Je regarde la piste approcher et je soupire longuement. Je ne pensais pas revenir vivre à Los Angeles, surtout pas pour ça. J'étais persuadé qu'avec Juliet ce serait pour toujours, qu'on filerait le parfait bonheur pour toujours. De toute évidence ce n'est malheureusement pas le cas. Quelques minutes et notre monde parfait est devenu sombre. Neal n'est plus et notre couple ne peut s'en remettre. Je ne supportais plus cette ambiance à la maison, les reproches silencieuses, les regards lourds plein d'animosité. J'aime encore Juliet mais ce n'est pas cette Juliet là que j'aime. Alors j'ai décidé de rentrer, retrouver ma famille et mes amis également. Essayer d'avancer, pas d'oublier ça je ne le peut pas. Mais au moins avancer, ne plus penser en permanence à ce petit rayon de soleil qu'étais mon fils, que je ne verrais plus jamais. Notre maison était bien trop pleine de souvenir. Je n'avais pas avertit tout le monde de mon retour, pas encore. Je n'étais pas prêt a affronter mes parents, mon frère ou encore ma soeur, je savais qu'ils seraient tous trop plein de compassion et je n'avais pas encore assez de force pour affronter ça. Alors j'avais demandé à ma meilleure amie de venir me chercher, Hannaël. Nous avions fait nos études de médecine ensemble et on avait noué des liens solides, même après mon départ de la ville alors qu'elle était resté ici nous avions gardé contact. L'avion se posait enfin et bientôt je me retrouvais à attendre ma valise. Je n'avais pour le moment que le nécessaire, j'allais passer un peu de temps à l'hôtel en attendant de trouver un endroit à moi et là je ferais un trajet avec un camion pour tout ramener. Il me faudrait alors revoir Juliet mais pour le moment je n'avais pas envie d'y penser. Je voyais enfin ma valise et je l'attrapais avant de sortir dans le hall des arrivée. Je cherchais du regard mon amie et bientôt je posais mon regard sur Hanna. Je souris à mon amie et la rejoignit en pressant le pas. En silence je la prenais dans mes bras, elle m'avait manqué, vraiment et puis mine de rien j'avais encore besoin de réconfort. Je finis par murmurer « Salut » Et je me détachais d'elle en la détaillant du regard. Elle n'avait pas beaucoup changé, pourtant elle me semblait bien plus épanouie qu'avant, peut être qu'avoir quitté son mari lui faisait du bien. J'en saurais probablement plus rapidement.

J'avais l'impression que je n'étais pas revenue ici depuis des années. Pourtant ça ne datait pas de si longtemps. Je revenais régulièrement voir ma famille. Hannaël en revanche je la voyais peu, je ne sais pas trop pourquoi mais c'est ainsi. Cette fois pourtant c'est elle que je voulais peut être justement car on s'était peu vu ces derniers temps et que donc elle n'était pas autant associé à Neal que n'importe qui d'autre. Je pouvais la voir sans trop penser à mon fils. Enfin pas plus que d'habitude. Car quoi que je fasse, Neal était toujours dans ma tête. Je sers mon amie dans mes bras, je sais que ça ne fait pas très viril mais je m'en fout tellement.  J'ai besoin de réconfort et je sais que mon amie m'en donneras. Elle sait tout ce qu'il s'est passé. Elle me retire mon étreinte avant de me dire qu'elle est heureuse de me revoir, ça fait si longtemps. C'est vrai qu'avec notre rythme de vie, entre mon couple, le boulot et Neal, je ne prenais plus de temps pour mes amis. Maintenant j'allais pouvoir changer ça. Je murmure doucement « Je suis heureux de te voir aussi... j'aurais juste aimé que ce soit pour d'autres raisons ... » Mais je savais très bien qu'on ne pouvait pas revenir en arrière. Je la sert un bref instant contre moi de nouveau pour tenter de chasser la tristesse qui m'emplit de nouveau. Puis elle me demande ce que je veux faire me disant que nous avons tous notre temps. Je hausse les épaules je ne sais même pas de quoi j'ai envie. De pas grand chose en réalité et ce depuis longtemps maintenant. Depuis qu'il est partit je n'ai plus envie de rien, c'est ainsi. Alors je finis par répondre « Ce que tu veux... je te suis, j'ai juste à trouver une chambre d'hôtel ce n'est pas urgent.» En fait je dormais si peu que je pourrais même passer ma nuit à vagabonder si je ne trouvais pas de chambre. Alors rien ne pressait. Je la suivait hors de l'aéroport et je ne pu m'empêcher de demander « En fait toi comment tu vas ? Tu sembles plus épanouie que la dernière fois que je suis venu » Je ne voulais pas que mon malheur monopolise l'attention. Elle avait le droit d'aller bien je me réjouissait même pour elle.

J'avais besoin de ce contact, serrer Hannaël contre moi me faisait du bien. J'étais heureux de la revoir, elle était ma meilleure amie. Et elle m'avait manqué, je regrettais que le travail et la distance nous ai privé de contact plus régulier. Evidemment je regrettais sincèrement que ce soit maintenant que je revienne, qu'un drame doive arriver pour qu'on se retrouve. Je la presse un peu plus contre moi et puis on se détache doucement. Je lui dit combien je suis heureux de la voir même si les circonstances ne sont pas vraiment les meilleures. Je luis souris tristement quand elle me dit qu'elle aussi. Elle sait que je n'ai pas envie d'en parler pendant des heures. C'est encore trop douloureux. Elle a été là à l'enterrement, elle a vu combien j'avais été détruit. Alors que j'évoquais l'idée de rechercher une chambre d'hôtel, je savais déjà ce qu'elle allait me dire. En réalité, je m'y était préparé. J'adorais Hanna, mais là je n'avais pas la force de vivre avec quelqu'un. Car j'étais d'une bien trop horrible à fréquenter. Je secouais doucement la tête « Je ne veux pas Hannaël, c'est adorable de ta part. Mais en ce moment, je suis vraiment pas cool à fréquenter et puis tu as besoin de ton intimité Hannaël. Je ne peux pas m'imposer chez toi » Sans compter que je ne savais pas si j'étais prêt à voir Nala tout les jours. J'adorais ma filleule, mais je ne savais pas si je pourrais voir une petite fille sans penser à mon fils et m'écrouler. Neal me manquait d'une telle force. Comment pourrais je survivre à ça. Je pose ma main sur l'épaule de ma meilleure amie « Ce n'est pas contre toi ma belle » A mon tour je la questionne sur comment elle vas et sa réponse ne me convient pas vraiment. Je ne veux pas qu'elle pense qu'elle ne peut plus me parler. Oui je suis malheureux mais ce n'est pas une raison pour gommer tout ses sentiments. Alors je secoue la tête et quand nous sommes dans sa voiture je lui déclare « Maintenant tu vas tout me raconter. J'ai envie de savoir ce qu'il se passe dans ta vie ! C'est quoi ce truc dans ta vie sentimentale ? »

Je savais que ça partait d'une bonne intention de la part d'Hannaël de me proposer de venir chez elle. Mais je ne pouvais pas, je ne le voulais pas. Je ne lui donnait pas la raison principale, mais il s'agissait de Nala. J'adorais sa fille, elle était adorable. Mais la voir tout les jours, ce serait hors de mes forces. Un rappel trop cuisant et douloureux de ce que moi j'avais perdu. Nala et Neal s'adorait, quand on se voyait ils jouaient ensemble pendant des heures jusqu'à tomber de fatigue. Hanna, Juliet et moi avions longtemps rigolé de l'idée que plus grand ils terminent ensemble. Maintenant, il n'y avait plus que Nala. Et la voir seul me rappellerait trop Neal, je n'avais pas besoin de ça. Je savait qu'Hanna voulait juste ne pas me laisser seul, mais je ne pourrais pas. Alors je lui précise que je tiens à lui laisser son intimité, sa vie de famille. Et évidemment elle me dit que je ne m'impose pas puisque c'est elle qui me propose. Je ne sais pas quoi dire pour qu'elle comprenne que je ne veux vraiment pas sans la braquer ou la vexer. Heureusement, je pense qu'elle réalise seule puisqu'elle s'excuse et me promet de m'aider à trouver un hôtel. Je la remercie du regard avant de lui répondre « Je te promet de te contacter si j'ai un soucis » Mais je n'en ferais rien. Je me vois mal la réveiller en pleine nuit pour lui raconter la douleur que je ressent. Non, je ferais comme ces derniers temps, je prendrais une bonne bouteille et je noierais mon chagrin, c'est pas plus mal et je ne dérange personne. Hanna n'as pas besoin d'être malheureuse pour moi, j'ai déjà fait foiré mon couple, je ne veux pas perdre ma meilleure amie aussi. Je m'excusais cependant, j'avais été un peu sec en refusant son offre de m'installer chez elle. Heureusement, elle est compréhensive. Mais quand elle me dit qu'elle a été lourde, je secoue la tête « Non, c'était sympa de ta part Hanna, en temps normal j'aurais été ravi de m'installer chez toi » Mais en temps normal je n'en aurais pas eu besoin, car je ne serais pas là. Je serais toujours chez moi, avec ma femme. Juliet. Elle me manque, je n'ai pas envie d'y repenser. C'est un tel gâchis notre séparation. Moi qui pensait finir ma vie avec elle, je ne sais pas comment je vais faire si elle refait sa vie. Mais pour le moment, il n'en est pas question, enfin je ne pense pas. Je ne sais pas, après tout j'ai quitté la maison, peut être que Juliet a trouvé du réconfort dans les bras d'un autre. Je ne veux pas l'imaginer. Alors je questionne Hanna sur ce qu'elle a laissé entendre. Apparemment elle aussi a des soucis sentimentaux. J'insiste, je veux tout savoir. La brune ne se fait pas trop désirer et elle m'avoue avoir couché avec quelqu'un qui a ensuite disparu sans donner de nouvelles. Une femme, évidemment. Je me suis toujours douté qu'Hanna aimait plus les femmes que les hommes, il suffisait de la regarder pendant les soirées étudiantes, elle matais bien plus les femmes que n'importe quel mecs. Quand elle me précise que c'est une élève, je la fixe sans voix un instant avant de dire « Tu te fous de moi là ? Dit moi que tu me fais marcher... T'as pas fait ça Hanna » Non, elle essaye de me détendre. Elle n'aurait pas prit ce risque quand même ? Je sais que l'amour et le désir ne se contrôle pas. Mais Hanna est quelqu'un de raisonnable, elle n'aurait pas craqué. Je ne peux pas imaginer Hanna avec une élève. C'est prendre des risques bien trop important pour son boulot, sa réputation. Risque qui n'en vaut pas la peine d'ailleurs si cette personne s'est vite tiré. J'espère pour mon amie qu'elle ne s'est pas attaché. Mais je vois que si, son regard suffit à me prouver qu'elle ressent plus qu'une attirance sexuelle pour cette personne. Alors je finis par demander « Tu es tombée amoureuse d'elle ? » Je sais qu'amoureuse est un grand mot, si elle n'as couché qu'une fois avec elle. Mais je sais la puissance que les sentiments peuvent avoir. Je pose ma main sur son épaule de nouveau « Ecoute Hanna, si c'est vraiment ton élève, je pense que tu devrais tourner la page. Je ne sais pas comment tu la connais, comment vous en êtes arrivez là. Mais ce n'est pas raisonnable. » Et ça ne colle pas avec la Hanna que j'ai toujours connu. Je ne veux pas qu'elle ait des ennuis.