La santé de ma fille me fait peur, de plus en plus peur. Il y a toujours eu les jours avec et les jours sans. Mais en ce moment il y a de plus en plus de jours sans. Des jours où elle a si mal qu'elle doit être sous morphine non stop et qu'elle dort toute la journée. Alors quand il y a des jours avec, je fais tout pour ne pas la quitter. Et aujourd'hui elle vas bien, ou a peu près en tout cas. Alors je profite de ma fille et de sa présence. J'embrasse son front alors qu'elle m'offre son dessin. Je la félicite et dessine avec elle. Et puis elle commence à grimacer alors j'appelle une infirmière avec le bouton. J'essaye de détourner l'attention de Merle, en la chatouillant. Mais je vois bien qu'elle souffre tout de même. Je suis admirative face à ma fille. Elle en supporte tellement plus que des tas de gens. Quand on frappe je soupire de soulagement, enfin l'infirmière vas pouvoir aider ma princesse. Je vais prendre la parole, expliquer qu'elle souffre. Quand on me salut par mon prénom. Ce n'est pas l'infirmière, je me retourne. Kellie, ma mère biologique. Je ne pensais pas qu'elle viendrais ici, enfin dans la chambre. Elle a du faire le test. Merde elle voit ma fille. J'embrasse une nouvelle fois son front et murmure doucement « Je reviens ma puce » Et puis je me lève du lit pour venir face à Kellie. Je lui fait signe de sortir et rejoins le couloir, je garde un oeil vers le bureau des infirmiers, si jamais l'un d'eux arrive. Puis je me concentre sur Kellie « Vous ne deviez pas venir ici. Vous avez fait le test ? » C'est le plus important. Elle est ma dernière chance. J'ai même été voir Liam, le père de Merle, alors que je m'étais juré de ne plus jamais lui adresser la parole. Je regarde enfin une infirmière qui arrive « J'ai sonné, elle a de nouveau mal... vous pouvez la soulager ? » Et je la suis dans la chambre sans plus accorder d'attention à ma mère. Je retourne m'asseoir près d'elle et prend sa petite main, je lui souris doucement et sert cette main « Voilà l'infirmière, ça vas allez mon ange. Je te le promet » Et je dépose un nouveau baiser sur son front alors que l'infirmière lui fait une nouvelle transfusion.

Maintenant elle sait et je me sens mal. Merle était mon secret. Je ne voulais pas que cette femme sache. Je m'étais construit ma famille, ce dont elle m'avait privé et je ne voulais pas qu'elle me prenne ça. Je la fait sortir de la chambre et lui reproche d'être venue. Elle s'excuse. Je hausse les épaules, le mal est fait. Puis elle me dit que je peux la tutoyer, nouveau haussement d'épaule. Je ne la connais pas, nous sommes des inconnues alors non je ne la tutoie pas. Elle me confirme qu'elle a fait le test et je soupire de soulagement. Un énorme poids s'envole de mes épaules. Peut être qu'elle ne seras pas compatible, mais au moins elle a fait le test, c'est une chance de plus pour ma fille. En parlant de Merle, l'infirmière arrive enfin. Alors je n'accorde plus aucune attention à ma mère. Je vais vers ma fille et la soutient quand l'infirmière lui fait la transfusion. Je la remercie doucement alors que ma fille s'apaise petit à petite et s'endort contre moi. Mon regard ne quitte pas son petit visage. J'embrasse encore une fois son front avant de caresser doucement sa joue. Je n'ai pas remarqué Kellie a l'entrée de la chambre. Alors quand elle prend la parole, je sursaute et reporte mon regard sur elle. Je continue de caresser les cheveux de ma fille avant de lui répondre « Elle est ma famille, vous non. Je ne voyais pas pourquoi vous en parlez. Je la protège des menaces autant que possible » Et oui pour moi elle est une menace. Elle le prendras mal, sans aucun doute, mais peut importe, elle m'a fait bien plus mal. Je reporte mon attention sur Merle quand elle remue un peu et je la recouvre doucement avant d'ajouter « Ne vous en faite pas, tout ce que je veux, c'est la soigner. Si vous êtes compatible je vous demanderais juste un peu de moelle et puis ce seras terminé. Je ne reviendrais plus jamais vous embêter » Si elle n'est pas compatible et bien je ferais autrement. Je continue de caliner ma fille en fixant ma mère biologique. Je ne peux pas m'empêcher de lui envoyer un petit pique « Vous voyez, nous n'avons aucun point commun. Moi j'ai gardé mon bébé et je fait tout pour elle » Jamais je n'aurais pu lui faire vivre ma vie, même si c'était dur, je ne regrettais rien.

Je la fixe, je vois bien que ma remarque lui fait mal. Et j'en suis heureuse, ça me fait du bien. Elle m'a fait tellement souffrir moi, ce n'est qu'un juste retour de bâton après tout. Elle me dit qu'elle n'est pas un danger, qu'elle aimerait changer les choses. Je la regarde avant de lui répondre « Mon enfance m'a appris à me méfier de tout et de tout le monde. On ne se connait pas alors vous êtes une menace. » Oui après tout je ne savais rien d'elle. Elle m'avait abandonné, elle pouvait bien cacher son jeu. Et quand elle évoque l'idée de changer les choses je ricane doucement avant de répondre « En effet il est trop tard. Vous aviez dix neuf ans quand je suis née. Mais quand j'en avais six et que je me faisait frapper par mon père d'accueil vous en aviez vingt cinq, vous auriez pu regretter et me récupérer, essayer au moins. Ou quand j'en avais huit et que je mangeais un jour sur deux. Même quand à trois ans celle que j'appelais maman a décidé que finalement elle ne voulait plus de moi. Mais maintenant j'ai grandit et je n'ai plus besoin de vous » Reparler de ça est douloureux. Mais hors de question de craquer devant elle. Alors je me mord la lèvre pour ne pas pleurer, elle n'en vaut pas la peine. Je me concentre de nouveau sur ma fille qui semble apaiser, je sais que ce n'est qu'une illusion. Elle dort seulement grâce aux médicaments, sans ça elle serait bien moins paisible. J'évoque le fait que je n'attends rien d'elle si ce n'est un don si elle s'avère compatible. Elle me dit que je ne l'ai pas dérangé que je vienne la voir. Je réplique aussitôt « Mais moi ça me dérange de vous être redevable. » Je n'ajoute rien, espérant qu'elle comprenne qu'elle est de trop. Mais de toute évidence elle ne le fait pas. Elle me regarde caliner ma fille avant de me sortir qu'elle est fière de ce que je suis devenue. Je la regarde avec rage. « Qu'est ce que vous en savez de ce que je suis devenue ? Vous ne savez rien de ma vie bordel ! » Elle n'avait aucune idée de ce que je devais faire de ma vie pour que ma fille puisse guérir. Puis elle me demande le prénom de ma fille. Je soupire, hésite. Mais je finis par murmurer « Merle, elle s'appelle Merle » Je caresse la joue de ma puce avant d'ajouter « Elle aura cinq ans le vingt mars » C'est bientôt et j'ai tellement peur qu'elle ne passe pas cette anniversaire. Cette idée m'arrache une larme. Je ne survivrais pas à ça. Si je perd Merle, je perds ma seule raison de vivre. Je la sert un peu plus fort contre moi avant de lui murmurer que je l'aime. Je caresse encore sa joue, j'espère qu'elle seras compatible, c'est mon dernier espoir. Si elle ne l'est pas, je vais devoir faire autrement, refaire un enfant avec Liam. Mais je ne sais pas si elle tiendras neuf mois, il y a peu de chance. Je finis par demander « Vous savez qui est mon père ? » Si elle n'est pas compatible, il pourrait l'être. Mais vu qu'elle m'a abandonné je doute qu'elle soit encore en contact avec lui, peut être même qu'elle a couché avec un sinistre inconnu un soir où elle avait trop bu et qu'elle ne se rappelait de rien.

J'aime la blesser avec mes mots. Surtout que je vois très bien que ça marche. Je sais que c'est mal, mais je ne peux pas m'en empêcher. C'est jouissif de la faire souffrir. Elle m'a fait tellement de mal même si elle ne s'en rend pas compte ou bien qu'elle s'en moque. Je ne sais pas trop. Alors c'est le minimum que je puisse faire, lui rendre la monnaie de sa pièce. Elle ne réplique pas, elle sait très bien qu'elle perdrait à ce petit jeu. Je lui en veut tellement que je pourrais continuer des heures à lui lancer des phrases méchantes. Mais je préfère lui lancer à la figure tout ce que j'ai vécut par sa faute. Je lui parle de mon enfance et de mes souffrance. Remuer le passé me fait du mal. Mais hors de question de craquer devant elle. Alors je me fait violence pour ne pas pleurer. Je l'ai trop fait petite. Je ne m'attendais pas à ce qu'elle pleure. Non elle n'en a pas le droit. Je la fusille du regard. C'est de sa faute si je suis dans cet état, si j'ai vécut cette vie pourrie. J'ai envie de lui hurler dessus, lui dire d'arrêter de jouer les victimes. Mais je ne le fait pas, car ma fille dort, tout près de moi. Je ne peux pas envoyer chier cette femme, car elle est peut être compatible, elle peut sauver ma fille, peut être. Mais je ne prend pas de risque, je me contente de soupirer en l'entendant sangloter. Puis elle tente de s'excuser, me dit qu'elle ne se pardonneras jamais de m'avoir abandonné. Je lui répond donc « Ne vous en faite pas, je ne vous pardonnerais pas non plus » Oh non. C'était trop tard. Elle me dit que je ne lui devrait rien. Mais là encore je ne répond pas, je ne la crois pas. Ma vie m'a appris de toujours me méfier des promesses. Je caresse la joue de ma fille, espérant simplement que si cette femme est compatible, elle tiendras sa promesse, celle de m'aider. Puis elle me dit que j'étais forte, évidemment je la contredisait. Elle ne savait rien de moi. D'ailleurs si elle savait je pense qu'elle ne me regarderais pas de la sorte. Mais la conversation déviait sur Merle et je me concentrais sur ma fille alors que je lui donnais son prénom. Je caressais encore une fois la joue de ma fille en répondant « Oui je l'ai choisit seule. Si c'est que vous vous demandez, en effet, elle n'as pas de père » Enfin l'information la plus exacte aurait été de dire que son père ne savait rien de son existence, mais je me vois mal me confier sur le désastre de ma seule vraie relation amoureuse a cette femme qui n'est rien pour moi si ce n'est une réserve potentielle de moelle osseuse. Et en parlant de père, je m'informais sur le mien. Elle me dit qu'elle pouvait le retrouver si je le souhaitais. Je secouais la tête « On verras si vous n'êtes pas compatible ... » Après tout lui le serait peut être. Mais j'avais tout de même une interrogation qui me restais en tête. « Est ce qu'il sait que j'existe ? » Bon j'étais mal placé pour poser ce genre de question vu que je cachais moi même ma fille à son père. Mais j'avais mes raisons. Il m'avait fait mal en partant en quête de sa famille sans penser à moi. Il avait été égoïste alors moi aussi. Mais elle ? Que me sortirais t'elle comme excuse ?

Elle ne me répond pas et elle a bien raison, sinon nous nous en sortirons jamais. Je n'arrive pas a redescendre, je suis trop en colère. Je lui en veut, tellement. Je ne peux pas oublier. Même si elle est venue faire ce don, même si elle fait un pas vers moi. Je n'arrive pas à passer outre cette information. Elle m'a abandonné. Elle a vécut sa vie tranquille sans essayer de s'occuper de moi. La conversation dérive sur ma fille. Maintenant elle sait, j'avais essayé de lui cacher, je ne voulais surtout pas qu'elle sache que j'avais un enfant. Je voulait garder ça pour moi. Car Merle c'est ma famille, la seule, la vraie et je ne veux pas partager ça. J'avais tout fait pour que personne ne me la prenne, je n'avais rien dit à son père pour ne pas la partager. Alors avec elle, c'était encore plus hors de propos. Elle ne toucherais jamais à ma fille, même si elle la sauvait. Comme elle le disait elle même, elle me devait bien ça. Elle me demande son prénom et je finit par lui dire. Je ne peux pas m'empêcher de me défendre, annonçant que oui, je l'élève seule. Elle ne fait pas de remarque sur ça, et se contente de me dire que j'ai bon gout. Je hoche doucement la tête avant de regarder ma petite fille et puis je murmure « J'ai toujours voulu une famille. Alors quand elle est arrivée je n'ai pas hésité. Je voulais un prénom proche du mien. Alors ça été une évidence » J'avais trouvé plusieurs prénom qui pouvait s'approcher du mien mais Merle c'était vraiment celui qui collait le mieux. J'embrasse doucement le front de ma fille et lui remet bien son petit renard en peluche dans les bras. Puis de nouveau je regarde ma chère maman. Et je lui pose une question qui me taraude depuis longtemps. Je veux en savoir plus sur mon père. Je regrette aussitôt d'avoir posé la question. Il ne sait pas. Je me renferme tout de suite. Je la fusille du regard. « Il ne sait pas ? Vous ne lui avez même pas dit ?! » Je me redresse et m'approche d'elle. Je me retiens, j'ai envie de la frapper, vraiment, de lui hurler ma haine. Mais je me retiens. Je ne veux pas faire peur à Mery. Alors je lui montre la porte « Sortez ! Je ne veux plus vous voir ! Vous en aviez vraiment rien à faire de moi ! Et bien moi aussi ! » J'étais presque prête a faire un effort, vraiment. Mais apprendre qu'elle n'a même pas laissé la chance à mon père de m'élever. J'aurais pu avoir une famille, au moins un père. Peut être qu'il en aurait rien eu a foutre de moi, c'est aussi une possibilité mais peut être que lui aurait prit ses responsabilités. On ne le sauras jamais. Je la repousse dehors les larmes aux yeux et je ferme la porte avant de me laisser tomber au sol. Maintenant qu'elle ne peut plus me voir, je me laisse allez et je fond en larmes. Je sers les poings, si fort que mes ongles se plantent dans mes paumes de main et je pleure toutes les larmes de mon corps. Heureusement les médicaments ont assommés ma fille, je m'en voudrais qu'elle me voit dans cet état. Surtout que je met longtemps à me calmer. Mais je finis par le faire, en admirant ma petite fille qui dort. Ma famille. Je me glisse dans son lit et sombre a mon tour en la serrant doucement contre moi.