TW : Evocation de stérilité (masculine)

Lorsque Kieran - plus tard, Kirin - Wagner vint au monde, une douce mélodie d'harmonica était en train d'être jouée dans le couloir de la maternité et, bien que cela pouvait paraitre futile, le son a toujours accompagné le garçon, en quelques sortes. C'était en plein milieu de la nuit qu'il avait décidé d'arriver, bien que les contractions se faisaient depuis bien plus longtemps que ça. Un accouchement pas des plus faciles mais pas des plus mémorables non plus. Il n'a été que la seconde ponte d'une ribambelle de mioches dans sa famille. Certes, le premier garçon, et pour le coup, ça ne fut pas anodin. Mais au final, Kieran s'est fondu dans la masse parmi les autres. Autant à la maison qu'à l'école d'ailleurs.
A l'école, c'était le mec un peu discret mais cool. Il ne se faisait pas remarquer des masses mais on savait qu'il était là, parfois il sortait des blagues, parfois il était simplement de mauvaise humeur et il s'est déjà fait renvoyé de temps en temps de cours pour avoir exprimé un peu trop vivement son agacement et l'envie pour lui de ne plus aller à l'école. Après tout, avait-il réellement besoin de savoir résoudre le théorème de Pythagore pour sa vie plus tard? Est ce que connaitre le tableau de Mendeleïev et les réactions chimiques allaient aussi lui servir plus tard? Pourquoi se bourrer la tête avec des informations futiles? Alors oui, c'était vrai. On ne pouvait pas dire que lui qu'il était bon élève, loin de là. Et malgré lui, il a dû redoubler plusieurs classes tant il était mauvais. Non pas qu'il n'ait pas les capacités intellectuelles, au contraire, il avait simplement pas envie de faire d'effort. Et quand il en faisait, c'était uniquement dans le but de passer enfin à l'étape supérieure qui, au bout, lui donnera sa délivrance.
L'école, quelle plaie.
Le seul avantage qu'il y voyait, c'était de pouvoir échapper à l'ambiance à la maison et fréquenter des gamins de son âge, ou presque. Ce fut d'ailleurs au collège, lors des inscriptions d'activité, qu'il se découvrir une réelle passion pour la musique. Quand la plupart des garçons eux, se tournaient vers le sport, lui, c'était l'art qu'il avait choisi. Un moyen d'expression qui l'avait convaicu, surtout le chant. Car oui, Kieran chantait. Il adorait ça,  il avait la conviction d'être né pour ça. Pas qu'il ait une voix forcément divine, mais il se démerdait très bien. Elle était même très différente lorsqu'il chantait que lorsqu'il parlait. Une sorte de vocation qu'il s'étiat trouvé, bien qu'il ignorait encore si ça allait le conduire quelque part. Le professeur, lui, en était persuadé. Sauf qu'à la maison, il fallait gérer tellement de chose qu'au final, il ne savait pas s'il pourrait réaliser ses rêves ou s'il allait devoir sacrifier son avenir pour subvenir à sa famille. Parce que oui, son père avait levé le camp, parti chercher un jour des cigarettes pour ne plus jamais revenir, quant à sa mère, elle ne faisait seulement qu'acte de présence. Le rôle de l'adulte, elle l'avait totalement perdu. C'était même à sa grande sœur, et assez à lui, de devoir se le recevoir pour pouvoir continuer à nourrir la marmaille, à s'occuper des plus jeunes et à essayer de.. survivre. Tant bien que mal. Il savait que sa sœur se démenait comme un diable et bien qu'il était du style petit rebelle à trois francs, la seule personne qu'il emmerdait pas, c'était bien elle. D'ailleurs, lorsqu'il fut en âge d'aller se trouver un emploi, il la rejoignit rapidement dans l'aide financière qu'elle apportait à la famille. Non pas pour lui, mais pour sa fratrie. Et un peu sa mère, sans forcément le même "plaisir". En revanche, vers dix sept ans, il quitta de lui même le foyer familial, en subvenant toujours aux besoins de la famille mais en prétextant aller dormir à droite à gauche, chez des potes qui l'hébergeaient. C'était en partie vrai, parce qu'il se faisait de temps en temps, assez souvent même, hébergé chez qui voulait bien de lui, mais autrement, il se contentait d'une couverture et d'un coin discret dans une rue pour pouvoir dormir. Parfois même, c'était directement au lycée, dans un placard, ou bien au boulot. Il lui arrivait même de manquer certains débuts de cours - sans regret - parce qu'il dormait à ce moment là, il lui arrivait même de ne pas y aller du tout, ne serait ce que parce qu'il travaille à ce moment là et qu'il avait convaincu son patron qu'il n'avait pas cours ce jour là. Ca générait plus d'argent, c'était mieux.

La toute première chose qu'il s'était offert, à lui seul, avec son propre argent, ce fut un instrument de musique. Pas un truc bien cher et bien compliqué, non, un simple ukulele. D'occasion en plus. Il l'avait acheté dans une brocante organisée à l'occasion et il avait simplement flashé dessus. Kieran a toujours été ainsi, à fonctionner au coup de coeur. Généralement, son instinct lui était favorable. Même pratiquement tout le temps d'ailleurs. En vérité, ce simple geste qui pouvait paraître anodin sur le moment, fut le premier d'un long bouleversement pour le restant de sa vie.  Dès son aquisition, on pouvait le voir chanter dans le coin d'une rue, sans forcément réclamer de l'argent mais les passants le faisaient d'eux même. Il se faisait tout le répertoire de son artiste favoris, Dave Von Rank, mais aussi d'autres tout aussi 'vieux' comme Frank Sinatra, Willie Nelson, Dolly Parton, Billie Holliday, Nine Inch Nails, et bien d'autres encore qu'il choisissait un peu au hasard, comme ça lui venait. Il se laissait en général guider par ses ressentis, son feeling. Ses premiers véritables concerts, au final. Ce fut aussi durant cette période qu'il s'était mis à écrire ses propres chansons, inspiré par tous ces grands artistes qui l'avaient accompagné le long de sa vie.  
Ce fut dans un bar chantant, et qu'il interpréta donc sa chanson préféré au ukulele, Mack the Knife, que les membres de Paradox of Words, pas encore trop connus à ce moment là, le remarquèrent. Ils venaient de se séparer de leur derier chanteur qui avait trouvé une autre vocation que la musique, et était à l'affut d'un nouveau talent. Lorsqu'ils le virent et l'entendirent, ils se mirent tous d'accord qu'il fallait qu'il prenne la place. Tenté, Kieran, qui prit la contraction de Kirin, se lança dans l'expérience de faire parti d'un groupe de musique, et d'un véritable qui plus est.  Ensemble, ils travaillèrent durement, passant des nuits entières à discuter de futures chansons, à tester ce que ça rendait une fois la chanson chantée, puis avec l'accompagnement musicale ou même l'inverse. Les premiers concerts se firent un an plus tard, alors que Kirin fêtait ses vingt ans. Il y eut des critiques plutôt positives à leur sujet, même si évidemment, ça n'avait pas pu plaire à tout le monde. Mais globalement, leur boulot intéressait. Les petites salles du début se mirent à être de plus en plus grandes au fur et à mesure qu'ils gagnaient, ensemble, en expérience, et ils trouvèrent leur apogée lorsque, trois ans plus tard, Kirin entretint une relation avec la chanteuse d'un autre groupe, au style assez différent sur le moment, mais qui fut très médiatisé de part la notoriété de l'artiste et du groupe en question. Paradox of Words, plutôt anonyme ou du moins assez tranquille, fut soudainement mis en lumière étant donné que Kirin était connu pour être le mec d'untelle et bien que ça n'était pas son objectif lorsqu'il s'était lancé dans cette relation, il devait admettre que ça avait beaucoup aidé. Finalement, deux ans plus tard, ils se séparèrent, ne trouvant rien de satisfaisant l'un envers l'autre. Ils sont toujours en contact actuellement, mais de manière amicale, voir même superficielle.  

Les jours se sont succédés, dans lesquels Kirin s'est principalement axé sur sa carrière ainsi que celle de son groupe. D'ailleurs, il n'a jamais été aussi inspiré que durant cette période là où il ne se souciait plus de grand chose. Il donnait régulièrement des nouvelles à sa fratrie en envoyant des photos de ses tournées à ses frères et soeurs ainsi qu'une partie de ce qu'il percevait à sa grande soeur principalement (mais pas que). En revanche, avec sa mère, il avait quasiment coupé les ponts. Il ne recherchait pas non plus le truc qui lui servait de géniteur, étant donné que ce dernier les avait volontairement délaissé comme si c'était quelque chose de normal. Ce fut aussi durant cette période que Kirin apprit qu'il était stérile. A ce moment là, il a dû subir une légère opération (sans gravité) qui impliquait une éventuelle stérilité une fois effectuée et après avoir passé quelques examens médicaux pour s'assurer que les risques étaient faibles, les résultats sont tombés et on lui a apprit qu'il était atteint d'oligospermie ainsi que de tératospermie. Mitigé sur le coup au niveau de ses émotions, il était à la fois indifférent ne souhaitant pas spécialement, à cette époque, avoir des enfants, mais possédait aussi un vague sentiment d'être... nul, incapable, trop faible, inférieur ainsi que l'enfermement de sa condition qui l'interrogeait sur ses potentielles envie d'avoir un enfant (ou non) plus tard, quand il aura bien profité de la vie et qu'il se posera enfin (ou non). Pourtant, il finit par accepter puisque de toute façon, il ne pouvait rien contre cela et qu'il n'y avait pas de solution miracle à ce problème et qu'en prime, à ce moment là, ce n'était pas dans ses priorités, même pas du tout.  Il poursuivit ainsi sa petite vie tranquillement, avec tout de même cet 'handicap' en tête, gardant cette information pour lui uniquement, ne voyant pas l'intérêt de le partager au reste du monde, pas même de sa famille.

Lors d'un concert prévu d'une salle pas trop grande de Tokyo, Kirin fit la rencontre de la personne qui bouleversera le plus sa vie, encore plus de celles des membres de Paradox of Words. Un concert où il s'était particulièrement donné, pas tant dans sa dynamique, mais plutôt celle de son interprétation. Il avait eu envie de conquérir le public japonais à ce moment là, asiatique plus globalement étant donné qu'une date en Corée du Sud était prévue quelques jours après celle ci, ainsi que d'autres d'ailleurs en Asie. A la sortie du concert, lorsque le groupe fut accueillit par les quelques fans présents à ce moment là pour obtenir des photos et des autographes, sortie classique d'un concert, ce fut à cet instant que Kirin la vit pour la première fois. Au départ, il avait entreprit de signer la photos à son effigie de son amie, mais ce fut dans ses yeux à elle qu'il se vit plonger. Après avoir signé, il s'était longtemps figé sur elle, pour chercher un échange, qu'importe lequel c'était. Et il y en eut un qui se produisit. Yuki se tenait devant lui et quand leur regard se rencontrèrent, ce fut comme si le monde s'était soudainement arrêté de tourner. Comme si le temps s'était figé dans l'espace et qu'il n'y avait plus qu'eux. Une sensation très déstabilisante au départ, mais très agréable. Il lui avait ainsi demandé un simple : Ca va? sans obtenir de réponse pour autant. Ou alors, s'il en avait obtenu, il avait été trop concentré à se voir lui-même sourire dans la pupille de ses yeux pour pouvoir entendre la réponse. Malgré le monde les encerclant à ce moment là, il tenta timidement d'entrer en communication avec elle, mais elle ne semblait pas beaucoup parler anglais et lui ne pitait pas un seul mot en japonais hormis le classique Konnichiwa pour saluer, ce qui n'allait pas beaucoup l'aider. Il avait ainsi dévié son regard sur son amie, essayant de trouver de l'aide, mais bien qu'elle comprit qu'il souhaitait leur parler, plus particulièrement à Yuki, elle ne fut pas plus avancée sur le sujet. Il eut du mal à s'en aller, et ce fut uniquement parce que les autres du groupe le tirèrent de force de la foule pour rejoindre le car qui les attendait qu'il dut rompre cet instant, le plus fort de toute sa vie. Dans le transport, tandis que les autres ouvraient la traditionnelle bouteille de fin de concert, il était resté assis, le regard perdu à travers la fenêtre, à observer les rues qui défilaient sans vraiment les regarder. Il avait l'esprit braqué sur cette jeune femme tout en se demandant ce qui s'était passé et pourquoi il était dans cet état. Pourquoi il pensait à ce moment aussi précieusement, et pourquoi ça le perturbait autant. Il refusa même de boire sa coupe tant il était secoué et surtout énormément frustré. Il était persuadé être passé, à cet instant, à côté de quelque chose d'incroyable qui aura fait totalement changer le cours de sa vie. Une réaction tellement vive qu'il ne put se résoudre à la cacher (il ne le faisait même pas exprès d'ailleurs, il était tellement ahuri qu'il ne se posait aucune question) et qui fut très vite remarquée par le reste du groupe. Dès que les questions commencèrent afin de savoir ce qui le préoccupait tant et la nature de son état, il bafouilla ne pas comprendre ce qu'il se passait lui-même et  assura que ça allait passer. Pourtant, même lorsqu'ils finirent la soirée dans un club privé qui n'attendaient qu'eux, il ne fut pas du tout ambiancé, repensant sans arrêt à cet échange qu'il aurait dû prolonger, par tous les moyens.

Lorsqu'ils retournèrent, presque un an plus tard, au Japon, Kirin était préparé. Il ignorait totalement s'il allait retrouver la jeune femme qu'il avait vu lors de leur premier passage et qui depuis n'avait eu de cesse d'occuper ses pensées,  sans même qu'il ne le désire particulièrement. Ce fut comme s'il avait été... ensorcelé. Tellement, qu'il avait entreprit d'apprendre le japonais pour, cette fois ci, parvenir à communiquer s'il la revoyait. t puis, s'il ne la revoyait pas, tant pis, au moins il aura apprit à parler une autre langue. Certes, il ne la maitrisait absolument pas à cent pour cent, mais il pouvait entretenir une conversation basique facilement avec toutes les connaissances qu'il avait acquises dès lors.  
Cette fois ci, ce n'était pas à la même salle que le groupe se produisait, mais une légèrement plus grande. Pendant tout le concert, Kirin l'avait recherchée des yeux, tout en se focalisant en même temps sur son interprétation. Plus le temps passait, plus les poils se hérissaient à l'idée qu'elle ne s'y retrouvait pas. Et, en entamant l'avant dernière chanson, il l'aperçut finalement, après avoir vainement cherché la paire de yeux qui l'avait tant marqué parmi toutes celles se trouvant dans la salle. Elle se trouvait dans le fond, chose qu'il n'avait pas cherché au départ mais avait fini par le faire à l'approche de la fin. Lorsqu'enfin il la trouvait, un large sourire avait naquit sur son visage et il fut d'autant plus impliqué dans la chanson qu'il interprétait à ce moment là. Comme s'il voulait lui prouver quelque chose, comme s'il voulait lui faire comprendre que s'il était là, ce soir là, c'était pour elle et personne d'autre.  L'ironie faisait que ça s'était fait lorsqu'ils reprenaient la chanson phare I put a spell on you, demandé expressément par Kirin uniquement pour ce concert là.  Chanson qui ne le quittera plus jamais par après.
A la fin du concert, il commença à faire les premiers échanges avec les fans, tout en cherchant en priorité la personne qu'il désirait le plus revoir. Il y avait un peu plus de monde que la dernière fois, forcément, pourtant, il finit par tomber nez à nez sur elle après avoir cherché brièvement. Le même échange sur la première fois se produisit, et si les premières paroles eurent du mal à sortir autant de la part de l'un que l'autre, ce fut Kirin qui brisa la glace. Ce qui était drôle, c'était qu'il avait apprit une nouvelle langue exprès pour ce moment sans avoir songé une seule seconde à ce qu'il allait lui dire lorsque ça se referait. Et quand il y fut confronté, il se sentit incroyablement stupide de ne pas avoir prévu cela. Finalement, un Tu es revenue, en japonais, fut sa première idée. Et lorsqu'elle lui répondit, il avait tendu sa main, décidé à l'embarquer pour la soirée. Fuyant le reste de la foule, abandonnant même ses camarades sur le coup (qui ne furent pas surpris), il l'emmena dans le premier espace tranquille qui croisa leur route. Une sorte de café, dont le décor aux couleurs flamboyantes 'à la japonaise' avait tôt fait de marquer l'esprit de Kirin pour ce premier rendez-vous improvisé.
Il fut aussi surpris de l'entendre parler anglais, qu'elle fut surprise de l'entendre communiquer en japonais. C'était maladroit des deux côtés, ça se sentait que non seulement ils ne maitrisaient pas correctement la langue de l'autre, mais qu'en prime, il y avait une certaine timidité en plus de toute l'excitation des retrouvailles. D'ailleurs, ils passèrent une première partie de la nuit à faire connaissance, à enchainer les boissons chaudes pour pouvoir ENFIN apprendre à se connaître. Et lorsqu'ils furent à court de conversation, Kirin l'emmena dans des quartiers qu'il avait apprit à connaitre lors de son premier séjour. Ce périple s'était enjolivé de fous rires, de danses improvisées et surtout, de contacts visuels qu'il n'oubliera jamais de sa vie. Pourtant, ça en resta là. Yuki, c'était ainsi qu'elle s'appelait, lui avait assuré qu'elle reviendrait le voir lors de son prochain passage dans la capitale nippone, comme pour les deux premières fois. Il avait relevé son numéro au cas où il la perdrait de vue, et ça se termina ainsi. Pourtant, il n'attendit pas qu'un prochain concert ne soit prévu pour revenir. Lors du nouvel an qui suivit, il décida d'aller le passer là bas et ainsi, retrouver son flocon préféré. Et, le soir de la nouvelle année, alors qu'ils s'apprêtaient à lancer les feux d'artifice annonçant le début de la suivante et que la neige s'était mise à tomber, il s'était finalement penché vers elle pour aller cueillir leur premier baiser. Un baiser qui l'avait énormément appelé et qui, pourtant, s'était fait attendre.

Deux ans plus tard, après avoir entamé une relation à longue distance depuis lors, ponctué de retrouvailles entre les deux amoureux, soit parce qu'il venait la voir ou soit parce qu'elle venait à LA pour le rejoindre, ils avaient décidé de s'installer définitivement ensemble. Yuki avait quitté sa terre natale pour pouvoir être à ses côtés sans pour autant se définir complètement là. Un peu plus tard d'ailleurs, ils entreprirent de prendre un logement également à Tokyo afin de pouvoir profiter des deux pays selon leurs envies du moment. Ce fut aussi à ce moment là que Kirin la demanda en mariage, non sans avoir informé au préalable Yuki de ses problèmes d'infertilité. Cela dit, en vérité, cela faisait un bon moment qu'il avait voulu le faire, convaincu par le fait que c'était elle son âme sœur, son autre, la personne idéale. Complètement enivré d'amour pour elle, il ne s'imaginait pas un seul instant refaire sa vie avec quelqu'un d'autre. L'idée ne lui effleurait même pas l'esprit d'ailleurs. Seul ombre au tableau : sa stérilité, puisqu'il ne pourrait lui offrir la joie d'enfanter si ses ambitions étaient celles d'avoir des enfants. Mais Yuki l'avait rassuré à ce niveau là, ce qui s'était finalement conclu par la célébration prévue. Le mariage se fit en petit comité, Kirin avait invité que le strict minimum, sa fratrie, les membres du groupe et quelques amis en qui il faisait confiance. Il adopta dès lors les deux noms de famille, et le siens, mais celui aussi de sa compagne sans exprimer le moindre regret. Certes, l'entente avec la belle famille était... difficile, mais ce n'était pas pour eux qu'il le faisait, mais parce qu'il s'unissait avec l'être vivant qu'il aimait le plus au monde. Il était donc normal pour lui de prendre également son nom.

Bientôt un an, bientôt un an qu'il était le plus heureux qu'il était le plus heureux du monde, même si ça datait de bien plus longtemps que cela, en vérité. Leur première année de mariage allait pointer le bout de son nez et il comptait bien marquer le coup afin de rappeler à quel point cette date lui était la plus mémorable de sa vie, en plus de celle de leur toute première rencontre. Le groupe étant en semi pause pour le moment (ils étaient au stade où ils réfléchissaient à de nouvelles chansons sans pour autant s'être totalement lancés), il comptait mettre ce temps à profit pour pouvoir réfléchir à de nouvelles ambitions et aux folles idées qui traversaient son esprit, que ce soit avec son groupe, avec sa femme ou même avec sa famille.