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 I Swear to Tell the Truth, the Whole Truth and Nothing But the Truth [Zek & Alex]

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Alex Palmer Molina
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Alex Palmer Molina
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#  I Swear to Tell the Truth, the Whole Truth and Nothing But the Truth [Zek & Alex] - Page 4 EmptyMer 11 Jan - 11:04
Mon appartement est une caverne d’Ali Baba à qui sait y regarder. Photos dispersées aux quatres vents pour recouvrir les murs sans vie, souvenirs de voyage à travers le monde au bras de ma sœur ou d’inconnus rencontrés en route, livres parlant de vestiges du passé et puis dossiers secrets bien à l'abri des regards indiscrets. Je suis sûr que tes yeux scrutateurs perceront quelques secrets ce soir. A commencé par ma bibliothèque qui regorge d’ouvrages que nous avons achetés ensemble ou que nous lisions sous la protection de notre couette de l’internat, une lampe torche subtilisée dans le bureau du surveillant des dortoirs comme seuls alliés. Des mots que nous avons déclamés dans nos lits pour tenter de qualifier notre amour, dans les bois derrière le lycée lorsque nous étions submergé par toutes nos émotions et que j’ai relu encore et encore, jusqu’à m’irriter la rétine, jusqu’à ne plus avoir une seule larme de disponible quand je me suis retrouvé seul. Cette bibliothèque aux couleurs pastels, délavées par les années, renferment mes meilleurs et mes pires souvenirs. Certaines pages doivent encore porter les stigmates de mes crises, des tentatives de Jo pour m’aider mais aussi quelques grains de sable quand je laissais mon corps brunis sous le soleil en espérant des jours meilleurs. J’ai parfois cru ne plus jamais réussir à sourire et pourtant, regarde nous. Nos sourires ne s’effacent jamais bien longtemps, cette flamme de désir non plus. Tout à changé et pourtant, rien n’a changé finalement.

Je ne sais pas pourquoi je ressens le besoin de fissurer ce moment d’euphorie, pourquoi l’ambiance pétillante qui règne dans l’appartement depuis que tu as passé le seuil me dérange. Je crois que j’ai tout simplement peur. Peur de m’habituer à ton contact électrique, peur de redevenir addict à ton sourire, ton odeur, tes lèvres, ton rire. Peur que tu disparaisses de nouveau. Mon ongle gratte une peau le long de mon doigt, douleur douce qui me ramène à la réalité, au présent. Un de mes médecins m’avait conseillé de faire claquer un élastique autour de mon poignet à chaque fois que je sentais la colère monter. M’infliger moi-même une vague de douleur devait m’aider à rester connecter à l’instant présent et à me calmer suffisamment pour ne pas exploser, ou m’exploser au choix. J’ai tenté cette technique pendant quelques secondes mais les regards curieux sur mes poignets bleuis par les claquements m’ont vite fait arrêté. Avec le temps, j’ai appris d’autres techniques, d’autres stratagèmes pour repousser mes démons mais il y a une chose que je n’ai réussi à faire, me protéger. Adepte de l’autodestruction, je ne crois pas réussir à me séparer un jour de cette tare. Je le prouve une nouvelle fois en te questionnant sur ton fils, goupille de ma propre grenade.

Archie.

Je fais rouler son prénom sur mes lèvres, analyse chaque épingle qui se plante dans mon cœur. Je vois bien que tu marches sur des œufs, voulant m’épargner là où moi je préfère me jeter dans les braises. Chaque information me percute, me donne envie de basculer en arrière dans le vide. Cet enfant, ça aurait pu être le nôtre. J’aurai pu l'entraîner au Lacrosse, assister à chacun de ses matchs, être le père le plus relou du monde en voulant lui donner des conseils d’ancien sportif. J’aurais pu être à ses côtés quand il était malade, lui lire des histoires le soir, partager tous ces moments avec vous. Mais mon visage s’efface de tous ces souvenirs factices où je n’ai pas ma place, remplacé par celui de ta femme. Enfin, ex-femme. Je cache mes yeux embués derrière un nouveau nuage de fumée et fait passer la frustration par de l’alcool. Je te suis finalement reconnaissant de changer de sujet et c’est seulement en entendant mon prénom que je relève le visage. La commissure de mes lèvres se redresse dans un sourire aux relents de tristesse.

Non, tu peux la garder. Tu es beau avec, ça serait dommage qu’elle revienne dans mon dressing.

Je me racle la gorge pour faire disparaître les derniers lambeaux de spleen qui me colle à la peau. Je quitte mon poste d’observation, me débarrasse de mon mégot dans la poubelle, termine ma bière et vient de nouveau m’échouer à tes côtés. Je ne te laisse pas parler, je sais que tu lis en moi comme dans un livre ouvert et je n’ai absolument pas envie d’entendre ton analyse de la situation. Parce qu’elle sera trop vraie, trop blessante, trop beaucoup de choses. Alors je me contente de t’embrasser, glissant ma langue contre la tienne pour aspirer ces mots que je ne te laisserais pas évoquer à voix haute. Je cède à mon exutoire favori, la main qui glisse sous ton haut pour caresser la peau de ton ventre, ongles qui dessinent des sillons écarlates sur leur passage, fureur qui se transforme en flammes de désir. J’ai toujours imaginé ton corps quand je me retrouvais avec des hommes, ton visage, ta douceur. Mais la réalité venait toujours me frapper à un moment ou un autre, ne laissant que douleurs et remords dans son sillage. Mais aujourd’hui, pas besoin d'illusion ou de magie. Tu es là. Putain, tu es là Zek.

Les lèvres toujours accrochées aux tiennes, je reprends mon souffle puisant dans ton oxygène.

Il faut qu’on sorte sinon… Je vais déraper, Zek.

On a pas encore discuté des nouvelles limites pour notre seconde nuit. Je ne sais pas si tu es prêt à passer le cap, à unir nos corps dans des retrouvailles qu’on attend depuis une décennie ou si la prudence est toujours de mise. Je ne veux rien précipiter, respecter tes propres lignes rouges alors que les miennes bougent sans arrêt. A contre coeur, je quitte ton épiderme, redonnant son indépendance à mon corps alors que je rêve de le fusionner au tien. Je quitte aussi le canapé, terre de luxure qui met au défi mes hormones de ne pas entrer en ébullition. Je récupère mes affaires, les glisse dans mes poches, repositionne mon jean pour avoir une apparence décente pour notre dîner.

On y va ?

Ma main agrippe la tienne pour ne plus te lâcher. Il est peu probable qu’on croise des collègues dans mon quartier, seuls les regards inconnus auront le privilège de se prendre notre bonheur en pleine face. Je te laisse la possibilité de prendre tes distances si tu en ressens le besoin, je ne t’en voudrais pas. Nous n’avons pas encore eu cette discussion non plus, je ne sais pas si maintenant tu assumes d’être vu avec un homme ou si ta sexualité reste classée secret défense. Je chasse au loin tous les sujets qui pourraient provoquer ma colère, me concentre uniquement sur l’air frais qui nous entoure, ma paume contre la tienne et les étoiles qui s’illuminent au-dessus de nos têtes.

@Zekariah M. Forbes
Zekariah M. Forbes
ouragan déchu, amours envolées
Zekariah M. Forbes
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#  I Swear to Tell the Truth, the Whole Truth and Nothing But the Truth [Zek & Alex] - Page 4 EmptyJeu 12 Jan - 15:27
C’est un curieux choix de mots que tu opposes au contact de nos peaux, tes doigts jouant sous mes tissus, nos bouches se mêlant irrévocablement, scellant un millier de promesses silencieuses que nous écourterons sans doute de nos éclats de voix dès la première embûche, faisant honneur à notre fonctionnement historique : d’abord, éclater en étincelles, ensuite, corps brûlés, trouver des solutions, les lèvres qui fument encore de rage, agonie délicieusement caramélisée. Mon corps fourbu s’offre à de nouveaux paradoxes, hésitant à céder maintenant, à ne faire plus qu’un avec toi pour de bon en redécouvrant la chaleur de notre fusion, hésitant sinon à se lever, à te tirer par le bras pour à tout prix retrouver des passants, une certaine forme de prudence face aux potentiels regards, et surtout un bouclier à tous tes charmes. Ce matin, c’était différent. J’étais dans une sorte de bulle gazéifiée, opaque, un moment particulier qui m’avait attiré dans ses mailles, me permettant d’accrocher nos mains, d’accrocher nos hanches, d’accrocher nos lippes, sans vraiment me soucier de l’œil d’une audience. Maintenant que j’étais bien réveillé, et quand bien même mon corps me hurlait de mettre fin à ce massacre en allant me coucher, c’était aussi le retour des frôlements uniques, rien de trop proche afin que personne ne puisse réellement deviner la mesure de notre relation. La mesure de nos sentiments, c’était une autre affaire ; moi-même je ne comprenais pas vraiment ce qu’il se passait, alors ça m’aurait rendu complètement dingue qu’un étranger à notre histoire puisse en cerner tous les chapitres passés et à venir. Tes phalanges glissent à nouveau sur mon épiderme, dessinent des rosaces, alors que notre souffle commun se divise, redevient deux, et que je peine à te laisser te défaire de moi. C’est sans doute la bonne solution, pourtant, puisque déjà tu t’agites, attirant autour de toi tout un attirail ; tes cigarettes, tes clefs, un briquet, et d’autres objets de taille réduite qui se glissent dans tes poches sans que je puisse en discerner la nature exacte. Ta danse de récupération s’arrête finalement, une fois que tu as terminé de former une tornade qui a ramené dans son sillage tous tes gadgets, et tu me tends une main décidée. Je te regarde, laisse mon visage se coucher sur le tien dans mes pensées, vague se posant sur le rivage de tes lèvres, juste en dessous de ton nez, et attrape tes doigts. "En route, alors." Je me redresse, défaisant mon socle d’argile sur ton canapé, pour te faire face. Une main dans le bas de ton dos, une autre le long de ta joue, qui glisse sur tes côtes, s’imprégnant de toujours plus d’encre. Nouveau baiser plus doux, plus prégnant aussi. Et quelques mots qui se perdent en un souffle dans ton oreille. "Premier arrivé en bas ?" Ma main sur ton torse pour te pousser en arrière doucement, gagner dix centimètres et une demie seconde d’avance, technique cruelle mais que tu connais déjà ; il y a bien des années, je gagnais toutes les courses, même les plus importantes, juste en te devançant de ces quelques grains de sablier. Ta porte s’ouvre en une volée dans mon sillage, alors que je me rends compte d’un détail des plus primordiaux ; tu vas prendre l’ascenseur, nouvel ennemi de mes courses. Il faut que je dévale l’escalier au plus vite ; nouvelle porte,  et derrière chaque escalier me voit voler au-dessus de ses quatre dernières marches, en appui sur mes bras et les rampes pour me projeter le plus loin possible et optimiser ma performance. J’arrive en bas, j’entends la sonnerie de l’ascenseur, hésite à me jeter en avant et me contente finalement d’un dernier sprint qui essoufflera complètement mon corps déjà bien fatigué ; réussi, puisque les portes s’ouvrent devant mon nez. Et me dévoilent une inconnue. Le double de mon âge, des vêtements pastel et un sourire déclenché par mon apparition. C’est toujours mieux qu’un coup de sac à main ; derrière elle, je te vois t’esclaffer. "Madame." Je lui tends le bras, l’aidant à sortir de la cage métallique comme un parfait gentleman, comme si ma seule et unique mission avait été de l’aider à descendre de l’ascenseur comme si elle descendait d’une barque malmenée par la houle. Elle fait son chemin jusqu’à l’extérieur, m’adresse un dernier signe de main et un grand sourire avant de rejoindre les foules.

Une main passe dans mes cheveux, un peu gêné. "Tu peux rigoler autant que tu veux, mais j'ai gagné. " Gagné quoi, exactement d'ailleurs ? Mon cerveau ne fait qu'un tour, et je te plaque en arrière, le long du miroir sali de ton ascenseur. T'arrache un baiser qui fume de chaleur, véritable soleil qui naît du bout de nos bouches emmêlées, galaxie entière de planètes en fusion. Quand je me décroche de toi, c'est juste pour replacer un peu mieux les tissus sur ton corps, et reprendre mon souffle - mais je ne veux pas que tu me vois haleter, ce serait une petite victoire pour toi aussi. "Allez, on y va." Nouveau masque sur le visage, un grand sourire plaqué aux lèvres, métal fondu par le plus grand forgeron, le plus facétieux aussi, et nous rejoignons la rue. Il y a pas mal de monde, des poussettes, des vélos, des taxis qui circulent et toujours plus de couleurs autour de nous. J'entame la marche seulement quand tu prends la direction du restaurant ; c'est ton quartier ici, ton royaume, et je ne suis rien de plus qu'un étranger curieusement paumé si je ne t'avais pas comme guide. On croise ma voiture, je lui adresse un rapide coup d'oeil. Quatre roues, carrosserie nickel, et les clefs dans ma veste, parfait état. Je ne suis jamais serein quand il s'agit de la laisser dehors toute une soirée, une anxiété de plus qui s'ajoute à la longue liste qui m'a valu bien des formes sur le visage. Je ne sais pas ce qu'il s'est passé exactement, mais je me souviendrais juste du moment où mes doigts ont agrippé les tiens, te ramenant plus près de moi. Ma première pensée, honteuse, concerne le pli de nos vêtements, me rassurant en me disant qu'ils cachent sans doute nos mains enlacées. Rapidement, cette pensée-là disparaît, absorbée par le coton des auras dans lesquelles on se fond. On dépasse des visages qui rapidement perdent tous traits, les nez disparaissent, les bouches aussi (car il n'y en a qu'une qui m'obsède pour le moment), puis les yeux, et rapidement nous ne dépassons que des clones inhumains, dépersonnifiés, dans la brume de tout ce qui se passe entre nous. Ils passent et s'en vont, quittent complètement mon champ de vision, uniquement concentré sur la façon dont tes épaules bougent à chaque pas, sorte de défilé que tu me réserves, puisque tous les autres iris ont disparu dans cette partie-là de l'univers. Pas besoin d'étoiles dans mon ciel tant que nos paumes sont en fusion. Les minutes passent très vite, je perds rapidement le fil des sabliers qui s'enchaînent, alors que nous marchons, muets. Nos pensées se passent bien de mots, puisqu'elles affluent par nos veines qui se frôlent. Je sais tes craintes, je les appréhende tout autant, et pourtant je ne parviens pas à me défaire de l'image entêtante de nos bras et de nos jambes mêlées, ni même du rythme de mon cœur qui s'affole à chaque fois que je te retrouve, Alex. Nous arrivons devant le restaurant ; du moins, c'est ce que je crois comprendre puisque tu arrêtes ta marche et que tes yeux glissent sur le dépliant de bois à l'extérieur, parsemé de petits caractères que mes yeux ne m'auraient pas laissé lire dix ans plus tard. Derrière toi, j'enroule mes bras sur ton torse, posant de fait mon menton sur ton épaule, lisant de ce fait en même temps que toi - sans doute plus vite quand même, j'ai toujours lu plus rapidement - ce que cette soirée réserve à nos papilles. Le menu est royal, présente des épices, des couleurs, des plats que je n'aurais jamais deviné ni même testé si tu ne m'y avais pas emmené. Curieux rappel de tous les voyages que l'on avait programmés ensemble, quand nous rêvions de faire le tour du monde à coup de sacs à dos et de gourdes isothermes, découvrant les cavernes les plus humides, les lacs les plus profonds, les forêts les plus denses, sans jamais se perdre l'un et l'autre. Des nuits folles dans tous les recoins de la Terre, à recouvrir nos corps de la même voûte céleste sans qu'elle puisse jamais rivaliser avec les photographies qui défileraient en continu devant nos yeux. "Ça va être complètement dingue, je pourrais tout commander." Et je piquerais dans ton assiette, sûrement. Pensée qui me fait rire contre ton cou. Mes lèvres se posent sur ta joue alors que nos corps se séparent, en de nouveaux crépitements qui me brûlent les cils.

@Alex Palmer Molina
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#  I Swear to Tell the Truth, the Whole Truth and Nothing But the Truth [Zek & Alex] - Page 4 EmptyVen 13 Jan - 22:57
Le chemin se passe curieusement bien, nos doigts sont entrelacés alors que je pensais que tu allais instaurer une distance de sécurité entre nous. Je devrais plus te faire confiance, être moins sur mes gardes, accepter d’être positivement surpris par ton comportement. Tu n’es plus le Zek du lycéen, tu es un homme maintenant, mature et plus assumé. Du moins, je l’espère. Pour toi, pour ton bonheur mais aussi très égoïstement, pour moi. Je ne pense pas que je serais capable de vivre une histoire dans l’ombre, à devoir me cacher des regards et travestir ce que je suis pour ne pas choquer de parfaits inconnus. Je n’ai pas l’âge pour je pensais vivre caché était romantique. J’ai revendiqué ma sexualité il y a bien longtemps et il est hors de question de revenir en arrière. A ces pensées, je sens mon cœur s’emballer alors je me concentre sur des souvenirs positifs comme on me l’a appris. La première image qui me vient est la tête de Madame Rosira, ma voisine quand tu as débarqué comme un diable sortant de sa boite devant l'ascenseur. Et ta tête quand tu as réalisé que je m’étais métamorphosé en sexagénaire à la robe fushia. Un rire discret me secoue à ses pensées et je me contente de secouer la tête.

Ton esprit de compétition te perdra, babe.

Je ne m’aventure pas jusqu’à te dérober un baiser en pleine rue, me contentant d’un coup d’épaule pour te faire bifurquer dans la rue du restaurant que j’ai sélectionné. Je n’en reviens toujours pas d’avoir réussi à négocier une table au dernier moment. Le destin joue en ma faveur ce soir, et peut-être le bagou que je tiens de mon père. Je me stoppe devant le panneau qui affiche fièrement le menu de ce soir et sens ton corps s’imbriquer derrière le mien. Ma tête retombe contre ton épaule et ton parfum me fait oublier les plats dont les noms se pavanent devant mes yeux. Les curry et les samossas n’ont plus aucun attrait face à ce frisson que tu propages dans tout mon corps avec seulement une expiration. Il faut vraiment que je calme mes hormones, j’ai l’impression d’être de nouveau cet adolescent qui ne pouvait pas se passer de ton contact charnel. Nous avons marqué pas mal de pièces du lycée de notre présence à l’époque, laissant des souvenirs se graver à jamais dans nos cellules. Je ne pourrais jamais oublier ce que tu provoquais au fond de mes entrailles, les piques de plaisir qui s'enfonçaient dans ma poitrine, les battements de mon cœur qui devaient résonner dans la ville entière. Je me demande si faire rouler ton prénom sur mes lèvres pendant un orgasme aurait toujours la même saveur. Ok, pas la meilleure pensée pour calmer mes hormones en effervescence.

Je me retourne pour glisser mes bras autour de tes hanches.

Au fait, il se peut que pour avoir une table, j’ai dit que nous fêtions nos dix ans de mariage aujourd’hui alors… Hum, joue le jeu.

Je dépose un baiser rapide sur ta joue avant d’attraper ta main pour t’emmener à l’intérieur. La porte s’ouvre et l’odeur des épices nous accueille, faisant remonter tous mes souvenirs de voyage autour du monde. Je me sens immédiatement bien dans ce lieu haut en couleurs, qui mélange les cultures sur les murs comme dans les assiettes. Une serveuse nous accueille poliment, nous installe à une table dans le fond de la pièce et nous laisse avec les menus. Sans le savoir, elle m’offre la place que je préfère. Dans le fond de la salle pour avoir un semblant d’intimité et contre la baie vitrée pour pouvoir admirer la vie nocturne qui continue de vibrer sans nous. Je te vois étudier minutieusement la carte et je sais que tu vas mettre de longues minutes à te décider alors qu’en un clin d'œil, je sais déjà ce qui va atterrir dans mon assiette. Pour tenir compagnie à ta réflexion, je te livre un secret tiré de ma boîte de pandore.

J’ai déjà goûté la cuisine de ce chef. Il a ouvert un restaurant éphémère à Bali, il y a trois ou quatre ans. J’y étais avec Jo à ce moment-là pour.. Pour un autre truc mais on y a passé une soirée mémorable ! Je me souviens qu’on avait choisi des plats très épicés en défiant l’autre de finir son assiette. Je n’ai plus senti ma langue pendant trois jours après.

Mon rire secoue mon corps pendant un instant avant qu’un goût amer s’installer dans ma bouche. Comme tous mes souvenirs de ces dernières années, la joie est souvent ponctuée de gouttes bien plus sombres qui viennent assombrir le paysage. Je sens ton regard sur moi, tu sais que je te cache quelque chose et le sourire que je plaque sur mes lèvres n’y fera rien. Heureusement pour moi, c’est le moment que choisit notre serveuse pour revenir prendre notre commande.

Vous avez choisi, messieurs ?
Te voyant de nouveau plongé dans la carte, je prends la parole en premier.
Je vais commencer par un verre de vin,un Cabernet franc sera parfait. En entrée, je vais prendre le velouté de panais et en plat, le cromesquis de risotto au Pecorino. Je choisirai mon dessert plus tard.
Et pour votre mari ?
Regard gêné dans ta direction tout en tendant ma carte à la serveuse qui ne perçoit pas mon embarras. Ta voix débite ta commande et il semble que je sois le seul à relever cette incohérence. Mari. Encore un monde parallèle qui vient d’ouvrir une faille sous nos pieds. J’attends que nous soyons de nouveau seul à notre table pour attraper ta main.

Alors, Monsieur Palmer, comment trouvez-vous ce restaurant ?

Je préfère m’amuser de la réflexion de la serveuse plutôt que d’instaurer une gêne inutilement. Pas de prise de tête ce soir, je me le suis promis. Et pourtant… Pourtant, une question me taraude. Mon regard tombe sur nos doigts entrelacés sur la table, ne remarquant même plus les regards autour de nous. Je me fous bien de savoir s’ils sont envieux de notre amour ou si de voir deux hommes ensemble les gêne. Tu es le seul à compter, le reste du monde peut bien partir en fumée ce n’est pas mon problème pour l’instant. J'hésite, me mord la lèvre pour retenir les mots dont je redoute la réponse et puis, je décide de me lancer. On s’est promis d’être honnête, non ?

Ça te dérange ?

Je te montre nos mains unies, à la vue et au regard de tous.

Ça te gêne qu’on nous voit ensemble ?

Ta réponse me terrifie mais je dois savoir dans quoi je mets les pieds. Si c’est un problème pour toi d’être vu en ma compagnie, autant que je sois au courant. Et ton regard soudainement fuyant n’augure rien de bon. Je relache ta main et mon verre de vin apparaît comme par magie devant moi. Exactement ce qu’il me fallait. Noyer ses angoisses dans l’alcool n’est clairement pas une bonne idée parce que oh ! Surprise ! Elles savent nager. Mais là, je n’ai pas vraiment d’autre solution à portée de main pour soulager mes nerfs.

@Zekariah M. Forbes
Zekariah M. Forbes
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Zekariah M. Forbes
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#  I Swear to Tell the Truth, the Whole Truth and Nothing But the Truth [Zek & Alex] - Page 4 EmptySam 14 Jan - 8:22
Tes mots viennent à leur tour effectuer des spirales autour de moi. Dix ans de mariage ? Ce n'était pas seulement fantasque, c'était irréaliste. Jamais tu n'aurais pu rester avec moi pendant dix ans sans au moins divorcer trois fois. J'étouffe un éclat de rire dans le nœud de nos mains liées, dépose un baiser sur la tienne, et te suit pour rejoindre l'entrée du restaurant. Sourires et mèches courtes blondes qui nous accueillent alors que son visage rejoint celui des foules invisibles croisées dans la rue. Le son de sa voix s’évapore alors que nos chaises s’étirent, permettant à nos corps de se faire face. Mon pied rejoint le tien sous la table, pour ne pas briser tout le contact tout de suite. Présence qui s’émiette alors que la serveuse retourne faire un tour de la salle, le même que celui que mes yeux viennent dessiner, passant à la fois sur le public du restaurant et sur ce qui constitue le décor derrière tes épaules. Je devrais me plonger dans la carte ; tu as toujours décidé plus vite que moi ce dont tu avais envie. Mes yeux dansent sur les lignes de la carte alors que je t’entends me confier la raison de notre venue dans cet établissement en particulier. Tu évoques Jo, et mes yeux quittent le menu pour se glisser sur les tiens. Ta sœur a toujours été un des piliers fondamentaux de ta vie ; même si elle ne me portait plus dans mon cœur ces derniers temps, je devais reconnaître qu’elle avait une bienveillance folle à ton égard, et que c’était sans doute puisqu’elle était prête à faire le tour du monde juste pour te ramener de nouveaux mots, de nouveaux compliments, voir même à te glisser sur ses dos, Eastpak revisité, qu’elle ne m’appréciait plus tant que ça. Une confrontation allait être de mise, et elle promettait bien des éclairs à son tour. Enfin, ça c’était si cette soirée donnait de belles issues, si elle dressait enfin la liste des chapitres à venir plutôt que de nous laisser dans ce flou semi artistique. Tes yeux quittent les miens en même temps que ton sourire fond pour se perdre dans d’autres pensées. Je donnerais cher pour être dans ta tête, mieux te cerner, comprendre ce qui se glisse sous tes iris. Moi, j’avais mes masques pour me protéger, toujours adaptable, toujours métamorphe pour éviter tous les conflits extérieurs et accumuler les prises de tête intérieures. Toi… Tu avais un autre fonctionnement. Plus simple à expliquer, sans doute, puisque ton visage se faisait le reflet des différentes pensées qui traversaient ton esprit. "J'ai hâte de goûter alors." J'avais toujours bien aimé les explosions de goût, encore plus si elles étaient rares. Souvenir d'un voyage au Mexique avec mes parents, l'un des rares qui ne t'avait pas vu t'asseoir à mes côtés dans l'avion. Jardin de piments, des couleurs partout, du jaune, du rouge, du pourpre, du vert. La séance de dégustation, dès la visite terminée. Les joues et les langues qui passaient par toutes ces mêmes couleurs alors que c'était un univers explosif de saveurs qui se révélait. Depuis ce moment-là, les étagères de mes différentes cuisines ne s'était jamais départi des épices les plus rares pour parfumer les quelques plats que j'avais le temps de cuisiner. Archie détestait ça, grimaçait souvent, préférant sans doute des recettes moins élaborées. Il allait falloir que je le traîne avec moi par-delà les frontières dans quelques années... Il y a toujours des non-dits, des serments tacites qui gigotent dans ta tête, des vérités crues qui rêvent de sortir de la mienne, mais les mots restent muets, effrayés de souffler sur des braises encore brûlantes. Tout se passe très bien jusqu'à maintenant, ça ne servirait à rien d'allumer des conversations risquées, pas vrai ? Un reflet qui danse dans tes yeux me laisse croire que la soirée ne sera quand même pas de tout repos. Mes lèvres ont beau s'être posées sur les tiennes cette après-midi, ce soir, hier encore, elles ont été radines et se sont refusé à dévoiler toutes les confessions qui pouvaient m'avoir bercé ces dernières années. Et je sens dans la façon dont tu me regardes que je vais devoir en balancer quelques-unes ce soir.

Flot de pensées interrompu par le retour de notre serveuse, alors que mes doigts glissent sous mon menton, hésitant encore. "Vous avez choisi, messieurs ?" Tu voles à ma rescousse, annonçant ton menu de la soirée alors que mes yeux continuent de se balancer, passant d'un plat à un autre, imaginant toutes les odeurs et les goûts pour mieux me décider. Je t'écoute articuler des syllabes qui m'arrachent un sourire. Tu t'en sors bien, ta commande donne envie. Foutu esprit de compétition. "Et pour votre mari ?" Mes doigts tournent autour de mon annulaire gauche, dansent autour d'une bague que je n'ai pas ; pas très sérieux pour la décennie de notre mariage, je le conçois, mais tu m'as pris au dépourvu. "Les mini-empanadas seront parfaites en entrée. Et en plat..." Peut-être les yeux plus gros que le ventre. Ongles qui grattent ma peau, tentant d'articuler au mieux mes désirs. Allez. "Je vais vous demander la cazuela de berenjenas. Et une carafe d'eau." Pas de remarque sur le manque de festivités dans mon verre ; tant mieux, elle est professionnelle. Nos cartes disparaissent, nos mains se lient de nouveau et mes iris retrouvent donc la suite des tiens. Mon sourire s'agrandit quand tu m'associes ton nom. Pas possible, Alex. "Ce restaurant est parfait, monsieur Forbes-Palmer." Moue amusée sur mes lèvres, alors que j'observe ta réaction, ce nom dansant en auréole autour de toi. "Impossible que je lâche mon nom de famille. Tu sais que j'ai déjà du mal à l'écrire correctement, alors m'infliger une nouvelle écriture... C'est me perdre complètement." Ma signature ressemble à de curieux gribouillis, en témoignerait cet acte de mariage factif dans le tiroir de l'une de nos belles étagères, bout de papier un peu jauni au bout de dix ans. "Et puis quand on montera notre propre entreprise, on pourra l'appeler AZFP, ça fera un joli logo." Moi aux manettes du financement et de toute la comptabilité, toi pour donner vie, insuffler les bonnes étincelles, faire flamber ce projet qu'on avait, il y a des années. Un tour du monde et puis devenir nos propres patrons. Imposer la méthode Zekalex. Faire de notre succès une belle couverture pour de grands magazines. Puis prendre une retraite anticipée, aller nous terrer dans une campagne profonde, avoir nos animaux, nos cultures. Ne les quitter que pour quelques voyages dans les pays qui nous auraient le plus séduits, et pour aller voir ta famille. La mienne était hors du tableau depuis pas mal de temps déjà. Et maintenant, la vie ne pouvait se faire qu'à trois dans notre ferme reculée. Archibald était de la partie, et il chamboulait pas mal de plans.

Je vois tes dents se planter dans la chair de tes lèvres, et je sais d'avance que ce n'est pas une bonne chose. Les digues éclatent, répandent quelques flaques de mots qui me font pencher la tête, les sourcils froncés. "Bien sûr que non." Une partie de moi, sans doute celle qui aspirait à cette vie en plein air, aurait sans doute envie de te répondre qu'elle n'a pas envie de nous exposer à tout le monde, voulant garder ton image uniquement pour moi. Une partie jalouse, sans doute, une partie qui ne conçoit pas que quelqu'un d'autre puisse avoir la moindre pensée en te voyant, en nous voyant. Ma main se serre dans la tienne. Mauvais réflexe, tu vas sentir que ta question m'a mis mal à l'aise. "Je ne vois pas pourquoi tu penses ça." En fait si, je le sais pertinemment. Vieux fantômes de notre passé, quand j'étais effectivement fébrile à l'idée de me montrer en public au bras d'un autre garçon. Mais le temps m'avait appris une belle leçon : tu n'étais pas juste un autre garçon, tu étais une part entière de moi. Un morceau manquant pendant des années qui commençait enfin à se rematérialiser. Nos doigts se délient, les miens se perdent sur la table alors que tes lèvres se teintent du tissu d'une robe bordeaux. L'ambiance est plus froide, déjà. Je te regarde boire en silence, ne sachant pas quoi ajouter après ces questions-là. J'ai à la fois la terrible envie de creuser, essayer de comprendre ce qui t'a poussé à formuler cette pensée - elles n'étaient pas toutes bonnes à dévoiler -, et en même temps j'ai envie d'en rajouter une couche, d'à mon tour te mettre mal à l'aise. Stupide envie de vengeance. Je respire profondément, et reste mutique jusqu'à ce qu'une autre phrase vienne me brûler les lèvres et s'épandre sur la table, braises incandescentes. "Tu verrais un intérêt à ce que je sois plus démonstratif ?" Langue qui passe sur mes lèvres, les humecte alors que tu remplis mon verre d'eau. "Merci. Je veux dire, tu voudrais que je sois plus collant ? Que je te donne la main partout, même au travail ? Si c'est ce que tu veux, je peux faire des efforts, Alex." Verre porté à ma bouche, j'avale et plante mon regard droit dans le tien. "Tu sais que je ne suis pas comme ça. Mais si ça peut te rassurer, je peux essayer." Haussement d'épaules alors que je guette une réaction.

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#  I Swear to Tell the Truth, the Whole Truth and Nothing But the Truth [Zek & Alex] - Page 4 EmptySam 14 Jan - 22:13
Alexander Forbes-Palmer. Je fais rouler les quelques syllabes de ce nom sur ma langue, m’imaginant le prononcer en serrant une main ou l’utiliser pour signer un contrat. Ce nom que j’ai longtemps écrit dans des coins de mon cahier, m’imaginant passer le reste de ma vie à tes côtés. J’ai toujours été un romantique, à aucun moment je n’avais envisagé que la vie nous sépare. Que tu choisisses un autre chemin que celui qu’on avait bâti ensemble. Mais le destin à choisi de se jouer de nous. Non, tu avais choisi d’autres cartes, abattant un roi de piques face à ma dame de cœur. Tu enfonces des aiguilles dans mon palpitant sous la forme de fantasmes qui avaient pris forme sous notre couette de l’internat. Une entreprise où nos forces auraient été combinées, une osmose en privée comme en publique, une maison dont nous avions décoré chaque pièce à coup de pinceaux chimériques. Mais tous nos rêves s’étaient évaporés quand tu m’avais laissé seul dans notre chambre, quand tu avais passé une alliance à un autre doigt que le mien. La rancœur était de retour. J’avais beau faire tous les efforts du monde pour la maintenir à distance, elle n’était jamais bien loin. Ombre insidieuse qui suivait tous mes mouvements, empoisonnait toutes mes pensées. Le vin tourne dans mon verre, aspirant mes pensées, leur donnant un goût alcoolisé avant de repartir dans le fond de ma gorge.

Mes lèvres s'ouvrent pour laisser passer un nouveau chariot de braises mais tu me prends de vitesse. Les cheveux enflammés s’élancent de dessus de la table pour me frapper de plein fouet. Je reste silencieux pour le moment, prenant coup sur coup, mes doigts serrés autour du pied de mon verre que je redoute de casser. On maintient les apparences comme on peut mais les nuages commencent à s’accumuler au-dessus de notre table. Le vent des reproches fait voler quelques mèches de mes cheveux. Notre serveuse, totalement aveugle face au changement climatique qui agite notre côté du restaurant, dépose nos entrées avec un grand sourire. J’attrape ma fourchette et la plante à l’aveugle dans mon assiette ne voulant pas quitter ton regard inquisiteur. J’ai bien remarqué ta voix plus dure, tes formulations plus sèches. Mais ce n’est pas la honte de t’avoir énervé qui m'envahit mais quelques de bien plus dangereux.

C’est des efforts que de me montrer de l’affection ? Alors non, je te remercie Zekariah, je n’ai pas besoin que tu fasses des efforts pour moi. Je prends ce que tu as à m’offrir, c’est comme ça que ça marche, non ?

Ma cuillère plonge dans mon velouté. Je suis sûr qu’il doit être délicieux mais là tout de suite, je n’ai qu’un goût de cendres dans la bouche. Mes doigts sont si serrés autour de ma cuillère que mes phalanges ont blanchies. Je ne quitte tes yeux que le temps d’avaler quelques gorgées de vin, je recharge mes munitions avant de revenir à ton regard qui ne m’a pas quitté non plus. Ma voix est calme pour ne pas attirer l’attention de nos voisins alors qu’une tempête fait des ravages dans ma poitrine, projetant des braises tout autour de moi.

Et je te rappelle que tu m’as quitté pour faire ta vie avec une femme alors je suis en droit de te poser la question. Je ne sais pas encore si l’avis de papa maman compte toujours dans ta vie ou si tu as enfin eu le courage de t’imposer.

C’est bas, même pour moi. Mais maintenant que j’ai ouvert les vannes, je n’arrive plus à arrêter le flot de rancœur qui se déverse par tous mes pores. Ma cuillère replonge dans mon assiette percutant le fond dans un bruit sourd. Mon estomac se tord, rien à voir avec la cuisine, c’est ton regard bleu profond qui provoque mes maux. L'instrument en argent retombe sur la nappe blanche, laissant une auréole safran autour de lui. Je soupire en essayant de faire redescendre la pression qui monte beaucoup trop haut. Mon caractère ne s’est pas amélioré avec le temps, bien au contraire. Déjà à l’école, je passais mes mercredis après-midi en retenu pour avoir élevé la voix contre un professeur ou un autre élève. Aujourd’hui, je ne peux plus être puni mais mes mots se sont aiguisés pour faire plus de dégât. Et je me puni très bien tout seul.

Excuse-moi.

Les mots s’échappent à voix basse alors que je me lève de ma chaise. Il me faut de l’air frais et de quoi faire redescendre la montée de lave qui menace de m’exploser au visage. Je prends la direction des toilettes avant de bifurquer au dernier moment. La porte de l’entrée s’ouvre à mon passage et je me retrouve au milieu dans la nuit, seul avec mes regrets. Je m’installe sur une rambarde en bois et allume une cigarette. J’ai besoin de quelques minutes avant de te faire face à nouveau. J’ai beaucoup de choses à te dire mais je dois y mettre les formes, ne pas me laisser emporter par les torrents qui déferlent entre nous. Notre relation a toujours été intense mais ma manière d’y faire face à bien changé. Au lycée, je me laissais emporter par tes courants, m’adaptant à ton rythme, me fondant dans tes eaux. Après avoir bu la tasse, je lutte maintenant de toutes mes forces pour ne pas me laisser couler. Je ne veux pas être enseveli, je ne peux plus Zek. J’aspire la nicotine, enchaînant les taffes, saturant mes poumons. Deux minutes suffisent pour faire disparaître le tabac et ne laisser qu’un mégot entre mes doigts tremblants.

Je te suis reconnaissant de ne pas m’avoir suivi, de m’avoir laissé le temps et l’espace de me calmer. Quand je repasse le pas du restaurant, une odeur de nicotine flotte autour de moi et les battements de mon cœur ont ralentis. Mon corps retombe sur ma chaise et je te fais face, assumant mon comportement d’enfant colérique.

Je suis désolé, Zek. Je n’aurai pas dû m’emporter. Je… Ma langue passe sur mes lèvres desséchées. J’ai du mal à me contrôler parfois mais je vais faire des efforts.

Mon regard se baisse et cette fois, c’est bien la honte qui recouvre mon épiderme. Je reprends la dégustation de mon velouté qui n’a pas retrouvé toutes ses saveurs. J’ai fait souffler une tempête sur notre table et il est maintenant trop tard pour tenter de rattraper les feuilles que j’ai éparpillé autour de nous.


@Zekariah M. Forbes
Zekariah M. Forbes
ouragan déchu, amours envolées
Zekariah M. Forbes
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#  I Swear to Tell the Truth, the Whole Truth and Nothing But the Truth [Zek & Alex] - Page 4 EmptyLun 16 Jan - 16:13
La serveuse m'offre le dernier sourire de la demie-heure, puisqu'à peine les assiettes déposées devant nous, tu passes à table, faisant de moi le plat principal. Pas besoin de tes entrées, tu les écartes d'une salve de mots qui me laissent impuissant, muet. Je ne peux rien te répondre puisque dès que ma bouche s'ouvre, tu embrayes. Encore un quiproquo entre nous. Tu interprètes les mots que j'ai, sans doute, mal choisis. Mais je ne peux plus t'arrêter, et ta colère monte, de gamme en gamme, se déversant dans ton velouté, qui devient plus rouge encore que lorsqu'il t'avait été servi, et dans mes empanadas, que je pousse doucement de la fourchette, mon regard alternant entre toi et la nourriture. Tu avais sauté sur moi plus vite qu'hier soir, c'était bon signe, en soi : ça signifiait que tu commençais enfin à vouloir tout balancer sans aucun filtre, entre le fromage et le dessert, me laissant pantois face à tes reproches qui, justifiés, ne manquent pas moins de venir gifler mes joues. Déjà l'extérieur me manque, l'ardoise noire pliée et les mots à la craie. Mon cou contre ton cou, mes mains qui se glissent sous ta veste. L'odeur qui chatouille et allume tous les désirs, alors que ton parfum disparaît maintenant sous le fumet de nos légumes et sous les vagues de chaleur qui pourraient brûler toutes les effluves qui émanent des cuisines et des autres tables. Et puis, tu vrilles. Mon regard se plante dans le tien. Incisif. Lame tranchante, acérée, lame de roc qui te signale que tu as été trop loin en moins de dix secondes, pilote professionnel qui a emprunté le circuit le plus dangereux et raté tous les virages. Ma fourchette se pose doucement alors que la tienne vole en éclats, fait de la tappe une toile immense, pointillée de rouge et d'orange. Je n'ai pas le temps de te demander de calmer, pas l'envie non plus car ce serait allumer un autre incendie, alors je te regarde partir, les yeux rivés sur ton dos puis sur mes poings, la tête en appui. J'aurais mieux fait de rester dormir chez toi. Ton canapé avait au moins le mérite de ne pas m'exposer à une dizaine de paires d'yeux inquisiteurs, rivés sur moi, seul à ma table. Je me fous de ce qu'ils pensent. Tu m'as fait mal, choisissant avec soin les mots qui pourraient me poignarder le plus fort, le plus intensément. Je me retiens de taper du poing sur la table, expulsant ainsi les ondes de fureur qui viennent émaner de mes entrailles, tourbillonnant autour de mon estomac et de ma langue. Mais non. Je reste silencieux, assis, un masque bien dessiné sur les pommettes, à déguster lentement les empanadas. Elles ont le mérite d'être bonnes, mais pas assez bonnes pour m'empêcher de ruminer entre chaque bouchée. J'en suis à la moitié de mon assiette quand ma fourchette retombe, plus bruyamment cette fois. Je n'ai pas faim du tout. Je préfère arrêter là.

J'étudie les différentes possibilités : je peux me casser, mais tu es à la porte, et ces adieux-là seront encore plus difficiles, encore plus bruyants et explosifs. Je peux aller aux toilettes, prendre de la distance avec les autres tables, les couples qui jacassent et s'aiment éperdument dans leur monde parfait. M'enfermer derrière une porte, noyer ma rage dans d'autres sentiments qui viendront tout seuls, ou trouver d'autres masques, et déposer mes lèvres sur ta joue après le repas, partir en n'espérant plus te croiser avant demain. Impossible aussi, c'est un coup à ce que l'open space entier explose de la tension, et je ne veux pas te faire de mal (il en faut au moins un de nous deux pour maintenir l'autre au-dessus de l'océan). Foutus couples de cinéma, modèles qui m'avaient tout appris ; il fallait un Jack pour sauver Rose ; un Roméo pour sauver Juliette ; toujours des schémas de destruction qui se terminaient par le dernier souffle d'un des deux protagonistes, celui-là même qui avait tenté de préserver l'amour de toutes les blessures. Tu t'échinais à tout fracasser, tout égratigner, depuis mon arrivée chez toi ce soir jusqu'à cette scène sordide au-dessus de ton velouté. Déjà, les questions sur Archie. Tu avais cherché à m'atteindre, cherché à te faire du mal, prêt à bondir sur le moindre mot, me faisant danser sur un pont de bois aux tiges fines et aux bûches fragiles, prêt à me jeter dans le vide à chaque instant pour fuir la douleur dans tes pupilles ou la colère qui viendrait m'en coller une sans que je ne puisse vraiment lutter. Et puis, tes derniers mots, avant de te lever. Uppercut dans le myocarde, alors que j'avais cessé d'ouvrir les lèvres pour te répondre. Ce point-là était sans retour, tu t'en étais aperçu, emportant dans ta course quelques regrets mêlés à tous tes autres sentiments, la rancœur cavalière de tête. Ton arrivée me tire de mes pensées, fumée grise mêlant ton tabac et ton parfum alors que tu me frôles pour retrouver ton siège. Je ne suis pas encore décidé, et même tes excuses sont hors de toutes les balances. Tu as franchi un sacré cap en quelques minutes, me laissant endolori de toutes parts et fou de désir - celui de quitter cet endroit et de rentrer chez moi, de ne plus te croiser, paradoxe infernal avec ces autres sentiments qui m'étreignent tout entier, me donnent l'envie de passer chaque instant avec toi, chaque minute et chaque seconde. Ma main se lève de la table, à défaut que je le fasse, lévite, hésite à se poser sur la tienne, et au dernier moment rebrousse chemin. Non, pas tout de suite. Elle vient trouver refuge sur ma cuisse, sous la table, alors que mes yeux sont de nouveau posés sur toi.

"Ne t'excuse pas." Phrases courtes, pour éviter de bégayer. Mon assiette qui part sur la droite, balayée par mon coude. "Tu dis ce que tu penses, c'est très bien." Drapé dans un peu de chagrin quand même, ma main qui vient serrer mon cou un peu trop fort, trahissant le bas du masque que j'ai enfilé. Hors de question de te laisser voir à quel point ça m'atteint. Hors de question, aussi, de te laisser croire que c'est okay, que tu as pu m'incendier pour une seule réponse et disparaître, puis revenir et l'air de rien arborer un sourire désolé. Moi, je ne le suis pas. J'hésite quelques secondes encore. Et puis ma bouche souffle sur les braises. "C'est vrai, après tout. Comment est-ce que je peux seulement me plaindre..."" Ma bouche qui cherche surtout à éviter les bégaiements, à ne pas mordre trop fort non plus, à éviter les tâches sur mes lèvres, les lunes dans mes paumes. "J'ai eu un mariage d'amour, une famille bienveillante, la vie parfaite. Les Forbes sont connus pour être positifs, délicats, solidaires, romantiques... C'est ça, hein, Alex ? J’ai eu la même chance que toi, la même sœur protectrice, les mêmes parents aimants. L’enfance parfaite."" L'assiette est au bord du vide et mes yeux calment leurs pulsions destructrices, les mots servant déjà de balles à fusil. "Il n'y a que toi qui souffre. Et peu importe combien les autres s'en voudront, peu importe à quel point ils essaieront de réparer leurs erreurs, tu continueras de les leur jeter en pleine gueule."" Léger dérapage lexical. Mon poing droit se délie, retombe sur ma jambe pour s'éloigner de l'argenterie qui tinte à chaque coup nerveux de mes bagues. "Mais tu as raison. Faisons des efforts à deux. Moi, j'essaie de supporter le regard des autres sur tout ce bordel, toi, tu essaies de ne pas trop me détruire. C'est un bon deal, c'est vrai."" La serveuse nous aperçoit au loin, fait un pas en avant, toujours son sourire aux lèvres, et d'un signe de tête je l'invite à repartir. Un instant s’étire, un ange passe, les plumes noires et le regard colérique qui peine à s’apaiser. Doux comme un nuage."Si tu acceptes de me revoir, Alex, il faut que tu acceptes que des années sont passées. J'ai été marié, sans aimer. J'ai eu un enfant. Point. Je ne peux pas voyager dans le temps. Et je refuse que tu me détestes juste pour ça."" Ma voix s'est un peu adoucie, mais je reste contracté de toute part, les muscles ciselés et fatigués de ma séance de sport qui pourtant assurent le reflet de mes contrariétés sur mon corps entier. Toujours quelques octaves en moins, alors que les regards aux alentours disparaissent. "Je suis venu pour renouer, parce que tu es le premier homme de ma vie et sans doute l'une des personnes les plus importantes. Mais si tu veux juste m'en vouloir, juste me détester, je préfère qu'on arrête maintenant." Mes doigts se déplient tous, en même temps que mes jambes, prêt à me lever pour m'échapper si c'est ce que tu choisis. "Je ne veux pas t'associer à de mauvais souvenirs. J'ai souffert aussi, que tu le crois ou non, et ce n'est même pas le sujet. Je prends du temps pour toi, parce que j'ai besoin de te voir, besoin de passer du temps avec toi. Mais, Alex..." Je baisse la tête, fuis tes yeux quelques secondes. "Si ce n'est pas le cas pour toi, je veux que tu me le dises. Qu’on ne se voit plus jamais. Avant qu'il soit trop tard, avant que je sois complètement vulnérable." Vulgaire façon de dire que je peux retomber amoureux de toi en un rien de temps, que mes ailes sont déjà bien abîmées et que tu pourrais me les arracher en un seul geste, un seul mauvais soir. Pas tant que ça un sauveur, finalement, puisque je te délègue le choix final, après t’avoir à mon tour mis au sol. Les regrets sifflent déjà, me font mal. J’ai sans doute parlé trop vite. Je ne sais pas comment je pourrais me passer de toi maintenant que nos yeux se sont retrouvés. Mais j’y arriverais. Difficilement. Faible sourire sur les lèvres alors que mes iris s’alignent avec les tiennes. Impossible de te déchiffrer, et je reste muet, ma moitié vide d’assiette toujours suspendue dans le vide.

@Alex Palmer Molina
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#  I Swear to Tell the Truth, the Whole Truth and Nothing But the Truth [Zek & Alex] - Page 4 EmptyLun 16 Jan - 17:37
Je ne m’attendais pas à ce que le dîner reprenne comme si de rien n’était. Tu as toujours été le plus calme de nous deux, le plus réfléchi. Mais ça ne veut pas pour autant dire que tu es le moins incisif. Tu manies les mots comme des poignards, ne loupant jamais ton coup. Ma cuillère trace des signes infinis dans mon velouté, infini de regrets, infini de rancœur. Cercle vicieux qui continue de me tirer dans les ténèbres. Plus je m’épuise à remonter à la surface, plus il est facile pour cette corde infernale de s’enrouler autour de ma cheville pour me ramener au fond de l'abysse. Je peux sentir l’eau glacée s’infiltrer sous mes vêtements, teinter mon épiderme de tâche bleu glaciale, empêcher mon palpitant de s’agiter correctement. Tout ralentit autour de moi. Mon cerveau analyse la situation mais mon corps lui, sait déjà ce qu’il va se passer. Tous mes muscles sont contractés, prêts à absorber le choc. Je dois reconnaître que tu essayes de me montrer la lumière, tu tires inlassablement sur mon bras pendant que je le ronge pour que tu me lâches. J’ai dis des choses horribles, des choses que je ne peux plus retirer et qui vont agir comme un poison sur notre relation. Notre aura dorée est en train de se nimber de noire et tout ce que je peux faire, c’est regarder l’apocalypse que j’ai moi-même déclenchée, tout dévaster autour d’elle. Trop tard pour les regrets. Je n’ai pas de retourneur de temps magique pour gifler l’Alex d’il y a une heure et lui dire de fermer sa bouche pour une fois.

Le dos courbé, la tête basse, je ne relève pas le visage vers toi quand ta voix me répond enfin. Je sais au ton que tu emploi que mes excuses sont passé bien loin de ton corps frémissant. Mais je ne veux pas voir ton regard blessé, je ne veux pas avoir la preuve que mes attaques ont porté leur fruit. Mais mon intérêt soudain pour mon assiette te donne la possibilité de charger et de passer à l’attaque à ton tour. Tes phrases m’atteignent en plein dans la poitrine, me font mal, bien plus que si tu avais utilisé tes poings. Mais plus dangereux encore, ils ouvrent petit à petit la trappe qui retient ma folie destructrice de se déverser dans ce restaurant. Doucement, je relève la tête, rive mon regard au tien. Je veux que tu vois combien tu me fais mal, combien tu as parfaitement choisi tes mots pour me blesser. Je veux que tu vois mon visage à chaque fois que tu fermeras les yeux, que ces larmes de colère ou de tristesse que je chasse d’un battement de paupière te revienne à chaque fois que tu pensera à moi. J’ai lancé les cavaliers de l'apocalypse après toi Zek, mais c’est toi qui embrase les ruines sous nos pieds. Si tu n’es plus là pour maintenir le calme entre nous alors j’ai bien peur que tu nous glissions vers quelque chose de terrible. On va se détruire, se faire tellement mal qu’on ne pourra pas se relever. Et je ne pensais pas que ça arriverait entre des enchiladas et un putain de velouté.

Du coin de l'œil, je vois la serveuse s’avancer vers nous, bien consciente qu’aucun de nous te touchera à son entrée, puis repartir aussi sec dans les cuisines. J’ai toujours aimé ton côté autoritaire, tu sais te faire obéir d’un seul geste de la tête. Ça pourrait m’exciter si je n’étais en train de te dépecer dans ma tête pour me faire un manteau de ton épiderme. Je n’arrive plus à retenir le sourire mauvais, cracheur de venin, qui s’affiche sur mes lèvres.

Oh, pauvre petit Zek, j’avais oublié. Tu as une méchante famille qui t’as torturé jusqu’à la mort pour te forcer à épouser une paumée qui t’a coincé avec un gamin. Ah non, en fait, papa a juste demandé et tu as obéis. Désolé, pas de médaille pour toi ce soir mon grand.

Ton corps se penche en avant sur la table, ta voix se fait plus douce pour ne pas attirer l’attention de nos voisins. Mais tout le monde nous regarde Zek, tout le monde sait qu’on est en train de se déchirer. On ne fait pas illusion malgré ce qu’il semble se passer dans ta tête. Manque de chance pour toi, je me fous bien qu’on nous observe. Je me fous que des témoins puissent me voir partir en lambeau et emporter le moindre bout de chair que je peux attraper dans ma chute. Je fous qu’on parle de nous pendant des semaines comme ces deux hommes qui ont fait un scandale. Contrairement à toi, l’avis des autres ne compte pas. Ni avant, ni maintenant.

Putain, tu comprends rien, Zek. Vraiment rien.

Mon dos percute le dossier de la chaise, simple morceau de bois qui me retient de quitter ce restaurant. Mes poings sont serrés et aucun de nous ne prend la peine de faire semblant de s'intéresser au repas. Je me retiens de ne pas me mettre à hurler, ma honte à quand même des limites. Mais mon regard de braise est posé sur toi ne sachant pas très bien si j’ai envie de te déshabiller ou de te ruer de coups.

C’est bien ça le problème, c’est que je ne te déteste pas ! Je n'y arrive pas ! Malgré tout ce qui c’est passé, si tu te mettais à genoux ce soir pour me demander de t’épouser, je dirais oui sans même me poser de question.

Mes mains attrapent la table, la serre tellement que pendant un instant, j’ai peur d’en arracher des morceaux. Mes yeux se rétrécissent pour mieux te transpercer de mes flèches.

Je sais que tu as souffert, pas besoin de me le répéter comme si j’étais débile. Je le sais mais je n’arrive pas à te pardonner. J’essaye mais… Tu es associé à des mauvais souvenirs, quand je pense à toi je vois ma descente aux enfers, je vois les soirées à avaler tout et n’importe quoi pour oublier ton sourire, je vois les cliniques, les cures, les hommes nus dans mon lit, les bouteilles vides sur le sol et les hématomes sur mes bras et mes jambes. Je ne vois plus nos bons moments, je ne vois plus nos baisers, nos étreintes, nos voyages.

Ma mâchoire est tellement contractée que je ne serais pas surpris de retrouver des morceaux de dents sur ma langue. Ma fureur est palpable et pourtant, elle revêt de nouveaux apparats. Je redeviens calme en apparence, ma voix redescend, se fait plus grave aussi sans que j’arrive à maîtriser cette partie. Je ne suis pas un magicien au cent masques contrairement à toi.

Alors quand tu me mets ce genre d’ultimatum Zekariah, quand tu me refuses le temps dont j’ai besoin, je me dis que tu as raison. Ça ne sert à rien. On ferait mieux de ne plus jamais se voir, je suis d’accord.

Je me lève de ma chaise, faisant tomber ma cuillère sur le sol. Le bruit du métal sur le carrelage donne le glas de notre deuxième chance. C’est des conneries tout ça. Il n’y a pas de seconde chance, pas de pardon, pas de belle romance sous le soleil de prévu pour nous. J’ai besoin de m’éloigner de toi, de ton magnétisme, de ton regard qui pourrait me faire flancher. Tu es ma plus grande faiblesse, Zek. Il est temps d’y mettre fin.

Ta vulnérabilité ne craint rien, tu peux être rassuré.

Sur ces mots, je quitte le restaurant qui aura failli voir nos retrouvailles. J’ai mal à en crever mais je tiens bon et sors sur le trottoire. Je ne sais pas comment j’arrive à ne pas me jeter sous la première voiture qui passe devant moi, je marche dans la rue parallèle à cette avenue bien trop tentante et retrouve un calme plus propice à mes pulsions suicidaires. Clope entre les lèvres, je débranche mon cerveau et marche juste droit devant moi. Si je m’autorise à penser, à ressentir alors je ferais demi-tour pour tomber dans tes bras, te suppliant de m’accorder une nouvelle chance. Je te vendrais une fausse détermination, un faux courage. Le lâche de l'histoire, ce n’est pas toi, c’est bien moi. Alors je marche jusqu’à ce que je tombe sur un bar où je pourrais noyer ma haine de moi-même dans l'alcool et tout ce qu’on pourra me proposer. Jusqu’à me réveiller demain dans un endroit inconnu, avec des corps inconnus, la tête reposant dans mon propre vomi. Venir à L.A. était une erreur. La rédemption n’est pas faite pour moi, je mérite de crever dans mes ténèbres sous le regard désespéré de ma famille.

@Zekariah M. Forbes
Zekariah M. Forbes
ouragan déchu, amours envolées
Zekariah M. Forbes
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#  I Swear to Tell the Truth, the Whole Truth and Nothing But the Truth [Zek & Alex] - Page 4 EmptyLun 16 Jan - 18:18
Mon visage se crispe quand tu rouvres la bouche. J'ai envie de croire que je ne sais pas à quoi m'attendre, comme si tes yeux n'étaient pas en train de me fusiller, comme si je n'entendais pas chaque mot avant même que tu le prononces. Fusion dangereuse que la nôtre, comètes qui explosent et ratatinent le reste de l'univers juste pour une toute petite collision. Tu enchaînes les assauts, ne me laissant même pas une seconde pour te répondre, tenter d'apaiser les choses ou même pour te supplier d'arrêter. Tout s'écroule au fur et à mesure de nos pensées, nos éclats de voix se sont succédés et tu as le luxe du premier sang. Je te regarde, à bout de souffle, accusant le coup de chaque récrimination, le coeur vaguement ensanglanté, mais toujours debout, prêt à lutter. Et tu abats la dernière carte. Je sais que tu n'as pas réfléchi, je sais que tu as balancé tout d'un coup. Et si je m'apprêtais à te rentrer dedans à mon tour, à te faire entendre mes vérités, pour écraser les tiennes, combat de coqs ridicule, tu me coupes l'herbe sous le pied en te redressant. Je te regarde faire, interdit. C'est comme ça que tu veux que ça se finisse ? Mes veines s'affolent, et mon myocarde se perfore. Je te suis des yeux, et tu disparais, dans la nuit. J'attends quelques secondes. Cent, pour être exact. Et tu ne reviens pas. J'ai un million d'images en tête. Toujours cette obsession des chiffres. La soirée de la veille, le brasier sur ton tapis et la glace sur ta peau blessée. Les moments volés, au bureau. Les soupirs lascifs, les baisers langoureux. Succession douloureuse qui me percute le crâne, mélodie infernale qui martèle, martèle... "Putain !" De la main j'attrape l'assiette en suspend, la jette au sol, alors qu'elle explose en un son qui me paraît infini, attentat à toute ma pudeur depuis notre arrivée. Mon poing s'abat sur la table à plusieurs intervalles, tentant de récupérer le plus de constance possible, mais le rythme est toujours plus fort, toujours plus rapide. La serveuse se dessine dans mon champ de vision flou. Hors de question d'assumer la responsabilité entière du massacre. Ta cuillère restera au sol, et les billets que je glisse sur la table iront dans sa poche et dans la caisse enregistreuse. Le pas lourd, je me tire du restaurant, la veste au bras. Tu peux être n'importe où dans la rue, et mon regard te cherche partout. Sur tous les visages, sur toutes les démarches. Et puis à quoi bon ? On n'a plus rien à se dire. Tu as eu le dernier mot. Et pas n'importe lequel, en plus. Sans trop réfléchir, je dégaine mon téléphone. Mes doigts pianotent quelques mots, en une seule pensée. T’es un putain de menteur Alex Regard furtif pour éviter les poteaux, les lampadaires ou tout ce qui pourrait m'emmener très loin et, paradoxe exquis, potentiellement me faire oublier ce massacre. Hier tu m’as dit je te pardonne, tu m’as dit de te le rappeler si tu venais à l’oublier Nouvelle succession d'images dans ma tête, carrousel infernal de Polaroïds hypnotisants. Photographies envoûtantes dont les filtres sont devenus plus enflammés. Quelques secondes, et j'envoie le second message. Un autre suit presque instantanément. Mais non, c’était déjà un mensonge. Tout ce que tu m’as dit c’est des mensonges Je soupire. J'ai les poumons qui rugissent de colère, la bouche qui pourrait cracher des flammes, harpie moderne. Les vannes sont ouvertes et je refuse que tu l'emportes, je préfère t'emmener couler avec moi. Et tout allait très bien dans ma vie avant que tu débarques, tout allait très bien avant que tu m’embrasses. Douleur dans le crâne. Déjà devant ma voiture. Les clefs qui tintent dans mes poches, le poing qui frappe la carrosserie pour évacuer un peu, rue déserte, et le corps qui s'affale sur le siège. Les derniers mots sont les plus durs à écrire. Mais t’as gagné. Félicitations, Alex Ma pomme d'Adam entame sa dernière ascension. Oublie-moi pour de bon Le doigt qui hésite avant d'appuyer sur le bouton bleu, cette flèche mortelle que je t'envoie en plein dans la carotide après m'en être moi-même transpercé. Et puis j'appuie. Ongle qui glisse sur l'écran. Bloquer ce correspondant Une dernière hésitation. Et ton nom disparaît de sous mes yeux.

Mes phares s'allument. Eclairent la route. Je ne suis pas encore seul, il y a des âmes qui circulent partout à Los Angeles. Alors je vais rouler, trouver refuge chez moi. Peut-être déboucher cette bouteille dans ma table de nuit. Ou peut-être être un peu moins misérable, prendre une nouvelle douche, m'endormir. La nuit sera longue dans tous les cas, et je sais déjà qu'il faudra appeler demain matin pour rester chez moi. Ou partir ailleurs. Et si on faisait un tour des parcs nationaux avec Archie ? Il peut rater l'école quelques semaines si c'est pour être avec moi. Pensées floues. Tout mais pas toi. Je chasse ton image, chasse toutes tes couleurs, décidé à ne plus te consacrer la moindre envie. Pari impossible à tenir, je le sais d'avance. Mais il faudra prendre mes dispositions. Tout changer, si c'est pour être sûr de ne plus te croiser. Ma main fouille dans ma boîte à gants, le corps plié. Fait rouler sur ma paume un anneau doré. Ma vieille alliance. Glisse sur mon annulaire gauche. Promesse chaste de ne plus penser à qui que ce soit. L'amour dégénère toujours, sauf dans les livres. Le moteur ronronne, et je démarre.
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