Enfin Merle dormait, ce soir ça n'avait pas été sans peine, la petite était plus en forme que moi. Mais j'avais finis par réussir à la faire ranger puis mise au lit. Après trois histoires elle avait enfin rendu les armes et dormait paisiblement. J'en aurais bien fait de même mais ma journée n'était pas encore terminé. Je devais maintenant travailler sur mes cours. Je m'installais donc dans le salon profitant du calme. Je ne savais pas où se trouvait Kellie et je m'en moquais. Mais j'en vite une réponse en entendant la porte d'entrée s'ouvrir. Kellie approcha dans l'intention de me saluer sûrement mais je la vis du coin de l'œil se mettre à grimacer. Je regardais sous ses pieds pour découvrir la seule voiture que m'a fille avait laissé traîner. Je ne pu m'empêcher de lancer froidement « Tu pourrais faire attention aux jouets de ma fille »Je savais que ça ne lui plairait pas mais je m'en moquais. J'étais prête pour une nouvelle joute verbale.

Je n'avais pas envie de la voir ce soir, non en fait je n'avais jamais envie de la voir. Mais j'habitais chez elle donc c'était compliqué de ne pas la croiser. Je passais le plus de temps possible dans ma chambre, mais je la partageait avec ma fille et quand Merle dormait, je n'avais pas le choix, je devais squatter ailleurs. La plupart du temps c'est le salon. Comme ce soir et je ne suis pas à l'abris de Kellie. Alors qu'elle marche sur le jouet de ma fille, je ne peux pas me retenir et lui fait une remarque acerbe. Je vois bien que ma pique touche au bon endroit et voilà qu'elle me répond que j'aurais pu ranger. Je ne peux me retenir et lève les yeux au ciel. « Merle a rangé, regarde au lieu de la critiquer. On a oublié une voiture une seule Kellie. Mais si c'est si grave que ça selon toi je peux allez lui mettre une raclée pour en avoir oublié une si ça te fais plaisir » Je la fusille du regard en disant ça. Oui c'est une reproche, elle ose me critiquer sur ma façon de gérer ma fille alors qu'elle même n'as jamais vécut avec un enfant puisqu'elle m'a abandonné. Une critique aussi car les raclées c'est la principale éducation que j'ai reçue pendant mon enfance, et oui je la tiens encore responsable de ça, si elle ne m'avait pas laissé, je n'aurais pas été placée dans ses familles qui m'ont fait du mal. Je ramasse la fameuse voiture et la range dans la boite de jouet de ma fille « C'est bon ? Ou tu as autres chose à critiquer ? »

J'écoutais Kellie réagir en ricanant. J'aimais vraiment la mettre en rogne, ça me faisait plaisir de la voir s'offusquer à chacune de mes remarques. Je lui faisais du mal et ce n'était qu'une petite revanche sur ce que j'avais vécu par sa faute. Quand elle prend son air indigné en me répondant qu'elle ne tolérerait pas qu'on lève la main sur un enfant sous on toit je ne peux pas m'empêcher de siffler « Oui alors que chez les autres ce n'est pas grave. Si tu ne l'as pas vu tu ne sais pas que ça existe. Comment on dit déjà... loin des yeux loin du coeur. Ou ce qu'on ne sait pas ne peux pas nous faire du tord » Je la fusille du regard encore plus fort. Oui je lui en veut pour ce que j'ai vécu dans les différentes famille que j'ai croisé. Car si elle ne m'a pas frappé elle même, c'est tout comme, c'est elle qui m'a laissé dans ces familles pour qui je n'étais qu'un chèque en fin de mois. Puis elle me dit qu'elle ne me reprochait rien que c'était moi qui l'avait attaqué sans vrai raison. Je souffle. « A qui la faute si je suis sanguine comme tu dit ! » Je m'étais forgée à la dure, il fallait mordre pour ne pas se faire mordre. Je fait mine de me replonger dans mes cours mais elle reste là et puis de toute façon j'ai envie de l'embêter encore un petit peu. Alors mine de rien en continuant de lire mon cour je lance doucement « De toute façon ce serait le comble que tu me donnes des leçon d'éducation non ? Tu ne sais pas ce que c'est d'élever un enfant » Non puisqu'elle m'avait abandonné sans aucun remord et laissé à une vie merdique. Je me battais pour ma fille moi, pour qu'elle ne connaisse pas la vie que j'avais mené. Alors Kellie n'avait rien a redire sur ma façon de faire avec Merle, car peut importe ce qu'elle pensait, je savais que j'étais une bonne mère. Et puis le plus important surtout c'est que j'aimais ma fille, ce qui ça non plus n'était pas le cas de Kellie, je le savais.

Être méchante avec elle est ma seconde nature, j'ai appris par la force des choses que la meilleures des défense était l'attaque. Alors pour ne pas lui laisser la moindre chance de me faire de nouveau du mal, je préférait la blesser aussi fort que possible. Alors je réplique férocement quand elle me dit qu'elle ne ferait jamais de mal à un enfant, je ne peux pas lui empêcher de lui faire des reproches sur ce que j'ai vécu par sa faute. Elle n'as aucune idée du nombre de coup que je me suis prit quand j'étais petite ou même le nombre de fois où l'on m'avait refusé l'affection que je voulais. Non elle ne sait pas tout ce que j'ai pu subir quand j'étais plus petite et je compte bien lui faire payer. Evidemment, elle s'excuse, arguant qu'elle ne voulait pas dire ça, mais je balaye ses excuses d'un revers de la main, je l'ai entendu s'excuser beaucoup trop de fois depuis que je l'ai retrouvé. En fait, je ne la crois même pas tant dans sa bouche ça ne sonne pas sincère. Sait elle vraiment de quoi elle s'excuse? Voilà qu'elle me redit qu'elle a fait une erreur, qu'elle pensait faire au mieux. Je souffle avant de lui répondre « Sincèrement, la meilleure chose que tu aurais pu faire, c'était d'avorter, ainsi je n'aurais pas vécu une enfance merdique et tu serais actuellement très heureuse, seule dans ton salon » Je le pensais sincèrement, sans elle et son immaturité, je ne serais pas venue au monde. Elle reprend la parole, pour encore une fois me dire qu'elle pensait avoir fait au mieux mais qu'elle s'était trompé. Elle finit par me dire que si elle m'avait gardé, elle aurais pu m'offrir l'amour dont j'avais besoin à défaut d'avoir le financier. La remarque acerbe m'échappe bien vite « Tu vois, en m'abandonnant tu m'as laissé avec des gens incapable de m'offrir l'un ou l'autre. Pour les familles d'accueil j'ai toujours été une source de revenu et ils m'ont toujours donné le moins possible. Enfin grâce a toi je sais très bien me passer des deux. Alors merci je suppose » Bon je mentais un peu sur ce coup là, car de l'amour, j'en avais dans ma vie à présent, puisque j'avais Merle, ma Merle, mon bonheur au quotidien. Ma fille était toute ma vie, justement car elle était tout ce que je n'étais pas. Je faisais tout pour elle, qu'elle ne connaisse jamais mon enfance et si je devais me tuer à la tâche pour elle, je le ferais, car elle était mon soleil. Il y avait eu un autre moment d'amour dans ma vie, mais ça, je préférais l'effacer de ma mémoire, car Maël était un souvenir délicat maintenant qu'il n'était plus là. Je chasse mes pensées avant de fixer une dernière fois Kellie, je remarque son trouble mais je ne fais aucune remarque là dessus. Je finis par déclarer « Bon ce n'est pas que je m'ennuie, mais j'ai des devoirs à boucler et Merle vas se lever tôt, je le sais. Bonne soirée Kellie » Sans vraiment attendre de réponse de sa part, je m'installe de nouveau sur le canapé et me replonge dans mon exercice de biologie. Mais pas pour longtemps, j'entends une porte qui s'ouvre, puis des petits pas. Avant même de regarder dans la direction du son, je sais qui arrive. Alors mon visage qui était resté figé en mode colère, change aussitôt et j'offre un grand sourire à ma petite merveille qui vient sauter dans mes bras. « Petit chat, que fais tu là ? » Merle ne répond pas et se contente de se blottir contre moi, pas besoin de mot pour connaitre sa réponse. Je la sert contre moi un moment en caressant ses cheveux puis je la couche sur le canapé, à mes côtés. Je sais qu'elle ne resteras pas dans son lit si je l'y remet. De toute façon, sa présence auprès de moi m'apaise tout autant que je la calme moi même, peut être même plus qu'elle après cet échange avec Kellie. Je continue de caresser les cheveux de ma petite fille alors que j'étudie. Alors que je tourne une page, je remarque le frémissement de ma petite et je me contorsionne pour attraper un plaid sans la réveiller. C'est en attrapant le carré de tissu que je me rend compte que Kellie est toujours là. Je la fixe en silence alors que je recouvre Merle et dépose un baiser sur son front. Je ne quitte pas ses yeux alors que je murmure doucement « Maman t'aime de tout son cœur mon ange »

Je suis en colère, bon c'est vrai, quand on met Kellie dans l'équation, je suis très souvent en colère, mais là, elle ne comprend rien. Alors que je viens de lui dire qu'elle aurait mieux fait d'avorter, elle me contredit encore, me sortant son chapitre sur quelle belle personne je suis. Si elle savait. Je ne peux pas m'empêcher de répliquer « Tu n'as aucune idée de ce que tu racontes Kellie, arrête de dire que je suis quelqu'un de bien, c'est faux. Tu n'as pas idée de qui je suis en réalité. Et Merle aurait été mieux avec une famille normale. Arrête de prétendre que je suis quelqu'un de bien, c'est faux » D'ailleurs elle même devrait le savoir, vu comme je passe mon temps à lui faire des reproches. Mais peut être qu'elle aime ça, je ne sais pas, je ne comprends pas. Mais je n'essaye même pas d'argumenter, je préfère la contredire une fois de plus. Et puis je la remercie de m'avoir apprit à vivre sans rien, ni attention, ni affection. Evidemment, elle me contredit à son tour. Je ne prend même pas la peine de répondre et me retourne vers la table basse où sont installés mes devoirs, l'informant au passage que j'ai encore du travail. Heureusement, elle ne me contredit pas et me laisse tranquille. Alors que je me replonge dans mes exercices, ma fille me rejoint. Je suis heureuse de l'avoir avec moi, même si elle devrait dormir dans son lit. Je la laisse venir se blottir contre moi, embrasse son front et puis la couche ensuite sur le canapé. Je ne peux pas m'empêcher de regarder Kellie d'un air noir. Je veux lui faire comprendre que je lui en veut car elle m'a privé de ça, enfant, je ne voulait qu'une chose, retrouver ma maman, qu'elle m'aime et m'emmène loin des foyer et des familles qui ne voulaient pas de moi. Mais je n'avais plus besoin d'elle, à présent la maman c'était moi et je ne referais jamais ses erreurs. Je me déteste, mais penser à tout ça me fait un pincement au coeur, alors je plonge mon regard sur le visage de Merle et quand Kellie déclare qu'elle vas nous laisser je réponds simplement « Bonne idée, au revoir Kellie »