Mon quotidien avait été complètement chamboulé ces derniers jours. Le père Silva avait fui la ville en laissant son territoire en proie aux chiens, Alya avait demandé à rejoindre mes rangs et mon garage solitaire avait accueilli deux nouvelles âmes, Callie et Stolas. Même si je gérais pas mal de personnes, ma solitude me manquait. Je n’arrivait pas à réfléchir avec autant de pensées qui fusaient autour de moi. Alors quand on avait eu une réparation urgente à faire au garage et qu’on s'était aperçu que le seul moyen d’être dans les temps était d’aller chercher une pièce à Bakersfield, j’avais sauté sur l’occasion. Quatre heures de tranquillité, je ne pouvais pas passer à côté.

Le son de Queen of the Stone Age résonne dans l’habitacle alors que mon humer file dans les rues de Los Angeles. La limitation de vitesse est dépassée depuis plusieurs kilomètres mais je commence à connaître ces rues comme ma poche et l’heure tardive à libérer la route des touristes. Mes doigts pianotent sur le volant quand tout à coup c’est le noir total. Je mets quelques secondes à comprendre ce qu’il se passe, tous les feux se sont éteints. Les enseignes lumineuses ont perdu leurs couleurs, les lampadaires ne brillent plus dans la nuit et surtout, il n’y a plus aucun feux de signalisation. Mes yeux dérivent pendant quelques secondes sur les rues plongés dans le noir. Quelques secondes qui suffisent à me faire manquer une information essentielle. Un immense carambolage s’étend devant moi. Mon humer vient compléter cet immense puzzle de tôle. Très vites, des voitures s'empilent également derrière moi, m'emprisonnant dans mon véhicule.

Quand je reprends connaissance, un mince filet de sang coule de mon arcade sur mon visage. Mon front à du heurter le volant pendant les impacts qui se sont succédé. Des cris résonnent autour de moi ainsi que des éclats de voix qui semblent demander de l’aide. Quelques coups de pied dans la portière conducteur me permettent de sortir et de constater le chaos qui règne autour de moi. J’avance de quelques pas et mon regard croise celui d’une femme dans le véhicule à côté du mien. Elle a quelques égratignures sur le visage et semble totalement perdue, les mains crispées sur le volant. J’ouvre la portière passager avant de me pencher légèrement en avant. Est-ce que tout va bien ? Vous avez besoin d’aide ?

(@Valentina Heredia@Leanore Payne)

Depuis quelque temps, je me sentais plus légère, plus zen. J’ai l’impression d’avoir retrouvé une partie de mon enfance et cette envie de sourire en permanence ! En effet, on ne retrouve pas notre premier amour de jeunesse tous les jours, sachant que nous ne nous sommes pas séparés parce qu’on ne s’aimait plus ! Mais en plus, c' était spécial mon sparkles ! Maintenant c’est une vedette et j’imagine qu’on ne pouvait plus l’approcher comme on voulait ! J’ai eu de la chance de le croiser à la dernière manifestation pour les changements climatiques.

Je me sens quand même plus légère, mais j’ai eu de nombreuses courses à faire pour mes cours et pour préparer un événement pour le groupe. J’ai passé la journée en voiture ou presque. Ce que je n’aime pas ici, ce sont les éternels bouchons de circulation. Et aujourd’hui ça ne fait pas exception à la règle ! C’est chiant, mais j’ai la musique dans l’habitacle et j’essaie de prendre mon mal en patience !

L’air semble chargé d’électricité et je ne comprends pas tellement. Je lève les yeux et je remarque que les feux de circulations ne fonctionnent plus… puis dans un grand bruit métallique je sens ma tête cogne contre le volant, m’étourdissant légèrement. Je me redresse après quelques instants, mes mains sont crispées sur le volant et je sens une brûlure sur la joue, comme une coupure. Je croise les yeux d’un homme. Sans que je comprenne tout ce qui se passe, il ouvre la portière passager et se penche vers moi.

« Je n… euh je ne sais pas… » Il y a des cris autour de nous. L’atmosphère est pesante, je tente de me détacher, mais la ceinture semble coincé ! Je veux sortir de ma voiture, je ne veux pas être prisonnière de celle-ci. « C’est coincé! » Je m’acharne sur le bouton pour entendre le déclic !