Joao & Charlie

Trick or Trea- Oh, it's you again

Tout ça était étrange, mais sans pour autant être dérangeant. C'est juste qu'en effet, si on m'avait dit il y a quelques heures que les choses se passeraient aussi naturellement bien entre nous, je n'y aurais pas cru. Bon, c'était clairement grâce à la petite fille qui était présente sur le canapé, en train de câliner un adorable lapin. Enfin, en train de câliner un lapin, elle était plutôt en train de dormir sans pour autant lâcher l'adorable animal, l'ayant apparemment choisi comme compagnie favorite pendant cette nuit d'Halloween. Un sourire attendri s'était étiré sur mes lèvres alors que je la regardais, finissant par détourner le regard pour le poser sur Joao, laissant un rire s'échapper d'entre mes lèvres face à sa remarque.

- J'ai rien dit, tu t'es débrouillé tout seul sur ce coup-là !

Puis la curiosité avait pris le dessus, et j'avais voulu en savoir plus. Juliet était assez "vieille", comment était-il possible qu'il n'ait pas été au courant de son existence avant ? Tout était possible, évidemment, et je ne pensais pas une seule seconde qu'il puisse mentir sur un sujet pareil, mais une partie de moi ne comprenait pas comment ça pouvait être possible. Puis la réponse de Joao était tombée, me brisant un peu plus le coeur. Seulement deux semaines. Je n'osais pas imaginer ce qu'il avait ressenti en apprenant qu'il était père depuis si longtemps, ça avait dû lui briser le coeur, et c'est ce qu'il semblait confirmer par ses paroles. L'administratif n'est jamais facile, c'est facile de s'impatienter, mais alors autant dire que ça devait d'autant plus être le cas dans une situation pareille.

- Je suis vraiment désolé. Enfin, je n'y suis pour rien dans cette histoire, mais ça me rends triste de savoir que tu as dû passer par là. Et je suis désolé, pour la façon dont je t'ai accueilli tout à l'heure... Je me doute bien que ça a probablement pas aidé.

Et encore, je rabaissais les choses en disant probablement, bien sûr que je n'avais pas facilité les choses. Après, évidemment, j'avais eu mes raisons de réagir de cette manière, le traumatisme venant me frapper en plein visage alors que j'avais l'impression qu'on allait me retirer celle que j'avais appris à considérer comme ma propre fille. Mais je savais que j'avais tort, malgré tout, d'avoir agi de cette manière, d'une façon aussi impulsive et qui, très franchement, ne me correspondait pas du tout. Et puis finalement, la voix du père de Juliet résonne une nouvelle fois dans le salon, prononçant des mots que je ne m'attendais pas vraiment à entendre sortir de sa bouche. Mes yeux s'étaient tournés vers lui alors que je secouais la tête de gauche à droite, comme pour lui dire que ce n'était pas la peine de me remercier. En soit, je n'avais pas fait grand chose, ou disons plutôt que ce que j'avais fait était parfaitement normal.

- C'est parfaitement normal, et puis c'est pas bien compliqué de s'occuper d'elle, elle mérite que ça. Après.. J'ai pas toujours été là, tu le sais bien. 

Et je le regrettais, même si je n'y pouvais rien. Parce que je savais parfaitement que la petite fille avait souffert à cause de ses familles d'accueil précédentes, tout ça à cause d'une mère qui avait décidé de faire payer son ex en lui cachant l'existence de sa fille. C'était bien triste d'en arriver là, et même si je ne connaissais pas la mère de la petite, savoir que Juliet avait vécu tout ça à cause d'un comportement pareil, je ne pouvais que détester sa mère.