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 IV (change the colours) Bentomas

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Tomas Vacaresco
The Winter Puppy ★
The Winter Puppy ★
Tomas Vacaresco
#  IV (change the colours) Bentomas EmptyVen 25 Juin - 4:00
change the colours
BenTomas

« Nothin' feels better than this
Nothin' feels better, no, no
We don't got to hide
This is what you like, I admit
Nothin' feels better than this  »
Tomas avait quasiment terminé son déménagement, à vrai dire, il ne restait que du fignolage. Pour l’instant, ça ressemblait un peu trop à un magazine, mais peu à peu sa maison devient son petit nid. Il n’y était pas énormément en ce moment, il avait repris les castings et ses devoirs professionnel, mais ça lui faisait du bien. Il se retrouvait enfin complètement. L’équilibre était revenu, Tomas, aussi. L’ouragan avait définitivement quitter le ciel pour ne laisser que le bleu du ciel. Mais aujourd’hui, il était à la maison pour la journée, donc il en profita pour vider les cartons qui restaient. C’était ce qui avait pu être sauvé de son appartement, à vrai dire. Même s’il n’avait absolument pas mal vécu la chose, son appartement avait quand même, énormément de souvenir à l’intérieur. Donc, il avait reculé ce moment mais il fallait bien finir par le faire. Il avait posé le gros carton sur le sol après avoir poussé la table basse avec un film un peu con en fond. Autant c’était un cinéphile, autant il avait des plaisirs coupables et son cœur battait aussi pour les films pour ado des années 90 et quoi de mieux que mean girls ?

Et pour l’instant, le carton était toujours fermé, il le fixait sans vraiment se décider à l’ouvrir. Il ne savait pas vraiment ce qu’il y avait dedans, c’étaient les entrepreneurs qui récupéraient les lieux qui lui ont gentiment rassemblé. Donc il ne savait pas trop à quoi s’attendre. Mais finalement, il prit une plus grande inspiration. Et voilà la boîte de pandore ouverte. Au final, ce n’était pas grand-chose, beaucoup de livre surtout. Certaines premières éditions, encore en très bon état, on pouvait dire qu’il était chanceux et très heureux de les récupérer. Des babioles qui allaient certainement finir à la poubelle, puisque remplacés depuis. Puis sa main se posa sur… ce qui semblait être une poêle. Ce qui est un objet plutôt banal, mais… Pas pour Tomas. Il poussa ce qui se trouvait encore au-dessus et s’attrapa lui-même à sourire bêtement. Il inspira doucement, posa l’objet et se leva d’un coup appelant le toutou, lui indiquant qu’ils allaient faire une promenade.

Se changeant rapidement pour quitter son pyjama, mettant une chemise, surement un peu trop transparente mais il n’y prêta absolument aucune attention, un jean et la première paire de chaussure qu’il lui vint sous la main. Il attrapa ensuite la laisse, ne prit même pas le temps d’éteindre la télé, il partit bien vite de la maison. Il prit la voiture et alla à une adresse bien précise qu’il avait réussi à se procurer on ne sait comment, mais il l’avait.

C’était ce qui se traduisait d’un coup de tête, un déclic, même. Ce qu’il n’arrivait pas depuis des mois, semblait soudainement possible. On pourrait se dire qu’il délirait, que regarder une poêle et avoir ce déclic ne faisait absolument aucun sens. Mais ce n’était pas l’objet en lui-même. Ça allait au-delà de ça, bien au-delà. C’était surtout les souvenirs qui étaient rattaché. Et il y en avait… beaucoup. Ceux qui connaissent Tomas savent qu’il est un véritable cordon bleu mais surtout qu’il adore cuisiner pour les autres. Et il cuisinait, surtout, énormément pour une personne en particulier. Et revoir cette poêle, lui rappelait les nombreuses fois où il a exprimé un rire à cause de lui, la fois où il a essayé de lui apprendre à cuisiner, les nombreuses fois où il a essayé de le détourner de sa cuisine. Des moments qu’il n’aurait échangés pour rien au moins. Des petits moments, minuscules dans une vie mais qui rendent les journées qu’un peu plus meilleure.

Et avec l’ouragan, la douleur était enfin passé. Même s’il ne lui avait pas complètement pardonné, il lui manquait. Et s’il ne pouvait pas juste passer à autre chose sans lui, alors il devait le faire avec lui. Parce qu’il avait besoin de lui, qu’il ne le veuille ou non. Il ne pouvait pas denier ses sentiments, encore et encore. Et surtout, Tomas ne voulait plus se rendre malade, il ne le supportait simplement plus.

Arrivant donc non loin de son adresse, il se gara là où il put, puis accompagné de son fidèle golden retriever, il marcha donc à pas décider vers la nouvelle villa de Benjamin qu’il découvrait. Il mit une ou deux minutes avant d’appuyer sur l’interphone, il était décidé mais la boule au ventre était quand même là. Si ça se trouve, il n’était même pas là et tout ça allait partir simplement en fumé, parce qu’il ne savait pas s’il aurait ce soudain courage le lendemain. Nerveux, il finit par appuyer et caressait la tête de son chien plus pour se rassurer qu’autre chose. Quelques secondes, ou minute plus tard, il n’aurait su dire, il entendit sa voix à travers le micro.  Il se pinça nerveusement la lèvre et prit la parole. « C’est… Tomas. » qu’il fit dans un premier temps mais reprenant assez vite, assez nerveux. « Vraiment Tomas et pas Isaac, je… est ce que tu veux venir promener Rogers avec moi ? Enfin, je te force à rien… Avec tout ce qui s’est passé… » qu’il commence à dire, est ce qu’on a dit qu’il était nerveux ? Après tout, c’est de Tomas qu’on parle. « Je comprendrais si tu ne veux plus entendre parler de moi…Enfin, voilà… Dis moi si tu as envie, sinon, je ne t’embêterais plus… » qu’il finit par se stopper ensuite, il pourrait faire un monologue s’il se laissait faire à tenter de trouver x justification ou raison à Ben de ne pas vouloir lui parler.
(c) DΛNDELION
Benjamin Patterson
Sugar Daddy
Sugar Daddy
Benjamin Patterson
#  IV (change the colours) Bentomas EmptyVen 25 Juin - 13:17
L’été qui arrive et s’installe avec ses gros sabots et ses fortes chaleurs, c’est l’occasion pour Benjamin de profiter de la piscine de sa toute nouvelle villa, condition sine qua non à l’achat de celle-ci. Il ne niera pour autant pas avoir eu un instant d’appréhension en approchant de l’eau limpide, les images de cette nuit d’horreur se superposant trop facilement dans son esprit avec celles de cette surface clapotant doucement sous la légère brise à peine perceptible qui ne parvient pas à totalement rafraîchir l’air. Ce n’est d’ailleurs pas pour rien qu’il s’est décidé à aller piquer une tête à un moment où Naleya a été obligée de s’absenter ; il ne lui imposera certainement pas de s’en approcher et ne l’évoque même pas en sa présence. Heureusement, le terrain est assez grand pour qu’elle puisse profiter du jardin sans avoir à ne serait-ce que la voir. Et Benjamin a lui-même dû se faire un peu violence pour se décider à aller profiter enfin de cette eau fraîche qui lui tend les bras. Mais quand il en ressort, près d’une heure plus tard, il ne regrette pas une seconde cette petite pause aquatique. Et il se sent bien, Benjamin. Calme, même si l’inquiétude pour Naleya ne le quitte plus jamais vraiment. Apaisé, alors qu’il fait un détour par la cuisine pour récupérer un grand verre de jus fraîchement pressé. Plus serein, alors qu’il retourne vers l’intérieur de sa villa, en maillot de bain, une serviette jetée en travers de ses épaules, bien décidé à aller se poser sur son fauteuil préféré pour se remettre de ces efforts physiques précédents. Tout n’est pas parfait encore, bien sûr, mais il a appris à se reconstruire, Benjamin. Il a arrêté de combler le vide de sa vie, celui qu’il a lui-même creuser dans son cœur par de l’alcool, sevré de force alors que Naleya l’accueillait chez elle après la destruction de sa précédente villa lors du tremblement de terre. Il a appris à vivre sans lui, même si ça fait mal, mais après tout, il a été l’artisan de son propre malheur. Il a même appris à ne plus espérer à chaque heure, à chaque seconde. A ne plus attendre un signe de vie de lui à chaque appel, à chaque notification sur son téléphone. Cela ne veut pas dire qu’il ne pense plus à Tomas, bien loin de là, il y pense chaque jour. Mais simplement qu’il a compris qu’il devrait désormais avancer sans lui. Soit.

Un clignement de paupières, une gorgée de ce jus trop frais, et Benjamin chasse ce sentiment doux-amer qui s’empare de lui à chaque fois où presque qu’il pense au jeune homme. Les regrets sont bien inutiles désormais. Il doit juste aller de l’avant. Et il compte bien s’installer pour simplement écouter un peu de musique quand c’est un tout autre bruit qui vient rompre le silence qui régnait jusqu’alors dans la villa. D’abord surprit, l’homme se reprend vite et lance à la cantonade : « J'y vais ! » Il ne sait pas où sont exactement Pam et Tomy, les deux personnes qu’il emploi à plein temps pour s’occuper des lieux, mais il n'a aucune raison de leur laisser faire ça alors qu’il est juste à côté de l’entrée. Se détournant de son but initial, Benjamin enclenche l’interphone sans activé la caméra, encore trop peu familier du nouveau matériel installé. « Résidence Patterson, bonjour ! » qu’il salue avec un sourire dans la voix du rôle qu’il se donne à lui-même. Sourire qui tombe en même temps que ses doigts se crispent sur le verre entre ses doigts alors qu’il le reconnaît. Tomas. Tomas est là. Pas Isaac, pas cette fois, et si il y a bien eu une seconde d’appréhension en souvenir de cette visite nocturne et du coup reçu – et mérité – Benjamin ne remet même pas en doute une seule seconde le fait que ce soit bien lui. Quel intérêt aurait le jumeau de Tomas de revenir chez lui en usurpant son identité ? Il a déjà réglé ses comptes avec l’acteur plus âgé et, s’il avait dû intervenir de nouveau, il l’aurait probablement fait bien plus tôt, pas alors que lui et Tomas ne se sont plus parlé depuis près de deux mois. Mais c’est lui. C’est bien lui. Et Benjamin n’en revient pas, juste pas. Dire qu’il ne s’y attendait pas serait un euphémisme bien loin de là réalité. Il avait fini par arrêter d’attendre, par cesser d’espérer. Mais Tomas est là. Et si Benjamin est bien incapable de répondre immédiatement, il entend, il écoute pourtant chaque mot, avec l’impression qu’un sens caché lui échappe. C’est Tomas  Tomas qui lui propose d’aller… promener Rogers ? Pas de parler, pas de se voir, même si quelque part ce qu’il lui propose englobe un peu tout ça, mais oui, bien de promener son chien. Et cette proposition rend la situation d’autant plus saugrenue, si délicieusement absurde que Benjamin laisse passer quelques secondes de silence après que Tomas ait terminé. Juste quelques secondes. Juste ce qu’il faut avant qu’il ne se reprenne, que sa voix précipitée ne bafouille presque dans son empressement à lui répondre : « Bien sûr, bien sûr que je veux je… donne moi une minute et je suis à toi, d’accord ? Juste une minute je… j’arrive. Attend moi. Attend moi. » Et sans lui-même attendre de réponse, Benjamin coupe l’interphone pour se précipiter vers sa chambre. Il n'a peut être jamais couru aussi vite ni jamais regretté que sa chambre soit aussi loin de l’entrée. Et il prend tout juste le temps de déposer sur sa table de nuit le verre qui, rendu humide par la condensation, lui échappé presque des doigts, de jeter sa serviette sur son lit et d’enfiler pantalon de lin et teeshirt blanc avant de repartir dans l’autre sens. Il est toujours en train de courir quand il passe la porte d’entrée et remonte l’allée menant au portail du domaine dont il est désormais propriétaire. Il ne ralentit qu’en approchant sans parvenir à totalement reprendre son souffle, passant une main dans ses cheveux et ébouriffant par la même encore un peu plus ses cheveux encore humide de son bain précédent. Et puis enfin, il ouvre le portail. Et Tomas est devant lui.

Il y a cet instant de flottement, encore, semblable à celui qui a suivi la demande du plus jeune quand Benjamin n’écoutait encore sa voix que dans l’interphone. Un instant de flottement pendant lequel Benjamin a le réflexe de vouloir le prendre dans ses bras, réflexe qu’il retient aussitôt en espérant que ce mouvement avorté ne se remarque pas. Et il est sans voix, Benjamin. Sans voix de le voir devant lui, lui qui pensait que ce moment n’arriverait plus jamais. Sans voix alors que sa gorge s’est nouée, créant une boule qui le rend incapable de prononcer un mot, presque de respirer, comme si c’était son cœur qui venait de se loger là dans un trop plein d’émotion. Sans voix alors que ses yeux un peu trop brillant viennent détailler son visage, tentant d’en retenir chaque trait, avant de presque malgré lui descendre sur ce corps dont il a presque oublié la perfection et.. et god. La chemise de Tomas est presque transparente, ne laissant que peu de place à l’imagination ou aux souvenirs alors que le regard de Benjamin est tenté de venir détailler chaque parcelle de son torse. Et c’est une main presque fébrile qu’il vient glisser dans sa pochette pour tenter de se donner une contenance alors qu’il remonte aussitôt les yeux, son visage chauffant un peu trop pour passer inaperçu. « Tu es… » beau. Magnifique. Splendide. « Là. » Les qualificatifs restent coincés alors que Benjamin n’est vraiment pas sûr que Tomas l’autorise à en utiliser un seul de ceux qu’il voudrait pourtant hurler au monde entier. Et il est trop déstabilisé, Benjamin, alors que le plus jeune vient totalement de le prendre de court, pour prendre le risque de ne pas marcher sur des œufs. Il s’est trop trompé, déjà. Il a trop fait de mal. Et il ne voudrait surtout pas présupposé de la raison de la venue du plus jeune. Même s’il a juste envie de le serrer dans ses bras. De tenter de réparer un peu tout ce qu’il a si soigneusement briser…

« On fait une balade avec Rogers ? Je te suis, ça me permettra de découvrir un peu les environs, je ne connais pas bien les lieux, je ne suis pas là depuis très longtemps. D’ailleurs, comment as-tu eu cette adresse ? » Et c’est comme si les vannes étaient de nouveau ouvertes, les mots qui jusqu’alors refusaient de sortir semblent presque se bousculer désormais entre ses lèvres. Il s’empresse d’ailleurs d’ajouter en se rendant compte de la possible brusquerie de sa question : « Tu es toujours le bienvenu, bien sûr, et tu le seras toujours, quoi qu’il arrive. Mais je dois m’assurer que ma sécurité n’est pas compromise. » Un sourire en coin, presque assorti d’un clin d’œil, avant de jeter un regard alentour en surjouant un instant de méfiance. Sa nouvelle adresse n'a pas encore fuitée auprès de la presse et il espère que cela restera comme ça le plus longtemps possible. Mais il est quand même curieux de savoir comment Tomas est venu jusqu’ici. Même si le simple fait qu’il ait pris la peine de trouver un moyen d’avoir son adresse lui réchauffe déjà instantanément le cœur.
Tomas Vacaresco
The Winter Puppy ★
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Tomas Vacaresco
#  IV (change the colours) Bentomas EmptyDim 18 Juil - 0:25
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« Nothin' feels better than this
Nothin' feels better, no, no
We don't got to hide
This is what you like, I admit
Nothin' feels better than this  »
C’est l’aboiement de son chien en entendant la voix de Benjamin au bout de l’interphone qui amplifie d’un coup le rebond produit par les ventricules de son cœur. Parce qu’il y avait jusque là toujours l’appréhension. Et s’il n’était pas là ? Et s’il refusait simplement de l’écouter, que c’était trop tard, qu’il ne souhaitait plus rien savoir de lui, qu’il avait finalement abandonner. Il aurait pu, largement. Plus d’un aurait abandonné face à l’ardeur des refus du garçon au cœur brisé. Mais encore une fois, ce n’était que le peu de confiance en lui qui ne faisait que le plonger encore dans une illusion. Parce qu’il avait bien répondu, c’était bien sa voix, il la reconnaîtrait d’entre toutes. Cette voix si particulière, ce timbre qui sonne si doux à ses oreilles. Mais il aurait pu aussi le rejeter mais ce n’était pas le cas. Il voulait bien le voir, lui parler. De quoi arracher un sourire et un soupire de soulagement, même si un stresse certain envahissait son bas ventre, qui tordait ses entrailles. Et puis, il y a l’attente qui lui semble interminable. Alors il tente de s’occuper l’esprit, il s’accroupit devant son chien, le caresse, lui fait des papouilles. Ses mains voyageant dans ce pelage légèrement doré, appréciant la douceur de ceux-ci. Une affection qui n’existait qu’entre un maître et son chien. Et voilà qu’il l’entend arriver et s’interrompt d’un coup, relève la tête et le voit. Il est là. Il se relève alors. Sur le coup, il ne sait pas quoi faire. Il ne savait plus ce qu’il devait faire face à lui. Tant de choses se sont passé, tant de mots ont été prononcés. Et alors qu’il avait tenter de le détester, alors même qu’il avait à peine essayer de l’oublier, c’en était jamais le cas. L’homme s’était emparé de son cœur et jamais il n’a pu le récupérer.  

Il reste un peu con, Tomas, sur le coup. Il aimerait pouvoir lui montrer que ça allait, que tout irait mieux. Mais Benjamin n’y pouvait rien, s’il n’osait à peine l’approcher, ce n’était que les conséquences d’un rejet. Même s’il avait été justifié, Tomas lui avait bien fait comprendre jusque-là. Et il le remarque, le mouvement avorté. En réalité, il n’avait même pas besoin de l’avoir vu. Il savait, il le connaissait par cœur. Maintenant que le voile de l’incertitude était tombé, il la voyait la vérité qui avait toujours été là. Alors Tomas lui sourit doucement et il y va de lui-même, dans ses bras. La chaleur de son corps, la façon bien à lui de l’y serrer, ça lui manquait énormément. Se sentir en sécurité dans ses bras, comme dans un nuage de coton que seul lui savait faire. Mais l’étreinte n’est pas longue. Sa main se perd timidement sur son bras, parcourant sa longueur pour effleurer sa main sans jamais vraiment oser l’attraper.

« Oui, on pourra discuter comme ça… » qu’il lui répond alors, le brun le regard et ris à la suite. Il le retrouvait bien et il ne pouvait pas s’empêcher de sourire. « J’ai mes sources. Tu savais que la CIA enregistre quand tu chantes sous la douche ? » qu’il plaisante alors. Mais il retrouve bien vite son sérieux toujours dans un doux sourire. « J’ai demandé à Elliot, il a dû demandé à Terry. » qu’il finit donc par lui indiquer. Et sa main qui jusque là était hésitante, fini par attraper sa main et il engagea alors la marche. Appelant son chien à les suivre. Son regard voyageait entre Ben et le paysage. C’était un chouette endroit, un peu isolé. Tomas lui, avait choisi un quartier un peu plus vivant, il n’aimait pas quand c’était trop calme. Il était habitué à son studio au centre de Los Angeles, donc le boucan, c’était un bruit de fond un peu trop habituel pour lui. C’était presque perturbant de ne plus entendre les sirènes de pompier et de police n’importe quand dans la journée.

« C’est joli ici, mais ton ancien manoir va me manquer. » qu’il dit alors, continuant d’observer le paysage. A croire que parler de tout et rien l’aidait à fuir le sujet principal. Mais ils allaient bien devoir le faire, s’il voulait pouvoir régler enfin les choses. Parce qu’il ne pouvait pas l’oublier, ni passer à autre chose, donc, il ne restait que ça. Sa main finit par lâcher celle du plus vieux, et il se tourne un peu vers Ben, trouvant un peu de courage. « Ben… on doit parler. » qu’il souffle alors, tout en le regardant de manière un peu moins douce. « Je suis désolé pour ce que j’ai fait, les magazines et le reste. J’étais en colère et je l’ai laissé me contrôler. Je me… J’avais une vision tellement embrouillée que j’ai voulu détruire ce que j’étais. Je me suis totalement perdue et j’ai blessé tout le monde au passage. » il prend une pause, fuit le regard quelques secondes mais bien vite ses yeux bleus retrouvent le regard de celui qui lui fait tant battre son cœur. « Mais tu m’as fait énormément de mal, Ben… Je pensais ne jamais pouvoir te regarder à nouveau en face. Mais je n’arrive pas à t’oublier. Parce que j’ai jamais aimé quelqu’un comme je t’aime toi… » qu’il avoue alors, à nouveau. Son cœur battait si fort dans sa poitrine qu’il avait l’impression qu’il essayait de se frayer un chemin vers la sortie. « Je ne veux pas que tu t’excuses, parce que l’a déjà trop fait, mais je t’aime et tu me manques, je veux juste pouvoir te retrouver. Alors je veux juste que tu me promettes d’avoir confiance en moi et de toujours tout me dire, tes peurs, tes angoisses… » qu’il exprime. « Bien sûr, si ce n’est pas réciproque, je… comprendrais. Mais ça aussi, tu dois me le dire. » qu’il souffle, là, il baisse la tête. Ses mains s’enfonçant dans les poches de son jean. Mais son regard se releva aussitôt, attendant simplement un retour de sa part après qu’il ait tout déballé.  
(c) DΛNDELION
Benjamin Patterson
Sugar Daddy
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Benjamin Patterson
#  IV (change the colours) Bentomas EmptyDim 18 Juil - 7:10
« Je t’aime. » La réponse avait fusée, sans qu’il ne prenne le temps d’y réfléchir. Sans qu’il n’en ait besoin, spontanée et instinctive. Une traduction directe des battements de son cœur, désordonnés et si intenses qu’il avait l’impression qu’il aurait pu s’éteindre à n’importe quel moment. Ou exploser. Une explosion de joie, sous la puissance des émotions qui s’étaient emparées de lui depuis qu’il avait entendu la voix de Tomas dans son interphone, et que le jeune homme n’avait cessé de faire grandir, d’alimenter au fur et à mesure des secondes écoulées ensemble.

Ca avait commencé par cette étreinte, celle qu’il s’était refusé de donner lui-même, retenant ce geste qu’il mourrait pourtant d’envie de commettre, certain encore que, malgré sa venue jusque chez lui, Tomas accepterait de lui accorder. Et pourtant c’était bien lui, qui était venu jusque dans ses bras. Qui était venu se blottir entre ceux de Benjamin, comme il avait pris l’habitude de le faire. Et il n’avait pas fallu longtemps à l’acteur chevronné pour refermer ses bras autour de lui ; aucun temps de latence, en réalité, retrouvant même après tant de mois le bonheur tout simple de l’avoir contre son corps. Juste sa chaleur. Juste ce poids contre le sien. Juste ce besoin de l’avoir à lui, de le toucher, si innocemment qu’il soit. Juste cette odeur, si caractéristique, et qu’il avait pensé à jamais lui échapper. Tomas. Juste Tomas, et les battements du cœur de Benjamin qui refusait désormais de retrouver ne serait-ce qu’un semblant de normalité.

Il n’a pu s’empêcher de sourire, évidemment, à la plaisanterie du plus jeune qui renchérissait sur la sienne, n’avait pu s’empêcher de renchérir avec ce sourire irrépressible aux lèvres, qui ne doit pas grand-chose aux stupidités qu’ils échangent mais plus à la main de Tomas qui n’a pas quitté son bras : « Ils ne doivent pas perdre le voyage, alors, tu sais à quel point je peux chanter faux dans ces cas là.. » Benjamin n’a jamais été un chanteur, et même s’il a pris des cours et s’est largement amélioré pour les biens de sa carrière, il est loin d’avoir une maîtrise parfaite de cet art. Et encore moins sous la douche où, comme beaucoup, il ne fait aucun effort. Mais ce n’est pas ça, qui alimente son sourire, dans cet échange avec Tomas, non. C’est cette facilité avec laquelle il se sent à l’aise à ses côtés, malgré tout ce qui s’est passé ces derniers mois. Cette facilité avec laquelle il peut dire ce qui lui passe par la tête, et être soutenu aussitôt dans ces plaisanteries stupides. Et, surtout, cette facilité avec laquelle il peut évoquer ces petites choses du quotidien et savoir que Tomas sait de quoi il parle, une chose toute bête comme sa façon de chanter faux sous la douche, que l’autre a déjà subit tous ces jours où il est resté dormir chez lui, ou ceux où Benjamin s’était lui-même rendu chez Tomas. Des souvenirs qu’ils partagent, ensemble, et que Benjamin a chéri toutes ces dernières semaines, pensant ne jamais plus pouvoir en créer à ses côtés. Et, pour la première fois depuis toutes ces si longues dernières semaines, justement, il commençait à se dire qu’il s’était peut-être trompé. Parce qu’au-delà des mots, la main de Tomas avait pris la sienne. Parce qu’au-delà des sourires, celle de Benjamin venait de la serrer en retour, avec cette tendresse qu’il n’était capable d’avoir que pour lui, qui ressurgissait dans chacun de ses traits, jusque dans ses mots : « Le traître… Il faudra que je pense à le remercier. » Bien sûr, que si la fuite venait de Pietro, Benjamin n’aurai aucune raison de lui en vouloir. Il aurait simplement aimé être prévenu, mais même ça… Même ça, il n’avait même pas à lui pardonner. Il avait bien assez foutu le bordel dans leurs vies à tous les deux pour accepter que son ami de toujours omette ce type de détail. D’autant plus si c’était pour avoir une surprise pareille.

Benjamin ne s’était pas fait prier pour suivre Tomas, ses yeux revenant bien plus souvent sur le visage du jeune homme que sur le paysage alentour. Il aurait été tenté de se dire que c’était parce qu’il ne pouvait y croire, pour s’assurer qu’il ne s’agissait pas d’un énième rêve éveillé. Mais ses rêves éveillés n’étaient dû qu’à l’alcool, et cela faisait des semaines qu’il ne buvait plus seul chez lui, acceptant assez son chagrin pour tenter de le surmonter. Et puis, surtout, tout était bien trop réel pour qu’il puisse ne s’agir que d’un rêve. La légère brise qu’il ressentait sur sa peau, et qui venait faire bouger les mèches de Tomas dans lesquelles il mourrait d’envie de venir passer ses doigts. Le bitume sur lequel claquaient à l’unisson le bruit de leurs pas, accompagné du cliquetis des pattes de Rogers qui faisait trois pas devant eux pour aussitôt revenir à leurs pieds. Et puis juste ce bonheur infini d’être à ses côtés, l’impression d’un courant électrique qui venait éveiller un peu plus ses sens dès que ses yeux se portait sur son visage, et la chaleur qui irradiait tranquillement dans tout son corps et qui n’avait pour seule et unique source que leurs deux mains liées.

Le moment était parfait, oui, un moment de bonheur comme Benjamin aurait pensé ne jamais en revivre. Un moment qui devait bientôt prendre fin. Parce que même si le moment était si parfait que Benjamin avait presque du mal à y croire, il s’était passé trop de choses entre eux pour qu’ils puissent simplement le vivre et en profiter. Il y avait des choses dont ils devaient parler. Il y avait des questions qu’ils n’avaient pas réglées. Et si la main de Tomas avait laissé une impression de vide dans tout son être en se retirant de la sienne, ça n’était rien comparé aux mots qui devaient suivre. Le rappel brutal, presque trop cru, de ce qui s’était passé. Du mal que Benjamin avait fait, des conséquences que cela avait eut sur la vie de Tomas, bien au-delà de la simple douleur d’une peine de cœur. Peut-être que certains auraient pu y trouver une certaine satisfaction, prouvant par là-même l’attachement que l’autre aurait pu avoir, mais ça n’était pas le cas de Benjamin. Parce qu’au-delà de la rage, il n’avait vu que le mal qu’il avait lui-même causé. Il l’avait entendu, dans la voix de Tomas, le jour-même de son anniversaire. Il avait vu dans ses yeux, cette fameuse nuit où il s’était rendu chez lui, ce cœur qu’il avait lui-même brisé. Il ne pourrait probablement jamais se pardonner cela. Mais il apprendrait à vivre avec. D’autant plus qu’aujourd’hui, c’était Tomas lui-même qui venait lui proposer d’aller de l’avant. A ses côtés.

Alors Benjamin avait ravalé ses énièmes excuses, à la demande de Tomas. Il avait même évité de justesse de protester quand le jeune homme avait admis ses propres fautes, conscient que son interlocuteur en avait probablement aussi besoin pour avancer. Et de toute façon, tout ce qu’il aurait pu dire ou penser alors avait été balayé par les dernières phrases de Tomas. Par cette déclaration, ces mots qu’il lui avait déjà dit et qui avait effrayés Benjamin au point qu’il foule toute cette histoire du pied. Par cette réponse à laquelle cette fois il n’avait pas eu besoin de réfléchir, qu’il n’avait pas au besoin de penser, de décortiquer avant qu’elle ne franchisse la barrière de ses lèvres. Ce « Je t’aime. » qui n’attendait qu’une chose depuis des mois, d’enfin pouvoir s’envoler de son cœur vers les oreilles de l’être aimé.

Oh, mais il ne comptait pas s’arrêter là, Benjamin. Plus sérieux que Tomas ne l’avait jamais vu, probablement, le sourire ayant disparu de ses lèvres, laissant la place à une expression concentrée. Il ne comptait pas s’arrêter là, parce qu’il avait des choses à lui dire, lui aussi. Pas ces trois simples mots, qui pourtant avaient plus de valeur à ses yeux que n’importe lesquels autres. Mais ce n’était pas tout. Ce n’était pas suffisant. Et s’il s’écoutait, rien ne le serait jamais assez pour le jeune homme qui l’avait fait entièrement chaviré. « Bien sûr que je t’aime, Tomas. J’ai mis trop longtemps à m’en rendre compte, et quand je l’ai fait, ce n’était pas le bon moment, pas la bonne façon.. Mais je t’aime. Comme j’ai jamais aimé, et pourtant tu sais que j’ai déjà eu plusieurs vies. Et j’aurai été prêt à t’attendre, j’étais sérieux en le disant, des mois, des années encore, même si tu n’avais plus jamais voulu de moi. Parce que tu es… Et bien, oui. Tu es tout pour moi. » Malgré les hésitations sur lesquelles il avait pu buter, il n’avait pas détourné les yeux un seul instant, se noyant dans le bleu de ce regard comme l’on plonge dans l’océan, sans bouée ni filet de secours. Tomas était venu jusqu’ici pour lui ouvrir son cœur ; Benjamin était prêt à lui offrir le sien, et toute sa vie avec, sur un plateau d’argent. Après tout, c’était la moindre des choses que Tomas méritait. Parce que Benjamin, en cet instant, aurait été capable de mettre le monde à ses pieds si Tomas le lui avait demandé. Et ces mots qui l’avaient tant effrayés, il y a de cela quelques mois à peine auparavant, en sont aujourd’hui la preuve : il a eu du temps pour les penser. Il a eu du temps pour les accepter. Et maintenant qu’il peut enfin les dire à Tomas en personne, il ne compte pas s’arrêter.

Même si la suite est un peu plus compliquée, parce qu’au fond, elle ne concerne que lui – mais qu’est-ce qui ne concerne que lui, désormais ? -. Même si ses yeux, cette fois, se détournent, que sa voix est un brin plus hésitante, Benjamin ne s’arrête pas. Il lui doit la vérité. Tomas la lui a même demandée. Alors il n’a aucune, absolument aucune raison de la lui refuser. Alors Benjamin se remet à avancer, d’un pas lent, attendant d’être certain que Tomas l’accompagne. Le regard fixé sur l’horizon, comme s’il pouvait y trouver les mots qui semblait prêts de lui manquer : « Tu sais, quand j’étais jeune, on… ne se posait pas vraiment la question, de savoir si on était hétéro ou pas. Enfin, si, certains se la posaient, bien sûr, mais ce n’était pas un sujet aussi ouvert qu’aujourd’hui, vraiment pas. Et moi, et bien… Je n’ai jamais vraiment cherché. Parce que ça me faisait peur. Parce que ça aurait voulu dire passer à côté de ma carrière, décevoir mes parents. Quand j’y pense aujourd’hui, c’est ridicule, non ? Mais peu importe. Non seulement je ne me suis jamais posé la question, mais j’étais sûr de mon fait. » Ce qui s’affiche en cet instant sur ses traits tient bien plus du rictus que du sourire, tellement aujourd’hui il se sent stupide, avec cette révélation survenue à plus de cinquante ans. Par le biais d’un jeune homme qui, au fond, ne lui avait rien demandé. N’avait fait que l’aimer. « Et puis tu es arrivé dans ma vie. Ou plutôt, j’ai réussi à me frayer une place dans la tienne. Et tu as tout bouleversé, de fond en comble. Tout ce que je pensais savoir pour moi, toutes mes vérités. Et c’est… vertigineux. » Terrifiant, et le coin des lèvres de Benjamin tremble une seconde, juste avant que son sourire ne se raffermisse, peut-être plus sûr de lui que jamais. Et cette fois, c’est lui qui s’arrête, pour plonger son regard dans le sien, sa main posée sur le bras de Tomas pour qu’il en fasse de même, la laissant glisser à la recherche de sa jumelle, si Tomas veut bien la lui laisser. Pour la soulever et venir y déposer un baiser, juste un effleurement, alors qu’il rêve simplement de l’embrasser. « Ce que je ressens pour toi… ça m’a terrifié, Tom. Mais c’est la plus belle chose qu’il m’ait jamais été donné de ressentir. Et je veux plus jamais passé à côté de nous… »

Et c’est tout ce qui compte. Même si le sujet n’est pas clos, et que Tomas peut lui poser toutes les questions qu’il veut, auxquelles Benjamin s’efforcera toujours de répondre. Il peut tout lui dire, désormais. Parce qu’il veut simplement tout vivre à ses côtés.
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« Nothin' feels better than this
Nothin' feels better, no, no
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Nothin' feels better than this  »
Peut-être que Tomas commettait une erreur énorme à revenir dans le bras de Benjamin après tout ce qui s’est passé. Peut-être qu’Elliot avait raison. Mais autant blessé qu’il avait pu être, autant en colère il avait été, Tomas n’avait jamais pu envisager que Ben soit si mauvais que ça. Et parfois, il vaut mieux écouter le cœur que la raison.  Elliot ne voit pas ce que voit Tomas, il ne sait pas tout. Le garçon connaissait Ben, pour de vrai, pas uniquement celui que les médias décrivaient et qu’il montre devant les caméras. Non, Tomas lui, il connaît le Ben qui chante si mal sous la douche qu’il a déjà supplier d’arrêter. Il connaît aussi son incapacité à cuisiner le moindre plat sans risquer d’incendier une partie de la Californie. Il sait bien des choses que personne ne peut voir.  Et comme il lui a dit, il n’arrive pas à l’oublier et il veut, retrouver toutes ces choses qu’il a appris à aimer, à adorer. Le voir tenter de le déconcentrer alors qu’il cuisine lui manque et ironiquement ses chants à faire grimacer aussi, lui manque.  Et on pourrait lister pendant des heures, des jours les choses que Tomas aimait chez Ben. C’était assez simple, il était amoureux. Pas de l’amour qu’il croyait au début, ce n’était plus l’admiration d’un pair, mais bien pour sa personne. Il aurait pu être qu’un type totalement inconnu au bataillon, qui distribue des flyers en pleine rue, qu’il l’aimerait tout autant. Et Tomas avait mis du temps à l’assumer de par sa peur de le perdre et de simplement se noyer d’illusion. Mais il avait fini par se rendre compte que non. Et les choses ont vite escaladé ensuite pour… imploser à sa figure.

Benjamin avait eu peur et il avait fui, laissant Tomas dans un état tel qu’il avait été dur de l’aider à se relever, si bien qu’il n’en est toujours pas totalement. Et que malgré la facilité qu’il avait eu d’exprimer tout ça, il n’en était en réalité tout autre. Et c’est bien pour ça qu’il a fallu plus de six mois avant d’arriver à lui reparler en face. Pour ça, qu’il l’a autant rejeté, parce que c’était bien trop dur pour lui et qu’il ne pensait pas pouvoir réparer son cœur brisé. Et Elliot qui pourtant arrive d’habitude à le raisonner et à le pousser à faire des choses qu’il n’osait pas, n’y était pas parvenu. Rien n’avait fonctionné. La chose devait venir de lui et c’était exactement ce qu’il avait poussé à être là aujourd’hui. Il avait suffi d’un déclic pour que le blocage ne s’effrite assez pour qu’il trouve le courage à nouveau.

Et il l’avait fini sa tirade. Ses yeux s’ouvrirent un peu plus sous l’étonnement. Non, pas l’étonnement, ni même la surprise. C’était comme s’il semblait avoir entendu quelque chose qu’il avait arrêté d’espérer entendre, quelque chose d’irréel. Pourtant, ces trois mots si simples ont bien été prononcé par Ben. Et Tomas ne peut détacher son regard de lui alors que son cœur s’était mis à battre à en rater des battements. La suite des mots s’alignait dans ses oreilles et c’était comme si le son s’était bloqué, répétant en boucle sa phrase. Je t’aime. Comme un disque rayé, une cassette dont la bande d’enregistrement était totalement emmêlée.

Mais, il finit par l’écouter attentivement, chaque mot, chaque phrase. Et il baisse la tête à nouveau vers le sol. Il regrettait, que Ben ne lui en ait jamais parlé. Il aurait dû, il aurait compris, il aurait ralenti, il aurait fait attention. Il aurait pu l’aider à se sentir bien, à l’accepter. Mais il ne lui a rien dit et ça lui serrait le cœur dans sa poitrine, rendant son battement encore plus difficile. Il lui en voulait de ne rien avoir dit, mais il s’en voulait aussi de ne pas l’avoir vu. Il avait été si aveuglé par ses sentiments qu’il n’a rien venu venir et qu’il a fait un saut direct du dernier étage d’un building de vingt étages sans parachute.

Tomas se pince la lèvre inférieur et fini par regarder à nouveau Ben après cette révélation, cette vérité qu’il connaissait enfin. Il s’arrête d’un coup de marcher, pour lui faire un peu plus face, surprenant son chien qui s’arrêta aussi subitement pour le rejoindre et le pousser tout doucement de sa tête. Sa main allant machinalement lui caresser par la suite. Mais son attention restait sur Benjamin et enfin il prend le courage pour lui répondre. Il ne sait pas vraiment quoi lui répondre, autre que l’évident. Et il ne voulait pas l’inonder de reproche. « Te dire que tu aurais dû m’en parler n’est pas vraiment nécessaire mais… J’aurais aimé pouvoir te rassurer et t’aider. Je suis désolé de n’avoir rien vu. » qu’il dit donc dans un léger soupire. Et il sourit tout de même timidement à son baise-main. Il en profita pour lui attraper à nouveau la main. Pour la tirer et la poser sur sa propre joue. Son corps se rapprocha du sien un peu plus. Et il la garde bien précieusement, cette main sur sa joue. Il refuse même qu’elle s’en aille de là. Il en a besoin, comme une piqûre de rappel de ce qu’il avait jusque-là perdu. Son regard se plante dans le sien. « Ne me fait plus jamais ça… » qu’il souffle alors qu’il se blottie à nouveau contre lui, mais cette fois, sa main qui tenait encore la sienne vint attraper le menton de Ben pour le relever légèrement allant l’embrasser.

Enfin.

Enfin, il peut reposer ses lèvres contre les siennes. Le doux touchés de ses lèvres contre les siennes, leur chaleur, leur goût lui avait manqué. Et ça n’avait strictement rien à voir avec les baisés enragés de leur dernier échange que Tomas regrette tant. Ce n’était même pas comparable. Ce baiser n’était que la traduction d’un amour qu’ils ressentaient tous les deux, n’était l’éclat d’une vérité qu’ils se cachaient à eux même. Le temps semblait s’être réellement arrêter pendant ce temps-là. Tomas savourait se baiser et ne semblait ne jamais vouloir y mettre fin. Et c’est des larmes qu’on peut apercevoir sur ses joues, sentir tomber contre le visage de Ben qu’il embrassait. Mais ce n’était pas de la tristesse, ni même de la joie. Ce n’était que le soulagement d’une douleur qui tailladait son être jusque maintenant. Ce n’était simplement que le poids qui rendaient ses épaules si lourdes qui retombait.  
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#  IV (change the colours) Bentomas EmptyLun 19 Juil - 0:34
Le sourire de Tomas. Il ne sait depuis combien de temps il ne l’a vu, ou, en tout cas, depuis combien de temps il ne lui a été adressé. Ou plutôt, si, il le sait très bien, bien trop, même : depuis le jour de noël 2020, le jour du mariage de sa sœur. Depuis cette danse partagée où Tomas lui a avoué ses sentiments, guidé par les quelques verres d’alcool ingurgités. Depuis cette nuit qu’ils ont passé ensuite ensemble, celle pendant laquelle Tomas s’est endormi dans ses bras, laissant Benjamin seul avec ses réflexions irréfléchies, seul avec ses angoisses et ses peurs auxquelles il se refusait de penser et qui avaient fini par le dévorer. Et depuis ce moment, depuis ce fameux jour de noël où Benjamin avait quitté l’appartement du plus jeune comme un voleur, aucun sourire de Tomas n’avait plus eu la même saveur. Car plus aucun sourire de Tomas ne lui était adressé, à lui, rien que pour lui. Et parce qu’au-delà des talents indéniables d’acteur du jeune homme, Benjamin savait. Il savait la douleur qui habitait son cœur. Il savait repérer dans ses yeux la fissure qu’il avait lui-même créé. Et il savait voir le côté abimé qui donnait un goût d’amertume à la courbure de ses lèvres.

Mais c’était du passé, maintenant, ou presque. Parce que Tomas lui sourit de nouveau, et que les doigts de Benjamin se crispent sur cette main qu’il tient toujours dans la sienne, tout le corps parcouru d’un délicieux courant électrique. Parce que le sourire est teinté de cette timidité qui lui va si bien, quand Benjamin vient effleurer de ses lèvres la peau douce de ses doigts. Parce que le sourire lui monte jusqu’aux yeux et que Benjamin y sombre, alors que ses yeux brillent de bonheur à le voir ainsi. Parce que le sourire de Tomas frappe directement en plein cœur, comme une flèche décochée pour le faire tomber amoureux, une nouvelle fois. Comme s’il avait besoin de ça. Il n’en a pas besoin, non. Pas plus que de l’air qui vient s’extirper de ses poumons avec difficultés, coupé par ce sourire qui illumine doucement les traits de l’homme qu’il aime. Il ne peut pas retomber amoureux de Tomas. Il l’aime déjà trop pour cela. Bien au-delà des mots. Le sourire de Tomas, en cet instant, n’est de nouveau que pour lui. Et c’est la plus belle chose que Benjamin n’est jamais pu voir dans toute sa vie.

Même si ce sourire est encore teinté de ses propres erreurs, et que celui de Benjamin s’efface un peu aux mots de Tomas. Ce ne sont pas des reproches, mais les regrets qu’il exprime sont bien pire encore. Il aurait dû parler, oui. Et il s’en veut chaque jour de ne pas l’avoir fait. « Crois moi, j’aurai voulu t’en parler. Je te faisais confiance, et je te fais toujours confiance, plus qu’à quiconque d’autre mais… Mais je ne savais pas. Ce que je viens de te dire, je ne l’ai compris qu’après. Il m’a fallu des semaines pour m’en rendre compte. Et je crois que je ne l’ai pleinement réalisé que pendant ces dernières semaines. Pendant ton silence, où j’ai cru… » Ces mots là ont du mal, plus que les autres et Benjamin ne termine sa phrase que dans un souffle. « Où j’ai cru que tout était définitivement fini. » Même s’il l’aurait attendu, le temps nécessaire. Des semaines, des mois, des années, parce que personne n’aurai jamais su le remplacer, lui qui avait pourtant toujours cru si facilement tombé amoureux. Mais il n’y aurait eu personne après Tomas, Benjamin en est toujours persuadé. Et il n’y aura plus jamais personne, parce qu’il compte bien tout faire pour le garder à ses côtés, tant que l’autre homme voudra de lui. Parce qu’il ne doute plus, Benjamin. Son cœur, ce cœur qu’il a si durement malmené, qui bat toujours un peu trop fort, en cet instant, ce cœur ne battra que pour Tomas. Pour toujours. Et à jamais. « Je te le jure, Tomas… Plus jamais. » Et dans son regard, dans sa voix, dans toute sa posture, il y a cette conviction inébranlable. Plus jamais il ne fera subir ça à Tomas. Il préfèrerait mourir plutôt que de lui faire encore mal comme il l’a fait. Des mots qui ne suffiront pas, Benjamin en a bien conscience, à retrouver toute la confiance de Tomas. Mais il compte bien s’appliquer, corps et âme, à ce que l’autre homme puisse le croire pleinement de nouveau.

Et ça commence par l’accueillir de nouveau entre ses bras, lâchant sa main pour passer la sienne autour de sa taille, laissant Tomas guider ses gestes. Pour ne jamais le regretter. Parce que Tomas fait ce dont Benjamin meurt d’envie depuis si longtemps, mais qu’il n’aurait lui-même jamais initié. Tomas s’approche, et Tomas l’embrasse, oui. Une pression de ses lèvre sur les siennes, qui appuie directement sur son cœur, le serre et le compresse. Et il n’y a plus de sang qui circule dans ses veines. Il n’y a plus de souffle dans ses poumons. Il n’y a que Tomas, son baiser, et cette sensation d’explosion dans tout son corps. Tout ça pour un baiser. C’est Tomas, et il en a rêvé là nuit, de ce baiser et de bien d’autres choses. C’est Tomas qui l’embrasse et ça n’a rien à voir avec ce baiser auquel il n’aurait jamais dû céder, quand l’homme était encore au comble de la rage. C’est Tomas, et ce baiser là est doux. Ce baiser là est beau. Et il vaut, pour Benjamin, toutes les promesses du monde.

La main de Benjamin s’est glissée autour de la taille du jeune homme pour le rapprocher de lui. Calée dans le creux de son dos, c’est à peine s’il sent ses doigts se crisper sur le tissu trop fin de cette chemise. Son instinct lui dirait de l’arracher. Son cœur lui crie si fort de s’en débarrasser. Mais c’est à une once de raison qu’il se raccroche, la dernière peut-être, pour ne pas faire ce dont il meurt d’envie. Ce que tout son corps, non, tout son être réclame. Tomas. Tomas tout entier. Se fondre dans leurs étreintes, s’y perdre, pour ne faire plus qu’un avec lui. A jamais. Alors il ne tente rien, Benjamin. Ou presque. Parce que c’est presque indépendamment de sa volonté que sa main vient de se glisser, juste à la jonction de la ceinture et de cette chemise fleurie, sur la peau du jeune homme. Une simple pression de ses doigts, promesse de tant de choses, ou une simple fin en soit, même si son corps si étroitement serré contre celui de Tomas ne laisse pas beaucoup de place à l’imagination. Mais ce n’est bien qu’une caresse. Une caresse, comme ses lèvres viennent caresser lentement les joues de Tomas alors qu’il a senti les larmes couler le long des siennes. Des larmes qu’il vient sécher de ses baisers, si tant est qu’il en ait le pouvoir. Juste pour goûter sa peau. Juste pour lui signifier qu’il est là. Tomas peut pleurer entre ses bras, s’il le veut. Benjamin est prêt à tout assumer. Même de revenir l’embrasser, enlacés si fortement qu’ils le sont, dans ce lieu où n’importe qui pourrait passer – même si, heureusement pour eux, personne n’y passe jamais. Mais plus rien d’autre ne compte que l’autre. L’autre, enfin retrouvé. Et trois mots qu’il a rêvé de lui dire des mois durant et qui lui échappent, dans un murmure, entre deux baisers : «Je t’aime… Je t’aime, Tomas… »
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« Nothin' feels better than this
Nothin' feels better, no, no
We don't got to hide
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Nothin' feels better than this  »
Il y a quelque chose avec l’amour, qu’aucun être vivant ne saurait expliqué. C’est son pouvoir à nous faire si mal, d’une douleur inégalée. Une douleur qu’on ne peut décrire qui nous prend de toute notre âme. Il étouffe notre cœur, il nous rend fou, malade. Et l’amour, l’amour rend aveugle. Il a ce pouvoir de nous faire baisser la garde pour mieux nous pourfendre de ce mal qui lui est propre. Un mal connu et pourtant, pourtant, on y retourne dans ses bras, on s’y jette, on s’y offre. On s’offre à l’amour car dans cette douleur, lorsque l’on a réussi à la traverser, il y a la récompense. Une récompense qui apporte bonheur, une âme sœur pour qui on a été assez fort pour combattre ce dernier obstacle. Qui prouve qu’on vaut le coup. Ce que Tomas ressentait pour Ben, c’était de l’amour, un amour fou qui le consumait et ce même s’il a mis un temps à se manifester. La douleur l’a fait chavirer, souffrir et il ne pensait même, ne jamais vraiment s’en remettre. Certains disent que l’amour est un poison et s’il l’était, il devient ce qui nous énivre et nous libère du monde une fois qu’on est dans les bras de l’être aimé. Et Tomas ne se sentait bien, véritablement bien, que lorsqu’il a Ben a ses côtés. Comme s’il avait été marqué à jamais à lui. Et il n’en avait rien à faire que ca puisse être une erreur finalement, il en été persuadé maintenant.

Son regard ne quitte pas le plus âgé, il l’écoute ses réponses attentivement. Il ne voulait rien raté, pas même une syllabe. Il avait besoin de savoir tout ce qu’il avait à lui dire. Cette vérité qui aurait dû éclaté des mois auparavant, avant que tout n’éclate. Rien n’aurait éclaté, s’il avait su. Et ça lui faisait mal aux tripes, d’envisager cette possibilité. Un goût amer au fond de sa gorge que ça lui prenait. Non, il n’était pas fier de ces derniers mois. Il était noyé de regret, de remord. Pourquoi il avait couché avec ces gens au point même d’en être dégouté de lui-même ? Pourquoi avait il fait tout ce qu’il rejette ? Ce n’était que le résultat, de cette douleur bien trop forte. Tomas ne voulait plus jamais la ressentir et pourtant il prenait le risque aujourd’hui. Il le prenait, parce qu’il était trop amoureux, que c’était de Ben qu’il s’agissait. Tomas ne savait pas s’il pouvait croire en ses mots. Mais il savait aussi, qu’il n’aurait pas autant donné pour être encore en train de le mener en bateau, ça n’aurait pas valu le coup. Il aurait pu trouver une ou un autre pour jouer avec. Mais il n’était plus question de ça maintenant. Parce qu’il sait, maintenant. Il sait qu’il l’aime lui aussi. Que ce n’était pas qu’une illusion de son propre esprit. Il l’avait entendu de sa bouche.

Et Tomas voulait le croire, il s’abandonnait à ce poison tout entier et tant pis s’il en vient à le tuer. Tant pis, si c’est sa fin qu’il signe, tant pis. Tant pis s’il lui brise définitivement le cœur, tant pis. Il ne voulait que lui. Et c’est ainsi qu’il avait plongé la tête la première dans le précipice face à lui, un précipice sans fond, face à l’inconnu le plus total. Mais ça lui allait. C’est ainsi qu’il l’avait embrassé. Et il n’y avait pas l’hésitation innocente comme leur premier baiser où Ben s’est retrouvé à finir le pas. Non. C’était un baisé avec toute la volonté de Tomas, toute sa détermination à faire face à ses peurs qu’il fuit depuis des mois. Dans ce baisé, il se laissait complètement aller, libérait son âme de ses chaînes.

Et voilà qu’enfin, il retrouve sa liberté. Il se sent léger, Tomas. Le monde entier n’existait plus, il n’y avait plus qu’eux deux. Et ce sentiment de planer au-dessus de tout, ce sentiment si distinctif d’eux deux, était finalement revenu. Et ça faisait du bien, tellement de bien. Tomas s’y noie dans ce baiser qui ne semblait pas avoir de réelle fin. Parce qu’il le reprend à peine celui-ci est stoppé, juste à peine pour récupérer son souffle. Il se sentait si bien, mieux qu’il ne s’était senti depuis des mois. Puis un courant électrique, le long de sa colonne vertébrale à peine avait-il senti les doigts de Ben sur sa peau, le bas de son dos. Ca avait suffit pour qu’il se courbe. Assez pour que son corps tout entier réclame d’en avoir plus. Tomas a du mal à contenir ce surplus d’émotion qui le prenait, ses mains s’étaient plaquées sur le torse de Ben alors qu’il était cambré, contre lui. Ses pensées n’étaient plus rationnelles à ce moment-là, quand il reprit son baisé, tout en le tirant pour reculer, encore et encore, jusqu’à ce que son dos se cogne contre un arbre derrière eux et il se fichait bien de la douleur qu’il en avait ressenti. Et il pourrait retrouver la raison, Tomas, mais il ne le faisait pas. Il continuait de l’embrasser passionnément.

« Ben… On ne devrait… » des prémisses de raison qui se virent bien vite étouffer contre les lèvres du plus vieux. Alors que ses bras entouraient son cou, les baisers ne semblaient plus se stopper, comme s’ils rattrapaient les trois mois sans leur drogue. « …pas… » Son esprit tente, en vain. Parce que Tomas est déjà complètement noyé et il n’y avait plus de retour arrière de possible.
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#  IV (change the colours) Bentomas EmptyVen 23 Juil - 21:48
C’est peut être niais de penser qu’il n'a jamais rien connu de semblable. C’est peut être trop fleur bleu de se dire qu'une simple pression des lèvres de Tomas contre les siennes lui suffise pour savoir que c’est le bon. Enfin non. Il le savait avant, bien sûr.

Il lui suffisait du son de sa voix, lui qui a eu tant de mal à s’exprimer en sa présence dans les premiers temps, perdant ses moyens et bafouillant parfois de façon tellement adorable. Il lui suffisait d’entendre son rire, si discret, qui venait tinter à ses oreilles. Il lui suffisait du contact de sa peau, dans ces touchés encore innocents, une main sur son épaules, son bras, une mèche de cheveux que l’on remet en place… Il lui suffisait de ses regards, pas ceux emplis d’une admiration qui n’avait pourtant rien pour déplaire au grand Benjamin Patterson, mais les autres, les plus vrais, les plus sincères, ceux qui voyaient au-delà de l’excentrique acteur pour le mettre à nu. Il lui avait suffit d’une scène, en réalité, une pièce de théâtre en trois actes, pour prendre la foudre et tomber fou amoureux de ce jeune homme si bourré de talent. Comment avait il pu ne pas s’en rendre compte ? Comment avait-il pu ne rien voir ? Il le sait, comment, bien sûr, il vient même de s’en ouvrir à Tomas, il sait ce qui l'a conduit à cet aveuglement et il n’en connaît que trop bien les conséquences, les conséquences et la douleur, pour lui, pour son entourage. Pour Tomas. Il le sait, mais enfin, aujourd’hui, ça n'a plus vraiment d’importance. Plus quand Tomas est là et que si c’est lui qui a initié le geste, il ne sait plus bien qui embrasse qui désormais, si c’est Tomas qui l’accroche ou si c’est lui qui s’approche, leurs lèvres mêlées et leurs corps si proches.

Il est là, Tomas, et même quand les baisers restent sages, c’est cette électricité entre eux, qui les lie l’un à l’autre, les aimantent, les attirent l’un vers l’autre sans qu’ils ne puissent plus reculer. Est-ce que c’est son cœur qu’il sent si fort dans sa poitrine, ou est-ce que c’est celui de Tomas qui bat à l’unisson avec le sien ? Est-ce qu’il a lui aussi l’impression que son cœur va bondir hors de sa poitrine, qu’il ne lui appartient plus vraiment ? Parce qu’il ne lui appartient plus, son cœur, à Benjamin. Il n’appartient plus qu’à Tomas. Peu importe ce qu’il pourrait décider d’en faire, après cet instant. Parce que ne comptent plus que les baisers de Tomas.

Et il y a bien un grondement sourd qui s’échappe de ses lèvres, quand les lèvres de Tomas s’éloignent, lui échappent un instant, alors que ses doigts se crispent un peu plus sur sa peau. Et sa bouche en profite aussitôt pour revenir goûter la peau fine de son cou, savourer ce contact familier et pourtant si, trop lointain. Il lui a manqué, putain, il lui a tellement manqué. Et il a l’impression que plus rien d’autre n’existe au monde que ce corps contre le sien, que cet être qu’il tient dans ses bras. Que ses lèvres qu’il retrouve, alors qu’il avance quand Tomas recule, parce que Tomas recule pour mieux l’avoir, pas, plus pour le fuir. Plus jamais. Et Tomas l’étreint, et Benjamin le rapproche encore, et a senti sa main cogner, râper contre ce tronc d’arbre derrière lui, et il s’en moque, Benjamin, des écorchures qu’il aura plus tard, de la rugosité de cette surface. Il s’en moque parce que Tomas est là, parce qu’il l’embrasse encore, et encore, et…

Les mots de Tomas, qui le figent, avec un instant de retard, peut-être. Les lèvres de Benjamin qui s’étaient reposées sur les siennes après lui avoir accordé simplement quelques secondes pour reprendre son souffle. Mais les mots de Tomas. Et Benjamin se recule un peu, à peine, pour demander, la voix soudain presque étranglée, sans qu’il ne sache lui-même où s’arrête la part d’inquiétude dans sa voix et où commence celle d’excitation qu’il ne pourrait pas, même avec toute la meilleure volonté du monde, cacher : « On peut arrêter, si tu veux, Tom… » Mais il n’a rien le temps de rajouter, Benjamin, parce que déjà les lèvres de Tomas reviennent capturer les siennes, lui intimant le silence, lui intimant, surtout, de ne surtout pas s’arrêter. Et c’est ce baiser, plus que tout autre chose, plus que les autres, qui font s’envoler les derniers doutes. Qui les font s’évaporer dans la chaleur de leurs corps emmêlés, de cette étreinte qui se dessine, à peine, qui n’est encore qu’esquisse. Une esquisse délicieuse, un schéma directeur que Benjamin compte bien suivre jusqu’au bout, qu’il veut inventer et réinventer encore avec cet homme sans qui il en est certain, désormais, il ne saurait simplement plus exister.

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