J'ai toujours mal dormit, en tout cas du plus loin que je me souvienne, c'est le cas. Peut être que toute petite j'arrivais a avoir un vrai sommeil réparateur mais ce n'est plus du tout le cas. Sauf peut être quand je dormais dans les bras de mon ex, le père de Merle. Mais ça fait des années que je n'ai pas pu me blottir contre lui, je ne sais même pas ce qu'il est devenu. J'avais retrouvé un semblant de sommeil quand ma princesse dormait dans mes bras, mais elle ne peut plus car elle dort à l'hôpital. D'ailleurs J'ai hâte qu'elle en sorte enfin, qu'on retrouve une vie normale ou en tout cas un semblant de vie normale. Mais pour le moment ma fille n'est pas là et d'ailleurs je n'ai même plus de chez moi. Alors je dors mal. Une terreur nocturne abrège ma nuit. Je me retrouve prostrée dans mon lit, tremblant comme une feuille. J'ai l'habitude de ces crises, j'en fais presque toutes les nuits mais celle ci est particulièrement violente. Je crois bien que j'ai hurlé, ça ne fait même aucun doute. Mais je n'entends pas de bruit autour de moi alors je me détend, au moins je n'ai reveillé personne. Je n'ai pas envie de tomber sur Kellie en pleine nuit. La détester me prend bien trop d'énergie la journée, pas la peine de continuer la nuit. J'attends tout de même un peu pour être certaine. Mais comme je n'entends pas de bruit je me décide et je finis par sortir de ma chambre pour me rendre dans la cuisine. Je sais que je n'arriverais pas à me rendormir tout de suite, voir pas du tout. Alors je me sers un verre de lait et vais partir en quête de cookie quand j'entends du bruit derrière moi. Je n'arrive pas à me contrôler, mon cerveau est encore a moitié dans mon mauvais rêve. Alors je pousse un cris et le verre vas s'écraser au sol. C'est le bruit du verre qui explose qui me ramène à la réalité. Ce n'est que Kellie. Je souffle « Putain vous auriez pu prévenir » J'essaye de garder un minimum de dignité mais je tremble de nouveau comme une feuille. Alors je recule pour m'écarter d'elle sauf qu'en faisant ça je pose un pieds nu sur un morceau de verre et un nouveau hurlement m'échappe.

Je tremble, je ne sais pas me contrôler et je me déteste d'être si faible surtout devant elle. Je n'ai pas envie qu'elle me voir ainsi. Je n'aime pas me montrer faible devant Kellie. Alors je suis agressive, comme toujours face à elle, c'est mon meilleur moyen de défense, le seul que je possède en réalité. Je lui lance donc une remarque acerbe sur laquelle elle rebondit évidemment. Je soupire, ce n'est pas ce que je viens de lui demander. Je me fous bien de ce qu'elle fait de ces nuits. « Non juste pas arriver comme ça en silence ! » Elle n'as pas idée de combien c'est flippant. J'ai des tas de souvenir qui remontent. Des choses que j'avais vraiment essayé d'oublier. Mais je n'y peut rien, certains événement de mon enfance m'ont trop marqué. Quelqu'un qui arrive ainsi en silence, j'ai toujours l'impression que je vais me prendre une volée. Ce n'est qu'une des conséquence de cette foutue enfance, loin d'être la seule. Ma claustrophobie aussi je le dois à l'une de mes familles d'accueil, tout comme ma peut du noir. J'essaye de me calmer en me disant que Kellie a beau être détestable, elle n'est pas violente. Je n'y arrive pas. Je continue de trembler comme une feuille, effrayée sans vraie raison. J'ai besoin de m'écarter d'elle, je ne réfléchis pas. Je recule. Je réalise trop tard mon erreur, le morceau de verre est déjà dans mon pied. Je ne peux rien faire d'autre que hurler, la plante du pied est une des partie les plus sensible du corps. Je grimace. Elle me demande si ça va. Je pourrais lui répondre d'un ton acerbe. Mais je ne suis pas assez en forme pour ça. je me concentre pour éviter les larmes. Alors je secoue simplement la tête pour signifier que non, ça ne vas pas. Je douille, vraiment, je me mord la lèvre pour ne pas pleurer. Même si j'ai mal je ne veux pas qu'elle me voit faible. Alors je sautille pour allez m'asseoir sur un tabouret. Je regarde les dégât comme je peux et je grimace en voyant le morceau de verre bien enfoncé dans mon pied, je ne vais pas pouvoir l'enlever seule. Je finis par regarde ma mère, essayant de lui faire comprendre que j'ai besoin d'aide sans devoir lui demander directement car c'est au dessus de mes forces.

Je lui en veut d'être arrivé de la sorte. Car elle m'a fait peur. Je déteste être surprise, ça fait remonter bien trop d'angoisse. Mais ça elle n'en sait rien, on ne se connait pas. Et je ne lui parlerais jamais de pourquoi j'ai peur de la sort. Je n'aime pas en parler, et encore plus à elle. Car dans ma tête je n'arrive pas à passer outre le fait que c'est sa faute. Elle s'excuse mais je ne dit rien. Car c'est trop tard, le mal est fait. Je n'arrive pas à me calmer. Je lui en veut, vraiment. Comme s'il me fallait une raison de plus. Mais je ne suis pas assez en forme pour répliquer. Je dois tenter de me calmer alors que mon coeur bat de plus en plus vite. Je sens que je panique. Alors je ressens le besoin de m'éloigner d'elle. Et je me loupe car en reculant je me plante un morceau de verre dans le pied. Je hurle de douleur et lutte contre l'envie de pleurer qui me prend. Je vais m'asseoir et je soupire en voyant les dégâts. C'est plus important que je ne le pensais et surtout ça pisse le sang. Je ne vais pas pouvoir me soigner toute seule. Il me faut de l'aide. Je le sais mais je déteste demander un coup de main. Surtout que j'ai l'habitude de me débrouiller seule depuis bien longtemps. Je ne sais pas lui demander, alors je la fixe en espérant qu'elle comprenne. Et ça marche, elle finit par me dire de ne pas bouger et s'éloigne. Je retiens un nouvelle remarque acerbe, où veut elle que j'aille franchement avec mon pied dans cet état. Maintenant qu'elle n'est pas là, je me laisse allez et les larmes de douleurs coulent le long de mes joues. Elle revient plus vite que prévu et j'essuie mes larmes rapidement en espérant qu'elle n'as rien vu. Je l'observe préparer le matériel et je me crispe un peu. Elle finit par me demander si elle peut y allez et je hoche simplement la tête. Je la laisse faire mais je ne peux pas m'empêcher de l'observer, prête a retirer mon pied si elle fait une chose qu'elle ne devrait pas. Elle me retire le morceau de verre et je me mord la lèvre sous l'effet de la douleur. Je regarde le bout qu'elle vient de sortir. Je grimace, il est plus gros que je ne le pensais. Je finis par murmurer tout bas « Merci » Je ne sais pas si elle a entendue, je ne le voulais pas en fait.

Elle ne fait aucune remarque sur mes yeux rouges et les larmes que j'ai essuyé à la hâte et heureusement. Si elle avait osé l'évoquer, je l'aurais mal prit et je pense qu'elle l'a compris. Je déteste admettre mes faiblesses et je n'ai pas envie de lui confier mes peurs. Car ce n'est pas la douleur qui me fait pleurer mais bel et bien tous les souvenirs qu'elle a fait revenir en surgissant en silence derrière le frigo ouvert. Kellie ne sait rien de tout ça et il est hors de question que je lui confie cette partie là de ma vie. Elle ne comprendrais pas. Je la laisse me soigner. Elle me fait un peu mal mais je sais que c'était inévitable, le bout de verre s'est quand même bien planté. Et puis je ne vais pas mentir ce n'est pas la pire douleur que j'ai vécut, alors je me contente de serrer les dents et attendre que ça passe. Elle termine rapidement et elle bande mon pied. Je murmure un faible merci, espérant qu'elle ne l'entende pas. Mais c'est loupé, elle a entendu malheureusement. Je ne relève pas son de rien, il ne faut pas abusé non plus. En plus si on y regarde de plus près c'est un peu de sa faute si j'ai eu ce bout de verre dans le pied, c'est elle qui m'a surpris. Elle range les affaires et elle part. Je ne sais pas vraiment si elle vas revenir ou non. Je décide de ramasser les bouts de verre, je suis peut être une saloperie, en tout cas elle me considère comme tel je le sais. Mais je n'ai pas envie de me blesser de nouveau ni qu'elle se fasse mal, peu importe combien je lui en veut. Je jette donc les morceaux de verre puis je reprends un peu de lait, après tout c'était pour ça que j'étais là. Je pourrais retourner dans mon lit mais je sais très bien que je n'arriverais plus à dormir, je me connais. Je prend le lait et les cookies et vais dans le salon en prenant soin d'allumer la lumière cette fois, je n'ai pas envie de me faire surprendre de nouveau. J'allume la télé et commence un premier cookie quand je vois Kellie revenir. Je la fixe un moment en silence avant de tendre le paquet « Un cookie ? »

Je ne pourrais pas me rendormir. J'en suis bien consciente alors quand Kellie quitte la pièce pour ranger la trousse de secours. J'en fait de même. Mais je ne retourne pas dans ma chambre. Je vais ruminer et tourner en rond je le sais. Et je ne veux pas dormir car je sais que les cauchemars reviendraient. Je ne suis pas assez en forme  pour les affronter. Alors je préfère allumer la télé partant en quête d'une chose à regarder qui soit un minimum intéressant. Mais c'est evidemment peine perdu. Il n'y a rien si ce n'est d'antiques reportages parlant de station balnéaire, de sable de jolie falaise ou je ne sais quel air marin. Un rappel cuisant que je n'ai pas les moyens de partir en vacances vers de si beaux rivages. Et même si j'ai la chance de vivre dans une ville sympathique je n'ai presque pas de temps pour en profiter et encore moins de temps pour faire des baignades. Alors que je vais croquer un cookie voilà que Kellie débarque. Je pensais naïvement qu'elle irait se recoucher mais de toute évidence ce n'était pas son intention. Elle me fixe d'un air soucieux quand je lui propose un cookie. On dirait presque qu'elle se demande si j'aurais pu l'empoisonner. Mais elle finit par accepter en me disant que ce sont ces biscuits favoris. Je la regarde surprise avant de répondre « J'adore aussi. Ce sont des bons souvenirs... » et dieu sait que de mon enfance et adolescence je n'en avais pas beaucoup des bons souvenirs. Mais les cookies oui « Une éducatrice nous a fait quelques atelier cuisine. C'est à celui des cookies que j'ai embrasser Ismael pour la première fois » Et ce souvenir m'arracha un petit sourire triste. C'était une époque lointaine où tout me semblait plus simple. Mais je réalise soudain qui me fait face. Je lui en veut. Je ne peux pas me montrer sentimentale en face d'elle. Alors je termine mon cookie avant de soupirer « Désolé... vous vous en foutez de ce genre de chose » Et puis il faut aussi avouer que je n'ai pas envie de repenser à Ismaël. C'est une histoire inachevé qui reste difficile à supporter pour moi. Alors je me concentre sur mon cookies en silence.