Même si j'adorais la littérature pour enfant, si j'appréciais illustrer plus que tout. J'avais décidé de changer un peu d'univers pour mon dernier roman, en fait c'était totalement différent de mon genre habituel. J'avais tenté de me lancer dans le genre policier. J'avais changé de pseudonyme pour ce livre, voulant me créer une autre sorte de profil d'auteur. Et les premières ventes avaient été plutôt bonne, assez pour envisager d'exporter mon œuvre vers d'autre pays. Assez aussi pour avoir un petit bonus financier. J'avais profité de ce fameux bonus pour emmener Izia a Disneyland pour la seconde fois. La petite fille avait été tout aussi émerveillée que la première fois. J'avais adoré voir cette enfant s'extasier devant la magie des lieux, j'étais heureuse de pouvoir lui offrir ce genre de spectacle, surtout après son début d'enfance chaotique. Je me promettais de la ramener une troisième fois si la traduction se faisait et si elle me rapportais un peu d'argent. Et c'était plutôt en bonne voie, j'avais rendez vous avec la personne qui se chargerait de la traduction. Une vielle amie, avec qui j'avais déjà travaillé quand elle débutait et en qui j'avais toute confiance. J'étais donc plus qu'heureuse de retrouver Elaïa, je savais qu'avec elle tout se déroulerait bien. Si elle acceptait evidemment de prendre en main le projet. C'était pour ça que je l'attendais au bureau, dans le petit coin salon du huitième étage qui offrait une vue imprenable sur Los Angeles. J'adorais cet endroit, il m'arrivait souvent d'y venir même pour dessiner quand je ne le faisait pas chez moi. Je détestait m'enfermer dans mon bureau. Attendant qu'elle arrive, je griffonnais dans mon carnet. J'avais ramené du café et aussi des gâteaux que j'avais préparé la veille. Il en manquait quelqu'un, Izia était passé par là et la petite gourmande n'avait pas pu résister. Je l'avais surprise dans la cuisine, des miettes plein les joues mais un air innocent sur le visage. Je n'avais même pas pu la gronder. J'avais simplement dit qu'il y en avait bien assez encore. Mon dessin se précise et je souris en voyant la scène, c'est Izia que j'ai griffonné, sans même y reflechir. Des pas se font soudain entendre et je relève la tête de mon dessin pour voir apparaitre Elaïa. Je me redresse en souriant « Salut, je suis heureuse de te voir, ça fait longtemps ! »