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 I Swear to Tell the Truth, the Whole Truth and Nothing But the Truth [Zek & Alex]

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Alex Palmer Molina
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Alex Palmer Molina
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#  I Swear to Tell the Truth, the Whole Truth and Nothing But the Truth [Zek & Alex] EmptyJeu 29 Sep - 9:43
Cette journée me semble complètement surréaliste. Comme si j’avais évolué dans ce rêve que je faisais plus fréquemment que je ne l’aurai voulu. Un monde onirique où tu n’avais pas disparu du jour au lendemain, où mon cœur n’était pas d’un assemblage biscornu de morceaux brisés. Hier encore, on s'écharpait en public, se jetant au visage des remarques acides uniquement destinées à faire du mal à l’autre. La rage bouillait en moi et débordait au moindre de tes regards. De revoir ton visage, celui que j’avais adoré pendant de nombreuses années, avait signé l’exil de la moindre pensée cohérente dans mon crâne. Tout avait pris une teinte écarlate, comme un taureau verrouillant sa cible sur le fier torero face à lui. On s'était fait du mal, on avait frappé encore et encore jusqu’à ce que les entrailles de notre relation perdue gisent sur le sol brûlant de Los Angeles. Et puis, nous avons dansé sur ces vestiges avant de nous séparer dans un pas de deux qui manquait de rythme.

Toute cette rage, toute cette colère, je sais gérer puisque je vis avec depuis que ce n’est pas ton corps qui a passé l’entrée de ma chambre d’étudiant. Mais ce qui s’est installé sur les ruines encore fumantes de notre affrontement, je n’ai aucune idée de comment l’intégrer. Tous ces SMS échangés, toutes ces attentions, je n’ai aucune idée de ce que ça signifie. Mais en même temps, ça me semble si naturel parce que si j’ai retrouvé mon meilleur ennemi hier, j’ai aussi retrouvé mon meilleur ami avec lui. Je sais comment tu bois ton café et tu sais ce que j’aime manger. Tu connais chaque expression de mon visage comme je sais décrypter chaque tressaillement de tes mains. J’ai beau vouloir me persuader que tu es un inconnu, que je ne te connais pas, j’ai tout de même l’impression de revenir au lycée où tu étais toute ma vie. Je mène un jeu dangereux mais c’était tellement bon de lâcher prise, juste le temps d’une journée. De profiter de toi, de tes mots réconfortants et de me vautrer dans cette amitié douillette que je n’ai jamais réussi à retrouver avec quelqu’un d’autre.

Malheureusement, la félicité de cette journée risque de prendre fin dans une petite heure. Je jette un coup d'œil nerveux à l'horloge numérique qui trône sur mon étagère et constate qu’il est déjà vingt heures. Je suis rentré tôt du travail pour pouvoir rendre mon appartement présentable. Mais en arrivant vers dix-huit heures, tout ce que j’avais pu faire c’était m’affaler sur mon canapé pour lire et relire nos échanges de la journée, oscillant entre éclats de rire et éclats de larmes. Comment on arrive à passer des insultes aux sous-entendus sexuels en moins de vingt-quatre heures ? Nous avons toujours été impulsifs tous les deux et apparemment, ça n’a pas changé. C’est ce que j’ai aimé aujourd’hui mais c’est aussi ce que je redoute ce soir. Je suis tellement fébrile par rapport à la discussion que nous devons avoir que je sais que je pourrai partir complètement en vrille à la moindre réflexion qui viendrait écorcher mon orgueil déjà en si mauvais état.

C’est ces débordements dont nous sommes capables qui m’ont poussé à t’inviter chez moi. Il aurait été délicat de se mettre à briser de la vaisselle en s’insultant de toutes les pires horreurs au milieu d’un restaurant. Ici, à l'abri des regards, on pourra laisser libre court à nos émotions et crever cet abcès qui purule depuis bien trop longtemps. Alors que je termine de ramasser toutes les fringues qui trainent par terre, j’entends mon téléphone sonner sur la table basse. Ma mère et ma sœur n’ont pas cessé de m’appeler aujourd’hui comme si elles avaient sentis qu’il se passait quelque chose. Foutue symbiose familiale. Mais je ne peux pas répondre, je sais que je serais obligé de leur parler de toi et je ne suis pas encore prêt à le faire. Jo serait dans la colère excessive et ma mère dans l’amour débordant. J’ai besoin de savoir ce que moi je ressens avant d’affronter les émotions des autres. Après m’être débarrassé du tas de tissus entre mes mains, je me fends d’un rapide message sur le groupe WhatsApp familial.

Hello les P.M, je croule sous le travail et je n’ai pas encore eu le temps de vous donner des news. Mais tout va bien ! Je file à un after work socialiser avec mes collègues, on s’appelle demain ? Je vous aime !

Je ne prends pas la peine de lire les notifications qui défilent sur mon écran et met en sourdine ma famille. Je lance un regard circulaire sur mon appartement. Plus de fringues qui traînent, le ménage est relativement fait, ne me reste plus que la vaisselle et je serais prêt à te recevoir sans que tu fasses une syncope. Même si je sais que tu trouveras mille choses à refaire, déplacer, nettoyer. Tu es aussi maniaque que je suis bordélique. Et puis, je crois que ça me plait de laisser quelques trucs en bordel, juste pour te titiller. Ok, il me reste maintenant trente minutes pour me préparer. La douche est rapide mais je perds de nombreuses minutes devant mon armoire. Ce n’est pas un date, juste une pizza avec un… Ami ? J’ai envie que tu me trouves séduisant sans te montrer que j’ai passé des heures à réfléchir à ce que j’allais porter. J’opte finalement pour un jean slim noir et une chemise blanche et bleue nuit dont je retrousse les manches sur mes avant-bras, révélant l’encre qui a envahis mon épiderme. Je me fixe dans le miroir et la seule chose qui me frappe et cette lueur qui brille dans mes yeux. Mélange d'appréhension, d’excitation et de tristesse. J’attends cette confrontation depuis si longtemps et pourtant, je ne me sens pas prêt à éventuellement te dire adieu ce soir.

La sonnerie de la porte retentit, me faisant sursauter au passage. Mon réveil indique qu’il est vingt et une heure pile. Evidemment. Je lève les yeux au ciel en laissant un éclat de rire remplir le silence des lieux. Jamais une minute de retard, toujours pile à l’heure. C’est comme ça que tu avais séduit mon père. Pour éviter l’ambiance malaise & gêne, je prends le temps d’allumer mon enceinte et lance ma playlist. Si on a rien à se dire, la musique sera un sujet de conversation tout trouvé. Et si on lancé les hostilités avant de manger, elle couvrira nos cris. Bon aller, c’est parti. Je marche vers la porte d'entrée, mon cœur battant plus fort à chaque pas. La main sur la poignée, je suis à deux doigts de rendre ma salade césar de midi. Je souffle une dernière fois avant d’ouvrir la porte sur mon avenir. Mon traître de cœur se calme quand mon regard percute tes yeux azurs. J’ai l’impression de retrouver ma maison et me laisse envahir par ce sentiment de sécurité qui s'infiltre par chacun des pores de ma peau. Mon sourire gêné et presque timide percute le tien et mon ventre effectue un triple axel.

Hey. Va y, entre.

@Zekariah M. Forbes
Zekariah M. Forbes
ouragan déchu, amours envolées
Zekariah M. Forbes
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#  I Swear to Tell the Truth, the Whole Truth and Nothing But the Truth [Zek & Alex] EmptyMar 4 Oct - 18:12
Je suis dans un brouillard épais, une fumée dense, comme une nuée de nuages qui se baladeraient partout en ville, rendant chaque regard à travers les fenêtres, chaque carrefour bondé, chaque coup d'oeil vers les cieux, tout simplement poreux. Tout est gris, tout est flou, tout est poisseux, stressant, humide. Pourtant, parfois, un rayon de soleil vient éclairer un bout de peau, un morceau de meuble, une simple forme au loin, d'une lumière irisée, comme une ampoule arc-en-ciel viendrait briser l'obscurité avoisinante, rendant la scène sur laquelle se joue ma vie terriblement plus réconfortante, terriblement plus joyeuse. Mes doigts n'ont pas cessé de venir triturer mon écran de téléphone ce matin, me donnant le réflexe d'un sourire béat à chaque message, surtout avec le ton que nos mots adoptent. Il semblerait que le grand orage de la veille était parti plus loin, avec ses éclairs ravageurs et sanglants, ses gouttes de pluies en larmes qui venaient dévaster nos joues et nos coeurs lorsqu'il y avait eu cette lutte d'insultes, ce sport de revanche et de reproches. Le combat d'escrime, chacun avec notre lame aiguisée par des années d'amertume, avait pris fin. Ou était en pause. Les derniers messages échangés me donnaient l'impression que c'était davantage une mi-temps plutôt qu'une conclusion. Tu m'avais hier donné l'aspect de tous les prismes de la colère, les ayant repris dans un simple enchaînement de mots, alors que tu avais un talon sur le bitume, l'autre dans l'habitacle de mon coupé. Quelques mots qui avaient suffi à étouffer les autres dans du coton, dans une sensation plus douce. Quelques mots qui avaient réussi à me remonter un peu le moral, alors que j'avais le coeur dans la nuit, dévalant vallées et montagnes, m'infligeant au fur et à mesure frissons et soubresauts. Quelques mots qui, néanmoins, n'avaient pas complètement balayé les dernières années. Qui n'avaient pas réussi à me faire oublier la vision du précipice, quand on s'était trouvés séparés, chacun dans son coin de l'Amérique. Toi dans ta chambre, j'avais imaginé, à te morfondre sur le matelas qui aurait été le mien, le nôtre, à déchirer des affiches que j'aurais oublié chez toi, à les mettre à brûler, pour te servir de mes flammes comme d'un briquet pour allumer le premier joint d'une longue série, durant la nuit, les vapeurs d'herbe t'éloignant de nos souvenirs et de tes larmes. Moi, en haut de cette falaise, à regarder le vide d'un côté, la nouvelle ville de l'autre, alors qu'un simple gravier qui balançait dans le vide venait à s'écrouler, à dévaler un kilomètre de hauteur pour ne redevenir que poussière quand sa chute prenait fin, dans une simple explosion microscopique. A m'imaginer devenir gravier. A sentir mon coeur s'abattre complètement, comme un arbre à qui l'on aurait martelé plusieurs coups de hache.

Avec le temps, mon tronc s'était reformé. De nouvelles feuilles s'étaient manifestées, en un groupement de nouvelles couleurs, bercées par un soleil que j'avais appris à aimer de nouveau. La cime de mes arbres s'était parée de nouveaux souvenirs, de nouvelles bases, de nouvelles racines, devenant une nouvelle forêt, de nouveaux chapitres. Le plus marquant d'entre eux, c'était évidemment Archibald. Jamais je n'aurais pu imaginer aimer autant un autre humain. Jamais je n'aurais pensé me retrouver aussi inquiet, aussi colérique, aussi heureux, aussi touché. Avoir un enfant avait été une expérience à part entière, une oeuvre d'art complète. Le bleu de ma frayeur de ne plus jamais le voir, quand sa mère avait eu la garde. Le rouge de la colère, quand il piquait ses crises, mais surtout quand elle le formatait à des pensées douloureuses. Et toutes les autres couleurs avaient suivi, jusqu'à la culminante : l'azur dans ses yeux, cette même étincelle que je retrouvais dans des photos de moi gamin. Il n'avait gardé de sa mère que la mâchoire carrée, les sourcils fins, et un corps plus fluet. Le reste était ma copie crachée. Ça avait dû bien l'emmerder, au début, de voir dans son fils le reflet d'un homme qu'elle avait fini par détester. Une dernière victoire avant qu'il ne vienne vivre à la maison pour toujours. Et puis, il y avait eu de petits combats, principalement professionnels, des petites entreprises que j'avais soutenu jusqu'à leur firmament ou jusqu'à la déchéance la plus complète. Pas de vraies histoires de coeur depuis des décennies. Pas de vraie lutte, si ce n'est pour que mon fils se brosse les dents tous les soirs avant d'aller se coucher. La vie avait défilé, mon visage s'était retrouvé parsemé de très fines marques du temps qui s'était écoulé.

Pourtant, je ne m'étais jamais senti aussi jeune que lorsque je m'étais retrouvé à guetter chaque notification, aujourd'hui. Le fin sourire que je n'essayais même pas de cacher quand ton nom venait s'inscrire sur mon écran. J'avais pas mal hésité, en enregistrant tes coordonnées, sur le nom à te mettre. Alex, c'était trop simple. Alex Palmer Molina, trop formel. Alexander, encore pire. A, c'était la marque d'un adolescent énamouré, ce que je n'étais plus. Alors j'avais laissé glisser mes doigts sur le clavier. APM. Plus simple. Le compromis idéal. Pas d'emoji, pas de photo de toi glanée sur les réseaux. Un simple rond bordeaux, généré par le téléphone, avec un A blanc au centre. Et des notifications qui avaient fait vibrer mon smartphone toute la journée. Il y avait aussi eu la pause cigarette ce matin, quand tu m'avais glissé entre les doigts un simple bâton blanc, avant que nos fumées ne partent immerger le soleil. Pas plus de trois mots échangés en réel. L'ascenseur. Pas un bruit si ce n'est le roulement du moteur, de rapides sourires gênés, à chercher un contact visuel sans rien trouver. Et puis chacun avait repris place à son bureau, et avec lui, le téléphone, sorte de pigeon moderne transportant nos différentes missives.

Mon coeur avait eu son lot de vitesses différentes aujourd'hui encore. Plus lent, là où ses battements s'étaient manifestés sous d'autres chairs, lorsque les messages avaient joué la carte de la chaleur, puis beaucoup plus rapides lorsque tu m'avais lancé cette invitation. Le reste de la journée était passé très rapidement. Le ciel s'était teinté de jaune, d'orange, et avait parsemé de petits éclats dorés sous mes iris alors que je refermais, dernier parti, la porte du bureau. Au pas de course, l'heure défilant, j'avais traversé les rues, à travers un périple qui s'était dessiné au fur et à mesure. Je t'épargnerais le chemin entier, le planisphère perforé à plusieurs endroits pour marquer les différentes étapes. Le passage chez moi, pour changer de pantalon, de chemise et de chaussures. Un simple pantalon en velours côtelé beige, parfait avec la température, une chemise blanc cassé à col Mao, boutons de manchette en forme de roses, et une paire de tennis blanche. Parfait, passe-partout, confortable. De quoi être un peu plus à l'aise quand je serais chez toi. Rapide passage au tabac presse, un paquet de Marlboro rouge en poche, l'épicerie de quartier, une boîte de Pim's à la cerise, un tram, un chocolatier (merci Google Maps), un sachet de chocolats à la noix de coco, un dernier épicier, une belle barquette de glace chocolat-menthe, les bras chargés, les biceps tendus devant moi, une simple tulipe jaune entre les lèvres, lunettes de soleil sur le nez, verres dorés qui trahissent Hélios en lui faisant concurrence, alors qu'il part se coucher. Je respire un grand coup en passant devant le Stacy Diner, là où je t'avais déposé. Et mon rythme cardiaque accélère au fur et à mesure de mes pas, jusqu'à ce que j'arrive devant ta porte. Là, j'hésite à frapper. Je fais une rapide minute de relaxation, effrayé d'être troublé par un voisin qui serait surpris de voir un vendeur de chocolats et de cigarettes, une fleur dans la gueule et un parfum hors-de-prix aspergé à chaque montée de marche pour être sûr de ne pas sentir la transpiration, en pleine séance de spiritisme sur le paillasson du nouveau locataire. J'espère que mon parfum n'est pas trop envahissant. Je ne veux pas t'étouffer d'huiles colorées, de senteurs fleuries et d'une simple note de chocolat (sans menthe). Ma main se dresse, en suspend face à ta porte. J'enlève mes lunettes de soleil. Puis je frappe.

Derrière la porte, un fond de musique. Des pas qui se rapprochent. Le myocarde qui s'emballe un peu plus. Et tu ouvres. "Bonsoir, Alex." Nos deux visages se font face, de près, et mes yeux se jettent dans les tiens. Un peu trop longtemps sans doute, puisque je commence à me balancer d'un pied sur l'autre, alors que la tige manque me tomber de la bouche. Je te passe devant, nos deux corps s'effleurant légèrement, dans un tout premier crépitement que j'essaie d'ignorer. Je te tends déjà, d'une main, un premier sac ; les cigarettes, les Pim's, la glace. La main libérée, je te tends le second sac, avec les chocolats coco, et enfin la fleur, glissée dans le sac, protégée par son fin sachet de plastique recyclé. "Tiens. J'ai fait les courses, comme promis." Je souris faiblement, n'osant pas encore rire aux éclats dans ce nouvel environnement que je ne maîtrise pas du tout. "Pour le chocolat blanc et la coconut, j'ai chopé un joli tote bag. Garde-le, ça fera office de paquet cadeau." D'un rapide coup de bras, j'enlève ma veste, faisant attention à ne pas vider mes poches. Je la glisse contre mon torse. Laisse mes yeux se balader. Heurter un premier miroir. Fin liserai doré. Je souris. Me regarde dedans, permet à mes yeux de se perdre sur toi aussi. Puis sur la déco alentour. C'est joli. Pas forcément complètement en ordre. Mais joli. "Pas de caleçon sur les murs, tu me déçois. Tu me fais visiter, Alexander ?" Ça sent un peu la pizza, mais je n'ai pas encore trop faim. Toi non plus, je suppose, sinon tu aurais déjà mis la table pour te jeter sur ta fourchette, et, couteau à la main, dépecer ta Margherita.

@Alex Palmer Molina
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#  I Swear to Tell the Truth, the Whole Truth and Nothing But the Truth [Zek & Alex] EmptyMar 4 Oct - 21:21
On est planté à la porte, regard brûlant mais lèvres timides. Je ne sais pas si je dois accueillir mon meilleur ami en le prenant dans mes bras, mon premier amant d’une main rassurante ou mon pire ennemi d’un regard froid. Tu sembles hésiter aussi sur le bon protocole à appliquer, j’imagine des doigts imaginaires dans ta tête passer en revue des centaines de dossiers jusqu’à trouver la bonne fiche. Archiviste sexy, lunettes sur le nez en pleine recherche documentaire pour rendre cette soirée moins tendue qu’à l’instant présent. Un ange passe et je finis par me rendre compte que nous sommes toujours sur le palier. Mes voisins vont finir par se demander qui est ce curieux livreur, les bras chargés de merveilles, que je refuse de faire entrer dans mon appartement. Je me racle la gorge et te fais signe d’entrer. Ton bras frôle le mien et je ne peux pas retenir ce frisson qui électrise tout mon corps. Lui aussi n’est qu’un traître.

Je te dirais bien de faire comme chez toi mais j’ai peur que tu te mettes à ranger mes affaires alors… Fais comme chez moi.

Je referme la porte sur ce trait d’humour qui j’espère, va détendre l’atmosphère. On aura bien le temps de se déchirer tout à l’heure. Épargnons nos palpitants pour le moment et agissons comme si nous étions encore ces deux lycéens insouciants, prêts à dévorer la vie à pleine dent sans jamais regarder en arrière. Je suis ta carrure plus imposante que la mienne jusqu’au coin cuisine et attrape le premier sac à ma portée. J’ai toujours eu l'impression d’être un gamin à côté de toi. Tu as les airs d’un homme mature, digne de confiance et réfléchi quand je suis tout le contraire. Dans une tentative infructueuse de faire plus imposant, j’ai laissé pousser mes cheveux. Et ma barbe. L’effet barbe de trois jours fonctionne bien sur les mecs mais je ressemble toujours à un jeune adulte qui passe son temps à enchaîner les soirées plutôt qu’à un homme responsable prêt à changer de vie. Est-ce que je devrais porter des boutons de manchette aussi ? Ce détail me tire un sourire qui devient un véritable phare en pleine nuit quand je découvre le contenu du sac en papier. Tu as pris mes messages très au sérieux.

Il ne fallait pas Zek.

Je sors le bac de glace chocolat-menthe pour pouvoir la glisser dans le minuscule freezer de mon réfrigérateur. Le froid me percute en même temps qu’un souvenir aussi vivace que si la scène s'était déroulée hier. Je vous revois tous les deux, les jambes et les cœurs entrelacés sous une couette dans notre chambre d’internat, deux cuillères piquées à la cantine plantées dans de la glace. De quoi refroidir nos ardeurs d’adolescent même si nous ne tenions jamais bien longtemps sans goûter aux plaisirs défendus. Surtout entre les murs de cette école super sélect dans laquelle le destin nous avait réunis.

La dernière fois qu’on en a mangé ensemble, c’était en regardant Pretty Woman sur ton ordinateur.

Je referme la porte du freezer et celle de mes souvenirs pour revenir à l’instant présent. Je laisse sur la table le reste de tes présents et me retient de glisser un morceau de chocolat dans ma bouche. Mon estomac est encore bien trop noué pour que quoique ce soit ne passe. Au fond d’un sac, je tombe sur des pétales jaunes. La tige se glisse entre mes doigts entre lesquels je la fais rouler en aspirant le doux parfum sucré qui se dégage de son centre. Les fleurs et toi, ça a toujours été spécial. Derrière tes airs bourrus et ta prétendue rigidité se cache un romantique au cœur tendre. J’ai toujours aimé cette dualité chez toi, cette différence entre le Zek public et celui que tu étais lorsque nous étions que tous les deux. Comme si j’étais un privilégié, le seul habilité à voir ce qui se cachait derrière ton masque. Aujourd’hui… Aujourd’hui, je ne sais pas ce qui se cache derrière ton masque et j’ai hâte autant que je redoute de le découvrir.

Une tulipe jaune. Le doute. L'inquiétude.

Je hausse les épaules. Merci mama Palmer pour les babillages interminables sur les fleurs lors des repas dominicaux.

Plutôt adapté à notre soirée.

Un sourire timide s’affiche sur mes lèvres et ça m’agace. Je ne suis pas timide. Ce n’est pas le Alex que je veux te montrer ce soir. Je veux te montrer le Alex sûr de lui, impertinent et impulsif que je suis. Pas ce mec angoissé et inquiet de ce qu’il s’apprête à vivre. Allez, on respire, ça va le faire. J’attrape le tote bag et te remercie pour l’attention, tu as vraiment assuré ce soir et je suis touché par tes efforts. La soirée s’annonce mieux que si je m’étais laissé aller à mon idée première : boire autant de bière que possible pour que tout sorte sans le moindre filtre. Mais je connais l’issue de ce genre de soirée. On l’a déjà vécu hier soir et je ne suis pas encore prête à renouveler l’expérience. Je hausse un sourcil amusé et attrape ta veste pour la déposer sur le dos d’un fauteuil. Désolé mais pas de porte manteau ici ou de truc inutile. Mes vestes reposent toujours sur toutes les surfaces permettant leur réception : dossier de chaise, bras de fauteuil, coin de miroir.

Est-ce qu’on peut se mettre d’accord sur le fait que tu arrêtes de m’appeler Alexander ?

Je ris doucement et te rejoins en quelques pas pour attraper ta main. Geste naturel dont je ne comprends la portée que trop tard. Si je te lâchais la main maintenant, ce serait comme libérer un vent glacial dans le salon. Alors, je resserre ma paume autour de la tienne et sourit en levant les yeux au ciel.

Tu es d’un formalisme… Mais puisque tu y tiens. Hum ici tu es dans ma cuisine, salon, salle à manger, salle de cinéma et espace de lecture. Espace que j’ai rangé avant ton arrivée pour ne pas te provoquer de crise cardiaque.

J’aime cette pièce. Aucun meuble ne va avec son voisin, tous viennent de dons que j’ai trouvés sur internet ou de brocante du quartier. C’est coloré, plein de motifs, de texture, le vintage côtoie le moderne. Les murs sont couverts de cadres renfermant des souvenirs en noir et blanc et de peintures chinés au fil de mes voyages. La bibliothèque déborde de livres en tout genre et des piles de vinyles occupent le sol. Je trouve que ce bordel rangé me ressemble. Un feu d’artifice de couleur, plein de vie et chargé d’histoires. Je ne suis pas fait pour les intérieurs qu’on voit dans les magazines de décoration.

Je tire doucement sur ta main pour te faire traverser le salon jusqu’à une porte fermée. Je cache un sourire amusé et pousse sur la poignée en laiton.

Salle de bain et toilettes. Rien d’exceptionnel. Je n’allume pas la lumière parce que tu vas nous faire une syncope devant le bordel et je tiens à te garder en vie. Pour le moment.

Je mords ma lèvres inférieur pour ne pas éclater de rire et croise tes yeux qui pétillent d’amusement. J’aime cette version de toi. Un peu trop même alors je détourne vite le regard et te traîne à ma suite en revenant vers le canapé. Je lâche enfin ta main pour te faire signe de monter le court escalier que je fais apparaître en tirant sur un lien de cuir. Le haut plafond de l’appartement a permis au propriétaire de créer une mezzanine pour la chambre. Je tient aisément debout mais tes quelques centimètres supplémentaires te pénalisent.

En haut des marches, nous sommes coincés dans un espace exigu qui menace à tout moment de nous faire basculer sur mon lit, matelas recouvert d’oreillers et d’une énorme couette aux couleurs flamboyantes qui fait rougir mon visage. Mon cœur fait encore des siennes quand mon cerveau tente de rester concentré sur l’objectif de cette soirée, qui n’est pas de finir au pieu en regrettant amèrement tout échange de fluide dès le lendemain.

Et ma chambre. Ici, tu risques de trouver des caleçons alors il vaut mieux redescendre.

J’ai l’impression que mon visage a pris feu et ton regard n’arrange pas les choses. L'électricité crépite dans l'air. Je me détourne et préfère fuir plutôt que d’entamer une conversation importante entre mes sous-vêtements et mon ours en peluche planqué sous mes draps. De retour dans le salon, je te fais signe de t’installer où tu veux et part me planquer dans la cuisine. Enfin il faut le dire vite puisque mon studio ne permet aucune partie de cache cache.

Comme on a dit soirée sans alcool, qu’est ce que je te sers ? J’ai du jus de pommes, de la limonade faite par mon voisin d’en dessous et du coca zéro.

La tête dans le frigo, je suis toujours parfaitement conscient de chacun de tes gestes, de chacune de tes respirations. Apparemment, il y a certaines choses qui ne s'oublient pas. Je dépose nos verres sur la table basse et m’installe en tailleur sur le canapé. Je ne me retiens pas de te fixer cette fois, laissant glisser mon regard sur ces détails que je n’avais pas remarqué, trop occupé à laisser ma rage exploser dans un festival de coups bas. Ces pattes autours de tes yeux qui te donnent un charme fou, ta barbe aux reflets auburn, tes cheveux dont certaines mèches retombent sur ton front. Tu n’as rien perdu de ton charme et les années passées n’ont fait qu’accentuer ta beauté naturelle.

Alors…. Par quoi on commence ?

@Zekariah M. Forbes
Zekariah M. Forbes
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Zekariah M. Forbes
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#  I Swear to Tell the Truth, the Whole Truth and Nothing But the Truth [Zek & Alex] EmptyMar 4 Oct - 22:22
Tu t'aies saisi de mes offrandes, deux sacs, l'un en plastique te laissant en voir le contenu sans trop plisser les yeux, l'autre abritant pétales déchus et carrés enchanteurs (à tes yeux, en tout cas, puisque je n'avais jamais goûté de coco avant de te connaître) qu'il te fallait deviner, la toile faisant office de mur entre le contenu du sac et tes iris. Ils s'étaient immédiatement allumés d'un éclat nouveau mais en même temps qui avait ramené en un souffle des souvenirs de jeunesse, quand cette joie et ce bonheur dans tes yeux avaient une signification tout autre. Il y avait déjà des fleurs, ma mère m'ayant dispensé bien des formations sur le lien exigu entre le charme et les plantes, il y avait déjà du chocolat blanc coco, puisque j'en ramenais dans la chambre à chaque fois que je revenais de chez mes parents, et ce, que tu aies passé du temps avec moi ou pas. Il y avait déjà aussi cette même gêne que sur ton palier, quand on ne savait pas trop quoi faire de nos mains, de nos bras, de nos bouches, avant que les années ne nous apportent un peu plus d'expérience. Tu saisis la dernière anse, libérant mes doigts, et mes yeux quittent le sac pour rejoindre les tiens, t'adresser un regard furtif. Tu évoques un souvenir, une lointaine scène, et déjà ce premier acte me fait me raidir un peu, soucieux d'y voir l'introduction d'une nouvelle série d'explosions. Mais tu gardes un sourire aux lèvres et je te sens aussi gêné que moi, ce qui, dans cette situation uniquement, est plutôt une bonne chose. "L'un des meilleurs films du monde. Après Wanted bien sûr. Mon ordinateur est complètement défoncé aujourd'hui. Je l'ai remplacé par un lecteur de disques et un home cinéma..." Petit froncement de sourcils, les yeux qui s'accrochent aux tiens. "Ce serait donc ça, devenir adulte ?" Je t'adresse un vrai sourire, peut-être le premier depuis ton arrivée au bureau. Je reprends ma contemplation dans le miroir, chasse une mèche rebelle en arrière, la plaquant contre tant d'autres. Nous voir dans ce reflet me fait quelque chose de drôle. D'un peu violent. Comme un franc coup de poing droit dans l'estomac. C'est une vision que j'avais prédit des centaines de fois. Une image qui m'avait hanté, une image que j'avais attendue, une image qui m'avait manqué. Voir nos deux visages d'adolescents être devenus des visages d'hommes. Y faire face maintenant, dans ce miroir vaguement antique, alors que je n'avais pas eu droit à une transition, qu'il me fallait m'accoutumer à ce bond dans le temps d'une douzaine d'années... C'était une expérience mystique. Douloureuse, mais mystique. "Jaune ou pas, c'était la dernière de la boutique." C'était faux. Mais il y avait forcément ce besoin d'une histoire pour justifier la fleur que, contrairement à ce que je venais de te dire, j'avais consciencieusement choisie. Le jaune, c'était aussi une idée de renouveau. Une sorte de hache de guerre à enterrer. "Entendu, Alex. Je te suis." Même pas le temps de me faire à l'idée des obsèques d'Alexander l'ancien, le discret, le formel, ni à la naissance d'Alex, le tout aussi discret, mais bien moins formel, avant que tu ne m'entraînes dans ta course. Je n'ai pas non plus eu le temps de défaire mes lacets et de laisser tomber mes chaussures. Ta main s'agrippe à la mienne, et je deviens plus rigide, plus métallique, qu'un androïde. Je me bloque immédiatement, l'espace de quelques secondes, le regard plongé dans le tien, le dos droit, la bouche immobilisée et asséchée. Comme une boîte à musiques qui se serait interrompue puisqu'on aurait oublié d'en tourner la clef. Pourtant, je ne m'attarde pas dans cette position solidifiée, véritable sculpture de peau et de chair humaine, puisque tu me regardes, dans l'attente d'un mouvement. Je m'exécute sans un seul mot de plus, à la fois troublé par nos doigts emmêlés, mais empressé d'en savoir plus sur l'Alex d'aujourd'hui, ses goûts, sa vie quotidienne.

Tu m'attires d'abord dans ta pièce à vivre. Je souris, et mes lèvres ne s'étirent que davantage au fur et à mesure du chemin de mes yeux dans l'appartement. Il te ressemble terriblement. Du moins, il ressemble beaucoup au toi d'il y a quinze ans. Un assemblage de pièces de tout horizon, de toute couleur, de toute matière. Du chiné un peu partout. Chaque meuble a son histoire, chaque livre t'a fait sourire, pleurer, vivre, chaque disque t'a vu danser, doucement ou furieusement. Tu avais toujours les meilleurs idées, les plus beaux assemblages, quand je n'avais les capacités d'assurer que le strict minimum, mélangeant le noir et le blanc, les couleurs chaudes entre elles, les froides à part. Tu avais conservé cette part de fantaisie, cette boîte d'allumettes multicolores qui brûlaient en une multitude de flammes de tous les motifs, de toutes les formes. Je t'adresse un sourire, non sans avoir bien fait trois fois le tour de la pièce des yeux, en passant irrémédiablement par le noeud formé par nos mains enlacées. Il me trouble plus que de raison, ce fichu noeud. Je ne devrais pas m'y attarder, sinon tu vas deviner mon malaise et ce sera le premier crépitement. "Tu sais déjà que tu es l'un de plus grands esthètes de ta génération. Je suis toujours ton fan numéro un. J'ai hâte de revenir mater ta collection de bouquins quand la visite sera terminée." Les pages avaient un sens particulier pour moi. Elles étaient les premiers miroirs, les éléments révélateurs d'une personnalité, d'un don, d'un goût, d'une sensibilité. Elles étaient aussi les seules traîtresses, à part les amants parsemés dans mon histoire -autant dire toi et Christine, si la pauvre en avait seulement vu une miette-, à pouvoir témoigner de mon goût inconditionnel pour la romance, sous toutes ses formes. L'encre avait un pouvoir pareil à nul autre, faisant rêver, faisant angoisser, faisant rager, faisant pleurer.

Je te suis dans le reste de ton appartement, la visite se passant bien, au fur et à mesure des quelques mots que je te parsème alors que tu enchaînes les traits d'humour, visiblement bien plus à l'aise que moi concernant ton index caressant ma paume, presque mécaniquement. Vieux réflexes, j'imagine. Je préfère ne pas y penser, même si c'est dur, jusqu'à ce que tu m'attires vers l'escalier. Tu relâches enfin ma main, et par habitude, je l'essuie contre mon pantalon, la pensant bien plus moite que de raison. Même pas le temps de pousser un soupir pour équilibrer ma respiration que je me retrouve tout près de toi, nos corps se touchant presque, tes phrases avalant mon souffle pour ne me le redonner que lorsqu'il se trouve teinté de ton odeur. J'ai la tête baissée, et je peine à quitter tes yeux, alors que je sens une chaleur m'inonder. Ma main se lève presque pour prendre le contrôle d'un côté de ton corps - au dernier moment, elle se ravise, retombe discrètement dans mon dos, alors que je redresse la tête pour quitter cette vision de ta bouche tendue. Je descends le dernier, attendant que tu aies déjà dévalé quelques marches pour suivre, m'assurant que nos corps ne sont pas amenés à se toucher davantage, par souci de ne pas m'autodétruire.

"Si dans la soirée je te dis que je vais aux toilettes et que ça prend trois quatre minutes, c'est que je suis parti ranger ta salle de bain. Désolé d'avance, c'est compulsif." Je descends la dernière marche, manque glisser, mais tu n'as rien vu, puisque tu t'es barré à l'autre bout de l'appartement, dans un coin. Je n'ai pas trop de mal à te trouver, puisque tu m'invites à m'asseoir n'importe où, alors que tu pars chercher de quoi revigorer un peu le désert qui me sert de gorge. Je n'ose pas m'asseoir sur le canapé, par peur que nos jambes soient amenées à se toucher, alors je me plie, m'asseyant au sol, face à la table, le principal avantage de ma taille étant que je suis malgré tout à la bonne hauteur. "Un coca zéro c'est très bien, Alex." Je me racle la gorge. "S'il te plaît." Hors de question d'être malpoli. A peine assis, je me relève, me rapprochant de tes piles de livres. Mon doigt joue sur quelques reliures. C'est éclectique. Romances traditionnelles et actions confidentielles. Espionnages modernes et science-fiction du siècle dernier. Je souris, et vais me rasseoir alors que tu reviens dans la pièce, te laissant tomber dans le canapé. Tu me fais face, la lumière entre nous deux, au plafond, ne laissant rien disparaître des traits de nos visages. Tu me détailles, et je me force à ne pas te fixer, dans un premier temps, mon regard absorbé par le soda qui éclate et pétille. Puis, automatiquement, mes yeux remontent, embrassent ce visage et les détails qui s'offrent à la lumière. Toujours cette minuscule cicatrice au coin du sourcil, si petite qu'on ne la verrait pas - mais je connais trop bien ton visage pour y échapper. Une fossette, et l'autre, qui roulent sous la peau, puisque tu n'es pas encore amené à m'adresser un grand sourire. Le silence se rompt quand tu ouvres la bouche, venant couvrir de ta voix douce les explosions de ma boisson. Je ne quitte pas tes yeux. Pourtant, c'est tout un carnaval de pensées qui défile dans ma tête. J'ai un million de choses à te dire. "Je pense qu'il faut qu'on commence par le début." Ma voix se noue en même temps que mon estomac, tous deux m'éprouvant d'une façon commune. "Par ce qu'il s'est passé à l'université. Quand je..." Je ferme les yeux, brièvement. Tentant de contrôler mon stress pour ne pas bégayer, pas dès maintenant. "Quand je n'ai pas pu venir." Je soupire, rapidement, aspire une gorgée, n'osant plus trinquer maintenant que nous sommes passés aux choses sérieuses. "Tu-tu sais déjà que mes parents ont appris pour nous deux pendant la dernière année d'internat. Que je n'avais plus vraiment le droit de te voir. Qu'il y avait ces dizaines, ces centaines d'yeux qui nous regardaient en permanence. Que le feu avait été allumé." Je respire un instant, les souvenirs sont lourds, douloureux, nombreux. Une foule fantomatique, sinistre, qui me sert la gorge et me force à quitter tes yeux à intervalles régulières. "Les braises ont encore plus soufflé pendant l'été. Une semaine avant la rentrée, je faisais mes affaires pour Yale et... Ma mère a été la première à me le dire. Hors de question que je te suive à Yale. Ce serait Harvard. Loin des tentations, loin de la perversité. Loin des chuchotements dans les églises." Mon verre va finir par être vide, à force que je boive à chaque pause, comme pour me donner une contenance, m'empêcher d'à mon tour me liquéfier, histoire que tu ne me ramasses pas à la carafe. "C'était ça ou rien. Ils me mettaient dehors. Ne me donnaient plus d'argent. Yale, même avec toi, sans argent, c'était impossible. Il y a eu les reproches. Ils ont joué sur la corde sensible et... J'ai obéi. J'ai fait mes études à Harvard. Trois années à bosser comme un forcené, puis la déchéance. Je..." Raclement de gorge difficile, la tête qui ploie sous des reproches internes, sous le poids des spectres qui déchiraient chacun de mes organes à chaque fois que je te regardais en parlant. Le regard qui sonde le fond du verre, la voix qui se casse, quelques secondes, pensant alcool et coke. "Je préfère faire un blanc sur cette partie-là. S'il te plaît." En un souffle, comme une supplique, une prière de ne pas raviver un incendie tout entier sous peine de me voir me consumer, triste spectacle de silhouette décharnée et brûlée. Je relève la tête, trouve tes yeux, insondables, et je sens mon corps se comprimer un peu plus sous le poids des lianes qui ont tout ravagé dans nos vies.

@Alex Palmer Molina
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#  I Swear to Tell the Truth, the Whole Truth and Nothing But the Truth [Zek & Alex] EmptyMar 4 Oct - 23:59
L'ambiance légère et teintée d'humour disparaît comme des volutes de fumées qui montent trop haut dans le ciel pour pouvoir les distinguer. La politesse maladroite n'est presque déjà plus qu'un souvenir. En même temps, nous ne sommes pas là pour se rappeler le bon vieux temps comme deux amis d'enfance qui se seraient recroisés par hasard sur la plage pendant des vacances en famille. Nous avons des choses à régler. Beaucoup. Alors autant s'y atteler dès maintenant. Si ton estomac est dans le même état que le mien alors nous serons bien incapable d'avaler quoique ce soir avant davoir libérer les mots qui hantent nos esprits depuis tant d'années.

Tu évoques comme point de départ l'université et rien que cette mention échauffe mon sang. Je t'ai prévenu que je n'étais pas prêt pour cette discussion, que j'allais très probablement mal réagir mais tu as insisté. Comme d'habitude, tu es trop confiant et moi trop influençable. Je t'ai laissé me convaincre que nous pouvions survivre à cette discussion et pourtant, je nous regarde assis dans mon salon et tout ce que je vois, c'est les prémices du chaos. Je me concentre sur ce que tu m'a dit plus tôt dans la journée. Tu es là pour moi, peu importe que je hurle, que je pleure ou que je me mur derrière un silence accusateur. Et comme dans des montagnes russes, mon coeur se trouve dans un wagon bloqué tout en haut de la plus haute tour. J'appréhende, je rêve de faire machine arrière mais je sais qu'il n'existe qu'un seul chemin entre la sortie et moi. Alors je te regardes prononcer les premiers mots de tes explications et mon wagon avance et entame sa descente folle.

J'ai le cœur au bord des lèvres, la respiration coupée et la mâchoire tellement serrée que j'ai l'impression que mes dents ne vont pas résister à autant de pression. Je t'écoute, attentivement, contractant chaque muscle de mon corps pour l'empêcher de bondir comme un fauve sur sa proie. J'écoute, vraiment mais je suis au supplice. Chaque mot, chaque explication est un fer rouge que tu viens appliquer sur mes cicatrices encore à vif. Mon visage se ferme, mon regard se fait dur, intransigeant. Mon corps entier me crie de me lever, de bouger, de te sauter à la gorge. Mais j'attends patiemment la fin de ta tirade comme si tu me réservais une formule magique comme conclusion, qui viendrait tout éclairer d'une nouvelle lueur. J'attrape mon verre, fait glisser une gorgée de coca sur ma langue. Je laisse les bulles éclater sur mes papilles et faisant tourner mon verre entre mes mains.

Ton regard croise le mien et tout ce que j'y lis ne parvient pas à apaiser le feu que tu viens de rallumer. Je hoche la tête doucement avant de reposer bruyamment mon verre sur la table basse, manquant de me faire exploser entre mes doigts.

Tout était le faite de tes parents, alors ?

Un rire amer m'échappe et je peux entendre mon cœur se briser une fois de plus. Un craquement sourd qui libère une bête enragée que je ne contrôle plus depuis de nombreuses années.

C'est ça ton excuse ? Papa, Maman t'ont retiré ton argent de poche alors tu m'a rayé de ta vie ? Je ne valait pas quelques dollars ?

Je passe une main ragueuse dans mes cheveux et enchaîne avant que tu puisses glisser quelques mots supplémentaires qui me feront définitivement lâcher la rambarde. Ma voix est plus forte, plus tranchante aussi. Aussi aiguisée que le couteau que tu viens de planter dans ma poitrine.

J'en reviens pas… Que tu te soumettes à tes parents, ok. Que tu fasses le parfait petit garçon à Harvard, ok. Mais putain, explique moi pourquoi tu ne m'a jamais contacté pour m'expliquer tout ça ? Pourquoi Zek ? Pourquoi ?

La colère prend le dessus et je peux sentir les digues céder dans ma tête. Ma vision se teinte d'un voile écarlate. Je ne vois plus rien que ma colère, ma rancoeur et ton visage comme unique point commun à toute ma d'échéance.

Pourquoi t'as jamais été foutu de m'appeler ou d' envoyer un email. Pourquoi tu m'as ghosté et laissé imaginer le pire. Tu as juste disparu comme un putain de lâche, Zek. C'est ça la vérité. Tu as abandonné notre histoire, tu m'as abandonné sans avoir le courage de me le dire.

Je me rapproche du bord du canapé, les deux pieds ancrés dans le sol. Je ne veux pas flancher. Tu voulais que tout sorte, qu'on crevé l'abcès alors c'est partie. Il faut toujours faire attention à ce que l'on souhaite.

Est-ce que tu as imaginé ce que ça m'a fait de voir quelqu'un d'autre entrer à ta place dans notre chambre ?  De voir nos rêves d'avenir éclater en morceaux ? Et tu sais quoi, j'ai été assez con pour penser que c'était une erreur, que tu allais arriver avec ton demi sourire et tes excuses en vrac. J'ai attendu en fixant cette porte pendant des heures, des jours, des semaines entières ! Mais tu as juste… disparu.

Ma voix s'enraye et je ravale les premières larmes qui menacent de rouler sur mes joues. Je respire doucement pour faire redescendre la pression. Quand je reprends, ma voix est plus calme. En apparence, je me suis repris alors qu' intérieurement je brûle de mille feux, réduisant en cendres cet appartement victime de notre règlement de comptes.

Quand j'ai réalisé que tu ne viendrais pas, je t'ai appelé. J'ai appelé toute ta famille, tes amis, tous les lieux que tu aimais. Je t'ai cherché. J'ai imaginé que ta folle de mère t'avais enfermé et tu sais aussi bien que moi qu'elle en aurait été capable. Au premières vacances, j'ai pris un avion et je me suis pointé chez tes parents. Ta mère m'a expliqué sur le pas de la porte que tu étais à l'université, que tu avais changé tes souhaits d'affectation au dernier moment en réalisant que je n'étais qu'une malheureuse passade, une erreur de jeunesse.

Un nouveau rire me secoue et ma colère me quitte. Elle laisse de la place à des sentiments bien plus dangereux. L'amertume, la rancœur, la rage. Un délicieux cocktail capable de réduire ce salon en cendres en un clignement de paupières.

Je réalise aujourd'hui que je me suis battue pour te libérer de chaînes qui n'existaient pas. Que je me suis battue quand toi tu as abandonné.

Ma main effleure ma joue et chasse une larme rebelle qui a réussi à s'échapper de mon œil. Mon regard se baisse vers mes pieds et quand il se relève vers toi, je te vois froncer les sourcils. Je ne sais pas ce que tu lis dans mes yeux, je ne sais même plus ce que je ressens. Je me sens lasse et vide depuis cet affrontement avec ta mère, comme si elle avait éteint la flamme qui brûlait en moi. Une malheureuse passade, voilà tout ce que j'étais.

@Zekariah M. Forbes
Zekariah M. Forbes
ouragan déchu, amours envolées
Zekariah M. Forbes
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#  I Swear to Tell the Truth, the Whole Truth and Nothing But the Truth [Zek & Alex] EmptyMer 5 Oct - 17:14
Face à la cavalerie enflammée et effrénée de mes mots, étalons en plein galop, qui ravagent les champs superficiellement apaisés de nos échanges, je vois ton regard s’assombrir. Je reconnais dans tes yeux les premiers signes des orages dévastateurs, ceux qui font des coups critiques, poignardent dans les zones sensibles, arrachent cœurs et poumons dans un seul souffle enflammé. Véritable tornade qui tourne, fait du cerceau, dans le coin de tes iris. L’air me manque et je commence à bégayer sur mes derniers mots, le chemin de mes phrases tout dessiné jusqu’à tes oreilles attentives, alors que les miennes bourdonnent déjà d’une colère que tu essaies de cacher, sans trop parvenir à étouffer la cavalcade du troupeau de syllabes qui déchirent le mince équilibre que nous avions réussi à instaurer, à grands renforts de petites blagues et de mains glissées. Plus de place pour une entente cordiale, maintenant que tu m’as fait dévisser le goulot d’un cortège de grenades. Un silence, à la fin de mes mots. Pas même le bruit de ton coca qui vient s’évaporer contre ta gorge brûlante d’un nouvel acide qui m’effraie déjà. Tes yeux me quittent, une seconde, se plongent dans le verre. Retrouvent leur sentier jusqu’aux miens. J’y lis une nouvelle panoplie d’émotions. Pourtant terriblement familières, puisqu’elles étaient déjà là hier. Je me décompose petit à petit, alors que tu entames tes premiers vers, mon dos se courbant sous le poids de tes accusations, comme Atlas qui se déchire les omoplates à soutenir un ciel orageux. Nuages noirs en ponctuation, foudre qui s’abat au rythme de tes inspirations. J’encaisse tout, sans rien dire. Comme je l’avais promis par message. Comme je l’avais fait depuis plusieurs années. C’est une technique lâche que de tout ingérer sans rien gerber : je sais que ça ne me poussera qu’à une explosion démesurée quand l’amphore sera brisée. Quand les mots me seront encore plus insupportables. Quand l’épiderme entier s’échauffera sous les cendres que tu animes à chaque coup de langue, à chaque fois que tes lèvres se touchent, en un p sifflant, en un m satirique, en un f carbonisé. Plusieurs fois, je tente à mon tour de parler, quand je sens une lame chanter le long de mon oreille, non sans m’avoir saigné avant. Les injures se succèdent, véritable galerie d’armes aiguisées et sourdes. Puis pire encore, les images. Les scènes que tu m’imposes, à grands renforts d’imagination. Les traits d’un autre qui pénètre ta chambre, notre chambre, qui termine de défoncer nos projets. Grande toile illuminée d’un milliard de couleurs, poignardée par les desseins de mes parents, ma lâcheté, et ce grand gaillard qui prend place à tes côtés. Toile crevée, peinture volée, mine déconfite.

Le feu ne s’apaise que lorsqu’il laisse place à pire encore. Le citron, amer, presque plus douloureux à encaisser. Tu me places, nous places, en gladiateurs souffrants, au centre d’une arène, qui se trouvaient être deux face à une cohorte de lions, d’ours. Les dangers ne m’effrayaient pas quand j’étais à tes côtés, tu avais les forces qui compensaient mes faiblesses, l’allégresse quand je me faisais tristesse. Mais mes parents avaient su choisir le bon moment, le bon tempo. M’infliger une blessure fatale, terrifiante, spectrale, quand tu étais loin. Quand le seul moyen d’obtenir ton accord pour pleurer un peu, c’était de t’écrire un message, et d’attendre une notification qui ne viendrait peut-être jamais. Quand j’étais persuadé que ma désobéissance ferait ta souffrance. Qu’ils viendraient te chasser tout autant qu’ils avaient réussi à me briser, à me placer dans ce moule en plâtre, enfant prodige, l’étudiant d’Harvard au diplôme rutilant, à la femme élégante, à la vie parfaite et aux finances qui s’arrondissent de zéro. Pour l’instant, tu as explosé, ce qui est bon signe. Contrairement à moi, tu ne mets pas de côté tes sentiments. C’est douloureux sur l’instant mais infiniment plus viable. Tu ris et tu pleures, masques de comédie tragique que tu enfiles à ton tour, quand je ne parviens même plus à soutenir les flammes infernales qui font fondre ton visage en larmes salées, leur foyer se faisant dans le creux de ces yeux que je m’étais condamné à aimer, il y a bien plus longtemps. Même en colère, tu gardes une structure semi-divine, enfant de toute l’Olympe, la grâce d’Athéna mêlée à Héra l’impressionnante, la lumière d’Apollon avec le côté sauvage, félin rare et fuyant, de sa jumelle Artémis. Et puis ce qui me faisait le plus mal, dans toute cette pièce d’instruments divins, symphonie douloureuse et iridescente, c’était les éclairs de Zeus, reflets qui zébraient tes pupilles d’une haine qui me retournait complètement, faisait de moi un autre bonhomme d’argile, complètement insensible à d’autres douleurs que celle que tu avais fait jaillir de tes cils pour qu’elle vienne me perforer.

J’étais resté mutique quelques instants de plus, accusant le tambour battant de tes derniers mots, prenant conscience de ta douleur, bien plus aigüe que la mienne, bien plus à vif, toujours, puisque j’avais réussi à m’oublier dans une farandole d’alcools et de drogues jusqu’à perdre définitivement pied. Je n’avais plus été le même. Bien plus froid. Plus stratège. Probablement plus mature, moins humain. Davantage prêt à m’imposer et à imposer à tous les autres ma vision des choses. Pour ne plus jamais laisser défiler d’autres idées, d’autres paysages, que ceux que j’aurais choisis. C’est au tour de mes vannes de céder. Je reprends le fil de tes yeux. Cambre les étalons, prêts à repartir dans cette même course. Quitte à t’avoir fait souffrir, autant que j’en profite pour me saigner un peu aussi. "Je n'ai pas abandonné longtemps. Trois ans à tout faire pour briller, être major de promo, revenir dans leurs bonnes grâces. Trois ans à me concentrer sur les bouquins, les études, la lumière de ma lampe de chevet, pour ne surtout pas penser à toi et m'écrouler, pour ne surtout pas penser à la peur qui m'avait empêché de te rejoindre." Je déglutis, avalant difficilement les prochains mots, alors que toutes mes terminaisons nerveuses semblent tressaillir et m'abandonner. "Trois années studieuses. En vain. Alors j'ai basculé. D'abord, ça-ça-ça a été les alcools." Légère pause. Stopper l'hémorragie de syllabes qui se multiplient. Mon verre est entièrement vide. "J'ai bu jusqu'à vomir tous mes regrets, tous les soirs. Et puis après, j'étais trop bourré pour refuser la drogue. Alors j'ai commencé la cocaïne. Ça a duré des années. J'ai eu un job bien payé, un truc de bureau, pas de terrain. Je me suis marié, j'ai eu un gamin. Mais rien ne comptait, je les aurais tous sacrifié pour un rail de coke et une bouteille de whisky. Je ne voulais plus penser à rien, et les pensées qui traversaient ma tête étaient un brouhaha douloureux, un orchestre entier de douleur et..." Je baisse la tête, les yeux un peu humides, les poings tellement serrés que je sens ma peau s'irriter. "A mes vœux de mariage, j'ai répété que j'étais désolé. Une trentaine de fois. Peut-être plus. Ils rigolaient tous, j’avais les yeux flous sans rien comprendre. Les mots venaient seuls. J'étais saoul et je ne voulais surtout pas l'embrasser. Surtout pas la glo-glorifier. Il n'y avait que mes regrets, que la déception, que des morceaux de vie. Et je te disais désolé, comme si tu étais là, en face de moi, en face de ceux qui se réjouissaient de me voir abattu en plein vol, qui se réjouissaient de ne plus te voir dans le ta-tableau." Desserrer les doigts, pour ne pas marquer ma paume de lunes sanglantes. "Mais je n’ai jamais pu le faire. J'ai jamais pu décrocher tes appels, jamais pu répondre à tes messages. Tu n'as jamais reçu mes lettres d'appel à l'aide. Tu n'as jamais lu aucun des mots, puisqu'ils sont dans ma table de nuit, encore, et que j'avais trop honte pour te les offrir. J'étais persuadé que tu avais fini par tourner la page, contrairement à moi." Qui de nous deux aurait cru ne pas être le seul fantôme à arpenter des rues inconnues en se maudissant d'avoir donné son coeur ? Qui de nous deux aurait pu seulement comprendre la douleur de l'autre ? Je cligne des yeux trois, quatre fois. Rapidement. Pour ne pas céder aux larmes. J’ai le corps effondré sous le poids de nos accusations, le coeur qui palpite à ne plus jamais s’arrêter et la tête lourde. Je n’ose même pas regarder ta silhouette, par peur de voir ce que je t’ai fait, il y a douze ans. Par peur d’en voir la marque, les cicatrices, dans un recoin de ta peau ou dans une nouvelle larme glaciale.

@Alex Palmer Molina
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#  I Swear to Tell the Truth, the Whole Truth and Nothing But the Truth [Zek & Alex] EmptyVen 7 Oct - 11:38
Les flammes de la colère rugissent sous ma peau, enflamment mes prunelles et me transforment en ce monstre que je pensais avoir laissé derrière moi. Cette bête immonde qui tanguait dans les rues londoniennes à la recherche d’une échappatoire, n’importe laquelle pour retrouver un peu de lumière dans le monde obscure dans lequel je m’étais enfermé. Mon corps n’est plus qu’un terrain miné, vestige d’une guerre passée, le sol vibrant encore sous l’impact des bombes. Mes poings sont serrés, ma mâchoire contractée. Tout mon corps est prêt pour un affrontement à mains nues. Mais quand tes yeux retrouvent les mains, ce que j’y lie me terrifie. Parce que tu ne t'apprêtes pas à faire gicler mon sang mais à te sacrifier. Tu as toujours été comme ça, à faire passer le bien être et les désirs des autres avant les tiens. Tu m’as promis de me préserver pendant cette discussion et pourtant de te voir sur le point de faire couler tes propres peines sur l’autel de notre histoire me fend le cœur. Bien plus que si tu m’avais balancé mille et une injures dans pleine tête. Je peux encaisser les coups mais il y a une chose que je n’ai jamais été capable de faire, te regarder souffrir. Et ce que je vois dans tes yeux, cette lueur triste qui fait briller le coin de tes yeux, déchire mon cœur en deux.

Mes regard est ancré au tien, impossible de détourner les yeux ou de fuir cette souffrance qui transpire de chacun de tes aveux. Chaque mot que tu prononces est un sceau d’eau glacée sur les braises de ma colères. J'imagine les scènes que tu me décris et la culpabilité me fait courber l’échine. Je ne sais pas si je t’en veux ou si j’ai envie de me prosterner à tes pieds pour te faire oublier toutes ces années de douleurs. Hier, je n’étais pas prêt à entendre ton récit, à entendre que toi aussi tu avais souffert. Je me voulais seul sacrifié de l’histoire, égoïste martyr d’un jeu tordu orchestré par tes parents. Sous le poids de tes révélations, je puise dans mes dernières forces pour me relever. Un silence lourd plane sur la pièce et sur nos âmes. La douleur libérée semble avoir obscurci la pièce, recouvrant d’un voile sombre nos échanges légers et nos mains jointes. Je m’arrête prêt de toi et serre doucement ton épaule. Mon instinct me hurle de me jeter à ton cou, de te serrer dans mes bras jusqu’à t'étouffer d’amour mais je me retient. Il faut que tous ces mots qu’on ne s’est jamais dit sortent et si une première bataille vient de s’achever, les volutes sombres qui s’élèvent du champ de bataille annonce un deuxième affrontement.

Je récupère le paquet de cigarette laissé sur le plan de travail. Pendant que je me bats avec l’emballage transparent, ma voix brise le silence.

Un jour, je suis retourné chez mes parents pour je ne sais plus quelle fête ou anniversaire. Dès que j’ai ouvert la porte, j’ai su que quelque chose n’allait pas. Mes parents avaient le visage fermé, ils étaient étrangement tendus. Et Jo ne parlait pas. Et tu sais combien ma sœur est capable de parler en continue pendant un temps record ! Je t’assure, j’ai cru que quelqu’un était mort et qu’on osait pas me le dire.

Mes pas reviennent dans le salon, mes bras sont chargés du paquet rouge, d’un cendrier et de la bouteille de coca. Tu as l’air d’avoir besoin de t’hydrater ou de t’occuper les mains. En tant normal, j’aurai sorti des bières ou une bouteille de rhum mais après ton récit, je comprends ta demande de sober party. Et il est de toute façon temps que je respecte mes bonnes résolutions. Je reprends ma place dans le canapé et allume ma cigarette, la nicotine comme seul allié pour continuer cette histoire.

Jo a fini par craquer entre le plat et le fromage. Elle m’a glissé son téléphone sous la table pendant que mon père nous racontait une anecdote interminable entre deux sénateurs dont j’ignorais l'existence il y a encore dix minutes. Il y avait une photo sur l’écran, toi. En smoking avec une femme à ton bras en robe blanche. L’article de je ne sais plus quel journal parlait d’un magnifique mariage entre deux familles influentes d’Arizona.

Mes lèvres se serrent pour ravaler la bile qui menace de se déverser hors de mon corps. Mon ventre se tord comme si j’avais de nouveau cet article devant les yeux. Je pensais déjà avoir atteint le fond mais il faut croire que les enfers sont pleins de surprises ! Il y avait un étage bonus à me déchéance. Un endroit encore plus sombre, où la lumière d’Hélios n’est qu’une légende qu’on murmure en fin de soirée. Cette fois, mes larmes ne coulent pas mais la douleur se réveille. Mon cœur est de nouveau broyé sous les regrets et la fureur.

Je ne sais pas comment s’est terminé le repas, ni ce que j’ai fait après. C’est Jo qui m’a retrouvé huit heures plus tard. J’étais dans un appartement que je ne connaissais pas, avec deux mecs que je n’avais jamais vus. Incapable de me relever ou d’aligner deux mots cohérents.

C’est à mon tour d’avouer que depuis que tu as quitté ma vie, je ne suis plus que l’ombre de moi-même. J’enchaîne tous les moyens d’auto-destruction à ma disposition pour effacer cette douleur qui m’entrave juste pour quelques minutes. Quelques minutes où je peux reprendre mon souffle pour continuer à vivre. Un filet d’oxygène pour reprendre pied avant de replonger. Ma cigarette émet des grésillements et j’ose enfin relever mon regard empreint de douleur vers toi.

Je n’ai jamais tourné la page. Je n’ai jamais pu.

Je ferme les yeux sous le poids de cette vérité. J’ai l’impression qu'un poid s’envole de mes épaules comme si j’avais attendu toutes ces années pour te dire ces mots. Mon cœur n’est pas plus léger mais je me sens libéré. Ce secret que je gardais au plus profond de moi était en train de me ronger. Égoïstement, je te donne mon fardeau, ignorant les dégâts qu’il pourrait faire. Mais il fallait que je te le dise. De la fumée s’échappe de mes lèvres et un fin sourire s’invite sur mon visage souillé de larmes salées.

Si tu m’avais dit ce qu’il se passait, j’aurais compris Zek. Si tu m’avais contacté pour m’expliquer, j’aurais compris. Et si des années plus tard, tu m’avais envoyé tes foutues lettres, je serais venu parce que ce jour-là, je n’ai pas seulement perdu mon âme sœur, j’ai aussi perdu mon meilleur ami.

Cette fois, je n’arrive plus à soutenir ton regard. Mes pupilles fuient vers un cadre derrière toi. Il renferme une photo en noir et blanc datant d’il y a une dizaine d’années. Je suis avec Jo, on est emmitouflés dans d' énormes manteaux de fourrure et on rit aux éclats. On ressemble à des maquerelles qui auraient décidé de prendre des vacances à la montagne. Elle a été prise à Avoriaz dans une énième tentative de ma sœur de me redonner le sourire après m’avoir récupéré dans un état lamentable. Encore. Mais c’est un bon souvenir. On avait passé une super semaine ensemble avant qu’on reparte chacun dans notre coin du monde. Je lui avait promis de me reprendre, d’arrêter les conneries. Deux mois plus tard, elle m'emmenait faire une cure de désintox au Mexique pour que mes parents ne l'apprennent pas. Ma sœur, cette sainte qui a tout sacrifié pour prendre soin de moi.

@Zekariah M. Forbes
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#  I Swear to Tell the Truth, the Whole Truth and Nothing But the Truth [Zek & Alex] EmptySam 22 Oct - 23:28
Peut-être est-ce la ville, peut-être est-ce le mélange de toutes les odeurs, le gel douche chocolat qui a laissé sa trace sur ma peau, peut-être est-ce la cavalcade de tous les regrets, le défilé de toutes les souffrances, le spectacle sinistre de toutes mes erreurs passées, celles qui ont tracé ces quelques larmes sur tes joues... Tout ce que je retiens de cette scène malheureuse, c'est mes jambes qui se sont un peu plus serrées contre moi, les mollets qui menacent de distendre le tissu du pantalon, eux aussi particulièrement agités. Mes épaules marquent quelques tremblements, comme des réactions à chaud, éprouvées par chacun de tes mots, alors que mon visage tente de garder toute contenance, de se marquer au fer blanc des traits, ici et là, pour figer un visage sérieux, détaché, bien loin de ma silhouette qui s'affale à chacun de tes mots, ange poignardé par un milliard de nouveaux remords, la peau brûlée par les lames chauffées par d'anciennes flammes, aiguisées par chaque syllabe. Je te vois t'éloigner, dans un coin de ma vision, mes yeux toujours rivés sur ce foutu tapis blanc, faux poils synthétiques, le genre qui donne une contenance à n'importe quel intérieur. Ma main se perd sur la table basse, dans une tentative faiblarde de me redresser, d'envoyer valser en l'air chaque douleur. C'est bien évidemment un échec, le poids continuant d'appuyer sur mes clavicules, bloquant une respiration d'ordinaire maîtrisée ; au moins, j'ai le dos un peu plus droit quand tu reviens, une cigarette dans les mains. Tu continues ton histoire, et plus le dénouement se fait proche, plus je me sens ployer au bord de la falaise, m'y retrouvant comme il y a des années de cela, les pupilles fixées sur l'épaisse brume en bas, me demandant si la chute ouvrirait la voie vers un autre univers. Un univers où la douleur ne serait qu'un noir souvenir, un univers où tout serait aussi doux que ce tapis blanc, aussi doux qu'une couverture de nuages, aussi doux que ta peau, quand mes doigts y glissaient, venant friser les fossettes en bas de ton dos, jouant sur tes omoplates, en traçant les contours déjà bien dessinés. Il y avait eu l'attirance émotionnelle, deux ados en proie à leurs hormones, le sang bouillonnant, les organes remués par l'un et par l'autre, les tristesses infinies, les colères tempétueuses, les sourires étirés jusqu'aux oreilles. Il y avait aussi eu l'attirance des âmes et des esprits, éberlué par chaque conversation, toujours étonné de te voir employeur un mot que je n'avais jamais entendu, les lèvres qui venaient encore et toujours s'élever quand tu m'apprenais un mot en espagnol, quand tu me parlais de ta soeur, de tes parents, de ta vie que j'étais venu piétiner. Et puis il y avait eu l'attirance physique, coeurs et intimités transpercés de part et d'autre par la chaleur de tes mains, par ta silhouette, par chaque recoin de ta peau, que j'avais eu l'envie d'explorer sans même être maître de mon propre corps. Beauté de la jeunesse, nous avions eu la pudeur nécessaire, avant de basculer dans un incendie de violence, une explosion de toutes les formes et les couleurs d'étincelles. Et j'avais eu ce départ enflammé, lors de nos messages, comme une première braise qui me ramenait à toutes les autres ; nous nous étions retrouvés pour mettre à plat les choses, les mots étaient volontaires, les maux également, mais ça n'enlevait pas la moindre échauffée de mon sang.

Curieux paradoxe, plus tes mots se faisaient violents, plus les images s'encraient dans mon esprit, brûlantes, acérées, plus je réussissais à m'apaiser. Il y avait la souffrance, mais aussi le besoin de tout entendre, de tout savoir. J'en voulais encore. Besoin viscéral qui me ramenait à d'anciennes addictions, à leur chronologie, il y avait eu les livres, les lignes romancées, toi, les lignes de ton dos, la drogue, les lignes de coke, l'alcool, les lignes de bouteilles vidées, puis le travail, les lignes de contrat. Je suivais encore et toujours ces histoires linéaires, triste personnage verrouillé dans ces mêmes cercles vicieux. Et si j'en étais revenu à toi, c'était parce que ce besoin-là ne s'oubliait jamais vraiment. Tu faisais vibrer des ouragans entiers en moi, alors que j'arrivais enfin à redresser le visage pour te faire face. Au feu les images de mon mariage, mon costard et mon regard distant, au feu la falaise, au feu mes parents, nous pourrions en allumer toutes les flammes. D'abord, il fallait que nos venins sortent, que nous quittions notre forme de vipères endolories pour redevenir le guépard et la panthère noire. Que nous retrouvions nos pas dans la neige, les coussinets qui venaient se heurter, duel de griffes et mélodies félines. Tu terminais par une photographie plus colorée encore, toi, ton corps nu offert à la lumière et à deux inconnus, loin de mes mains rassurantes, livré à toi-même et à ces vautours qui se délectaient de ta carcasse et de tes phéromones. Ces inconnus aux sourires faux, aux visages détestables, aux regards libidineux, goûtant à mon addiction, quand je l'avais rejetée, l'avait envoyée à mille lieues de cela par flemme de lutter, par peur de tout voir s'effondrer. Et tout s'était quand même effondré. C'était un jeu perdant, et moi la victime, mauvais gagnant.

C'était à ton tour de perdre le contact visuel. Ta cigarette s'était étirée en une longue cendre grisâtre, et avant que j'ai le loisir ou le courage de t'interrompre, elle était venue s'écraser sur le tapis, teintant la neige de quelques soupçons d'orage. Mes doigts qui traçaient des formes extravagantes sur ta table de bois étaient venus se saisir d'une cigarette, la faisant tourner sur chaque phalange, tentant de distiller dans l'air l'image entêtante de ce que je t'avais fait. Toi, les deux inconnus. Moi, la falaise. Mais surtout, toi, les deux inconnus. Combien avaient partagé ta couche, exactement, quand je l'avais quittée ? Combien étaient venus laisser la trace de leurs lippes, la brûlure de leurs dents, les cicatrices de leurs griffes, dans ton dos, sur ton cou, entre tes jambes ? Et surtout, comment pouvais-je seulement me montrer jaloux de ceux qui étaient venus te sortir des nuits esseulées, alors même que j'avais été accepté, douloureusement, silencieusement, mon sort, te condamnant à cette même vie qui me faisait t'en vouloir ? Je ne m'en étais pas rendu compte, absorbé par mes pensées, mais tu avais les yeux qui brillent. Quelques secondes. Et je glissais, penaud, silencieux, sur le tapis. "Alex..." Assis à tes pieds. Suppliant le pardon de mon idole. Priant dans un temple improvisé, temple que je dépouillais de cette même cendre écrasée, la prenant entre mes doigts avant de la chasser dans le cendrier d'argile sur ta table. Et puis...

Et puis mon corps s'était déplié dans l'espace. Une main sur le canapé, l'autre sur ton genou, mon visage offert à la lumière et au tien. Cherchant la moindre trace d'une issue à toutes ces tornades de douleur qui tourbillonnaient, déchiquetant nos passés. Emmenant au loin toutes les belles images, toutes les belles nuits, toutes les belles choses que tu avais amené dans ma vie. Ma main s'était posée sur ton genou, alors que j'étais sur les miens, n'osant plus bouger, déjà bien trop proche, déjà bien trop soucieux de te faire exploser un peu plus. Ma peur me braquait le ventre bien plus encore que la colère de mes premières phrases. Et j'étais prêt à abdiquer au moindre éclair vindicatif dans tes pupilles, que je cherchais désespérément. "Je ne suis plus aucun de ceux-là. Ni le marié sur la une du magasine, ni le garçon que tu as sauvé, en m'offrant les plus belles histoires du monde." Tu avais été l'écrivain majeur de nos mille et une nuits, me faisant passer d'étoile en tapis volant, de couche ensablée à draps de satin. "Je suis désolé. Vraiment désolé." Ma main s'était un peu plus agrippée à ton genou, dans un nouveau geste implorant ton regard de se fixer à nouveau sur le mien. "Je ne peux rien faire pour le passé. Je veux juste te promettre que plus rien de mal ne t'arrivera jamais. Tous ces souvenirs, toute cette vie-là..." Ma voix se brise alors que je peine à contenir les émotions et mon visage neutre. Tourmenté entre tous ces masques, entre toutes ces attitudes que je devais m'efforcer d'adopter pour ne pas tout simplement me dégoupiller et retourner le quartier entier des brasiers que j'avais enterrés au plus profond de moi. "Ça ne finira jamais. Elles sont éternelles. Ça, rien ne l'enlèvera." Et c'en était fini de toute la froideur, brusquement, comme le saut d'une falaise, comme une cendre qui s'écrase au sol, comme une larme sur tes joues, comme un soubresaut dans nos corps emmêlés, je m'étais à nouveau écroulé, les masques de cire fondant, un milliard d'émotions simultanées m'assaillant, éprouvant mon corps entier en un frisson, avant que mon front ne vienne toucher ta jambe, trouvant refuge vers le seul abri qui avait été infaillible. Silencieux. Seul les cliquetis de l'appareil de cuisson dans la cuisine, et le bruit étouffé de ma cigarette heureusement éteinte tombant sur le sol. Pas de larmes, pas de sourires, juste un visage entier caché contre ton canapé et ton pantalon, joue contre mollet, pour ne pas offrir à la lumière la laideur de tout le torrent furieux.

@Alex Palmer Molina
Alex Palmer Molina
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#  I Swear to Tell the Truth, the Whole Truth and Nothing But the Truth [Zek & Alex] EmptyDim 23 Oct - 15:01
A nouveau, nos comportements s’opposent et nous nous révélons dans toutes nos contradictions. Le feu et la glace. Le yin et le yang. Les émotions qui débordent et les masques qui ne tombent pas. Tu as toujours été très fort pour masquer tout ce qui pouvait bien se passer dans ta tête, effaçant toute trace d’une quelconque émotion sur ton visage impassible. Tu es un mystère que j’ai tenté de percer de bien nombreuses fois et si parfois j’arrivais à repérer des signes dans la lueur de tes yeux, les rouages de ton cerveau ont toujours été chasse gardé. Alors que moi, je suis bien incapable de planquer quoique ce soit. J'exulte, je souffre, j’enrage, je ris au yeux et à la vue de tous. Je fais un piètre joueur de poker car les mensonges défilent sur mon visage comme un message publicitaire en plein milieu de Time Square. Pourtant, quand je relève les yeux vers toi après avoir fixé pendant plusieurs secondes la cendres grises venus parsemner ce tapis blanc que je trouvais chaleureux jusqu’à ce que mes larmes s’écrasent dessus, je crois lire toute un arsenal d’émotions. Je plonge à l’intérieur de la souffrance et des regrets que je lis dans ton regard. Je suis incpable de bouger, figé devant la beauté de tes traits. J’aime te voir aussi vivant et démonstratif même si tes émotions qui te consument. Ton masque impassible, j’ai envie de le jeter au feu. Je veux de la sincérité et tu t’autorises enfin à être entier. Souffrir ensemble pour pouvoir renaître. C’est le but de notre soirée, non ?

Comme une proie qui regarde un prédateur fondre sur elle pour la dévorer, je te regarde approcher. Immobile. J’admire ce Zek que j’ai attendu si longtemps refaire surface, comme un mirage au milieu du désert qu’est devenu ma vie. Je n’ose pas cligner des yeux, de peur de te faire disparaître. La peur, ce sentiment me paralyse. J’ai peur. De ce que tu vas me dire, de ce que tu ne vas pas me dire, de ce que je peux déceler sur ton visage, de ce que je voudrais voir dans tes yeux, de ces lèvres que j’ai tant de fois embrassé et qui ont un goût de sécurité, de ces mains que j’ai rêvé de retrouver autours de moi, de ce corps que je rejette. Une tempête fait rage à l’intérieur de moi alors que mes membres sont immobiles. On se fixe, on se jauge et mon prénom qui s’échappe de tes lèvres est comme un poignard qui se plante en plein milieu de mon cœur. Je t’aime aussi fort que je te hais. Tu fais naître tant de contradictions en moi que je ne sais plus où se trouve la surface. Je me noie dans ton regard, laissant la panique se répandre face à mon manque d'oxygène. Il faut que tu arrêtes de me regarder comme ça, comme si j’étais important, comme si je comptais pour toi. Ma santé mentale ne survivra pas si tu continues sur cette voie parce que j’ai terriblement besoin de croire à tous ces mensonges. Je me suis juré que plus jamais je ne te laisserais m’atteindre mais je me rends compte que ma volonté n’est pas aussi solide que je l’imaginais.

Mon regard dévie sur tes doigts autour de mon genoux, c’est plus facile à gérer que tes océans dans lesquels je me retiens de plonger. Chacun de tes mots est une torture pour mon âme. Mon plan pour ce soir était simple, je voulais tout te dire, te balancer ma souffrance au visage, te cracher toute ma rancœur. Te faire mal, te mettre à terre, te faire regretter ta trahison. Te montrer mes plaies encore à vif, mon cœur qui saigne et mon cerveau en morceaux. Me planquer derrière des mots durs pour ne pas te montrer à quel point je suis foutu et complètement à la ramasse. T’envoyer au visage mes voyages, mes expériences, mes aventures. Tourner le soleil en plein dans tes yeux pour t’éblouir et t'empêcher de voir la nuit sombre qui se cache derrière. C’est ce que je voulais faire. Mais j’ai vu dans tes yeux que tu n’étais pas dupe. Que tu sais ce qui s’est passé. J’ai vu ta souffrance comme tu as vu la mienne, elles se sont reconnues et malgré que de la lave coule toujours dans mes veines, les eaux glacées des tiennes sont venues m’apaiser.

A genoux devant moi, tu déposes tes armes sur ce tapis que j’ai envie de brûler tant il ne fait pas sens au milieu de ce salon en ruine. Ton visage tombe contre mes jambes et je respire. Je n’avais pas remarqué que je retenais mon souffle jusque là. Je respire comme si tu venais de me libérer d’un poids que je portais depuis si longtemps que je ne le remarquais plus. Je laisse ma cigarette retomber dans le cendrier et glisse mes doigts dans tes cheveux. La soie glisse entre mes doigts et une nouvelle larme vient creuser les sillons laissés par le torrent qui vient de s’écouler de moi.

Ne me fais plus de promesses, Zek. Plus jamais.

Ce n’est pas des reproches. Ma voie est douce, presque aussi paisible qu’un murmure. Tu m’avais fait trop de promesses et je ne pourrais pas supporter que tu en brises des nouvelles. Tu as construit à un fil solide fait de futurs rayonnants et de corps liés à jamais, avant de le couper sous mes pieds alors que j’étais suspendu dans le vide. Et depuis, je tombe. Inexorablement, je tombe en secouant les bras dans tous les sens pour me raccrocher à quelque chose, n’importe quoi pour me raccrocher à la vie. Je ne supporterais pas que tu agrippes ma main pour me lâcher de nouveau. Je ne pourrais pas affronter cette chute sans fin une seconde fois.

Écartant les jambes pour placer mes pieds de chaque côté de tes jambes, je me laisse glisser sur le sol à mon tour. Mon dos contre le canapé, mes fesses sur tes cuisses musclées , mes bras autour de ton cou. Je me laisse glisser contre toi, retrouvant ces bras comme un foyer qu’on a fuis pendant trop longtemps alors que c’est l’unique endroit où on se sent bien. Je respire ton odeur dans tes cheveux, laisse mon visage s’échouer dans ton cou. Mon souffle percute cette peau fine derrière laquelle je peux sentir les battements de ton cœur mais je retiens mes lèvres. Je me laisse envahir par ce sentiment de sécurité que tu dégages, par ta force. Nos palpitants entament un chant guerrier, se synchronisent sur un rythme puissant et hypnotique. Mes paupières se ferment pour que je puisse libérer la vérité.

Je t’ai détesté pendant tellement d’années que je ne sais plus comment t’aimer. Mais je veux que tu saches que je te pardonne. Même si mes actes vont te faire douter, même si mes mots seront toujours durs et que tu penses que je me laisse guider par la colère, je te pardonne. Ne l’oublie pas. Et quand moi je l’oublierai, rappelle-le moi s’il te plaît.

Mes bras se resserrent autour de ton corps et ma tête retombe sur ton épaule. Mes yeux restent secs même si mes émotions menacent de déclencher une nouvelle tempête. Mon souffle se calme, ma respiration se calque sur la tienne. Une nouvelle bataille vient de prendre fin. Nous sommes tous les deux au sol, enlacé dans un geste de désespoir. Retiens moi. Mes bras se serrent plus fort, ma mâchoire se contracte. Une vague de détresse et de douleur remonte du creux de mon ventre. Je me laisse submerger, m’accrochant à toi comme à une bouée de sauvetage.

Ne me laisse pas tomber, Zek. Je t’en supplie, ne me laisse pas.

Ma voix se brise sur ces mots. Je me démantèle entre tes mains, laisse mon âme abîmée à ta vue sans aucune pudeur. Je m’offre à toi dans toute ma fragilité sans rien attendre en retour, à part de l'honnêteté. Ne remets pas ton masque, je ne le supporterais pas.

@Zekariah M. Forbes
Zekariah M. Forbes
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#  I Swear to Tell the Truth, the Whole Truth and Nothing But the Truth [Zek & Alex] EmptyJeu 3 Nov - 16:39
Corps qui s’effondrent, en demi-teintes. Colère qui colore d’agave la pièce entière, dans les dernières volutes de fumée qui s’échappent de ta cigarette. Et puis suppliques, derniers soupirs, alors que ta silhouette vient inonder la mienne, la recouvrir toute entière. Comme un coup de gomme qui efface ces singularités, nous fait redevenir une seule forme, une seule ombre. C’est douloureux, mais terriblement chaleureux. Je me redresse aussi, pour ne pas te blesser. Mes mains naviguent au-dessus de ton enveloppe, n’osant pas la toucher, alors même que ta mâchoire tressaute le long de mon cou, unissant tes mots aux quelques centaines de battements cardiaques qui se font la malle et se répercutent jusque dans mes artères. D’un simple coup de dent tu pourrais retrouver le chemin de mon cœur, chemin sanglant et bien moins joli que celui que tu avais emprunté. Pour l’instant, je préférais laisser tes canines dans ta bouche. J’étais dans tous les cas bien trop tétanisé, bien trop figé, ancré de tout mon poids en arrière dans le canapé. Impossible de bouger, impossible de m’aventurer à glisser mes bras autour de toi, aussi aisément que tu avais réussi à le faire. Ils étaient en suspend au-dessus de toi, dans le vide, l’enserrant, créant une coquille transparente autour de nous. Je reste là des secondes me paraissant éternelles, sans savoir comment réagir, comment bouger dans l’espace. Les narines tourmentées par un parfum sensiblement semblable à celui que tu portais autrefois, ou peut-être était-ce les effluves de ta peau. La bouche elle aussi agacée, torturée, lorsqu’une première larme vient tracer son sillon jusqu’à elle, dévalant mes joues, grattant la barbe, sans oser s’arrêter tant qu’elle n’est pas venue s’écraser contre le sol. Je refuse de te laisser sentir cette simple goutte, et je l’extirpe de mon visage d’un simple pli de mes lèvres. Puis mes bras trouvent tes épaules. Les enlacent. Te tirent contre moi, un peu plus, plaçant nos torses l’un contre l’autre, alors que l’énergie crépite, explose, milliard d’atomes qui se déversent, se font, se multiplient, éclatent, vallées de feux d’artifices et enfer de toutes les émotions. Ce moment-là dure plus longtemps, mais pas assez. Je suis une armure qui se glisse contre toi, te recouvre, te protège des aléas du monde qui nous avait tant éprouvé. Comme si à cet instant, il n’y avait plus que toi et moi face aux autres. Toi, de toute ta force, toute ton élégance, toute ton intelligence, toute ta beauté, dieu s’il y en avait un parmi les hommes, ma foi inébranlable ne m’empêchant pas de me placer entre toi et tous les autres. Il y avait un côté de protection, voulant t’attirer contre moi, en moi-même, parfois, t’isoler de tout ce monde pour ne plus jamais voir luire dans tes yeux une constellation déchirée, un début de trou noir qui absorberait toutes les belles idées et les grands projets. Si la voie lactée se délestait d’une larme, je ne répondais plus de rien, prêt à tout détruire, à tout anéantir, juste pour te trouver un sourire. Et puis, il y avait aussi toujours eu le côté possessif, le côté qui ne voulait pas trop exposer aux autres ta lumière par peur qu’ils soient aussi conquis, aussi amoureux, aussi fanatiques. Et qu’un plus grand, plus fort, plus intelligent, ne vienne t’enlever à moi. Ne me fasse perdre la foi. Il y avait eu cet aspect éternel, infiniment puissant, pendant nos premiers émois, mais il avait atteint son paroxysme pendant nos derniers mois, quand il y avait la tension de l’université, les semaines solaires, les baisers arrachés et l’expérience l’un de l’autre. Puis la disparition. La froideur. La solitude. La détresse, sans la lumière pour éclairer le chemin. Le manque de toi, de ta peau, de tes lèvres, de tes mots, de ton odeur, de tes yeux, de ta chair, de tes fantaisies.

Brusquement, comme on revient à ses addictions, je reprenais de grandes volées de toi, de ce qui avait été nous. Mes bras étaient venus se perdre contre tes reins, t’attirant encore plus près, sur le point d’une fusion brûlante, bien loin des ouragans de douleurs que l’on s’était échangés avec tant d’ardeur. L’angle de ta mâchoire dans mon cou me piquait, mais j’avais réussi à baisser ma garde, à enlever le masque, à venir aussi déposer mon visage contre ton bras. Il était impossible d’établir le fil rouge de cette soirée, il serait impossible de la raconter, car le feu était si intense qu’il avait déposé sa buée sur la majorité de mes souvenirs. Mes doigts, sans vraiment que je ne m’en rende compte, avait trouvé leur voie sous tes tissus, caressant la peau de ton dos, alors que le satin de ton corps m’arrachait des sourires prolongés. Bien loin des larmes dévastées et des sueurs colériques. La pulpe de mes doigts me brûlait, sous la pression de ton corps aussi enflammé, sous la pression de mes idées, sous une pression animale, féline, monstrueuse, impulsive. "Alex..." J’ai des incendies dans les pupilles, quand tu relèves la tête. Les lèvres tremblantes aussi, inspirées par des démons qui viennent délivrer leur magma par coulées salaces jusque dans le creux de mes entrailles. Les cercles de l’enfer entier, qui font monter la pièce en température, me donnent le regard fiévreux, la peau de lave. Je cherche une autorisation dans ton regard. Comme si la soirée pouvait continuer normalement, comme si une douche froide pouvait éteindre ces ardeurs nouvelles. Au fond de moi, j’ai l’estomac retourné par la situation, et sur le plan physique je n’ai pas été aussi contracté de part et d’autre depuis des années, si cela m’était seulement arrivé. Une de mes mains quitte le dessous de tes vêtements, trouve son chemin, caressant brièvement tes côtes, remontant sur une épaule, qu’elle masse, avant de venir prendre la mesure de ta mâchoire, le pouce jouant sur tes joues, venant heurter sans trop le prévoir tes lèvres. Je relève la tête, quittant tes yeux, inspirant de grandes bouffées d’air, tentant de retrouver un semblant de raisonnable. Mais quand mon cou se relâche, que je ploie de nouveau le visage, pour faire face à tes pupilles sombres, je perds de nouveau la raison. Ce n’étaient pas des abîmes, il y a quinze ans. C’étaient tes yeux. On pouvait s’y perdre tout aussi aisément. Fils de Nyx, les voiles stellaires et si sombres sous de longs cils qui battaient chacun de tes regards comme une percussion. Je ne parvenais pas à me détacher de tes yeux. Aussi, quand je m’étais plié, ma bouche venant sur ta peau, velours contre velours, en un baiser de langueur, allumant de nouvelles cendres, météorite trouvant son point d’impact contre ton cou, te forçant à tourner la tête, j’avais eu l’impression de perdre pied. J’avais besoin de tes yeux. Besoin de ta peau. Besoin de tes lèvres. Pourtant, quand mes lippes avaient quitté la peau fine de ton cou, non sans y avoir laissé des traces de dents semblables aux rapides griffures que mes ongles devaient avoir dessiné dans le bas de ton dos, sous le feu infernal de la luxure ultime, j’avais réussi à relever le menton, pour te faire face de nouveau, voulant m’assurer que tes soupirs et ton immobilité n’étaient pas des signes de rejet, que je ne te dégoûtais pas, que tu n’allais pas me jeter. "J'ai tellement faim de toi, putain." Plus aucun masque. Ils ont tous fondu. La voix lourde, pesante, rauque, bien détachée de tout le reste de l’appartement, en des mots qui se faisaient l’écho de toutes les ombres avides qui s’étaient projetées ; projetées de mes doigts pour m’éprendre des muscles noués de ton dos ; projetées de ma bouche pour faire de ton cou une nouvelle obsession ; projetées de mes yeux pour venir te déshabiller complètement, reprendre le goût de ton corps entier en m’y unissant une fois de plus ; projetées de mes bras enfin, qui, biceps tendus, n’aspiraient qu’à nous faire basculer complètement sur le sol. Torse bombé, regard perdu, désirs bestiaux qui me font presque trembler tant j’ai besoin d’une dose de toi.

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