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 [Alex] If the world was ending

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Zekariah M. Forbes
ouragan déchu, amours envolées
Zekariah M. Forbes
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#  [Alex] If the world was ending - Page 4 EmptyVen 3 Fév - 14:35
Tes mots sonnent comme une caresse venue se perdre sur mes joues, chaleureuse, douce, le matin parfait. Une douche, un café, et toi à chaque étape : le planning est exquis, et même si tu ne te lèves pas tout de suite, ton corps s'étirant sous les draps me laissant miroiter la bosse sur tes poignets, les veines les plus foncées, l'image suffit à dessiner un sourire immense sur mes lèvres, me relevant de ma rapide séances de pompes. "Okay. A tout de suite." Je contiens les surnoms qui pourraient facilement m'échapper, le cerveau encore dans des brumes lointaines qui ont tous la même ombre ; toi, de profil, un peu partout sur le sol, sur les murs, jusque derrière mes paupières. La nuit a été agréable, sans doute bien plus encore que les dernières soirées sous la toile de la tente. L'environnement n'est pas le même, les coulis des cascades, le vent dans les cimes, les graviers qui craquent sans raison ou sous la pression du vent ; tout ça est bien beau, mais rien ne vaut finalement l'enlaçade de Morphée à tes côtés, bras vissés autour des miens, corps qui traduisent nos idées, celles que nous n'osons pas encore complètement révéler l'un à l'autre, timides ou soucieux des prochaines tempêtes. La douche à deux sonne comme un phare dans les ouragans, ampoule lumineuse qui dépose son halo sur ma peau quand je la délivre de ses derniers tissus. Rapide regard sur le miroir, la lumière tamisée du néon qui laisse entrevoir les ténèbres nichés aux creux de chaque muscle, chaque ligne dessinée par le temps ou par les dernières semaines, les efforts désespérés de noyer mon chagrin et toutes les pensées sinistres, fantômes d'antan couverts de toutes les reliques de ma vie. La déception de mes parents, ta déception à toi en ouvrant notre chambre à l'université, ma déception à moi d'avoir échoué il y a trois semaines à recoller ce vase magnifique aux ombrages délicieux, multicolores, teinté de toutes les nuances de notre histoire, de tous les chapitres les plus laborieux, les plus prodigieux, les plus intimes. Jamais personne ne m'avait autant éprouvé, toutes les étapes olympiques à la fois, l'apnée quand j'attends tes mots, la natation pour tenter de te rattraper au coeur de tous les naufrages, la course effrénée jusque dans les rues de la ville hier soir, entouré des lampadaires, des promeneurs, de toutes les silhouettes qui dansaient et fumaient à l'entrée des clubs. Rien n'avait compté si ce n'est l'objectif périlleux de te retrouver au plus vite, de venir te rejoindre, tenter d'happer toutes tes craintes, toutes tes angoisses, toutes les colères et tous les dégoûts, quitte à oublier les miens pendant de longues minutes.

Les premiers jets d'eau sont froids, viennent faire vibrer mes côtes, pendant que je ferme les yeux alors que la température se réchauffe, corps tiède et libéré pour l'instant de toutes les pensées les plus obscènes. Je sais que je peux me contrôler, chasser toutes les photographies idéalisées de nos corps qui se mêlent, mélange savant de tout ce qui avait été et de tout ce qui pourrait être si je laissais mes mains rejoindre ton dos, tâter chaque dessin encré pour en deviner les dimensions, le relief, avant de venir directement les goûter. Je secoue la tête sous les impulsions de l'eau, chasse pour de bon toutes ces armadas de fantasme, laisse l'eau s'accrocher à mes mèches pour dégouliner, gratter au passage la barbe naissante que je ne raserais pas aujourd'hui non plus. Mains appuyés sur le mur, laissant les flots m'attirer complètement, alors que j'entends la porte coulisser dans mon dos, rouvrant les paupières pour te voir me rejoindre, immense sourire aux lèvres, la tête tournée pour t'observer marcher, décidément complètement obsédé par la façon dont ton corps articule chaque pas, même le matin, quand tu demeures pantin désarticulé aux ficelles tirées d'une main par Nyx, de l'autre tractées par les chars d'Éos, nuançant à travers le hublot de la salle de bains quelques rayons rosés et violacés. J'aurais dû éteindre la lumière, laisser les ombres mauves nous absorber, nous plaçant en plein milieu d'un champ de lilas bercé par une dizaine de ruisseaux brûlants venus chasser les odeurs de la nuit et les pensées de la journée. Tes muscles fins viennent rejoindre les miens, enroulés à mon torse, et la matinée s'éclaircit encore, je pivote pour venir saisir tes lèvres, à nouveau te placer contre moi, sans aucune notion de sexualité, le contact de nos épidermes se faisant naturellement, comme deux aimants qui se retrouvent après des tours de réfrigérateurs sans jamais pouvoir s'apercevoir, les regards perdus entre les magnets, les cartes postales, et tous les souvenirs qui se perdent le long du champ magnétique. De longues minutes passent pendant lesquelles l'eau continue de couler, d'allumer un feu de cheminée entre mes omoplates, reculant pour te laisser un peu de chaleur aussi, admirant tout de tes traits jusqu'à la façon dont les gouttelettes viennent percer tes mèches noir de jais, avant de se balancer pour rejoindre le bac à nos pieds, ma cheville glissée contre la tienne pour te soutirer un peu plus de peau. Tu recules, laissant un tatouage sur mes lèvres, avant de te consacrer à mon hygiène, appliquant du gel douche partout sur ma peau, du bout des doigts et puis plus franchement dès que ta paume s'est faite à tous les galbes de mon enveloppe, m'inondant d'un million de sensations. Si tu savais, Alex, combien de fois j'ai rêvé de me retrouver dans cette salle de bains avec toi, combien de fois j'ai espéré que tu puisses apparaître dans la buée naissante, cherchant partout tes traits, les doigts croisés pour que les tiens viennent se poser et parfumer ma peau entière de chimie et d'alchimie. Tu t'arrêtes à la frontière la plus acceptable, les yeux qui remontent vers moi, alors que je hoche la tête. Sur mes lèvres, quelques mots murmurés. "Je sais me tenir, t'inquiètes." Je ne te garantis pas que ma chair ne se gonflera pas sous tes doigts, mais je peux au moins m'engager à ne pas te faire basculer contre un carreau. Exercice difficile, sans doute, mais nécessaire.

Ma main droite vient suivre les mêmes préceptes que les tiennes, se couvrant de gel bleu pour venir t'imbiber de coton azur, modelant ton corps en même temps que mes idées, frottant tes épaules, ton ventre, artiste peintre ou sculpteur qui admire son oeuvre, tournant autour de ta silhouette entière pour la lustrer, te faire étinceler. Contrairement à tes mains, les miennes s'attardent sur ton argile entier, dessinant une écume bleue sur chaque partie de ton corps, voulant m'assurer que tu ne pourras pas me reprocher dans quelques jours un seul recoin qui ne soit pas brillant. Perfectionniste comme toujours, je passe peut-être de longues minutes, sens tes mains s'attarder dans mon dos, sur mes jambes, sur mes bras, bien trop concentré à faire de toi la nouvelle Vénus de Milo pour avoir ne serait-ce qu'une once d'idée langoureuse. Quand enfin j'ai terminé, frotté les moindres recoins, quitte à t'avoir arraché quelques soupirs surpris ou lassés de me voir baissé, esthète dédié à son chef d'oeuvre, sans jamais faire face à ton visage, je me redresse, grand sourire sur les lèvres, un peu de mousse coincée dans ma barbe aussi, et laisse mes lèvres se poser sur les tiennes dans un grand éclat de rire qui résonne sur le carrelage. "Là, c'est parfait. Tu es encore plus beau que dans tous mes rêves." Hilarité qui se noie quand mes bras s'enroulent autour de toi, sans doute pas la manière la plus conventionnelle de se rincer, t'attirant avec moi sous le jet que d'une main j'accentue, venu balayer les dernières traces du lichen parfumé sur nos peaux. L'eau frémit, franchit toutes les barrières, traverse toutes nos peaux, et quand nos torses se délaissent des atomes aux arômes musqués, j'utilise mes mains sur tes hanches pour te faire te tourner, laissant mes iris se perdre sur l'intégralité de ta silhouette avant que ce ne soit les assauts aqueux qui viennent te délivrer d'une nouvelle couche nuageuse. Le travail accompli, je me rince en vitesse, laisse mes mains se perdre sur tes côtes, mon nez sur ton visage, t'arrache quelques baisers en vitesse, espérant surtout ne pas te submerger, me conforte dans toutes les odeurs qui passent sur tes os. J'ai définitivement besoin de café, j'y pense en boucle pour me persuader de ne pas juste t'attirer au sol pour faire des bêtises le long de la mousse qui continue de s'évader par les conduits.

Je sors le premier, te tend une serviette salvatrice, presque déçu de devoir arracher ton corps à mes yeux pendant quelques minutes, me saisit de la mienne pour me sécher en vitesse, me recoiffer dans la glace, mon téléphone le long du dentifrice, appuyer sur le bouton pour déclencher la cafetière connectée. Les odeurs de caféine alimenteront les quelques moments à venir, et je m'empresse de m'habiller, adressant une rapide caresse sur ton ventre en quittant la salle de bains. Chemise sur les épaules, pantalon noué par une ceinture noueuse, paire de mocassins aux pieds recouverts de chaussettes invisibles, chaussettes de ballet qui ne laisse pas voir la moindre trace de tissu, et je m'échappe de la chambre, mon bras accroché au tien. "J'ai terriblement envie de café. Et de toi. Mais le café c'est déjà un bon début." Sourire aux lèvres, dents qui rayonnent, le couloir franchi... et dans le salon, sur le canapé, Archie assis en tailleur, bouquin dans les mains. Mon sang se glace. Ça ce n'était pas prévu. Mes yeux n'osent pas se tourner en même temps que ma tête pour observer tes réactions. Sur mes lèvres, une prière silencieuse. Ne pars pas maintenant. Ma main qui se serre dans la tienne. Ça va le faire. Allez. Quelques pas, puis ma bouche le long de ton oreille. "Il ne se lève jamais plus tôt. On a dû faire du bruit dans la salle de bains." Mon pouce qui caresse ta paume, prie pour qu'elle ne s'enfuie pas. "Ça va aller. Je suis là." Son visage qui se tourne, grand sourire sur ses lèvres d'enfant, son pyjama gris au logo de lacrosse, le sweat et le jogging achetés pour une petite fortune mais sous la bonne cause d'encourager son équipe, de la financer. Pas d'issue possible, la porte est devant lui, dans tous les cas son visage se dressera devant nous, pris sur le fait. Je ne lui ai rien dit de mal sur toi. Il sait que nous sommes deux adultes bien trop attachés l'un à l'autre, que tu es mon premier amour. Que l'on s'est fait du mal. Rien d'autre, pas de détails, tu es l'amoureux doué en lacrosse, l'homme de ma vie, peut-être que ce terme m'a échappé aussi. Pas le moment de te glisser tous mes serments. Pas le temps. Faux sourire sur mes lèvres, la paume humide, les muscles tremblants. "Salut Archie. Qu'est-ce que tu fais déjà réveillé ?" Langue qui passe sur mes lèvres, j'essaie de t'attirer vers la cuisine, loin de son regard qui doit te percuter. "J'avais pas sommeil et je voulais lire. C'est qui le monsieur ?"

@Alex Palmer Molina
Alex Palmer Molina
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#  [Alex] If the world was ending - Page 4 EmptyVen 3 Fév - 16:43
C’est bizarre comme les années ne peuvent pas gommer certaines habitudes. Déjà à l’internat, tu avais l’habitude de savonner chaque parcelle de mon anatomie sous la douche, recouvrant chaque cellule de mousse parfumée sans jamais n’oublier un seul endroit. Cette manie avait le don de me faire râler parce que si arriver en retard en cours à cause de tes caresses ne me posait aucun problème, arriver en retard à une fête en était une autre. Tu me répétais toujours que les gens cool ne se pointait jamais à l’heure indiquée sur l’invitation mais j’étais beaucoup trop impatient pour patienter trop longtemps dans notre chambre avant de me lancer à l’assaut de notre prochaine fête clandestine. Et des années plus tard, nous revoilà sous la douche, à me faire savonner entièrement sous ton œil critique. Le temps à passer et bizarrement, nos douches sont devenues plus sages. Corps gonflé par nos gestes tendres mais qui restent bien sagement de leur côté. Pas d’union prévue ce matin. Il fut une époque où nous ne pouvions passer une seule journée sans nous sauter dessus, explorant nos corps et nos envies dans n’importe quel coin de l’école. J’aurais donné cher pour voir la tête de tes parents si nous avions été renvoyé après avoir été surpris en plein acte dans un placard. Ta mère aurait sûrement hurlé que c’était de ma faute, que j'étais le diable en personne, vile tentateur aux couleurs brillantes de luxures. Et ma mère aurait répondu qu’il fallait que jeunesse se passe et que c’était naturel pour deux beaux jeunes hommes de se découvrir. Nos parents ne pourront jamais s’entendre, ils font partie de deux univers complètement différents. Tes lèvres me ramènent dans le présent alors que l’eau commence déjà à faire disparaître les traces de ton chef-d'œuvre.

Tu as toujours été un grand romantique.

Et ça m’a toujours plu que tu le sois assez pour deux. Je suis dans l’action, là où tu es dans l’anticipation. Tu penses aux fleurs et au chocolat blanc et moi à la pizza et au film. On se complète, on pense à des aspects complémentaires de nos vies sans avoir à se concerter. J’ai toujours trouvé ça beau cette symbiose entre nous. J’ai d’ailleurs essayé de me convaincre que ce n'était rien, que je pouvais vivre tout ça avec quelqu’un d’autre. Utopie que j’ai bien vite abandonné. Il n’y a que toi pour me faire cet effet, que toi pour me savonner sous la douche, que toi pour me bercer une nuit entière s’il le faut pour que je trouve le sommeil. Nos rires résonnent dans l’espace confiné de la douche, matinée parfaite sous les premiers rayons de la journée. Ma nausée a presque disparu et je me sens d’attaque pour affronter ma présentation, ce qui relève du miracle. Un miracle aux yeux azurs, à la peau douce et à la barbe dorée.

L’eau se coupe, mon corps s’enroule dans une serviette. L’odeur du café s’échappe de la cuisine pour venir envahir la totalité de l’appartement. Mon odeur préférée au monde. Sans te demander la permission, je fouille ton dressing à la recherche de fringues propres. J’aurais juste le temps de repasser par mon appartement pour choper quelques affaires mais je n’aurais pas le temps de me changer. Alors si je veux paraître un minimum professionnel face à Antony aujourd’hui et justifier mon salaire au passage, j’ai plutôt intérêt à ne pas me pointer avec des fringues froissées, qui sentent la bière et la cigarette.  Un boxer noir et un t-shirt de la même couleur, que j’associe à mon jean de la veille. Si tes hauts me vont un peu grand mais peuvent faire illusion, c’est peine perdu pour les bas. Tu es plus grand que moi et plus musclé, j’aurai l’air d’un enfant dans un de tes jeans. Mes doigts fouilles tes chemises, tombent sur la mienne que j’ignore ne voulant pas te priver de ton trésor et choisit plutôt une chemise en flanelle bordeaux. Ca évitera le total look noir, plus digne d’un enterrement que d’une présentation d’un super projet jeune et dynamique. Je relève le visage en enfilant mes converses et me laisse entraîner dans le couloir.

Je vais d’abord prendre un café et je m’occupe de toi ensuite.

Mon rire se perd dans l’ouverture du salon quand j’avise une petite forme sur le canapé. Merde. Ma main se resserre autour de la tienne et honnêtement, je me fous complètement de te broyer les articulations.  Tu tentes de me rassurer et je te lance un regard suppliant. Je ne suis pas prêt, je ne veux pas faire ça. Tu n’as pas le droit de me l’imposer, de me forcer à rencontrer ton fils. Je suis vraiment trop con, bien sûr que ça allait se terminer de cette manière. On rentre dormir chez toi, on discute toute la nuit, on prend une douche à deux. Est-ce que je pensais vraiment qu’on allait passer inaperçu ? Putain, c’était pas le plan. J’ai envie de baisser la tête et de disparaître, quitte à m’enfuir en courant comme un lâche. Mais tu resserre ta prise, ne me laissant pas l’opportunité de mettre en place mon tour de magie. Je ne sais même pas ce que tu as raconté à ton fils, s' il sait qui je suis, à quoi ressemble mon visage. A force de tirer, j’arrive à te faire lâcher prise et te suis à bonne distance en direction de la cuisine.

Hey. Je m’appelle Alex et je suis un… Collègue de ton papa.

Un collègue c’est crédible, non ? C’est bien un collègue. Pas de questions, pas d’intimité supposée. Mais j’oublie que c’est ton fils et que même s’il est haut comme trois pommes, il est bien plus perspicace que je ne le pensais.

Un collègue ? Alors pourquoi tu portes sa chemise ? C’est celle que le père noël a emmenée l’année dernière.

Mon regard horrifié tombe sur la chemise bordeaux, preuve de mon piteux mensonge. Je te déteste de me mettre dans cette situation, de me regarder me liquéfier dans le regard de ce Zek miniature. J’enfonce mes mains dans les poches, hausse les épaules et adopte mon air le plus détendu possible. Sauf que je suis sur le point de crever de malaise et que je suis bon pour reprendre une douche finalement.

J’ai fait une tâche et ton papa m’a prêté une chemise. Excuse baragouinée dans ma barbe pour tenter de noyer le poisson. Il est cool ton pyjama. Moi aussi j’ai fais du lacrosse quand j’étais jeune.

Sourire timide et regard qui se détourne pour ne pas avoir à détailler trop ce visage qui me ramène à une époque trop douloureuse. Apparemment, j’ai prononcé les mots magiques puisque Archie bondit du canapé pour courir dans ma direction, me faisant reculer d’un pas. L'éléphant qui a peur de la souris. Il se lance dans un monologue sur le Lacrosse, son équipe, ses entraînements à l’école et son entraîneur qui crie beaucoup trop selon lui. Je hoche la tête poliment et m’autorise même quelques rires en vous suivant dans la cuisine. Je te remercie pour le café, ne pensant même plus à être en colère après toi. Je partage mes meilleurs coups pour devenir capitaine de l’équipe, me replonge dans ce sport que j’ai abandonné à l’université aux profits de… De rien du tout en fait. Ma tête soutenue par mon coude posé sur le plan de travail, je bois mon café en écoutant ce mini humain comme s’il n’était pas la preuve vivante de ta trahison. Mais j’aurai tout le temps de te le reprocher plus tard. Archie avale une cuillère de céréales et mon regard tombe sur l’horloge au-dessus de la cuisinière.

Merde ! Je vais être en retard.

Je me lève d’un bond de mon tabouret, ma tasse se transformant en cul sec de caféine.

Enfin, je veux dire zut !
Tu as dit un gros mot !
Pardon, je ne le ferai plus.

Mon rire accompagne mes mouvements quand je pars à la recherche de ma veste et de mon sac à dos. Je repasse rapidement par la cuisine, bloque à quelques pas de toi ne sachant absolument pas quoi faire. Désemparé, je lève la main dans ta direction.

On se voit au boulot ! Je ne sais même pas si tu bosses aujourd’hui. Appel moi ou envoie moi un message sinon. Et Archie…

Je me retourne et on se tape dans la main comme si nous ne nous connaissions pas depuis quinze minutes seulement.

Passe une bonne journée et déchire tout à ton entraînement !

Maintenant, je peux m’enfuir sans me faire frapper par la foudre. Je vais être en retard au boulot mais je peux encore être à l’heure pour ma présentation. Si j’ai survécu à ce grand moment de solitude, je peux affronter ce client sans aucune crainte. La porte d’entrée se referme derrière moi et mon dos s’appuie contre le bois dans un éclat de rire. Merde alors. Ton fils. Tu as un fils. Je secoue la tête face à cette nouvelle réalité. Je ne sais pas ce que l’avenir nous réserve, chaque chose en son temps. Rencontrer Archie était déjà une sacrée étape, même si tu m’a pris par surprise.

@Zekariah M. Forbes
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#  [Alex] If the world was ending - Page 4 EmptyVen 3 Fév - 18:55
Je reste figé quelques secondes, entre le salon et la cuisine, ma main accrochée à la tienne comme si tu pouvais encore t'échapper, ou retourner t'enfouir dans mes draps en attendant le départ de mon fils vers l'école pour ensuite prendre la fuite et ne plus jamais me donner de nouvelles. Mon pouce enchaîne les voyages sur le dos de ta main, tentant de t'apporter du réconfort, de la solidité, toutes les ressources dont je pourrais disposer et qui te manqueraient cruellement à cet instant clef. Je n'avais pas fait les bons calculs. Archie avait décidé de se lever bien avant son réveil habituel, et si d'ordinaire j'aurais juste sursauté en lui faisant face dans le salon, les enjeux n'étaient pas les mêmes quand tu étais avec moi. Ta bouche reste ouverte quand nos doigts se délient, et je devine que les mots te manquent pour lui répondre. Pourtant, tu me suis sur quelques pas, et ta réponse fleurit, un peu tremblotante malgré tout, alors que je reste debout face à toi, en dehors de son champ de vision. Tu as trouvé la bonne pirouette, celle qui ne créera normalement pas trop d'interrogatoires, et tu me dévisages, les yeux écarquillés, le regard plein de reproches. Mes bras se lèvent de part et d'autre de mon corps, comme un signe pour te faire comprendre que je n'ai rien prémédité et que j'aurais préféré nous éviter ce moment. Tes yeux suivent les plis de la chemise dérobée, alors que j'applaudis silencieusement. Archie est futé, tu ne pourras pas lui retirer ce trait de caractère. J'hésite à voler à ton secours, à lui dire de foncer prendre sa douche ou à emmener un plateau jusque dans le lit de notre nuit pour te sauver de cet interrogatoire qu'il mène trop bien, à la fois bon policier et mauvais policier, les lèvres qui se déforment d'un sourire quand tu évoques le lacrosse. Une tasse dans mes mains, l'autre qui ne tarde pas à se remplir, et je te regarde, attendant le moindre geste, la moindre indication sur ce que je peux faire à part me mettre devant toi pour couper votre échange de regards. Archibald a mes yeux, les mêmes iris que tu avais complimenté pendant des heures, les mêmes pupilles qui arrivaient à arrimer les tiennes et à les faire luir, les mêmes nuances stellaires qui s'émerveillaient devant chaque détail de ton visage. Pourtant, tu arrives à rester droit, seules tes mains farfouillant dans le vide trahissent ton malaise. Tu t'en sors mieux que ce que j'aurais pu imaginer, et un soupir de soulagement m'échappe, alors que je me détourne pour attraper une bouteille de jus d'orange. Si tu as réussi à lui parler jusque là, je peux consacrer mon regard à l'intérieur du réfrigérateur sans avoir peur que tu disparaisses d'un centième de seconde à un autre. Pourtant, je fais au plus vite, le coeur agité par des inquiétudes justifiées. Tu es toujours devant moi, et tes joues ont laissé un léger sourire naître, pas encore très sûr de toi mais suffisamment pour ne pas prendre tes jambes à ton cou quand il s'approche de toi, à pas de chat. Tu l'as déclenché sur le lacrosse, une erreur cruelle pour qui ne s'intéresserait pas assez à ce sport ; j'ai vécu tes plus beaux matches, puis les premiers de mon fils, alors je capte les quelques termes que vous échangez, continuant de dégainer jus et gâteaux industriels, dressant la table du petit-déjeuner. Un verre acidulé entre deux phrases de votre côté, les mains sur la table. Tu me surprends. Est-ce que c'est ton traitement qui a empêché mon appartement de finir en ruines ? Ou est-ce que la confrontation forcée t'a permis de te dépouiller de quelques doutes empoisonnés ? Impossible à dire, mais tu l'écoutes parler, rit à quelques blagues, t'assoies à côté de moi en continuant de discuter avec lui. Tu arrives même à de nouveau accrocher tes yeux aux siens, et je me demande pendant près d'une minute ce à quoi tu peux bien penser ; il ne vaut mieux pas que je le sache, puisqu'une partie de toi, derrière ces grands rideaux apaisés, doit bien vouloir me dépecer et faire de mon corps la preuve que ta colère peut ne pas avoir de limites. Je pose une tasse de café devant toi, n'osant pas t'embrasser comme je l'aurais fait normalement, profitant du dernier baiser précaféiné, prénicotiné, me contente d'une main rapide dans ton dos, comme pour te remercier. Et je m'installe entre vous deux, faussement passionné par la conversation alors que la seule fascination qui germe est celle de vous voir évoluer l'un à côté de l'autre, sur le même plan, dans le même univers. Presque une photographie parfaite, mais je sais qu'elle se retournera contre moi tôt ou tard, alors je me contente de ne pas penser à demain - tu vois, j'adopte même ta philosophie de vie - et de sourire.

Tu te dresses comme une pile, et je me dis pendant une seconde que ça y est, ton compte à rebours silencieux s'est actionné, que tu vas transformer la cuisine en une poignée de cendres que tu feras rouler entre mes doigts. Mais non. Tu évoques juste ton retard, fait même rire Archie, trop habitué à m'entendre dégainer la même phrase, te reprenant sur ton vocabulaire là où je n'ai jamais osé le faire, chacun de tes mots ayant un pouvoir surnaturel sur moi. Tu disparais dans des éclats de rire qui me laissent retomber contre le dossier de ma chaise, soulagé de ne pas voir la moindre tension dans la pièce. "Il est super cool ton collègue papa, et en plus il s'appelle comme l'autre monsieur." Je ne suis pas dupe, je sais qu'il a compris ce qui se tramait, mais je ne réponds pas, sauvé par ton retour dans la cuisine. Comme toi, j'hésite sur la manière de te dire au revoir, ne sachant même pas si je te reverrais aujourd'hui ou si tu iras me maudire dans un bar en ville. Un éclair dans mes pupilles, bref. Ta présentation. Tu m'en as parlé hier. Tu seras forcément là aujourd'hui. Simple évocation qui m'attire un nouveau sourire. "A toute à l'heure, Alex." Mes doigts percutent les tiens dans un check, comme lorsqu'on s'était rencontrés. Pourtant, ils aimeraient rester un peu plus longtemps logés contre les tiens ; pas une bonne idée, Zekariah. Et trop de minutes écoulées sans mon masque. J'en enfile un de parfaite circonstance, celui qui poussera Archibald à partir à la douche dans la minute suivant ton départ, celui qui essaiera de ne pas se fissurer en cascades de miel en repensant à ce petit-déjeuner un peu hors du temps qui correspond à tout ce que j'avais toujours rêvé de voir se dessiner devant mes yeux. Monde qui s'illumine, et tu disparais, lui enlevant sa plus belle lueur, dans une dernière phrase qui esquisse un sourire immense sur les joues de mon fils. Tu n'es plus là, et mon torse retombe, comme s'il n'avait plus besoin de respirer. J'ai toujours détesté te voir partir. Quand tu avais cours sans moi, quand tu allais chez tes parents sans moi, quand tu faisais n'importe quoi sans moi. Dernière cuillère de céréales et le tintement contre son bol. "Il est super sympa ! Tu penses qu'il peut venir à mon entraînement ce soir ?" Je secoue la tête, réunit mes dernières bribes d'air et la vaisselle sale. "Pas tout de suite, il est très occupé. Mais je lui demanderais. Va te préparer, on y va dans vingt minutes." Ma main qui secoue ses cheveux, fait ployer ce même épi, celui contre lequel j'ai lutté pendant une vingtaine d'années avant de me mettre au peigne, à la laque, jusque dans le moindre détail comme tout ce que j'avais toujours entrepris. Dernier sourire sur le visage d'Archie, il murmure quelques uns de tes conseils en lacrosse et disparait à son tour, me laissant à mon éponge et mon savon avec les dents dehors. Quel drôle de début de journée.

Dix-sept minutes plus tard, il descend les marches, une manche de son polo qui lutte contre son poignet, chaussettes blanches qui ne le resteront pas longtemps, et je me lève du canapé, finissant d'une traite mon troisième café pour l'aider à terminer d'enfiler ses vêtements, veste comprise. Il grogne quand je lui amène ses chaussures, rugit quand je me baisse pour l'aider à faire ses lacets, me rappelant qu'il n'a plus tout à fait cinq ans et demi et que j'ai sacrément vieilli. Manteau enfilé, clefs de voiture qui roulent dans ma main, et nous voilà partis pour la journée, avec finalement la motivation nécessaire pour me rendre au travail, le cerveau tourmenté qui ne sait pas encore si je t'y trouverais entre ta présentation et mes réunions, et surtout si tu profiteras d'être loin de chez moi pour m'assassiner ou si au contraire je te retrouverais aussi apaisé que ce matin. Air qui emplit mes poumons quand Archie descend de la voiture dans un check, identique à celui que tu m'as fait ce matin, après ne pas avoir tari d'éloges sur ce que tu lui as dit du lacrosse, comme s'il avait passé la matinée avec une star internationale. Je l'imagine déjà crâner en réussissant tes mouvements les plus techniques. Je ferme les yeux deux secondes, fissure le masque, fin sourire sur les lèvres, et m'élance vers la journée à venir.

@Alex Palmer Molina
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