avant de sourire.

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feat. Eloa     →
C'était complétement fou de penser qu'en 2020, on ne pouvait même plus se balader le soir sans avoir peur d'y laisser sa vie. Je m'étais toujours sentie en sécurité ici, dans cette ville, dans ce quartier et même dans le bus qui ne passait pas toujours dans les zones les plus fréquentables. Peut-être était-ce du au fait que j'avais grandi dans les quartiers sud... je n'en savais strictement rien mais ce que j'avais ressenti ce soir, face à cet homme, dans cette rue était inédit. J'avais bon espoir que jamais plus ça ne se reproduise et pour cela, il ne fallait pas que je joue l'égoïste. Certes, j'avais envie de rentrer le plus vite possible dans la magnifique villa d'Elio mais avant ça, nous devions aller au commissariat. Ce n'était pas vraiment dans ma nature d'aller voir la police ; toute ma vie, j'avais eu tendance à la fuir et à la détester, surtout après ce qu'ils avaient fait à mon père. Malgré tout, ce soir, il fallait que je dépasse mes rancœurs passées. La vie des autres femmes étaient peut-être liée à ce que j'allais dire aux forces de l'ordre. « Ca fait froid dans le dos. » avouais-je alors que je n'avais que rarement peur. Cela dit, il fallait être dingue pour ne pas flipper quand on savait ce que ce mec faisait aux jeunes femmes qu'il croisait. « Tu n'as rien à voir avec ce malade. » Absolument rien. Parler de ma soirée, avant tout cela me faisait du bien, ça détendait un peu l'atmosphère bizarre qui s'était installée. J'esquissais un léger sourire avant de répondre. « Mais je te rassure, j'ai gardé de l'énergie pour toi. » avouais-je dans un sourire qui en disait long sur mes intentions. Je me donnais beaucoup au travail mais je n'étais plus dans la séduction avec les hommes comme j'avais pu l'être avant Elio ou avec Elio, le soir de notre rencontre. Ce qu'on vivait tous les deux me plaisait trop pour que je joue avec le feu. « J'ai de la chance de t'avoir. » Et c'était peu dire, sans lui, je ne savais pas ce que j'aurais fait après ma mauvaise rencontre. « Ca te va bien mais moi non plus. » grimaçais-je avant de répondre à son baiser. « On va voir la police ? » Et si il me disait que oui, j'espérais que ça ne dure pas des heures, j'avais envie de rentrer au calme, chez nous, loin de toute cette agitation.

@Elio Camilleri