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LOS ANGELES, A L'ANCIENNE :: Archive 2021 :: Archive RpsPartagez

 Cheers m*therf*cker ! [Corash #2]

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Ash Sutherland
Drop in the ocean
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Ash Sutherland
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#  Cheers m*therf*cker ! [Corash #2] - Page 2 EmptyMer 5 Avr - 10:41
Je balaye tes excuses d’un geste de la tête, regard presque dédaigneux dans lequel brille encore quelques braises de colère. Mais la brise fraîche qui souffle dans les rues ce soir a eu le don de m’apaiser, tout comme ta moue qui n’exprime que des regrets. Je ne pensais pas que tu viendrais t’excuser pour ce foutu coming out forcée, tout comme je ne pensais pas m’excuser non plus pour mon attitude. Mais tu as tapé dans le mille en me faisant remarqué que je t’avais traité comme n’importe quelle femme que je ramenais de soirée. Tu ne méritais pas que je te mette à la porte ce fameux soir, j’aurais dû t’expliquer mais la panique avait été trop forte, la révélation trop douloureuse. Ton tatouage m’avait fait l’effet d’un uppercut en plein dans l’estomac et j’avais trouvé le moyen le plus rapide de te faire disparaître de chez moi. Les lieux avaient été désertés à grands coups d’insultes et de portes qui claquent mais ton parfum avait persisté pendant plusieurs jours. Tout comme ton visage dans ma tête, jour et nuit, avec et sans masque. Parfois, pendant mes nuits d’errance, je m'arrêtais soudainement dans la cuisine en pensant déceler ton odeur, traces d’épices et d’agrumes. Mon cœur s’emballait comme si tu allais surgir de derrière le bar mais il n’y avait rien d'autre que des souvenirs et des regrets. Il n’y aurait jamais rien d'autre dans cette maison pour me tenir compagnie.

Nos volutes de fumée se mélangent et semblent révéler pendant quelques secondes notre vrai visage On se regarde, gêné, un sourire timide aux lèvres. Puis Eole gonfle doucement ses joues et nous redevenons Cora et Ash, deux êtres tellement bien planqués derrière leur carapace qui leur est impossible de communiquer, d’être ensemble sans provoquer de véritables désastres. Mon mégot de cigarette termine écrasé dans un cendrier fixé à une face, désormais seule spectatrice de notre curieux échange. On passe de la haine ardente à l’apaisement doucereux en un battement de cils, tourbillon de sentiments qui telle une tornade donnerait la nausée à quiconque essayerait de nous suivre. Personne n’est assez armé pour être spectateur de la plus grande bataille d’égo de la cité.

Je pige pas non plus, Cora.

Soupire qui entraîne mes pieds à se remettre en route. Allure lente comme si on avait soudainement décidé de prendre l’air et d’admirer les fresques urbaines de la ville. J’ai au moins besoin de ça pour faire descendre mon taux d’alcoolémie et être capable de tenir une conversation cohérente avec toi. Tu tiens ton joint de la main droite, ce qui me laisse tout le loisir de lier nos doigts en capturant ta main gauche. Je ne sais pas pourquoi je fais ça, pourquoi j’ai toujours ce besoin presque animal de te tenir quand tu es à mes côtés. Possessivité exacerbée qui ne se réveille uniquement quand nos espaces vitaux entrent en collision. Je suis plutôt du genre à repousser les autres, à tenir un autre corps à mes côtés seulement quand des flashs de photographes crépitent autour de moi. Je n’ai jamais eu besoin de m’accrocher à quelqu’un, à sentir une autre épiderme dans la paume de ma main. Tu es une exception à toutes mes règles Cora. Toutes. Et je n’ai jamais rien connu d’aussi perturbant. Je ne comprends pas non plus pourquoi tu me laisses faire, ni pourquoi tu exerces une petite pression autour de ma main comme pour me dire que ce qui est en train de se passer est ok pour toi. Tu ne devrais pas être d’accord. Je suis un homme horrible, j’ai été détestable avec toi alors dis moi d’aller me faire foutre et retourne faire la fête. Mon regard en coin croise le tien et un sourire en coin s’affiche sur mes lèvres.

Tu seras heureux d’apprendre que ta malédiction fonctionne à merveille. Je n'ai pas fermé l'œil depuis que tu as étalé ta salive sur ma joue. Même les somnifères n’ont pas pu m’aider…

Ton rire qui résonne à côté de moi, fait grandir mon sourire. Un homme arrive face à nous, il à l’air sobre ce qui ne doit pas être notre cas. Je peux lire chacune de ses pensées grâce aux mouvements de ses orbes. Il me regarde, détaille mon look qui ne laisse en rien deviner mon statut social, il s'attarde un peu sur mon visage puis dévie en réalisant que je le fixe. Il passe sur ton visage, fronce les sourcils en se demandant sûrement d’où il te connait. L'ampoule s’allume dans son crâne et un sourire apparaît sur ses lèvres avant de tomber sur nos mains jointes. Nouveau froncement de sourcils, il s’écarte de nous, rase le mur en brique de la banque que nous dépassons et disparaît dans la nuit. Bon choix, Monsieur. Il aurait pu chercher la confrontation mais il n’était clairement pas prêt à se prendre les deux pires tempêtes de la ville dans la face. L’un contre l’autre, nous étions féroces mais l’un avec l'autre, nous étions létales. Mon propre regard descend vers nos mains et je réalise que je me fous de croiser une connaissance pendant que je te tiens. Sûrement la tequila qui parler, de toute façon tu t’es déjà occupé de révéler ma supposé homosexualité à mes collègues. Quand je repense à la tête de Marc, j’ai envie de rire comme un dément sous la lune. On a partagé pas mal de femmes lui et moi, il doit se demander si pendant tout ce temps, ce n’est pas sa queue que je matais. Mes dents s’enfoncent dans ma lèvre inférieure pour contenir mon fou rire alcoolisé.

Je laisse mon esprit divaguer, profite du calme ambiant qui contraste avec la musique électro qui nous accompagnait il y a encore une demi heure. Je ne sais pas où nous sommes, je laisse nos pas nous mener là où le destin nous attend. A mon tour de resserrer mes doigts autours des tiens, trêve temporaire qui semble nous apaiser tous les deux.

Je ne pense pas qu’on puisse fonctionner ensemble. Ce n’est pas pour te faire du mal Cora mais nous deux, c’est… Je sais pas, trop intense. Je comprends pas pourquoi on ressent ça, c’est la première fois que ça m’arrive. On est trop différent, on réussirait juste à se faire du mal et à provoquer des cataclysmes tous les week-end.

Ma voix est calme, posée. Je tente de mettre des mots sur ce que je ressens. Je cache la partie complètement flippé de mon âme qui n'a juste pas les épaules pour affronter notre lien. Ca je préfère ne pas te le dire pour conserver mon air de mâle dominant qui ne va plus faire illusion encore bien longtemps. Au loin, une enseigne en néon vert attire mon attention. Je presse le pas et t’entraîne dans sa direction comme un insecte attiré par une ampoule dans la nuit.

Viens, je te paye un café. Quitte à ne pas dormir… Tu pourras me parler de ta dépendance à ma…

Clin d'œil en ouvrant la porte du dinner qui est presque vide. Une serveuse lit un livre par-dessus le comptoir, sûrement une étudiante qui a trouvé comment occuper ses nuits en se faisant un peu d’argent, et un couple de retraités qui se regarde amoureusement dans un coin. Toujours sans te lâcher, je te traîne derrière moi pour nous conduire à la table la plus éloigné des autres, coin opposé de la salle, juste sous la télévision qui balance une vieille sitcom des années 80. Avant de m’asseoir, je commande deux cafés à la serveuse qui n’a pas bougé de son poste. Ce n’est que quand nos corps se laissent tomber sur des banquettes opposées que je consens à redonner sa liberté à ta main. La mienne passe sur mon visage puis mes cheveux pour redonner un ordre à mon bordel capillaire.

Quelle soirée… Comment t’es arrivé dans ce club, au fait ? C’est pas un lieu que tu fréquentes.

Grillé. Peut-être que j’avais passé du temps sur ton profil insta. Peut-être que bien à l'abri dans ma ville, je m’étais laissé aller à taper ton nom dans google. Peut-être que lors de mes longues nuits en solitaire, parce qu’aucun corps n'était venu se mêler au mien depuis cette fameuse nuit, j’avais écouté ton album en boucle sur les enceintes du salon. Secret de polichinelle qui venait de se désagréger comme un vampire abandonné sur une des plages de Malibu. Heureusement la serveuse arrive et me tire de ce moment gênant où je t’ai laissé apercevoir ce qui se cache derrière mon masque de riche connard.

@Corazón Delavega
Corazón Delavega
bueno, u didn't hear this from me...
Corazón Delavega
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#  Cheers m*therf*cker ! [Corash #2] - Page 2 EmptyMer 5 Avr - 15:32
Le ciel est d'une encre noire, les passants qui nous longeaient sur le trottoir voisin ont fini par disparaître, traces d'une encre translucide, de leurs silhouettes face aux différents lampadaires, qui ont été victimes d'une éponge de Nyx. Elle les aura sans doute portés vers un club, vers un bar, vers un parc, n'importe quel endroit qui puisse enfumer les cerveaux de vapeur liquoreuses, de liquides épicés. N'importe quel endroit qui puisse les pousser à danser, à vénérer des déesses d'une nuit, à lécher la peau et les corps. N'importe lequel de ces endroits que je fréquentais tant, aimant perdre la tête, roi sous la guillotine, dès lors que c'était pour de bons rythmes, de beaux shots, de belles silhouettes. Mais pourtant, nos pas nous menaient vers une constellation bien loin de toutes celles qui se paraient de joints fumés à la va-vite, de verres avalés à la va-vite, de gémissements arrachés à la va-vite. Le néon du diner, au loin, dégageait sa lueur verte sur la rue entière, me rappelait étrangement cette même forme que j'avais déjà observée depuis ton balcon, le soir où j'étais venu me perdre entre tes jambes pour en prendre la température et en inspirer les odeurs. Il y avait eu quelque chose de sauvage, d'animal, à la façon dont la flamme avait pris, brusquement, entre nous. Nous étions passés du froid le plus complet, à table, à nous balancer des piques, à nous reprocher l'aide apportée ou refusée au gamin d'en face, harcelé par ce monsieur aux joues bien roses qui s'était senti si vulnérable qu'on ne l'avait plus vu, jusqu'à la chaleur la plus dévorante, faisant presque fondre le métal de la rambarde de ta terrasse, faisant presque s'effondrer le corps d'assise de ton fauteuil. Nos doigts sont toujours liés, curieuse araignée de peau qui semble à la fois tout à fait rationnelle, et en même temps abrite des secrets surnaturels ; le vent s'est tu, il n'y a plus de rire narquois, et même la colère semble s'être envolée en braises cendrées très loin, peut-être vers l'océan pour mieux s'y noyer. Como yo en tus ojos. Mauvaise idée que de vouloir y plonger à nouveau ; il y avait bien trop de requins qui encerclaient tes iris pour que je puisse seulement espérer leur échapper. Mais pourtant, je suis amateur de sensations fortes, parfois même de sensations tout court, quand le corps est amorphe et se perd à rêver de nouveaux soubresauts, de nouveaux fantasmes imaginés à la seule force d'un crachat d'herbes aromatisées parties en fumée. Je hoche la tête quand tu mentionnes un café. J'ai pas de crème à ajouter dedans, rien qui puisse vraiment donner au café des allures nocturnes ; mais j'en consomme suffisamment tout au long de mes journées d'habitude, me suis même fait à le boire sans sucre. Tant mieux. Je n'ai pas envie de faire face à une nouvelle salve de reproches ou d'infantilisation quand tu me jaugeras du regard en me voyant glisser deux carrés blancs dans un simple espresso ; pas envie non plus de faire face à un nouveau champ de bataille, réduit à m'agenouiller derrière une table renversée pour éviter que tu me lances une tasse brûlante.

Pas de nouvelle bataille à l'horizon, tu rigoles même de la petite pique que je t'ai lancé, curieusement bien plus libéré sur ce qu'il s'est passé entre tes cuisses l'autre soir que je n'aurais pu le penser. Peut-être que c'est ça, mon truc. La faculté à détendre les uns, à rassembler les autres, à être cet empereur si longtemps attendu qui pourrait apporter la paix dans le monde entier d'un simple sourire ; non, c'était trop de responsabilités, je préférais porter la couronne de la Bella Vida, me perdre dans des clubs colorés tous les soirs et y retrouver le peuple dont le coeur battait à l'unisson du mien. C'était des plaisirs simples, des plaisirs qu'on pouvait suivre plutôt facilement aussi pour peu que l'on connaisse mon nom d'utilisateur sur la majorité des réseaux sociaux. Un nom que toi, tu sembles connaître, ça me fait pencher la tête, tiquer vaguement, les sourcils froncés mais le sourire qui trahit que la drôle d'impression que ça me laisse n'est pas complètement négative. "Alors tu m'as stalké, Sutherland ?" Je montre les dents, elles dévorent mes lèvres, je plisse les yeux, remercie la serveuse qui dépose les cafés, me demande rapidement si je suis bien qui elle pense que je suis ; je lui souris, hoche la tête, lui glisse un bonne soirée pour qu'elle s'éloigne et nous laisse rejoindre cette curieuse bulle à l'oxygène bien solide. Puisque ce serait lui mentir que de m'attarder sur cette étrange question ; je n'étais définitivement rien de ce qu'ils pouvaient tous penser, rien même, malgré toutes les confessions que je t'avais murmurées à l'oreille, de ce que toi tu pouvais bien penser. Parce que personne ne savait la solitude, personne ne savait la douleur, personne n'avait jamais pensé au deuil qui persistait et qui continuerait de grandir tant que je n'aurais pas été voir un spécialiste. Donc non, je n'étais pas vraiment qui elle pensait que j'étais ; j'étais un peu plus brisé, un peu plus fatigué, beaucoup plus perdu aussi, pas que par ma vie, mais par toi, par les chemins qu'on se retrouvait à emprunter, tous les deux. Ça me laissait toujours de curieuses impressions. "Je ne savais pas que tu avais des talents d'espionnage. Je comprends mieux l'intérieur vierge, la double identité, parce que même si ça va là tout de suite, on sait tous les deux que tu sais endosser un costume de connard quand tu le veux." Le doigt qui s'arrête devant toi, l'autre main qui porte la tasse à ma bouche. Ne m'interromps pas, Ash, pas en si bon chemin. "Néanmoins, je reconnais que si en connard tu t'avères être le pire des connards, quand tu es l'autre, tu es doux et même plutôt charmant." Je hausse les épaules. "Tu vois, je sais voir tes défauts et tes qualités, papi." Léger éclat de rire, le café avalé d'une traite, curieusement pas aussi amer que ce qu'on peut trouver dans les diners d'habitude.

"On parlait de quoi déjà ? De ma dépendance à... Ah non, es verdad, de comment je me suis retrouvé dans ce club." Mes yeux plantés dans les tiens, un pied posé sur la banquette entre tes jambes, la main qui triture une mèche trop frisée, la lisse du bout des doigts, la relâche, et déjà elle a repris sa forme initiale. Pas un grognement, rien. Je suis devenu civilisé, juste pour tes beaux yeux azur. Et juste pour quelques heures, comme les mogwaïs ; dès que tu auras haussé le ton, ou moins probablement aux vues des étincelles qui semblent aimer naître entre nous, dès que nos chemins se sépareront, je pourrais redevenir un gremlin, continuer à aller hanter les différents stroboscopes de la ville. Raclement de gorge de grand orateur. "Ça faisait trois jours que je couche avec Felix. C'était une façon comme une autre d'occuper mon temps... Breeeeef." La main qui suit comme toujours ma voix, dessine des vagues dans l'air, transformant le diner en une belle plage brûlée par un soleil de printemps curieusement bouillant. "On était à la plage hier soir, il voulait à tout prix qu'on aille dans le club de ce soir... Je sais même plus le nom, fue una idea de mierda. J'avais pas envie, je préférais qu'on rejoigne une soirée sur la plage." J'attends quelques secondes. Pas de réaction sur ton visage, alors je claque des doigts. "Je déteste les soirées sur la plage, Ash ! Essaie de suivre. Il y a des puces de sable, il y a des crabes, le son des enceintes est naze et surtout à part les feux de camp, il y a littéralement zéro lumière. Aucun intérêt de se saper pendant trente plombes si c'est pour disparaître dans la nuit." J'attends quelques minutes, sirote les dernières gouttes du café, déjà froides, dans le fond de la tasse, y jette un oeil, comme si je pouvais encore y lire l'avenir, comme ma mère m'avait appris à le faire, cette divine enchanteresse aux mille pouvoirs. Mais non, pas de trace dans le fond. Est-ce qu'on aurait pas niqué l'avenir en se rencontrant ? Je suis sûr que les Maures avaient pas prévu ça. "J'aurais dû m'en douter dès ce moment-là, que j'étais détraqué. Mais non. J'ai fait la fête sur la plage, j'ai bu comme mille mecs, j'ai rebaisé avec Felix derrière une dune, et puis... Ce soir. Voilà." Fin sourire, le regard penaud d'avoir aucun filtre et de beaucoup parler, parce qu'au fond j'ai encore peur et pas du tout envie que tu te lèves et que tu te casses en vociférant que tu me détestes. Mini traumatisme enclenché. Bueno. "Tu t'es abonné à mon profil, au moins ? Pour les stats, évidemment." Mon pied innocent qui dévie d'un seul centimètre, se cale contre ta cuisse, de la pointe. Je sais pas ce que je fais - encore. Mais ça vaut mieux que mille tempêtes, non ?

@Ash Sutherland
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#  Cheers m*therf*cker ! [Corash #2] - Page 2 EmptyMer 5 Avr - 16:27
Je remercie la serveuse d’un signe de tête, lui glisse un billet pour payer nos consommations. Elle le regarde à peine, le glisse dans ton tablier, totalement obnubilé par ta présence. Si je comptais sur la discrétion d’un dinner oublié dans le temps et l’espace, je me suis lourdement trompé. Je retiens la jeune femme du bras, doigts autours de son poignet faux sourire charmant sur les lèvres. Je peux entendre tes dents grincer d’ici mais je préfère assurer nos arrières. On a eu notre dose de drama pour ce soir, en tout cas, moi j’ai eu mon compte pour le mois à venir. Je retiens donc la jeune femme et lui adresse mon meilleur regard arrogant.

Je compte sur votre discrétion… Rapide coup d'œil sur son badge. Laura. Si des fans ou des paparazzis débarquent, je vous colle un procès au cul et autant vous dire que je vous soutirerais chaque dollar que vous pourrez gagner ces cinquante prochaine année.

Elle hoche rapidement la tête, le regard paniqué qui balaye notre table. Très bien, le règne par la peur est tout à fait dans mes cordes. Je m’attends à ce que tu refasse ton petit show, grimpe sur la table pour défendre les innocents et me renvoyer en enfer mais tu restes calmement assis. Bien, tu as l’air décidé à nous éviter tout nouveau scandale, ce qui me rassure sur la suite de cette soirée. Malheureusement, si mon avertissement à la serveuse que je laisse enfin filer est passé entre les mailles de ton filet, ce n’est pas le cas de ma révélation. J’accuse le choc, accepte tes moqueries parce que je les mérite. Une main sur le coeur, je prends un faux air choqué en haussant bien haut les sourcils.

Tu viens de me faire un compliment ? Fais gaffe Cora, tu te ramollis.

C’était donc ça la clé pour te rendre plus docile ? Le café ? Si j’avais su, je me serais trimballé avec une gourde entière de caféine dans la poche. Mes lèvres s’étirent face à ton rire et je bois à mon tour le contenu de ma tasse. Sans surprise, je bois mon café noir. Pas de sucre, pas de crème, rien qui pourrait venir altérer le goût de ma boisson. Par contre, je suis surpris que le tien reste noir aussi. Je m’étais attendu à une avalanche de sucre ou à une excentricité comme de la cannelle. Ce qui n’est pas une surprise en revanche, c’est le goût affreux de ce café réchauffé. Mais peu importe, parce que le goût s’efface rapidement devant le one man show que tu me sers. Tu parles, tu bouges, tu ris, tu fronces les sourcils. Tu n’arrête pas, tu me balances des infos et une histoire dont je perds le fil rapidement. Mon regard fixe cette mèche de cheveux que tu lisse du bout des doigts et je m’imagine faire de même. Tu me tire de mes rêveries par un claquement de doigt auquel je réponds d’un claquement de la langue. Je n’ai aucune envie d’entendre tes exploits sexuels parce que ça me crispe. Je n’ai jamais été jaloux alors pourquoi ton histoire me donne envie d’envoyer Félix à l’autre bout du monde pour qu’il ne puisse plus jamais embrasser un carré de ton épiderme ? Merde. Mon visage reste stoïque même si tu devrais pouvoir déceler ma jalousie dévorante dans mon regard. Heureusement, tu persistes à l’éviter et continue de me raconter comment tu t’es retrouvé dans le même club que moi ce soir. Je ne pensais pas qu’une simple question allait donner naissance à une histoire de plusieurs chapitres. Quand je me contente d’une réponse courte, toi tu écris un scénario entier qui ne m’épargne aucun détail. J’aurai pourtant voulu éviter l’image de la dune, de vos corps unis dans le sable, de la lune qui se reflètent dans la sieur de vos corps épuisés. Mes doigts se resserrent autour de la anse de la tasse que j’ai peur de briser. Je la repose sur la coupelle et glisse ma main sur la table. Ton pied repose entre mes cuisses et son angle fait bailler ton pantalon sur ta cheville. Espace suffisant pour que je puisse glisser mes doigts sur ton mollet, faussement subjugué par ton histoire, réellement subjugué par l’effet de ta peau sur la pulpe de mes doigts.

Non. Je n’ai pas de compte sur les réseaux.

C’est faux.

Je n’ai rien à raconter, ma vie n’est pas aussi rocambolesque que la tienne. Et je suis passé sur ton profil qu’une seule fois quand les avis négatifs sont apparus sur la page de la clinique. Ne va pas te faire des films.

Encore faux.

Je lève le bras pour demander à la serveuse de recharger nos tasses. Le café à volonté est la pire invention des Etats-Unis puisque ça autorise les restaurants à servir la même cafetière de café infecte tout au long de la journée et de la nuit. Enfin ce breuvage insipide ne mérite même pas le nom de café mais on va dire que s’il fait redescendre mon taux d’alcoolémie alors je suis prêt à faire des infidélités à mon café colombien grain juste pour cette nuit.

Mais j’ai pu constaté que t’aimais beaucoup faire la fête. Genre, vraiment beaucoup.

Mes doigts quittent ton mollet, redescendent autour de ta cheville, caressent les poils qui recouvrent ta peau. La serveuse nous interrompt une nouvelle fois, sans oser me regarder, sans oser t'adresser un mot. Bien, elle a retenu la leçon. Elle disparaît aussi vite qu’elle est arrivée et reprend sa position, à l'abri derrière le comptoir. Mon costume de super connard a encore fait des siennes mais au moins on sera tranquille pour le reste de la soirée.

Et que tu aimes poser avec des mecs. Vraiment beaucoup aussi.

Je ne sais pas si tu couches avec toutes les personnes qui sont en photos sur ton compte Insta et ça ne me regarde pas. Je crois que je préfère ne pas savoir pour ne pas foutre en l’air ma couverture et te révéler trop de vérité en un soir.

Pourquoi ce besoin de partager ta vie ?

Vraie question, pas de moquerie dans ma voix, je veux juste comprendre. J’ai l’air d’un vieux cons face à toi mais je ne comprends vraiment pas ce besoin de montrer au monde ô combien notre vie est géniale. Parce que je suis sûr que tu caches quelque chose sous toutes ces paillettes, ces couleurs fluos et ces sourires. Tu as beau me balancer des confettis au visage, je peux clairement sentir un mal être derrière ta petite histoire de soirée et de baise en plein air. Mais je ne fais aucune remarque sur ce point, ne voulant pas prendre le risque de terminer mon café avec ton fantôme, un sac de regrets dans le dos.

Je quitte ma tasse de café des yeux pour revenir à ton visage. Ton regard me fuis comme si tu ne voulais pas que je puisse lire quelque chose de regrettable dans ton regard, orbes qui se transforme en boule de cristal. J'exerce une pression du bout des doigts sur ta jambe.

T’es pas obligé de répondre, je voulais pas te mettre mal à l’aise.

Je dois me calmer, tu n’es pas ma proie ce soir. Tu es… Je ne sais pas ce que tu es mais nos paumes se sont unies dans la rue dans un pacte de non agression. On s’accorde le reste de la soirée sans aucune attaque même si je commence à douter du fait qu’on en soit réellement capable. Je continue de fixer cette mèche de cheveux, tourbillon qui me rend dingue. A défaut de pouvoir me pencher par-dessus la table pour y mêler mon doigt, je continue mon exploration de ta jambe et recule mon bassin pour que ton pied arrête de frotter contre une partie de mon intimité qui pourrait me faire envoyer valser la table entre nous.

Ma langue passe sur mes lèvres sèches dues à mon cœur qui tape un sprint dans ma poitrine. Je tente d’alléger l’ambiance, te donne les cartes pour un nouveau tour de montagne russe dont le nom serait écrit façon arc-en-ciel.

Hum, tu penseras à lever la malédiction au fait. J’aimerai bien dormir cette nuit. Et les suivantes d’ailleurs, j’ai dû mal à opérer avec les mains qui tremblent. Les femmes de Los Angeles vont te maudire à leur tour si elles repartent de chez moi façon Picasso.

Regard qui se relève pour que je puisse t’observer à travers le rideau de mes cils. Ton sourire fait son retour, objectif atteint. Et cet objectif vaut bien tous les sacrifices que j'ai fais ce soir. Ma réputation en premier.

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Corazón Delavega
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#  Cheers m*therf*cker ! [Corash #2] - Page 2 EmptyMer 5 Avr - 23:42
Est-ce que c'est l'alcool, est-ce que c'est l'excitation, j'en sais trop rien, tout ce que je sais c'est que tu me fixes pendant que je te raconte mon histoire, que ton regard dévie plus régulièrement vers mes lèvres que vers mes mains, et que ça me donne envie de rajouter des chapitres, d'inventer quelques trucs en plus juste pour faire durer ce curieux contact visuel. Les gens qui m'entourent ont l'habitude de m'entendre transformer un grain de poussière en une tour de Babylone d'argile. Ils ont l'habitude de me voir partir dans des détails insignifiants, de voir mes doigts jongler sur des partitions invisibles, de se déconcentrer très rapidement. Ma mère m'a toujours dit que c'était une belle façon de parler. Que mes mouvements des mains réussissaient à captiver l'attention des plus érudits, et à lasser ceux qui n'avaient pas la bonne science. Ma mère me disait ça parce que c'était ma mère, et que j'aurais pu littéralement dessiner un point rouge au marqueur sur un oeuf qu'elle aurait appelé ça une oeuvre d'art, l'aurait fait vendre à un galleriste en vogue pour un joli chèque. Mais maman n'était plus là. Il n'y avait plus personne de régulier, plus personne de fidèle, plus personne qui ne me laisse me glisser dans son lit la nuit, quand les cauchemars sont trop vivaces. C'était peut-être ridicule, mais j'avais ma collection de doudous. J'avais même fait remplacer la dent du grand dragon azur que j'appelais Arlo, y avait fait poser de l'or 24 carats. Ils étaient entreposés sur une étagère, pas trop loin de mon lit, quand les angoisses étaient trop fortes. C'est parce que je ne voulais pas qu'on les dévisage que je faisais toujours dormir mes invités dans une autre chambre, que je rameutais les courbes qui ne feraient qu'une avec les miennes dans d'autres lits. Le penthouse était grand, il abritait de belles chambres et de longs couloirs ; autant laisser à mes doudous le peu d'innocence qu'ils avaient en ne leur imposant pas l'image d'un maître de maison qui s'offre à des frissons fantasmés. Tout ça pour dire, je me suis encore égaré, que tu me fixes avec une attention soutenue, tout en étant complètement distrait par autre chose, sans que je ne parvienne à savoir quel détail de ce récit a pu te troubler à ce point pour que tu ne sois réanimé que d'un claquement de doigts. Je ne me formalise pas, pas plus que je ne m'indigne que tu ne puisses pas connaître par coeur l'histoire que je viens de te raconter ; tout ce qui compte, c'est ta main qui se glisse sous le tissu, profitant des quelques pans de trop pour pouvoir caresser ma peau, enserrer le muscle de mon mollet. Je me mords les lèvres, parce que c'est quelque chose de terriblement intime et de pourtant si anodin. J'arrête de parler, puisque j'aurais dans tous les cas pu perdre tous mes moyens à chaque centimètre que ta paume gagnait sur le reste de ma jambe. Je me contente de hocher la tête, et d'éclater de rire. Tu m'as détaillé. T'as regardé mon profil sur je sais pas quel réseau, probablemente Instagram. T'as eu le temps de voir que je sortais énormément, que je buvais beaucoup, que je m'entourais de mecs toujours plus beaux et de filles toujours plus drôles, quand ce n'était pas l'inverse. Je réprime un sourire qui durerait trop longtemps, puisque je n'arrive pas à savoir s'il faudrait l'attribuer à ma fierté que tu te sois penché aussi longtemps sur mon dossier, à ma fierté que tu n'aies pas pu dormir grâce à la malédiction de ma abuela, ou bien à ma fierté que tu aies encore dans le creux de ta main ma peau. Ça m'enflamme, ça m'irise, ça me donne des rayons arc-en-ciels et je trouve ça dingue. S'il n'y avait pas tout ce monde...

Et puis tu me poses LA question. Celle qui chamboule complètement le déroulé si sympathique de la soirée. Parce que c'est celle qui me heurte le plus. Parce que ça veut dire que t'as percé déjà une couche, que t'as capté que tout n'était pas aussi coloré et vif que je voulais le laisser croire. Et je pense même que tu es sur la bonne piste déjà, que tu as eu des indices, comme cette confession lâchée dans le boudoir, quand tu m'avais demandé pourquoi j'étais venu chez le sénateur. La solitude, triste saudade, encore et toujours. Celle qui me prenait par les hanches la nuit quand je rentrais seul, celle qui m'empêchait d'être inactif le jour, de profiter ne serait-ce que de mon immense canapé, de la vue, des vagues au loin. Celle qui me freinait quand je voyais un bouquin qui m'intéressait, quand je me perdais devant une bande-annonce de film. Qu'est-ce qu'on dirait de moi, si je sortais sous le soleil en étant seul ? Les gens ne pouvaient pas s'en foutre. Ils savaient tous, au moins ceux qui me connaissaient de nom, que j'étais toujours bien accompagné. Que mon corps unique dans une voiture, que mes mots silencieux, que l'absence de mes éclats de rire, ça ne présageait rien de bon. Alors quand il n'y avait personne d'autre que moi dans mon cercle vital, je partageais tout en ligne. Et quand il y avait du monde aussi, à force. Pour produire du contenu. Pas que pour la thune. Pour gagner plus d'abonnés, et garder ceux qui étaient fidèles, ceux qui m'écrivaient, ceux qui partageaient mes idées. C'était long à expliquer. Et ça me faisait une fois de plus penser à ma mère. Ce n'était pas bon signe, surtout pas quand mes yeux se perdaient dans le fond de la tasse de café, deuxième tournée déjà absorbée, alors même que tes mains dessinaient un bracelet de cheville, que j'étais infiniment plus proche de toi que je ne l'avais été ces derniers jours, et qu'au fond c'était un peu ce que je voulais ; retrouver de ton halo froid, en espérant qu'il puisse éteindre mes plus grandes ardeurs.

La malédiction évoquée m'arrache un premier sourire, me fait revenir sur le bon sentier. C'est une bonne idée que de l'aborder. "Je peux la retirer, l'annuler, mais la façon de le faire ne va pas te plaire..." Léger éclat de rire, troisième tasse de café déjà remplie. Au diable le besoin de sommeil, je n'étais plus à une nuit près. Je dormirais demain, dans l'arrière-boutique de la Bella Vida, ou directement dans un salon de massage. Les employés n'avaient qu'à s'exercer sur moi, et moi je n'avais qu'à prétexter un contrôle qualité ; tout le monde était gagnant. "Normalement, pour enlever une malédiction, je dois embrasser ton coeur, et toi mes lèvres juste après. C'est pour faire disparaître la formule..." Léger clin d'oeil. C'est même pas une invention, pour une fois. Je tousse doucement. "Et pour répondre à ta question, Ash..." Ma jambe qui s'enfonce dans la banquette, cette fois-ci mon pied est coincé pour de bon dans la porte de tes cuisses, sourire sur mes lèvres. "Je ne sais pas. Parce que ça rapporte de l'argent ? Parce que j'aime ma communauté ?" C'est des mensonges, ou du moins des demi-vérités, pas celle que tu cherchais, pas celle que je puisse te délivrer ce soir. "Repose-moi la question la prochaine fois qu'on se verra, guapo. Je te répondrais, si les étoiles sont bien alignées." Lèvres portées sur la tasse, juste sur le rebord, de nouveaux éclats de rire qui font frémir la surface sombre du café, alors que je te regarde, que tu me regardes, un ange passe, et c'est même pas si dérangeant, mon pied entre tes mains expertes, tes yeux entre les miens qui le sont tout autant. "Tu sais, par rapport à ce que je t'ai dit l'autre soir..." Les ongles rongés du bout des dents, tant pis s'il fallait les confier aux filles demain avant le massage pour récupérer une main en bon état, cette foutue main de velours dans un gant de fer qui gérait l'entièreté du salon. Tant pis aussi s'il fallait évoquer cette soirée-là avec toi. On s'était dits suffisamment d'horreurs ce soir pour pouvoir admettre que ma sortie de ta cuisine était magistrale et que tu avais dû t'en mordre les doigts autant que moi. "C'est pas tout à fait vrai. Eres muy hermoso durante el orgasmo. J'arrive pas à me sortir cette image de la tête." Haussement d'épaules amusé, me redresse pour retirer ma cheville de ta banquette, la poser sur mon genou, un peu plus à l'aise mais déjà en manque de chaleur. Cet espagnol-là, t'as pas besoin d'avoir pratiqué mille ans pour me comprendre. Et je devine à ton sourire amusé, qui flotte devant moi une seconde avant que je repique mes pupilles dans le café, que tu as parfaitement capté ce que je voulais dire.

@Ash Sutherland
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Drop in the ocean
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#  Cheers m*therf*cker ! [Corash #2] - Page 2 EmptyVen 7 Avr - 10:22
Les rires enregistrés de la sitcom qui passe au-dessus de nos têtes donnent un air léger à notre conversation alors qu’un malaise flotte par-dessus la table, brume énigmatique qui ne cesse de te faire briller d’une couleur différente à chaque battement de cils. Je sens que j’ai touché un point sensible mais en bon comédien que tu es, tu tentes de brouiller les pistes. Mais je suis également un bon menteur Cora, tu ne peux pas me la faire à l’envers. Tu maintiens ton sourire sur tes lèvres, joue avec la cuillère faisant teinter les rebords de ta tasse, me lance ton regard provocateur mais je ne suis pas dupe. J’ai vu la commissure de tes lèvres vibrer sous le coup que j’ai asséné, j’ai vu la voile se propager sur tes rétines avant que tu ne le fasses disparaître. Ce sont des signes qui ne trompent pas, tu me caches quelque chose. Mais c’est de bonne guerre. Je n’ai pas vraiment joué dans ton camp ces derniers temps, encore moins ce soir. Tu n’as aucune raison de jouer franc jeu. Me confier tes faiblesses c’est prendre le risque que j'utilise tes aveux comme des armes dans notre prochain combat. Balles assassines que tu aurais toi même enduit d’acide pour les rendre capable de transpercer n’importe quelle chair en faisant le maximum de dégât. Et honnêtement, je ne peux pas te garantir que ce n’est pas exactement ce que je ferais, te tirer en plein cœur au moment où tu m’enverra une nouvelle salve de pics destructeurs du bout de ta langue acérée. Tu fais ressortir le pire en moi, tu me donnes envie d’attaquer fort pour protéger mes petits secrets. Les égoïstes sont les pires des adversaires car ils n’auront aucun scrupules à te balancer aux lions pour protéger leur fesse. Je dois quand même reconnaître que dans notre histoire, c’est toi le lion. Tu grignotes une partie de mon âme à chaque rencontre.

Je hausse un sourcil en écoutant la manière de briser cette satanée malédiction qui m’emporte loin des bras de Morphée chaque nuit. Je dois récupérer ma vie, ma routine, mes opérations. Il faut que je remette au point ma routine sous peine de devenir fou. Je n’ai jamais pris de vacances, je ne suis jamais resté aussi longtemps sans opérer depuis que je suis me servir d’un scalpel. Je tourne en rond chez moi, je ne sais pas quoi faire et ça me rend complètement dingue. Je me tue au sport, je tente de me tuer au volant de mes voitures, les journées sont interminables mais bien moin que mes nuits. J’ai fait le tour cinquante fois du catalogue Netflix, rangé mon bureau en alignant chaque bloc de post-it et trié les stylos par couleurs. Et il me reste encore trois jours à tenir avant de passer un entretien avec mon associé pour savoir si je suis apte à reprendre le boulot. Connerie. Je suis parfaitement capable de bosser. Je prends peut-être plus de temps pour refaire un nez ou une poitrine mais mon travail est impeccable. Aucune plainte depuis que j’ai commencé. Je ne sais pas d’où sortent ces avis négatifs mais je compte bien découvrir qui se cache derrière ce petit jeu. Et tu n’es pas encore totalement sortie de ma liste des suspects. Tu as beaucoup fait la fête ces derniers jours, peut-être que l’alcool ou ce que tu t'amuses à fumer t’as donné des envies de vengeance que tu as simplement oubliées. Mots tapés pour faire rire ton assemblée, vision floue qui t'empêche de te souvenir de ton larcin. Ou peut-être que tu as un superbe menteur et que je me fais complètement avoir par ta gueule d’ange et ton sourire ravageur.

Il n’y aura pas de prochaine fois, Cora. Tu sais que ce n’est pas possible.

Affrontement du regard mais nos échanges ont perdu de leur animosité. Je crois qu’on est tous les deux fatigués par nos faux semblants ce soir, que nos épaules ploient sous le poid de nos armures. Mais je ne peux pas t’avouer que j’ai terriblement envie de te revoir, pas dans une soirée, pas dans un contexte où nos veines contiennent plus d’alcool que de sang. J’ai envie d’avoir le vrai Corazon, sans les paillettes, sans les fringues colorées, sans la haie d’honneur qui adoube chacun de tes faits et gestes. Je veux savoir qui tu es vraiment, ce que tu caches. Je veux savoir pourquoi c’est ton visage qui revient à chaque fois que je ferme mes paupières, pourquoi tu hantes chacune de mes pensées, pourquoi mon corps réclame le tien comme si tu étais la plus addictive des poudres. Mais t’avoue tout ça serait me trahir et je ne suis pas prêt à ce sacrifice. Je continue de réfléchir à ce qui est en train de se passer en caressant ta cheville dans un geste qui est presque devenu naturel. La semelle de ta chaussure appuie sur un endroit stratégique, envoie des coups de jus dans tous mes nerfs mais je ne bouge pas, empèche mon corps de réagir. Je sais que tu devines que mes nerfs sont à vif mais je ne veux pas te confirmer cette impression. La partie n’est pas finie.

C’est très malpoli mais pendant que tu reprends la parole, je sors mon téléphone et appuie sur mon écran, relevant le regard vers toi pour te montrer que je suis tout à fait capable de faire deux choses en même temps. J’ai reçu mes messages de mes anciens partenaires de soirée qui doivent être en train de se faire des centaines de films sur ma supposée vie sexuelle débridée avec le mec le plus éblouissant de L.A. C’est exactement pour cette raison que je n’en n’ouvre aucun. Qu’ils se fassent des films, j’aurai tout le temps de démentir les rumeurs demain en prétextant une blague de ta part. Je repose mon téléphone, me plonge dans un examen minutieux du liquide opaque qui flotte dans ma tasse pour planquer mon sourire ou ma gêne, ou les deux. Le sexe n’a jamais été un tabou mais le sexe avec toi à une saveur inédite à laquelle je ne suis pas habitué.

Mes soirées sur la terrasse sont bien moin intéressantes quand t’es pas là.

Je relève mon regard, croise le tien qui c’était aussi plongé dans le reflet charbonneux de ta boisson et nos sourires se percutent. Je crois que je n’ai pas autant souris depuis au moins dix ans. Mon téléphone vibre sur la table et j’avise par la baie vitrée du café qu’une voiture s’est arrêtée le long du trottoir. Je fouille dans mes poches, laisse un généreux pourboire sur la table pour récompenser notre serveur de ne pas avoir ameuté une armée de fans autour de l’établissement. Je me lève, réajuste ma veste et fais quelques pas avant de revenir en arrière quand je constate que tu n’as pas bougé. Je te tends la main et t’incite d’un signe de tête à quitter la banquette. Je sais qu’elle est confortable mais la nuit n’est pas terminée.

Tu viens ? On a une malédiction à lever et je n’ai aucune envie que tu embrasses une partie de mon corps ici.

Ma voix fait relever la tête au couple non loin de nous qui ne se cache pas pour rire de la situation. Il ne représente pas une menace si bien que je préfère bouger mes doigts pour te demander de te dépêcher. Notre über nous attend et il ne va pas attendre indéfiniment que tu te décides à bouger. Il reste toujours la possibilité que tu refuses de me suivre, que tu préfères retourner t’amuser plutôt que de retourner dans mon antre sans vie. Mais je préfère penser que ton goût pour l’aventure sera plus fort que ton envie de passer un nouveau moment avec le blondinet. Je n’ai pas envie de te laisser retourner entre ses bras de toute façon.


@Corazón Delavega
Corazón Delavega
bueno, u didn't hear this from me...
Corazón Delavega
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#  Cheers m*therf*cker ! [Corash #2] - Page 2 EmptyDim 9 Avr - 0:02
Ce qui m'agace et me donne pourtant l'envie désespérée de rester à tes côtés, docteur Sutherland, c'est cette obsession que tu as pour ma danse. Tu aimes me voir passer d'un pied à l'autre, des flammes ardentes de ta main qui enserre ma jambe sous la table comme le ferait un amant incapable de se dispenser de ma chair pendant plus d'une heure, et en même temps tu me maintiens la tête sous l'eau, me livre à un duel implacable sans aucune issue, quand tu me souffles qu'il n'y aura pas de prochaine fois. Alors, s'il n'y a pas de prochaine fois, pourquoi diable t'amuses-tu à me tourner autour, Ash ? Pourquoi est-ce que tu épies mon Instagram, remarque les clubs dans lesquels j'ai mes habitudes, les mecs sur qui mes mains se sont déjà posés ? Pourquoi est-ce que tu as fait de mes photos et de tes critiques négatives l'excuse de tes nuits passées à m'espionner ? Tu me caches quelques chose, pire encore, tu t'amuses à m'éloigner comme tu le faisais déjà de la vérité, de cette nuit passée à faire l'amour follement sous des masques, seuls tissus restés en place sur nos corps qui s'amusaient à s'enflammer mutuellement sans jamais déclarer de trêve. Le jour s'était levé sur de la sueur et des paupières finalement collées par la fatigue, mais aucun de nous n'avait bougé ; pas avant que le ciel ne soit parfaitement azur, et je m'étais alors extirpé des draps sans même regarder si tu t'y trouvais encore. Et j'avais bien fait ; si nos rencontres s'étaient arrêtées là, peut-être que je ne serais pas en train de regretter tous mes choix de la soirée, en équilibre précaire sur la balance que tu me glisses sous les pieds. Je ne sais jamais si tu m'apprécies ou si tu me détestes ; c'est dur pour un souverain adulé des foules pour ses entrées de fumée, pour ses liqueurs rares, pour ses fêtes qui font battre toujours plus fort l'organe vitale de la ville toute entière, de se voir être affublé d'un costume d'arlequin ridicule. Je ne supporterais pas que tu puisses me haïr, je pense. C'est une drôle de révélation dont je n'aime pas prendre conscience, puisqu'elle me certifie que tu as un pouvoir sur moi dont beaucoup auraient rêvé. Je ne l'avais jamais accordé à quiconque, ne m'étais jamais préoccupé d'autre chose que de mon image de marque, m'étais assuré que personne ne puisse crever la surface pour voir qui se cachait réellement derrière toutes les vitres, illusions d'optique qui formaient un palais des glaces des plus exquis. Mais toi, tu avais mis un grand coup de poing dans les miroirs, et tout s'était écroulé ; j'étais face à toi parfaitement habillé et pourtant terriblement dénudé. Sans aucun apparat. Livré dans l'emballage le plus naturel ; j'aurais presque pu te confier au-dessus de nos cafés, le mien me ravissant, le tien te tirant des grimaces, combien je détestais la vie de m'avoir laissé seul, parfaitement seul, et de ne m'avoir montré comme chemin de rédemption qu'un monde destiné à me rendre encore plus seul. Mais il m'aurait fallu admettre que tu avais mis un peu de vie dans cet univers-là, en trois rendez-vous seulement - puisque, qu'on le veuille ou non, nos âmes se donnaient un horaire et un champ de bataille, tantôt sensuel, tantôt enjoué, tantôt dévastateur, et nos corps suivaient le rythme sans réussir à soupeser les dangers que cela faisait planer sur la ville toute entière.

Pourtant, tu es là, face à moi. Et je me persuade que tu ne me détestes pas. Ton téléphone a vibré, ton chauffeur nous attend devant le diner, ses phares éclairant la rue toute entière. Le couple derrière nous rit, et je ris avec eux. Tu as une formulation particulière. J'attrape ta main, apprécie une fois de plus l'assemblage géométrique parfait de nos lignes de vie, lignes de feu qui s'entremêlent et créent des braséros entre les paumes, lignes de glace qui redéfinissent les frontières des terres arctiques dans le coin de tes iris. "Attends-moi dehors, j'arrive." Nos mains se détachent à la porte, je résiste à l'envie de te voler un baiser furieux, me dis que ce ne serait sans doute pas du meilleur des goûts - enfin, si, mais pas pour toi. Je m'approche du comptoir. "Laura ?" Elle pivote, effrayée de te voir à mes côtés, mais la terreur disparaît vite, et je te maudis presque à nouveau de te comporter comme le pire des connards avec les autres, encore et toujours. "Vous avez été parfaite. Passez une excellente fin de soirée, et..." Je lui glisse quelques billets, un clin d'oeil aussi. "Allez vous acheter un cadeau. Vous travaillez dur, vous le méritez." Grand sourire qui se répercute sur son visage puis sur le mien, ma main quitte son épaule pour rejoindre mes poches. Toujours trop tactile, décidément, je le vois presque dans ton regard, mais tu ne me dis rien par rapport à ce que tu as sûrement observé, ta cigarette entre les lèvres, par les vitres. C'est un silence que j'apprécie ; je n'ai pas aimé ta façon de gérer la serveuse, et je ne tiens pas à déclencher une nouvelle tempête entre nous. Tu es un grand garçon, tu sauras sûrement éviter ce conflit-là, tu sais mon amour pour la veuve et l'orphelin, pour le veuf et ses enfants aussi. Je m'assieds dans la voiture, laisse nos mains se coller de nouveau quelques secondes, les détache de moi-même quand je vois tes yeux chercher le regard de la conductrice, sachant pertinemment que tu feins l'indifférence mais que tu n'aimerais pas que ses iris se posent sur nos doigts entrelacés ; aussi bon que ce soit, ça ne mérite pas que je te vois ridiculiser un autre tiers ce soir. Je n'évoque pas le sujet Laura, les mots me brûlent presque les lèvres, mais je préfère encaisser, me délecter de ces maudites flammes pour mieux brûler cette condamnation à l'insomnie que je t'ai lancée l'autre soir, quand j'avais encore ton goût et la sensation de ta chair en bouche, mélangés à de la colère, de la rage, de la fureur, et à peu près encore cent mille autres nuances d'agacement très très intenses.

"Tu m'emmènes où, exactement ?" Le cerveau distrait par ta présence, par l'alcool, par la fatigue aussi, je n'ai pas mémorisé l'adresse que tu as dû adresser à notre conductrice, et l'écran de sa tablette est bien trop lumineux pour que je me risque à détailler l'itinéraire. "J'espère que ça vaut le coup. Je suis fatigué comme jamais, je n'ai pas du tout envie de retourner sur ta terrasse. Si c'est là-bas que tu comptais m'entraîner, tu pourras garder ta malédiction quelques nuits de plus." Je hausse les épaules, les paupières lourdes, la tête bien en appui sur le siège, ferme les yeux quelques secondes, offrant visage et sourire diffus au ciel nocturne. Je te fais suffisamment confiance pour ne pas me trancher la gorge pendant mon sommeil ; quoique tu aurais raison de le faire, c'est une autre façon de te libérer du maléfice de mon abuela. "Vous savez, Ash, je pense que vous n'êtes pas aussi désagréable que vous voudriez le faire croire à tous ces gens." Les paupières toujours bien closes, mais je sens deux regards se poser sur moi dans l'habitacle : la conductrice, sans doute un sourire aux lèvres, amusée du vouvoiement soudain ou de voir que je te rentre dedans frontalement, elle qui n'a pas eu droit à autre chose qu'un claquement de portière quand tu t'es assis ; et le tien, sans doute plus surpris, sans doute plus colérique aussi. Tant pis. Je n'arrive pas à écarter tout ce LauraGate de mon esprit, ça me rappelle trop bien ma colère quand je t'ai vu me trouver ridicule d'avoir aidé le gamin blond, l'autre soir, chez le sénateur. Ça ne coûte rien de les faire sourire, au minimum d'être poli. Tu peux être aussi riche que tu le souhaites, avoir les aspirations les plus nobles, si tu n'es pas foutu d'être agréable avec les gens qui t'entourent au quotidien dans leurs fonctions, tu n'iras pas loin. C'est ce que ma mère dirait, en tout cas ; les étoiles brillent à peine plus fort quand j'ouvre les yeux, et je crois l'imaginer de profil le long de la Grande Ourse. Pas déconnant, personne n'a jamais autant protéger ses aimés qu'elle. "Ne le prenez pas mal. J'avais juste envie de vous dire que je vous avais trouvé horrible avec cette serveuse. Même si vos intentions étaient nobles, vous vous êtes comporté comme un con et ça m'a dérangé." Haussement d'épaules, et de nouveau les yeux qui se ferment. Tant pis si tu te vexes, tu es suffisamment grand pour te consoler en quelques secondes, et moi suffisamment bourré et crevé pour t'asséner ce genre de vérités.

@Ash Sutherland
Ash Sutherland
Drop in the ocean
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#  Cheers m*therf*cker ! [Corash #2] - Page 2 EmptyJeu 13 Avr - 16:32
Je t’ai vu à travers la baie vitrée du café, en train de consoler la serveuse et lui glisser une nouvelle liasse de billets qui est venu compléter mon généreux pourboir. Je ne sais pas pourquoi cela m’agace autant que tu te sentes obligé de ramasser les morceaux des personnes qui entrent en collision avec mon caractère. Tu as déjà fait la même chose en t’occupant du blondinet chez le sénateur et te voilà maintenant en train de prendre soin d’une serveuse qu’on ne reverra sûrement plus jamais. Tu te préoccupes de toutes les âmes qui gravitent autour de toi mais qui s'occupe de la tienne ? Cette question flotte dans ma tête, entourée des fumées de ma cigarette que je laisse se consumer dans le cendrier quand tu acceptes enfin de me suivre. J’espère que tu n’auras pas d’autres chatons à sauver en route sinon je ne suis pas prêt de rejoindre mon lit. Une image fugace traverse mes yeux en filigrane, songe éveillé où je te vois revenir avec une horde de chiots dans les bras et les déposer dans mon salon déjà rempli d’animaux sauvé de la fourrière. La fatigue me fait halluciner et surtout décide de te projeter dans ma maison. Non, hors de question. Je chasse les dernières bribes de ce rêve d’un battements de cils et m’installe à l’intérieur de la voiture. Je donne mon adresse à la conductrice et enlace de nouveau nos doigts dès que tu t’installes sur la banquette arrière. Ca t’évitera de voler à la rescousse d’une nouvelle âme en peine et puis, bizarrement mon cœur bat plus lentement quand nos paumes sont en contact. Je suis à deux doigts de t’embaucher comme assistant, juste pour t’emmener avec moi pendant mes opérations et empêcher mes traitresses de mains de trembler. Tu es la solution à tous mes problèmes on dirait.

On va bien chez moi mais pas de terrasse pour ce soir.

Tic nerveux, je fais glisser ma tête sur le côté pour étirer mon cou. Ma terrasse portera à jamais les images de notre union, des battements effrénés de mon palpitant et de mon orgasme chatoyant offert à Sélène. Et aux voisins. Et aux promeneurs. Ils ont surement dû apprécier autant le spectacle de la terrasse que celui de la cuisine, colportant des rumeurs toujours plus amplifiées en passant d’une oreille à l’autre de ces deux amants de Malibu qui se sont déchirés sous la lueurs pâles des étoiles.

On lève la malédiction dans le salon et ensuite on va dormir. J’ai des chambres d’amis et on a besoin de récupérer tous les deux.

Ne crois que pas que je n’ai pas vu les cernes sous tes yeux, tes traits tirés et tes gestes maladroits que tu planques sous des couches d’alcool et de paillettes. C’est mon métier d’observer les corps, de mémoriser les traits. Si mes nuits ont été offertes aux quatre vents des insomnies, j’ai pu suivre les tiennes en direct sur les réseaux sociaux. Si j’ai choisi de creuser des sillons dans ma villa à force de faire les cents pas, tu as décidé d’écumer toutes les fêtes de la ville, jour et nuit. J’ai vu, j’ai serré les dents mais j’ai continué à regarder comme pour me punir de quelque chose. Je te regardais sourire et danser pendant que ma vie tombait en lambeau mais d’un côté, j’étais rassuré. Si je ne dormais pas, tu ne semblais pas pouvoir te reposer non plus. Ta tête retombe contre l’appuie-tête et mon pouce entame des cercles infinis contre la peau de ta main. La mienne part dans le sens opposé pour suivre la trajectoire des immeubles, les néons des bar se transformant en simple étoiles filantes quand nous les dépassons à toute allure. La fatigue m’enserre la tête, rend chaque pensée trop lourde pour que je puisse en faire quelque chose de cohérent. Je suis sûr le point de fermer les paupières à mon tour quand je capte le regard de la conductrice sur nos mains. Je sens que tu le vois aussi et tu libère ma paume, laissant une désagréable sensation de froid. Nouveau mouvement de cou, comme un serpent qui s’apprête à attaquer. Ma langue chargée de poison s'apprête à lancer sa première attaque sur cette femme qui me prive de mon unique source de chaleur.

Mais tu ne peux pas t’en empêcher. Je ne sais pas comment tu sais que je vais m’en prendre à elle, est-ce que tu as senti mes épaules se relever ou mes yeux s’enflammer ? Dans tous les cas, tu détournes mon attention avec un vouvoiement qui sort de nul part et des réflexions qui me donnent envie de te jeter sur la chaussée au prochain feu. Evidemment que je ne le ferais pas, parce que ça m'obligerait à descendre de notre carrosse également. Je n’ai même plus la force de croire que je pourrais t’abandonner sur un trottoire sans venir te rechercher moins d’une minute plus tard. Je souffle, faussement ennuyé par ton petit jeu et par le regard amusé de notre chauffeur qui obtiendra la pire note de sa carrière lorsque nous aurons atteint notre point de chute.

Cora, arrêtons de nous mentir. Vous savez parfaitement que je suis un connard égoïste, prétentieux et imbuvable, et pourtant vous êtes toujours là.

Je ne sais pas pourquoi j’entre dans ta danse. Je décide de mettre ça sur le compte de ma fatigue. Je reprends mon observation minutieuse du décors autours de nous. Je ne sais pas si tu t’es endormi ou si tu es encore conscient des mots que je laisse échapper dans l'habitacle de notre taxi. Mais sans me retourner, je continue de te parler.

Ne vous faites pas d’illusion, je suis désagréable et toute votre bonne volonté ne suffira pas à me faire changer.

Nous soupire qui fait reculer ma tête contre le siège en cuir qui me colle d’une façon désagréable. Je ne sais plus si j’ai chaud ou si j’ai froid. J’ai hâte d’arriver, de quitter le regard scrutateur de notre conductrice qui doit être en train de se demander lequel de nous deux est célèbre avant de publier un tweet sordide sur notre position. Peut-être que j’imagine toujours le pire mais de cette façon, je ne suis jamais déçu.

Vous avez encore à me supporter cette nuit et ensuite je vous rends votre liberté. Vous ne serez plus dérangé par mes actions.

Je ne sais pas si je m’endors pendant quelques minutes ou si mon cerveau décide de se mettre en veille mais quand je reprends conscience, notre voiture s’est arrêté devant chez moi. Je me racle la gorge, passe doucement la main sur ta joue pour te ramener à la réalité à ton tour. Voix qui n’a jamais été aussi douce que quand elle s’adresse à toi.

On est arrivé.

Je passe ma carte de crédit sur le terminal de paiement du taxi, faisant même semblant de ne pas voir le supplément que la conductrice a ajouté, trop pressé de me tirer de là. La berline disparaît rapidement de la rue et je peux de nouveau emboîter nos mains pour te traîner au pas de course jusqu’à l’intérieur. Ma veste termine sur le dossier du fauteuil, mes chaussures sur la limite du tapis et mon t-shirt forme une boule sur le béton, dans un maelstrom de tissus qui ne me ressemble pas. Torse nu, jean bas sur les hanches, je me laisse tomber sur le canapé et relève le regard vers toi.

Alors ? On dit adieu à cette malédiction et on va se coucher ?

@Corazón Delavega
Corazón Delavega
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Corazón Delavega
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#  Cheers m*therf*cker ! [Corash #2] - Page 2 EmptyJeu 13 Avr - 22:20
La nuit se détache en immenses lambeaux d'un bleu infini, dehors, alors que le taxi dévale les rues, la conductrice qui a cessé ses regards inquisiteurs dès que nos mains se sont détachées et que nous avons adopté le vouvoiement, cette étrange façon de parler l'un à l'autre comme s'il n'y avait entre nous que du respect, et pas juste cette énorme tension prête à exploser à chaque instant, pas juste comme si je t'avais déjà vu entièrement dénudé, m'offrant même pendant quelques minutes uniquement au culte de ton plaisir par des exercices de désir qui avaient laissé leurs traces et leurs saveurs dans un coin de ma tête. Non, on se toise comme des ennemis réguliers, on se parle comme des amis d'antan, et on se touche comme des amants éternels. C'est un drôle de trio, de drôles de cartes de tarot, et si mon abuela était encore là pour les tirer, elle les jugulerait sans doute à d'autres trucs trop intenses pour que j'y pense en étant assis à côté de toi, à moitié alcoolisé, l'autre moitié complètement fatiguée ; non, elle aurait dégainé l'amour, elle aurait dégainé la mort, elle aurait dégainé le futur et le voyage, et aurait trouvé une façon de m'annoncer un voyage de noces, alors que j'avais à peu près autant envie de t'épouser que de me trancher le pied avec un couteau à beurre, petit à petit, très méthodiquement. Léger éclat de rire qui ranime les clins d'oeil de la nana à l'avant. "Pour me rendre ma libertad, il faudrait déjà me l'avoir volée. Je ne vous ai rien offert d'autre que le confort de ma bouche, Sutherland. Et c'est déjà beaucoup." Les sourcils froncés, amusé par toute la situation, dès qu'on a évoqué mes lèvres ourlant ta chair, j'ai perdu l'eye contact avec la conductrice. Tant mieux. Ça lui évitera de se faire sermonner comme de la vermine quand tu devras lui adresser la parole pour lui souhaiter une bonne soirée. Léger coup de langue contre le lobe de ton oreille, penché vers toi sans trop m'en rendre compte, mêlant nos soupirs quand tu tournes la tête. "Et c'est déjà beaucoup." Répétition qui m'arrache à nouveau un rire sardonique, regagnant mon côté de l'assise, la tête contre la vitre. Tu ne dégaines pas un mot de plus dans les dernières minutes du trajet, soit terrassé par mes invectives, soit complètement lassé de m'entendre parler pour t'incriminer toutes les minutes. Dans un cas comme dans l'autre, je ne peux rien y faire ; je ne compte pas changer pour qui que ce soit, pas même pour toi, docteur. Pas même quand tu passes ta main sur ma joue, y glissant les filaments d'une plume par le biais de tes doigts, longeant mes lippes alors que je n'ai qu'une envie ; faire sortir la conductrice, me jeter sur toi, achever ce qui n'avait pas pu l'être sur ta terrasse. Tu as un effet très dangereux sur mes hormones. C'est intéressant et suffisamment rare pour être noté ; les autres m'émoustillent mais pas comme toi. C'est peut-être aussi parce qu'ils ne s'amusent pas à me pourchasser pendant des semaines dans le coeur de mes cauchemars, le corps de mes rêves. Toi, tu as décidé de faire de toutes mes nuits, les tiennes. Pour l'instant, tu l'emportes très nettement mais va savoir... Un retournement de situation est toujours possible. J'ai tout un tas d'autres malédictions - ou bénédictions, ça dépend comment tu choisiras de les appeler et si tu auras enfin choisi de me dérober les lèvres sans envisager de me les rendre. Je baille. Incapable de savoir si je me suis endormi ou si tu t'étais aussi glissé derrière les étoiles, en fondant peu à peu au fur et à mesure que mes paupières étaient lourdes. Point positif : je me sens super sobre. J'ai donc dû faire une sieste. Je salue la conductrice d'une main sur l'épaule amicale, d'un grand sourire, m'extirpe de la voiture pour mieux m'étirer, mieux redresser le menton vers Ophiucus et ses consoeurs. Pas le temps de faire un bain stellaire, non, déjà tu reprends le contrôle de ma paume, me tire presque à l'intérieur de chez toi.

C'est pas vraiment que j'étais réfractaire à venir, c'est que j'en avais carrément pas du tout envie. Le souvenir de l'abandon sur la terrasse est encore trop vivace, même si tu me l'as expliqué, même si tu t'es à moitié excusé, même si j'ai réussi à digérer le truc, enfin au moins un dixième du truc, mais c'est déjà pas mal. Je retrouve ton intérieur vidé de toute décoration, de toute vie, reconnais même très rapidement le chemin vers ta cuisine, l'endroit même où j'avais fini par cracher sur tes ossements en te conjurant à ne plus jamais dormir. Plus jamais, ça n'avait pas vraiment de valeur si je me laissais aller à annuler le maléfice ce soir. Mais tu m'en voudrais trop, et la moitié de l'élite féminine de Los Angeles avec, si je décidais de te laisser te tourner et te retourner dans tes draps. Combien de nez avais-tu raté, combien de symétrie des seins avais-tu foiré, ces derniers jours ? Toi qui prétendais pouvoir passer les corps à un niveau esthétique ultime, transformant ces silhouettes en des répliques d'une mode éphémère, tu avais forcément fait des erreurs. Au coeur même de ces échecs, combien de fois avais-tu soufflé mon prénom en regrettant d'avoir un jour croisé mon prénom, en maudissant à ton tour au moins les sept prochaines générations Delavega ? Manque de bol, la dynastie s'éteignait probablement avec moi. Pas de chance, t'avais gaspillé de la salive ; la mienne sur ta joue avait eu l'effet escompté, c'était déjà ça. L'étoile formée par nos mains entremêlées s'est détachée quand tu as commencé ton espèce de striptease. Impossible de savoir ce que tu veux. A un moment, tu m'en veux de vouloir te tourner le dos, et l'instant d'après tu fais tout pour me faire fuir le plus vite possible de ton champ de vision. Même ton reflet argenté sous les assauts de Sélène ne parviennent pas à me faire sourire ; je hausse les épaules. "Oui, on a qu'à faire ça." Pas comme si j'avais pu m'attendre à autre chose. Ta décoration est aussi inexistante que ton sens émotionnel ; à peu près aussi inexistante que mes capacités à confier de mon âme à quelqu'un, alors pourquoi je m'entêtais à vouloir t'aider ? Pourquoi j'avais hésité à te confier la vérité, toute à l'heure, autour de nos cafés, quand tu m'avais demandé pourquoi j'avais si besoin d'être entouré ? Et surtout : pourquoi est-ce que ça comptait autant, ce que toi tu pouvais penser de moi ? J'aurais dû te jeter une malédiction d'oubli, si ces vieux trucs de passe-passe portoricain marchaient vraiment. Peut-être que tu m'aurais laissé t'échapper pour de bon, que j'aurais oublié ton masque par-dessus les coups de reins aux profits d'autres masques et d'autres coups de reins. "Mets-toi debout. Que cette soirée d'enfer prenne fin." Mes mains qui comme toujours suivent les impulsions de ma voix, quand je te fais signe de te lever de ton canapé. Tu grognes, t'obéis pas, tu dois sans doute encore être persuadé de pouvoir me soumettre. Okay pour cette fois. Une bataille, pas la guerre ; je me mets à genoux, décale tes jambes pour me glisser au milieu, position curieusement semblable à cet autre soir, au coeur des fresques de Sélène, quand tes râles remplaçaient le vent dans les cimes des arbres alentours. Mais cette fois, mes mains ne se perdent pas entre tes cuisses brûlantes, mes yeux ne cherchent pas les tiens glacés, non, je me contente de prendre appui de chaque côté de tes jambes, de laisser mes lèvres se poser directement sur la peau au-dessus de ton organe vital, dont je sens le rythme accélérer quand mes doigts attrapent les tiens, reformant dans un caprice victorieux cette même étoile de phalanges et de paumes. Je sens tes battements cardiaques être aspiré en même temps que j'agrippe ta peau en inspirant. Quand je me décolle, je passe trois doigts pour essuyer la salive, par-dessus la trace en forme de bouche laissée en haut de ton torse. "Voilà, un tatouage de plus. A toi, maintenant, cariño. Dépêche-toi, qu'on en finisse." Je roule les yeux, un sourire que je ne contiens pas sur mes lèvres, amusé d'aussi bien t'imiter dans cette espèce de drôle position de type relou qui ne veut que nuire à chaque fantasme exposé. Pour t'imiter, je défais quelques boutons de ma chemise, la moitié de la peau exposée à l'orbe d'argent qui brille derrière nous, au creux de tes fenêtres.

@Ash Sutherland
Ash Sutherland
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Ash Sutherland
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#  Cheers m*therf*cker ! [Corash #2] - Page 2 EmptySam 15 Avr - 10:29
Le globe scintillant de la lune se moque de moi depuis la baie vitrée qui donne sur la terrasse. Souvenir douloureux de mon abandon, de cette bataille que tu avais gagnée lorsque je t’avais donné toutes les armes pour m’abattre. J’avais cru pendant quelques secondes que je pouvais me laisser aller et faire un truc dingue avec toi. Je me souviens encore de mon cœur qui s’emballe, de mes mains moites, de ma respiration difficile. Du bout des lèvres, tu avais réussi à faire planter mon système entier, à me filer la pire crise d’angoisse de ces dernières années. Tu étais dangereux et pourtant, nous voilà de retour dans cette villa que tu avais juré de ne jamais fouler de nouveau de sol. Je détourne le regard, ne me concentre pas sur les fauteuils encore marqués de mes râles de luxure, encore moins sur tes pas qui traversent le salon pour venir jusqu’à moi. Tu es un anachronisme ambulant dans ma décoration minimaliste. Tout est blanc ou gris alors que toi, tu rayonnes de milles nuances, de tes fringues jusqu’au bout de tes ongles. Mon mobilier est pratique, rien de superflu. Toi, tu vis pour tout ce qui rend ta présence unique. J’ai retrouvé des paillettes pendant plusieurs jours après ton passage, collectionnant les miettes colorées comme des petits cailloux que tu aurais laissé sur ton passage. Mais ils menaient tous vers la porte d’entrée qui avait claqué derrière toi comme la fin trop bruyante d’un chapitre.

Ok, il faut que je me détende. Nous ne faisons que défaire ce qui a été fait. On dit adieu à cette malédiction, on va se coucher et on oublie toute cette histoire ridicule.Je suis capable de t’offrir un baiser, un simple baiser sans paniquer comme un adolescent. Je pensais mes barrières impénétrables, je pensais avoir barricadé chaque morceau de mon palpitant avant que tu ne débarque avec ton sourire dévastateur et ton regard brûlant, que tu fasses tomber jusqu’à la plus haute de mes barrières avec un simple rire. Je refuse de me lever parce que ça serait te permettre de déceler un tremblement dans mes mains ou dans mes genoux. Je te fais signe de t’installer à côté de moi mais tu n’en fait qu’à ta tête, impose le style Cora qui menace ma santé mentale de se faire la malle. Je puise dans mes dernières forces pour maintenir mon masque d’indifférence alors que j’ai envie de sourire, de hurler, de me jeter sur toi pour faire des trucs qui ne m’ont pourtant jamais fait envie. Tu me rends dingue, Cora. La fatigue joue dans ton camp, j’ai besoin de repos, j’ai besoin d’oublier et de me reconcentrer.

J’inspire, bloque ma respiration quand tes paumes écartent mes jambes pour que tu puisses t’installer à genoux devant moi. Tu joues avec mes nerfs, je sais que tu vas me faire payer jusqu’à la nuit des temps mon écart de conduite. On ne vexe pas un mec comme toi sans en payer le prix. Alors je fais genre de m’en foutre, te presse avec impatience de commencer ton rituel. Je n’ai parlé de la malédiction à personne, je serais passé pour un fou, même moi je n’y crois pas à ces conneries. Pourtant, je dois reconnaître que je n’ai pas dormi plus de trente minutes depuis cette soirée, que je suis épuisé comme rarement. Même quand j’étais interne, je n’avais pas cette tête. C’est sûrement l’âge qui me rend plus vulnérable, je ne récupère plus aussi vite qu’avant. J’ai tenté de trouver des dizaines d’explications logiques à mon état, essayé tout un tas de pilules qu’on m’a filé à la clinique, fumé comme un pompier, bu comme un soulard. Rien n’a réussi à me remettre dans les petits papiers de Morphée. Alors si d’un simple baiser, tu peux me permettre de retrouver ma vie, je suis prêt à le tenter. Je suis prêt à tout pour opérer de nouveau, pour occuper mes journées avec ma routine, pour ne plus tourner en rond comme un lion dans sa cage de béton et de marbre.

Tes mains sont autour de moi, ne me touchent pas mais c’est tout comme. Je suis tendu, mes muscles tellement contractés que je ne serais pas surpris d’en avoir des courbatures demain. La suite se passe au ralenti, comme si un enfant turbulent s'était mis à jouer avec la roue du temps. Doucement, trop doucement, ton visage s’approche de mon buste et mon cœur s’emballe. Je redoute l’impact, imagine une onde de choc destructrice qui ravagerait toute ma poitrine. Mes poings se contractent avant de trouver tes doigts, comme si tu avais senti ma détresse. Main dans la main, le choc est plus facile à accepter. Tes lèvres douces s’appliquent sur mon pectoral, baiser tendre sur ma peau qui heureusement, ne se couvre pas de frisson. Mon épiderme au moins est de mon côté, pas comme mon cœur qui bat frénétiquement comme pour te prouver son existence derrière mes couches de rancœur.

Tes doigts quittent mon torse et cette fois, je ne peux retenir un sourire face à ta réplique. Parfaite imitation de mon attitude mais qui ne te vas pas du tout au teint.

Ok, on y va.

Je me penche légèrement en avant, entoure ton visage avec mes mains. Je ne sais pas si ça arrive pour de vrai ou si c’est seulement dans ma tête mais j’ai l’impression que l’air se charge d’électricité. Les poils de mes bras se dressent et je peux sentir crépiter des fils de courant entre nos lippes. Aller, on est à deux secondes de retrouver nos nuits. Mon pouce caresse ta joue dans un geste inconscient et je m’approche. Ce n’est qu’un baiser. Ce n’est qu’un baiser. Cette pensée tourne dans ma tête pendant que je comble les derniers centimètres qui nous séparent. Je pose mes lèvres sur les tiennes, les presses doucement, sens ton sourire sous mon baiser. Comme si nous avions eu la même idée au même moment, nos lippes s’entrouvrent et ma langue part à la recherche de la tienne, la caresse avec une douceur que j’expérimente pour la première fois. Je crois que je prends du plaisir à t’embrasser, à me gorger de ta saveur, à faire vibrer nos pulsions sur la même sonorité. Quand j’ouvre les yeux, je me rends compte que tu es allongé sur le dos à même le tapis et que je suis sûr toi, à t’écraser de tout mon poid. Aucune idée de comment on a fini dans cette position ou si j’en suis à l’initiative. Ma respiration est chaotique et je mets plusieurs secondes à réussir à me détacher de ton regard dans lequel j’ai l’impression de me noyer.

Je pousse sur mes avants bras, me redresse, retombe sur mes fesses en choisissant la sécurité de rester au sol. Une main disparaît dans mes cheveux, mon souffle plus régulier me donne le feu vert pour reprendre la parole sans me couvrir d’une nouvelle couche de ridicule.

Tu crois que c’est bon ? Je veux dire, la malédiction est levée ?

L’incertitude rend ma voix grave, ou peut-être que c’est autre chose mais je ne suis pas prêt à y penser. Tout ce dont je suis capable c’est de hocher docilement la tête avant de reprendre ta main pour m’ancrer à la réalité et à l’instant présent. Ça m'aide à ne pas paniquer, à me concentrer sur autre chose qu’à l’angoisse qui remplit ma poitrine comme un liquide visqueux et sombre. Je me relève brusquement, t’entraîne dans mon mouvement.

Le mieux est de vérifier.

Je traverse rapidement le salon, ton ombre à ma suite, nos mains toujours soudées dans notre étreinte habituelle. Nos pas avalent les escaliers et traversent le couloir plongé dans l’obscurité jusqu’à la dernière porte sur la droite. Je me retourne, me retrouve nez à nez avec ton visage et recule d’un pas avant de replonger dans le désir qui me ceint dès que je suis trop près de toi. J’ouvre la porte sur une chambre aux tons blancs cassés, sans grande surprise. je me racle la gorge et te montre la pièce d’un signe de tête.

C’est la chambre d’ami, tu peux dormir là.

Je te montre la porte juste en face.

Ma chambre est de l’autre côté, si t’as besoin de quelque chose… Enfin, je… Ouai. Bonne nuit.

Nos mains sont toujours emmêlées et je n’ai aucune idée de la marche à suivre pour ne pas que tu me fuis une nouvelle fois dans une envolée d’insultes. A contre cœur, je libère ta paume, dépose un baiser rapide et maladroit sur tes lèvres et regagne mes quartiers.


@Corazón Delavega
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Corazón Delavega
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#  Cheers m*therf*cker ! [Corash #2] - Page 2 EmptySam 15 Avr - 21:16
Marque de mes lèvres toujours trônant haut sur ton torse, petite tâche rouge qui virera sans doute au bleu demain, pas une lueur argentée qui puisse trahir une once de salive abandonnée là, quand j'enlevais la malédiction dans sa première étape, du bout de la langue. Nos regards se croisent, je te vois être étrangement éprouvé. Allons, doc. Une simple glissade de mes lippes sur ta peau ne devrait pas te mettre dans cet état. Que pourraient penser toutes ces gélules et tous ces cachets multicolores avalés en soirée, qui avaient tourbillonné le long de mon palais pour mieux me faire voir mille univers, le cerveau aussi boosté que mes muscles par le rythme de musiques incessantes. Pas le moindre son chez toi si ce n'est nos respirations qui se mêlent alors que nos dents se heurtent, premier choc, pas le dernier, puisque tu t'amuses à transformer mon palpitant en l'une de ces pistes de danse foulées par mille talons hauts. Ça dure plus longtemps que prévu, mais ni l'un ni l'autre ne compte se détacher le premier : est-ce que c'est un énième combat de nos âmes ou est-ce que toi aussi tu aimes ces goûts, ces gestes, qui nous projettent sur le sol, ta main sur mes côtes, la mienne sur ta joue. Quand on se sépare, c'est brûlant, et quelques secondes de silence ne suffisent pas à faire s'évaporer nos expirations sifflantes, presque douloureuses de... désir ? Impossible de savoir, avec toi. Como siempre.

Nos silhouettes se séparent en deux corps distincts, alors que tu retombes à côté de moi, lie déjà tes mots à mes oreilles, mes doigts à tes doigts. Je n'ose pas bouger, t'écoute parler uniquement parce que je suis incapable de pouvoir me dérober à tes yeux, à cette voix rauque. Fondamentalement incapable de pouvoir me mouvoir, et je ne me relève que lorsque ton bras me tire, me met debout à tes côtés. Toujours muet, ma respiration courte, je te suis dans ce dédale de murs blancs, incapable d'articuler la moindre syllabe. C'est impensable que j'aime autant t'embrasser. Je n'ai jamais revu mes amants ; Felix était une première écartade, mais il n'avait pour vocation que de me faire mieux oublier la façon dont j'avais aimé la sensation de ton corps à bout d'assauts, échouant contre mon épiderme. Bien avant les jets d'acide, bien avant le crachat. On arrête de bouger, et je serais bien incapable de dire combien de mètres nous avons dévalé, combien de marches ont été avalées sous le rythme effréné de nos pas - à croire que chevilles et mollets s'étaient mis au pas de nos battements cardiaques, sentant ta veine palpiter contre mon pouce quand mon doigt s'égare sur ton poignet. Tu me désignes une porte, je maintiens tous mes traits figés. C'est une blague. Pas le choix. Mais non. Tu restes fixe. Me voilà réduit à la chambre d'ami. Doux enfer. Je n'aurais jamais dû te libérer de ce maléfice si c'est pour en siffler un autre entre mes dents quand tu partiras t'égarer dans tes propres draps. Et pourtant. Tu caresses ma main, dépose tes lèvres sur les miennes. Nyx me juge, ricane déjà entre les étoiles. "Hors de question que je dorme dans ta chambre d'amis, Ash." Ma voix est rieuse, tremblante presque, mais je n'ai pas envie de m'amuser. Pas envie non plus, curieusement, de te balancer de nouvelles vérités au visage. "Je ne suis toujours pas le bouffon de service, cabrón." Seule incartade, tu t'es figé à ta porte, nos regards ne se croisent qu'un milliseconde. J'hésite à flancher. Je me dis que ça ne vaudrait pas le coup de te faire douter, de faire renaître cette foutue tension. Mais impossible de dormir seul, ce soir. Impossible de rester couché sous des couvertures lourdes, à regretter de ne pas t'avoir mis ma main au visage ou de ne pas avoir prolongé notre baiser de libertad. Alors ta chambre d'amis ne sera pas pour moi ; ni ce soir, ni jamais. Adieu la solitude, adieu saudade. S'il faut que je passe une nouvelle nuit sans songes, ce sera tant pis pour Hypnos ; la fatigue m'emportera quand j'aurais trouvé d'autres lèvres, d'autres mains, pour déloger de ma mémoire tout l'enfer glacial que tes yeux avaient allumés. "Passe une bonne nuit, doc. Hasta nunca." Geste hésitant, la main levée, les doigts qui balaient l'air, et je me dissipe, regrettant qu'il n'y ait aucun tableau au mur dans lequel venir me fondre pour observer ta réaction. L'air frais revient vite frapper mes poumons quand je claque la porte derrière moi, pour m'assurer qu'elle est bien fermée, son lourd qui résonne dans l'aube alors que mes premiers pas sont un peu trop guillerets.

@Ash Sutherland
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