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 I Swear to Tell the Truth, the Whole Truth and Nothing But the Truth [Zek & Alex]

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Alex Palmer Molina
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Alex Palmer Molina
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#  I Swear to Tell the Truth, the Whole Truth and Nothing But the Truth [Zek & Alex] - Page 3 EmptyDim 18 Déc - 0:30
Mes mots sont comme une litanie qui nous entraîne sur les berges du sommeil. Je te dévoile les images qui hantent mes nuits depuis des années, retrouver ton corps, ne faire qu’un avec toi, prendre ton odeur comme une ultime parade contre les démons qui m’ont traînés en enfer. Ton corps est aussi tendu que le mien mais tu tiens bon, ton vœu de chasteté ne sera pas bafoué entre mes draps ce soir. Pourtant, je sais qu’il suffirait d’un tout petit rien pour te faire basculer, d’un mouvement de bassin pour te faire franchir la ligne rouge, d’un coup de langue bien placé pour t’entraîner dans la luxure de mes nuits. Mais tu n’es pas n’importe quel mec soulevé dans un bar, tu n’es pas juste un corps destiné à combler le vide aux creux de mes reins. Tu es toi, Zek. Celui qui a illuminé mes nuits avant de me plonger dans l’obscurité la plus totale. Tu es celui pour lequel j’ai damné mon âme, signé un contrat terrible de mon sang. J’ai tout fait pour t'oublier, les pires excès comme les plus affreux supplices mais c’est impossible. Tu es là, toujours, comme cette dague que j’ai tatouée au creux de mon bras. Alors je décide de t’accorder ton souhait et je reste sage. Pas de mains baladeuses, pas de dents autour de ta chair. Juste un baiser brûlant, nos langues qui se caressent et on reprend nos positions. C’est sûrement mieux ainsi parce que mon corps est épuisé même si mon esprit continue de turbiner à mille à l’heure. Mes paupières sont lourdes, j’ai de plus en plus de mal à les maintenir ouvertes. Le film continue de se dérouler en arrière plan et au chaud dans tes bras, plaqué contre ton torse qui me donne le tempo, je me laisse couler dans les abîmes du sommeil. Je perds connaissance et je passe une nuit reposante, sans cauchemars, sans monstres planqués sous le lit qui ne demande qu’à me tomber dessus pour m’arracher ce cœur qui leur fait l'offense de continuer de battre. Je n’entends ni mon téléphone biper à chaque message reçu sur le groupe whatsapp de ma famille, ni de deux habitués à me voir débarqué dans les bars de la ville dans un état d’ébriété plus ou moins avancé.

Je suis toujours dans les bras de Morphée quand une sonnerie stridente me tire du sommeil. Je lève difficilement une paupière, ébloui par le soleil qui étire déjà ses rayons par la fenêtre. On a bougé pendant la nuit, nos cuillères se sont transformées en un méli-mélo informe de membres nus. Tu es sur le dos, les bras autour de moi. Nos jambes sont emmêlées et mon visage repose sur ton torse. Je lâche des injures dans toutes les langues qui me passent par la tête en décollant ma joue de ta peau. Le reste de mon corps suit difficilement, agressé par le froid qui vient percuter mon épiderme, déjà bien trop habitué à ta chaleur. Je t’entends grogner à ton tour et me tourne en direction de ma table de chevet. Je fais tomber deux livres, un verre et un paquet de cigarette dont le contenu se déverse sur le sol.

C’est mon réveil. Tu vois mon téléphone quelque part ?

Je soulève le carton de notre pizza et sonde la couette autour de moi pour retrouver le fauteur de trouble. Tu t’agites de ton côté et tu finis par trouver l’objet de toutes nos attentions sur le sol. Tu coupes la sonnerie et me rend mon bien, que je laisse retomber à côté de moi. La tête entre les mains, j’observe l’heure sur l’écran me fixer comme pour me défier de me recoucher. Sept heures. La nuit a été beaucoup trop courte, j’ai encore la tête dans les brumes du sommeil et la réactivité d’une loutre. Mais je viens d'accepter ce boulot alors je ne peux pas me permettre d’arriver en retard dès le troisième jour. Je me lève difficilement et m’étire autant que le plafond bas de la mezzanine me le permet. Je te regarde replonger sous la couette pour fuir la fraîcheur matinale de mon appartement.

Faut se lever, babe. On va être en retard au boulot.

Je me fige dans mon mouvement quand deux choses me frappent. Le surnom déjà qui m’a échappé mais il est trop tard pour rectifier. Ensuite, cette phrase qui fait très adulte. Me retrouver dans le même lit que toi m’a rappelé l’internat mais tu parler de boulot m’a directement propulsé dans ces fasntasmes qui prenait vie dans mon esprit. Nous deux, hommes actifs, partageant un appartement et se retrouvant le soir pour se raconter nos journées. C’est étrange de le vivre après l’avoir imaginé tant de fois. Tu dois voir que quelque chose ne va pas, tes sourcils se froncent et je m’oblige à me remettre en mouvement. J’aurai tout le temps de paniquer plus tard. Je me racle la gorge et reprend ma route en direction des escaliers.

Je te laisse la salle de bain, je vais faire du café. Tu as besoin de repasser par chez toi ou on va directement au boulot ? Si c’est le cas, tu peux prendre ce qu’il te faut dans mon dressing.

Je disparaît un instant dans les escaliers avant de remonter et de pointer un doigt dans ta direction.

Et je t’interdit de ranger mon armoire ou la salle de bain. Je plaisante pas Zek !

Je connais ta manie du rangement et je sais que tu serais capable de te lancer dans un grand ménage juste pour te sentir mieux. Mais je tiens à mon bordel, je n’aime pas vivre dans des endroits ordonnés où rien ne dépasse. Ça m'angoisse. Je trace ma route jusqu’à la cuisine et hausse à peine les sourcils en voyant les restes de notre soirée éparpillés sur la table basse du salon. Je m’en occuperai en rentrant ce soir. Pour le moment, la seule chose qui m’importe est de faire couler du café pour me sortir la tête des fesses. L’odeur amer du café envahit à peine la pièce que je t’entends descendre à ton tour. Je suis tes mouvements, nonchalamment appuyé contre le plan de travail, un morceau de chocolat blanc entre les dents. Dieu merci, tu as pris le temps d’enfiler ton pantalon. Si tu étais descendu complètement nu… Ton vœu de chasteté à pris fin, non ? Sans la moindre gêne, je suis les mouvements des muscles de ton ventre et remonte lentement vers ton visage qui porte encore les traces de ton oreiller.

Hello Sunshine, bien dormi ?


@Zekariah M. Forbes
Zekariah M. Forbes
ouragan déchu, amours envolées
Zekariah M. Forbes
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#  I Swear to Tell the Truth, the Whole Truth and Nothing But the Truth [Zek & Alex] - Page 3 EmptyLun 19 Déc - 14:38
Nuit agitée par une tribu de songes, des rêves qui se succèdent, les yeux qui se rouvrent à intervalles régulières, comme si mon corps souhaitait m’envoyer des signaux, s’assurer que tu restais bien recroquevillé dans le creux de mes bras. Creux dont tu ne détaches dans la nuit que pour adopter une autre position plus fusionnelle encore, alors que je me rendors en un râle, le sourire aux lèvres, bercé inconsciemment par la chaleur qui nous apaise. Le cinquième rêve est plus précis, plus réaliste, plus hanté par ce halo de lumière aveuglant. Il y a toi, il y a moi, nos mains liées, marchant le long d’une forêt aux troncs flous. Pas un bruit, juste le ciel qui fait résonner la course des nuages comme s’ils étaient sur un circuit de bitume et pas livrés à eux-mêmes, dans l’air libre. Leurs roues métalliques crépitent sur le fond orangé, coucher de soleil puis aube qui se succèdent alors que le temps s’écoule de façon anormale. Il n’y a pas un mot, pas un mouvement, juste ces allées d’arbres interminables et cette succession de couleurs dans la toile pastel au-dessus de nos têtes. Aube, crépuscule, nuit, tu restes accroché à moi, ta main solidement ancrée dans la mienne, nos paumes briquets allumant des nouvelles flammes qui me brûlent, alors que je ne me suis jamais senti aussi bien. C’est peut-être ça le Nirvana ? Quiétude troublée par un bruit soudain. Les arbres plient sous le vent, le soleil s’envole, les nuages déguerpissent, et tout devient noir. Ta sonnerie stridente me déchire les oreilles, et je ne peux retenir un grognement, alors que je te sens t’agiter, ta peau partiellement nue toujours livrée à la mienne qui l’est complètement. Des objets tombent sur le sol en quelques bruits étouffés qui me relancent un nouveau tempo, me font fermer de nouveau les paupières, alors que mes bras essaient de te capturer nouveau, de t’emprisonner contre moi, pour me donner un peu plus de chaleur, un peu plus cette vague brûlante qui se déverse sur mes chairs. Ta main vient taper mon épaule, alors que tu me demandes un peu d’aide. Toujours captif de cette situation bien trop semblable à d’autres matins anciens, antiques mêmes, je réagis avec naturel, te repoussant pendant que ma main cherche sur le sol, gratte, avant de finalement s’emparer du mégaphone infernal. Je te le pose sur le torse, et me tourne pour pouvoir me rendormir. Tu t’agites de ton côté, bien déterminé à sortir de la torpeur matinale ; je n’ai jamais été du matin, grognon, insupportable, et ça n’a pas changé. Si tu ne veux pas te rendormir, grand-bien te fasse ; moi, j’ai les paupières lourdes. Je te tire un peu de couette – tant qu’à faire –, et dans un souffle qui ferait se casser les palmiers, je referme les yeux, grommelant au passage quelques insultes au Soleil et sa lumière. Ta main glisse sur mon dos, vient se poser sur mon épaule, et ton soupir se fait plus proche, alors que tu murmures quelques mots. Comme si le sortilège se levait, j’ouvre les yeux en grand, prenant brusquement conscience de la situation. Nous ne sommes plus à l’internat. Je n’ai plus seize ans, et toi non plus – heureusement. Pourtant, tu as murmuré ce surnom, et tu t’es figé, brusquement bien plus tendu que moi. Tu ne respires même plus. Je me retourne, te faisant face, absorbant un peu plus de rayons lumineux dans mes iris. Je reste silencieux quelques secondes aussi, ne sachant pas comment réagir. Et puis tu es beau, dès le matin. Je n’ai même pas envie de lutter contre toi, de te répondre. Je veux juste savourer l’instant. Alors, quand tu te lèves pour prendre la fuite, t’emportant dans une nouvelle logorrhée douloureuse à mes oreilles aussi tôt, je te retiens par la main, y dépose un baiser, et un autre sur ta cuisse droite, juste en-dessous de l’un de tes innombrables tatouages, avant de me laisser tomber en arrière dans un bâillement, le dos qui heurte le mur en même temps que mes yeux se ferment de nouveau. Pas le temps de dormir ce matin. Je traînerais plus demain, tant pis. Je n’ai dans tous les cas pas plus le temps de te répondre puisque tu es déjà parti, tes pieds tapant le bois à chacune des marches de l’escalier de ta mezzanine. "A tout de suite, Alex." Mes mots se perdent dans tes pièces, je ne suis même pas sûr que tu m’aies entendu. Mes pieds sont les premiers à s’extirper de tes draps, puis c’est le reste de mon corps déshabillé que je traîne jusqu’à ta salle de bain, à quelques mètres seulement.

Je n’ose pas faire couler l’eau trop longtemps, pourtant, chaque goutte me réveille un peu plus. Ma main passe dans mes cheveux, glisse le long de mon corps, frotte chaque muscle, m’assure de ne pas aller trop en profondeur, par peur d’enlever un peu de ton odeur sur moi. Pas forcément ma séance la plus hygiénique, mais au moins j’aurais de quoi sourire au long de la journée. Quand je sors, la buée s’efface, me laisse voir mon visage fatigué après que ma main ait effacé, d’une traite, tout un arc-en-ciel d’eau sur ton miroir. Fatigué, mais heureux. Soulagé. Je n’avais pas pensé finir la nuit de cette façon hier. J’avais eu mille scénarios, celui des tempêtes destructrices, celui des caresses créatrices, mais ce synopsis-là m’avait complètement échappé. Et c’était tant mieux ; ça m’avait donné l’occasion d’encore plus savourer les événements de la nuit, d’en découvrir les actes et les scènes sans jamais avoir l’impression de contrôler la situation. Je me coiffe et je sors, la peau offerte aux rayons délicats d’Hélios et de ses gardes en armure dorée. Dans ton armoire, je sors une première chemise, du lin beige, un peu froissée, mais parfaite, casual. Je ne parviens pas à la fermer et ça m’arrache un sourire. Il est loin le temps où mes épaules se glissaient sous les mêmes tissus que les tiennes, celui où nous faisions exactement les mêmes mensurations. Je m’étais mis au sport, ardemment, assidûment, et j’en payais le prix, rangeant avec regret le col parfumé de toi dans l’armoire. Des yeux je cherche le firmament, une petite luciole parmi les cintres, et je mise finalement sur une chemise qui devait être oversized pour toi, mais parfaite. Je la laisse tomber sur mes bras, enfile mon pantalon de la veille – je ne prendrais pas le risque de déchirer l’un des tiens -, te dérobe un caleçon qui sur moi devient presque boxer, une paire de chaussettes, et ainsi vêtu, je descends te retrouver, toi et l’arôme amer de la caféine qui me met l’eau à la bouche.

Dans les marches, j’accroche dès que possible ton regard, qui part s’égarer sur d’autres bouts de peaux alors que j’irradie toute ma fierté d’être avec toi ce matin. Mon téléphone dans la poche rejoint finalement ma main alors que j’arrive, déposant un baiser sur ton épaule, une main sur tes hanches, puis ma tête qui se perd une quinzaine de secondes contre ta nuque, inspirant toujours plus de toi. Sur mon smartphone, quand je me détache, pas d’alerte ; Archie doit bien aller, et il doit même déjà être sous la douche, prêt à rejoindre l’école dans l’heure. "J'ai très bien dormi. J'ai fait un million de rêves, et au moins sept-cents milles de toi." Je ronronne quand je reviens me glisser contre toi, avant de te voler une tasse de café. "Tu es parfait. Merci, Alex." L’air de rien, je caresse ton dos une dernière fois, te dérobe un rapide baiser, qui colore mes lèvres de chocolat blanc, avant de venir les plonger dans le café, les yeux fermés, absorbant un maximum d’énergie pour pouvoir être à fond toute la journée. "Et toi ? Pas de cauchemars, pas de regrets ?" La question est posée sur un ton curieusement léger, contrastant pas mal avec sa portée. Si j’ose te la poser, tout sourire, c’est aussi parce que j’ai posé les masques et que je préfère qu’on joue franc jeu. C’est la seule façon de repartir à deux, de faire rugir le moteur de nos cœurs liés. Et puis, c’est aussi et surtout parce qu’il y a ces rideaux bienveillants, solaires, chaleureux, depuis le matin, depuis que ta fichue sonnerie est venue me transpercer les oreilles. Je me sens complètement serein à tes côtés. Et comme pour t’encourager à ne pas prendre ma question comme une nouvelle invitation à l’orage, je glisse ma main sur la tienne, sur ton bar, avant de plonger mes yeux azur dans les tiens, une légère ride au coin des cils trahissant mon sourire. "J'ai appelé un taxi, il est là dans une demi-heure. On sera pile à l'heure." Une nouvelle gorgée d’or marron, je fronce les sourcils. Ce café-là ne sera pas le dernier de la journée. Il est un peu relevé, comme toujours. Mais pas suffisamment pour effacer de mon visage ce stupide air de pantin désarticulé. Sur le bout des lèvres, j’ai une autre question, mais elle reste accrochée, n’osant pas se jeter dans le vide. Tu as dit de ne pas penser à demain, mais j’aurais aimé savoir où tu allais te réveiller lors de la prochaine aube ; si c’était dans mes bras, c’était tant mieux, puisque tu avais rallumé la flamme d’une addiction que j’avais pensé avoir oublié. Mais elle est trop intense, trop puissante, et finalement quelques heures auront suffi à me faire basculer, à ne plus envisager mon corps ailleurs que vers le tien. Comme à l’époque, avec nos rêves de jeunes garçons. Toute cette matinée suinte d’ailleurs des visions dont on riait à l’époque. La douche pendant la préparation du café, le réveil avec les corps entremêlés, la flamme, toujours, tout le temps. Mais il y avait le reste aussi. Pour moi, mon fils, que je ne pouvais pas délaisser. Pour toi, peut-être des projets obscurs dont je n’avais pas connaissance. Cœur qui se serre un peu, alors que je me mens, enfilant un masque pour ne pas te laisser voir mon sourire tressauter.

@Alex Palmer Molina
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#  I Swear to Tell the Truth, the Whole Truth and Nothing But the Truth [Zek & Alex] - Page 3 EmptyJeu 22 Déc - 14:52
La scène ressemble presque à l’épilogue d’un film romantique. Après s’être déchirés, les deux héros passent la nuit ensemble et renouent avec leurs sentiments. Il fait beau, le soleil éclaire d’un nouveau jour un quotidien radieux fait de gestes tendres et de cafés cubains. Gros plan sur un baiser échangé sur le comptoir de la cuisine, musique joyeuse qui met en exergue le bonheur retrouvé, clap de fin. Mais on n’est pas dans un film Netflix, c’est la vraie vie. Ce n’est pas aussi simple et une nuit dans les bras l’un de l’autre ne viendra pas effacer autant d’années de souffrance et de rancœur. Je ravale ce sentiment qui laisse un goût aigre sur ma langue et joue le jeu. J’accepte baiser et geste tendre, me force même à paraître joyeux parce que je ne vois aucune raison de ne pas l’être. A part mon cerveau malade qui me balance des coups d’électricité et prépare gentiment ma prochaine crise d’angoisse. Si tu as laissé tomber ton masque au pied du lit, je dois remettre le mien ce matin. Ce n’est pas contre toi mais plutôt contre moi. Je ne sais plus être heureux. A force de me laisser sombrer dans des abîmes obscures, je n’ai jamais réussi à réellement regagner la surface. Je me bats, attrape au col des goules d'oxygène avant de retourner sous la surface de l'eau où je me laisse couler, à bout de force.

J’attrape ma tasse de café, ouvre la fenêtre du salon pour m’asseoir sur le cadre en bois. Le soleil matinal réchauffe mon dos, augmente la température de ma nuque. C’est agréable et je me focalise sur cette sensation de bien-être comme me l'a appris une des nombreuses psys que j’ai dû voir durant mes cures. Bloquer mon cerveau sur une sensation agréable pour éloigner la crise. Les paupières closes, je ne vois pas ton regard, espère que tu ne vois pas ma détresse. Ou que tu auras l’élégance de ne rien faire remarquer à voix haute, je ne le supporterais pas. J’ouvre les yeux, cache mes lèvres derrière mon mug et laisse le café couler dans ma gorge. Mes jambes sont étendues devant moi et mon masque affiche un visage serein face à ta question.

Aucun cauchemar ou regrets à l’horizon.

Ça sonne juste. Peut-être parce que c’est vrai. J’ai passé une des meilleures nuits de ma vie, en sécurité dans tes bras. Aucune ombre n’est venu griffer ma peau, aucun monstre ne m’a attiré dans un placard. Ma nuit a été calme, sans rêve, reposante. Et ce miracle a eu lieu sans aucun substitut chimique au sable du célèbre marchand. Mes doigts jouent une mèche de cheveux qui retombent sur mon front. Je n’ai pas vu de coiffeur depuis mon départ de Londres, mes cheveux ont atteint une certaines longueurs qui me donne des airs de surfeur californien. La prochaine crise pourrait me faire tout raser ou les teindre dans une des couleurs de l’arc en ciel. Je ne suis jamais à court d'idées pour extérioriser la tempête qui fait rage à l’intérieur de moi. Mon regard se pose sur ta silhouette appuyée contre le comptoire et mes lèvres s’étirent en un véritable sourire en reconnaissant ma chemise. Large sur moi, elle moule chacun de tes muscles à la perfection. Je l’ai trouvé dans une friperie londonienne et je crois qu’elle était destinée à ton torse.

Elle te va mieux qu’à moi, tu devrais la garder.

Je désigne la chemise du bout de la cigarette que je viens de choper dans le paquet qui est resté sur mon canapé. Fumer dès le réveil est une de mes mauvaises habitudes, une parmi tant d’autres. La nicotine aide à calmer les tremblements dans mes mains et les tressautements de mon cœur à chaque fois que ton regard se pose sur moi. J’arrive à le soutenir pendant deux à trois secondes avant de détourner les yeux sur un détail imaginaire qui attire mon attention. Je ne veux pas que tu puisses apercevoir la symphonie qui se joue derrière mes iris. Je sais que tu ne fuiras pas mais je ne veux pas te voir porter ce fardeau en plus de tout le reste. La circulation de Central accompagne notre petit déjeuner de fortune et je hoche la tête à ton indication. Je me relève et écrase mon mégot dans le cendrier que je laisse sur le rebord de la fenêtre aka mon emplacement préféré pour m'empoisonner à la nicotine. Ou à autre chose. Le bruit des voitures, le brouhaha des voix des passants, les sonnettes des vélos me relaxent. Je n’ai jamais aimé les endroits calmes, sans bruit. Beaucoup trop angoissant pour moi. Le bruit de la pluie londonienne me manque par contre, c’est un de mes bruits favoris. Ainsi que l’odeur qu’elle dépose dans les rues de la capitale anglaise.

Je peux être prêt en trente minutes ! Fais comme chez toi, j’arrive.

Je dépose ma tasse vide sur la table basse et remonte les escaliers qui mènent à ma chambre. Je ne regarde pas les draps froissés par nos non-ébats de la nuit, autant ne pas tenter le diable, me glisse directement sous l’eau brûlante de la douche. Je ferme les yeux, les poings serrés en appui contre le carrelage froid. Et je reste là. Cinq minutes, dix, peut-être quinze à respirer calmement. Je compte les secondes, fais le trie dans mes émotions, mords ma lèvre jusqu’à provoquer un léger saignement, laisse échapper quelques larmes. Je dois évacuer tout le surplus pour ne pas exploser en vol. Quand j’arrive à respirer sans trop de mal, je ferme le robinet et affronte mon regard dans le miroir. Les cernes sont presque un mauvais souvenir même si je distingue toujours un éclat triste dans mes prunelles. Je coiffe mes cheveux avec mes doigts et me sèche rapidement avant d’avaler les gélules qui me maintiennent en vie. Détour par le dressing, jean slim sombre, chemise rouge à carreaux, collier en argent et boots en cuir. Parfait hipster prêt à conquérir le monde. Une touche de parfum et je dévale les escaliers dans l’autre sens, à bout de souffle quand je me pointe devant toi, les mains en l’air.

Et… Top ! Combien de temps ? On est à la bourre ?

Je n’ai regardé l’heure à aucun moment et je fais confiance au chronomètre qui vit dans ta tête pour me dire si j’ai abusé de la douche ou pas. Clin d'œil amusé, demi-tour pour trouver mon sac à dos avec mes affaires de boulot, mon paquet de cigarettes et mon téléphone. Des notifications de ma famille envahissent l’écran et je me promets de les appeler ce soir. Dernier regard circulaire autour de moi mais je crois que je n’ai rien oublié.

Je suis prêt. On y va ?

Les clés tournent dans la serrure, refermant le chapitre du nouveau tome de nos aventures. Mes doigts glissent contre les tiens en attendant l'ascenseur et te libèrent seulement quand nous atterrissons sur le trottoire. Le taxi nous attend déjà et on se glisse sur la banquette en cuir dans un silence qui me convient bien pour le moment. J’attrape mon téléphone pro et vérifie rapidement mes emails.

J’ai un rendez-vous avec un gros webzine ce matin mais on peut déjeuner ensemble si ça te tente ?

Regard angoissé dans ta direction.

Ou pas, on n’est pas obligé. Tu m’as sûrement assez vu pour ces prochains jours. Enfin, je suis dispo si jamais.

Je lève les yeux au ciel et me gifle mentalement.

Je parle beaucoup trop, désolé. Je suis nerveux, je ne sais pas trop pourquoi.

Si je sais. Tu es là, tu es Zek, mon Zek. Tu es canon dans mes fringues et si proche de moi que je pourrais t’embrasser juste en me penchant. On a passé la nuit ensemble, failli coucher ensemble deux fois. J’ai envie de ne plus penser au passé et pourtant, il est là et bordel, il fait mal. Je suis paumé sur ce que je ressens, sur ce que tu provoques en moi. J’ai peur de tout foutre en l’air en y allant et en y allant pas. Je crois que tu as fait disjoncter mon système, Zek. J’espère que tu sauras le réparer.

@Zekariah M. Forbes
Zekariah M. Forbes
ouragan déchu, amours envolées
Zekariah M. Forbes
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#  I Swear to Tell the Truth, the Whole Truth and Nothing But the Truth [Zek & Alex] - Page 3 EmptyVen 30 Déc - 15:24
En moins de temps qu’il m’en faut pour m’en rendre compte, je suis emporté dans ton tourbillon, avalant en une fraction de seconde mon café brûlant, avant que mes mains ne viennent nouer les lacets à mes pieds. Mes doigts sont chauds, de par la tasse incandescente que j’ai vidée en un souffle, et aussi parce qu’ils manquent des tiens. En quelques heures, rien qu’une nuit, tu as laissé ta signature sur ma peau, en plus de ces quelques odeurs que j’ai eu beaucoup de mal à faire disparaître sous la douche, tourmenté entre mes besoins hygiéniques et ceux, plus viscéraux, de sentir ta présence près de moi. Un parfum pouvait faire office de drap, de rappel, de couette, venir englober mon corps comme s’il était encore près du tien, comme si le monde entier autour m’était complètement étranger. Je détestais qu’on me presse le matin, entre deux bâillements et quatre mugs de café. Alors je t’avais suivi en bougonnant dans ma barbe, surveillant le volume de mes injures, par peur de rallumer le brasier dangereux qui nous guettait. Comme si tu lisais dans mes yeux la marque contradictoire à ces murmures, ta main se glisse dans la mienne lorsque l’un de mes doigts vient appeler l’ascenseur. Pendant deux secondes, j’hésite à appuyer, à prendre mon temps, à te suggérer les escaliers, juste pour prolonger le câlin de nos phalanges. Pour garder le contact. Je n’ai pas peur du regard de tes voisins, pas peur du regard de qui que ce soit d’ailleurs. Ça fait bien longtemps que mon regard s’est refroidi à l’égard des autres. Même mes parents ne réussiraient pas à me voler aujourd’hui toutes ces bribes de bonheur qui devaient faire pétiller mes pupilles dès qu’elles croisaient les tiennes. Comme si il y avait eu un voyage dans le temps, une réparation des quinze dernières années. Comme si finalement on ne s’était jamais quittés. Les portes métalliques s’ouvrent en un sifflement désagréable, mais qui ne parvient pas à me départir de mon sourire. Je nous vois dans le miroir. Les mains entrelacées, les esprits liés. J’ai longtemps cru que tu pouvais lire dans mes pensées, deviner chaque secret, chaque sentiment. Tu m’avais longtemps terrifié, premier garçon à qui je confiais une amitié inconditionnelle avant qu’elle ne devienne une cascade de baisers et de caresses. Tu avais eu ce pouvoir infini sur mon âme, confiée entre tes mains, te laissant le loisir et le luxe de jongler avec tout ce qui m’avait construit. Tu avais eu les saints pouvoir de création et de destruction, étant pendant quelques années l’incarnation de ce lien sacré entre moi et la vie. Mon pouce caresse ta paume, alors que mon épaule coulisse sur le mur pour me rapprocher de toi, dérober mon regard de cette glace qui me fait face et m’expose deux adolescents plus âgés, plus matures, aux traits plus dessinés. Drôle de biographie, comédie romantique qui me serre le cœur ; est-ce que c’est une bonne chose de t’avoir succombé ? Mon instinct reste méfiant, mais mon palpitant hurle oui. On verra bien plus tard. Je dois vivre dans l’instant, et arrêter toutes ces projections qui m’ont suffisamment coûté comme ça dans le passé. J’arrache un baiser à ton épaule, alors qu’un tintement annonce notre arrivée au rez-de-chaussée. Fin de la parenthèse, retour à la vie réelle.

Je prends une grande bouffée d’air quand la porte s’ouvre, libérant avec elle tous les bruits de la rue, les klaxons, les moteurs qui grondent, les fumées, et une légère brume qui plane au-dessus de nos têtes, cape blanche qui menace de venir recouvrir la cité entière. Le taxi est là, rouge flamboyant, pas forcément le plus discret mais à l’heure. Et je dois reconnaître que la carrosserie n’est pas mon obsession principale ce matin. J’ouvre la portière devant toi, te laissant glisser jusqu’à la place derrière le chauffeur, que je salue d’un signe de main, peu enclin à donner de la voix à quelqu’un d’autre qu’à toi pour l’instant. La bulle est fragile, et menace d’éclater ; je le vois encore plus dans tes yeux quand tu me les accordes. Mon cœur rate un battement. J’avais réussi à canaliser toutes les angoisses, toute l’anxiété, à chasser les mauvaises idées. De quoi tu as peur exactement, Alex ? Tu penses que je vais partir et ne plus jamais t’adresser la parole, comme un vulgaire coup d’un soir ? Tu sais très bien la valeur de notre histoire à mes yeux, je te l’ai assez criée hier. Et puis, je n’avais pas succombé aux sirènes, à leurs chants entêtants. Il n’y avait pas eu de jeux de chairs, tout au plus quelques paumes glissées sur la peau, mais cette nuit n’avait pas été dévouée à nos intimités. Si j’avais pu embrasser ton corps entier, je l’aurais fait, je l’aurais couvert de toute la chaleur, de toute la douceur, de tout mon épiderme. Mais je préférais prendre du temps. Tu pensais peut-être que les dernières heures m’avaient suffisamment éprouvé, m’avaient apporté assez d’émotions pour ne plus jamais me retourner sur ton passage ? Cette pensée était encore plus ridicule, encore plus blessante, douloureuse, poignardant à répétition mon égo. Pas le temps de trop réfléchir, pas le temps de me créer un nouveau masque, de me métamorphoser en une nouvelle bête cruelle. Tu méritais une pause, et moi aussi. "Respire, Alex. La journée va bien se passer. La nuit a été merveilleuse." Dernière confidence à voix basse, qui arrache quand même un fin sourire à notre chauffeur. Je suis à deux doigts de l’inviter à se concentrer sur la route plutôt que sur nos échanges bruts, mais je garde un peu de colère pour ma séance de sport ce soir. Relâcher toute la pression, chasser les fantômes qui enroulaient leurs boulets autour de mes chevilles, de mes poignets, de ma gorge, me coupaient régulièrement la respiration quand je ne voulais que trouver les bons mots. Ma main gauche glisse sur le siège, englobe la tienne quelques secondes, avant de prendre ton téléphone pour le poser entre nous. Clin d’œil et sourire. "Dans douze minutes, promis, je t'abandonne à tes écrans." Mon coude s’appuie le long de la fenêtre, me permettant de poser ma tête pour mieux te fixer, mieux me concentrer sur chaque détail, comme on admire un chef-d’œuvre d’artiste proéminent, au pinceau si intimiste. "Je t'emmène déjeuner ce midi. J'ai l'endroit parfait." C’est absolument faux. Je n’ai aucune idée d’où t’emmener. Tout ce que je veux, c’est passer une heure avec toi, entre deux réunions. Me concentrer uniquement sur le nous personnel plutôt que sur le nous professionnel. Chasser au loin cet océan d’impératifs, pour ne plonger que dans tes yeux. Très beau business plan, tu l’admettras. Je passe une rapide main sous ta mâchoire, avant de la faire descendre sur ton torse. Elle se loge finalement sur le siège central, le long de ta cuisse, mes iris ne quittant pas les tiens, à la fois amusés et inquiets. Curieux cocktail d’explosions. Comme à la découverte de l’amour, les prologues du désir, préambule des hormones qui s’échauffent comme les peaux. Tu me prends au dépourvu et pourtant j’ai toujours été intimement persuadé de te connaître par cœur, de savoir appréhender chaque réaction, de pouvoir même finir tes phrases quand je me concentrais assez. Mais cet Alex-là n’était plus, il avait laissé une place échaudée à une autre version, plus sombre, plus inquiète, plus secrète. Une version avec laquelle j’avais du mal à trouver les maux et leurs remèdes, une version qui faisait basculer tout un tas d’acquis. L’enveloppe restait la même, cette peau délicieuse, ces lèvres infinies, mais la lettre à l’intérieur s’était teinté d’une encre de Chine, plus indélébile, plus obscure. Peut-être plus addictive encore, en témoignaient nos tornades enflammées la veille au soir, sur ton tapis parfait.

Téléphone qui vibre dans ma poche, batterie faible et un message. Je me déroge de tes yeux rien qu’une seconde, le temps de rompre l’engagement des téléphones rangés. Je lis en croix le message, et je souris. "Archie dort chez un copain ce soir." Je n’ose pas formuler tout de suite l’enchaînement de mes pensées, de peur de t’effrayer. Et je n’ai pas d’autres parades, maintenant que ces mots m’ont échappé. Te dire que je veux rester seul, quitte à revenir dessus plus tard, c’est prendre le risque de te blesser. T’inviter chez moi, ou te demander si tu veux que je revienne, c’est voir ton cœur faire des bonds dans tes yeux. Alors je préfère jouer un entre-deux, et dans un éclair de génie miraculeux… "Ca fait des années que j'ai pas été tout seul. Tu es dispo pour sortir ?" Je ne laisse rien transparaître de mon rythme cardiaque qui s’accélère, formule un en plein rush. Je ne sais même pas où je t’emmène manger ce midi, et pourtant me voilà à multiplier les projets. C’est sans doute l’envie de passer un maximum de temps avec toi, de goûter l’eau de Jouvence, de reprendre pied dans un univers qui me semblait si lointain. Je te regarde en silence quelques secondes, toujours absorbé par ton visage, tes mouvements, ton odeur, le son de ta voix. Mes doigts libres viennent tirer la chemise que je t’ai dérobé, tirant son col vers mon nez, m’offrant un peu plus de tes effluves, mon sourire s’agrandissant peu à peu.

@Alex Palmer Molina
Alex Palmer Molina
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Alex Palmer Molina
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#  I Swear to Tell the Truth, the Whole Truth and Nothing But the Truth [Zek & Alex] - Page 3 EmptySam 7 Jan - 21:50
Le taxi nous offre un terrain neutre, une sorte de bulle intemporelle avant de plonger dans le grand bain. Cette pause fait du bien à mon palpitant qui menaçait d’exploser à tout moment, martelant ma poitrine à un rythme bien trop élevé. Je me détends sous ton regard taquin. J’ai l’impression de retrouver le Zek adolescent, le Zek heureux qui souriait à chacun de mes regards. Celui qui vit dans mes souvenirs depuis toutes ces années, celui que j’ai imaginé grandir à mes côtés en faisant abstraction de la triste réalité. Je me sens léger, un sourire accroché à mes lèvres. J’aime tes pupilles qui traînent sur moi, ta main qui ne marque aucune hésitation avant de me toucher, ton aisance à mes côtés. Comme si nous partagions ce moment tous les matins, qu’il était normal de nous rendre au travail main dans la main. Je dois forcer mon esprit à se rappeler que ce n’est pas vraiment la réalité, que nos problèmes ne sont pas encore derrière nous et que bientôt, nos vies redeviendront ce qu’elles sont, nous entraînant chacun à un opposé de la rose des vents. Je pourrais prendre goût à cette illusion et la chute serait terrible. Peut-être au point que cette fois, les bras de Jo ne seront pas suffisants pour me relever.

Ma main rejoint la tienne sur le siège central et nos doigts s'entremêlent. Ta peau est chaude, contraste avec ma paume glacée. Nos sourires s’accrochent, des vrais sourires, de ceux qui donnent mal aux joues. J’intercepte la moue amusée de notre chauffeur qui nous vole quelques moments à chaque coup d'œil dans le rétroviseur. J’aurais été le premier à vomir sur ces amoureux qui débordent d’amour sur la banquette d’un taxi aux premières lueurs du matin, à tous ces gestes tendres exposés à la vue de tous sans aucune gêne. Je déteste devoir subir le bonheur des autres, me retrouver face à des amants comblés qui n’ont plus aucune conscience du monde extérieur. Mais aujourd’hui, un paramètre important à changé. Je suis acteur de la situation. Je veux me montrer avec toi, balancer ma niaiserie aux visages de toutes les anges de la cité, être à mon tour ce gars qu’on déteste parce qu’il n’arrive pas à quitter du regard l’homme de ses rêves qui a accepté de partager sa nuit, de ne pas le laisser tomber même quand il a été odieux.

Mon pouce caresse la peau de ta main, laissant ma trace pour te tenir compagnie tout au long de la journée. Je vois l’écran de mon téléphone s’illuminer toutes les trois minutes entre nous et le nom qui s'affiche me tire un éclat de rire. Je relève les yeux vers toi.

Ma mère va te tuer quand je lui dirai que c’est toi qui m’a confisqué mon téléphone et qui m'a fait louper son appel matinal.

On sait tous les deux que ma mère t’adore et qu’elle n’oserait jamais te reprocher quoique ce soit. Même après ce qu’il s’est passé. Mon père non plus d’ailleurs. Ce sont les seuls qui m’ont rabâché de te donner une chance de t’expliquer, que je ne pouvais pas te juger en ayant seulement une version de l’histoire. Par contre, avec ma sœur, ce sera une autre paire de manches. Je ne serais pas surpris qu’elle débarque un jour, juste pour te coller la gifle de ta vie. L’impulsivité c’est de famille. Les penchants pour la bagarre aussi. Et en plus, Jo est de genre surprotectrice avec moi. C’est d’ailleurs elle qui me fait hésiter à révéler à ma famille ton retour dans ma vie. J’ai le temps mais je sais aussi qu’avec son radar infaillible, ma mère va tout de suite savoir qu’il se passe quelque chose et n’hésitera pas à se servir de ses meilleurs tirades culpabilisatrices pour me tirer les vers du nez. Je l’entends déjà me demander pourquoi je cache des choses à ma pauvre mère, elle qui a souffert pendant trente huit heures pour me mettre au monde. Nouveau sourire, j’aime ma mère de toutes mes forces. C’est la personne la plus importante de ma vie, ma famille a toujours tenu une place de premier ordre dans tous mes choix. Je n’aime pas leur cacher des choses mais je préfère être sûr de savoir où on va tous les deux avant de leur parler de nous. S’il y a un nous.

Le reste de la journée commence à se profiler. Je ne sais pas encore comment nous allons agir avec nos collègues. Ils ont eu le droit à notre antipathie et nos éclats de voix dans les toilettes, puis à nos sourires timides. Il n’est pas bon de mélanger vie privée et vie professionnelle mais on est dans un cas particulier, non ? Je recommence à me prendre la tête alors que je devrais juste me laisser porter. Suivre le mouvement et te laisser mener la danse pour une fois. Et puis, j’ai toujours dans l’idée de démissionner. Si vraiment cela venait à se corser entre nous et que travailler ensemble ne nous convient plus, je pourrais m’envoler vers d’autres horizons. Et si ça venait à se concrétiser tous les deux, tu aurais aussi peut-être envie de garder ton intimité au boulot sans que je sois toujours dans tes pattes. Il faut que je trouve un moyen d’arrêter mon cerveau, de couper la machine avant qu’elle n’explose. Je ne garde en tête que notre déjeuner. Avant je serais dans une salle de réunion et après… On verra bien. Je confirme mon envie de passer ce moment avec toi d’une simple pression sur ta main. Mon regard glisse sur tes lippes et la manière dont tu mordilles ta lèvre inférieure me confirme que tu sais exactement ce dont j’ai envie. La température semble monter de quelques degrés dans l’habitacle alors que mon imagination se remet en route mais sur un tout autre sujet.

Tu romps notre contact visuel pour regarder ton téléphone et le mien se porte sur les rues de Los Angeles qui défilent derrière la vitre. Le soleil caresse mon visage, mes paupières se ferment pour profiter de ce moment de sérénité. Oui, moi Alex Palmer Molina, je vis un moment de sérénité. Comme quoi tout est possible ! Ta voix emplie de nouveau l’air et je bloque tous mes muscles pour ne pas te laisser un regard surpris. Je dois la jouer cool, comme si mon coeur ne s'était pas arrêté une seconde. Je prends le temps de calmer tous les organes de mon corps qui dansent la samba à l’intérieur, puis tourne enfin le visage vers toi. Je hoche doucement la tête et serre juste un peu plus fort ta main dans la mienne.

Ouais, je suis dispo. Resto ciné, ça te branche ?

Passer une autre soirée avec toi, c’est dire adieu à mon cœur. Je le sais. J’aurais pu tenter de me convaincre que notre nuit était juste un écart, un moment nécessaire pour avancer. Mais passer une deuxième nuit en ta compagnie, c’est t’autoriser à reprendre tes droits sur mon cœur. Je crois que je n’ai plus la force de te repousser. Tu m’as tellement manqué, cette nuit au creux de tes bras m’a fait prendre conscience que tu étais un élément vital à ma vie. Sans toi, elle n’avait plus de saveur, plus de couleurs. Un tourbillon noire qui aspirait toute mon essence. Impossible que je renonce à ton sourire. Plus maintenant que ton odeur couvre de nouveau mon épiderme. Du coin de l'œil, je vois le taxi s’engager dans la rue où se trouve l’immeuble de l’agence.

Vous pouvez nous laisser là s’il vous plaît ?

Je vois tes sourcils se lever et c’est mon clin d'œil qui y répond. J’ouvre ma portière et te tire derrière moi, sans jamais lâcher ta main. C’est risqué, on pourrait croiser n’importe lequel de nos collègues mais j’ai envie de prolonger un peu notre bulle. Je lève un drapeau blanc imaginaire en te montrant le Starbucks du menton.

J’ai pas bu assez de café. J’ai besoin d’un immense Latte Macchiato !

@Zekariah M. Forbes
Zekariah M. Forbes
ouragan déchu, amours envolées
Zekariah M. Forbes
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#  I Swear to Tell the Truth, the Whole Truth and Nothing But the Truth [Zek & Alex] - Page 3 EmptyDim 8 Jan - 1:59
Alors que nos doigts se serrent, que mon index caresse machinalement ta paume alors que tes nouveaux mots me volent un énième sourire, je me surprends à perdre mon regard dans le rétroviseur plutôt que sur toi. De quoi est-ce que nous avons l'air pour le chauffeur ? Nos mains s'emmêlent en même temps que nos mots, et il y a des milliers d'idées qui pourraient fuser dans sa tête. Il a vu défiler sur sa banquette toutes sortes de duos farfelus, des simples plans d'un soir aux amants d'une vie entière, d'une amourette cachée aux premiers baisers de deux amis qui comprennent que leurs âmes se retrouvent plus qu'elles ne se rencontrent. Au milieu de cette foule de possibilités, cet amas de corps enlacés, quelle place avons-nous pour lui ? Il ne fait aucun doute à mes yeux qu'il nous aura oublié dès le début de la prochaine course. Les sourires sont de circonstances, les clins d'oeil dans le miroir aussi. Est-ce qu'il imagine que c'est notre quotidien ? Que me lever à tes côtés, boire ton café, enfiler tes vêtements, est une sorte de routine journalière pour moi, entre deux tableaux de chiffres et trois réunions ? Mes lèvres s'abandonnent à une nouvelle esquisse de sourire. Je n'arrête pas, depuis ce matin. Mais si cette possibilité là lui traverse la tête, c'est qu'elle existe. Dans l'immense multitude des univers, bousculés par une décision ou une autre, il y a forcément un monde où l'on ne s'est jamais quittés. Sans doute même un autre où nous nous sommes retrouvés plus rapidement. Combien de paysages se sont faits prendre en photo par cet autre Alex, cet autre Zekariah ? Est-ce qu'il y a déjà eu des minis exemplaires de nous, courant partout dans un appartement que tu aurais décoré, alors que je ferais mon possible pour les calmer, afin qu'ils ne renversent surtout pas le cadre qui abrite notre photo de mariage, les premiers clichés d'eux bébés, et tous ces souvenirs colorés et merveilleux qui ne se sont jamais réellement produits pour nous ? Je secoue la tête, adopte un masque calme. Toutes ces autres hypothèses de moi, de toi, de nous, me donnent le tournis. "Je vais faire un peu de sport, avant de rentrer. Je passe te chercher en voiture vers vingt heures ?" Ma main continue de se lier à la tienne, mes doigts traçant chaque ligne de vie dans ta paume. Impossible de m'en détacher, c'est le sceau entier de mes émotions contenus qui se trouve là. La clef de l'armoire à masques. "Choisis le resto, tu me guideras. Tu as toujours été un bon copilote." Nouveau sourire dans le rétroviseur, alors que lui n'assistait pas à mes premières séances de conduite, le volant bien serré entre mes mains, avant que je n'apprenne à me détendre. Et les premiers cafés, les premières sorties en boîte de nuit, avant la déchirure fatale. "Et après, drive-in si ça te va ? Promis, ce n'est pas une technique de drague foireuse." Je rigole quelques instants, et m'interromps presque instantanément, sourcils froncés, guettant ta réaction, anxieux que cette blague-là soit trop pour le moment. Comme s'il ne fallait pas encore mettre des mots sur tout ce qui avait serré mon coeur depuis que je t'avais revu, comme s'il ne fallait surtout pas nommer les bousculades en moi depuis hier soir. Tu as toujours eu plus de mal avec les mots, leur donnant un sens bien plus important que celui que je leur consacrais. Alors je marchais à petits pas.

Heureusement pour moi, tu ne sembles pas m'en tenir rigueur puisque tu demandes au taxi de s'arrêter pour un nouveau café. Je détache ma main de la tienne avec regret pour me libérer de ma ceinture, ouvre la portière en même temps que je remercie notre pilote. Il dresse son pouce et je ne sais pas si c'est une simple formule de politesse, d'au revoir, ou bien un encouragement pour continuer d'écrire l'histoire dont il a brièvement fait partie. Tu es déjà parti en avant, vers l'insigne verte, et je te rattrape en quelques pas rapides. Tu rentres le premier et je te suis, sorte de vieillard qui plisse les sourcils face aux tableaux présentant des dizaines de boissons différentes. Tu es juste devant moi, et je n'ose pas te toucher, alors quand je te chuchote quelques mots, mes mains sont plaquées dans mon dos. "Je ne suis jamais rentré dans un Starbucks de ma vie." Bon, c'est peut-être une exagération. J'ai dû y aller deux, trois fois en douze ans. Mais d'aussi loin que je me souvienne, impossible de garantir que j'en suis ressorti avec la même boisson. Mes iris défilent sur les écrans, capturent un maximum de termes italiens. Tu commandes le premier, ajoute des suppléments qui me font pencher la tête, m'arrachant un sourire perdu. Je crois que ce que j'ai toujours aimé chez toi, c'était cette facilité d'adaptation, à parler le même langage rapidement, pour peu que tu t'intéresses aux gens ou à ce qu'ils te proposent. Moi, je cumule des mots que je ne pense pas, fait glisser des torrents de phrases bien faites, toutes construites dans le seul but de séduire et de grappiller. Je ne quitte mon faible sourire que quand c'est à mon tour de venir balbutier le mot le plus simple que j'ai repéré. "Un Americano en venti, s'il vous plaît." Je lui dis mon prénom et ça me rappelle des statuts sur les réseaux sociaux, des photos aux identités mal orthographiées, avec des H en trop, des Y à la place des I. Comme si c'était un jeu ; et je suis sûr de sortir perdant de celui-là. Tant pis pour moi. La prochaine fois, je me contenterais de Zek, c'est plus compliqué à rater. Tu m'attends au bout du comptoir, ta commande entre les mains, alors que la mienne arrive quelques secondes plus tard. Un billet chiffonné dans mes poches finit dans le bocal en verre qui accueille les pourboires. Un sourire de ma part, je te frôle en sortant le premier, nos doigts se heurtent en une collision douce, et je retrouve le bitume, les passants, et cet univers bien plus familier.

Dehors, alors que je te tiens la porte, je ne sais pas quel langage adopter. Est-ce que la visite chez Starbucks m'a déstabilisé à ce point ? Je te regarde passer devant moi, capter mon regard, et je ne sais pas trop ce qui me prend quand je lève mon gobelet vers le tien. "Cheers !" Tu dois te demander ce qui me passe par la tête et je me contente d'un sourire penaud. Je n'ai pas assez dormi cette nuit, et je sais par coeur que j'agis bizarrement quand il me manque quelques heures de sommeil. Mon téléphone vibre dans ma poche, et je ne regarde pas d'où vient la notification. J'aurais tout le temps plus tard, entre deux recherches Google pour localiser le restaurant parfait pour notre déjeuner. Au loin, l'immeuble du travail se dresse, drapeau de verre et de blanc. Je prends une grande inspiration. Je n'ai jamais été dans cette situation. Je ne sais pas comment nous allons réagir toute la journée, si on doit se croiser. Faut-il se maquiller d'un sourire poli, d'un silence pesant ? Nos plannings respectifs nous empêcheront dans tous les cas d'échanger des blagues ou des discussions philosophiques sur la vie. Je ne suis dans tous les cas pas forcément prêt à dialoguer sur l'importance de l'amour, ou bien sur la vie après la mort, au milieu d'un open space, penché sur mes tableaux comptables ou bien sur une proposition de projet à venir. Tu marches toujours plus vite que moi, tes mollets traçant devant toi un chemin tout fait, clair, te donnant une allure particulière qui me donnerait envie de m'asseoir dans un parc pour t'observer te mouver dans l'espace pendant des heures - à la seule condition que je vienne reposer mon corps contre le tien, dès que la fatigue pointerait le bout de son nez. "Alex !" Ma main attrape la tienne furtivement, dans un de tes mouvements de bras, et je ne vois pas de café se déverser sur le sol - heureusement. Je m'approche de toi, rapidement, délie nos doigts pour ne pas nous exposer dès maintenant aux plus curieux de nos collègues qui seraient penchés aux fenêtres, perruches attendant la moindre histoire pour la chantonner dans toute la jungle des bureaux. J'ai envie de te prendre dans mes bras, d'inspirer à fond ton parfum, de me donner cette effluve-là pour la journée entière. Mais je doute qu'on en ait le temps, et je ne veux surtout pas te mettre mal à l'aise. Je me contente d'un simple baiser sur ta joue, plus intime peut-être, mais moins efficace à m'imprégner de toi. "Bonne journée. On se parle ce midi." J'ouvre la porte, passant le premier, et ma voix glisse jusqu'à toi avant de venir se perdre entre deux voitures, derrière. "Déchire tout à ton rendez-vous !" Je contiens mes lèvres, les empêchent de se jeter en d'autres mots, d'autres murmures, et déjà je te tourne le dos, prêt à rejoindre les escaliers, mon bureau et à me concentrer difficilement, trop difficilement sans doute, sur tout ce qui m'attend jusqu'au déjeuner.

@Alex Palmer Molina
Alex Palmer Molina
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Alex Palmer Molina
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#  I Swear to Tell the Truth, the Whole Truth and Nothing But the Truth [Zek & Alex] - Page 3 EmptyLun 9 Jan - 16:44
La journée est tout aussi surréaliste que la nuit que nous avons passée. Aucun de nous ne sait comment se comporter avec l’autre, on doit ressembler à deux adolescents qui ont leur premier béguin. On s’évite la plupart du temps, c’est le plus simple pour gérer nos hormones en ébullition. Enfin, je parle des miennes en tout cas mais j’espère bien que les tiennes sont dans le même état. Quand on se croise dans le couloir, on s’adresse un sourire poli mais nos mains ne peuvent s'empêcher de se frôler, déversant un torrent d’électricité dans mes veines. Coup d'œil à la dérobée, lèvres qui se réhaussent toutes seules quand j’arrive à capter ton regard à travers l’open space. Je suis coincé dans une salle de réunion une bonne partie de la journée mais tu acceptes de me suivre dans mes dérives, ponctuant cette journée de rendez-vous clandestins qui menacent de déraper à chaque caresse dérobée, chaque baiser enflammé. Nous sommes de retour au lycée quand on s'éclipsait au milieu de nos cours pour se retrouver dans les toilettes. Je ne pensais pas revivre cette parade amoureuse vingt ans plus tard mais il faut décidément s’attendre à tout avec toi.

Le Zek sérieux et professionnel que tu offres à nos collègues tombe le masque plusieurs fois dans la journée, allant même jusqu’à m’offrir un moment hors du temps, corps à corps coupable, pendant ma réunion. J’avais pris soin de désactiver ma caméra pour garder notre moment intime mais mon souffle désordonné m’a trahis dès que j’ai dû reprendre la parole pour expliquer des chiffres dont je n’avais absolument pas suivi la provenance. La faute à tes deux et tes huit sexys tout ça ! Je n’ai pas manqué ton rictus amusé quand j’ai prétendu avoir une crise d'asthme alors que tu quittais la pièce, me laissant pantelant et bien trop excité pour mener à bien une négociation commerciale avec un potentiel futur partenaire. J’aime ce Zek plein d’audace, bien loin du visage que tu m’as imposé lors de mon arrivée. Les choses ont bien évolué en peu de temps. Je ne suis pas sûr de suivre le rythme, de ne pas me faire avoir par la toupis infernale de notre relation, d’avoir le tournis en descendant du manège mais je crois que c’est trop tard. Je suis de nouveau à genoux devant toi, obnubilé par ton regard céruléen, suspendu à tes lèvres pour m’enivrer de ta voix. Je suis toujours en colère, je sais que ça finira par ressortir à un moment où un autre mais je veux profiter de ce moment de calme avant la prochaine tempête.

On déjeune ensemble dans un restaurant indien qui fait les meilleurs cheese naan que je n’ai jamais mangé. On plaisante, laissant flotter le son de nos rires autour de nous. Nos mains jointes se séparent lorsque le building qui renferme nos bureaux fait son apparition au bout de la rue et c’est repartie pour un après-midi sous le signe de la tension. Je regagne mon bureau que le destin a placé juste en face du tien. L’écran de mon ordinateur ne peut rien contre la luminosité de ton visage. Ma présentation qui attend patiemment que j’ajoute des slides ne fait pas le poid face à tes dents qui jouent avec ta lèvre inférieure signe de concentration. Je prends garde à nos collègues aux yeux de lynx, ne laisse rien transparaître du culte que je te voue. J’essaye de ne pas te dévorer des yeux, feintant l’exaspération que je t’ai imposée ces derniers jours. Pour les autres, nous ne sommes que deux collègues qui ne nous entendons pas spécialement. Une inamitié instaurée dès nos retrouvailles et qui va nous permettre de garder notre petit secret pendant un moment. A moins, que nos regards enflammés nous trahissent, où nos pieds qui entrent en contact bien trop souvent sous les bureaux. Mon masque le plus innocent sur le visage, je passe mon après-midi à t’envoyer des mails obscènes, souvenirs d’unions passées, récit de fantasmes à venir. Le rose de tes joues embrase mon ventre. Si je le pouvais je sauterais par-dessus nos bureaux pour m’installer à califourchon sur toi, envoyer tes dossiers colorer le sol et saturer l’air d’avion de papier.

Le temps passe terriblement lentement et à la fois bien trop vite. Tu ranges tes affaires pour aller à la salle de sport et je décrète qu’il est l'heure pour une pause cigarette. Mes pas accompagnent les tiens jusqu’au coin de la rue où je te vole un baiser après avoir vérifié qu’aucun de nos collègues n’aient emprunté le même chemin. Mes doigts accrochent ton bras quelques instants.

C’est dur d’être assis en face de toi sans pouvoir te toucher.

Nouveau baiser rapide volé entre deux passants qui grognent face à nos effusions publiques. Ou peut-être est-ce tout simplement parce qu’on bloque le passage. Dans tous les cas, je m’en fou totalement. J’ai besoin de ce contact, de reconnecter avec ton système nerveux, de calmer mon palpitant. A contre coeur, je force mes doigts à se détacher de ta veste. Je te rends ta liberté pour le moment mais je compte bien m’emparer de nouveaux de tes ailes dans quelques heures.

Rendez-vous à 20 heures chez moi ? C’est toujours bon ? J’ai réservé pour 21 heures ce qui nous laisse un peu de temps pour… On verra bien.

C’est faux, je n’ai rien réservé. Mais je connais ton côté hyper organisé et tu serais capable de te charger toi-même de la réservation. Je ne veux pas te montrer que certaines choses n’ont pas changé et que je n’ai pas gagné en maturité avec les années. Par contre, je suis devenu un bon comédien et il me reste deux heures pour nous trouver un endroit sympa avec encore de la place pour dîner. Challenge accepted ! Je recule d’un pas et te regarde reculer sans jamais quitter ton regard. J’élève la voix pour que tu puisses m’entendre depuis ta position.

Sache que je vais finir de bosser en t’imaginant à moitié nu, transpirant, en train de pousser de la fonte.

Tes yeux au ciel me tirent un éclat de rire et j’envoie un baiser dans les airs en direction d’une vieille dame choquée par mes propos. A contre coeur, je me retourne et repart derrière mon bureau. Ma présentation attendra demain, j’ai une mission bien plus importante sur le feu. La chance est de mon côté ce soir, non seulement nos collègues décident tous de partir tôt et je peux passer mes appels de réservation sans me faire gauler, et en plus je trouve une table de libre dans un restaurant végétarien à quelques rues de chez moi que j’ai envie de tester depuis mon arrivée. Mon objectif atteint, je peux rentrer chez moi. Le temps de prendre une douche, de passer des fringues propres et il sera déjà l’heure de nous retrouver. Je n’oublie pas de passer par le supermarché pour faire le plein de café pour demain matin et de prendre des softs pour ce soir. J’ai des bières au frigo mais je ne sais pas si tu accepteras d’en boire avec moi. Dans le doute, mieux vaut être préparé à toutes les éventualités.

Je vérifie l’heure toutes les trois minutes mais le temps n’avance pas plus vite. Un bouquin entre les mains, je relis la même phrase pendant dix minutes avant d’abandonner. Il faut que j’occupe mon esprit et j’ai la solution parfaite pour parasiter toutes les pensées qui tournent en boucle dans ma tête et qui ont toutes ton visage en point commun. Une sonnerie, deux sonneries et la voix de ma mère résonne dans mon téléphone.

Alexander ! Trois jours sans nouvelles ! Est-ce une manière de traiter sa mère ? Après tout ce que j’ai fais pour toi, fils ingrat !
Pardon maman, j’ai été super occupé avec mon nouveau travail.

C’est la seule phrase que j’arrive à caser avec que ma très chère mère entame son monologue. Elle me raconte en détail toutes les vies de ma famille, celle des voisins et même de celle de personnes dont je n’ai jamais entendu parler. Mes éclats de rire rythment la conversation et mon coeur se gonfle de bonheur. Ma mère est l’être humain le plus gentil de cette planète, je ne l’échangerai pour rien au monde. Même pendant ses interminables monologues. Alors qu’elle entame le commentaire point par point du menu dans lequel ils ont mangé hier soir avec mon père, la sonnette de la porte retentit. J’ouvre la porte et te fait signe d’entrer, articulant silencieusement un Maman en montrant mon téléphone coincé entre mon oreille et mon épaule.

Non maman, c’est… Le livreur de pizza. - Oui, je mange des légumes. - Mais oui, je fais attention. Maman, il faut que je te laisse, je dois terminer une présentation pour le travail.

Alors que je pensais m’en sortir comme un chef, ma mère termine la conversation par une phrase dont elle seule à le secret, du genre qui vous fait l’impression de prendre un uppercut en plein de l’estomac et vous laisse le souffle coupé au sol.

Bien mon chéri. Je vais continuer à faire semblant que je ne sais pas qu’il se passe quelque chose d’important dans ta vie jusqu’à ce que tu sois prêt à me raconter. Passe une bonne soirée et appelle moi demain. Sinon je débarque à L.A. et tu sais très bien que j’en suis capable.

La conversation est coupée sans me laisser le temps de répondre quoique ce soit. Un soupir m’échappe et je peux enfin me blottir dans tes bras.

Ma mère est… Incroyable. Comment c’était le sport ?

Mon regard se lève vers toi, une impression de déjà-vu m'arrête dans mon mouvement. J’ai l’impression d’avoir déjà vécu cette scène comme si dans une autre vie, nous étions restés un couple. Comme si un univers parallèle abritait un quotidien où nous vivrions ensemble, partageant nos journées le soir, vivant dans les bras de l’autre comme si nous n’étions pas assis sur une bombe prête à nous exploser à la figure.


@Zekariah M. Forbes
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#  I Swear to Tell the Truth, the Whole Truth and Nothing But the Truth [Zek & Alex] - Page 3 EmptyLun 9 Jan - 17:29
J’ai le cœur qui chante et qui bourdonne en rangeant mes affaires. Quelle drôle de journée ! Sans doute la moins productive de toutes depuis mon arrivée ici. Je n’ai pas eu le temps d’avancer sur mes dossiers, mon matin pris par des pensées invasives et des allers retours aux quatre coins du bâtiment pour toujours mieux te localiser de la bouche. Rien de trop dangereux, rien de trop poussé, pourtant dans mes oreilles on me criait de me laisser aller à plus osé, plus enflammé. Comme lorsqu’il était impossible de contenir ces démons d’hormones, à l’adolescence. Comme lorsque chacun de tes gestes, chacun de tes mots, était décelé par mon esprit comme un appel à de nouveaux plaisirs, de nouveaux désirs, complètement addict à ta peau et à la façon dont elle s’imbriquait avec la mienne. Personne d’autre n’avait ce pouvoir-là sur moi, et bien loin me semblaient tous les cris de la veille, toutes les larmes des derniers jours. Presque comme si elles n’étaient jamais arrivées. Il faudra quand même que j’efface mon historique demain ; rien de trop compromettant en soi, sinon les pages internet du millier de restaurants que j’avais écumé ce matin, observant chaque détail entre deux SMS. J’avais finalement opté pour un indien, sachant ton goût pour les cheese naans ; si avec ça je ne gagnais pas le droit de jouer un peu de tes lippes cet après-midi… Le déjeuner s’était passé à merveille, petite bulle d’oxygène au milieu d’une journée entière de respiration incontrôlée. Mon ordinateur portable vient caresser le cuir de ma sacoche, je t’attrape un regard au passage, puis mon dernier stylo plume se retrouve encapuchonné, sur un angle de mon bureau. Je fais de rapides tours de l’étage pour saluer les collègues, décrochant quelques sourires au passage. Ils ont beau être de coutume, je m’interroge sur leur perception de tout ça. Est-ce qu’ils ont remarqué que je n’allais aux toilettes que si tu t’y trouvais ? Est-ce qu’ils nous ont vus nous éloigner, ce midi, avant de glisser bouche contre bouche et bras contre bras dès le premier carrefour ? La prudence n’était jamais de trop. J’étais bien content de ne pas m’être arrêté à cette promesse matinale de nous retrouver uniquement au zénith. Ton odeur et nos enlaçades m’avaient manqué bien avant que la faim ne vienne distordre mes pensées, que tu occupais déjà avant même que je n’ai commencé mes premières tâches. Revenant finalement pour te saluer en dernier et glisser un rapide signe aux derniers survivants du building, je ne manque pas de remarquer le roulement de ton fauteuil et presse à peine le pas, non pas pour te distancer mais pour que personne ne puisse deviner le scénario évident qui se profilait. Escaliers que je dévale, le cœur au bord des lèvres, la rue, puis l’obscurité et tes doigts sur mon bras. Je pourrais dévorer le monde pour moins que ça. "Je serais là à vingt heures. Peut-être un peu avant mais je prendrais l'air un coup, ça me fera du bien." Ma bouche se saisit de la tienne alors que ta main joue des boutons de la chemise que je t'ai dérobée au lever du soleil. Je ne récupère mon souffle que pour te glisser quelques mots. "J'ai hâte d'y être." J’éclate de rire à ce fantasme que tu m’exposes, lève les yeux au ciel, faussement indigné, sans même vouloir te dévoiler que les poids que je pousserais risquent de prendre une forme humaine jamais assez familière. Tu me fais marcher sur des charbons brûlants, et j’aime la sensation de chaleur qui épouse mon corps dès que nous nous retrouvons, dans la rue, chez toi ou même dans les salles les plus obscures du bureau. Nos mains se défont et déjà tu es parti. Je ne me retourne que pour te regarder monter dans la rue, quitte à faire un léger détour. Non, vraiment, je pourrais te regarder marcher pendant une journée entière.

Je rejoins le premier arrêt de bus, laisse les mélodies de la ville prendre le pas sur celles qui fuient généralement de mes écouteurs ; je les ai oublié ce matin, sur ta table de nuit. Pourvu que tu ne prennes pas ça pour une installation définitive de ma part, ce n’est pas le bon moment. Le bus me dépose chez moi, où je me change du tout au tout ; cheveux attachés, short et legging de sport, tee-shirt qui vient se fondre sous l’impulsion d’un sweat noir griffé d’une marque qui a perdu de son éclat au fur et à mesure des lavages. Dans un sac, je glisse ta chemise, une autre au cas où, un pantalon noir fuselé, une paire de chaussures, des chaussettes propres et un caleçon. Mieux vaut ne pas provoquer ta tentation ou me faire arrêter en plein milieu du restaurant que tu as choisi pour exhibitionnisme. L’appartement est vide, sans Archie. Pas un bruit. Juste les vibrations électromagnétiques vagues des différents appareils qui tournent ou sont en veille, loin du sommeil que tes bras me procurent, plus profond, moins bruyant. Les clefs de la voiture heurtent celles de la maison quand je pars, dévalant à nouveau les marches en sifflotant, tout empreint d’une énergie nouvelle. Il faudra que je revienne dormir à la maison, dîner avec mon fiston, tôt ou tard. Cette parenthèse de tous les plaisirs ne pourra pas durer indéfiniment. Et j’appréhende déjà les zébrures dans tes yeux quand je devrais te chuchoter que je ne pourrais pas rester plus longtemps, forcé de rejoindre mon foyer, mon lit, ma table et tout ce qui faisait ma vie avant que ton arrivée ne vienne la bousculer.

Ma voiture démarre rapidement, comme si elle avait hâte de venir se loger sur la place de parking que je t’avais fait me promettre, à grands renforts de baisers. Tu y avais consenti au bout de quelques minutes, avant que je ne m’occupe de canaliser difficilement les flammes qui nous brûlaient du bout des lippes sur ton corps. Je t’avais laissé à ta réunion, satisfait de pouvoir venir dans le confort de mon coupé ce soir. La séance de sport me parut longue, et pourtant j’avais enlevé la moitié de mes exercices pour te revenir au plus vite. Le corps entièrement en sueur, la peau renvoyant des effluves qui, paraît-il étaient aphrodisiaques, mais définitivement pas adaptées à un rendez-vous dans un restaurant, j’avais fini par aller détendre mes muscles sous les douches de la salle, profitant de l’intimité des rideaux et des murs fins pour me laisser aller à quelques mouvements bien plus indécents, le corps et l’esprit fourbus par le sport, les fantasmes de la veille et ton visage qui revenait indubitablement s’imprimer sous mes paupières.

La route vers chez toi ne m’était pas encore familière, alors j’avais fini par me perdre quelques fois, perdant de mon avance et par la même une occasion de faire le plein d’oxygène, tentant de tout faire de tête pour ne pas me laisser aider par une appli de localisation. Sortant de ma voiture, bouquet de fleurs à la main – tu m’auras eu une fois, pas deux -, mélange exquis dans ta cage d’escaliers de mon parfum à moi, appliqué juste après ma douche, et de celui plus fleuri. J’avais monté tes marches trois par trois, le mollet se contorsionnant dans tous les sens pour venir prendre l’allure la plus rapide, puis, me recoiffant à l’aveugle, les mains tirant sur ma chemise pour l’ajuster, j’avais tapé à ta porte. Sans réponse, malgré ta voix qui dessine de nouvelles arabesques à l’intérieur, alors ma main vint taper de nouveau contre le bois. Cette fois-ci, je t’entendis bouger derrière la porte, ton téléphone vissé à ta clavicule, me faisant signe d’être silencieux. Le bouquet dans le dos glissa lentement vers mes hanches pour te le tendre, profitant de ton absence de réponses pour éviter toutes les effusions agacées, avant de finir couché sur un des meubles de ton salon. Je suis vaguement ta conversation, étonné de me sentir déjà aussi à l’aise chez toi au fur et à mesure que mes yeux détaillent, inspecteurs intransigeants, chaque détail de ton appartement. J’ai envie de monter ton escalier, de venir me baigner dans l’océan des odeurs de la veille, de m’imprégner tout entier en me laissant couler dans ton armoire. N’avoir que ton odeur qui danse autour de moi. Tes yeux s’agrandissent, manquent m’arracher un éclat de rire, mais je me contiens – difficilement. Tu raccroches, et dans un soupir vient te jeter tout contre moi, mon sourire revenu bien grand. Ta mère a toujours été un personnage à part. Je l’ai rapidement adorée, et c’était réciproque, ses mains venant se perdre dans mes cheveux quand elle me félicitait, et puis ma voix venant protéger la sienne quand tu lui donnais un mot à peine trop haut, les hormones de l’adolescence emportant parfois ton meilleur dans des déflagrations colériques. "Elle est fantastique, tu veux dire. C'était génial, mais je suis hors service. Le mix d'hier soir et d'une grosse séance." Un mensonge, mais j'aimais voir dans tes yeux briller quelques soleils de fierté, comme si j'aiguisais mon corps à bon escient. "Il ne me faudra pas longtemps pour m'endormir ce soir." Nouveau bâillement. "Et toi ? La fin de journée ? Tu as trouvé le restaurant parfait pour cette belle soirée ?" Mon regard qui vient se perdre sous tes fenêtres, alors que le soleil disparaît en un dernier cri mauve, et que le dernier rayon posé sur ta joue se consume avec lui. Mes bras autour de toi se font plus fermes, approchant encore plus nos corps. "Je n'ai pas pu écouter de musique, ni me concentrer aujourd'hui. Il n'y avait que toi dans ma tête." Souffle qui part se perdre le long de ta nuque, soulevant une mèche et caressant un jet d'encre.

@Alex Palmer Molina
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#  I Swear to Tell the Truth, the Whole Truth and Nothing But the Truth [Zek & Alex] - Page 3 EmptyMar 10 Jan - 11:35
Casanova des temps modernes, tu apparais dans mon appartement avec un bouquet de fleurs planqué derrière tes tissus. Je peux sentir l’odeur florale que tu laisses sur ton passage, m’arrachant un soupire forcée juste te te provoquer un nouveau sourire. Eternel romantique dans l’infini, tu es incapable d’arriver les mains vides même pour une soirée improvisée. Entre ma mère et toi, je ne sais plus où donner de la tête, mes pensées parasitées par les ondes de choc que vous émettez. Coincé entre vos deux auras illuminant mon visage de couleurs chatoyantes, je tente de me concentrer sur les mots que je suis censé prononcer pour rassurer le clan Palmer Molina. Mais rien ne me vient et ma mère en profite pour m’achever. Porter un coup à un homme déjà au sol, c’est bas. Mais c’est ma mère, impossible de lui en vouloir. Elle n’a pas une once de méchanceté qui circule dans les veines, elle cherche juste à protéger ses progénitures des prédateurs qui rodent. Le téléphone à peine déposé sur le plan de travail de la cuisine, je file retrouver les bras de mon loup personnel. Ton odeur calme instantanément mon coeur qui avait engagé une course folle avec la remarque assissine qui a cloturé mon appel. Mes mains se glissent dans ton dos, scellant nos membres ensemble.

Ton corps manifeste ta fatigue, me poussant à te faire reculer jusqu’au canapé. Ton corps se laisse tomber entre les coussins et je me retiens de t’emprisonner entre mes cuisses. Si je me lance dans ce genre de démonstration maintenant, il est assuré que nous n’atteindront jamais le restaurant. Je me contente de me glisser à côté de toi, la main posée sur ta cuisse puissante, les muscles encore contractés par ta séance.

Ma mère est fantastique mais elle a un sixième sens qui me fait flipper. Notre théorie avec Jo, c’est qu’elle a conclu un pacte avec un démon à notre naissance. Elle sacrifie un animal à chaque pleine lune à sa gloire et en échange, il lui fait un compte rendu de tous nos faits et gestes. Je ne vois pas d’autres explications.

Je maintiens mon air sérieux encore une seconde avant de me fendre d’un sourire. Notre famille est très soudée et c’est super, vraiment. Mais parfois, c’est un peu étouffant. J’aimerai avoir le droit à mon jardin secret plutôt que de voir toute ma vie disséquée et analysée sur un groupe Whatsapp. C’est drôle quand on s’attaque aux frasques de ma sœur, nettement moins quand c’est ma vie sexuelle et amoureuse qui y passe. Mon doigt trace des symboles ésotériques sur ma cuisse, ma tête retombant contre le dossier du canapé, bercé par ta voix grave qui s’insinue dans chacun des pores de ma peau.

On rentrera tôt du resto pour que tu puisses te reposer. Je ne voudrais pas être responsable de ton épuisement.

Faux. Archi faux. Je ne compte te laisser te reposer, ni maintenant, ni cette nuit. Nous avons une décennie à rattraper et peu de temps avant que les fils du destin ne s'emmêlent à nouveau. Il serait fou de penser que l’avenir est un long chemin lumineux tout tracé jusqu’à un astre incandescent. Je ne sais pas de quoi il sera fait, pavés boueux ou montagnes de sable et à vrai dire, je m’en moque pour le moment. Je veux juste profiter de toi, de ce corps sculpté par le sport, de ton odeur envoutante et de tes mots qui me font vibrer. Le reste peut bien attendre. Ma main quitte ta cuisse, glisse le long de ta mâchoire, caresse ta joue recouverte d’un duvet qui te donne un air bien trop viril pour mes hormones.

Il y a un chef argentin qui a ouvert un resto végétarien qui a ouvert à deux blocs d’ici. J’ai envie d’y aller depuis que je suis installé mais c’est complet sur les deux mois à venir. Mais miracle de la vie, une table s’est libérée pour ce soir !

Je ponctue ma phrase d’un baiser, nouveau signe de ponctuation que je viens d’ajouter à mon catalogue. Il est en passe de devenir mon préféré alors que j’ai fait le serment il y a bien longtemps, de ne plus jamais l’utiliser. J’accroche tes lèvres une dernière fois avant de rejoindre la cuisine, le frigo en ligne de mire.

Tu veux boire quelque chose ? Je t’ai acheté du coca ou ce truc ignoble au gingembre que tu buvais au lycée. J’espère que cette lubie t’ai passé mais dans le doute…

Je ne te propose pas de bière, ne voulant pas que tu te sentes obligé de quoique ce soit. Ta boisson est déposée sur la table basse avant que mon postérieur trouve sa place contre le rebord de la fenêtre. J’aime l'effervescence de la ville, le bruit de la circulation, le brouhaha de la foule. Je serais incapable de vivre à la campagne, le silence m’engoisse, fait ressortir mes pires terreurs. Je me sens bien au milieu du bruit, des klaxons et des rires. Une cigarette se glisse entre mes lèvres, vieille habitude que je n’ai jamais abandonné. Uniquement de tabac pour le moment, le reste suivra peut-être dans la soirée mais quelque chose me dit que je n’aurai besoin d’aucune aide pour dormir si tu consens à passer une nouvelle nuit à mes côtés. Mon paquet de cigarettes vole dans les airs jusqu’à atterrir à côté de toi. Tu es libre de te servir si tu souhaites m’accompagner. Ou reste dans le canapé puisque tu as l’air absorbé par ma bibliothèque.

Quelque chose qui t'intéresse ?

Les livres de voyage se confondent avec les romans d’aventure, les essais sur la psychologie des tueurs en série avec les romances aux torses dénudés en couverture. C’est bien la seule chose que je trimbale avec moi autour du monde. Mes livres sont la seule chose qui me raccroche à la vie, chacun me rappelant un souvenir bien précis. Certains sont des cadeaux, beaucoup proviennent de vieux libraires croisés au hasard d’une expédition. Les couvertures sont usées, les pages cornées, de l’encre noire vient orner certaines pages de recueil de poésie, faisant entrer chaque ligne dans ma peau.

Ma tête se pose contre la façade, l’air chargé de nicotine qui s’échappe de mes lèvres. Je t’observe assis sur mon canapé, pièce brillante qui fait presque tâche au milieu de mon appartement désordonné. J’ai terriblement envie de me laisser aller, de me fondre dans tes courbes, de profiter de chacun de tes souffles. Mais la prudence se rappelle à moi, me fait craindre une nouvelle déception et un saut dans le vide. Alors je laisse échapper la première question qui me passe par la tête, peut-être pas la plus pertinente mais celle qui me brûle les lèvres depuis un moment.

Parle moi de ton fils.

Si je ne suis pas prêt à le rencontrer, je suis tout de même curieux de savoir ce qu’il a pu prendre de toi. Est-ce qu’il a tes yeux ? Ta manière de pincer les lèvres quand tu te concentres ? Est-il aussi ordonné, rangeant sa chambre après chaque jeu ? Je n’arrive pas à intégrer que tu as eu un enfant, que ta trahison ait pu donner naissance à un autre être humain. Cette idée me blesse plus que de raison, je tente de la diluer dans l'alcool de ma bière. Je ne pourrais pas t'avoir sans prendre le package complet alors autant commencer à tenter de faire un pas dans ta direction.

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#  I Swear to Tell the Truth, the Whole Truth and Nothing But the Truth [Zek & Alex] - Page 3 EmptyMar 10 Jan - 15:19
Ta main sur mon torse me guide jusqu’au canapé, où je sombre, capitaine ensommeillé, navire à l’abandon. Corps qui s’affale parmi les coussins, tous muscles bandés, prêt à se laisser aller à quelques minutes de repos. Pourtant tous mes instincts continuent de s’aiguiser, des vagues d’énergie émergeant de tes doigts sur mon corps, alors que tu me parles et que tes mots me semblent être autant de berceuses. Ta voix a toujours eu de nombreux pouvoirs sur moi ; elle m’envoûtait, sorcière, muse, sachant mieux que n’importe quoi d’autre me faire passer de la colère à l’extase, de la peine à la blessure. C’était peut-être l’une de tes meilleures armes, l’un de ces outils qui constituaient tout le panel de ta séduction, me forçant à toujours lutter pour ne pas complètement faire naufrage le long de tes yeux ou sur le bas de ton visage. Ulysse captif des sirènes, j’étais incapable de penser à autre chose, toute mon attention uniquement focalisée sur tes phrases, même si j’aspirais au silence, au sommeil, à rejoindre Morphée. Ces bestioles sous-marines avaient choisi la bonne cible, et dans le creux de mon oreille, tes mots et ton souffle se donnaient le change, esquissaient un rythme qui renforçait encore mon sourire. Il ne m’avait pas quitté depuis mes premiers pas dans ton appartement, ne m’avait pas quitté depuis nos pauses ce matin, ne m’avait pas quitté depuis la porte, en bas de ton immeuble, ne m’avait pas quitté depuis nos soupirs mélangés hier soir. Tu avais mille et un dons, dont celui de me rendre fragile, vulnérable, à fleur de peau. Ce n’était pas une seule plante qui glissait au-dessus de mon épiderme, mais des jardins entiers, couverts de pollen doré et d’une infinité de nectars aux couleurs audacieuses. Mais, paradoxalement, tu savais me rendre fort, me donner l’impression d’une puissance omnisciente, colosse de Rhodes prêt à prendre ta défense, à défaire jusqu’au dernier des mercenaires qui aurait pu te blesser, inconsciemment ou de son plein gré. Tu m’évoques ta mère en robe blanche sous la Lune, à répandre des gouttes carmin un peu partout pour garder sa main-mise sur ta vie et celle de ta sœur, et je ne réprime pas les quelques sons de mon rire qui vient se répercuter, balle inarrêtable, sur chaque mur de ton appartement, avant de se poser en douceur sur tes joues, en même temps que mes lèvres. La pulpe de tes doigts vient perdre un peu de zeste en dessinant des formes incompréhensibles sur mes jambes. Je renonce vite à y déchiffrer un alphabet, et à nouveau mes lèvres se distordent, laissent échapper un rapide son caverneux qui vient sonner mon corps entier. Ma tête glisse en arrière sur le dossier de ton canapé, et ton plafond devient le décor qui danse devant mes yeux fatigués. Je dois à tout prix me redresser, me secouer, rester en pleine forme. Morphée ne m’aura pas cette nuit, je me suis engagé à te rester fidèle, au moins pour ce soir. Je retrouverais le chemin des draps et des couettes pliés par le sommeil en temps voulu. Chaque chose en son temps. Quand tu enchaînes, me proposant de rentrer plus tôt, je te souris, laisse mon nez inspirer quelques-unes de tes odeurs, puis, satisfait, je tente d’avoir le dos droit pour ne pas m’affaler dans ton canapé sans jamais pouvoir m’en relever. "T'inquiètes, ça va le faire. Je prendrais un double expresso et un café gourmand, s'il y en a un." Je n'ai jamais résisté à l'appel du chocolat, pas plus qu'à celui de la crème brûlée. Je n'ai aucune idée du restaurant où tu vas nous emmener, mais je suis prêt à me damner sur plusieurs générations pour engloutir desserts et caféine de la même cuillère. Je sens ton épaule percuter la mienne alors que ta main quitte mon corps, le temps de quelques secondes qui me semblent être faites d'un vide intersidéral terrifiant. Mes yeux se rouvrent, et ne trouvent le repos que lorsque ton index ouvre la voie aux autres doigts pour venir se jouer de ma mâchoire.

Puis à tes doigts se substituent tes lèvres dans un baiser que je tente de faire durer, pour te prouver que je ne suis pas encore complètement au tapis. "J'ai hâte de découvrir tout ça avec toi." Les deux derniers mots s'imposent, résonnent quelques secondes. Avec toi. Combien de fois ces syllabes étaient-elles venues ponctuer mes rêves les plus romantiques, mes cauchemars les plus insidieux ? Combien de fois avais-je eu envie de te les souffler, entre deux révisions, à l'université, quand ton absence était la plus douloureuse des blessures ? Combien de goulots de bouteilles m'avaient vu balbutié des sons similaires, avant de sombrer complètement sous leur influence ? J'avais perdu le compte, au fil du temps. Déjà, tu m'échappes, me tirant de mes pensées dans une nouvelle série de questions et un nouveau souvenir, qui vient me serrer le coeur. Je suis étonné que tu te sois souvenu du ginger ale. Mes lèvres glissent un nouveau sourire alors que mes yeux caressent le bas de ton dos quand tu t'agites, à travers le peu d'exposition que m'offre le cadre de ta cuisine. "Un verre de ginger ale sera parfait. Je reste persuadé que c'est inspiré du nectar des dieux." Haussement d'épaules, faussement indigné, mais ma moue me trahit bien vite. Ce n'est pas à toi que j'apprendrais ce que tes compatriotes boivent. Je t'entends rire, et ton écho vient exploser sur ma bouche sous forme d'une nouvelle demie-lune enjouée. Mon regard se perd sur tes livres, à nouveau. Je détaille pendant quelques secondes les différentes couleurs, les pages jaunies et celles qui sont toujours aussi blanches. Une tranche en particulier contient mes yeux. Elle est aussi dorée que les quelques pages qui apparaissent tourmentées par le temps. Je me lève, sourcils froncés, et mon doigt glisse sur le faux cuir jaune. Alors tu l'as gardé. Tu reviens dans mon dos, et je me laisse tomber en arrière pour rejoindre le confort du canapé, qui nous rapproche confortablement. "J'ai toujours ma copie du Portrait de Dorian Gray aussi. Elle a suivi tous mes déménagements." Je m'arrête là, l'un de ces départs nous ayant coûté à tous les deux quelques années et des fleuves de larmes.

La reliure m'obsède, et même ta fumée qui passe devant mes yeux ne la fait pas disparaître, image entêtante. On l'avait acheté ensemble à Londres, pendant un des voyages avec ma famille. Une petite librairie poussiéreuse, pas une trace de blancheur sur les pages, juste le vestige des romances déçues d'une centaine d'auteurs, et un vieux libraire aux dents d'or. Ils auraient eu beaucoup à apprendre de nous. Nous aurions pu être les muses d'un Musset, d'une Austen, même d'une George Sand. Baudelaire se serait émerveillé avant de se languir, sur les rivages de tes draps, et il aurait fini par faire échouer quelques mots épineux dans un vase sur ton étagère. De l'eau dans les racines et deux, trois pétales flétries qui se seraient échoués sur ton tapis blanc. Ta voix vient briser le silence assourdissant de mes pensées, et ma pomme d'Adam joue les ascenseurs contrariés. Le gingembre vient couler en cascade ailurée dans ma bouche brusquement trop sèche. Tu me places en situation inconfortable, Alex, et ton visage ne me trahit aucune grimace amusée, aucun soupçon de curiosité. Soit tu fais ça pour te faire du mal, même si je pensais tes propensions à l'autodestruction loin, au moins pour la soirée, soit tu essaies de faire un effort pour chasser un maximum de démons et laisser plus de champ libre à nos pensées. Curieuse question dans tous les cas, qui germe de nulle part, se glisse sous les volutes nicotinées et vient me percuter, me laissant complètement figé. Mes prochains mots seront très importants, et pourtant je ne peux rester silencieux trop longtemps sans empoisonner la situation. Alors, j'essaie de défroisser au maximum mon visage. Ma voix est calme. Peut-être à peine trop. J'ai du mal à parler d'Archibald sans avoir un sourire immense, rayonnant de fierté et de mon bonheur en tant que papa comblé. Jouer l'insensibilité n'est pas complètement de mon ressort quand il est dans la partition. "Il s'appelle Archibald. Tout le monde l'appelle Archie, et il préfère ça. C'est un gamin très intelligent, vraiment." Une légère pause, le temps de reprendre un peu d'air, les poumons sifflants de tension. Je garde sous secret son second prénom, Elias, le savant mélange du prénom de nos deux mères. Un petit détail précieux, que personne n'avait jamais percé à jour. La suite logique à mes pensées obsédées par le passé. Je sais qu'on avait dit que les secrets seraient de côté, mais il y a des mots qui font mieux de rester muets. "Il fait du lacrosse en club." Ma voix se casse brièvement, me force à inspirer un peu plus d'air. "Et il lit beaucoup. C'est un gamin sage, qui pose beaucoup de questions et qui s'intéresse à tout." Mon instinct me crie de m'arrêter là, de ne pas faire de mes phrases un nouveau paratonnerre. Tes lèvres touchent ta bouteille de verre dans une nouvelle gorgée de liqueurs. Je voudrais t'embrasser mais j'ai peur de leur goût. Alors je me contente de serrer ta main dans la mienne, avant que ma tête ne chute sur ton épaule. "J'ai ramené ta chemise, mais je voudrais la garder. Tu y verrais un inconvénient, Alex ?" Mes phalanges jouent de leur ombre sur les tiennes. Je compte bien monter une penderie entière remplie de tes cols, de tes manches, et dont l’ouverture des portes laisserait flotter un nuage entier de ton odeur partout chez moi.

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