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 (SÖREN!) this is the life

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Keith Chamberlain
orchestre lascif, cordes sensibles
Keith Chamberlain
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#  (SÖREN!) this is the life - Page 11 EmptyMer 8 Fév - 20:18
Ton coude s'articule, machine qui vient rejoindre le mien, le dévale pour venir attraper mes doigts, t'y mêler, les rejeter hors des tissus, hors de toutes les promesses de luxure qui pourraient naître au bout des ongles. Tu es encore une fois bien plus raisonnable que moi, et nos mains viennent, clef de voûte magistrale, se loger contre mon ventre, me donnant tes battements cardiaques, veine qui palpite contre ma peau. Tu n'es pas affolé, juste frustré. Et moi j'ai un peu des deux, au loin, derrière les nuages bleus qui sont venus, brumeux, noyer le ciel entier. Pas de sentiments meurtriers, pas de carnage, pourtant il y a encore une minute j'aurais pu envoyer voler les chemises, m'en tisser peut-être une longue tresse pour m'échapper, me laisser coulisser le long de la façade, disparaître dans la nuit, un chiffon dans les mains, pieds nus, le coeur en miettes comme bien trop souvent, me perdre dans des bars, dans des clubs, dans des motels, peut-être même passer la nuit avec n'importe qui s'il pouvait enlever ton odeur de mon nez et ta présence de mon corps. Prêt à arpenter les rues avec l'air d'un fou gravé sur la face si c'était pour trouver un substitut à cette fichue emprise que tu avais sur moi, à la fois délicieuse, me donnant l'espoir, me donnant la joie, me donnant l'impression d'être important, à la fois assassine, puisque t'offrir mes secrets signifiait aussi me perdre complètement si tu venais à hausser le ton, à saisir mon poignet, à me faire du mal à ton tour. Mais non, tu étais resté comme un roc, Lancelot de fer marbré, planté de moi, me laissant t'asséner les coups, laissant mes crocs répandre du venin partout. Ça devait être quelque chose de particulier d'être comme toi, de ne rien ressentir du tout. De n'être soumis qu'aux instincts, qu'aux pulsions, qu'aux règles que l'on se fixe, sans jamais que le hasard vienne se manifester par un jet de mots, une pluie d'encre ou un coup de brosse émotive. Ta bouche contre ma nuque dégage un peu d'air, me laisse entendre quelques mots, et je me blottis un peu plus près encore, prêt à m'envelopper tout entier de toi si ça finit être tranquille une nuit entière, comme j'aurais pu me glisser derrière une cascade, profiter de la brume et des gouttes irisées au soleil pour faire illusion et ne pas laisser des yeux se porter sur moi. J'ai envie de contester, de rester réveillé, mais tu m'inondes de chaleur, d'un sentiment de protection, plaçant ton sceau définitivement sur moi sans vraiment t'en rendre compte, j'imagine. "Bonne nuit, Sören." Mes paupières se font plus lourdes, tu me confies quelques sons de plus, et la symphonie prend fin quand mes yeux se ferment pour de bon, iris qui se volatilisent dans le noir, chassés d'un battement de cils puis par la peau fine et nerveuse qui vient les recouvrir. Ma dernière sensation est celle de la poigne de ta main sur la mienne, résonnant avec le vent que tu fais naître sur le haut de mon dos à chaque fois que ton torse se soulève contre le mien, au fil de tes respirations.

Je ne fais aucun rêve, aucun cauchemar, cette nuit-là. Apaisé, pas une ombre qui ne vienne se glisser dans mes pensées, pas même une effluve d'alcool, non. Rien que le sentiment d'être en sécurité, comme si j'avais trouvé un phare au milieu des ouragans, lumière lointaine dont la lueur vient se poser sur mon visage, me fait me sentir à la maison presque instantanément, les joues balayées par la pluie, le vent qui soutire chaque vêtement tandis que j'avance vers la porte. Ton bras bouge contre moi, je le sens furtivement mais je ne me réveille pas, je te laisse serrer ta prise. Pas d'oracle, pas de mauvaise ou de bonne augure, juste le vide, un vide indigo, un vide réconfortant, puisqu'il ne laisse apparaître aucune créature sentimentale ou de monstre d'émotion, me laisse oublier la journée et les supplices le temps de quelques heures. Mon corps entier en symbiose, aussi, ayant presque atteint le repos ultime, prêt à savourer cela des jours durant s'il le faut pour canaliser tous les rats qui continuent de gratter dans les égouts de ma mémoire, lointains chuchotements qui ne font finalement pas de bruit.

Et puis, comme une vilaine habitude destinée à nous réveiller tous les deux, une sonnerie germe, sort de l'orchestre en parfaite dissonance, me fait ouvrir les yeux, les laisse s'habituer à la lumière, puisqu'elle persiste, presque douloureuse, jet de violons lancinants. Je peine à reconnaître la surface sur laquelle ma tête est posée, et pour cause, c'est ton torse. Nos doigts continuent de former une étoile sur l'océan de ta peau, et tu te réveilles pour de bon en même temps que moi, plus vif néanmoins, puisque tu regardes autour de toi sans souffrir du soleil. Mélopée persistante qui émane du bas, alors que je me souviens de la nuit précédente, des moindres détails, du réveil demandé que j'avais pourtant mis sans qu'il vienne à sonner ; une coupure d'électricité l'a figé à cinq heures vingt-sept, trente-trois minutes avant que tu ne puisses t'élancer hors de mon domaine pour retrouver tes pas foulés. "Désolé pour ta course." Syllabes marmonnées, maugréées alors que je me détache de toi, laisse mon corps s'effondrer de l'autre côté du lit, sculpture hésitante qui peine à récupérer l'intégralité des esprits. Ma main reste accrochée quelques secondes de plus à la tienne avant de finalement venir rejoindre sa consoeur dans l'entreprise de me séparer du bruit entêtant, sifflant. A peine mes paumes rejoignent mes oreilles que le son s'interrompt, laisse place à un autre instrument ; Richard, sa voix amère douce qui envahit la maison entière, me fait presque bondir, pendant que toi aussi tu te redresses pour de bon. Je ne m'attarde que quelques secondes sur ton corps, le cerveau toujours dans le gaz décidément pas décidé à m'épargner d'images sensuelles dès le matin, avant que mes iris ne viennent rejoindre les rideaux au sol. La lumière aurait dû me réveiller depuis trois plombes. J'entends les marches craquer, toi aussi, et je suis le premier à me mettre debout, capuche sur les oreilles pour masquer les traces d'alcool de la soirée sur mon visage ; pourtant ils n'ont même pas été mon pire pêché, en témoignent les quelques traces sur mes bras, mes côtes, mes jambes, quand j'écarte les plis de tissus pour trouver la cartographie que tes lèvres et doigts ont laissé sur mon épiderme entier. On frappe à la porte, j'accours presque, prêt à assumer toutes les tempêtes du monde, te fait signe de la main de rester derrière ; je sais que tu n'obéiras pas, alors je prends la clef et referme la chambre dans le couloir, sans doute trop rapidement aux yeux de Richard, qui me regarde avec une drôle de lueur dans l'oeil. De... l'envie ? Un truc bizarre. Je ne sais pas du tout de quoi il peut s'agir, puisque je n'ai jamais vu ce type d'étincelles-là le long de ses cils en dix ans. Sa main se dresse vers la porte. "Je sais que Sören est là-dedans." Voix murmurée, acide. Voilà, là, au moins je le retrouve. "Oui, moi aussi." Pas forcément une bonne idée de me nimber des quelques nuances que tu m'as offert en quelques heures, d'en forger une dague puisque déjà elle fond quand son regard me toise, à moitié surpris que j'ai pu lui répondre, à moitié moqueur. "Tu te souviens du contrat de mariage ?" La langue qui siffle, alors que toutes les vipères du monde viennent onduler le long de ses dents écaillées, prêt à lever la main de sang froid, mais les phalanges retombent le long de ses jambes. D'habitude il n'hésite pas tant. "Ta mère est au téléphone, en bas. C'est urgent, il paraît." Je fronce les sourcils, le dépasse, la clef oubliée dans la serrure que j'entends tourner - désolé d'avance, je n'ai pas le courage ni l'envie de me battre contre lui tout de suite. Les escaliers dévalés, mes pas parfaitement calculés pour ne pas tomber, arriver le plus vite en bas. Ma mère ne m'appelle jamais sur le téléphone fixe. Jamais en deux jours ; les dernières paillettes de mon téléphone sont sur le sol, se sont sans doute jetées par les barres de la rampe pendant la nuit, avides d'adrénaline elles aussi, ou gênées d'entendre deux souffles se croiser sous l'oeil d'Ouranos.

Mon coeur bat trop vite. Ce n'est pas normal, cette sensation. Pas normal que j'hésite avant de lever le combiné rouge. Pas normal non plus de l'entendre pleurer quand je lui dis que je suis là. L'univers entier s'effondre en moins de deux secondes, les murs s'échappent, les toiles s'évaporent, et même les bruits à l'étage ne comptent plus. Je m'appuie sur le bord du meuble en bois pour ne pas tomber, me laisse finalement couler le long de la porte dans un sanglot que j'essaie d'étouffer pour ne pas laisser les siens redoubler. Les secondes défilent et je ne tiens plus, on pleure à deux, chacun de son côté du téléphone, avant que mon père ne prenne le relais, la voix brisée en mille morceaux sans que je puisse les recoller. Les orages sont de retour, plus intenses que jamais, prêts à inonder la terre entière de mes larmes, à la ravager d'éclairs vengeurs et colériques, contre moi pour ne pas avoir décroché hier, contre Richard pour m'avoir mis sous cloche, contre le monde dans sa globalité pour ces foutues douleurs placées ici et là, perforant ma cage thoracique au même rythme que mon cardiaque qui bat plus lentement que jamais, semblable à ma respiration lourde et difficile. Joanna passe la première, et je suis toujours là, trois minutes plus tard, assis, le regard dans le vide qui crache des larmes, fontaine moderne, le poing serré autour du fil torsadé du combiné. Incapable de me relever, incapable de penser, incapable de croiser le moindre regard même quand elle se baisse, m'attire dans ses bras, que j'éclate en une nouvelle série de sanglots, faisant taire les bruits à l'étage alors qu'elle y va en courant, elle-même les yeux teintés de larmes, sans doute trop empathique. Plus un bruit à l'étage, plus un bruit dans ma tête. Je laisse les larmes couler, laisse aussi la douleur inonder mon torse, et quand je me redresse, c'est uniquement pour m'appuyer sur les murs, sur la rampe, jusqu'à ma chambre, fuyant tous les iris, tous les bruits, jusqu'à tomber sur deux paires d'yeux ; les tiens, ceux de Richard, et je ne sais pas dans quelles pupilles la colère est la plus brûlante puisque je ne m'attarde pas, je vous dépasse, ferme la porte. Il faut que j'y aille. Je me le répète en boucle, la main qui saisit quelques tas de tissus au hasard pour les mettre dans la valise qui trône au-dessus de l'armoire, douloureux rappel que je n'ai jamais pu partir à plus de vingt kilomètres. J'essaie de la fermer, n'y arrive pas, m'arrache un nouveau soupir désespéré, une nouvelle fois un râle agonisant. Je sens la porte s'ouvrir, reconnais le pas. "Jacob a eu un accident hier soir." Image de mon frère qui se déverse, douloureuse, sanguine. "Il est dans le coma. Il risque de ne pas s'en sortir." Voix qui se casse, le torse qui se soulève, douleur infinie qui m'étrangle, m'empêche de parler, me pousse à reprendre de l'air par tous les moyens, agrippé à la structure du lit. "Je dois y aller, Richard. Je dois y aller." Il me regarde. Je pourrais presque deviner le fin sourire sur les lèvres. Il sait qu'il va en tirer une faveur, n'importe laquelle. Et il n'y a aucune limite qui puisse lui faire peur. "S'il te plaît. Je t'en supplie." Implorant, les genoux rejoignant le sol quand je me laisse tomber le long du lit, lui qui passe sa main dans mes cheveux, mais pas de place au dégoût dans la vallée des lamentations ou dans les enfers endoloris qui me compriment côtes et crânes, rendent la lumière, les sons du plancher qui craquent, absolument tout, insupportable. Il penche la tête, réfléchit, dents sur les lèvres, amusé presque de me voir au sol. "Tu peux y aller." C'est presque trop beau, puisqu'il pose quelques billets sur ma table de nuit, et puis une carte bancaire. Je le regarde, vision floue à cause des larmes. Pas un son de plus. Main qui empoigne difficilement ma valise. "Demande à John de t'y conduire." Je déglutis difficilement, tentant de calmer coeur et poumons qui s'acharnent à faire de moi une vouivre, de la charpie, une gargouille, n'importe quel monstre déformé aux organes ensevelis. Quelques pas de travers, et le pas de la chambre, ma main qui se pose sur le cadre de porte. "Quand tu reviens, on se marie, Keith. Profites-en pour ramener tes parents avec toi et tes frères... s'ils sont tous en capacité de le faire." Poignard enfoncé, qui tourne, malaxe la chair, broie tout. Silence. Je baisse la tête. Pas d'hésitation possible. Pas quand mon frère est en train de mourir à l'autre bout du monde. Nouvelle larme qui glisse, échoue sur le vernis de la valise. John qui prend le relais, se saisit de la poignée pendant que je descends les marches, difficilement. Tu es dans le hall et je ne parviens pas à lever les yeux vers toi, la lumière qui scinde tout. J'entends que Richard t'appelle, le rire dans sa voix.

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#  (SÖREN!) this is the life - Page 11 EmptyJeu 9 Fév - 10:14
Je pensais que la musique était ton seul don, que tu avais seulement le pouvoir de fabriquer une histoire entière en entremêlant des notes de musiques noires et blanches jusqu’à en faire un chemin parsemé de la et de ré. Mais je m’étais lourdement trompé, comme souvent avec toi. Tu avais un autre pouvoir, moins impression à première vue mais tout aussi puissant. Tu arrives à me faire sombrer même quand tout mon cerveau me crie de rester en alerte. Je n’aurai pas dû dormir cette nuit, mon rôle était de veiller sur ton enveloppe corporelle pendant que tu t’occupais de l’intérieur de ta tête. Je devais te surveiller, m’assurer qu’il ne t’arrive rien. Mais comme au motel, je me suis fais avoir par cette chaleur qui émane de ta poitrine, douce mélopée qui ne me laisse d’autre choix que de sombrer dans les limbes. Une raison de plus à ajouter à ma longue liste ayant pour titre “Pourquoi je refuse de partager mon lit avec un autre être vivant”. Je ne supporte pas de perdre le contrôle, encore moins dans le cadre d’une mission. J’ai la mauvaise intuition que s’il était arrivé quelque chose pendant que Nyx avait encore le contrôle de la voie lactée, j'aurais mis trop de temps à régir. J’aurais perdu de précieuses secondes, de celles qui me font prendre l'ascendant sur un potentiel ennemi. Je n’ai pas assuré et il n’y a rien de tel pour me mettre sur les nerfs de bon matin.

La perte de contrôle et le froid qui se colle à mes cotes quand tu quittes ton poste. Comme prévu, nous avons roulé pendant la nuit, créant un cocon dans les draps de coton. Hors de question d’avouer à voix haute que j’aimerai que tu reviennes te coucher en travers de mon torse. Alors je me contente de ruminer en étirant mes bras au-dessus de ma tête. Ma course est tombée à l’eau mais je me sens bizarrement reposé. Toujours frustré, toujours sur le nerf mais en bien meilleure forme que depuis quelques jours. Je jette un coup d'œil dans ta direction, avise ton profil qui se découpe dans les rayons du soleil, trouve la cassure de ton sourire dans cette ombre parfaite. Un truc bizarre se déploie dans mon ventre, nouvelle couleur furtive que je n’arrive pas à identifier, sorte de doré qui n’avait jamais fait son apparition avant ce matin. Mes sourcils se froncent pendant que tu déploies tes ailes face à la fenêtre, moment suspendu dans le temps, poussières en suspensions qui donnent l’impression de faire naître mille paillettes autour de toi à chaque geste. Je ne pourrais pas dire si c’est une couleur positive ou négative, je ne sais pas si j’aime me réveiller avec tes cheveux qui chatouillent la base de ma gorge et ta bouche contre mon coeur, ou si je n’aime pas cette proximité, cette chaleur inconnue qui brise toute les barrières de mon espace vitale.

Pas le temps de réfléchir à toutes ces réflexions que tu distilles dans ma tête que nous nous redressons en même temps, alerté par un craquement de la marche d’escalier. Merde. Merde. Merde ! Voilà pourquoi il ne faut jamais se relâcher. Je ne devrais pas me trouver là, je devrais revenir de mon run, essoufflé avec ce qu’il me reste de professionnalisme au lieu d’être à moitié à poil dans ton lit. Il ne s’est rien passé de plus dans le secret de ta chambre mais Richard va pouvoir s’en donner à coeur joie face à cette situation qui va lui donner l’avantage. Je m’extirpe comme je peux des draps, laissant sur le matelas les souvenirs de cette nuit reposante où nos corps ont décidé de s’unir pour nous laisser quelques heures de répit. Pas le temps de te retenir, de te doubler quand le bois de la porte craque face aux coups de ton futur mari. Sortir avant toi ne ferait qu’attiser la rage de Richard alors si tu veux gérer, je te laisse avancer tes pions pour une fois.  La porte se referme derrière toi et mes pieds retrouvent le sol. Vos voix sont étouffées par les matériaux qui nous séparent mais j’arrive à distinguer quelques mots et tentent de refaire les phrases dans ma tête. Les dernières volutes de sommeil sont chassées par ma main sur mon visage et je me prépare à la suite. Je sais ce qu’il va arriver et je me prépare à un ouragan d’un autre genre que ceux qui tu m’envoie depuis mon arrivée. Et les vents qui commencent déjà à s'immiscer sous la porte ne me font pas peur, ils sont ridicules face aux cataclysmes que tu formes du bout de la langue. Richard ne t’attire pas à la cheville, dans aucun domaine, même dans l'intimidation.
La porte s’ouvre sur le chef d’orchestre, un sourire mauvais collé aux lèvres. J’entends tes pas dévaler les escaliers. Ce ne sera donc que nous deux. Il me regarde, se pavane en pensant avoir déjà gagné la partie puis se laisse choir dans un fauteuil duquel il dégage quelques chemises colorées. Il me fixe, pense me faire peur avec son regard plissé mais on est tous les deux conscients que si je décidais de lui envoyer mon poing dans la pommette, je pourrais lui faire perdre connaissance pendant plusieurs heures. Mais je le laisse jouer, si ça lui fait plaisir, il ne sait pas qu’il ne sera jamais capable de faire naître quoique ce soit dans ma tête.

Je n’aime pas qu’on touche à mes affaires.

Sa voix me donne des envies de violence. Finalement, si, il arrive bien à faire naître des choses chez moi. Je hoche la tête, faisant semblant de ne pas comprendre où il veut en venir alors que je suis littéralement assis dans le lit de son futur mari. Mais je ne suis qu’un garde du corps, plante verte avec des muscles qui n’est pas censée avec un cerveau.

J’ai un contrat de mariage avec Keith. Je pourrais le détruire pour avoir passé la nuit avec vous. Vous donner en spectacle de cette manière, à la vue de tous dans cette foutue piscine qu’il a exigée, c’était d’un vulgaire.

Mes doigts cherchent machinalement mon paquet de cigarettes mais mes poches sont vides. Elles doivent être sur la commode de ma chambre ou sur le sol avec mes affaires de la veille. Tant pis, ma dose de nicotine va devoir attendre. Je me tourne vers l’homme qui me toise, la jambe repliée sur la couette froissée de nos acrobaties nocturnes.

Un contrat de mariage s’applique quand il y a un mariage, non ?

Le sourire de Richard se transforme en grimace, combat de coq qui ne se déroule pas exactement comme il l’aurait voulu. Je sais que je devrais courber le dos après mes actes de la veille mais ce n’est pas mon genre. J’assume tout à fait ce qu’il s’est passé et je suis aussi parfaitement conscient que Richard m’en veut juste parce que j’ai touché à ses jouets.

Il sera bientôt à moi.
Mais il ne l’est pas pour le moment.
Je pourrais vous faire renvoyer.
Allez-y.
Donnez-moi une seule bonne raison de vous garder dans cette maison !

La colère le fait se lever du fauteuil, un doigt menaçant pointant dans ma direction. Je me lève à mon tour, déversant un froid glacial autour de moi. Je m’approche de plusieurs pas, notant le mouvement de recul involontaire de mon adversaire. Si tu as eu le temps de t’habituer à mes tempêtes de neige, Richard n’a pas encore eu le loisir d’y goûter. J’avance jusqu’à ce que son doigt butte contre ma poitrine, faisant naître un sourire mauvais sur mes lèvres.

On a un contrat. Vous avez exigé le meilleur pour votre protection et je suis là. Si vous voulez me virer, allez-y, quelqu’un d’autre viendra me remplacer. Mais à partir de ce moment, nous ne serons plus liés avec une quelconque clause juridique. Je serai donc libre de venir jouer avec vous comme vous jouez avec Keith.

Mes doigts caressent la cravate noire de Richard, sûrement assortie à son humeur du matin. Mon torse est nu, tout à fait assorti à mes envies du matin.

Vous ne voulez pas m’avoir comme ennemis Richard.

Ma voix calme et monocorde à eu le don de lui faire perdre la sienne. Je le laisse planté au milieu de la pièce, un ton cramoisi ne mettant pas vraiment en valeur son air hébété. Ses doigts accrochent mon bras alors que j’ai atteint le couloir et sa voix tonne dans le silence du manoir.

Espèce de

Mais sa phrase tombe dans l’oubli quand tu apparais en haut des escaliers, les yeux rouges, les mains tremblantes. On te regarde tous les deux nous dépasser, dans le silence le plus complet jusqu’à ce que le claquement de la porte nous remette en mouvement. Regard de travers, pas besoin de mots pour exprimer ce que ses yeux me hurlent. J’hésite sur le pas de la porte mais Richard est déjà entré dans la chambre, refermant le secret de ton état derrière lui. Je n’ai pas ma place dans cette chambre avec vous, je ne suis personne pour assister à la prochaine scène. Alors je regagne ma chambre, enfile un pantalon sombre et un pull fin assorti avant de descendre dans les cuisines pour glaner un café. Un essaim d’employés est déjà réuni, je sens des regards se poser sur moi et des sourires entendus quand je verse le liquide sombre dans une tasse. Mon regard noir empèche les blagues taquines de voler ou les quelconque rélfécions sur ma nouvelle passion pour la natation. Seule Joanna ose s’aventurer jusqu’à moi pour me raconter ce qu’il s’est passé pendant que j’affrontais Richard à l’étage.

Ma tasse vide retombe contre le plan de travail en marbre. Je remercie Joanna du bout des lèvres et sort dans le jardin pour fumer la cigarette qui me fait envie depuis mon réveil. D’une pierre, deux coups j’en profite pour chercher celui dont j’ai besoin ce matin. John est facile à trouver, il est soit en gravitation autours de sa voiture, soit affalé sur un transat pour fumer des cigarettes. Et ce matin, c’est l’option lézard au soleil qui a été retenue. John n’est pas un mauvais gars et bon point pour moi, il est du genre facile à convaincre. Je glisse un billet de cinquante dollars sous son nez et croise les doigts pour que l’ordre à venir de Richard ne soit pas encore parvenu à ses oreilles.

Donne-moi les clés de la voiture, je te remplace ce matin.

Air étonné, froncement de sourcils, il cherche à savoir où est l’embrouille. Je secoue le billet d’un air impatient pour le faire craquer. Je n’ai que quelques minutes devant moi avant que les deux orages de l’étage ne viennent se répandre au rez-de-chaussé.

Le billet et ton paquet de clopes.

Je soupire et lève les yeux au ciel, marque de fabrique de la Sören Academy. Mes doigts libèrent le billet et jettent mon paquet de clopes sur le chauffeur qui me tend enfin les clés de la voiture de Richard. Je termine mon shoot de nicotine en allant chercher la voiture au garage et met mon plan à exécution. Je gare la voiture juste devant la porte d’entrée, ouvre le coffre et patiente au volant. Les vitres teintées devraient cacher mon identité et me permettre de te récupérer sans éveiller les soupçons du mari jaloux. Je mise tout sur le fait que Richard va se contenter de glisser ta valise dans le coffre avant de disparaître. Il n’est pas du genre à vouloir l'accompagner jusqu’à l’aéroport et tu n’es pas du genre à le laisser faire. Les minutes défilent au rythme de mes doigts qui frappent le volant nerveusement. Mon plan est faillible et pourrait très mal tourner au moindre caprice de Richard, j’espère que le dicton est vrai et que la chance sourit vraiment aux audacieux.

@Keith Chamberlain
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#  (SÖREN!) this is the life - Page 11 EmptyJeu 9 Fév - 12:40
Le coeur gonflé à bloc, menaçant de s'extirper de ma cage thoracique à chaque instant, j'attrape difficilement une paire de lunettes de soleil dans la poche d'un manteau, mes mains tremblantes me compliquant la tâche. J'ai du mal à respirer, mal aussi à tenir la poignée de la valise pour la tirer derrière moi, le sentiment que le monde entier vient de prendre un détour qui me blesse, me poignarde, et m'empêche de complètement revenir à la raison. Chaque mouvement, chaque secousse, chaque respiration manque m'arracher un sanglot, une nouvelle crise de larmes, me laisser choir sur le sol pour sentir que la Terre tourne encore et me laisser bercer. Joanna accourt, se saisit de la valise pendant que Richard descend les marches, mes lunettes enfin vissées sur le nez, capuche sur la tête, j'avance vers la porte beaucoup trop lentement. Chaque mètre qui est entre moi et ma famille est une épreuve, un effort surhumain à franchir, et pourtant je ne demande qu'à me retrouver entre leurs bras à tous, lovés comme une seule meute, tous ensemble prêt à huer la Lune ce soir pour que Jake puisse la revoir. Je déglutis difficilement quand le soleil se répercute sur le toit de la berline, me frappe les yeux de plein fouet, laisse mes mains glisser dans les manches pour descendre les marches sans risquer de me prendre les doigts dans les rosiers. "Keith, attends !" Ma main sur la portière s'arrête. Je suis amorphe, complètement incapable quoi qu'il arrive de juguler mes émotions ou de contrôler chaque mouvement. Je tourne à peine la tête, pas assez rapidement pour voir Richard fondre sur moi, me plaquer contre la portière, m'arrachant un couinement de douleur et de surprise, avant que ce ne soit ses lèvres qui s'emparent des miennes. Frisson de dégoût qui me fait le repousser sans m'en rendre compte, lui qui dégage sur quelques pas en arrière, portière qui s'ouvre - je ne sais pas qui en est à l'origine, la femme de ménage ou le chauffeur ? - et je m'engouffre dans la voiture, les jambes dépliées complètement, la tête contre la vitre, les yeux fermés, l'envie de dégobiller qui me tient et me torture, alors que je lutte pour ne pas pleurer encore. Univers en miettes, sans doute, s'il lui arrivait quelque chose sans que j'ai été là ; il avait tout fait pour moi, absolument tout, et la dernière fois que l'on s'était vus remontait à des années en arrière. La voiture démarre et le moteur vrombit trop bruyamment dans ma tête, se répartit en ondes douloureuses qui me font grogner à peine. Je croise ton regard dans le rétroviseur, et pendant quelques secondes j'ai envie de te dire ma surprise de te retrouver à l'avant du véhicule, de te demander ce que tu as fait de John, s'il est enrubanné dans le coffre ou s'il a rendu le tablier, envie de te demander aussi si tu as entendu le marché passé avec Richard, si tu me détestes d'être aussi faible, mais les mots se noient dans ma bouche et dans une nouvelle salve sanglotée.

Je ne parviens à récupérer le contrôle de ma bouche que lorsque tu freines à un carrefour, quelques minutes plus tard. Ma main qui se pose sur ton épaule, éprouvée par toujours autant de tremblements. "Je suis désolé, Sören. Désolé pour le réveil, désolé de... Pas vraiment réussir à me contrôler." Je ne sais d'ailleurs même pas si tu es au courant de l'origine de mon désespoir, du point d'émergence de toute cette immense tempête rocailleuse et texturée qui déverse ses ombres et ses abominations sur ma peau et mes neurones tout entiers. "Mon frère est à l'hôpital. Il... a eu un accident hier. Je ne sais même pas s'il va..." Impossible de finir la phrase, les lèvres qui rejoignent mes mains dans leur tremblote incontrôlée, alors que je fais tout mon possible pour ne pas juste exploser en sanglots lourds et nous noyer dans l'habitacle ; même si tu sais nager, la soirée dernière en étant la preuve, mais elle me semble à mille lieues en ce moment, ne parvenant même pas à allumer une ampoule dans la nuit de mon crâne. Mes yeux se libèrent de quelques larmes salvatrices, porteuses d'une infinité de micro-explosions, et puis s'arrêtent quand je fixe les tiens, progressivement, saisi de ce même sentiment de sécurité qui me prodiguait les nuits les plus douces et les journées les plus apaisées. J'ai envie de puttanesca, et en même temps je me maudis de laisser la sauce tomate ensevelir mes pensées en ce moment précis, n'ayant pour seul bienfait que de me permettre une rapide accalmie, me laissant me redresser dans mon siège, les verres teintés toujours devant les iris et sur le long de la voiture, attendant je ne sais pas trop quoi de toi, mais surtout pas des reproches, sous peine de mêler les pluies les plus intenses aux orages les plus apocalyptiques.

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#  (SÖREN!) this is the life - Page 11 EmptyJeu 9 Fév - 14:35
Le corps de Richard qui fond sur toi fait résonner un bruit métallique dans tout l’habitacle. Mes doigts se resserrent autours du volant, encore un peu plus, me faisant craindre d’arracher ce stupide gouvernaille de son socle. Mais John aurait des problèmes d’avoir abîmé le carrosse de sa majesté alors je relâche doucement ma prise et fait retomber mes poings sur mes cuisses. Il sait que je suis au collant, il sait que je peux vous voir et il tient à marquer son territoire. Mes lèvres s’agrandissent dans un sourire teinté d’ironie. Je ne sais pas combien de temps tu vas t’absenter mais les jours, les semaines à venir vont être folklorique. Si tu reviens et qu’on est encore tous les deux en vie, on pourra revendiquer un miracle.

Ton corps finit par rejoindre ma banquette arrière mais sans que ton regard ne capte ma présence. A moins que tu te fiches que je sois là et que je me sois complètement planté en pensant que ça te rassurerait de m’avoir à tes côtés. Ce n’est pas bon de faire des suppositions, surtout face à quelqu’un qu’on ne comprend pas. Si tu ne veux pas me parler, je ne serai que chauffeur. Je peux toujours inventer une maladie à John qui l’aurait empêché de bosser ce matin. Tu n’as pas à avoir tous les détails de ce plan foireux.

Tu sembles relever la tête vers toi mais tes lunettes de soleil m'empêchent de savoir si c’est vraiment moi que tu regardes ou si l’océan qu’on devine entre deux immeubles à attiré ton regard. Pourtant, je maintiens mon attention sur toi. Je ne sais pas ce que j’espère, ce que j’attends mais je te laisse décider de ce dont tu as besoin. Ta main tremblante vient se reposer sur mon épaule et je hoche doucement la tête. Le trafic de Los Angeles est épouvantable et la berline se retrouve à l’arrêt. J’en profite pour déposer ma main sur la tienne et absorber les vibrations qui secouent ton corps entier.

Joanna m’a raconté, ça va aller. T’as pas à t’excuser, Keith.

Je serre doucement ta main sous la mienne. J’ai vu quelqu’un faire ça dans une série, c’est censé apporter du réconfort. On va voir si ça fonctionne.

Je t’emmène à l’aéroport, on te met dans un avion et tu seras vite auprès de ton frère, ok ?

La berline avance de quelques mètres avant de se stopper de nouveau. Ca va être un enfer de gagner l’aéroport mais tant que je t’éloigne de Richard, ça me va.

@Keith Chamberlain
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#  (SÖREN!) this is the life - Page 11 EmptyJeu 9 Fév - 14:52
Ta voix qui surgit dans l'habitacle me fait comprendre que je ne me suis pas planté dans mes suppositions, que c'est bien toi à l'avant, et mon corps retombe dans le fond du siège, apaisé, rassuré, au moins le temps du trajet. Tu te risques à quel mot, je me doute que c'est un effort particulier pour toi, puisque tu n'as pas l'habitude de mes effusions bleues, ayant subi les rouges, les jaunes, les violettes même, mais jamais tu n'avais pu voir l'intensité des larmes, du désarroi. Modèle pour les cours d'arts, sans aucun doute, pour leur apprendre combien les traits pouvaient être froissés par la tristesse, par l'infinie douleur de savoir un proche être entre la vie et... Je préfère ne pas terminer ma pensée, laisse ma main sur ton épaule se recouvrir de la tienne, apporter un peu de chaleur à mon corps qui a pris la température de tes iris, devenant le coeur même de l'Arctique. Tu glisses quelques phrases qui viennent roucouler le long de mon oreille, effet qui ne devrait pas avoir lieu d'être, mais je m'y suis résolu hier soir déjà ; tu as une emprise sur moi que je ne peux pas expliquer, seulement subir, et laisser influencer mes demandes les plus farfelues. "Tu ne peux pas venir avec moi ?" Ma main serre ton épaule. Se rend bien compte que cette question là est ridicule. Tu es lié à un contrat, et en témoignent les yeux de Richard suivant la voiture lorsqu'elle s'est échappée de son domaine : il faut un prisonnier sous ses mains au moins, sinon il ne pourra pas s'apaiser. Tu le mets encore plus en colère que les autres, et il ne te laisserait pas lui glisser entre les doigts aussi facilement. "Laisse tomber. C'est débile." Pourtant, le voyage en avion qui s'annonce terrible, m'apportant vers des cieux apocalyptiques, aurait pu s'apaiser, me faire m'effondrer sur le coton des nuages si ton corps avait été contre le mien. Plus facile aussi de t'avoir à mes côtés s'il fallait que je m'habille de noir. Peut-être que tu étais définitivement le dernier pilier de l'univers, solide et résistant, dernière pièce pour m'empêcher de m'effondrer en emportant dans mes tourbillons destructeurs le monde entier. J'essaie de me rassurer, les mains de nouveau disparues sous mes manches, glissées sur mes cuisses, un peu de travers sur le grand siège à l'arrière, le voyage ne m'ayant jamais paru aussi long, inquiet d'arriver trop tard, de ne plus jamais entendre le rire de mon frère, sa voix quand il s'amuse ou quand il s'énerve, toujours pour les bonnes causes. Je déglutis, l'anneau dans ma gorge ne s'apaise pas, lacère la chair, brûle à chaque inspiration. Je reconnais les routes, arrivés au centre-ville de Los Angeles, dans les bouchons, la voiture qui s'immobilise, ralentit, ton regard dans le rétroviseur qui fustige mes verres teintés, je les laisse tomber, grimace quand la lumière du jour vient filtrer à travers les fenêtres noires de la voiture, rayons affaiblis qui viennent me griffer la rétine. Mais au moins, cette fois, je peux soutenir ton regard, et ça donne à mes yeux une autre mission que celle de se laisser aller aux larmes. Un mètre gagné par la berline. "Tu vas me manquer." Les mots ont glissé, se sont échappés tout seuls. Presque illégitimes, puisque je sais que des bras familiers m'accueilleront, de l'autre côté de l'océan. Mais malgré l'amour infini que je vouais à ma famille, prêt à déraciner chaque arbre, à vider chaque flaque, à aspirer chaque brise, aucun n'avait jamais su absorber les émotions comme toi, me délester de ce foutu poids. Et tu le faisais sans même vraiment t'en rendre compte ; encore plus pratique avec les épreuves à venir, l'idée même du mariage qui scintille au loin, masquée par une de mes boucles positionnée soigneusement pour ne pas y repenser.

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#  (SÖREN!) this is the life - Page 11 EmptyJeu 9 Fév - 15:13
La ville continue de vivre autours de nuit, bruits des klaxons qui résonnent dans l’air comme s’ils avaient le pouvoir de faire avancer nos carrosses plus vite. Mais dans la voiture, le temps est suspendu. L’air est lourd et des pointes de peintures multicolores flottent autour de nous. Toutes ces couleurs proviennent de toi, de ton regard triste que tu me laisses apercevoir, de ton corps avachis sous un nouveau poid, de tes mains dont je peux encore apercevoir quelques vibrations. Je te libère de mon étreinte timide mais ne lâche pas ton regard dans le rétroviseur. J’ai comme l'impression que tu pourrais partir en fumée si je te quittais de vue une seule seconde. Je laisse échapper un soupir à ta demande. Ce serait mentir que de dire que je n’y ai pas songé. Tout plaquer pour t’accompagner, demander une relève au manoir pour poursuivre ma mission en angleterre. Mais je dois assurer ta protection et être à tes côtés n’est pas le choix le plus judicieux.

Ce n’est pas possible, Keith.

Je repense à la colère de Richard ce matin, à ses mots, à ses menaces. Si je partais avec toi, aucun doute qu’il ferait tout son possible pour nous pourrir la vie. La mienne ne vaut pas grand-chose mais ce n’est pas à toi de payer mes pots cassés. J’ai provoqué le grand seigneur ce matin, lui ai balancé au visage nos ébats, je ne peux pas le laisser gagner maintenant. Pas quand tu sembles sur le point de t’effondrer.

Profite de ta famille, soit aux côtés de ton frère. Je m’occupe de gérer Richard et de le maintenir à bonne distance de toi.

C’est le moins que je puisse faire. Je ne sais pas encore comment va se passer notre colocation forcée mais s’il est occupé à s’en prendre à moi, il n’est pas occupé à te contacter et ça sera toujours ça de gagné. Tu mérites du repos et de te concentrer sur autre chose que sur ce futur mari qui te pourrit l’existence. D’ailleurs, je pourrais aussi profiter de ces quelques jours en tête à tête pour m’amuser avec Richard. Quoique je doute qu’il trouve mes jeux amusants. Mon regard retrouve le tien dans le rétroviseur, chaleur contre iceberg quoique nos éléments sont moins puissants ce matin.

Ça va être calme sans toi.

Je ne suis pas sûr de pouvoir ressentir du manque mais je sais que ça ne va pas être pareil sans toi. Les mots ne viennent pas, les fils glissent entre mes mains sans que j’arrive à canaliser ce qu’il se passe dans ma tête. Mais j’essaye. Pour toi, j’essaye. Je ne pensais pas qu’un regard triste aurait un jour le pouvoir de m’atteindre. Comme quoi, tout arrive.

Avec qui je vais picoler le soir ?

Sourire en coin pour tenter de faire lever la commissure de tes lèvres, même juste un peu.

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#  (SÖREN!) this is the life - Page 11 EmptyJeu 9 Fév - 15:36
Impossible de parer mon visage d'autre chose que de ces teintes bleutées qui dansent partout dans les rues et dans l'habitacle de la berline. Mes pupilles passent de l'extérieur aux tiennes, alors que le rétroviseur ne me laisse voir que le haut de ton visage, tes sourcils qui ne veulent pas se défroncer. Est-ce que c'est à cause de moi ? Est-ce que j'en ai trop fait pour que tu viennes reposer à mes côtés la nuit dernière, essayant même de t'en soutirer d'autres ? Finalement, est-ce que ce n'est pas le destin entier qui a décidé de se venger de moi en plaçant cette nouvelle affreuse sur mon chemin, juste quand tout commençait à aller mieux ? Je secoue faiblement la tête contre la vitre, fuyant tes yeux quelques secondes. Impossible que je te laisse me regarder si c'est à cause de moi que tout ça arrive. Je baisse les yeux vers mes mains serrées sur le siège, doigts qui ont décidé d'émerger des manches pour venir tenter de déchirer le cuir. En vain, évidemment, puisque je n'ai déjà pas cette force-là d'habitude, alors quand je suis sous le joug des assauts dévastés, autant ne même pas se poser la question. Tu parles encore, et je t'écoute à moitié, jusqu'à relever les yeux vers toi. Que tu éloignes Richard est une chose, et même si je sais que c'est le chemin le plus rationnel, le plus raisonnable, j'aurais préféré que tu te détaches pour m'accompagner. Juste pour m'assurer quelques nuits tranquilles et la certitude d'avoir un allié à chaque instant. Mais je comprends ta décision, la regrette sans vraiment te le laisser voir, mes lèvres déjà abattues par la tristesse ne pouvant pas se renfrogner davantage. Ton ton s'apaise, s'amuse presque, et tu me lances une perche pour tenter de faire jaillir le soleil ; mais pas aujourd'hui, Sören, je ne veux pas de soleil, pas de lumière, juste me faire happer par l'obscurité et disparaître quelques heures, espérant que l'avion débouchera dans une faille qui fera tout s'évaporer pendant une demie-seconde pour me faire atterrir dans la suivante, retrouver ma mère, mon père, Antwan. Une sorte de pass temporel qui me permettrait d'oublier les heures seul dans l'avion, à pleurer face à une tablette éteinte, en fuyant les regards des autres, détestant leur inquiétude autant que leur pitié, sachant pertinemment que seules cinq personnes sur cette planète pouvait m'apaiser, l'une d'entre eux dans le coma, une autre sur le sol américain. Je ne parviens même pas à rire, mon regard quitte le rétroviseur, tombe sur tes mains sur le volant, sur ton pantalon, puis de retour sur le siège devant moi avant de venir se perdre dehors. "Tu n'auras qu'à demander à n'importe qui, il y aura forcément quelqu'un pour prendre ma place sur le balcon ou dans la piscine." Mots à peine plus acides que ce que j'aurais voulu te dire, je lève la main une seconde pour la remettre sur ton épaule, me ravise, effrayé de déclencher ta colère ou je ne sais pas trop quoi. "Désolé. Je ne sais pas pourquoi j'ai dit ça." Sans doute un reflet de mes nouvelles insécurités. La nuit a été fabuleuse mais le matin désastreux, et en son intensité il l'emporte facilement par rapport à ce que tu m'as apporté depuis hier. Mais mes reins se souviennent de tes mains, ma nuque de ton souffle, et plus récemment, ma joue de ton torse. Tu n'es pas du genre tactile, et j'ai la langue qui fourche, répand quelques serpents à l'intérieur de la voiture, contre mon gré. Vilain duo. Je n'aime pas l'amertume de mes syllabes, je n'aime pas t'imaginer avec quelqu'un d'autre dans l'eau pendant que je suis en train de souffrir sur une autre terre. Et je déteste être en colère contre toi juste parce que tu essaies de me faire sourire. "Tu me promets d'être encore là quand je reviens ?" Mes yeux qui s'accrochent de nouveau au rétroviseur, sapin odorant à la vanille tourmentée, puis sur toi.

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#  (SÖREN!) this is the life - Page 11 EmptyJeu 9 Fév - 16:05
Jet d’acide qui pars de la banquette arrière pour venir s’écraser sur ma langue. N’importe qui. En même temps, je ne peux pas te reprocher ces mots parce qu'ils sont d’une vérité crasse. Je ne me suis jamais préoccupé de qui passait dans ma voiture, qui je percutais dans des toilettes, qui gémissait contre un mur. Ce n’était pas important, rien n’avait d’importance. Une femme, un homme, une blonde, un brun, tout ça m’était égal tant qu’iels acceptaient mes règles. Juste du sexe, pas de baiser, pas de lendemain. Alors tu es tout à fait en droit de me balancer mon comportement dans les dents, juste pour le plaisir de me voir grimacer. Même ta main qui retrouve sa place sur mon épaule et tes excuses murmurées du bout des lèvres ne parviennent pas à me détendre. C’est injuste de t’en vouloir, tu n’es pas en état de réfléchir correctement. Tu es inquiet et sous pression. Pourtant,... Mais mon cerveau à la chance de pouvoir tourner les pages à la vitesse de l'éclair. Mes muscles se détendent, ma mâchoire se dessert assez pour me permettre de te glisser un seul et unique mot.

T’inquiète.

Pas très loquace mais mes tentatives pour faire sortir plus de mots que d’habitude ont été un échec. Je préfère revenir sur un terrain connu et me satisfaire de ce que mon cerveau m'envoie. Les embouteillages m’énervent à leur tour, ou me servent de prétexte. J’ai envie d’écraser mon poing sur le klaxon, insulter les conducteurs devant moi même si cela ne servirait à rien. J’allume la radio d’un geste nerveux pour que mon cerveau se focalise sur autre chose que ton regard qui cherche le mien. Une musique country insipide se déverse par les enceintes sans parvenir à alléger l’ambiance. Ta voix retentit de nouveau à l’arrière et mon regard se lève dans ta direction. Je bloque toutes les remarques acides que j’ai envie de laisser courir jusqu’à toi, vengeance en carton qui n’a pas lieu d’être.

Ouai, promis.

Je reste suspendu à ton regard quelques secondes avant de me reconcentrer sur la plaque d'immatriculation de la voiture devant moi. Puis j’ajoute, peut-être plus pour moi-même que pour toi, voix qui s’élève mais pas assez pour complètement se distinguer de celle du chanteur qui s'appuie sur l’amour de sa vie qui a déserté à dos de cheval.

Je bouge pas.

Ce n’est pas Richard qui va réussir à me pousser vers la sortie. Et puis mon contrat m’enchaîne à lui encore un moment alors sauf si tu comptes rentrer dans un an, je serais toujours là, à occuper la chambre aux reflets azurs. La file de voitures n'avance plus du tout, je me permets donc de me retourner complètement vers toi, fatigué de jouer à cache cache avec tes pupilles dans le rétroviseur de la voiture.

Il est à quel heure ton vol ?

Prétexte pour me confronter à toi, pour m’assurer que tu tiens le choc, que tu ne gît pas mollement sur la banquette en cuir.

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#  (SÖREN!) this is the life - Page 11 EmptyJeu 9 Fév - 16:29
Tu pestes, t'énerves alors que les voitures se sont toutes immobilisées, vu du ciel on pourrait sans doute croire à un assemblage de pièces métalliques multicolores, une carapace entière vissée sur le bitume sans que quiconque puisse venir l'en déloger. Je t'ai déjà vu conduire en fulminant, l'autre soir, quand tu étais persuadé que j'avais volontairement disparu du balcon pour me faire malaxer par Don. Mais jamais je n'avais intercepté une seule comète dans tes yeux qui me soit destinée. Je m'enfonce un peu plus dans le siège, espérant même un instant que ce puisse être des sables mouvants, m'attirer vers les entrailles les plus profondes, les plus lointaines, pour que rien ne puisse plus jamais venir m'atteindre, venir faucher mon coeur quand il se remet des épreuves passées. Mon genou percute le cuir devant moi, dessine une bosse dans ton dos, et tu ne tiques pas, préférant m'opposer une colère froide, glaciaire, comme d'ordinaire. Je préfère encore ça ; même si ce n'est pas vraiment le moment, au moins tu me fais penser à autre chose que ce qui m'attend là-bas. "Je ne sais pas, j'ai pas regardé. Laisse-moi trois secondes et je te dis ça." Horaires du vol inconnues, comme l'est la raison pour laquelle tu m'intimides soudainement. Le sentiment de sécurité commence à s'évaporer, à s'effriter, et je mets ça sur le compte de la fatigue qui me rattrape au galop, une bonne nuit ne suffisant pas à effacer mille mauvaises, ou sur le compte de la tristesse, elle qui peut encaisser foule de responsabilités pour la façon dont elle me fait pencher et m'éparpiller en morceaux inégaux. "Dix huit heures trente-cinq. Dans six heures trente." L'attente va être longue, à me ronger les ongles, à marteler le sol de mes talons, dans des rythmes qui m'auraient rendu exécrable à tes yeux. A voir défiler les destinations, les familles heureuses, photographies parfaites, comptes Instagram prêts à s'alimenter de toutes les plus belles vues de la planète, pendant que moi je rejoignais une Angleterre pluvieuse, pleureuse, souffrante. Six heures trente, ça laissait beaucoup de temps, beaucoup de cafés engloutis, surtout avec les passe-droits de Richard, sa carte bancaire qui fulmine peut-être quand je prends toutes les options pour passer en priorité, pour ne surtout pas voir mes épaules fragiles se heurter à d'autres plus forts, pour ne pas juste me laisser éclater en mille pièces de puzzle sans qu'il y ait qui que ce soit pour ramasser et recoller. "Tu peux couper la radio, s'il te plaît ? J'ai mal à la tête." Pas vraiment un mensonge, plutôt un appui pour te pousser à faire taire le cowboy qui n'arrête pas de geindre. Chacun ses problèmes, et pas du tout envie de l'écouter déblatérer les siens quand... Quand quoi, d'ailleurs ? Quand j'ai cru que tout allait bien avant que ça n'explose ? Quand j'ai cru que ça y est, niché entre tes bras, j'allais devenir un peu plus équilibré ? Foutaises. Commissures de mes lèvres qui se lèvent contre mon gré. Autant que je m'y fasse, tu n'as pas le coeur aussi violent que le mien, aussi à fleur de peau. Une caresse et je me sentais au paradis, alors imagine seulement ce qui avait pu me traverser l'esprit quand je m'étais laissé fondre contre toi, laissant tes bras devenir un buste par-dessus mon torse, laissant même, pire encore, nos chaleurs se mélanger et inspirer de nouvelles légendes sur le royaume d'Hadès, en plein coeur de l'eau en fusion. Je n'aime pas l'ambiance de l'habitacle. Ma main se pose sur la poignée, j'hésite à sortir, quitte à enfoncer la voiture voisine, à faire quelques pas dehors en profitant du soleil et de l'immobilité. Commence à actionner l'engrenage ; me ravise quand tu te retournes de nouveau. Mes doigts qui soutirent ta cigarette, me forçant à reprendre une posture un peu plus droite, comme si j'avais été modelé de nouveau par Ronin pour essayer de récupérer une position humaine et pas juste croulant sous les flots d'émotions qui continuaient de clapoter sous ma peau. Un jet de fumée hors de mes lèvres, le goût des tiennes un peu trop flagrant, surtout un peu trop reconnaissable, yeux qui se ferment une seconde, profitent du tabac qui fume dans ma gorge, puis du nuage qui s'en échappe pour venir s'accrocher au plafond de la voiture. "Je me marie en rentrant, Sören." Je ne sais pas pourquoi je te dis ça. Peut-être pour faire exploser la bulle de non-dits, pour donner une vraie raison à tes doigts de se crisper autour du volant. Nouvelle larme qui dévale rapidement ma joue, absorbée par mon poignet emmanché, tissu qui se teint d'un cercle lacrymal. Je guette tes réactions, m'attend déjà aux remarques à voix basse, puisqu'il n'y a aucune raison que ça t'atteigne vraiment. Et je ne sais même pas pourquoi je voudrais que ça t'atteigne. Je renifle, expire une nouvelle bouffée de nicotine, plante pour de bon mes yeux dans les tiens.

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#  (SÖREN!) this is the life - Page 11 EmptyJeu 9 Fév - 16:57
C’est trop. Il faut que je sorte de là avant de vraiment exploser. Parce que si ça arrive, je vais tout emporter sur mon passage, laissant derrière moi un amas fumant de pièces mécaniques désarticulées et un squelette à peine identifiable. Je ne me mets pas souvent en colère, préférant les remarques acerbes et les regards de glace. Mais toi, félicitations ! Tu viens de réussir à provoquer un flash et il est aussi noir que le ciel lors d’un orage estival. Mes pupilles se chargent d'éclairs et je sais que tu peux les voir à travers l’écran de fumée que tu instaure entre nous. Il faut qu’on bouge et vite. Je me retourne, laissant tes mots en suspens et refermant mes mains autour du volant. Je coupe la musique qui attise ma colère, laisse les flammes lécher ma nuque dans un chapelet d’insultes.

Tant pis pour les bonnes manières et pour ta sensibilité à fleur de peau. J'enclenche la marche arrière, recule brutalement, percute la voiture derrière nous et adresse un doigt d’honneur au conducteur qui m’associe tout un tas de noms d'oiseaux. Mais l’espace créé devant moi me permet de braquer et d’emprunter à moitié la piste cyclable, à moitié le trottoir. Espérons juste que la police n'ait pas décidé de faire une petite promenade. Je remonte le fil de voitures à une vitesse trop élevée pour la situation. Ma mâchoire est contractée, mon regard concentré sur ma manœuvre. Au bout de la rue, je braque à droite pour emprunter une ruelle parallèle déserte qui mène jusqu’au bord de plage. Coin désert d’un quartier industriel, déserté par les touristes qui préfèrent dépenser tout leur argent à Venice. La voiture se stoppe contre des rochers qui dominent l’océan, les freins déclenchant un nuage de sable autour de nous.

T’as pas intérêt de bouger.

Parce que si tu décidais de t’enfuir, je n’irai pas te courir après. J’ai besoin d’air, et d’une clope et d’un truc plus fort mais ça va devoir attendre. Je sors de la voiture, inspire l’air chargé d'embruns et fait passer ce flash obscure de ma tête. J’ai envie de frapper quelque chose, de te hurler dessus, de détruire Richard. Il ne faut pas que tu m’approches quand je suis dans cet état, pour ta propre sécurité. J’attends que le noir se transforme en gris, allume une cigarette en attendant que mon rythme cardiaque revienne à la normal. La fumée sature mes poumons de nicotine, pique mes yeux comme si je fumais à l’intérieur d’une de ces bulles fumeuses qu’on trouve dans les clubs.

J’entends la porte claquer derrière moi et je sais que tu es venu me rejoindre. Tu n’as jamais été foutu de suivre un seul de mes ordres alors pourquoi commencer aujourd’hui.

Ne me parle pas Keith. Pas maintenant.

La couleur se dilue mais pas encore assez pour que je puisse te parler sans te blesser. Tu es une énigme qui échauffe mes nerfs. C’est peut-être mieux que tu t'éloigne quelque temps finalement. Je dois reprendre le contrôle de tout le bordel que tu as foutu dans ma tête. Mais bordel, je ne comprends pas comment tu peux être aussi calme en pensant à ton foutu mariage avec Richard. Comment tu peux être a ussi calme face à un futur aussi sombre. Comment tu peux accepter tout ça sans broncher. Ça me dépasse.

@Keith Chamberlain
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