Le Deal du moment : -29%
PC portable – MEDION 15,6″ FHD Intel i7 ...
Voir le deal
499.99 €

LOS ANGELES, A L'ANCIENNE :: Archive 2021 :: Archive RpsPartagez

 CORASH # a little party never killed nobody

Aller à la page : 1, 2, 3, 4  Suivant
Corazón Delavega
bueno, u didn't hear this from me...
Corazón Delavega
https://laal.forumactif.com/t8625-corazon-delavega-o-i-took-a-pihttps://laal.forumactif.com/t8720-cora-el-cuerpo-caliente-infiernohttps://laal.forumactif.com/t8835-thecorazonhttps://laal.forumactif.com/t8646-carte-de-corazon-delavega
#  CORASH # a little party never killed nobody EmptyMer 1 Mar - 22:26
tw : scène sexuelle, langage cru

Grand palais, le genre de baraques qu'on imaginait pas à cet endroit-là des Etats-Unis. A peine quelques kilomètres de Los Angeles, juste après les fausses forêts qui se dressaient là, dont on imaginait sans peine à l'orée qu'elles s'étendaient sur de vastes zones, avant de finalement comprendre qu'elles n'étaient qu'une couverture entre les maisons riches et le reste de la ville. C'est pas compliqué : il y avait un manoir, un bois, un manoir, un bois, et ça sur des dizaines de milliers de mètres. C'était pas la première fois que je me pointais sur cette route-là, pas la première fois non plus que j'étais accompagné de Coco et de Natalia, les deux qui jacassaient si fort sur la banquette arrière que j'avais envie de me mettre un de ces casques duveteux sur les oreilles pour pas les laisser en jambon beurre entre leurs fous rires. L'une dégainait sa main, montrait ses ongles rose vif, l'autre lui répondait en lui désignant les petits soleils peints sur ses index, nouvel éclat de rire et j'essaie de pas les rejoindre, mais la fumée dans l'habitacle de la limousine trahit que j'ai déjà pas mal fumé. Je ne sors jamais sans deux amies, jamais non plus sans Luis et sa trompette. C'est parti d'une soirée à la con, un truc où je m'étais retrouvé à danser très très près de lui sur une table, et puis il avait dégainé l'instrument, joué en rythme avec mes pas. Depuis, il touchait de beaux billets pour m'accompagner à chaque soirée et jouer les chevaliers annonçant l'entrée du roi de la nuit. Les gens se bousculaient à mes soirées, se faisaient refouler en musique grâce à ses instruments ; il partait sans cesse dans des éclats de rire, je le rejoignais sans trop comprendre, et les jet setters allaient grogner dans d'autres soirées moins privées. Luis me fait un clin d'oeil. On n'a jamais couché ensemble, lui et moi. Enfin, pas que je m'en souvienne. De chaque côté du siège, ça ricane à nouveau alors que le chauffeur augmente le volume de sa musique. Pas commode, le type, il a baissé la vitre entre nous direct, soit pour pas avoir des buées de weed sur son pare-brise, soit parce qu'il en avait marre du bruit à l'arrière. Il freine brusquement, mon joint s'échappe de mes doigts, vient rouler sur la moquette rose - un caprice parmi tant d'autres de votre serviteur -, je grogne, crie quelques insultes en espagnol et il tape son poing sur la vitre en réponse. Je sors le premier de la voiture, premier éclat de trompette, Coco et Nat sont derrière moi, continuent de parler trop vite, trop fort, l'une d'entre elles dégaine son téléphone, fait écouter une musique à Luis et on avance tous les quatre dans l'allée pleine de cailloux. Joint récupéré qui fume entre mes lèvres, pendant que derrière la musique est répétée à la trompette, sous les applaudissements intempestifs de Coco. Un beau groupe bien rythmé qui arrive vite à l'entrée, surprend par ses couleurs et ses bruits les invités plus chics aux costumes cintrés et aux robes trop serrées. Je rentre le premier, une main dans celle de Natalia, l'autre dans celle de Luis et de sa trompette, pendant que Coco s'est déjà entichée d'un semi-aristocrate, va lui dérober son numéro et peut-être même en profitera pour lui subtiliser discrètement sa montre ou son coeur. Le hall est sombre, il y a des tapis et des tableaux partout, l'hôte fait un peu la gueule en nous voyant arriver mais sa compagne, bien plus jeune, bien plus blonde, bien plus sympa, lève les bras en l'air, hurle, piétine sur place et se jette sur nous. Big câlin à quatre, vite rejoint par un bruit de trompette, pendant qu'elle nous remercie d'être venus, me demande la date de la prochaine soirée, si elle peut aussi ramener avec elle son vieux beau. Je hoche la tête, hausse les épaules. "Tant qu'il est cool et qu'il ramène pas les flics, ça ira." Baiser sur sa main, gentleman, je m'incline. "Vois avec Nat pour qu'elle te glisse un rendez-vous aussi, t'as besoin de rosé dans la gorge et de soins pour tes cheveux, hermosa." Celle-ci me regarde, la regarde, fait glisser les boucles dans ses mains, petit pli sur les lèvres, et finalement dégaine son smartphone pour noter un rendez-vous. Le salon est plus bruyant que cette soirée de richards. Plus bruyant même que mes foutus rêves, ces songes phosphorescents qui hantent mes nuits, me soutirent des bras de Morphée ou d'un mec aléatoire. Toujours le masque, l'angle de la mâchoire, la langue qui crépite et dépose quelques fusées avant que le feu d'artifices explose, me fasse fuir et revenir sans pouvoir te retrouver. Aucune idée de ce que je peux bien deviner du reste de ton visage à l'aveuglette. Tout ce que je sais, c'est que ça m'évoque rien, tu pourrais être n'importe quel type de Puerto Rico ou de Los Angeles, j'ai juste besoin de te repérer pour pouvoir t'effacer de ma tête parce que ça n'augure rien de bon. Malditas brujas ! Pour l'instant, je me contente d'avancer dans les couloirs, faux sourire plaqué aux lèvres comme toujours, même pas maquillé d'une seule couleur ce soir, vérité brute de mon visage. Les ongles vierges, exceptionnellement, ça a fait rugir Coco quand on est passés la chercher chez elle. Elle déteste ça.

Mais ça l'empêche pas de porter mon bras, Natalia aussi, pour me hisser sur les épaules de Luis et de sa trompette qui s'amusent dans tous les escaliers, dans toutes les pièces, fanfare fantasque et multicolore qui attire quelques regards criminels en notre direction. Okay. J'aime pas le mood de la soirée. On tape dans une cloche, dans un verre, ça sent le discours, et on avance en sens inverse, mais la foule nous bloque. Je saute des épaules de Luis, glisse sur une rampe, atteint le hall principal, suis obligé de suivre les vagues qui vont vers l'hôtesse de maison, strass sur tous les côtés, elle crie quelques voeux, nous souhaite une excellente soirée et invite les porteurs du tampon noir à se rendre au sous-sol. Je manque éclater de rire, avant de me renfrogner en voyant que mon poignet porte un signe d'encre. Pas désiré, celui-là. Pas comme la petite trace en forme de coeur qui roule sur une hanche quand je marche trop vite ou quand je laisse des poignets m'encercler le temps d'une nuit. Elle tape une dernière fois dans son verre, joue la fofolle en envoyant du champagne gicler sur un tableau de maître, ça a le mérite de soulever un de mes sourcils, avant que mon regard ne se reporte sur mes comparses qui continuent de s'amuser en regardant leurs poignets... couleur chair. Pas de tampon noir. Quelle déprime, une soirée sans eux. Mais on évoque un sous-sol, une sorte de société secrète, puisque j'ai pas vu qui que ce soit me recouvrir d'encre à l'entrée. Alors je suis deux trois personnes qui se faufilent, surtout des costards de luxe et des robes de créateur, ils dévalent les escaliers et arrivés en bas, j'entends une dernière fois la trompette avant que de la techno ne vienne se déverser sur le rez-de-chaussée, tout envahir. Trois pans de rideau qui s'écartent d'un coup de main d'un valet qui ressemble beaucoup trop à Pingu, et puis on arrive dans une salle bien isolée, bien lumineuse, remplie de lustres et de dorures. Une table immense, trente chaises - oui, je compte vite -, et un autre pingouin se glisse derrière moi pour m'escorter, m'asseoir à côté du bout de table, à côté d'une chaise vide, en face d'une chaise vide. Premier assis, c'est rare dans ce genre de repas. Peut-être que j'aurais dû rester debout. Mais je suis mieux avec le genou qui gigote, une boucle étirée par une main jusqu'à mes dents, mon autre main qui pianote sur le bois de l'immense table. "Vous serez assis à côté de monsieur Sutherland, señor Delavega." Je manque rire pour son accent, manque rire aussi parce que plus personne m'appelle comme ça depuis quinze piges. Je suis dans le pire truc guindé de tous les temps, et apparemment j'aurais dû rester debout et pas déglinguer mon verre rempli de vin tiède, parce que les autres convives me dévisagent. Je ne bouge pas, ils finiront par s'asseoir ou par avoir mal aux jambes ; ça ne manque pas, les chaises raclent le carrelage et enfin les bras se posent sur la table. Personne en bout de table, le type à ma droite est hyper guindé, le dos bien droit, et je fais au max pour ne pas lui adresser un seul regard.

@Ash Sutherland
Ash Sutherland
Drop in the ocean
Drop in the ocean
Ash Sutherland
https://laal.forumactif.com/t8627-ash-sutherland-o-ashes-fallinghttps://laal.forumactif.com/t8645-carte-de-ash-sutherland
#  CORASH # a little party never killed nobody EmptyJeu 2 Mar - 12:06
Quand j’ai accepté le poste à Los Angeles, j’ai aussi accepté la vie qui allait avec. Le compte en banque prêt à exposer, la villa au bord de la plage, les femmes qui défilent dans mon lit. Mais toutes ces étincelles de magie ont un prix. Pour ne pas finir comme ma mère, à crever d’une overdose de merde dans une maison miteuse, je dois aussi ma plier à tous les vices de la cité des anges. Mon associé ne manque jamais de me rappeler que pour le bien de l’image de la clinique, je dois faire des choses qui me donnent envie d’aller nager dans l’océan avec une paire de bottes en plombs. Comme par exemple, me  montrer avec la fille d’un riche investisseur, la sortir dans un restaurant chic, la trimballer à mon bras dans un bal de charité, faire un gros chèque pour qu’elle répète à papa ô combien je suis le futur mari idéal. Le temps de récupérer de l’argent pour la clinique et son association, et je disparaît comme une brume un matin d’automne. Jamais deux fois la même fille, jamais une nuit entière. Peu importe combien de zéro affiche le compte en banque de la demoiselle, peu importe la pouvoir que possède son paternel. Parfois, j’ai l’impression d’être juste un gigolo avec un diplôme de médecine. Et c’est ce que je suis, je vends mon corps contre quelques points de réputation, contre quelques étoiles en plus sur mon profil. Un sourire ironique barre mon visage pendant que je resserre ma cravate en soie noir autours de mon cou. Ce soir, on est parti pour une nouvelle représentation du Docteur Gigolo pour les bons hommes riches de Los Angeles. Mon associé était bizarrement pris ce soir et c’est moi qui doit me coltiner la sauterie du gouverneur. Aucun doute qu’elle va se passer comme toutes les autres. Des conversations à mourir d'ennui, des femmes avec assez de bijoux pour faire briller la cité jusqu’à la lune et un étalage de richesse pour montrer au commun des mortels que nous ne jouons pas dans la même cour. Costume Hugo Boss noir sur mesure, chemise blanche, du classique. A mon bras, j’ai choisi une ancienne cliente qui me court après depuis plusieurs mois. Elle me servira de carte de visite pour donner envie à toutes les femmes de l’assemblée de se faire refaire les seins. Comme si ça allait leur permettre de finir dans mon lit, douce illusion que je distille du bout de mon scalpel. Je leur vend un rêve, une utopie, accessible grâce à quelques milliers de billets verts dont leur mari ne remarquera même pas la disparition. L’élue de ce soir à la taille fine, un joli cul et une poitrine parfaite. Critères essentiels pour être vue en public en ma compagnie. Et elle s’accorde parfaitement avec ma Lamborghini Aventador noir mat, dernier bébé que j’ai ajouté à la belle collection qui trône dans mon garage. J’ai fait livrer chez ma compagne de ce soir, une robe noire, courte et prêt du corps, qui s’accorde à ma voiture et qui en plus met en valeur mon travail. J’ai également choisi ses chaussures, des talons aiguilles de douze centimètres pour compenser notre différence de taille et ses bijoux, diamants mais pas trop bling bling. Tout est dans l’apparence et je ne laisserais pas une femme gâcher ma perfection. J’ai reçu un message de sa part pour me remercier de mes cadeaux mais ce n’est pas pour elle que j’ai fait ces achats mais bien pour moi.

Vingt heures, je récupère la poupée qui se glisse maladroitement dans la voiture, gênée par sa robe et ses talons, m’arrachant un soupir d’exaspération. Dès que la portière se referme, j’augmente le volume de la musique pour couper toute envie à la brune de lancer une conversation. La demi-heure de route qui s’annonce est mon dernier sas de décompression avant de devoir me forcer à écouter des conversations chiantes comme la pluie alors hors de question que je l’entende jacasser sur sa vie merdique. J'accélère, épouse les courbes de la route, ressens les vibrations du moteur jusque dans mon ventre. J’ai toujours aimé la vitesse et l’adrénaline alors je force encore un peu sur la pédale d’accélérateur. La poupée à côté de moi attrape la poignée de la portière, ferme les yeux et perd plusieurs teintes derrière son fond de teint orangé.

T’as pas intérêt de vomir dans ma caisse.

Premier mot de la soirée, premier avertissement. Elle me regarde avec son air de chien battu, hoche docilement la tête mais choisit de ne pas répondre. Elle espère sûrement s’attirer mes faveurs en restant à sa place, espérant que mon compte en banque et les cadeaux luxueux compenseront ma personnalité détestable. Les immeubles urbains laissent place à des forêts de plus en plus dense et des maisons qui prennent des airs de manoirs victoriens. Notre course se poursuit jusqu’à une immense bâtisse qui s’est paré de ses plus beaux atours pour l’occasion. Les voitures de sport côtoient les limousines, les costumes sombres s'accordent aux robes plus extravagantes. Mes clés terminent dans les mains d’un voiturier et j’accroche mon accessoire à mon bras, attirant une flopée de regards envieux sur notre passage. Comme prévu, rien de nouveau ce soir. Les mêmes vieux beaux fades qui embrassent les nouveaux riches clinquants. Je reconnais un nez que j’ai sculpté le mois dernier, des hanches que j’ai aspiré il y a quelques semaines et des nouveaux seins qui datent de quelques jours. Tout n’est qu’illusion dans ce monde où les apparences sont d’or. J’attrape une coupe de champagne et glisse un verre de soft à la brune qui s’accroche à mon bras comme à une bouée de sauvetage, une bouée dorée qu’elle veut pouvoir montrer à toutes ses copines. Elle n’a pas encore récupéré tous ses points vie après notre petite virée en voiture et il n’est pas question qu’elle me fasse honte. Je la traîne jusqu’aux hôtes de la soirée que nous devons saluer pour satisfaire les convenances sociales. Je serre poliment la main du gouverneur, complimente sa femme sur sa tenue en lui glissant un baiser du bout des lèvres sur la joue. Son odeur musquée bon marché me soulève le cœur, me rappelant que l’argent ne fait pas le bon goût.

Un verre tinte au loin pour attirer l’attention des convives et rameuter l’assemblée dans le hall principal. Une bande d'énergumènes, trop colorés, trop bruyants nous dépasse, me tirant un soupire désabusé mais semblant redonner de la vie à la brune. Elle émet un cri aigue attirant l’attention sur notre couple et pas de celle que j’apprécie.

Oh mon dieu mais c’est Corazòn !
Des regards amusés se tournent vers nous et je sens la colère m’enserrer la gorge.
Ferme là, Shirley.
Charlène.
Je m’en fou. Contente toi d’être belle, ok ?

La brune se referme comme une huître, faisant renaître mon sourire de circonstance, fine ligne qui donne l’illusion que je suis content de profiter de cette soirée alors que je préfèrerai être en train de cramer mes pneus dans les rues de Westwood. Là-bas, personne ne me connais, personne ne sait qui je suis. Pas d’illusions à maintenir, de change à donner. Je suis juste Ash. On s’arrête face à une femme qui signale que les porteurs d’un tampon à l’encre noir sur le poignet sont conviés à une surprise au sous-sol. Je tourne mon poignet pour constater que je fais partie des heureux élus. J’espère juste que ce n’est pas une orgie parce que je ne suis pas fan des corps ridés. La brune me regarde d’un air désespéré en ne voyant rien sur son poignet.

Mais qu’est ce que je vais faire toute seule ?
Pourquoi est-ce que tu crois que ça m’intéresse ? J’en sais rien, va montrer tes nouveaux seins à tes copines et donne leur mon numéro de téléphone, que tu serves à quelque chose ce soir.

Finalement, ce contretemps va me donner l’opportunité de me débarrasser de la brune qui est aussi intéressante d’un pot de chambre. Je suis le mouvement, descend dans le sous-sol où une table dressée se tient fièrement au milieu de la pièce. Pas une orgie donc mais un repas mortellement ennuyeux entre hommes puisqu’aucune courbes féminines ne vient se glisser au milieu des costards trois pièces. Un industriel tient absolument à me parler de ses bénéfices de l’année et je n’ai d’autres choix que de sourire poliment, de hocher la tête de temps en temps en guettant le bon moment pour fuir vers ma place qui, heureusement, se trouve bien loin de lui. Je m’installe sur ma chaise, coincé entre le fameux rappeur à la retraite qui a fait couiner la brune et qui sent la weed à plein nez, et un vieil aristocrate qui donne l’impression que la vie peut le quitter à tout moment. Je jette un regard sur ma gauche, constate que tu as l’air aussi ravie que moi d’être là, ce qui te rend un petit peu plus sympathique face à tous ses sourires ultra bright hypocrite. Un serveur se glisse entre pour recharger nos verres en vin et nos regards se percutent une seconde. Mes sourcils se froncent devant cette étrange sensation de déjà vu avant de se relâcher et d’attraper mon verre. Ce ne sont que mes synapses qui éclatent pour contrer l’ennui de ce repas qui en plus s’annonce interminable. Je lève mon verre et ma voix grave s’élève entre nous, sans même que je ne glisse mes prunelles dans ta direction.

Je parie 500 dollars sur le fait qu’on va nous obliger à signer un chèque pour sortir de cette cave. Tu suis ?

Je suis sûr que l’homme sur ma droite n'entend rien puisqu’il a l’air mort de l’intérieur. Les hommes en face de nous sont lancés dans une grande discussion sur les nouveaux puits de pétrole. Tu es donc, bien malheureusement, ma seule distraction pour ne pas m’évanouir d’ennui avant le dessert.

@Corazón Delavega
Corazón Delavega
bueno, u didn't hear this from me...
Corazón Delavega
https://laal.forumactif.com/t8625-corazon-delavega-o-i-took-a-pihttps://laal.forumactif.com/t8720-cora-el-cuerpo-caliente-infiernohttps://laal.forumactif.com/t8835-thecorazonhttps://laal.forumactif.com/t8646-carte-de-corazon-delavega
#  CORASH # a little party never killed nobody EmptyJeu 2 Mar - 13:20
Les yeux qui sondent la pièce, tentent de trouver la moindre fantaisie dans ces coquilles vides qui défilent en pièces de haute couture. Si Coco Chanel les voyait, avec leurs colonnes vertébrales bien droites, leurs lèvres plissées parce que mal recousues par toutes les belles cliniques bien claquantes. S'il y avait bien une limite fixée à mon corps, d'ordinaire forme abstraite que je laissais se déployer, se vêtir, chantonner, sans imposer aucune règle, c'était la chirurgie. Fondamentalement contre lorsqu'elle me concernait, et puis amusante quand elle déformait les traits des autres pour devenir des poupées identiques. Je n'aimais vraiment pas ça, pas plus que je n'appréciais les sourires de requin tout aussi faux de ceux qui brandissaient les scalpels ou pire ; les formulaires d'admission. Je suis tiré de ma rêverie et de mon observation décevante du tour de table - que des types en queues de pie ou en costumes trop serrés - par le mouvement de ton verre vers le ciel et ta voix. Familière. Je penche un peu la tête, ne t'accorde pas de regard - ce serait donner trop d'importance à un inconnu, et puis quelque chose me souffle de me méfier de cet air conquérant propres à tous les cabrones. Je ne suis pas venu ici pour jouer à des jeux alors je soupire, termine mon deuxième verre, mon foie bien habitué à ce que je me gramme vite et fort, en attendant que la fête commence ou que les jeux pervers préparés par l'hôtesse de maison, aux abonnées absentes celle-là aussi, débutent pour que je puisse me tirer de cette pièce sordide et rejoindre mes copains colorés au-dessus de nos têtes, en train sans doute de secouer robes et talonnettes au rythme des fanfares de techno dégueulant des grosses enceintes tout juste aperçues. Pourtant, je réfléchis à ton marché. Cinq cent dollars, c'est pas grand-chose, mais un bon début. Ça montre que tu t'emmerdes pas mal aussi, que c'est pas ton monde ou alors que t'es le prince des joues creuses et des costumes hyper skinny en-dessous des faciès sérieux - trop sérieux. "Je leur file cinq cent dollars tout de suite si on me laisse dégager d'ici. Odio a la gente como ustedes." Je secoue la tête, lève mon verre et son pied de cristal teinté d'or pour demander à ce qu'on me resserve. Plus il y a d'alcool, plus la fête est folle. Une gorgée, un sourire plaqué d'une oreille à l'autre, je penche la tête, murmure à ton oreille. "Mais pour cinq mille balles je prends le pari qu'on est encore là dans quatre heures, sans doute en train de bouffer des desserts immondes mais sophistiqués." Ma tête qui découpe les dernières syllabes comme si c'était une insulte. Le verre repose sur la table en même temps que celui du type en face de nous, favoris gris, chemise prête à exploser à chaque mouvement, il n'a pas voulu assumer les rondeurs qui font de lui ce qu'il est, préfère jouer les jeunes rabougris et tenter de glisser aux tympans de son voisin, un européen blond aux traits tirés et à la bouche pulpeuse sans doute rafistolée par l'ensemble des experts de la ville, quelques mots doux, qui font froncer les sourcils sur le front en plastique de l'autre. "Sutherland, c'est pas commun comme nom. Penche-toi sous la table, ma main à couper qu'il a mis la sienne sur les cuisses du jeune blond." Je lève un sourcil, air de défi, mais pas tout à fait en même temps parce que ça m'amuse pas du tout d'être entouré de personnages qui joue les mafieux ou les anciens riches alors même que leur nom ne restera pas dans l'histoire. Les Delavega, on a marqué Puerto Rico, j'ai même essayé d'étendre l'empire à Los Angeles, en vain, parce qu'ici il y a trop de célébrités d'un jour, trop de mites éphémères qui grignotent les costumes des uns et des autres avant de venir flamber le long d'un lampadaire. Trop d'insectes qui grouillent. J'aime pas ça. Je préférais mon trône sur la montagne de lessive, mais ça aussi c'était trop facile. J'aimais les défis, et quand Luis jouait de la trompette pour me faire passer pour un prince étranger. Les regards qui se tournaient. Envieux, détestables, jaloux, dégoûtés. Je balayais tout d'un geste de main. Pour l'instant, je décollais surtout mes yeux de tes oreilles pour me pencher sous la table, t'invitant à faire de même.

Bien évidemment, j'avais prédit la situation avec une exactitude terrifiante. Cinq phalanges qui bloquaient une cuisse, et le gamin qui se courbait pour montrer que ça lui déplaisait sans rien dire, par peur de peut-être perdre une broche ou deux dans ses joues. Je levais les yeux au ciel. J'adorais les spectacles, surtout quand on me forçait à les créer. Chaise bousculée en arrière, stupeur dans la salle, les discussions qui cessent quand j'envoie mon verre sur les poils gris de l'autre porc, en face. Il se tâche, rougit aussitôt, sans que je sache si c'est du fait du vin ou de la honte. Ses mains essuient du bout d'une serviette blanche son visage poisseux alors qu'on dirait qu'il va s'offusquer. Un pied sur la chaise, je monte sur la table, m'avance à quatre pattes jusqu'à l'atteindre lui, tire sur le noeud papillon un peu serré. "Tu touches encore une fois à ce type et je t'assure que c'est la bouteille qui vient s'exploser sur ton crâne. Je crois qu'il t'a dit non, je crois qu'on l'a tous aperçu, tu te donnes en spectacle et c'est ridicule." Pichenette dans son verre à lui qui se répand sur la nappe, quand j'éclate de rire. "Eres solo un cerdo asqueroso, y mis ojos están puestos en ti. ¿Entendido, sucio?" Les regards se détournent peu à peu, les conversations reprennent et je descends de la table en l'entendant grommeler une malédiction ou une insulte à ma famille sur plusieurs générations, répondant d'un doigt d'honneur généreux en récupérant le verre de la personne en bout de table qui, vraisemblablement, ne veut pas pointer le bout de son nez. "Cabrón, sucio, imbecile." Je secoue la tête en m'asseyant, mon verre qui se remplit avec un peu de retard sous ma langue qui claque en fixant méchamment le type en face de nous qui n'ose plus bouger. "Les hommes sont devenus de vrais dégueulasses. Heureusement que je suis là pour relever le niveau." Chuchotements qui ne te sont pas vraiment adressés, se noient dans le vin que je manque recracher parce que ce n'est pas le même cépage que celui d'avant et que j'aurais au moins aimé qu'on me prévienne. Je secoue la tête à nouveau, marmonne quelques insultes, mes doigts qui flirtent dans l'air alors que mon genou semble s'être apaisé depuis qu'il s'est posé sur la table pour imposer l'infamie de mister noeud papillon trop serré à toute l'assemblée. La porte s'ouvre enfin, sur l'hôtesse, seule femme de la salle, et son époux le bonhomme en pain d'épices tout sec, elle s'assoit à côté de moi, sa robe pleine de strass rouge qui contraste pas mal avec les fringues des autres péquenauds autour, mais qui s'accorde curieusement avec ma chemise bordeaux et mon pantalon à motif. Grand sourire, elle réclame un nouveau verre, se penche vers moi, je l'interromps, un doigt dans l'air. "Vraiment, tes cheveux, ça va pas du tout. J'espère que Natalia t'a donné un rendez-vous en urgence, ça nique tout le reste." Langage injurieux qui dénote pas mal aussi avec le reste de l'atmosphère, mais elle ça la fait sourire, ça lui donne des souvenirs de quand elle était pas encore fiancée à l'oncle Picsou. Elle raconte quelques soirées, m'arrache des éclats de rire que je contrôle pour qu'ils ne soient pas tonitruants, et entre deux anecdotes, l'air de rien, je me penche vers toi, pauvre animal délaissé dans la foule des richelieues. "Vous venez d'où, William Sutherland ? Je crois qu'on ne s'est jamais vus." Yeux qui sondent ton corps, de haut en bas, sourire en coin, puis je me retourne vers elle, on recommence à jacasser en riant, comme deux animaux étrangers par rapport au reste de la meute. Si tu veux me répondre, il faudra te pencher vers moi, Sutherland, et c'est pas anodin, t'es peut-être le plus beau des rapaces dans le nid sombre, et j'aime bien sentir l'haleine des cibles quand elle se dirige contre mon cou. Et puis c'est devenu une obsession, d'essayer de trahir Nyx en m'abreuvant de la peau d'un autre pour faire disparaître ces foutus cauchemars entêtants. A côté de moi, la blonde à paillettes éclate de rire, et je te regarde en coin, un sourcil à nouveau dressé, entre deux blagues échangées avec ma voisine. T'auras qu'à changer de place si ça te dérange tant que ça, au moins je ne glisserais pas ma main sur ton costume de marque sans ton accord.

@Ash Sutherland
Ash Sutherland
Drop in the ocean
Drop in the ocean
Ash Sutherland
https://laal.forumactif.com/t8627-ash-sutherland-o-ashes-fallinghttps://laal.forumactif.com/t8645-carte-de-ash-sutherland
#  CORASH # a little party never killed nobody EmptyJeu 2 Mar - 16:07
Les rires résonnent autours de la table, m’agacent de plus en plus, me donne envie de retourner cette mascarade pour faire de l’art abstrait avec la nape d’un blanc imamculé. Éclaboussures de vins rouges, éclats de champagne, coulées de bouchées au foie gras. Mais je sais pourquoi je suis là et quelle est ma mission. J’étire mes lèvres dans un sourire poli, lève mon verre dans la direction d’un riche homme d’affaires russe qui a déjà fait refaire presque entièrement sa femme chez nous et ferme bien ma gueule pour ne pas être tener de vomir mon dégoût pour chacune des personnes qui est assise autours de cette table. Tout est hypocrite, factice, et pourtant, j’ai choisi d’évoluer dans ce monde. Si je suis là c’est parce que je l’ai voulu. J’aurai pu devenir cardiologue, partir exercer dans des pays en voie de développement, me spécialiser dans les maladies orphelines. Mais je savais que ce qui me rapporterait le plus d’argent était la spécialité préférée des stars. Refaire des nez et des poitrines n’avait rien de glorieux mais elle me garantissait un avenir doré. C’est tout ce qui compte. Je pose ma main sur mon verre pour refuser que l’hôtesse ne remplisse de nouveau mon verre de vin. J’ai une voiture à ramener ce soir, et une poupée accessoirement si elle a su garder sa culotte durant les quelques heures que je vais passer dans ce sous-sol, et il est hors de question que je ne sois pas en état de le faire ou que quelqu'un d’autre conduise mon bébé. Tout est une question de priorité dans la vie et ma voiture passe devant chaque connards friqués qui me regarde comme si je n'étais qu’un bout de viande qu’il s'apprête à dévorer.

Dix mille que je trouve une porte de sortie avant que les desserts n'arrivent.

Je repose mon verre d’eau sur la table, un peu trop fort puisque quelques gouttes s’écrasent à côté du pied, prémisse de l'œuvre qui se dessine dans ma tête. Claquer du fric de manière aussi ridicule n’est pas mon genre mais on va dire que ça m’occupe. L’odeur de weed qui tourbillonne autour de toi à chacun de tes mouvements me file mal au crâne et reculer légèrement ma chaise par rapport à la tienne ne me sauvera pas. Mon attention se porte sur une discussion autour de la bourse à laquelle je participe rapidement. Les finances ne sont pas ma spécialité et je me contente de balancer paresseusement quelques généralités qui semblent faire illusion. Plusieurs hommes ont déjà avalé pas mal de verres de vin et ne se souviendront certainement pas de notre conversation autour de l'effondrement de la bourse ces trois dernières semaines. Je suis à deux doigts d’enfoncer ma fourchette dans ma cuisse pour me maintenir éveillé quand ta voix résonne de nouveau à mon oreille. Trop proche et je suis de nouveau envahis par tes effluves, mélange d’herbe et de vin doucereux. Pourtant, tu piques ma curiosité et d’un mouvement de bras, je fais tomber une petite cuillère sur le sol. Tintement qui ne résonne étrangement pas face au débit des conversations qui bourdonnent autour de nous. Je me penche doucement, prends soin de ne pas faire s'entrechoquer nos crânes comme des collégiens maladroits et constate, amusé que tu as vu juste sur notre couple de voisins. Le blondinet semble sur le point de défaillir et j’ai envie de le secouer pour le forcer à réagir. Il a une bouche, une langue et s’il n’a aucune envie qu’elle se retrouve autour de la queue de son voisin, il n’a qu’à le dire. Je ne supporte pas les personnes qui se posent en victime, qui n’osent pas s’affirmer, qui attendent qu’on se bouge pour eux. Si tu veux quelque chose, tu le prends. Si tu ne veux pas que ton voisin te tripote, tu lui brises un doigt sous la table et l’affaire est réglée.

Je porte de nouveau mon verre à mes lèvres, attendant le prochain moove de notre blondinet mais je sens qu’il va garder le silence et nous priver d’un nouvel épisode de papy pervers. Avant que le pied de mon verre n’ai eu le temps de toucher la table, tu te lances dans une grande représentation d’un vaudeville ridicule. Chaise qui claque contre le sol, pieds sur la table et grandes envolées lyriques accompagnées de son jet de vin rouge. La totale. Je ferme les yeux quelques secondes pour garder mon calme légendaire à la surface de mon visage. Je te laisse faire ton petit numéro, ne regardant à aucun moment dans ta direction de peur qu’on puisse m’associer à toi. Nous sommes voisins de table, rien de plus. L’homme humilié quitte la salle dans un nuage d’insultes et le blondinet regarde nerveusement autour de lui à la recherche d’un soutien. Manque de chance pour lui, c’est dans mon regard qu’il ancre ses prunelles émeraudes. Erreur de débutant. Je suis presque vexé qu’il voit en moi un potentiel allié alors que je n’ai rien fait pour me montrer sympathique depuis le début du dîner. Je pose mes coudes sur la table, ne le laissant pas m’échapper. C’est toi qui à couru dans mon piège à loup, mon lapin.

C’est ça qui se passe quand on a pas les couilles de s’affirmer.

Je hausse un sourcil et le visage du blondinet devient tellement rouge que pendant une seconde, je me demande s’il n’est pas en train de faire une attaque. Pris de panique, il se lève brusquement, fait lui aussi tomber sa chaise et cours hors de la salle. Personne ne sait donc soulever sa chaise ce soir. Deux de moins, plus que vingt-sept à éliminer. Nouveau soupir exaspéré avant de reprendre ma discussion sur l’économie américaine avec mes voisins. Je te glisse néanmoins quelques mots en passant, susurrer dans ta direction mais toujours sans prendre la peine d’accrocher ton regard.

Bien joué, Delavega. Très discret.

Je me fous de savoir si tu m’as entendu ou si tu m’as moi aussi gratifié d’un majeur levé. Les discussions reprennent comme si rien ne s'était passé, comme s’il n’y avait pas deux chaises vides que le serveur vient de relever discrètement. Le gouverneur nous honore enfin de sa présence, ce qui lance le repas et les entrées font enfin leur arrivée sur la table. Ce repas va vraiment être interminable et encore plus si mes voisins se lancent sur une discussion digne d’un salon de coiffure. Finalement, je lève ma main pour demander du vin. Un verre en plus ne fera pas la différence et je vais en avoir besoin pour survivre. Je passe discrètement mon téléphone en mode sonnerie. Mon assistant aime me déranger pour tout et n’importe quoi, nul doute qu’il finira par appeler ce soir et que je pourrais prétexter une urgence médicale pour quitter la table sans entacher ma réputation. Personne ne possède mon numéro de téléphone, à part lui et mon bienfaiteur. Le reste a été bloqué au fur et à mesure, les autres êtres humains ne m'intéressant pas. Les hommes autour de moi jacasse sur des sujets choisis pour leur donner de l’importance, leur donner l'impression de briller dans leur cuve de crasse. Je hoche la tête de temps en temps mais me désintéresse très vite des invités comme du dîner. Cet idiot de Mark m’appelle cinquante fois par jour pour des conneries et là, il n’est pas capable d’avoir une urgence ? C’est vraiment un incapable. Ta voix résonne de nouveau, ton souffle fait se dresser les petits cheveux dans mon cou d’une manière très désagréable. Je sais que tu fais exprès d’utiliser le mauvais prénom pour m’énerver mais désolé mon beau, tu n’es pas capable d’entacher mon calme à toute épreuve. J’ai vaincu bien pire qu’un rappeur à la retraite, trop hight pour remarquer que je n’ai aucune envie d’entrer en contact avec la moindre âme qui traîne en ces lieux. Quand on me questionne sur la brune avec qui je suis arrivé, je bat en retraite et me penche légèrement vers toi, autant que tu me serves de porte de sortie.

Pas d’ici.

C’est tout ce que tu auras comme info. Tu n’as pas besoin d’en savoir plus sur ma vie puisque non seulement on ne s’est jamais croisé mais en plus, on ne se croisera très probablement plus jamais. Malheureusement pour moi, notre hôtesse arrive à trouver mon regard et s’exclame bien trop fort, bien trop aiguë.

Docteur Sutherland ! C’est toujours un plaisir de vous voir.

Je troque mon masque contre celui que je réserve à mes plus fidèles clientes qui n'hésitent jamais à passer par mon cabinet pour faire une petite retouche à cinquante mille dollars. La qualité ça se paye.

Plaisir partagé, vous le savez bien.

Sourire qui s’agrandit dans une comédie que je maîtrise sur le bout des doigts. Image d’homme sympathique, fiable et équilibré. Tout ce que je ne suis pas. Ou presque. Je l’écoute me raconter ses dernières vacances comme si j’en avais quelque chose à foutre. Je te sens remuer à côté de moi sans pour autant que je t'accorde mon attention. Quelque chose me dérange dans ton regard sans pour autant que j’arrive à identifier l’origine de mon trouble.

Oh et quelle est la belle jeune femme avec qui vous êtes venu ?
C’est reparti pour un tour. Sauf que cette fois, pas moyen de m’échapper.
Charlie Johnson, une femme tout à fait exquise que j’ai rencontré au Country Club.
Faux. Cliente qui est prête à se mettre à genoux juste pour un regard et qui pense avoir une chance d’atteindre mon lit grâce à ses nouveaux seins.
J’espère que ce sera la bonne.
Plutôt crever. Mais je réponds d’un sourire entendu au rire de notre hôtesse qui ne semble pas décidée à me laisser mourir d’ennui tranquillement dans mon coin.

Docteur Sutherland, est-ce que vous connaissez Corazòn ? C’est l’être le plus fabuleux de tout Los Angeles !
J’en ai eu un aperçu, oui.
Mon ironie lui passe bien au-dessus de la tête et heureusement, son mari réclame sa présence à l’autre bout de la table, me permettant de respirer quelques minutes. Je maudit ce satané téléphone qui continue de se murer dans le silence. Mark a plutôt intérêt à me sortir de ce merdier s’il veut conserver son poste demain. Et je me fous bien de savoir qu’il n’est pas censé savoir qu’il doit me sauver. Ce doit être inné ces choses là.

@Corazón Delavega
Corazón Delavega
bueno, u didn't hear this from me...
Corazón Delavega
https://laal.forumactif.com/t8625-corazon-delavega-o-i-took-a-pihttps://laal.forumactif.com/t8720-cora-el-cuerpo-caliente-infiernohttps://laal.forumactif.com/t8835-thecorazonhttps://laal.forumactif.com/t8646-carte-de-corazon-delavega
#  CORASH # a little party never killed nobody EmptyJeu 2 Mar - 16:43
Je suis redescendu de ma scène, les spotlights se sont braqués de nouveau sur Wall Street et ces conneries de chiffres qui montent et qui descendent, même notre hôtesse a décidé de se désintéresser de moi, pour mon plus grand bonheur parce que ça me permet de dégainer mon smartphone, de passer d'Instagram à Snapchat, en envoyant quelques photos de la table tâchée de vin - parce que t'es pas foutu de bien tenir ton verre, cabrón -, ou des convives, quand j'arrive à être assez discret. Ça fourmille de hashtags dans mon esprit, du eat the rich conventionnel mais peu adapté à mon propre compte en banque (et puis je suis presque sûr que personne ne trouverait la bonne recette), jusqu'au help me, mais j'aurais trop peur qu'un fanatique bercé par mes vieux sons ne décide de ramener la police au manoir. Même si c'est mon uniforme préféré et que ça fait quelques temps déjà que j'ai pas couché avec un flic, ou avec un strip-teaseur déguisé en flic. Je suis presque sûr que ça amuserait pas beaucoup ces messieurs dames de se faire fouiller au corps par une autre figure d'autorité que leurs jeunes amants et maîtresses désemparés. Non, finalement, je préférais m'amuser avec quelques filtres, envoyer à Coco qu'ici bas, c'était la réunion des morts autour de la table ronde du Roi Arthur, décors et personnages d'époque, et surtout ne pas m'attarder sur ses vidéos mises en muet pour ne pas troubler les gentilhommes qui m'entouraient dans leur sublime discussion fiduciaire. En haut, ça avait l'air d'être l'éclate. J'avais même cru pendant dix secondes voir une vraie girafe dans une photo prise par une des fenêtres. Le gouverneur militait pour la cause animale, ça lui aurait fait une sale pub qu'il loue des animaux exotiques et en voie d'extinction juste pour montrer ses gros muscles le temps d'une soirée. Verre de vin qui se vide pendant que je défile ma page Instagram, l'heure qui s'écoule aussi, tu murmures un truc dans mes oreilles mais je t'écoute pas vraiment, puisque le rire de crécelle de la robe en rouge à mes côtés reprend toujours le pas sur ce que t'essaies de me dire, puis je me rappelle notre deal, et sans lever la tête de mon téléphone, marmonne quelques mots. "Cinquante mille si t'arrêtes de jouer les connards et que tu t'excuses auprès du gamin, sucio." Pas grand chose à faire de claquer mon fric dans ce genre de jeu à la con, déjà parce que j'ai la certitude que tu bougeras pas ton cul de la chaise pour le faire, ensuite parce que promettre cinquante mille contre une crise de colère ou un regard froid, ça valait toujours mieux que tes propositions à deux balles sur la sortie de salle. "T'es aussi bloqué que moi à ce dîner, la seule différence c'est que tu vas beaucoup mieux dans ce décor, doc. Cent billets que t'es chirurgien esthétique, que t'as déjà refait la moitié des caleçons de la salle et les trois quarts des décolletés en haut." Cette fois-ci, mon regard s'est relevé de mon écran, entre deux mèches frisées qui me tombent sur les sourcils, plaquées en arrière, et je t'ai regardé droit dans les yeux sans apprécier même une seule seconde l'orage froid qui tapait le long des vitres de tes pupilles. Pas vraiment peur de l'orage, la foudre sur mon île était la plus belle du monde, quand elle frappait l'océan au loin et qu'on la regardait. Bon, okay, on était à l'abri, le hall de ma maison était immense. Et la cuisinière nous faisait des chocolats chauds. Mais j'ai toujours bien aimé les tempêtes. Je reprends mon observation d'Instagram, glisse sur les tendances du moment, me dit que j'aimerais bien me faire les ongles couleur vin jaune, la prochaine fois, ou couleur vodka, une transparence explosive, un truc qui détonne. Nat aura forcément des idées, il faudra que je lui en parle, sitôt ce foutu dîner terminé.

La porte s'ouvre à nouveau, défilé de types en costumes austères, je lève les yeux au ciel, soupire, range mon téléphone alors que la main gantée de dentelle rouge de notre hôtesse s'agrippe à mon bras. Elle me crie qu'elle a choisi les entrées ce soir, et je manque lui répondre qu'avec les nanas dans son genre c'était toujours des trucs faussement originaux et que je suis presque sûr d'en avoir vu quinze exemplaires sur mon fil Insta dans le quart d'heure qui s'est écoulé. Les assiettes sont posées une à une, et curieusement, je m'attendais pas à ce que ça soit un ensemble de verrines bizarres et multicolores, remplies évidemment pour certaines de caviar, mais d'autres trucs aussi, du gros sel ici et là, du boeuf Angus sûrement dans la plus épaisse de tous. Ma langue passe sur mes lèvres. Bon ça va, ça pourrait être pire comme repas. Mais j'aurais quand même troqué chaque petite entrée contre un pass pour faire la fête, au-dessus de nos têtes, et me dégager surtout de ton aura noire. "Bon appétit, docteur Sutherland. Au plaisir de ne pas le répéter quand le dessert arrivera." Fourchette qui grince le long de mes dents, à peu près autant que la réplique que je t'ai chuchoté sans savoir pourquoi, profitant sans doute d'un moment qui n'est consacré ni aux actions des GAFAM, ni aux prochaines vacances sur les îles Canaries du gouverneur - parce que je me suis enfin souvenu que c'était lui lorsqu'un type à cinq places de toi a fait une blague graveleuse sur son rôle et ses tendances dominatrices au lit, faisant rougir par la même sa dame à mes côtés, brusquement assortie à sa toilette. Peut-être parce que j'ai envie de te voir sourire un coup, me rassurer en me disant que t'es un sale con, comme la majorité des types autour de la table, mais qu'il y a une infime chance que t'es joué au pauvre type toute à l'heure avec le blondinet juste pour les impressionner et pas juste parce que t'es misérable. Trois verrines et mon verre se remplit de nouveau. Le gamin revient, il a les joues aussi roses que ses yeux, il s'assoit en face de moi, je dresse un sourcil, et la maîtresse de maison le plonge dans ses bras, juste le long de sa poitrine en plastique, Barbie parfaite à qui il ne manquerait finalement qu'une chevelure adéquate et pas cette espèce de finition tapis de paille, serpillère usagée ou je ne sais quoi. Sa couleur est fade, comme la tapenade sur le pain de seigle. Je peux arranger l'un mais pas l'autre, je suis sans doute le pire cuisinier qui ait un jour mis les pieds ici. "Tu n'as pas répondu à ma question, toute à l'heure, doc. Tu viens d'où ?" J'hésite à tirer sur ta manche pour jouer le gamin insistant, mais t'as deux dagues dans chaque oeil et je tiens encore un peu à mon petit corazón. "T'es pas obligé de me répondre mais toi et moi on est coincés là pendant encore au moins trois heures, fácilmente. Si t'es pas comme eux, arrête de te comporter comme eux, ça te va pas du tout. On dirait que t'as cinquante piges, que t'es en attente d'un lifting et que la nana qui t'accompagnait en haut ne mérite pas mieux que toi." Verre qui retombe, gorgée avalée, mes yeux qui te dévisagent pour de bon. "Spoiler alert : elle mérite beaucoup mieux." Je soupire, lève les deux sourcils, puisque dans tous les cas je suis intimement convaincu que tu ne me répondras pas, ou alors que tu vociféreras deux trois insultes dans ton coin. Je déteste cet univers d'hypocrisie, de contrats signés entre deux rails de cocaïne et trois verres de rhum hors de prix. Les mecs sont tous des dégonflés, leurs femmes toutes transparentes, la preuve en est de cette charmante hôtesse aux brillants rouges qui, à chaque fois qu'elle rit trop fort, porte la main à sa bouche pour se faire taire et laisse ses joues se colorer de gêne. J'aime pas qu'on étouffe les réactions des gens. J'aime pas qu'on me séduise à grands coups de caviar et de promesses de dons. En fait, c'est fou à dire, mais j'aime pas l'argent, et c'est presque indécent de dire ça quand on claque des milliers de dollars chaque jour juste pour la fête ou pour oublier le temps qui passe. Ma mère m'aurait mis trois claques, mon père... Aucune idée, j'ai pas de souvenir de lui, et généralement, quand je pense à lui, c'est que j'en suis au cinquième verre. Je freine un peu, écarte mon assiette, lève la tête vers le ciel, mâchoire contractée et veine palpitante, pour adresser quelques prières à mes ancêtres pour que toute cette mascarade prenne fin et que je puisse aller danser.

@Ash Sutherland
Ash Sutherland
Drop in the ocean
Drop in the ocean
Ash Sutherland
https://laal.forumactif.com/t8627-ash-sutherland-o-ashes-fallinghttps://laal.forumactif.com/t8645-carte-de-ash-sutherland
#  CORASH # a little party never killed nobody EmptyVen 3 Mar - 9:40
Les discussions se poursuivent autour de la table avec comme point commun l’argent. Celui que ces gentils hommes ont sur leur compte en banque, celui qui va bientôt rejoindre leur compte offshore aux îles caïman et le plus important, celui qu’il dépense pour en mettre la vue aux autres connards autour de la table. Avec mon costume de marque, ma rolex au poignet et la chevalière en or qui orne mon doigt, je me fond parfaitement dans le décor. Peu importe l’histoire derrière ces objets, peu importe que je ne passe pas le dîner entier à crier que ma montre aurait pu acheter un quartier entier de Westwood, je porte le même costume que tous ces branquignol qui ont comme unique but dans la vie de se transformer en statue dorée, complexe d’hybris déployer comme un éventail aux milles reflets. Les reflets d’un écran attire mon attention et du coin de l'œil, je suis pendant quelques secondes les vidéos que tu fais défiler du bout des doigts. Morceaux de vie qui ne dure que trois secondes avant que tu passes à la suite. Tu jongles avec les applications, consomme du contenu comme un addict trop désireux d’échapper à l’instant présent. Je te l’accorde, tous les moyens sont bons pour échapper à ce dîner soporifique. Les basses résonnent dans les murs, léger boum boum qui indique que la fête bat son plein au-dessus de nos têtes et je peux sentir la boule de frustration grandir dans ta bouche. Je m’étonne que tu n’ai pas encore refait un petit show pour retourner rejoindre tes petits copains. Je m’apprête à détourner le regard quand une vidéo attire mon attention. Je reconnais facilement les lieux, Jefferson Boulevard, la voiture qu’on voit sur en premier plan -celle de cet idiot de Diaz- et surtout j'aperçois très clairement les lignes de ma Mitsubishi Eclipse en seconde position sur la ligne de départ. Mon visage est toujours camouflé durant les rodéos pour des raisons évidentes et tu n’as aucun moyen de savoir que ton voisin de table et aussi celui qui met sa vie en jeu plusieurs fois par semaine dans ce genre de petit jeu dans les rues de Los Angeles. Mais les voitures ne semblent pas t’intéresser, tu préfères regarder des gens se trémousser vulgairement dans des fêtes où tu n’es pas invité. Je détourne le regard, adresse un sourire poli au gouverneur sans avoir la moindre idée de ce qu’il vient de me dire mais il lève son verre dans ma direction et me sourit, j’en conclus donc que ça devait être un compliment. Mais comme un boulet à ma cheville, ta voix me ramène de nouveau vers des effluves d'herbe.

Je ne m’excuse jamais. Même pas pour cinquante mille dollars.

Mon regard percute rapidement le tien avant de reprendre le fil de la conversation d’un air blasé. Mes doigts se resserrent légèrement autours de mon verre d’eau, seul signe que tu commences à m’agacer à te croire supérieur à tous les costards cravate autour de la table. Tu as laissé tomber la façade de la discussion faussement cordiale et tant mieux parce qu’elle commençait vraiment à m’emmerder. Je fouille dans la poche intérieur de ma veste, la ressort discrètement avec deux billets de cinquante dollars que je glisse sous ta cuisse.

Tu pourras les offrir à ton nouveau copain. On s’occupe tous les deux du paraître des autres, moi avec un scalpel, toi avec une brosse. Alors pas la peine de prendre cet air supérieur juste parce que tu t’es senti assez rebelle ce soir pour débarquer sans cravate.

Regard blasé que rien n’arrive plus à illuminer à part les boots d’adrénaline que je m’injecte moi-même. Je soupire, termine mon verre et m’apprête à mettre en œuvre mon plan de fuite quand les portes s’ouvrent sur une armada de serveurs. Échec de la mission. Pour le moment. Je prends mon mal en patience, écoute l’hôtesse de la soirée nous parler de ces foutues entrées comme si quelqu’un autour de la table étaient intéressés par son histoire de caviar russe. Ma fourchette effleure vaguement la nourriture et je fais passer une bouchée de crème verdâtre qui doit porter un nom pompeux pour simplement désigner une purée de pois-cassée à la menthe, dans ma bouche uniquement par politesse. Le reste des verrines seront remuées discrètement pour faire croire que j’ai pris la peine de goûter ce repas que notre hôtesse, dans sa triste vie, a mis plusieurs semaines à organiser. Mais je n’ai plus faim, l’estomac rempli d’eau, j’ai envie de rentrer chez moi et de mater un film dans mon pieu. Je n’arrive même pas à me souvenir quand est-ce que j’ai pu mettre en place ce programme sans qu’une urgence médicale me rappelle à la clinique ou qu’on m’oblige à assister à ce genre de mascarade qui pu le mauvais goût.

Bon appétit, Monsieur Delavega. Au plaisir de ne plus vous recroiser après cette soirée.

Clin d'œil qui n’a rien d’amical, je ne sais même pas pourquoi j’ai ponctué ma phrase par cette mimique. Les conversations à table ralentissent, chacun profite du repas qui vient d’être servi et moi, je profite juste du silence relatif. Je bois un nouveau verre d’eau en espérant faire passer ma migraine. J’ai l’impression que tout mon sang s’est accumulé dans mes tempes pour donner naissance à un nouveau cœur dans cet endroit improbable. Je ne me servais pas du premier, il était inutile de créer une seconde pompe à énergie. Mon regard quitte mon assiette pour suivre le retour de ton petit protégé. L’hôtesse le prend de nouveau dans ses bras, pauvre petite victime qui a perdu sa voix face au grand méchant loup, en augmentant encore son malaise. Elle aurait dû le laisser reprendre sa place discrètement sans en faire des tonnes dans le genre mélodrame. Mais elle a besoin de briller face à cette assemblée d’hommes qui la considère comme une jolie plante verte. Quelqu’un devrait lui dire que tous ses efforts sont inutiles et qu’en plus en entraîne dans sa chute ce mec qui n’a rien demandé et qui ne sera plus jamais invité dans les dîners secrets du gouverneur. Chanceux.

Et voilà que mon boulet personnel se remet à jacasser à côté de moi, me tirant de ma rêverie. Déformation professionnelle, je pouvais déjà voir les lignes se tracer sur le visage du blondinet et le devis s’établir dans ma tête pour arranger son visage qui manque de symétrie. Rehaussement des pommettes, amincissement du nez, quelques injections autour de la bouche pour lui donner un aspect moins tombant et une retouche des paupières pour agrandir le regard. Pour deux cent mille billets, je pourrais lui donner des allures d’Austin Butler mais je ne suis pas sûr que recevoir des mains au cul soit vraiment son truc. A moins qu’il retrouve miraculeusement sa paire de couilles en rentrant chez lui.

Nous sommes au moins d’accord sur un point, elle mérite bien mieux que moi. Mais pour avoir accès à mon compte en banque, elle est prête à passer outre mon caractère de connard. Je pourrais lui cracher à la gueule en plein milieu de nos petits copains au-dessus, qu’elle m'attendrait quand même dans mon lit en rentrant. Et avec le sourire.

Constat froid de ce que sont devenus mes relations depuis que j’ai décroché mon diplôme. Les femmes en veulent à ma belle gueule, à ma voiture, à ma fortune. Elles se foutent d’être humilié, traité comme la dernière des merdes, tant qu’elles peuvent avoir accès à la vie dont elles rêvent. Pouvoir exhiber son fric sur Instagram vaut plus que leur dignité apparemment. Je laisse définitivement retomber ma fourchette, lassé de faire semblant d’apprécier ce repas fait pour être photographié mais pas pour être apprécié. Tout est fade, à l’image de cette soirée.

Et puisque ça semble tellement t’intéresser, je viens d’Auckland. T’arrive à situer sur une carte ou t’as besoin d’aide ?

Le blondinet ose relever le regard vers nous pendant une fraction de secondes avant de replonger le nez dans son assiette. Pathétique. Mais tu as raison sur un point, on est bloqué là tous les deux pendant encore un petit moment alors…

Comment tu t’es retrouvé dans ce traquenard ? T’as coiffé Madeline et tu as gagné ton ticket pour l’enfer ?

Je tourne légèrement la tête vers toi, pour la première fois de la soirée. Les autres ont maintenant trop bu pour se souvenir que nous avons discuté ensemble. Il n’y aura pas de lien entre toi et moi, pas de ragots qui se répandront comme une traînée de poudres dans la haute société angeline. Je me fous de mon image, de ce qu’on peut dire de moi mais je peux déjà entendre mon associé me gueuler que je dois faire des efforts pour la clinique, que l’association compte plus que mon petit cul musclé. Alors je continue de sourire même quand j’ai clairement envie d’ajouter de l’arsenic à mon verre d’eau.

@Corazón Delavega
Corazón Delavega
bueno, u didn't hear this from me...
Corazón Delavega
https://laal.forumactif.com/t8625-corazon-delavega-o-i-took-a-pihttps://laal.forumactif.com/t8720-cora-el-cuerpo-caliente-infiernohttps://laal.forumactif.com/t8835-thecorazonhttps://laal.forumactif.com/t8646-carte-de-corazon-delavega
#  CORASH # a little party never killed nobody EmptyDim 5 Mar - 2:02
Ce n'est contre toute attente pas que mon corps qui danse, mais mes yeux s'y sont mis aussi, s'amusent à se lancer contre un ciel que je ne peux qu'imaginer, les pupilles qui flirtent avec le plafond comme si seulement ça pouvait m'attirer au milieu des autres gens qui s'éclatent en haut, s'enfilent de la coke sur des tapis de cachemire et écrasent leurs joints à peine fumés dans de petites volutes de fumée sur du mobilier ancestral. Pendant ce temps, je me retrouve coincé dans une cave, entouré de mecs en costumes, droits comme des bâtons. Un programme super excitant sur le papier, beaucoup moins quand on prenait conscience qu'ils avaient tous la braguette aussi zippée que leurs bouches sèches. Les lèvres qui ne s'écartent que pour baigner la pièce entière d'un peu plus de venin, comme s'il n'y en avait pas assez dans nos assiettes. Je ne sais même pas ce qui me retient d'une nouvelle scène comme toute à l'heure, de rugir pour de bon en montant sur la table, debout cette fois, dansant comme j'aurais aimé le faire depuis plusieurs heures maintenant, envoyant valser au passage les verres, les coupes, les couverts, les assiettes, toutes ces petites verrines ridicules, badigeonnant leurs cols gras d'un peu de caviar, faisant fondre leurs pommettes refaites par une paire de mains avides d'argent, prêtes à déchirer la chair pour en faire du plastique juste contre une poignée de billet. Quel pied ce serait, cette valse ultime, ce ballet suprême, les pieds qui fouettent le vieux bois, envoient dans chaque mur, de gestes incontrôlés, la nourriture et les boissons s'écraser, colorer pour de bon l'ensemble de la salle à manger de nuances carmins comme le vin descendu par tonneau. J'aurais pu en profiter aussi pour me laisser choir en tailleur, toute assiette dégagée, attirer ton foutu visage suffisamment prêt pour pouvoir directement te mordre un bout de peau, voir si ça attirait une nouvelle remarque putride ou si tu allais enfin te décider à te comporter comme un humain normal. Ou alors, j'aurais pu tirer suffisamment sur ta chemise pour la faire sauter, et t'aurais eu l'air aussi con que moi, tes boutons arrachés, tes tissus déchirés, et peut-être que ça t'aurait permis de faire autre chose de tes longues minutes à table que parler Bourse, discuter vacances de merde, vilipender le gamin en face de nous et m'insulter à mi-mots. Mais pour ce soir, j'ai décidé d'être conventionnellement acceptable, de ne pas salir le nom Delavega d'un nouveau scandale. Ils ont tous déjà vu mon nom en gros titre sur un journal style Closer, au moins une fois ce mois-ci, des dizaines s'ils étaient abonnés. Ça avait au moins le mérite de leur apporter un peu de lecture. Yeux qui repartent au ciel, fourchette qui transperce une latte de bois mal taillé. T'es un drôle de connard, doc. Mais je ne peux pas te le dire à voix haute sans m'attirer les foudres des types qui sont de ton côté, me voient eux aussi comme un drôle d'animal, probablement le favori de la reine rouge à paillettes. Elle n'est qu'une proie pour eux, et ce qui dépend d'elle l'est aussi ; de ce fait et par cette simple analogie, ils me considèrent ridicule, inoffensif, carrément comestible. Foutue meute, foutu patriarcat. Bande de crétins. Toi, le premier. "Le crachat ça excite pas mal, docteur Sutherland. Vous avez dû rater quelques petites bases sexuelles pendant vos longues études, mais les gens ont des fantasmes, de nos jours. Et c'est assez fréquent chez les femmes que de s'enticher de pauvres crétins qui se prennent pour des dieux." Coup de coude très familier, mon verre de nouveau rempli - mais quelle magie sordide s'est abattue entre ces murs ? Je prends quelques gorgées, tente d'oublier les volutes noires qui parfument ma gorge de rancoeurs et de colères, et me penche vers l'hôtesse le temps de quelques confessions sur sa routine coiffure - qui pourraient toutes faire l'objet d'un scandale rutilant -, mais pourtant le bruit de ta fourchette dans ton assiette me tire de la conversation, me fait revenir vers toi, le regard un peu obscur, nos yeux qui se croisent pour la première fois de la soirée. J'ai presque envie de balayer mes cheveux en arrière pour voir un peu plus des idées maussades qui baignent tes pupilles. Sans surprise. Être pathétique et ombrageux qui m'envoie une nouvelle pique, ma jambe qui reprend sa course sur la table, le blond d'en face qui nous regarde à tour de rôle, reçoit tes flammes puis mon sourire encourageant. T'inquiètes pas gamin, des années après je m'y suis toujours pas fait non plus. Bienvenue dans la porcherie. Il a l'air un peu rassuré, il reprend son repas à un rythme très lent, et moi je penche un peu la tête dans ma main, mon coude sur la table, te dévisage sans aucun souci. "J'ai jamais été très bon en géographie, surtout avec votre pays. Trop d'États, trop de villes compliquées. J'ai dû trouver des moyens de me souvenir de tout. Par exemple, New York, les gens marchent vite. Los Angeles, c'est les rêveurs, et ceux qui vivent dans le pêché. Les satanistes et tout le bordel..." Une gorgée de vin, une goutte qui s'égare de mes lèvres anesthésiées par l'alcool et l'envie de partir, s'écrase sur ma main, langue qui parcoure ma peau juste devant un grand sourire provocateur. "Et Auckland, c'est la ville des sales types. Enregistré." Lèvres qui ne parviennent plus à se réprimer, je reprends ma conversation avec l'hôtesse, bien décidé pour de bon à t'ignorer cette fois.

Si j'avais pensé, même pendant quelques minutes, que tu pouvais être ne serait-ce qu'un minimum différent du reste du zoo, tu m'avais prouvé en quelques répliques agaçantes et insultantes que tu étais peut-être leur gardien, toi-même enfermé derrière tes propres barreaux, pas si différent des gorilles et des éléphants. C'est ton sourire et ta tête penchée vers moi qui me font dresser les poils et comprendre que t'attends une suite, surtout quand t'articules une question. Alors, Sherlock, on s'intéresse aux autres ? Sous couvert de passer le temps, en plus. Cabrón. "J'étais pas venu pour dîner, j'étais venu pour faire la fête, sans doute tout oublier d'ici demain matin et enchaîner une autre soirée après mon taf." Haussement d'épaules. Voix plus basse, baryton non assumé. "Ah, et pour ton information, amigo. Elle s'appelle Chanel, et c'est une habituée de la Bella Vida. Les ongles, les cheveux, le maillot, absolument tout. Tu veux d'autres détails pour réussir à la lever un peu, viejo ? J'ai pas les bonnes pilules, désolé." A peine amusé par la provocation, parce que tu sourcilles pas trop et que j'aimerais te voir te décomposer pour de bon, jeter par terre ta mâchoire et te départir de cet air insolent qui ne te va vraiment pas. Ou alors, si. C'est peut-être ça qui rend désirable les mecs comme toi : la certitude qu'ils ne voudront jamais d'amour. Juste humilier, posséder, détruire. Ça m'allait très bien aussi, la plupart du temps. Je me penche vers toi, t'esquisse un rapide recul mais pas suffisamment pour échapper ni à mon parfum, ni à mes lèvres proches de ton oreille, mots murmurés comme un secret. "Escúchame, sucio, arrête de jouer les anges, c'était plus simple de t'ignorer quand t'étais un sacré connard. Assume, bois ton eau, étouffe-toi et laisse-moi tranquille." La mâchoire contractée parce que je monte facilement en pression, surtout quand il s'agit de types comme toi. Surtout quand il s'agit des regards humiliants que tu jettes au gamin depuis de longues minutes, surtout quand il s'agit des iris qui m'ont transpercé quand je suis intervenu, perturbant le déroulé parfait d'une soirée ridicule. Je déteste qu'on me juge, pourtant premier à le faire dès qu'on me soufflait un ragot, une rumeur, une histoire folle entre deux manucures. Et puis c'est aussi une façon de te tester. De voir si tu vas hurler de colère, m'insulter de tous les noms, peut-être par la même occasion t'offrir une porte de sortie. Je retourne la tête vers Chanel, la laisse m'expliquer le but du plat, puis feinter un malaise, quelques secondes, relever la tête en éclatant de rire. Aucun type à table n'a capté son manège, personne ne s'en ait soucié. On aurait pu aussi bien la mettre sur une assiette qu'ils auraient ricané. Je secoue la tête, elle le voit, et sa main rejoint la mienne. "Viens, Cora, on va fumer un coup. Ça va être marrant." Je hoche du menton. Bien besoin d'herbes aromatiques avant le poulet. Et avant que je réagisse, elle regarde au-dessus de mon épaule, grand sourire sur les lèvres. "Docteur, venez avec nous ! Je sais que vous êtes de bonne compagnie et je suis sûre que vous avez d'excellentes anecdotes. Je n'accepte aucun refus." Je manque me rasseoir, vous laisser partir tous les deux. "C'est clair que vous devez avoir une vie tellement passionnante, docteur. J'ai hâte d'entendre à quel point tout est monotone avec vous." Regard qui fusille mais elle est entreprenante, se glisse derrière nos chaises, une main dans le bas de mon dos, une main dans le bas de ton dos, et elle nous guide vers une nouvelle porte secrète, un couloir de velours puis ce qui devait être dans le temps un boudoir aux teintes dorées et blanches, du marbre partout sauf sur les coussins moelleux. Fenêtre entrouverte par ses soins, joint dégainé d'une cachette secrète que je n'ai pas eu le temps de repérer, elle se laisse tomber, les cannes en avant, sur un gros pouf au sol sous mon regard amusé, ma bouche exceptionnellement silencieuse. Elle fume de grandes bouffées en rigolant, te supplie de lui raconter une histoire marrante, et te tend le joint, sous mes iris qui ricanent encore plus. Si toi, tu fumes, alors c'est un univers de certitudes qui s'écroule.

@Ash Sutherland
Ash Sutherland
Drop in the ocean
Drop in the ocean
Ash Sutherland
https://laal.forumactif.com/t8627-ash-sutherland-o-ashes-fallinghttps://laal.forumactif.com/t8645-carte-de-ash-sutherland
#  CORASH # a little party never killed nobody EmptyLun 6 Mar - 16:08
Bizarre cette façon dont on a de se parler sans jamais se regarder. Nos lèvres bougent mais nos yeux ne se rencontrent jamais. Le gamin assis en face de nous relève parfois la tête, pensant qu’on s’adresse à lui avant de comprendre qu’il ne fait pas non plus partie de la bulle que nous avons formé autours de nous. Parfois, la maîtresse de maison impose son parfum écoeurant de notre côté mais lui n’essaye même pas d’y passer un doigt. Il a peut-être un instinct de survie après tout. Il reste dans son coin, évite les conversations puantes de ses voisins, prie sûrement pour que cette soirée s’arrête au plus vite. Comme nous tous. Du moins, de ce côté de la table. La chaise laissée vide par notre papy pervers a laissé quatre clowns qui se forcent à sourire à intervalle régulier mais qui ferait une pub parfaite pour le Prozac. Chacun son style mais aucun de nous n’arrive à renvoyer la moindre joie de vivre. Même ta jambe qui tressaute en rythme avec les basses de la fête au-dessus de nos têtes ne fait plus illusion. Même jambe qui fait trembler ma chaise et me donne envie de te planter les dents de ma fourchette bien profondément dans la chair molle de ta cuisse. Mais ça ferait mauvais genre et je ne souhaite toujours pas attirer l’attention sur notre duo improbable.

Les assiettes sont débarrassées et des bruits de vaisselle indiquent que nous allons bientôt passer au plat de résistance. Ma tête se penche légèrement de ton côté et je retiens de justesse un sourire, il ne faudrait pas que tu penses que tu as le pouvoir de m’amuser. Me divertir tout au plus et uniquement parce que nous sommes coincés l’un à côté de l’autre. Ils n’auraient pas pu faire pire comme plan de table. Mon associé peut toujours aller se faire voir pour que j’accepte de refoutre les pieds dans ce manoir un jour. J’en ai connu des repas chiants mais celui-là est en train de se hisser sur la première marche du podium.

Ce pays n’est pas mon pays, Monsieur Delavega et Auckland n’est pas aux Etats-Unis. Mais je ne peux pas te contredire pour les sales types, on va dire que c’est notre petite tradition locale.

Ton sourire effleure la peau de mon cou, seul signe que tu as tourné le visage dans ma direction au moins une seconde. Quand tu me réponds, ton ton se durcit derrière ton sourire qui pourrait laisser penser à de l’humour. Mais tu commences à m’agacer. Quoique non, je ne veux pas te donner ce pouvoir. Je maintiens mon masque d’indifférence, que tu sois là ou pas, peu importe. Même si le bourdonnement de ta voix me donne envie de te donner une tape sur le genou pour t’imposer le silence. Mais je sais que ce geste ne te fera que rugir plus fort. Peut-être même qu’il me donnerait le droit à un petit lap dance comme pour papy pervers.

Tu as l’air d’avoir une vie palpitante. Et Shana n’est pas mon genre, tu peux garder tes petites pilules pour toi.

Je retiens un frisson en sentant ton souffle contre le lobe de ton oreille, tes lèvres assez proches pour faire jaillir mon sang du bout de tes canines. Hum, on dirait que tu es celui qui craque en premier. Dommage pour toi, je m’attendais à plus de résistance de ta part. Tu m’avais l’air solide mais finalement tu ne vaut pas mieux que le gamin, tu fais juste plus de bruit. Je tourne très légèrement la tête dans ta direction, assez pour te confier un secret en retour mais pas trop pour ne pas que nos épidermes puissent initier un quelconque contact.

C’est là que tu te trompes, sucio, j’ai jamais dit que j’étais un ange.

Je ne sais pas si tu m'écoutes jusqu’au bout, ton visage se tourne de nouveau vers notre hôte et le mien vers ses messieurs qui n’ont toujours pas fini d’étaler leur fric sur la table. On m’interroge sur la clinique dans laquelle je me suis installé et j’en vois la parfaite occasion de leur soutirer quelques chèques. Je ne serais pas venu pour rien. Je me lance dans le discours écrit par notre service marketing, celui que j’ai répété un nombre incalculable de fois et que j’ai appris à réciter avec conviction. Tout d’abord, vendre du rêve avec les projets d’agrandissement de la clinique, les bénéfices générés et les stars qui ont bénéficié de nos services. Ensuite, on appâte le poisson en mettant en avant notre association qui offre des chirurgies réparatrices à des enfants victimes de maladies infantiles ou d’accidents et on les associe à cette bonne action. Et pour finir, il n’y a plus qu’à remonter la ligne avec des chèques bien remplis accrochés à l'hameçon. Ce discours me file la gerbe, je me file la gerbe mais ça fait partie de mon contrat. Réaliser ses rêves à un coût et voici le mien. Devenir un connard fini pour ne pas finir comme ma mère. Pacte avec le diable signé de mon sang et clairement assumé. Comme d’habitude, mon petit speech porte ses fruits et ses messieurs envoient des emails à leurs assistants pour leur demander de préparer une donation. Chacun se vante de mettre un plus gros chiffre que son voisin. Au moins des enfants tireront des bénéfices de toute cette mascarade et moi, je pourrais éviter ce genre de soirée pendant plusieurs semaines si je rapporte un chiffre d’affaires assez important à la clinique. Tout le monde est content et maintenant que c’est fait, je peux me barrer de cette soirée sans la moindre once de remords.

Ma nouvelle tentative de fuite, mon téléphone déjà coincé entre les doigts dans la poche de ma veste, est avortée par la maîtresse de maison qui tient absolument à ce que je vous accompagne fumer. Je m’apprête à décliner poliment sa proposition mais tu interviens et l’envie de t’agacer devient trop forte pour que je passe mon tour. Je me lève boutonne ma veste, suis le convois vers un salon à l’abris des regards, et des nez trop baladeurs. Je m’installe dans un fauteuil sur la gauche de Shana, Shauna ou peu importe son prénom, en face de toi. Je redéboutonne ma veste de costume, danse des boutons qui ne s’arrêtera quand toutes mes fringues finiront en boule au pied de mon lit. J’attrape le joint tendu par robe rouge, ça sera plus simple à retenir, et le glisse entre mes lèvres. Après ça, je serai toujours en capacité de conduire et la soirée passera sûrement plus vite. Et si je viens à me faire arrêter, quelques billets suffiront à ne pas mentionner mon taux de THC sur mon dossier. La police est loin d’être incorruptible, ici comme partout. J’aspire doucement, laisse la fumée saturer mes poumons avant de la laisser s’échapper. Je sais exactement quoi raconter pour faire sourire robe rouge, elle se fout bien de mon quotidien ou de mon boulot. Tout ce qu’elle veut ce sont des ragots. Caméléon des soirées mondaines, je lui donne ce qu’elle veut, distille des anecdotes sur les opérations ratées de ses voisines qui ont préféré une autre clinique que la sienne pour passer inaperçue. Raté. Elle rit à gorge déployée pendant que je tire une deuxième late avant de me pencher en avant pour te passer notre cigarette aromatisée. Sourcil levé pour savoir si tu vas accepter de poser tes lèvres sur le papier après moi.

Robe rouge ne se rend compte de rien, la tension entre nous lui passe bien au-dessus de la tête, tout comme nos regards qui n’ont plus d’autre choix que de s’affronter maintenant qu’on est face à face. Pupilles dilatées contre pupilles dilatées. La blonde frappe dans ses mains et te demande à ton tour de raconter une anecdote du salon. Nous sommes deux bouffons amenés à l’écart pour divertir la reine. Je n’écoute qu’à moitié vos histoires sur des personnes que je ne connais pas, appréciant la nouvelle légèreté qui s’insinue dans mon crâne. Barbie se prend soudain d’intérêt pour une photo sur son téléphone et je relève les yeux vers toi quand un détail du début de soirée me revient.

Tu ne fais plus de musique ?

Je ne sais pas pourquoi ce bout de phrase de la brune qui m’accompagne me revient soudainement. Mais elle t’a présenté comme un rappeur. Hors depuis le début du dîner, tu ne parles que de ton salon de coiffure ou beauté ou peu importe comment tu le qualifie. Il me manque donc un chapitre dans ta biographie que je suis en train de construire pour tromper l’ennui, c’est dire si j’ai atteint le fond du trou.


@Corazón Delavega
Corazón Delavega
bueno, u didn't hear this from me...
Corazón Delavega
https://laal.forumactif.com/t8625-corazon-delavega-o-i-took-a-pihttps://laal.forumactif.com/t8720-cora-el-cuerpo-caliente-infiernohttps://laal.forumactif.com/t8835-thecorazonhttps://laal.forumactif.com/t8646-carte-de-corazon-delavega
#  CORASH # a little party never killed nobody EmptyMar 7 Mar - 13:19
Assis dans ce boudoir bien en face de toi, avec pour seule arbitre Chanel dont tu écorches le prénom dès que tu en as l'occasion, bien plus occupée à se délecter de ses ongles - signés la Bella Vida -, ses cheveux - absolument pas signés la Bella Vida - ou de son téléphone, je me retrouve forcé à confronter nos iris, les tiens bien dilatés au fur et à mesure des taffes de fumée que tu ingères. Je n'aurais pas pensé que tu accepterais de fumer, pas plus que je n'aurais pensé que tu finirais par nous suivre. Vu ton comportement de grand prédateur depuis le début de la soirée, je m'étais attendu à ce que tu envoies bouler la robe à paillettes rouges, voir même à ce que tu te tires de la table pour n'accompagner que la brune, la dévorer dans ta voiture comme le ferait n'importe quel autre monstre. Mais pour l'instant, les armes sont baissées, on se regarde sans vraiment avoir envie de se tuer, et c'est déjà un bon début. Chanel qui nous trouble de temps en temps, sautillant en étant assise, une première mondiale, les mains qui s'agitent et applaudissent dans un rythme désordonné. Ça, je le remarque direct. Cette joie incontrôlée, cette volonté d'être la reine dans le château en ordonnant aux invités de la suivre, en roulant un blunt à la perfection, en se réjouissant de pouvoir avoir le contrôle, les cheveux pas tout à fait élégants, la robe qui crie qu'elle est de marque mais le hurlement trahit que c'est une vieille collection. Le sénateur aurait des problèmes de fric ? Difficile à croire. Mais l'évidence seconde me frappe aux yeux. Je suis à deux doigts de glisser sur un terrain dangereux, en lui demandant son vrai prénom. Impossible qu'elle s'appelle Chanel avec un nom à particules comme elle s'en est toujours vantée. Impossible, trahissent ses manières, trahissent cette façon de vouloir être aux commandes de façon impérative, trahissent ces expressions triviales de bonheur. Elle est en train de jouer un rôle, le rôle que j'ai délaissé il y a des années, le rôle qui apparemment te déplaît tout autant, malgré ton costume bien taillé, le choix de la couleur et du tissu que j'ai rapidement tâté quand on s'est levés en même temps, juste le temps de voir de quel bois tu étais fait. Pas franchement déçu, puisque c'était de la qualité, de la qualité chère à n'en pas douter, prouvant que tu étais toi aussi dans une démonstration, mais une démonstration qui ne te plaisait pas. Sans doute envoyé là par ton travail, pas par la brune dont tu te fous éperdument. Pas par intérêt de te faire voir en public non plus, en tout cas pas pour ton égo à toi, parce que tu te moques de l'avis de ces types à peu près autant que moi. Gestes très révélateurs, donc, depuis le début de la soirée, puisque j'avais réussi à glaner quelques informations sur mes deux voisins directs, sans oublier mon succès à protéger le gamin blond en humiliant l'autre. C'était finalement une bonne première partie de soirée, n'en déplaise à ton sourire en coin et à tes tentatives de me faire taire, ou mieux encore, de m'insulter sous couvert de bonne diplomatie, docteur. Tu te penches, me tends le joint, j'inspire de grandes bouffées, comme si c'était l'oxygène du parc, dehors, comme si j'avais pu me tirer loin de tous ces costumes trop serrés et de leurs conversations barbantes, ou comme s'il s'agissait d'un portail vers le salon du dessus, les rythmes incessants, les talons qui claquent et les mains qui se perdent sur des côtes salvatrices, littoraux presque déroulés pour l'île de tous les plaisirs. Pas-Chanel perd de nouveau ses yeux sur son téléphone, me laisse le détail de quelques autres mèches de cheveux qui me donnent envie de grogner. Ça va être un enfer pour les filles de rattraper ça, hors de question que ce soit moi qui me plonge dans la réparation capillaire d'une diva déchue aux mensonges acérés. Tu me tires de mon perchoir et de mon poste d'observation professionnel, par une question qui me surprend. Je ne t'ai jamais dit que je faisais de la musique, avant. Quand j'avais fait disparaître les voyelles de mon nom, quand j'avais mis le cap vers les Etats-Unis, entrée sur le territoire en fanfare avec deux albums plébiscités, me hissant à un stade de notoriété qui n'avait rien à envier à celui que je cultivais aujourd'hui, jet-setter influenceur aux dix casquettes qui les enlève toutes pour pouvoir danser jusqu'au bout de la nuit. Alors comment peux-tu être au courant ? Évidemment, il y a les bruits de couloir, les regards interloqués sur mon passage des plus jeunes convives, puisque les types de soixante-quinze ans n'ont évidemment aucune connaissance de mon incursion dans le monde du rap. Mais j'ai un doute assez fort sur ta capacité à écouter les ragots, et encore plus à les mémoriser. Alors quelles autres voies avaient pu te conduire à savoir que ma sale tête était disponible sur Spotify, en gros plan ? Un espèce de flash, et j'associe tout. La brune. Plus jeune que toi. Sans doute amatrice de rap, en train de se déhancher plus haut. Okay, ça c'est une bonne piste.

Je hoche la tête, le regard qui te montre sans doute quand même ma surprise face à ton intérêt pour un être humain. Mais je ne peux pas t'en vouloir, nous étions très mal entourés. Tu avais au moins eu le mérite de me divertir pendant toutes les entrées. Je garde le joint entre deux doigts, par souci surtout de ne pas faire se relever les yeux de notre hôtesse, pour être un peu tranquille sans effusion de joie parasite ou sans ordre murmuré du bout de ses lèvres carmins. Les miennes s'entrouvrent, je décide de répondre en pesant mes mots, pour une fois. Pour ne pas que la maison entière s'effondre et aussi parce que tu te comportes de façon agréable sous drogue, ce qui n'est pas négligeable. "Oui. Ça me plaisait plus trop, j'avais envie de me poser." Un sourcil dressé, je saute le tour de la blonde, te tend le blunt encore fumant. Nos index se frôlent et nos pouces se touchent, ça me tire un sourire à la con. "Surprenant, hein ? On m'imagine mal avoir envie de calme. Mais je voulais monter une affaire. J'ai acheté mon salon, la Bella Vida. Ai recruté plein de supers esthéticiennes." Je mets sous silence que la Bella Vida est devenue la plaque tournante de toutes les rumeurs en centre-ville, parce que je veux pas que tu me juges du regard, curieusement, alors que j'ai l'habitude des autres qui le font. Mais toi, t'es à part, tu l'as bien fait comprendre dès que tu t'es assis, et du coup j'ai pas complètement envie que tu me prennes pour un tocard, que tu me places sur une échelle en-dessous des autres types qu'on a critiqué. Je rigole doucement. "C'est marrant, toi t'es chirurgien, je crois. Tu retapes le corps, le visage, sans doute. Moi je m'occupe du reste. C'est moins glorieux, peut-être, mais ça les fait sourire." Je sais pas pourquoi j'ai immédiatement associé ton métier, tes oeuvres, mon métier, mes oeuvres. Mais il y a de fortes chances si t'es vraiment chirurgien esthétique, puisque tu ne me l'as toujours pas confirmé et que je te pose la question à demis-mots, qu'on ait déjà eu entre nos mains des clients similaires, pour ne pas dire identiques. J'aime autant la chirurgie esthétique que les discussions sur Wall Street, pourtant je ne te dis rien de mon aversion, je la cache entièrement, pour qu'on puisse discuter sans avoir à mordre. T'as fait un effort en me posant une question sans effusion de poison, je te dois au moins le respect de te rendre cet effort. "Pourquoi t'es venu ce soir, doc ? T'es pas comme eux non plus. C'est pas une question méchante, je veux juste réussir à comprendre un peu mieux qui tu es. Tu peux pas m'en vouloir, sucio, tu sais que t'es intrigant." Parce que je suis pas le meilleur des espions, que dans tous les cas j'aurais bien du mal à ne pas te laisser comprendre que je suis aussi en train de glaner quelques informations, sans vraiment savoir pourquoi d'ailleurs. Peut-être parce que t'es le seul type à m'avoir parlé ce soir, de ton plein gré ou pas. Peut-être parce que tu te reconnais pas en eux non plus. Peut-être parce que je suis fatigué, que j'ai du mal à dormir avec ce type qui hante tous mes rêves, et que depuis j'ai besoin d'en savoir plus sur les autres pour mieux le dénicher et le chasser de ma tête ? Ouais, y a plein de raisons.

@Ash Sutherland
Ash Sutherland
Drop in the ocean
Drop in the ocean
Ash Sutherland
https://laal.forumactif.com/t8627-ash-sutherland-o-ashes-fallinghttps://laal.forumactif.com/t8645-carte-de-ash-sutherland
#  CORASH # a little party never killed nobody EmptyMar 7 Mar - 16:26
La blonde s’enferme dans son monde virtuel, nous laissant seuls dans une bulle formée par les effluves d’herbe. Elle ne fait plus attention à ce que l’on dit, ne prend même plus la peine de hocher poliment la tête de temps en temps. Quand le chat n’est pas là, les souris dansent. Loin de son mari, elle peut faire tomber le masque, reprendre sa vraie nature et glousser comme une gamine de quinze ans chaque fois que son téléphone vibre pour la notifier d’un nouveau message. Elle a sûrement un amant comme toutes ses copines, un petit mec plus jeune qu’elle qui lui donne l’impression d’être désirable en échange de quelques cadeaux. Si toutes les femmes de cette soirée sont déjà passées par la chirurgie esthétique ce n’est surement pas pour plaire à leurs maris. Elles se foutent bien d’être touchées par des connards égoïstes aux ventres bedonnants. Non, elles veulent séduire. Être surprise accidentellement avec un bel Apollon sur le capot de leur décapotable. Tout est toujours qu’une question d’illusion, de ce qu’on veut montrer au monde. Parce qu’il ne faut surtout pas montrer qu’à l’intérieur on est moche, gris, sans relief. Moi, le premier même si aucun scalpel ne m’a jamais approché. Ce que je ne comprends pas, c’est pourquoi toi tu dépenses autant d’énergie pour être différent. Ce blondinet tout à l’heure, quel était ton intérêt de le défendre, à part te mettre tous les costumes gris à dos ? Même Barbie a semblé gênée avant de décréter que se ranger de ton côté la mettrait en lumière. Mes doigts s’accrochent autour d’un fil qui dépasse de l’accoudoir du fauteuil, décroche mon regard du tien. La drogue me fait trop cogiter, c’est la principale raison de mon abstinence en temps normal.

Mon corps se déplace vers l’avant, attrapant entre mon pouce et mon index le joint qui ne circule qu’entre nos lèvres. La blonde est trop occupée à faire défiler ses photos sur Instagram pour remarquer que son herbe ne vient plus pétiller sur sa langue. Tant qu’elle arrête de glousser comme une idiote, ça me va. Elle a une voix qui m’attaque, fait poindre une migraine dans mes tempes. Le genre de voix aiguë que je ne supporte plus. Je tire sur le blunt, plisse les yeux pour empêcher la fumée de me cramer la rétine.

Ouai, surprenant. T’es plutôt du genre à monter danser sur les tables, je te vois pas trop avec des envies de calme.

Le fumée s’échappe de mes lèvres, laissant un sourire carnassier sur mes lèvres.

T’es tout le temps en train de parler, de passer ton doigt sur l’écran de ton téléphone, de remuer la jambe. T’es incapable de rester immobile plus de trois secondes.

Sourire qui s’agrandit pendant que je confesse que je n’étais pas si distant que ça durant la première partie de la soirée. Du coin de l’heure, j’ai noté pas mal de détails sur ton langage corporel, tes habitudes comme celle de sortir ton téléphone pour vérifier tes notifications toutes les dix minutes. A croire que tu as trop peur que L.A. parte en fumée sans que tu sois au courant. Ton hyperactivité contraste avec mon immobilité, comme ton visage expressif contraste avec le marbre de mes traits. Toutes tes émotions font bouger ton visage, forment des plis et des sillons pour exprimer de l’agacement, de la colère, parfois de l’humour. Tu es un livre ouvert quand je me contente de relever la commissure de mes lèvres pour donner l’impression que je suis humain. Sauf en ce moment, mais tu m’as eu avec la drogue. Je tire une nouvelle fois avant de te tendre de nouveau le joint, laissant nos doigts se percuter de nouveau, une seconde de trop avant de me reculer. Le bout de ma langue joue avec la fumée qui s’échappe de mes lèvres entrouvertes. Je passe une main sur mes paupières, aucun doute que nos yeux rougis ne laisseront aucun doute sur notre activité lors de notre retour à table. Enfin, si quelqu’un en a quelque chose à foutre. On ne peut pas dire que notre côté du navire soit indispensable à cette soirée. Nous ne sommes bons qu’à signer des chèques pour gagner notre liberté, notre conversation ne les intéresse pas le moins du monde.

Je repasse en mode observation avant de hausser les épaules.

Ce n’est pas une question de gloire. Chacun ses instruments mais le but est le même, permettre à des femmes de coller à leurs idéaux. Je les découpe pour les faire ressembler à la dernière influenceuse en vogue sur les réseaux, tout en sachant qu’elles reviendront dans un an parce qu’elles voudront ressembler à quelqu’un d'autre. Eternel recommencement dans une quête de perfection.

Mon regard glisse sur la blonde qui ne régit toujours pas. Poitrine, pommettes, nez, j’ai déjà bossé plusieurs fois sur elle. Je lui avait d’ailleurs conseillé une taille de  bonnet moins importante mais elle n’a rien voulu savoir. Elle voulait une grosse poitrine et une taille fine. Je sais déjà qu’elle viendra me voir dans les semaines à venir pour une liposuccion afin de façonner son corps comme ceux qu’elle regarde à longueur de journée. Même si sa morphologie ne lui donnera jamais le même résultat, même s' il est impossible d’appliquer les mêmes filtres qu’Insta dans la vraie vie. Désolé ma belle mais tu vas être obligé de vivre avec le visage que tu vois dans le miroir chaque matin. Je suis chirurgien, pas magicien.

Je détache mon regard de la blonde pour le rapporter sur toi et surprend ton oeillade qui n'est plus si hostile. Spotted, Monsieur Delavega. Je serre les dents pour retenir mon rire, je ne voudrais pas foutre en l’air définitivement mon image de connard. J’ai une réputation à tenir, même si elle est en train de s'étioler depuis que nous nous sommes enfermé dans cette pièce. Tes mots confirment mon impression. Tu veux me comprendre. Tu vas être tellement déçu quand tu vas comprendre que je suis bien un sale type.

Je n’ai pas la prétention de croire que je suis différent des types autour de la table.

Je commence à avoir soif, fumer me donne toujours envie de descendre des litres d’eau. Mais Chantal a définitivement abandonné son rôle d’hôtesse de maison. Tel un bon gros connard, je claque des doigts sous son nez pour attirer son attention. Elle cligne plusieurs fois des yeux avant de se souvenir de notre présence. Le retour de son rire me fait regretter instantanément de l’avoir sortie de son écosystème.

Est-ce que tu voudrais bien être un ange et aller nous chercher à boire ?

Elle saute sur ses pieds, frappe doucement sur ses joues et se remet à rire bêtement, crispant les muscles de mes épaules.

Mais quelle idiote, je fais ! Je ne prends même pas soin de mes deux invités préférés ! Je vais vous chercher ça tout de suite.

Elle disparaît dans un nuage d'herbe et d’épices en nous laissant seul dans le salon. Je décroise les jambes et me reconcentre vers toi comme si toute cette scène n’avait jamais existé.

C’est dans mon contrat. Je dois assister à ce genre de dîner une fois par mois et revenir avec au moins cent mille dollars de dons pour notre association sous peine de devoir m’en coltiner un deuxième.

Franchise, transparence. Je n’ai rien à cacher, pas sur ma présence à ce dîner en tout cas. Si j’avais eu le choix, je n'aurais jamais foutu les pieds dans ce manoir, ni pour la fête qui se déroule à l’étage supérieur, ni pour ce dîner soporifique. Je penche légèrement la tête sur le côté.

Tu n’as pas répondu à ma question tout à l’heure, qu’est ce que toi tu fous là ? C’est pas méchant, t’es juste intrigant.

Sourire en coin en reprenant tes mots et silence qui s’impose avant que Barbie ne reviennent en force dans le salon. Elle dépose une bouteille de vin rouge et une bouteille de whisky avec des verres sur une petite table. Pas d’eau, évidemment. Je retiens un soupire d’exaspération pendant qu’elle prétexte d’une voix beaucoup trop forte qu’une urgence en cuisine requiert sa présence. Sûrement une nouvelle tentative d’attirer l’attention des hommes restés à table. Pas besoin de passer la tête par la porte pour savoir que c’est un échec. Je me lève en direction du bar improvisé, t’offre mon dos le temps de prendre deux verres entre mes doigts et de les remplir de vin. Je ne prends pas la peine de te laisser choisir ton poison puisque je t’ai vu descendre des verres de rouge pendant tout le repas. On ne mélange pas, c’est la règle.

Je te tends ton verre et reprend ma place dans le fauteuil en face de toi. Tant pis pour les bonnes résolutions, mes lèvres se referment sur le bord transparent pour laisser le vin endiguer ma soif. Quand nos regards se percutent de nouveau, la sensation de malaise que j’ai ressenti à notre première rencontre revient glisser le long de ma colonne vertébrale. J’ai une sensation bizarre, comme si on se connaissait, comme si on c’était déjà rencontré alors que je peux assurer que non. Tu n’es pas le genre d’homme qu’on oublie Delavega.

@Corazón Delavega
Contenu sponsorisé
#  CORASH # a little party never killed nobody Empty

 CORASH # a little party never killed nobody


Aller à la page : 1, 2, 3, 4  Suivant
 Sujets similaires
-
» Cheers m*therf*cker ! [Corash #2]
» autumn killed the summer with the softest kiss - eliott&lorelei
» the last party before the apocalypse
» Don't stop the party (Sigma)
» beach party (alana)

Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
LOS ANGELES, A L'ANCIENNE :: Archive 2021 :: Archive Rps-
Sauter vers: