Je ne pouvais pas dire que j'étais fatiguée, la journée avait été plutôt tranquille. Travailler sur un tournage était une chose agréable et je savais maintenant que c'était exactement ce que je voulais pour mon futur. Être derrière les caméras m'allait parfaitement, je trouvais ça bien plus passionnant que jouer la comédie. Mais ça c'était surtout que je l'avais fait toute mon enfance, avec mes parents. J'avais appris à sourire même quand j'en avais aucune idée, à toujours me contrôler et paraitre comme la petite fille qu'on voulait que je soit. Être derrière la caméra me permettait de me reposer, je pouvais être moi même, simplement Elvire et non pas une fille de sang royale qui devait se tenir parfaitement bien. Evidemment, autour de moi, beaucoup de monde avait appris qui j'étais vraiment et si au début j'avais craint que ça change les choses. Mais ce n'était pas le cas et heureusement. Les moments sur le tournage était donc des moment que j'aimais vraiment et j'étais toujours ravie d'y aller. La journée était d'ailleurs passé bien plus vite que je ne le pensais et voilà que tout le monde quittait petit à petit le plateau. J'avais salué mes camarades et amis, je m'étais evidemment attardé auprès de ma plus proche ami et nous avions discuté un moment, assez longtemps pour que le lieu de tournage se retrouve vide. C'est en allant vers ma voiture que je réalisais que j'avais laissé mes clés dans mon sac, sac qui se trouvait dans la salle de pause. Il commençait à se faire tard, aussi je refusais que mon amie m'accompagne comme elle me le proposait et je retournais donc sur mes pas. J'arrivais rapidement dans la salle et je ne prenais garde a rien. J'attrapais mon sac dans mon casier et ne prêtais pas attention en entendant la porte qui claquait derrière moi. C'est uniquement quand je voulu sortir que je me rendis compte du soucis. La porte venait de se verrouiller derrière moi. Je n'avais pas les clés. Je tentais de la repousser, agitait la poignée, frappa la porte. Mais rien à faire, cette porte ne bougeait pas. Je n'était pas claustrophobe. Mais je commençais à stresser, il n'y avait personne pour venir me retrouver puisque personne ne se doutait que je n'étais pas chez moi. Je pensais alors à mon portable mais comme une cruelle ironie du sort, voilà que ce dernier n'avais plus de batterie. Je me crispais et sentis une larme couler, je commençais à paniquer.

Le sort semble décider que je ne mérite pas de sortir d'ici. Mon portable refuse obstinément de se rallumer même pour quelques secondes. Hors de question pour lui de passer un petit appel pour me sortir de là. Je fouille mon casier, espérant que j'ai mit un chargeur dedans au cas où. Mais non rien du tout. Je souffle avant de donner un coup rageur dans ce fameux casier. Ce que je peux être stupide quand je m'y met. Dans quelle galère je me suis encore mise. Si ma soeur en entends parler, je suis bonne pour des années de railleries. Je m'assois en soufflant. Qu'est ce que je vais faire. Je n'ai pas envie d'attendre ici pendant toute une nuit et pourtant je n'ai pas vraiment de solution. Si je m'écoutais je pourrais fouiller les casiers de mes collègues à la recherche d'un chargeur, mais je ne suis pas comme ça. La panique monte doucement et je sais qu'il faut que je sorte. Je vais me sentir de plus en plus mal. J'aurais du demander à mon amie de m'attendre. Elle se serait inquiété et elle m'aurait retrouvé, ou en tout cas elle aurait appelé la sécurité pour qu'on m'ouvre. Mais personne ne sait. Je me sens encore un peu plus mal et je glisse le long des casier en sanglotant. Je me sens tellement mal que je n'entends même pas la porte qui s'ouvre. En fait je ne prend conscience qu'il y a quelqu'un que lorsque j'entends une voix. Je lève la tête vers la personne qui vient de parler. Une inconnue, en tout cas je ne l'ai jamais vu sur les plateau. Mais je comprend bien vite qu'il s'agit de la femme de ménage quand je vois le chariot derrière elle. Alors que le sens de ses phrases me revient en tête, je finis par réagir. « Je non ... je partais ... en fait je me suis enfermée... » La porte est ouverte, je devrais me sentir mieux. Pourtant je suis incapable d'arrêter de trembler, je me sens encore mal. Je finis par murmurer « Est ce que vous pourriez me prêter votre portable ? »  J'ai bien conscience que je ne pourrais pas rentrer seule chez moi alors j'ai besoin d'un petit coup de main ou de quelqu'un. J'espère de tout coeur qu'elle viendras, j'ai besoin d'elle.

J'ai le don pour me fourrer dans les ennuis. Franchement, qui d'autre que moi pour se retrouver coincé dans le vestiaire. Je sais que j'ai de la chance que cette femme entre pour faire le ménage. Sinon et bien j'aurais été coincé là pour la nuit. Et je déteste me sentir coincé. Je ne sais pas vraiment d'où ça me vient, enfin, j'ai une petite idée mais, je ne suis pas psy alors je ne suis pas certaine que ce soit ça. Mais oui je pense que mon enfance, ce rôle qu'on m'as toujours mit sur les épaules, ces attentes plus grandes que moi, ça n'as vraiment pas du m'aider à m'épanouir. En tout cas, sur ce coup là j'ai de la chance. Mais j'ai du mal à me calmer. En fait, mon cerveau redescend, se rendant compte de ce à quoi j'ai échappé et ça me fait trembler. Je suis nerveuse, je le sais. mais là je suis vraiment très tendue. Ma détresse doit se voir plus que je ne le pensais puisque la femme qui m'a libérée remarque ma détresse et elle pose une main sur mon épaule en me disant que ça vas allez. Ce contact me fait du bien et je lui répond doucement « Oui ... il faut juste que ça redescende un peu » Je savais que ça irait mieux dans peu de temps, juste pas suffisamment pour que je prenne le volant pour rentrer seule. Alors je préférait appeler quelqu'un à la rescousse, seul soucis, c'était que mon portable était toujours mort et je n'avais toujours pas de chargeur sur la main. Alors je demande de l'aide à ma sauveuse, rien ne l'oblige à accepter mais pour mon plus grand soulagement elle le fait. Je ne peux pas retenir mon soulagement et je souffle un grand coup avant de murmurer « Merci beaucoup... » Et elle me tend son portable. Je le prend en lui souriant en essayant de me rappeller le numéro de Vic. J'ai de la chance, j'ai une bonne mémoire et il me revient rapidement en tête. Alors que je vais composer le numéro, la femme en face de moi me demande si je veux qu'elle sorte pendant le coup de fil. Je hausse les épaules, franchement, je m'en moque, je ne vais pas dévoiler de grand secret dans cet appel. « Oh c'est gentil, mais ce n'est pas nécessaire » Je lance l'appel et attend angoissé que Vic décroche, mais elle ne le fait pas. Le portable sonne dans le vide et puis je tombe sur la messagerie, j'hésite un peu mais finit par me décider à laisser un message « Hey Vic, c'est moi, Elvire. Euh je suis un peu en galère, tu crois que tu pourrais passer me prendre au studios ? J'ai plus de batterie, alors disons que j'attends une demi heure... sinon je prendrais un taxi... A demain au pire ma Vic » Et je raccroche un peu plus stressée qu'avant. Alors que je rend son portable à la femme, je remarque le fond d'écran. Je souris en voyant une autre femme et une petite fille dans ses bras et je ne peux pas m'empêcher de demander « Oh ? C'est votre fille ? Elle est magnifique » Parler me permet de ne pas trop stresser sur l'arrivée ou non de Victoire. Même si j'espère de tout cœur que mon amie arrive. Je finis par déclarer « En fait moi c'est Elvire et vous ? »

Je suis soulagée d'avoir été trouvé, je n'avais pas vraiment envie de passer une nuit entière dans le vestiaire. J'étais quand même pas très douée, il n'y avait que moi pour me retrouver coincée. La femme qui m'avait libéré avait du être surprise de me trouver. Mais heureusement pour moi, elle est gentille et quand je lui demande si elle peut me prêter son portable, elle accepte. Je suis soulagée et je passe mon coup de fil. Malheureusement pour moi, je n'ai pas de réponse à l'autre bout du fil. Je me tend un peu, vu mon état de stress, j'aurais aimé voir Victoire arriver. Mais tant pis. Au pire je pourrais demander au taxis de me déposer chez Vic, je sais que j'y serait la bienvenue. Je n'ai pas envie de me retrouver seule. Mais on verras quand je quitterais les studio. Pour le moment je suis toujours dans le vestiaires avec cette gentille femme qui m'a aidé. En lui rendant le portable, je remarque son fond d'écran, je ne peux pas m'empêcher de lui dire que sa petite est vraiment jolie. Elle me remercie, me précisant qu'elle s'appelle Aliénor. Je souris « C'est un très beau prénom, il ressemble un peu à mon troisième prénom » En fait il y ressemble carrément, c'est Elinor. Mais bon je ne vais pas forcément le dire, trop de prénom pourrait donner des indices sur qui je suis vraiment et ça je n'en ai pas envie. Alors je détourne la discussion avant de demander doucement « Et la femme sur la photo est splendide aussi » J'ai presque envie de lui demander qui elle est. Mais je ne veux pas faire de gaffe, je ne sais pas qui la femme en face de moi peut aimer, je sais qu'il y a encore des gens très fermé. Si je me trompe, je ne veux pas me braquer. Alors je ne lui demande pas si elle est sa compagne. Je finis par lui donner mon prénom avant de lui demander le sien. « Merci, Maegan c'est aussi très joli. On peut oui, je préfere même » J'ai été vouvoyé bien trop souvent, même quand j'étais toute petite. Au moins, je suis soulagée, je suis certaine qu'elle ne m'a pas reconnu. Un petit silence s'installe, me stressant, je regarde Maegan un peu mal à l'aise. Je finis par déclarer « J'espère qu'on ne met pas trop le bazar... je sais que certain ne sont pas très respectueux » Je l'admire pour faire ce travail, ça doit être compliqué et fatiguant physiquement. Sans compter qu'elle travaille tard, elle ne doit pas beaucoup voir sa fille.