Mercredi 23 Décembre 2020   @joshua wilson
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Je suis en colère, épuisée, je suis à bout. Je me demande pourquoi la vie s’acharne ainsi sur moi. Je l’ai sûrement mérité. D'abord Ariel qui me jette. Oui je sais 2 ans se sont écoulés depuis mon départ, mais si je suis partie c’est pour lui, pour nous. Ce n’est pas de ma faute si m’en sortir de ce tourbillon qu’était ma vie à été plus que compliqué. Encore aujourd’hui je ne suis pas certaine de ne plus jamais replonger. Chaque jour est une bataille. Mais il faut dire que certains ont plus de chance que d'autres tout de même.  Puis mes retrouvailles avec Lorian, qui en devenant Lori Jones, est devenu un homme totalement différent. Comme si en effaçant quelques lettres, il avait complètement oublié l’homme qu’il avait été de par le passé.
J’aurais pu ressentir de la simple déception, vous savez comme celle que l’on ressentait lorsqu’on croit reconnaître une personne, mais que finalement ce n’est pas elle. Mais non cela aurait été trop simple, et je ne fais pas dans la simplicité. Non moi, j’attaque en profondeur. Le voir ainsi se comporter avec moi, me blessait profondément. Il faisait si froid et si distant. Je lui sortait par les yeux, ça se lisait sur son visage. Je me sentais renié comme il l’avait été. Son comportement me rendait malade et réveillait cette blessure qu’il avait provoquée avec son absence et son départ.
Nos retrouvailles avait mis à feu et à sang mon cœur & mon être. Il était parti pour se protéger pour ne plus souffrir, sans se soucier du mal qu’il allait causer. Son départ avait mis à mal mon être tout entier. Ma faiblesse m’avait plongé la tête la première dans l’alcool et la drogue. Pour ne plus rien ressentir.
Grave erreur puisque ce bien être n’était que passager et que cette décision m’avait rendu si fragile.
Nos retrouvailles avaient mis à mal mon abstinence. Je maudissais le ciel, de me l'avoir fait retrouver.
Je bouillonnais, j’étais comme une cocote minute prêt à exploser, moi, qui avait décidé de taire mes retrouvailles à quiconque pour le moment et encore plus à notre petite sœur. Je tenais à la protéger, même si la pauvre ne comprenait clairement pas ce qui m’arrivait. Je voulais mourir. Vous trouverez sûrement cela excessif. Mais j’étais au bout du roulot. Depuis mon retour à Los Angeles, je m’étais retrouvée célibataire, explusé de la vie d’Ariel. J’avais retrouvé une personne, qui n’était plus mon frère et je faisais subir un calvaire à ma petite sœur. Le combo complet pour avoir envie de replonger dans mes vices. Je regrettais d’être revenu. Tout cela m'épuise totalement. Moi qui déteste me plaindre, je n’avais de cesse de le faire depuis ce retour. Il n’y a pas eu une semaine sans couac et blessures rouvertes. Mon cœur était quant à lui totalement paumé. Encore amoureuse d’Ariel, ne comprenant pas ce qui se passait entre Arnaud et moi. J’avais la tête prête à exploser. Je pris ma sœur dans mes bras, lui disant de ne pas s'inquiéter, que j’allais me reprendre. J’avais vraiment  besoin de prendre l'air. Alors, j'enfile ma veste et part marcher, sans réelle but. L’air me faisait du bien, mais mes pensées se bousculaient dans tous les sens. Jusqu’à ce qu’apparaisse l’enseigne du Everson Royce Bar.
Entrer ou ne pas entrer, telle était la question, mon cœur tambourinait dans ma poitrine. Je ne supportais plus les voix dans ma tête… Alors je tirais la porte pour entrer.  
Je me dirigeais vers le comptoir, et m’asseyais avant de commander un verre de Jack Daniel's Fire, avec de la glace. Le serveur me sourit et s'exécute. Il déposait le verre devant moi avant de s'éloigner.
J'avalais les notes du Fire, sans prendre une gorgée, décidant de reposer le verre,

Je joue avec mes doigts sur le verre de Jack Danniel’s Fire. Mes veines me brûlent. Je lutte pour ne pas céder à la tentation de laisser ce poison entrer en contact avec ma langue, avant de couler en moi. La vie a le don de s’acharner quelque fois. Pourquoi, je me le demandais. Parce que si retomber sur Ariel plusieurs fois en si peu de jours d’intervalle n’était pas de l’acharnement, je me demande sincèrement ce que cela pouvait être. Je maudissais ces événements. J’avais perdu Ariel pour de bon et je devais m’en faire une raison. Mon grand-frère occupait mes pensées, je n’arrivais pas à me réveiller sans penser à lui… Je fermais les yeux, en me demandant pourquoi je m'acharne moi-même à m’attacher à des personne si tordue en réalité. J’ai cette fâcheuse habitude de vouloir raccommoder les êtres. J’ai cette fâcheuse habitude de préférer une relation compliquée, plutôt qu’une relation, qui serait bonne pour moi. J’ai toujours ce besoin de me compliquer la vie. Arnaud serait l’homme parfait, mais je suis trop bancale pour ça
Il connaît mes démons et mon passé, mais je n’arrive pas à le voir comme une réelle possibilité pour moi. Enfin je sais pas, je ne sais plus… J’avais envie de ce verre autant que je n’avais aucune envie de rechuter. Je m’étais battue pendant plus de 16 mois, pourquoi laisserais-je les deux hommes qui ont le plus compté pour moi, mais aussi ceux qui m’ont détruit, me faire replonger. Hors question ! Je devais tenir. Je devais faire le deuil de mon grand-frère, car il devenait plus qu’évident que je ne le reverrais pas. Je ne me suis pas rendu compte qu’une personne s’était posée prêt de moi jusqu’à ce que je ressente que l’on parlait de moi. Quoi cet homme m’offrait mon verre?! Ça n'était arrivé qu’une fois, qu’une personne m’offre un verre, sans compter Ariel et c'était une fille. Jamais auparavant un homme ne m’avait offert un verre, enfin non… aucun homme autre que les pervers du Redlipse… Mais pour moi ce ne sont pas des êtres humains. Plus des être qui préfère vivre dans un monde chimérique de la femme objet, du soit belle et tait toi. Je tournais ma tête j’allais lui tomber dessus me disant que ça allait être surement un gros lourd, prêt à tout pour se faire la jolie demoiselle. Mais lorsque nos regards se sont croisés, quelque chose s’est passé. Je n’ai pas vu en l’homme quelque chose de pervers ou d'intéressé. De la tristesse plutôt. Une infinie tristesse.
Merci, mais il ne fallait pas
Je lui esquissait un sourire.
Mais puisque vous m'offrez ce verre, pour vous remercier je vous donne mon prénom. Moi c'est Shannon...
Je lui souris faiblement à nouveau... Pas le moral ni beaucoup de force ce soir, mais mon père m'avait ainsi éduqué... La politesse avant tout.
Et puis je vous dois bien ça, parce que vous gâcher votre argent, car je ne compte pas boire ce verre. Enfin je ne le dois pas...
Pourquoi je me confie comme ça à un inconnue moi! Ma volonté de ne pas gâcher mon sevrage ni tous ces mois à me battre surement! Je repoussais le verre de quelques centimètre, avant de le prendre en main et de sentir les arômes encore une fois Mauvaise idée, très mauvaise idées. Ma gorge me brulait, mes veines aussi. Mes doigts se crispèrent sur le verre. Je semblais calme de l'extérieure, pendant qu'un combat interne me déchirait intérieurement.

Que devait penser l’homme, qui venait de l’aborder. Une fille seule dans un bar. Elle n’arrivait pas à avoir le mauvais,  en son interlocuteur peut-être était-ce parce qu’elle avait connu la déviance et la lubricité des hommes au Redlips. Ou peut-être était-elle aveuglé par la douleur et la violente envie de laisser couler le breuvage ambré dans sa gorge. Elle en mourrait d’envie et luttait pour que ça n’arrive pas. Les choses deviennent de plus en plus compliquées. Si elle ne voulait pas envoyer des mois d'abstinence voler en éclat, elle devait faire quelque chose. Elle devait arrêter de jouer avec le feu. Mais y arriverait-elle ? Elle ne le savait pas. Ses veines la brullaient comme jamais. A croire que l’envie de sombrer était forte. Elle ne supportait plus ses violentes terreur nocturne. Elle voulait les faire taire cette nuit, même si elle savait très bien qu'elle n’arriverait pas à les faire taire indéfiniment. Alors est ce que rechuter dans un de ses vieux démons était la solution. Elle savait très bien que non. Mais son corps n’en pouvait plus, il appelait désespérément à l’aide. Elle fermait les yeux en crispant un peu plus ses mains sur son verre de Jack Daniels. Elle connaissait les conséquences. Si elle inhalait encore une fois les arômes de son verre, cela lui serait fatal et elle devrait repartir en cure et elle ne voulait pas faire ça à sa sœur.
Elle se tournait vers Josh, après avoir rouvert les yeux et se permit ce qu’elle ne s’était jamais permis de par le passé, sans connaître la personne. Josh, vous voulez bien me changer les idées ? Vous avez carte blanche, même si je garde un ou deux droits de Veto.
Elle inspirait profondément, se disant que sa demande était un double tranchant. Tout cela pouvait très mal tourner, mais pour elle, ils n’étaient que deux âmes en peine, qui n'arrivaient plus vraiment à avancer. Tous deux survivent, sans vivre. Elle se tournait vers le barman, en repensant à ce qu’aurait fait Jesse s’il avait été là. Vous faites des cocktails sans alcool avec des jus de fruit ? Si oui surprenez moi, je vous laisse choisir. Je vois mon reflet dans un miroir et sursaute, je n’étais pas belle à voir. Je me demandais vraiment ce qui avait donné envie à Josh de me parler. Elle repoussait son verre vers le barman l’échangeant contre un cocktail sans alcool de jus de fruit maison concocté par le barman. J’en avais de la chance. La voix de mon meilleur ami flottait dans ma tête.