Au même rythme que la musique et puisque la circulation le lui permet, il slalome entre les voitures dépassant de loin la vitesse autorisée. Un sourire s'affiche sur son visage en voyant sa fille se déchaîner sur sa chanson préférée, les cheveux décoiffés à cause du vent qui s'y engouffre. Ça fait longtemps qu'il n'a pas conduit la décapotable et qu'il n'a pas vu sa fille aussi heureuse... La dernière fois c'était lors de son anniversaire.
Soudain, son pied droit appuie brusquement sur le frein, le feu rouge l'arrêtant dans son plaisir de conduire aussi librement. Voyant le regard lourd de sens de sa fille, et l’agacement dans sa voix à peine masqué, il l'ignore totalement. Ce n'est pas tous les jours qu'il se laisse aller à conduire ainsi, et s'il se le permet, c'est parce qu'il a des années de conduite derrière lui. Dans tous les cas, il sait très bien qu'elle proteste parce ce qu'elle ne s'y était pas attendue. Puis Alexis est bien plus prudente que lui : enfin... pour la conduite en tout cas. Jamais il ne lui aurait offert une voiture s'il n'avait pas confiance en elle. Attendant que le feu passe au vert, il fait un signe de tête vers un fastfood :
Ça te dit ?
Quelques minutes après, alors qu'ils attendent leur commande au drive, Alexis baisse un peu la musique pendant qu'il marmonne contre le temps d'attente, tapotant impatiemment le volant :
T'as une idée où on peut se poser pour manger ? Pas question de rester dans la voiture, tu vas m'en foutre partout ! dit-il en prenant son téléphone pour envoyer un rapide SMS à MJ. Ça fait plusieurs jours qu'il n'a pas de nouvelles, et même si ça n'inquiète pas pour autant le quarantenaire, ça le fait extrêmement chier qu'il ne réponde pas. Ses yeux noisette se posent sur le profil de sa fille la regardant étrangement :
C'est quoi ce sourire idiot scotché sur ton visage depuis tout à l'heure ?
Il hausse les sourcils d'un air intrigué, alors qu'ils sont interrompus par l'arrivée de leur commande, qu'il pose directement sur les genoux d'Alexis. Cole reprend la route plus tranquillement oubliant la question qu'il vient de poser.
Finalement, ils finissent par aller dans un petit parc verdoyant du Westside et s'installent sur une table de pique nique située sous un immense chêne.
Alors, raconte moi ta journée ! J'espère qu'elle n'a pas été aussi chiante que la mienne dit-il en s’asseyant sur le banc et en posant ses clefs ainsi que son portable sur la table.
Alexis Wheeler
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Avatar : Millie Bobby Brown Messages : 931 Dollars : 0 Date d'inscription : 08/06/2020 Multicompte(s) : Gabriel&Jamie&Samaël &Tobias&Zane&Ezra&Neal Crédits : tearsflight Débarqué.e à Los Angeles depuis : ma naissance , j'habite : l'appartement de mon père . On me surnomme : Al, Alex , j'ai : 20 ans et je suis né.e le : 24 juillet . Je suis : célibataire et : lesbienne . Aujourd'hui, je suis : étudiante en arts à UCLA et milieu offensif pour l'équipe de la fac, footballeuse presque professionnelle.
Une virée en voiture avec son père, cheveux au vent, c’était vraiment une chouette façon de profiter d’une journée d’été. Al adorait la façon complètement anarchique qu’avait son père de conduire. Il se foutait de la plupart des règles – notamment celles concernant la vitesse – et ça la faisait kiffer ce sentiment de liberté que ça leur donnait, de filer entre les voitures sans se soucier de rien. Malheureusement, elle fut rattrapée par la réalité quand arriva le feu rouge, et elle plissa légèrement les yeux en regardant son père, pas franchement ravie de cet arrêt brusque. Le prix à payer pour éviter un sacré accident, cela dit. Elle, elle faisait toujours attention à scrupuleusement respecter chaque règle, parce qu’elle n’avait pas assez confiance en ses capacités de conductrice et surtout, surtout, parce qu’elle avait vu ce que ça pouvait faire de ne pas les respecter. James était un rappel suffisant. Pourtant, comme dans tous les domaines, elle faisait une confiance complète à son père quand il était derrière le volant. Jamais il ne ferait quelque chose qui pourrait la mettre en danger et elle en avait parfaitement conscience. Elle suivit son regard vers le fast-food qu’il lui désignait et haussa les épaules.
« Go ! »
Al était du genre gourmande, et peu importe ce qu’on lui posait sous les yeux. Elle avait le palet assez fin pour quelqu’un de son âge, mais la graisse et les trucs pas forcément identifiables de ce genre d’endroits lui plaisaient aussi largement. Alors qu’ils attendaient pour commander, son portable vibra et elle le sortit rapidement, souriant face au message d’Aelys qu’elle venait de recevoir. Elle n’arrivait toujours pas à réaliser ce qu’il s’était passé entre elles, ce qui se passait encore. Elle releva cependant la tête en entendant la question de son père, haussant les épaules.
« J’sais pas ! La plage c’est relou y’a trop de vent aujourd’hui on va foutre du sable dans la bouffe. Un parc ? Y’en a un pas trop loin. Sinon on rentre à l’appart ? Comme tu veux, j’m’en branle. »
Ça aussi c’était un sacré avantage. Avec un père comme le sien, pas besoin d’adapter son langage. Il jurait tellement tout le temps que ça faisait partie de leur façon de parler, maintenant. Elle rougit de façon presque imperceptible à sa question et soupira légèrement quand leur commande arriva pour couper ce moment gênant. Ok, elle allait encore plus savourer son foutu burger. Une fois posés dans le parc – choix final de son père – elle s’empressa de commencer à tout sortir pour s’attaquer à la nourriture, son estomac criant famille. Elle haussa les épaules et avala sa première bouchée avant de prendre la parole.
« Baaaah normale. J’sais pas, une journée de vacances quoi. J’suis allée surfer. J’ai cassé les couilles de Robbie par sms. J’ai appelé Ael. J’ai fait des cookies. Et toi, pourquoi c’était si chiant que ça ? »
Quoi ? Sa fille a fait des cookies et il n'a même pas eu l'occasion d'en manger un seul. Elle a surement du tout engloutir avec Aelys : à force leur sang allait finir par se transformer progressivement en glucose. Cole prend la mayo afin d'en mettre dans le carton de son burger.
En parlant de vacances elles ne vont pas durer éternellement. Tu sais ce que tu as envie de faire ? demande t-il d'une voix gutturale, tout en tâchant de ne pas donner un air trop sévère à sa question. Bien qu'il soit plutôt assez ouvert, Cole refuse que sa fille reste sans rien faire durant une année entière. Quand il avait son âge, il avait été au plus bas, tombant dans la consommation d'alcool et de drogues en tous genres : ils en avaient fait des conneries avec MJ et les autres couillons de la bande. C'est vraiment l'une des rares choses où le quarantenaire se montre strict : la drogue, c'est définitivement de la merde, il avait bien eu du mal à en sortir ! Il n'y a qu'à voir MJ qui en consomme encore et pourtant il n'est pas au paroxysme de sa connerie vu qu'il s'efforce à diminuer. Dans tous les cas, son frère n'en a pas forcement besoin pour se retrouver dans des situations improbables et complètement loufoques. Puis sa fille a des meilleures fréquentations que lui à l'époque :
Je t'ai laissé tranquille pour que tu puisses profiter tranquillement de tes journées, mais il va falloir que tu trouves un job si tu ne sais pas quelles études tu as envie de faire.
Il croque dans son hamburger voracement, en faisant un bruit de satisfaction : pour un burger de fastfood il est plutôt succulent :
Je ne suis pas en vacances moidit-il en essuyant sa bouche afin d'enlever un peu de sauce barbecue. J'suis en train de voir pour améliorer la sécurité au Luxury, et mettre des caméras dans les chambres... impossible. Seulement il y a certains clients qui se montrent un peu trop 'entreprenants' et j'ai pas envie que ça parte en couille pour l'un des hôtes. Encore moins que ça arrive à Saskia. dit-il le regard noir en imaginant le pire. Hors de question que ces enfoirés utilisent la violence. Il a déjà eu de la chance de ne pas avoir eu souvent à faire à la police jusqu'à présent.
Heureusement, pour les autres hôtels ça se passe bien. Bref, alors t'as une idée ? Un échange de regards qui rapporte un peu de légèreté, mais qui montre bien le sérieux de leur conversation. Seulement il ne peut s'en empêcher :
Dans quel domaine, ta compétence de chieuse professionnelle, pourrait servir ? taquine t-il en buvant son soda frais la regardant les sourcils haussés.
Alexis Wheeler
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Ah. Question qui fâche. Non, Al n’avait aucune idée de ce qu’elle voulait faire de sa vie. Elle prit une frite, évitant soigneusement de regarder son père dans les yeux alors qu’il continuait de parler. Il ne l’engueulait pas, pas vraiment, mais ça faisait tout comme. Et elle le comprenait, au fond. C’était sa façon à lui de s’inquiéter. Elle n’avait pas d’avenir pour l’instant, absolument aucune idée de ce qu’elle allait faire. Pour s’inscrire à la fac, c’était trop tard. De toute façon, les longues études, c’était pas pour elle. Mais qu’est-ce qui était pour elle, au juste ? Aucune idée. Ses méninges tournaient à vive allure, cherchant réellement quoi dire… Jusqu’à ce que son père lui donne une porte de sortie. Elle releva aussitôt les yeux vers lui, intriguée. Se trouver un job ? Ouais… Ouais, c’était une bonne idée ça. En plus… Elle avait déjà un peu cherché, mais elle n’était pas sûre qu’il soit d’accord, au début. Elle sourit.
« Ben… J’ai p’t’être trouvé un truc. Enfin euh… Deux. Mais… J’savais pas si tu serais d’accord. J’aimerais bien… »
Elle soupira, laissant tomber l’idée de la nourriture pour l’instant. Un peu de sérieux dans sa vie, ça ferait pas de mal.
« J’ai aucune idée de ce que je veux faire plus tard. Fin… Si, j’ai deux trois idées, mais j’suis pas encore sûre. Alors… J’aimerais prendre une année sabbatique, juste pour être certaine. Mais j’voulais pas non plus être un gouffre financier qui sert à rien, donc j’avais déjà un peu commencé à chercher du taff… »
C’était un peu gênant, ce genre de discussion sérieuse avec son paternel. Mais parfois, ça faisait du bien aussi. Leurs vies ne pouvaient pas être tout le temps composées que de rigolade. Elle l’écouta ensuite parler de son boulot. Il ne lui avait jamais rien caché, elle savait le genre de business qu’il tenait, mais ça ne la gênait pas vraiment. Il faisait attention à ses hôtes, les considérait réellement, alors si tout ça était de toute façon basé sur la confiance mutuelle, ça gênait qui ?
« Ouais, je vois. Faut faire gaffe les gens sont tarés parfois, surtout dans des contextes comme ça. »
Elle leva les yeux au ciel pour appuyer son propos tandis qu’elle recommençait à manger, avant de se mettre à réfléchir quand il lui demanda si elle avait une idée de ce qu’elle voulait faire plus tard.
« Mouais, y’a deux-trois trucs qui me tentent bien. Genre euh… La cuisine. Mais j’sais pas, ça sonne pas comme un vrai métier. Et sinon… Pompier. C’est cool comme taff, mais j’sais pas. P’t’être que j’suis pas assez sportive ou… J’en sais rien. »
Au fond, son manque d’idée était aussi lié à un sacré manque de confiance. Depuis que James n’était plus là, elle avait de plus en plus de mal à se faire confiance. Alors cette discussion avec son père était très certainement la bienvenue, au fond. Peut-être que lui, il réussirait à la rassurer ? Elle termina son burger, s’essuya la bouche, puis prit une profonde inspiration.
« Bon… Tant qu’on est dans les révélations, tout ça… Je euh… J’ai une euh… Petite-amie ? »
L'argent n'est pas un problème en soi. Je veux juste que tu gagnes ta vie en étant fière de toi. Peu importe dans quoi tu veux te lancer.
Il y a quelques années, Cole gagnait beaucoup moins d'argent. Ils n'étaient pas pauvres, mais pas riches non plus. L'héritage de son père, Cole l'assume, même si c'est loin d'être satisfaisant de savoir qu'ils vivent dans ces conditions de vie luxueuse. Ce n'est pas grâce à lui tout ça, mais grâce à son père. Un père qui n'était jamais présent pour lui. C'est sûrement pour cette raison qu'il s'obstine à gâter sa fille et à se montrer beaucoup trop laxiste. Alors, il met donc un point d'honneur à ce qu'elle se trouve quelque chose qui la passionne dans sa vie. Les idées de métier qu'elle lui partage ne l'étonnent pas vraiment, ça lui correspond plutôt bien en y réfléchissant :
T'as dix-huit ans Alexis. C'est normal de ne pas savoir avec assurance ce que tu souhaites faire. Avoir des idées, c'est déjà bien.
Il laisse échapper un rire en l'écoutant. Cole s'essuie les mains alors qu'il vient de manger quelques frites, salées et dorées comme il les aime :
Ça ne sonne pas comme un vrai métier ? Trouve-toi un job dans la restauration et tu verras. En passant, compte pas sur moi pour te faire entrer dans les cuisines d'un des hôtels. Je veux que tu te débrouilles toute seule, parce que je suis persuadé que t'en es capable. Et si tu veux vraiment te lancer là-dedans, j'te préviens :
Il lui lance un regard qui se veut sérieux, son index pointé vers elle :
Tu vas devoir me faire à bouffer matin midi soir. Ou peu importe pour qui tu cuisines, mais tu vas t'entraîner. Terminé les fasts-food : déguste bien celui-ci ! Tu veux être Pompier ? Passe dans une caserne et renseigne toi, trouve toi un sport à faire au moins une fois par semaine pour commencer.
Tout ça pour te dire que j'en ai strictement rien à foutre dans quoi tu te lances, je te fais confiance. On verra les études une fois que tu seras certaine.
Il lui lance un dernier regard conciliant, avant de finir son hamburger. Seulement sa fille vient de lui faire une révélation à laquelle il n'est pas du tout préparé.
Hmm. dit-il en essuyant sa bouche alors qu'il avait stoppé tout mouvement, figé face à cette nouvelle. Un silence s'installe, Cole ne s'est absolument pas attendu à ce qu'elle lui dévoile ça :
Qui c'est, que je l'étripe ? finit-il par plaisanter, plus ou moins. Le ton de sa voix est calme mais les mots montrent qu'il n'a pas vraiment envie de partager sa fille. Néanmoins, il lui sourit : cette personne doit être vraiment importante aux yeux d'Alexis pour pour qu'elle lui en parle.
Alexis Wheeler
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Un immense sourire s’étala sur ses lèvres. Typiquement le genre de trucs qui faisaient qu’elle aimait son père à un point infini. Il avait sa façon de faire, sa façon de dire les choses, mais il était franchement le meilleur père au monde. Bien sûr qu’elle aussi elle voulait être fière d’elle, fière de gagner sa vie. Mais pour l’instant, c’était vraiment pas gagné. Elle luit fit part de son idée de prendre une année sabbatique et fut plutôt rassurée de sa réaction. Au moins, il lui criait pas dessus. Bon, en même temps, il le faisait jamais, ça. Mais quand même, c’était plutôt pas mal !
« Ouais, c’est déjà bien, mais la plupart des gens de mon âge savent pile ce qu’ils veulent faire, et ils ont pas besoin de mille ans pour se décider. J’ai l’impression d’être à la ramasser et ça craint. »
Ce qu’elle avait sous les yeux ne lui semblait soudain plus très appétissant, son estomac se serrait et se desserrait sans arrêt, le stress était monté d’un seul coup, sans prévenir. Finalement, elle se lança dans une liste des idées qu’elle avait, qui lui paraissaient très peu réalisables, et fronça un peu les sourcils en voyant son père rire. Eh, il se foutait de sa gueule, là ? Vraiment pas cool. Il se lança alors dans un speech plutôt long, qui fit disparaître l’espèce de pierre qui s’était établie dans son ventre sous l’effet du stress. Il était con, parfois. Mais c’était grâce à sa connerie qu’il arrivait toujours à la faire sourire. Loin de l’image du père parfait avec un joli boulot et une petite clôture blanche autour de la maison. Pourtant, à ses yeux, y’avait pas plus parfait comme père.
« J’veux me débrouiller toute seule aussi. J’veux pas réussir parce que je suis ta fille, j’veux réussir parce que j’ai ce qu’il faut. Et pour la cuisine, sois honnête…. C’est déjà ce qu’il se passe, hein ! T’es incapable de faire cuire des pâtes, c’est moi qui te nourris depuis des années. »
Elle haussa un sourcil et lança un regard de défi à son paternel, avant de retrouver son air sérieux.
« Merci, papa. »
La nouvelle suivante n’eut pas tout à fait le même effet, et Al s’apprêta à se lever pour taper dans le dos de son père au cas où il s’étoufferait avec sa nourriture. Heureusement pour elle, elle n’eut pas besoin de le faire, puisqu’il reprit la parole tout seul comme un grand, quoique légèrement agacé si elle en croyait la petite lueur dans ses yeux. Son père savait depuis un moment qu’elle préférait les filles, donc l’idée avait eu le temps de faire son chemin dans sa tête. Par contre, il n’avait pas l’air tout à fait prêt à ce qu’elle se retrouve dans une vraie relation sérieuse. Elle rit en entendant sa question et secoua la tête.
« J’pense pas que tu veuilles l’étriper. Anna t’en voudrait si tu faisais du mal à sa fille. »
Une immense rougeur s’étala sur ses joues et elle baissa les yeux une seconde avant de les lever à nouveau pour planter son regard dans celui de son père. Bon. Ben plus qu’à attendre qu’il réagisse, en espérant réellement qu’il n’allait pas se transformer en papa-psycho qui refuse que sa fille voit quelqu’un.
Depuis quand on en a quelque chose à foutre de ce que les autres de ton âge veulent faire ? Qui te dit qu'ils ne sont pas en train d'idéaliser leur soi disant métier de rêve et ne vont se ramasser comme une merde et qu'ils auront des regrets plus tard. Prends-toi une année, découvre, expérimente, voyage si tu en as besoin. C'est comme ça que tu vas découvrir ce que tu as vraiment envie de faire. Certainement pas en choisissant des études au hasard et en restant le cul sur une chaise à écouter des cours qui ne t'intéressent pas.
Il continue son discours sur les différents métiers énumérés par Alexis. C'est vrai qu'il n'a jamais été un père modèle et que sa fille a du se montrer autonome bien plus vite que les autres adolescentes de son âge. Mais pour une fois, Cole ne relève pas la pique et garde son sérieux, occultant la lueur de défi dans le regard de sa fille :
Tu veux vraiment que je sois honnête avec toi ? Tu as toutes les qualités pour devenir un véritable chef étoilé. Lorsqu'elle le remercie, un grognement se fit entendre : ..De rien
C'est son rôle après tout. Il termine de manger ses frites avant qu'elle lui annonce une autre nouvelle. Comment ça il va devoir partager sa fille avec une inconnue ? Ses sourcils se froncent en lui posant la question fatidique, mais quand il comprend qu'il s'agit d'Aelys, plusieurs pensées fusent.
Il reste con pendant plusieurs secondes avant de se lever et kidnappe sa fille par les jambes. Le quarantenaire la dépose sur l'une de ses épaules : On va faire nos valises : on déménage en Australie dit-il en plaisantant, même si on ne peut le deviner dans l'intonation de sa voix qui se veut toujours aussi rugueuse et sérieuse. Alexis y est habituée après tout, même s'il doit la maintenir sur son épaule puisqu'elle commence à se débattre : Eh. Te plains pas. Tu vas pouvoir surfer là-bas.
Il finit par la lâcher avant de se mettre à rire avec elle, mais les traits de son visage finissent par se renforcer.
T'es sûre de toi ? demande t-il en hésitant quelques secondes réfléchissant quant à la suite de ses propos : Ce que je vais te dire ne va peut-être pas te plaire. Mais tu as perdu James. Ensuite Robbie. Même si maintenant, vous vous êtes retrouvés... Tu te souviens dans quel état tu étais ? demande t-il une lueur d'inquiétude dans le regard
Aelys et toi, vous avez un lien unique. Ce que tu viens de m'annoncer ne m'étonne qu'à moitié. Je pense que tu as conscience de toutes les conséquences que ce choix peux engendrer, les positives, comme les négatives. Si tu as déjà réfléchi à tout ça et que c'est ok pour toi, il laisse sa phrase en suspend, regardant le profil de sa fille qui a détourné un instant le regard, ne pouvant ainsi pas déceler ce à quoi elle peut bien penser :
Alors, c'est ok pour moi aussi finit-il par dire d'une voix apaisante. Le quarantenaire vient prendre la main de sa fille qu'il sert dans la sienne, pour lui faire comprendre que tout ce qu'il souhaite dans le fond, c'est qu'elle soit heureuse. Même s'il ne se force pas à sourire, il est plus que sincère. Son visage reste impassible. Non pas parce qu'il n'aime pas l'idée qu'Aelys et sa fille forme un couple : bien au contraire. Aelys est superbe. Cole est plus que ravi qu'elles se soient trouver l'une et l'autre. C'est juste parce que sa fille grandit bien trop vite à son goût. Il est ému de voir comment et à quel point elle a évolué jusqu'à présent. Cependant, ça fait pas mal de changements à digérer pour le père qu'il est.
Seulement si tu me laisses la torturer un peu finit-il par plaisanter en voyant la rougeur sur les joues de sa fille. Il lui fait un clin d'œil avant de retourner auprès de la table afin de récupérer ses clefs et son téléphone et de jeter le reste à la poubelle.
Alexis Wheeler
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Bon, pour le coup, elle ne pouvait pas nier qu’elle avait le soutien total de son père. En même temps, il avait totalement raison… Beaucoup de gens qui entamaient des études se retrouvaient sans travail ou à regretter d’avoir choisi telle ou telle voie. Ouais, peut-être qu’au fond elle faisait le bon choix en se donnant une année supplémentaire. Elle se sentit rougir en entendant que selon lui, elle ferait un excellent chef, et elle secoua légèrement la tête. Elle était touchée, mais hors de question qu’elle s’attarde sur un millier de sentiments et encore moins qu’elle en parle. C’était pas comme ça que ça fonctionnait chez les Wheeler. Bien rapidement, l’ambiance changea du tout au tout et Alexis se retrouva propulsée sur l’épaule de son père, bougeant ses jambes pour tenter de lui faire lâcher prise, comme quand elle avait 4 ans. Elle éclata de rire en l’entendant dire qu’ils allaient déménager, sachant très bien qu’il s’agissait d’une plaisanterie. Elle protestait donc plus pour la forme qu’autre chose.
« J’suis pas contre aller en Australie hein, mais juste pour des vacances, après on rentre ici ! »
Elle retrouva avec plaisir le plancher des vaches et rit quelques instants avec son père, avant de froncer les sourcils face à son air sérieux. Elle l’écouta et baissa les yeux, tous ses propres doutes lui revenant en pleine face alors qu’il parlait. La seule chose dont elle était sûre, c’était qu’elle n’était sûre de rien. Et le fait que son père lui pose les questions qu’elle s’était posées pendant des heures la faisait paniquer. Elle le laissa prendre sa main, mais décida que ce n’était pas assez, et se glissa entre ses bras pour lui répondre.
« J’ai pensé à tout ça. Ça fait un moment qu’on se tourne autour, elle et moi. Et je voulais pas qu’il se passe un truc, parce que j’avais trop peur de la perdre. Sauf que ça me faisait encore plus de mal de savoir que c’était possible, qu’elle aussi elle voulait ça, mais que je mettais un putain de frein pour rien du tout… Alors j’me suis dit qu’il valait peut-être mieux tenter, quitte à ce que ça se termine mal, plutôt que de regretter toute ma vie. »
Aux yeux de n’importe qui, ça paraissait certainement étrange qu’elle se confie ainsi à son père. Pour elle, c’était la chose la plus naturelle du monde. Il avait toujours été là pour elle, lui avait toujours dit qu’elle pouvait lui parler de tout, et elle ne lui cachait absolument rien. C’était comme ça qu’ils fonctionnait, et ce n’était pas prêt de changer. Elle s’écarta finalement de lui et rit à nouveau en entendant sa dernière pique, secouant la tête.
« Hors de question que tu la tortures. T’façon elle est habituée à tes conneries, depuis le temps. »
Elle aida à jeter les emballages puis ils marchèrent tous les deux jusqu’à la voiture. Une fois assise, elle se remit à sourire et se tourna vers son père.
« C’était cool. Ça faisait longtemps qu’on n’avait pas parlé comme ça… Ça m’fait plaisir. »
Sa fille vient se blottir contre lui. Mal à l'aise avec ce genre de démonstration affective sans qu'aucune pointe de taquinerie ne sorte pour le cacher, il s'efforce de passer son bras dans le dos d'Alexis afin de la serrer contre lui sans dire un mot l'écoutant simplement :
Alors retire le frein et fonce l'encourage t-il d'une voix sérieuse. Sa fille doit savoir mieux que lui quelle est la meilleure décision à prendre. Puis la voir parler d'Aelys de cette façon ne lui donne aucun doute quant aux sentiments qu'elle éprouve pour la gamine.
On n'est jamais assez habitué à mes conneries Alexis, mais t'as raison depuis le temps, faudrait que j'innove de nouvelles méthodes avec Aelys lance t-il amusé alors qu'ils s'avancent tranquillement dans la rue.
Maintenant installés dans la voiture, Cole observe sa fille en silence lorsqu’elle se détourne pour attraper sa ceinture afin de s'attacher.
Moi aussi.
Pas besoin de dire plus de mots, pour qu'elle comprenne le message.
Seulement ce soir, c'est elle qui s'est livrée à lui. Sa fille lui fait assez confiance pour lui parler de sa vie privée alors... c'est sans doute un bon moment pour qu'il se confie, lui aussi. Comment lui annoncer qu'il a fait la connaissance d'un homme et que cette rencontre l'a marqué plus qu'il ne l'aurait voulu ? Autant faire comme pour retirer un sparadrap : sans détour et sans hésiter.
Hm
Plus facile à dire qu'à faire : avant, il lui faut une cigarette et son briquet. Il fulmine fortement contre ce dernier qu'il fait aller plusieurs fois afin de pouvoir allumer sa clope. Ce n'est déjà pas évident pour lui de se l'avouer, alors de le prononcer à haute voix devant sa fille est plus compliqué que prévu. Ou peut-être qu'il se voile la face et que c'est juste encore difficile pour lui. Il expire la fumée et souffle un bon coup comme pour se donner du courage. Son bras reposant sur le volant afin de maintenir la cigarette en l’air, ses yeux restent dans le vague :
Tant qu'on est dans les confidences..
Sa fille va sans doute le prendre pour un sombre idiot de galérer autant pour lui dévoiler une chose qui devrait être simple à dire. À sa place, Cole penserait la même chose et aurait sans doute sauté sur l'occasion de façon bourrue pour l'emmerder. Sauf qu'ils ne sont pas de la même génération. Son père n'aurait jamais accepté ça, et même s'il a le tempérament pour envoyer chier les autres lorsque ça lui chante, Cole a grandi dans l'optique qu'un homme doit être avec une femme. Alors se laisser aller à être soi même à son âge, c'est compliqué :
Ça fait un moment que je le sais. Mais une rencontre m'a fait prendre conscience qu'il fallait que j'accepte ça plus ouvertement. Disons que j'apprécie les hommes aussi. Je t'arrête tout de suite s'empresse t-il d'ajouter avant qu'elle réagisse face à cette annonce : je ne vois plus cette personne. Ça n'était pas sérieux.
C'est dit, même si la dernière phrase est plus ou moins un mensonge. Le quarantenaire essaye au maximum de garder le visage neutre de toute expression lorsqu'il repense à cette fameuse rencontre. Oliver n'a été que de passage dans sa vie, mais au moins, il lui a prouvé que se sentir bien avec quelqu'un : c'est encore possible pour lui. Depuis son divorce, c'est bien la première fois qu'il pense ça sincèrement.
Tout ça pour te dire deux choses. Je suis peut-être prêt à rencontrer quelqu'un sérieusement. Il tire une nouvelle fois sur la tige nocive et ouvre la fenêtre de la voiture afin de retirer les cendres qui menacent de tomber sur son jean : et cette personne peut autant être une femme qu'un homme.
Soulagé, il jette par la fenêtre la clope à moitié consommée et démarre la voiture après s'être à son tour attaché. Assumer devant Alexis est une chose, mais l'accepter entièrement va encore rester compliqué : il lui faut encore du temps pour ça :
Bon. Tu as envie de faire quoi ? Demande t-il d'une voix rauque, comme si la conversation n'avait pas eu lieu. Ses prunelles sombres s'attardent sur l'heure avant d'ajouter : Il est encore tôt. Je t'aurais bien proposé de me débarrasser de toi chez Aelys pour avoir la paix, mais ce n'est pas une option.
Traduction "j'ai envie de passer le reste de la soirée avec toi ma fille." La communication à la Wheeler, c'est tout un art.
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Ven 6 Nov - 19:28
