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 case#001 cold, cold heart

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Alastair K. Russo
mount everest ain't got sh*t on me
Alastair K. Russo
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#  case#001 cold, cold heart - Page 3 EmptyDim 2 Avr - 18:12

Archibald & Alastair
case#001 cold, cold heart


Je suis pas un connard. J'accueille le compliment d'un rapide hochement de tête. Je vais pas non plus me mettre à te baiser les pieds parce que j'aurais préféré que tu penses que je suis un sale type. Parce qu'au fond, je suis persuadé à quatre-vingt quinze pour-cent d'en être un. Et qu'au moins ça t'éviterait de me poser des questions à l'avenir, parce qu'en un petit-déjeuner je t'en avais plus dit sur moi qu'au cours des cent dernières consultations. Tu savais que je vivais dans un immeuble, tu te doutais que j'allais fracasser des mentons la nuit venue, tu savais que je bossais pour le FBI. Donnée non négligeable : tu connaissais mes gémissements, mon odeur, ma chair et la façon dont je baisais. Ce qui était clairement un plus par rapport à pas mal d'autres gens. C'était peut-être ça qui me poussait dans mes retranchements, à rosir les joues et te faire des compliments. T'avais bafoué mes limites d'intimité il y a des mois déjà. Je pouvais pas juste me comporter avec toi comme si notre relation n'avait pas évolué. Et puis j'étais pas si sûr que t'aurais eu vraiment l'envie de me fermer la porte au nez, même si j'avais été en mode sale con tout le temps. Mais ça me fait bizarre de te voir sourire et de t'apaiser, alors que quelques minutes auparavant tu faisais la gueule et t'avais des typhons qui se dessinaient derrière les pupilles. On roule en silence, ma troisième cigarette est la dernière du trajet que je fais de tête, gamin passionné par les cartes routières qui a tôt appris quels axes étaient à éviter en ville pour pouvoir mieux rouler, et aussi bientôt comment rejoindre les grandes villes aux alentours, quels étaient les meilleurs chemins. Peut-être une obsession pour l'ordre derrière tout ça, la même qui se camouflait derrière ma joie quand je dézinguais un sale type. Léger haussement d'épaules à nouveau, et je suis à pas grand-chose de me demander si ce serait pas en train de devenir un tic, en fait, au vu de la récurrence.

On rejoint vite le parking qui nous avait vu partir en quelques éclats de voix, toi me traitant de drama, moi m'attendant à ce que tu ne montes pas jusqu'à ce que je te supplie de poser ton cul sur le siège passager, et je m'apprête à me garer quand tu m'interromps, la voix qui chuchote presque pour me confier ton inquiétude, alors même que le type est à trente mètres de nous et qu'il peut pas t'entendre. Lever d'yeux au ciel. J'ai un peu menti, toute à l'heure, en réalité j'ai absolument rien à faire du reste de la journée si ce n'est dormir et peut-être faire un petit détour par des sacs de boxe pour terminer de fustiger mes phalanges. "Ton ex et ton meilleur ami... Ça fait beaucoup de casquettes." Je secoue la tête. C'est l'un des avantages de ne jamais s'attacher aux êtres vivants : on ne risque pas d'être en sueur de croiser un ex dans un parking sordide, à la sortie d'un diner express, après quarante-huit heures de garde. "Je vais me garer un peu à l'écart, mais qu'on puisse le voir quand même." Manoeuvres silencieuses de ma voiture sur le parking, il risque pas de la reconnaître parce qu'il a aucune idée de qui je suis. Je baisse le pare-soleil de ton côté pour te faire un peu d'ombre et qu'il puisse pas deviner qui se terre à mes côtés, et je me mets à bonne distance, croise les jambes, ma fenêtre ouverte toujours pour fumer si la planque devait durer trop longtemps. "Tu sais, d'habitude quand je fais ça pour le taf, mon collègue a au moins l'amabilité d'amener du café et de quoi se nourrir. Si ton ex se barre pas, tu comptes te cacher dans ma voiture jusqu'à ta prochaine garde ?" C'est marrant, mais ça me dérangerait à peine. Genre beaucoup moins que ce que j'aurais pensé, parce que visiblement on était capables d'échanger quelques phrases sans se sauter à la gorge. "Je peux encore te ramener chez toi si tu préfères. Ou alors je peux aller lui faire peur." Haussement d'épaules à nouveau. Tu pouvais aussi rester à côté de moi, j'avais un paquet de cigarette plein, de la tarte à l'arrière, sans doute une bouteille d'eau dans le coffre. Le matériel parfait pour un petit pique-nique en amoureux sur le béton, dans ce parking sombre, aux aurores, sous le regard de ton ex qui cherchait à te caser visiblement avec la Terre entière. "Pourquoi tu veux pas qu'il te trouve un mec, ton pote ? Ça te ferait du bien." Les mains devant moi sur le volant qui se dressent, signe que je réfute toute responsabilité. "Enfin, moi j'dis ça... Je suis pas fan du concept, mais t'as l'air plus à l'aise que moi avec tout ça. T'as pas l'air de baiser une fois tous les dix ans." Cigarette qui se glisse entre mes lèvres, je l'allume pas tout de suite, je fixe ton ex, attend de voir s'il bouge.
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Archibald Robinson
Land of the living
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Archibald Robinson
#  case#001 cold, cold heart - Page 3 EmptyDim 2 Avr - 18:37

Archibald & Alastair
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Pas de réponse de ta part, on retrouve le silence, je crois que je préfère ça. Ça ne m’avait jamais embêté, le silence. Souvent, je le comblais de musique, mais j’aimais les moments sans aucun son, aucun bruit. Le plus souvent en étant allongé sur mon lit, yeux fixés sur le plafond, à laisser tout le stress de la journée s’évanouir. Stress qui reprendrait bien vite, maintenant qu’on était sur le parking de l’hôpital et que ma journée se planifiait déjà dans ma tête. Mais c’était sans compter sur Tim, visiblement décidé à m’attendre. Regard vers mon téléphone, pour voir ses dix ou douze messages pour me demander où j’étais, si j’étais parti au bloc en urgence, me dire qu’il avait vérifié le tableau et que c’était bizarre parce que ma voiture était encore là, me demander encore une fois où j’étais. Portable rangé aussi vite que je l’avais sorti, puis haussement d’épaules.

« C’était mon meilleur ami avant d’être mon mec, et puis c’est redevenu mon meilleur ami. »

Aucune envie de m’épancher sur le pourquoi du comment, ça n’avait toujours regardé que nous deux. Heureux d’entendre que tu acceptes mon idée bizarre sans trop broncher, j’attends que tu te gares plus loin, reste là sans bouger, me permets finalement un léger rire en entendant tes remarques.

« Il y a de la tarte. Pour le café, je pense qu’on a eu notre dose, pour l’instant. »

Je ne réponds pas au reste, parce que je crois que oui, je vais me cacher ici jusqu’à ma prochaine garde, s’il ne part pas. Tu proposes de me ramener chez moi et je jure silencieusement. Il faut que je sorte Blue. Mais je ne dis rien, parce que je n’ai pas envie que tu me ramènes. Aucune raison pour ça, je n’en ai juste pas envie. Pas envie non plus que tu ailles lui faire peur, parce qu’il reste mon meilleur ami malgré tout. Tu me poses une nouvelle question, ça me met mal à l’aise. Je ne parlais de tout ça à personne, jamais, alors c’était étrange de me retrouver là, avec toi, à devoir en parler. Même si je savais très bien que je n’étais absolument pas obligé de te répondre, que tu n’étais de toute façon personne pour juger de ma non-envie de répondre. Ce n’était pas comme si tu passais tout ton temps à te confier. J’hausse les épaules, joue avec mes doigts, pas à l’aise du tout, même si ta dernière phrase me fait rire... Si tu savais.

« Parce que je l’ai aimé très longtemps, et je crois que je l’aime encore, au fond. Alors c’est pas évident de le voir s’évertuer à me caser. Je l’ai poussé à refaire sa vie, mais je le harcelais pas sans arrêt avec des rendez-vous arrangés non plus... »

C’était toujours douloureux, même si je savais que tout ça était pour le mieux. J’étais incapable d’aimer à nouveau comme je l’avais aimé, avant. On avait été heureux, mais ce n’était plus le cas, après Alyssa. Je l’utilisais comme un pansement, alors que la plaie était béante, et il ne méritait pas ça. Pour la suite, je me redresse un peu, sourire sardonique aux lèvres.

« Pas tous les dix ans, non. Mais avant toi... C’était lui, la dernière fois. Donc tous les trois ans, quatre ans, apparemment. »

Aucune raison de te mentir, au fond ça me faisait rire, tout ça. Je n’en avais pas honte, n’estimais pas qu’un homme avait besoin de coucher sans arrêt pour être considéré comme tel. Le sexe ne faisait pas tout, la preuve avec cet étrange lien entre nous. Ça n’avait rien changé, que tu te fondes en moi, que l’on gémisse à l’unisson.

« Je n’ai pas besoin de trouver qui que ce soit. J’ai mon travail, ça me suffit. Si quelqu’un se pointe dans ma vie et que j’ai envie qu’il y reste... On verra. Mais je n’ai pas besoin qu’on me l’impose. »

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#  case#001 cold, cold heart - Page 3 EmptySam 8 Avr - 23:10

Archibald & Alastair
case#001 cold, cold heart


Tu m'expliques un peu ton histoire d'ancien meilleur ami devenu ancien petit ami redevenu meilleur ami, enfin je crois que ce bordel se met dans ce sens-là, pas complètement sûr d'avoir saisi toutes les subtilités de ce feuilleton que tu déroules sous mes yeux pour répondre à mes questions, mais j'en retiens l'essentiel ; il y a eu de l'amitié et de la baise, et c'est définitivement jamais un bon cocktail. Combien de célibataires convaincus s'étaient retrouvés empêtrés dans une relation sinueuse avec quelqu'un qu'ils avaient considéré comme un ami proche, sans jamais s'imaginer la tête plongée entre une paire de cuisses vaguement familière ? Beaucoup trop. L'amour détruisait les peuples, il ravageait les civilisations, avait transformé des rois sanguinaires et conquérants en des petits moutons affables, avait aussi réussi l'exploit de métamorphoser des femmes fortes en de légers papillons qui virevoltaient, irisés, dans le vent, jusqu'à s'écraser sur mon pare-brise - ou celui d'un autre, c'était encore mieux, ça m'évitait d'avoir à nettoyer. Avoir des papillons dans le ventre, ça devait être la bonne expression : l'amour, ça vous faisait pourrir, peu à peu, devenir l'ombre de ce que vous aviez été, et il n'y avait plus aucune échappatoire quand ça vous tombait dessus. Pour l'instant, une bonne étoile - ou mon éternelle bonne humeur, va savoir - avait réussi à chasser tous ces sentiments pleins de miel qui devaient coller les doigts. Et je priais chaque nuit un dieu ancien, un dieu sombre, un de ceux dépourvus de tous complexes ou de tous préceptes si ce n'est détruis ce qui t'emmerde et passe au suivant, pour que ça n'arrive jamais. Et à te voir, assis à mes côtés, à moitié flippé à moitié emmerdé, je me disais que ce dieu était particulièrement généreux, que j'aurais presque dû commencer à porter la cape pour pouvoir le représenter et lui donner le pouvoir et la voix qu'il méritait ; mais en bon con qu'il était, il ne supporterait sans doute pas d'avoir de nouveaux fidèles sans pouvoir faire un casting, éliminer les plus souriants, les plus doux, les plus délicats, dès le début. Et les romantiques, eux, auraient droit à un enfer des plus subtils. On n'aurait qu'à les faire tomber amoureux doublement. Les entrailles se tordraient deux fois plus vite, ça avait le mérite d'être une bonne punition pour la naïveté suprême qu'ils avaient de s'imaginer à côté d'une même âme toute la vie sans lassitude, sans blessure. Bande de crétins, de sombres illuminés. Je secoue la tête. "Ouais, je vois." Pas besoin de m'étaler, surtout si tu l'aimes encore. Ce serait un coup à dire une grosse connerie, à ce que tu te vexes, ou à ce que tu me ressortes ce que je t'ai confié. J'aurais dû la fermer, ne pas te laisser croire que je t'appréciais. Ou plutôt, ne pas te le confirmer. Parce que c'était une sacrée bourde ; surtout si j'étais le dernier avec qui t'avais couché. Pas du tout l'envie, pour l'instant en tout cas - et rien que le fait de cette subtilité me faisait me maudire -, de me reglisser en toi. Même si tes râles avaient été plein d'entrain, comme toutes les mamans qui encourageaient leurs gamins au bord des pistes d'athlétisme, le week-end ; mais j'avais pas besoin de ton soutien, je savais te faire rugir ou crier sans que tu me dises si c'était bien ou que tu me donnes la température.

J'aimais bien cette forme de mutisme. Le sexe silencieux, en tout cas sans aucun mot. Les gémissements, les râles, tout ça, ça faisait partie du package, j'avais du mal à imaginer une scène entièrement vide de tout son. Et je ne savais même pas pourquoi j'avais ce débat mental avec moi-même alors que tu étais à dix centimètres de moi. "Oui. Moi aussi t'es le premier en quelques années et le dernier en date." Le dernier pour la vie peut-être, parce que c'était pas complètement un de mes besoins les plus vitaux. Je me débrouillais suffisamment bien avec moi-même, je faisais ça vite, juste le temps d'expulser les pulsions, et après je récupérais une sérénité toute relative de l'âme. Les conneries de nécessité de la chaleur d'un autre, tout ça, c'était du bullshit complet. Ça m'agaçait aussi, mais c'était parce que j'avais jamais ressenti le désir d'un corps en particulier, d'après ma psy. Parce que oui, on avait pas pu passer à côté du traditionnel chapitre d'analyse de ma sexualité, parce qu'elle s'était questionnée sur l'apparente omnipotence de la violence dans ma vie. Elle avait dû être déçue en apprenant que j'aimais faire les choses bien, de ce côté-là. Pas de douleurs, pas d'intensité insupportable. Personne ne s'était plaint, au contraire. D'après elle, j'aurais dû faire un questionnaire de satisfaction à l'ensemble des gens qui avaient tâté de ma chair sensible. D'après moi, c'était une connerie, elle était payée à en débiter mille à la seconde, et je comprenais pas pourquoi le bureau m'obligeait à continuer de la voir. Avoir fait un écart, buter un type, c'était rien. Et c'est pas comme si je lui parlais de mes escapades nocturnes ; non, tout était plus ou moins okay en apparence, et je voulais juste reprendre une routine classique sans me dédier encore et toujours à l'écouter me parler de complexe paternel à la con. Tu parles, je te sens vaguement agacé, mais c'est presque toujours le cas, alors je souris. "Je respecte." Pas vraiment le choix puisqu'au moins sur ce truc-là on était d'accord. Pas besoin d'avoir un type à côté de qui se réveiller tous les jours. Ce qui comptait c'était son propre épanouissement.

"Ma psy dit que je devrais questionner les gens que je baise pour savoir si c'était vraiment bien." Je sais pas pourquoi je te l'ai dit, mais curieusement, ce qui m'énerve sur l'instant, c'est surtout la façon dont c'est sorti ; un peu trop cru, et puis ce déterminant possessif à la con. "C'est pas ma psy, en fait. C'est le diable personnifié qu'on m'oblige à voir deux fois par semaine avec le taf." Joues qui s'empourprent vaguement, parce que je viens de te révéler qu'indubitablement j'avais merdé à un moment ou à un autre. Mais je sais que tu la fermeras, que tu poseras pas de questions. Et en attendant... J'ai qu'à te divertir. "Du coup, sur une échelle de un à dix, tu mettrais quelle note ? T'as des suggestions ? Un highlight, peut-être ? Attends, bouge pas." Je tire du siège derrière un carnet dans lequel sont notés à la fois mes nombreux contacts pros, tous les types qui sont devenus des indics parce que je leur ai évité pire, par pitié ou par intérêt, plus souvent par intérêt. Lèvres mordillées, je sors un stylo de la boîte à gants, frôlant tes cuisses par la même occasion. "Ouais, c'est bon. Je t'écoute. Fais comme si j'étais pas là, dis la vérité. Me ménage pas." Regard qui croise le tien, léger sourire. "Et en même temps, oublie pas que je suis là quand même, s'il te plaît. Je m'en voudrais de devoir te livrer à ton ex, pas ex, de nouveau ex, ami, pas ami, nouvel ami ex... Enfin, au type là-bas, bref."
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Archibald Robinson
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Archibald Robinson
#  case#001 cold, cold heart - Page 3 EmptyJeu 13 Avr - 12:30

Archibald & Alastair
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Je ne savais pas exactement comment on en était arrivés là, à se planquer dans un parking et parler de Tim, de notre histoire. Depuis quand est-ce que je me confiais à ce sujet, au juste ? Même mon frère et ma sœur n’avaient pas la moindre idée de ce qui avait pu se passer, ne savaient même pas vraiment qu’on avait été en couple si longtemps, ni qu’on s’était séparés après Alyssa. Alors pourquoi est-ce que ça ne me posait apparemment aucun problème de t’en parler à toi ? Toi que je connaissais à peine, dont la seule présence réussissait parfois à m’agacer ? Ça n’avait aucun sens, absolument aucune logique. Alors au fond c’est le cœur un peu plus léger que j’accueille le nouveau sujet de discussion, ce sujet que je n’aurais pas non plus pensé aborder aujourd’hui, cette nuit – ou ce matin, dépendant de la façon dont on voyait les choses. Les désirs et besoins sexuels n’étaient pas au centre de ma vie, je prenais probablement plus mon pied au bloc qu’au lit, même si les deux étaient complètement incomparable. Je ne ressentais pas réellement le besoin de me glisser entre des bras inconnus juste pour satisfaire une quelconque pulsion, trouvais ça au contraire parfaitement ridicule. Est-ce que j’étais surpris de ta réponse ? Pas vraiment. Peut-être qu’on se ressemblait plus qu’on ne voulait bien l’avouer, même si j’aurais voulu qu’on me tue avant que je ne devienne aussi con que toi. Je me sentais peut-être un peu moins coupable, aussi, d’avoir craqué ce soir-là. Parce que si tu étais dans le même cas que moi, alors je n’avais pas été le seul à envoyer valser certains principes parce que la situation l’exigeait. Je te confie le fait d’être marié à mon travail, seul amour de ma vie qui ne m’abandonnera ni ne me trahira, seule constante là jusqu’à mon trépas, je veux mourir scalpel en main. Et puis voilà que tu me surprends à nouveau, me parle d’une psy que tu consulterais, je ne sais pas si je te crois. Nouvelle révélation, cette fois je veux bien y croire. Si on te force à consulter, pourquoi pas. Même si je reste étonné que tu acceptes qu’on te force la main, tu n’as pas vraiment l’air d’un gentil petit toutou qui obéirait aussi facilement. Qu’avals-tu bien pu faire pour en arriver là ? Aucune idée, je n’avais pas envie de poser la question. Léger rire qui m’échappe, autant pour la description de ladite psy que pour tes joues qui se retrouvent à nouveau rouges, comme si tu avais honte de révéler que tu as une âme et une conscience qui peuvent être analysés par un professionnel. Ou autre chose, mais visiblement c’est de la honte. Je secoue la tête, tu enchaînes aussitôt, ne me laisse pas le temps de te faire la moindre remarque. Toi qui étais pourtant si silencieux d’habitude, j’allais finir par me sentir privilégié si tu continuais comme ça. Et puis tu me surprends à nouveau, je ferme les yeux et laisse ma tête partir vers l’arrière pour trouver l’appui-tête, complètement blasé par cette conversation que tu vas m’imposer. Je grogne en te voyant te saisir d’un carnet, puis à nouveau quand tu frôles – intentionnellement, j’en suis persuadé – mes cuisses. T’étais vraiment un petit con, tu me le prouvais à chaque fois qu’on se voyait, mais aujourd’hui tu te surpassais très clairement. Et puis tu continue, me demande de te noter, de te donner des détails. Hésitation. Entre te descendre et te féliciter, le choix est cornélien. Pas vraiment de honte dans mon esprit, ou à évoquer le fait qu’on ait couché ensemble. C’était arrivé, autant ne pas dissimuler quoi que ce soit, on le savait parfaitement tous les deux et ce n’était pas un secret d’état. Un sacré erreur, oui, mais pas grand-chose de plus. Ça m’embêtait d’avoir cédé, j’aurais préféré que ça n’arrive pas, mais tu n’allais pas réussir à faire rougir mes joues aussi facilement que les tiennes.

« Tim. »

Je te corrige plus par réflexe qu’autre chose, trouve tes yeux une seconde, soupire en calant mon coude sur la fenêtre, ma main qui trouve mes lèvres pour les malmener un peu, posture de réflexion adoptée bien rapidement.

« Je sais pas. 6, j’imagine. »

T’étais doué, il fallait rendre à César ce qui lui appartenait, mais ça n’allait pas beaucoup plus loin que ça. Je savais parfaitement pourquoi j’avais cédé. Un mélange affreux de solitude, de colère, de ras-le-bol, de haine aussi. Tu étais arrivé au moment où je voulais partir, me retrouver seul, et je m’étais senti obligé de m’occuper de toi. On avait même pas hurlé, je ne crois même pas qu’on avait échangé le moindre mot avant de se plaquer l’un l’autre contre le mur, ou la porte, je ne savais plus trop. Tu t’étais glissé en moi avec une facilité déconcertante, comme si on faisait ça tous les jours. Les souvenirs me revenaient à une vitesse folle, m’envahissait de toute part et mon corps n’allait pas tarder à réagir. Inspiration lente, expiration, je secoue la tête.

« J’entrerai pas plus dans les détails, je te ferai pas ce plaisir, d’autant que je sens que tu me demandes ça soit juste pour te foutre de ma gueule, soit pour détourner mon attention de je sais pas trop quoi. »

Et ça fonctionnait bien, d’ailleurs. Peut-être un peu trop bien. Est-ce que j’aurais dû m’inquiéter de ta facilité déconcertante à me faire penser à autre chose ? Certainement. Mais je pouvais placer ça sur le dos de la fatigue, au moins pendant quelques heures. Et Tim qui ne bougeait toujours pas… Pourquoi est-ce qu’il fallait que tu débarques toujours au mauvais moment ?

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Alastair K. Russo
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#  case#001 cold, cold heart - Page 3 EmptyJeu 13 Avr - 23:32

Archibald & Alastair
case#001 cold, cold heart


Je secoue la tête, à deux doigts d'enfiler une paire de lunettes de soleil dans l'aube juste pour te montrer un peu plus de dédain. Tout ce qui est censé être cool, normal, sympa, une amélioration, ou mieux, un pas en avant, toi tu arrives à le transformer en un reproche, une inquiétude, un truc chiant, et ça commence à me les briser. C'est pour ça que c'est bien d'habitude, que j'aurais pas dû déroger à ma règle, même pour les deux cons dans le couloir. Les pancakes et le café étaient de trop, même avec ta grande copine au sourire ravageur - non. Parce qu'au bout de quelques heures, je deviens insupportable, les gens qui m'entourent deviennent aigris, et donc ils deviennent à leur tour insupportables. Avec toi, j'avais l'impression que ça pouvait être à peine différents. Va savoir pourquoi ; un doute, un instinct, n'importe quoi qui justifie que je t'accorde un peu plus d'or qu'aux autres sur le podium des humains. T'étais moins merdique, beaucoup plus généreux. Plus secret, plus discret, plus respectueux. Et t'arrivais à me répondre. Mais là, tu jouais avec mes nerfs. "Six, hm, okay. Laisse tomber." Je veux pas te montrer que ça me touche parce que c'est absolument pas le cas, même si le carnet et le stylo partent à l'arrière de façon un tout petit peu véhémente. J'ai jamais eu cette note en cours, j'étais en-dessous. Et en devenant adulte, j'ai explosé tous les plafonds. J'ai plus jamais eu une note aussi basse. Mais t'es le premier à me noter sur mes prouesses sexuelles, et tu fais ressembler ça à n'importe quel petit-déjeuner dans un diner merdique le long de la route. Carrément blasé. Carrément saoulé par ce que tu rajoutes aussi. "Ouais, j'ai souvent tendance à demander aux gens de noter mes compétences sexuelles juste pour me moquer d'eux derrière. T'as encore tout capté, t'es un vrai petit génie, Archibald." Ton prénom qui revient, froid, en même temps qu'une cigarette entre mes lèvres. Je sors de la voiture quelques secondes, enchaîne quelques pas, fume ma clope tranquillement. Pourquoi ça m'emmerde autant que tu m'aies mis un six ? C'est pas comme si j'avais l'ambition de remettre le couvert avec toi, d'à nouveau envoyer valser quelques outils en me redressant après que tu m'aies allumé de tes mots et de tes gestes pendant de longues minutes de soin, pas comme si j'avais l'ambition d'à nouveau te plaquer contre un mur, mon souffle dans ta nuque, ma bouche contre ta peau juste le temps d'en prendre la température, et un peu après aussi parce que c'était confortable, en même temps que je rentrais en toi. Non, il n'y avait aucune raison que je sois vexé d'avoir une note juste au-dessus de la moyenne ; et aucune raison que la simple image de nos corps et le rappel de la sensation que c'était de me glisser en toi suffisent à m'exciter dès le matin. Je devais être fatigué. La nuit avait été longue. Je me retourne, juste le temps de replacer les plis de mon pantalon pour rien trahir, de replacer aussi le pli de mes lèvres pour un faux sourire, parce que je veux pas que tu vois les différents effets que cette conversation peut avoir sur moi. Ton pote, ex, meilleur ami, ex, dont j'avais encore oublié le prénom - et c'était pourtant pas si dur à retenir, tu le murmurais du bout des lèvres comme si c'était un amen -, avait pas bougé, il était toujours devant sa caisse, à t'attendre, son regard sur sa montre. "Sérieux, tu m'en veux si je le shoot ? Ou juste si je lui fais peur ? Tu peux le réparer facilement." Au départ l'air stoïque sur mon visage, puis j'éclate doucement de rire. "Évidemment que j'écraserais pas quelqu'un qui t'est cher, Robinson." C'est même pas un aveu, pourtant à nouveau ça me gêne. Parce que j'aime pas les promesses, parce que j'aime pas trop dévoiler le contenu de mon cerveau malade, que je le fais déjà deux fois par semaine avec l'autre plante verte, et que ça commence à faire beaucoup de gens qui peuvent saisir que mes neurones tournent pas rond.

"Bon, si on trouve pas un truc à faire, je vais finir une cartouche en un temps record, et faire de toi le sujet numéro un du tabagisme passif." La phrase un peu longue, ça me fait tiquer, je claque ma langue. Ou alors parce qu'à nouveau j'ai merdé en dévoilant que je voulais pas que tu tombes malade. Mais c'est un truc de mec normal, non ? Je veux dire. Les gens normaux ne veulent pas que leurs proches tombent malades. Oui, mais merde ! T'es pas mon proche, et je suis pas un mec normal. La fatigue me fait penser et dire des trucs complètement débiles. J'imagine Raegan avec sa tête dans un coin de mon rétroviseur, en train de se fendre la poire en me voyant bugger comme un con. Quelques minutes passent, il bouge toujours pas, apparemment très déterminé, le crétin. Il fixe les portes de la clinique, et je me surprend à me demander s'il les a autant traversé que moi pour venir te voir. C'est con. J'ai vraiment besoin de dormir. Alors je baille le long de mon poing abîmé, le mordille au passage en grignotant un peu sur les quelques soins que tu m'as prodigué, grimace quand j'ai un peu de la crème que t'as mis qui atterrit sur ma langue. Puis encore de longues minutes, un silence de mort, on se regarde en coin et rien de plus. "Pour info, je t'aurais mis un huit." Mais je suis en train de revoir ma copie, parce que tu mérites peut-être pas les félicitations du jury. C'est moi qui avais fait tout le taff, ce soir-là, toi tu avais juste encaissé et gémis un peu plus fort - et ça m'avait fait aller un peu plus fort aussi. Et c'était à nouveau pas les bonnes images à avoir en tête ; je secoue la tête, concentre mon corps entier pour gérer mes afflux de sang. "Bon, s'il se casse pas avant deux heures, on fait quoi ? On reste comme deux cons à attendre ? Ou est-ce que tu vas me laisser te ramener chez toi pour espérer dormir aujourd'hui avant d'aller fracasser du menton ce soir ?" Mon regard planté dans le tien, ma main à la paume sur le levier de vitesse, le bout des doigts contre ta cuisse, involontairement.
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#  case#001 cold, cold heart - Page 3 EmptyVen 14 Avr - 12:31

Archibald & Alastair
case#001 cold, cold heart


Apparemment, tu étais déçu de ma notation et je devais avouer que le constater me peinait un peu. C’était un peu étrange, la façon dont j’agissais quand j’étais en ta présence. Ce n’était pas habituel, pas tout à fait moi. Je devenais cet autre qui n’existait que quand tu étais dans les parages, qui ne me ressemblait que physiquement. Je m’agaçais trop facilement, ne supportais pas la moindre remarque. Un soupir qui m’échappe, je secoue la tête à ta demande de laisser tomber. Peut-être que c’était pour le mieux, que je devais arrêter de me soucier de ce que tu pensais. Pourquoi est-ce que ça m’intéressait tout à coup ? Forcément, tu me lances une pique sur ma stupidité, et je ne peux qu’y répondre par un sourire sardonique. Aucun temps de réponse ne m’est accordé, et voilà que tu disparais déjà, me fais soupirer. Je n’avais aucune idée de ce qui était en train de se passer. Je pensais être au bout de mes surprises après le petit-déjeuner improvisé, mais ce n’était vraiment pas le cas. Ton agacement me surprenait, je n’étais pas tout à fait sûr de le comprendre, pas vraiment sûr qu’il y ait quelque chose à y comprendre, d’ailleurs. Tu reviens, quelque chose a changé sur tes traits, mais je ne suis pas sûr que ce soit ce nouveau sourire qui y soit pour quoi que ce soit. Plaisanterie pas tout à fait drôle, pourtant ça me fait rire, j’en lève les yeux au ciel, même. Je ne sais pas si je dois avoir peur de ce que tu pourrais faire ou être flatté du fait que finalement tu sois même pas tenté de faire quoi que ce soit tant que ça me concerne. J’aurais probablement dû te remercier, mais seul le silence te répond, avant que tu le brises à nouveau. Nouveau sourire sur mes lèvres, parce que tu venais juste de te répéter, d’admettre que tu t’en foutais pas complètement de ce qu’il pouvait m’arriver, et ça me plaisait un peu, au fond. C’était chouette, comme sensation, même si c’était peut-être juste un film dans le fond de ma tête. Je ne voulais pas vraiment de ton amitié, ou de quoi que ce soit d’autre, et toi non plus tu n’en voulais pas. C’était peut-être ça qui rendait la chose aussi plaisante, d’ailleurs. Parce qu’au fond, moi aussi je me souciais de ce qui pouvait t’arriver. J’aurais cessé de te soigner depuis bien longtemps si ça n’avait pas été le cas. Je me souciais des bleus et des coupures, mais aussi de la fréquence des combats, de ce que ça pouvait te faire, de la façon dont tu changeais quand ils s’espaçaient ou quand ils se rapprochaient. Sorti de mes pensées par une nouvelle remarque de ta part, qui pourrait me faire sourire, me le fait au contraire perdre. J’avais conscience de ne peut-être pas avoir été des plus sympathiques et ça m’ennuyait de voir que ça t’avait affecté, alors que c’était mon but, au départ, probablement. Tu me demandes ce qu’on fait, ça me tire un soupir. Tim n’avait pas l’air décidé à abandonner et le connaissant, on pouvait en effet attendre un long moment avant qu’il ne parte. Je baisse les yeux quand tes doigts frôlent ma cuisse, puis retrouvent ton regard.

« J’ai une idée. Mais tu dois me suivre et jouer le jeu. Et comme ça tu pourras rentrer dormir et revenir la gueule encore plus éclatée ce soir. Ok ? »

Le doute était plus que présent dans le fond de tes yeux, et à juste titre. Je sors, te fais signe de me suivre et – à mon grand étonnement – tu le fais. J’attrape ton poignet, glisse ma main dans la tienne et plaque un immense sourire sur mes lèvres en te traînant sur le chemin qui mène à ma voiture. T’as l’air complètement perdu mais tu suis, et j’espère que ça fonctionnera. Je m’assure qu’on soit assez visibles avant de te plaquer contre l’un des piliers du parking, te laisse pas le temps de protester et t’embrasse avec passion. A ma grande surprise, tu réponds rapidement au baiser, comme si on avait fait ça toute notre vie. Tu étais peut-être flic – ou du FBI, same difference – mais tu étais un sacré bon acteur. Lèvres délaissées au profit de ton cou, je glisse jusqu’à ton oreille, murmure.

« Il me lâchera s’il pense que j’ai quelqu’un, t’inquiètes je te mettrai pas dans la merde, continue juste à jouer le jeu. Oh, et… Inverse le 6. »

Coup de dents sur la peau de ta gorge, une jambe qui glisse entre les tiennes. Je te lance un regard un peu surpris, visiblement ton corps est aussi un très bon acteur, mais je mets vite tout ça de côté, t’embrasse à nouveau… Jusqu’à ce qu’on soit séparés par un raclement de gorge un peu insistant. Je te lâche – presque à contrecœur, sensation étrange qui m’assaille – et me tourne, faussement surpris. Tim est là, bien évidemment, me lance un regard interrogateur. Petit sourire dans ta direction, baiser sur ta joue.

« Merci pour le petit-déjeuner, Ben. Et… À la prochaine ? »

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Alastair K. Russo
mount everest ain't got sh*t on me
Alastair K. Russo
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#  case#001 cold, cold heart - Page 3 EmptyVen 14 Avr - 13:01

Archibald & Alastair
case#001 cold, cold heart


Je sais pas trop quelle partie de ta phrase est la plus rassurante, laquelle est la plus inquiétante. Pour un type banal, ce serait évidemment la gueule éclatée ce soir, la source d'inquiétude. Mais pour moi, c'est définitivement cette idée qui brille dans tes pupilles, parce que j'ai pas vraiment le temps de te questionner, déjà t'es sorti de l'habitacle, et tu te lâches sur quelques pas, me fais signe de te rejoindre. Je hausse les épaules. Le parking est quasiment désert, et aller confronter ton pote était justement ma première idée. Il serait difficile de créer une catastrophe. Et tu n'as pas l'air de... Oulah, attends, juste une seconde. Pourquoi t'as attrapé ma main ? Pourquoi tu l'as glissée dans la tienne ? J'ai le coeur qui bat un peu vite. Pas vraiment l'habitude de marcher en donnant le bras à quelqu'un, encore moins quand c'est toi, toi qui d'habitude te contente de me soigner, de me faire quelques reproches. Alors pourquoi j'ai l'impression que nos doigts ensemble ça marche plutôt bien ? Hors de question de te le souffler, bien sûr et puis... T'es proche, d'un coup. Vraiment très proche. Sans doute trop proche ; personne t'as appris les frontières de l'espace vital ? Et puis bam. D'un coup. Comme une explosion, comme un truc de terroriste, t'as pris le contrôle de ma bouche, tu m'embrasses, t'as les mains qui glissent et explorent, et ça me tend de désir, je recommence à me mettre au pli du fantasme d'à nouveau basculer dans toi. Au début je te laisse faire, j'hésite à te repousser, me dis que ce serait pas super cool, que tu le prendrais sans doute mal, et qu'au final c'est pas non plus la fin du monde. Sauf qu'en fait si ! Parce qu'à un moment, mon corps se met à répondre au tien, il articule tous mes membres en ta direction, fait glisser une main sur tes côtes, retrouve la silhouette que je n'avais touchée qu'une seule fois, me contentant de la deviner sous ta blouse le reste du temps. C'est sauvage, c'est curieusement passionné, et ça s'éternise, alors qu'au bout d'un moment je manque d'air. Mais va savoir, sans doute par défi, sans doute par compétition, je décrète que je me décollerais pas le premier. Alors c'est toi qui abdique, toi qui ramène tes foutues lippes dans mon cou, me murmure quelques mots à l'oreille, alors que mon corps entier est déjà gorgé de désir et que j'ai deux envies opposées, celle de t'attirer de nouveau dans la voiture pour la faire vibrer de nos coups de corps, celle de te repousser, de rentrer chez moi et de plus jamais revenir parce que je déteste que tu aies ce pouvoir là sur mes muscles, sur mon sang, sur mes pensées. Tu me dis d'inverser le six, ça fait un neuf, j'étais plutôt bon élève en mathématiques, et ça me donne encore plus l'envie de te faire basculer sur les sièges. Évidemment que c'était un neuf. T'aurais pas pu me noter aussi bas, c'était juste de la provocation, une manière comme une autre de me dire que t'aimais bien nos chamailleries au fond. "D'accord. Mais juste pour cette fois." J'ai le souffle court, la voix bien plus rauque, je me reconnais à peine, parce que mon cerveau me crie que je suis un menteur, que je risque d'avoir des fantasmes te concernant pendant quelques jours, maintenant que t'as imprimé dans mon cerveau la façon dont nos corps se tordaient bien ensemble. Mais je hausse les épaules, te laisse m'embrasser de nouveau, grogne et le son se perd dans ta bouche, le long de nos langues, quand tu mets ta jambe entre les miennes, touchant une zone sensible et déjà bien gonflée de tout ce qui s'est passé jusqu'à présent.

Et puis un raclement de gorge qui nous interrompt, pile au moment où je me suis fait à l'idée que finalement nos corps emmêlés à l'arrière de ma berline c'était pas si mal. Tu t'interromps, on se détache, et j'éprouve presque du regret, secoue aussitôt la tête en me recoiffant parce que c'est pas habituel, pas normal, et que ça me fait flipper de ouf. Ton ex est face à nous, des points d'interrogation sous les cils, les sourcils qui adoptent la même forme. Évidemment qu'il comprend pas. Moi-même, second acteur de ce curieux sketch, je pige rien à ce qui vient de se passer. Pourtant, toi, tu as l'air à l'aise. Dans ton élément. Tu poses tes lèvres sur ma joue, pendant que je me surprends à jauger l'autre du regard. C'était donc ça, les mecs que tu aimais avoir dans ta vie ? Pas une surprise qu'on s'entende si mal d'habitude. J'étais à l'opposé de ce type qui sentait le soleil, le surf, la plage, à peu près toutes les choses dorées et joyeuses de la vie. Le genre qui rigole pour un rien, qui s'agace pour un rien aussi, qui laisse les émotions lui dicter un sens moral. Le genre qui t'embrasserait furieusement devant l'aube, devant le crépuscule, à peu près n'importe où parce qu'il arriverait pas à te dire combien il t'aime sauf en posant ses lèvres sur les tiennes. Le genre que je prends un malin plaisir à fracasser, d'habitude ; mais il relève de ta juridiction, et je t'ai promis de ne pas lui faire le moindre mal. Il n'y a aucune raison sensée que je veuille lui nuire, en plus. C'est juste un pantin, un de ces golden retrievers boys qui ont la cote auprès des gens. Tu m'appelles Ben, et ça me va, parce que ça évite qu'il puisse trouver des réponses en me recherchant. "Merci à toi. A plus." Une cigarette que je sors de ma poche, m'écartant de toi, la flamme qui brûle au creux de mes mains et vient illuminer le tabac, je lâche un gros soupir grisé, et m'éloigne au plus vite de ce trou des enfers, cette clef de voûte des désirs que j'aurais jamais dû tourner, parce que j'ai encore l'entrejambe douloureuse tant elle a eu envie de se glisser en toi. Pas un bon mood, définitivement pas représentatif de ce que je veux d'habitude, alors je me glisse derrière mon volant sans te jeter un regard, quitte le parking sans te jeter un regard, et dans une demie-heure, m'endormirais sans même penser à ton regard.
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