Le Deal du moment : -50%
-50% Baskets Nike Air Huarache Runner
Voir le deal
69.99 €

LOS ANGELES, A L'ANCIENNE :: Archive 2021 :: Archive RpsPartagez

 Fanning the flame [PV : Napo]

Aller à la page : Précédent  1, 2, 3, 4  Suivant
Dimitri Ivanovitch
In the air tonight
In the air tonight
Dimitri Ivanovitch
https://laal.forumactif.com/t7558-dimitri-ivanovitch-l-as-de-coehttps://laal.forumactif.com/t7573-dimitri-ivanovitch-do-you-wanna-playhttps://laal.forumactif.com/t8520-aceofspadeshttps://laal.forumactif.com/t8253-carte-de-dimitri-ivanovitch
#  Fanning the flame [PV : Napo] - Page 2 EmptyMer 24 Aoû - 17:17
Nos épidermes font des étincelles. Ou peut-être que c’est juste moi qui m’échauffe à chaque contact entre nous. Pourtant, j’en ai connu des peaux, des douces, des rugueuses, des parfumées, des parsemées d’étoiles, de toutes les nuances de gris. Pourtant, la tienne me fait un effet inédit que je n’explique pas. Ma température corporelle semble grimper de quelques degrés à chaque fois que ta paume vient se plaquer à la mienne, que mes doigts trouvent un bout d’épiderme à caresser. Le parfum de rose qui émane de toi doit être un sort pour lier tous mes sens aux tiens, je ne vois pas d’autre explication. Cette alchimie est nouvelle dans mon monde et me ferait presque apercevoir des étincelles qui portent d’autres couleurs que le blanc éclatant. Ton regard est si brillant que je pourrais croire que tu sais tout de mon trouble et que tu en joues. Tu ne serais pas assez cruel pour jouer avec l'électricité dans l’air, hein ? Ou alors c’est ta vengeance pour notre accrochage. Nous devrions plutôt remercier le destin de nous avoir réuni de nouveau dans cette voiture. La carte du Bouquets est toujours dans ma poche, je l’ai souvent regardé sans trouver le courage de venir t’affronter de nouveau. Cette soirée aux milieux des fleurs était exceptionnelle, je n’aurais fait que créer de la frustration en revenant te montrer que je ne suis qu’un homme comme les autres. Je ne resplendit pas comme toi. Pourtant, j’ai comme l’impression de briller un peu plus à ton contact, de respirer plus facilement. Douce illusion dont je profite égoïstement.

Je vais le tuer.

Mes yeux sont braqués sur ce pantalon que j’ai toujours pensé noire. Levy ne doit m’acheter que des vêtements noirs ou blanc, c’est le deal. Cet enfoiré a surement dû me faire porter des couleurs affreuses sans que je m’en rende compte. Je note dans un coin de mon esprit de toujours faire confirmer les couleurs de mes fringues par une autre personne que ce traître en costard. Les fumées de colère qui avaient pris possession de ma tête s'envolent quand ton souffle percute mon oreille. Des frissons prennent naissance sur ma cuisse pour remonter jusqu’à mon torse où tes doigts habiles font sauter un bouton de ma chemise. Comment est-ce que tu arrives à créer autant de sensation avec si peu de gestes. Je redeviens un adolescent entre tes mains, avalant lourdement ma salive et me redressant légèrement pour masquer mon trouble. Mes doigts accrochent les tiens pour les remettre en sécurité sur ton propre corps.

Tu joues à un jeu dangereux, Napo.

Voix lourde, grave, bien loin de celle rieuse que j’ai employée avec Levy. Je veux bien être un gentleman avec toi mais il ne me faudrait qu’un quart de seconde pour déraper et plaquer ton corps contre le cuir des sièges. Ma lèvre est malmenée par mes dents quand je tente de retrouver mon sang froid. Je pense aux cartes, j’ai subi des années d’entraînement intensif pour apprendre à contrôler mon corps et mes réactions. Tu es une partie de poker digne d’une grande finale. Je ferme les yeux pour effacer tous les signes qui pourraient trahir mes pensées et reprend mon visage impassible. Tu es une épreuve et pas de celle qu’on gagne sans perdre une partie de son âme.

A tes mots, je regarde les rues défiler à l’extérieur. Je sais parfaitement où nous conduit Levy mais j’aime voir le trouble prendre possession de tes traits. Tu es d’une beauté insolente, lignes fines, yeux effrontés, bouche tentatrice.

Il ne peut pas t’entendre.

Cette vitre nous coupe complètement de notre chauffeur. Je pourrais t’indiquer qu’un bouton permet d’entrer en contact avec mon ex-meilleur ami mais je préfère te garder rien que pour moi. Nos regards ne se quittent plus et j’ai à nouveau la sensation que mon corps s’embrase. Des flammes viennent lécher mon bras à l’endroit où nous sommes de nouveau en contact. Mon masque se brise et un sourire en coin vient étirer mes lèvres. Impossible de résister à tes coups, jeu de séduction pleinement assumé. Tu me mets à tes pieds mais je compte bien t’entraîner dans ma chute. A mon tour de faire glisser un doigt le long de ta cuisse avant de replonger mon regard dans le tien.

Oh, ce serait dommage de se débarrasser de toi… Vraiment… Dommage.

Mon corps se tourne dans ta direction, insecte irrémédiablement attiré par l’astre lumineux. Mes yeux glissent sur ton corps, te détail de bas en haut, m’attardant sur le contour de tes muscles qui se devinent sous tes vêtements. Je prends mon temps, profite de ce moment hors de la réalité, réservé qu’à nous, sans aucun témoin de la scène qui se déroule derrière les vitres teintées de la berline.

Je pensais plutôt te kidnapper. Te garder près de moi quelque temps, profiter de ta compagnie. Tu verras la Russie est un très beau pays. Nous serons bientôt à l’aéroport pour rejoindre mon jet.

Mon corps retombe sur mon siège et je laisse le silence du doute planer. Après tout, on ne se connaît pas. Je pourrais être un psychopathe qui voudrait te garder rien que pour lui. C’est à la mode non les histoires où on kidnappe des gens pour les faire tomber amoureux ? J’ai vu ça dans un film sur Netflix l’autre soir. Je laisse le silence s’installer que le temps d’un battement d’aile puis remplace la lourdeur de l’ambiance par mon rire. Trop tentant de jouer avec toi. C’était aussi la seule solution pour m’éviter de faire une bêtise et de vivre une trop grosse déception. Je ne supporterai pas que tu me repousses. Plus maintenant. Je préfère la patience à des désirs meurtris. Ma main vient serrer la tienne en guise d’excuse.

Levy, nous emmène à mon hôtel. Il connaît les lieux et ça le rassure. Je te l’ai dit, la journée a été dure pour tout le monde et si ça tourne mal, on pourra toujours se réfugier dans ma chambre. En tout bien tout honneur bien sûr. Ou pas.

Je hausse un sourcil interrogateur avant de t’adresser un clin d'œil. Après l’émeute de ce matin et de la horde de journalistes qui doivent toujours chercher ma trace, il ne serait pas prudent de fouler les rues de L.A. Surtout si tu es avec moi. Je t’ai déjà envoyé à l’hôpital, devoir t’y ramener ne jouerais pas en ma faveur. La voiture s'engouffre dans un parking souterrain, ne portant que le nom de l’hôtel sur une plaque discrète. Levy n’a pas choisi cet hôtel pour rien, ils ont l’habitude de gérer les situations comme celle de ce matin. Je t’entraîne à ma suite pour sortir de la voiture, Levy se contentant de prendre appuie contre la carrosserie.

Soyez sage !
Toujours.

Le rire de Lévy accompagne nos pas quand je te pousse doucement dans un ascenseur privatif qui s'active uniquement grâce à la carte de ma chambre. Le bouton du bar s’illumine et l’engin amorce sa montée jusqu’au dernier étage où se cache un bar à l’ambiance chic et tamisé. Très peu de clients sont présents, il est encore tôt pour que les hommes d'affaires qui logent ici viennent en mettre plein la vue à leur compagne d’une nuit. Je prends place sur une banquette, table la plus éloignée possible de l'entrée. L’obscurité du coin nous offre une intimité relative qui fera l’affaire.

Ça te convient comme endroit ?

Pas que j’ai vraiment la possibilité de t’emmener ailleurs mais j’aime plutôt bien le lieu. La vue panoramique sur la ville est superbe et nous offre un décor adéquat pour partager une nouvelle bouteille ensemble.

@Napoleon Lavaughn
Napoleon Ivanovitch
bouquet de roses mises à nu
Napoleon Ivanovitch
https://laal.forumactif.com/t7320-napoleon-lavaughn-o-sunny-delihttps://laal.forumactif.com/t7445-napo-let-s-play-a-love-gamehttps://laal.forumactif.com/t7481-napoleanonhttps://laal.forumactif.com/t8055-carte-de-napoleon-lavaughn
#  Fanning the flame [PV : Napo] - Page 2 EmptyMar 27 Sep - 22:52
Tu me fais voir mille et une nuances de couleurs, comme autant de bouquets épineux qui viennent griffer mon épiderme quand nos pétales s'effleurent. Il y a eu le jaune du soleil, ardent, brûlant, dévorant mes paupières et mes pupilles, sous le choc de l'accident, ce midi. Puis l'ivoire des murs des urgences, les couches de peinture bleu délavé, marron sciure. Le rose dans les yeux, gros emojis coeurs, quand tu m'avais attiré contre toi, puis à l'arrière de la banquette. La ville s'était parée d'une palette arc en ciel au fur et à mesure de nos échanges, avant de s'assombrir, passant toute entière sous un tunnel. Le parking était sombre, silencieux, discret, classique somme toute : mais clinquant, en un sens que je ne parvenais pas à percer. Peut-être que c'était la plaque dorée, bien polie, à la belle police élégante pour nous souhaiter la bienvenue dans un des établissements les plus chics de la ville. Pas de réceptionniste à képi bleu canard, pas de grand pot fleuri, pas de tapis rouge. Non, c'est plus silencieux, plus en soum-soum. Et le sourire que je t'adresse quand ton bras me sort de la voiture, trahit que j'apprécie davantage ce calme, après la journée que tu m'as provoqué. "Merci, monsieur." Fin clin d'oeil à ton attention. Qui aurait cru qu'après une tentative d'homicide, tu puisses te comporter comme le plus parfait des gentlemen ? Si tu avais déjà pas mal éprouvé mon coeur de guimauve par ta main contre mes côtes, à la sortie de l'hôpital, ou par chacun des regards que tu m'adressais, ça avait été le bouquet final. Tu me faisais être quelqu'un d'autre. Un peu plus que le tenancier d'un club. Un peu plus que le vendeur de roses. Je devenais Napoleon, juste Napoleon. Un Napoleon affamé d'en apprendre plus sur toi, affamé de sentir un peu plus ta peau, affamé d'un peu plus de galanterie encore, affamé de rentrer par cette porte sombre, délicate mais élégante, pour savoir ce que tu me réservais exactement. Je n'ai pas le temps d'imaginer, de me créer un million de scènes, aux effluves différentes, aux tapisseries variées, que tu m'attires déjà, ta main n'ayant quitté la mienne que pour se loger contre mes omoplates et me pousser sous le rire de ton agent jusqu'à la gueule du loup. Ma main cherche rapidement une poignée, et tu me devances en appuyant sur le bouton mordoré qui se loge dans le marbre, comme s'il avait toujours été là. Par-dessus mon épaule, je t'accorde un nouveau grand sourire, mes dents ne parvenant plus à quitter la lumière du jour depuis que tu les forces à se plier sous la contrainte de ma bouche, toute entière amusée de chaque geste, chaque mot. Sonnerie qui retentit comme le dernier éclat de rire de Levy, alors que tu me forces à rentrer au plus vite, avant de dégainer ton index pour appuyer sur le bouton le plus haut, presque isolé, roi de cette tour d'étages. Je te jette un regard interloqué. "Si tu as réservé le dernier étage entier, que ta chambre fait la taille de ma maison, et que tu t'avères être un prince déguisé en tueur de cyclistes, je te jure que je ne pars plus de ton lit." Mon regard se perd dans le miroir, alors que mes doigts viennent jouer avec quelques mèches blondies, les faisant finalement chuter en une boucle de blé sur mon front. "J'ai toujours su que j'avais une tête à couronne, en plus." Je ris, m'accorde un dernier regard, Narcisse le long d'un étang de verre, miroir qui ne quitte mes yeux que lorsque mon front vient se réfugier contre ton épaule, inspirant quelques odeurs au passage. Je ne m'attarde pas trop contre ta peau, je me contente de ce rapide contact, et quand l'ascenseur annonce le dernier étage en une syllabe, je me suffit à te tendre le bras pour que tu passes devant.

L'ambiance est feutrée, découpée en plusieurs segments. Mon oeil professionnel repère rapidement quelques défauts, et puis segmente les différents espaces. En un seul regard, je repère les espaces qui, lorsque cet étage était encore une suite présidentielle (c'est la pose du parquet qui trahissait l'absence des murs abattus par le passé), avaient été le bureau, le salon boudoir, le grand salon. Le parquet est d'origine. La musique est délicate, comme un bruit de fond - est-ce qu'il y en avait aussi eu dans l'ascenseur ? impossible de m'en souvenir, j'étais encore trop près de toi pour avoir les idées fixes. Je te suis alors que tu avances, roi des lieux, empereur de cette cour d'inconnus fortunés, prenant place sur une banquette. Légère moue. "Tu sais que la banquette c'est vraiment pas le top pour le dos ? Je vais faire une exception mais c'est vraiment pour toi." Et ce n'est que lorsque je suis assis que je comprends mieux. Pourquoi ils ont transformé l'étage. Pourquoi tout était si sombre d'abord, en entrant. Pourquoi ça s'était éclairé au fil de nos pas. Pourquoi, enfin, tu avais choisi une banquette. La ville entière se dessinait sous nos yeux, immense skyline de gratte ciels faisant la guerre aux étendues ensablées. Les trottoirs étaient paradoxalement difficiles à apercevoir. J'imaginais les amoureux qui valsaient dans la ville, les pieds dans le sable, sur les pédales de frein, et ceux qui étaient à l'autre bout du monde et en ramèneraient des souvenirs qui apparaîtraient à travers les fenêtres de leur appartement. Une succession de néons, partout dans la ville, des couleurs, comme une immense nature morte, mais vivante. Ta voix me susurrait quelques mots que je ne parvenais pas vraiment à intégrer. Pas tout de suite. Pas alors que je faisais face à une centaine de milliers de cartes postales. Ma bouche ne se fermait pas, ébahi par l'endroit. Je n'avais pas forcément l'habitude d'être aussi haut. D'ordinaire, j'avais les pieds contre terre, pour mieux pousser et fleurir. Mais c'était magnifique. "C'est parfait." Je me laissais retomber, les yeux toujours illuminés par la vue, sans même parvenir à te regarder, toi, qui m'avait pourtant ébloui, peuplant mes rêves sans que je m'en rende compte depuis la nuit aux étoiles. "Ils louent le bar pour des événements ? Si tu me dis oui, je leur booke l'année entière, peu importe le prix. Je veux voir la vue depuis cet hôtel en pleine nuit. Voir les immeubles bercés par la Lune, voir la jungle urbaine nocturne." J'avais du mal à articuler mes pensées, à la fois bouleversé par le panorama inhabituel et rarissime que tu m'avais offert, et en même temps toujours sous le choc des flots d'émotions de la journée. J'allais vers le naufrage si je ne me reprenais pas très vite. "Tu viens souvent ici ? Pas sur la banquette, je veux dire, mais dans ce bar ?"

@Dimitri Ivanovitch[/color][/b]
Dimitri Ivanovitch
In the air tonight
In the air tonight
Dimitri Ivanovitch
https://laal.forumactif.com/t7558-dimitri-ivanovitch-l-as-de-coehttps://laal.forumactif.com/t7573-dimitri-ivanovitch-do-you-wanna-playhttps://laal.forumactif.com/t8520-aceofspadeshttps://laal.forumactif.com/t8253-carte-de-dimitri-ivanovitch
#  Fanning the flame [PV : Napo] - Page 2 EmptyMar 18 Oct - 14:59
Mon regard se perd sur ton visage illuminé par la vue que nous offre Los Angeles en ce début de soirée. Tu es fait de plein de détails, insignifiants mais qui ont chacun leur importance. Cet épi rebelle en forme de boucle qui retombe sur ton front, l’anneau serti de pierres qui entourent ton index, la fossette qui se creuse légèrement quand tu retiens un sourire, ta langue qui fait de timides apparitions lorsque tu réfléchis aux surprises que je te prépare. Des détails mais qui font de toi quelqu’un de renversant. Dans tous les sens du terme. Repérer les tics des autres pour en faire une arme est mon métier mais j’ai envie d’utiliser les tiens pour en faire tout autre chose. T’emmener sur des terrains inconnus, te faire partager les avantages de mon monde tout en gardant les mauvais côtés bien planqués sous le tapis. Payer une suite à un prix tout à fait indécent pour avoir accès à ce bar privé valait le coup quand je vois l’expression de ton visage. J’ai envie de faire glisser mes lèvres le long de ta mâchoire, mordiller cette mandibule qui me nargue en me chantant des sons hypnotisants. C’est reposant d’être avec toi, simple. Je ne suis que Dimitri. Pas un russe milliardaire, pas un champion de poker, pas un vulgaire menteur. Juste Dimitri. Ta réflexion m’arrache un nouveau sourire et je me penche vers toi pour glisser quelques mots à ton oreille. Mon souffle se répercute dans ton cou d’une manière que je veux faire passer pour involontaire mais rien n’est jamais involontaire avec moi. Je calcule, je prévois, j’analyse. Tout le temps. Déformation professionnelle.

Mon lit est mieux pour ton dos mais je crois que la bienséance m’oblige à t’offrir un verre avant de te proposer de partager ma nuit.

La revoilà, cette tension qui noue mon ventre et qui colore tes joues. Je suppose qu’elles doivent avoir pris une jolie teinte rosée mais même en nuance de gris, tu arrives à me déstabiliser. Si je fermais les yeux, je pourrais presque réussir à imaginer les touches de couleurs qui ornent ton visage. Quand j’étais petit, ma mère a tenté de me faire associer les nuances de gris à des objets du quotidien pour me faire déceler les couleurs par déduction. J’imagine tes yeux de la même couleur que le pelage du chat de ma mère, un bleu russe infecte qui griffait tout ce qui passait près de ses pattes. Moi le premier quand j’osais faire rouler mes voitures un peu trop près de son coussin. Tes cheveux doivent ressembler à la couleur des tournesols qui reposaient sur la table de la cuisine quand les premiers rayons du soleil venaient caresser leurs pétales. La couleur de tes lèvres ressemblent aux bonbons roses en forme de cœur que je mangeais en cachette avant que ma famille parte en lambeau. Elles ont un goût d’innocence perdu comme mes souvenirs. Pourtant, il y a une image que je ne peux pas chasser de ma tête. Celle de tes lèvres lors de notre première rencontre. Tu m’as confié qu’elles étaient parées d’or et je n’ai jamais autant regretté un baiser que celui que j’aurai dû te prendre ce soir-là. Tu es ma nouvelle obsession, curieuse, haute en couleurs, envoutante.

Je me perds dans mes réflexions comme tu te perds dans la ville qui se déploie sous nos yeux. Certains n’apprécient plus ce que la vie peut nous offrir, blasé par trop d’argent, de rencontres, d'excès. J’aime ta manière de profiter de chaque instant, de transformer les détails insignifiants en souvenirs précieux. Tu es une rose au milieu des ronces et je ne suis pas peu fier de t’avoir trouvé parmi les dédales de la ville. Je t’observe succomber aux charmes de la hauteur, séduit une nouvelle fois par tes réflexions que tu lâches comme si je n’étais pas là pour les écouter.

Avec le bon nombre sur le chèque, tu peux avoir tout ce que tu veux. Un bar, une couronne, un mari…

Cette fois, impossible de retenir mes lèvres. Elles s’étirent dans un sourire qui dévoile mes dents. Mon corps se secoue même de quelques spasmes devant ta moue réprobatrice. Je lève mon bras pour attirer l’attention d’un serveur. Nous sommes dans le genre d’endroit où je n’ai pas besoin de vérifier si j’ai été vu. Je sais que quelqu’un va se précipiter vers notre table, impatient de récupérer le pourboire généreux que je vais devoir glisser en plus de notre note. Mais je t’ai foncé dedans avec ma voiture alors la moindre des choses est de t’offrir la cité des anges sur un plateau.

Je viens ici quand je suis à Los Angeles. J’aime la vue et le calme qui règne ici. C’est… Reposant.

Je ne dis pas que c’est mon sponsor qui me paye mon séjour. Ni que je risque d’être interdit de résidence en ces lieux après le bordel que j’ai laissé derrière moi ce matin. Ce n’est pas vraiment un mensonge puisque j'omet seulement une partie de la vérité. Une partie égoïste de moi veut continuer à garder ces nuages de mystères qui planent entre nous même si le vent que tu fais souffler sur nous risque de les faire disparaître assez vite. Avant que je ne puisse ajouter quelque chose, un serveur vient se planter devant notre table pour prendre notre commande.

Champagne, ça te convient ? Tu as peut-être faim aussi ?

Je ne joue pas ce soir, je suis donc libre de profiter pleinement de ma soirée à tes côtés. Prêt à me plier à tes moindres désirs pour rattraper notre accrochage du matin. Je remarque que ma main repose sur ton épaule, mon bras a glissé sur le dossier du canapé quand j’ai murmuré à ton oreille et je n’ai pas bougé depuis. Comme si c’était naturel. Et tu ne m’as pas chassé ce qui est plutôt bon signe, même si une part de moi à beaucoup aimé le Napoleon enragé de la matiné. Je laisse le serveur noter ce que tu désires avant de le congédier.

Alors dis moi comment un fleuriste à l'idée d’ouvrir un endroit aussi incroyable que le Flower Bouquets ?

Tout m’intrigue chez toi. De ta personnalité en deux teintes à l’établissement qui occupe tes journées et tes nuits. Laisse-moi pénétrer dans ton jardin secret, étudier ces fleurs exotiques que tu caches au monde des mortels, explorer les recoins de ton monde pailleté.

@Napoleon Lavaughn
Napoleon Ivanovitch
bouquet de roses mises à nu
Napoleon Ivanovitch
https://laal.forumactif.com/t7320-napoleon-lavaughn-o-sunny-delihttps://laal.forumactif.com/t7445-napo-let-s-play-a-love-gamehttps://laal.forumactif.com/t7481-napoleanonhttps://laal.forumactif.com/t8055-carte-de-napoleon-lavaughn
#  Fanning the flame [PV : Napo] - Page 2 EmptyDim 23 Oct - 15:41
Lèvres qui se retroussent, tendancieuses, quand tu évoques les courts instants où tu m'avais passé la bague au doigt -bague virtuelle, pas même sertie d'un minuscule joyau, pour tout ce que j'en savais, ça aurait pu être du toc. Mes yeux peinent à se détacher de l'immense baie vitrée, des lignes qu'elle dessine, de près et de loin, toutes ces fenêtres rutilantes, derrière lesquelles s'affairent des milliers d'inconnus qui une fois leur journée terminée, pouvait rentrer chez eux, ou aller s'acheter des fleurs, ou aller s'abreuver de cocktails hors de prix dans un bar secret, ou emmener avec eux au dernier étage d'un hôtel un... amant ? J'écartais vite cette dernière hypothèse, nos aventures étant pour le moment trop lunaires et uniques pour s'ancrer dans la vie des autres. Il n'y avait que nous, que Dimitri et Napoleon, pour vivre ce genre de moments, pour dérober quelques étoiles dans une pièce cachée en plein centre-ville, ou pour offrir à l'autre une couronne étincelante et aveuglante au contact d'un pare-choc. Je n'avais pas été très rancunier, sur ce coup-là, le sang et la stupeur étant déjà partis très très loin. Il n'y avait que ton bras, le long de mon épaule, revendiquant je ne savais quelle possession, et puis tes petits rictus, de part et d'autre. Il y avait aussi tes pupilles, qui se figeaient, se fixaient, s'agrandissaient, focalisées sur un minuscule détail anodin pour moi, mystérieux pour toi, puisqu'il te fallait en deviner la couleur. Peut-être que c'était pour ça que ton regard se perdait si souvent sur mes lèvres : tu avais la charge d'en deviner la teneur entière, si elles étaient faites aujourd'hui de pêches rosées par le soleil, ou bien d'un carmin léger, abîmé par les rayons de la Lune. Il y avait tellement plus de possibilités pour toi, tellement plus d'excitation, en un sens, que pendant quelques secondes je m'étais abandonné à me séparer d'un sens, à mon tour. Les yeux fermés, la tête penchée en arrière, offerte aux sons discrets des hommes en costume, bien plus attachés à leur café qu'à de belles discussions. Le noir sous mes paupières, bien loin de la vision paradisiaque des immeubles étincelants et de la courbe des montagnes au loin. Tentant de me refaire l'esquisse de ton visage, comme si seulement il ne s'était pas dessiné depuis ce matin à l'encre de Chine sur mes iris. L'angle tout à fait inadéquat de ta mâchoire, qui la rend néanmoins unique et sur laquelle j'ai envie de laisser mon parfum pour le mélanger dignement au tien, en faire un nouveau cocktail, prêt à faire tomber tous les innocents dans nos mailles - puisqu'à deux nous sommes l'apex predator, le superprédateur supérieur, tes dents acérés qui sourient quand d'un simple baiser je canalise tout, aspirant âmes, danses endiablées et toujours un peu plus de leur feu, pour mieux te le glisser en bouche. Pendant quelques instants, je reste comme ça, immobile, la tête bien calée contre l'intérieur de ton bras et de cette peau froide qui hérisse mon corps tout entier. Tu m'accordes le son de tes mots, ta voix qui fait balancer mon esprit comme s'il était un bateau en croisière, prêt à découvrir un peu plus de toi, encore et toujours. Curieuse aventure, aventure curieuse. Quelques pas se rapprochent, je les entends malgré la discrétion du serveur qui nous fait face quand je consens à rouvrir les yeux.

Je me redresse, alors que ta voix glisse le long de mon cou, petit ouragan qui vient abîmer ma peau en la rendant plus aride. Je te regarde, à l'aise dans l'environnement, dégainer tes demandes comme si elles étaient normales, comme si tu faisais ça tous les jours. "Du champagne c'est parfait. S'il y a du sirop de violette, c'est un plus." Pour teinter encore les bulles, leur offrir deux contenances différentes, toi qui te délecte de l'or brut, alors que je lui préférerais les nuances fleuries. Je t'adresse un signe de tête négatif à ta seconde demande : je n'ai pas le ventre qui gargouille, les quelques noisettes et chocolats ingurgités aux urgences ont suffi à me couper l'appétit pour la journée. Je me laisse glisser de nouveau contre le dossier quand l'homme tout en noir revient sur ses pas, me laissant de nouveau offert à tes griffes tout autant que tu l'es à ma bouche. "Si j'ai faim plus tard, je ferais de toi mon dîner." J'éclate de rire contre ton épaule, la tempe résonnant de mon hilarité et de ta respiration. Ton rythme cardiaque est calme. Tu es maître de ce qui t'entoure. C'est rare que je ne sois pas le chef d'orchestre, le programmateur, le dessinateur. Mais je reconnais qu'être parfois l'invité, l'auditeur, le spectateur, a du bon. Tu maîtrises tout, le regard fier, le visage droit, la voix grave. Ça a un côté rassurant - c'est peut-être pour ça que je ne parviens pas à décrocher mes yeux des tiens. Je souris à ta question. "C'est une très longue histoire, je ne suis pas sûr que tu aies envie de l'entendre." Rapide raclement de gorge, et je me redresse, me rapprochant pour l'occasion un peu plus de toi, noyau de gravité et de fusion. Si tu continues à ne m'offrir que de légères touches enflammées, je vais finir par basculer dans la folie et dans l'indécence. "Mais puisque tu la demandes..." Ma voix se fait plus basse, et mes yeux se jettent de nouveau dans le vide. "Quand j'étais gamin, mes parents avaient pas une thune. On était pas mal dans la maison, et je me suis vite retrouvé à m'occuper de tout le monde. Les plus petits à l'école, les grands au collège, et rapidement, j'ai réussi à me dégager des études, avec un beau diplôme et les compliments de mes professeurs." Rapide sourire nostalgique. Comme si l'enfer de cette jeunesse ponctuée d'horloges et d'alarmes, de tâches et de besoins, me manquait. Soupir. "Au fond du jardin, on avait de grands rosiers. Ma mère était malade et elle ne pouvait pas faire grand-chose à la maison. Alors, elle plantait des fleurs, s'en occupait. Et je taillais les rosiers, puisqu'ils étaient trop hauts pour elle. Rapidement, c'est devenu notre moment à deux. Et les fleurs ont commencé à me fasciner." Presque autant que le dégradé des pétales orangés et jaunâtres, mauves et indigos du coucher de soleil, bien derrière le paysage, bien derrière les quelques nuages cotonneux. "Alors, quand je suis parti, j'ai contracté un prêt. J'avais besoin de retrouver le sourire de ma mère sur le visage des gens. Et les fleurs sont belles pour ça. Tu les offres quand tu aimes, que ce soit pour une occasion ou pour célébrer un disparu. Les fleurs, c'est l'honneur, les couleurs, le bonheur." Je m'interromps pour remercier le serveur, déjà de retour avec deux belles coupes et la bouteille qu'il laisse sur le bord de la table - comme s'il avait deviné qu'une coupe ne suffirait pas à irriguer les ardeurs que tu avais attisées. Un signe de tête et puis s'en va. "Et puis après, le club... J'avais un hangar énorme à l'arrière, à l'époque c'était même pas 1% que j'utilisais pour stocker les fleurs en réserve. Je faisais pas mal de manifestations, à l'époque, pour les droits queers, pour la politique, pour plus ou moins tout, à vrai dire. J'aimais l'ambiance, j'aimais défendre mes idées. Et je sortais pas mal, en clubs, j'avais fait le tour de la ville. Je connaissais les playlists, les décos, les exclus, le moindre détail qui faisait revenir tout le monde." Je te tends le verre, marquant une pause, t'attendant pour trinquer et faire résonner le cristal bleuté de ma violette, et la coupe dorée de ton champagne sec. "En gros, un de mes ex a vu le local, m'a dit que c'était bête de payer des impôts là-dessus dans le vide. Il m'a présenté un de ses potes, avec qui, pour la petite histoire, j'ai fini par sortir pendant quelques temps. Lui était architecte, et il m'a aidé à construire plusieurs espaces, comme des planètes. Le reste... C'est de la magie. Je me suis coltiné plusieurs nuits blanches, plusieurs semaines blanches, presque, pour ramasser tout le matériel, j'ai accumulé quelques prêts, c'était pas facile facile, mais quand je suis rentré pour la première fois dans le Bouquets terminé... J'ai pleuré. C'était tout ce dont j'avais rêvé." Nouvelle gorgée, puis le sourire qui perce à travers la coupe, cherchant le tien. "Bon, ça c'était avant que je te rencontre, depuis mes aspirations sont toutes autres. Mais il y a encore plein d'endroits secrets au Bouquets que tu n'as pas vu. Et en ville aussi !" Ma tête retombe sur ton épaule, seul endroit où elle trouve un repos satisfaisant, alors que je termine déjà ma coupe - j'avais pas mal soif, et tu m'as fait parler beaucoup. "Merci pour la vue et le champagne. Je le répète : tu es un vrai homme à marier. Heureusement qu'on est pas à Las Vegas." Puis mes lèvres se posent sur ton épaule, y laissent juste un rapide baiser, de quoi parfumer un peu le tissu et la chair, avant que je ne retrouve une position assise plus habituelle, mais déjà en manque de ton contact.

@Dimitri Ivanovitch
Dimitri Ivanovitch
In the air tonight
In the air tonight
Dimitri Ivanovitch
https://laal.forumactif.com/t7558-dimitri-ivanovitch-l-as-de-coehttps://laal.forumactif.com/t7573-dimitri-ivanovitch-do-you-wanna-playhttps://laal.forumactif.com/t8520-aceofspadeshttps://laal.forumactif.com/t8253-carte-de-dimitri-ivanovitch
#  Fanning the flame [PV : Napo] - Page 2 EmptyDim 23 Oct - 16:35
La vue sur Los Angeles, les plantes hautes savamment disséminées dans le bar, les banquettes basses, tout est propice à la confidence. Notre cocon n’est fait que de bric et de broc mais ça nous suffit. Tu n’es pas le genre d’hommes qui ont besoin de privatiser un espace pour se sentir à l’aise. Tu n’es pas de ceux qui recherche le luxe et la luxure pour se sentir vivant. Tu n’es pas de ceux qui partagent mes nuits d’habitude, attiré par l’adrénaline de mon métier. Tu es une perle précieuse au milieu de l’océan, une fleur exotique flamboyante au milieu de pissenlits sans grand intérêt. Tu me fascines car je n’ai jamais rencontré quelqu’un comme toi, aussi vrai, sincère, entier. Tu brilles comme un diamant brut, attirant tous les regards sans même t’en rendre compte. Et c’est ce qui te rend unique. Tu souris sans même t’apercevoir que tu es l’objet d’attention de la pièce, tu vis sans te rendre compte que tout tourne autour de toi. Que je tourne autour de toi depuis que tu m’a emmené dans ce lieu unique sorti tout droit de ton imagination.

Installé côte à côte, je t’attire encore plus près de moi. Ca me semble tellement improbable que tu puisses porter de l’attention à un type aussi banal que moi que je décide d'accueillir ta réflexion en levant les yeux au ciel. Mes lèvres s’étirent doucement sur le côté gauche et mes doigts viennent glisser le long de ta cuisse, jusqu’à ton genoux avant de s’envoler sur ma propre jambe.

Ne fais pas de promesses que tu ne peux pas tenir.

Je me penche légèrement sur toi pour pouvoir te susurrer mes mots à l’oreille. Si tu continues ce genre d’allusions, je ne suis pas sûr de pouvoir tenir mon rôle encore bien longtemps. J’ai terriblement envie de prendre le lobe de ton oreille entre mes dents pour entendre mon prénom s’échapper de tes lèvres charnues.Le bruit des verres qui percutent la table me détourne de mon objectif et je remercie ce traître de serveur d’un signe de tête. Quoique c’est peut-être mieux. Une fois que j’aurais goûté ta chair, je ne suis pas sûr d’avoir la force de nous traîner à l’étage inférieur pour te faire basculer dans mon monde. Restons sages, pour le moment. Je m’éloigne légèrement de toi pour respirer un air moins aphrodisiaque que celui fleuris qui se dégage de toi. Nos coupes se rencontrent et je me concentre sur le récit de ton histoire. Tu lèves le voile sur plusieurs évènements de ton passé et mon cerveau agence les pièces du puzzle entre elles. Je t’imagine autoritaire pour que le calme et l’organisation règne au sein de ta maison. Rêveur en prenant soin de ton jardin. Passionné en donnant vie à ce qui deviendra le bouquet. Et mélancolique en retrouvant de ta mère dans tous les sourires que tu provoques. Je n’avais pas besoin de preuve supplémentaire mais tu me confirmes que tu es une belle personne. Tu es tellement pure que je commence à avoir peur de te tâcher avec mon monde sombre, plein de vices et de mensonges. Égoïstement, j’ai envie de profiter de ta lumière, de me réchauffer près de ton épiderme brûlant, de me sentir vivant à travers tes prunelles.

Mes yeux quittent tes lèvres pour revenir à ton regard. Tu esquisses un mouvement pour t’éloigner de moi mais je refuse cette manœuvre. Je te laisse te redresser avant de t’attirer de nouveau contre moi. Hors de question que je te laisse mettre de l’espace entre nous, pas maintenant, peut-être pas plus tout à l’heure.

Ne change pas tes aspirations pour moi, surtout pas.

J'esquisse un sourire rapide avant de laisser le champagne pétiller sur ma langue. Ne change pour personne sur toi, ne laisse aucun homme ternir ton aura. Et encore moins le genre d’homme que je suis. Je repose ma coupe vide sur la table, j’ai bu trop vite et l’alcool se fait déjà sentir dans ma nuque. Un point de légèreté menace de s’étendre mais j’avais besoin de ce verre pour laisser derrière nous les dernières traces de l’accident.

Je suis en ville pendant encore quelques semaines alors si tu as envie d’explorer, je suis ton homme.

Explorer les recoins de cette ville que je n’ai jamais pris le temps de découvrir. Explorer les espaces colorées du bouquet en te laissant me décrire chaque couleur qui fait resplendir leur propriétaire. Je laisse également la porte ouverte à d’autres explorations, plus intimes si tu en as le besoin. Mais te parler, t’écouter, découvrir à tes côtés me suffit. Je m’adapte à vos besoins, Majesté. Le sourire aux lèvres, je remplis nos coupes d’un nouveau jet de nectar, n’oubliant pas d’agrémenter le tien du sirop foncé qui a été emmené avec la bouteille. Ton verre se remplit de spirales foncées qui montent et descendent au fil des bulles.

Pas besoin d’être à Vegas pour faire de moi ton Sugar Daddy.

C’est étrange que tu cites Vegas. C’est dans cette ville que je passe le plus de temps, que j'exerce ma propre magie. Je vis au rythme des tournois et la ville du jeu et du vice me rappelle souvent à elle, comme un point d’attraction dont je ne peux me défaire. Malgré mes longs mois passés à arpenter les casinos, je n’ai jamais rencontré quelqu’un qui m’a donné envie de passer devant Elvis. Ni à Vegas, ni ailleurs. Pourtant quand mes doigts viennent effleurer une nouvelle fois ta cuisse, une part très possessive de moi s’éveille. J’ai envie de te garder rien que pour moi, de te protéger de ce monde qui te veut du mal, de préserver ton innocence et ta pureté. J’ai soudainement envie de t’offrir monts et merveilles pour que tu ne me quittes pas. Mais un être aussi libre que toi serait bien malheureux avec un inadapté dans mon genre. Tu vis pour le Bouquet alors que je change de ville plusieurs fois par an. Tu as un foyer, des amis, des amants alors que je n’ai aucun point d’ancrage. La jalousie fait son arrivée. Tu réveilles bien trop d’émotions en moi, Napo. C’est dangereux. Pour toi et pour moi. Si à l’intérieur de moi, un vent chaud s’est levé et fait virevolter mes idées, à l’extérieur mon visage reste impassible. Des années d’entraînement me permettent de gommer toutes mes émotions de mon visage et de singer celle que je veux te laisser voir. Je me laisse surprendre par ton baiser, déposé par ton épaule. Mes dents viennent arracher ma lèvre inférieure dans une retenue inhabituelle.

Tu es attendu ce soir ?

Je ne te propose rien que je ne peux t’offrir. Pas de promesses, pas de rêves. Je veux juste te garder encore un peu à mes côtés avant de retrouver la solitude de ma chambre d’hôtel. Mon tournoi ne commence qu’à la fin de la semaine et mes entraînements ne monopolisent que mes matinées. Même si je redoute ta réponse, j’ai besoin de savoir quand tu vas m’abandonner à ma vie monochrome pour retrouver ton feu d'artifice de couleurs et de saveurs. J’ai besoin de me préparer à te laisser retourner à ta vie qui tourne beaucoup trop bien sans moi. Mes doigts glissent le long de ta mâchoire, mon regard verrouille le tien. Je suis attentif à tes moindres faits et gestes, prêt à me reviser au moindre signe d’alerte de ta part. Pourtant, je me penche légèrement vers toi sans que tu recules. Mes lèvres se referment autour de l’os de ta mâchoire sans que tu ne résiste. Mon baiser te déclenche un soupir d’aise sans que tu ne me demande ce que je suis en train de faire. Je suis habitué à prendre, de grès ou de force. A m’imposer. A revendiquer. Tu es le premier à exposer mes failles, à me faire sentir vulnérable.

Poses des limites, Napo. Sinon je nous colle dans un avion pour Vegas et dans moins d’une heure tu seras Monsieur Napoleon Ivanovitch.

Mon rire vibre contre ta peau et je te laisse t’éloigner de moi de quelques centimètres. Mieux vaut que tu me tiennes éloigné de ton visage. C’est une sage décision.


@Napoleon Lavaughn
Napoleon Ivanovitch
bouquet de roses mises à nu
Napoleon Ivanovitch
https://laal.forumactif.com/t7320-napoleon-lavaughn-o-sunny-delihttps://laal.forumactif.com/t7445-napo-let-s-play-a-love-gamehttps://laal.forumactif.com/t7481-napoleanonhttps://laal.forumactif.com/t8055-carte-de-napoleon-lavaughn
#  Fanning the flame [PV : Napo] - Page 2 EmptyVen 4 Nov - 21:39
Sugar daddy. Ton souffle se perd sur mes lèvres, le mot se répercute sur les miennes en ondes délicieuses. Je les murmure à la suite, avant de rigoler. J'inspire un instant. J'ai toujours été gourmand. L'odeur de tes lèvres, sucrée, acide, comme un bubblegum qu'on ferait éclater d'une poussée de dents. Tu m'évoques une farandole de friandises, de quoi faire pâlir le plus appétant des pâtissiers. Sur tes joues, au coin de tes yeux, une ride se dessine quand tu souris, trahis les quelques années qui se sont déjà échappées, dont tu sembles avoir profité, en témoignent ton énergie électrisante et la maîtrise de chacun de tes muscles, tout le temps partout. J'y retrouve le reflet, la surface, d'une tarte amandine. C'est exactement ça, en fait. Ta bouche doit avoir la senteur d'une poire juteuse, une poire qu'on dévorerait entre deux rayons de soleil, quelques brins d'herbe dans les cheveux et les nuages qui font friser le ciel azur. Je ronronne à cette simple idée. Je n'ai jamais autant aimé les fruits. J'alterne entre la poupée de cire, dévouée à tes désirs, à tes baisers dans le coin de ma mâchoire, à la panthère qui, agile, se recroqueville et s'étire pour étendre un peu plus de peau près de ta chair, prête à faire de toi le déjeuner. Et le dîner. Et le goûter. Et peut-être même encore plus que ça. "Vegas aura du mal à me paraître aussi excitante à tes côtés. Tu prendrais la vedette." Mes doigts caressent une côte, se saisissent d'un pan de tissu, qu'ils font rouler, plier, comme pour troubler ce parfait reflet, miroir humain, affiche à taille réelle. Je guette un mouvement de sourcils, la moindre ondée qui trahirait que ce geste te déplaît ; tes vêtements sont trop bien repassés, comme si tu cherchais, à défaut d'avoir leur couleur, à en trouver la texture la plus parfaite. Ton haut est velouté, caresse la pulpe de mon index et de mon pouce, avant que je ne m'assagisse, me convaincant de ne pas trop jouer avec le feu. Je ne veux surtout pas te voir en colère et t'offrir une seconde occasion de m'envoyer voler par-dessus un pont. Quitte à flirter avec les airs, autant que ce soit avec tes mains autour de mes hanches, m'enserrant dans une ballade à la montgolfière. Là-haut, je pourrais laisser tinter mon rire plus fort, plus puissamment, comme un défi à trouver son plus bruyant, mélodie plus douce. Petit, mon rire se répercutait sur d'autres visages, faisait fleurir de nouveaux sourires, et d'un individu rieur on passait à une foule hilare. C'était un peu ma flûte de Pan à moi, celle qui m'avait valu quelques remontrances à l'école, et celle qui avait attiré de nouveaux regards. J'avais su me réinventer. Du gamin turbulent j'étais devenu un adolescent dévoué, curieusement calme ; puis un adulte qui combinait les deux, les turbulences en mouvements de hanches et le calme dans les affaires, implacable. J'avais les ambitions d'un empire de roses, de fleurs qui viendraient germer jusque dans le hublot des lampadaires, d'orchidées élégantes entre les trottoirs, rendant la vie un peu plus colorée à ceux qui les traversaient pour y travailler. Le rêve aussi d'immenses séquoias sur les toits des gratte-ciels, d'azalées florissantes jusque dans les ruelles, pour que mes chiens s'y soulagent avec un peu plus de poésie. Los Angeles avait beau être une ville de couleur, une cité de contraste, oscillant entre les montagnes, bercée par son bel océan, elle manquait toujours de couleurs. Je voulais des arc-en-ciels permanents, des fleuristes par légions, et puis de la musique à toute heure. C'était peut-être cette énergie folle qui les faisait tous fuir. Aucun n'avait envie de s'électriser assez longtemps ; et puis j'avais avec le temps fréquenté tant de corps, tant d'obsessions, joué à tant de jeux, que j'avais toujours peur de me lasser quand mon regard croisait celui d'un autre un peu trop longtemps. Deux rendez-vous, c'était une première.

Il faut dire que le cadre de nos actes prêtait toujours à ce que l'on se revoit ; d'abord, l'éclat de la Lune sur mes lippes dorées, se reflétant dans ton regard plein de désir, plein de miel, sur le beau velours qui ne m'avait pas vu offert entièrement aux astres, pour une fois ; puis cette vue sur la mégalopole toute dévoilée, à espérer y retrouver des rubans irisés et des rayons multicolores. Tu avais mis le paquet, moi aussi. C'était l'avantage de nos deux conditions. J'avais le club aux mille et une surprises, avait appris à me contenter de chaque biome, de chaque atmosphère. Toi, tu avais le luxe des indécents, celui des magnifiques bars, des sublimes restaurants, des panoramas imparables. A deux, nous étions les écrivains d'une histoire pleine de planètes différentes. De quoi nous faire voyager, sans même prendre l'avion. Ma coupe était déjà finie, et ma main en l'air, jouant sur des cordes invisibles. Je ne te laisse rien voir de l'orage qui commence à gronder, des éclairs qui tonnent alors que je fais tout pour la cacher, à grands renforts de sourires et de soupirs amusés. Une phrase en particulier me chagrine. Tu n'es là que pour quelques semaines. Et si cette spirale là ne se terminait pas par une galaxie vide, une absence qu'on oublie ? Et si j'avais réussi l'exploit de m'attacher pour la première fois à quelqu'un qui finirait forcément par partir ? Je me racle la gorge. Je commence à avoir chaud. Ça doit être l'alcool, obligatoirement. Je me dégage de tes bras, assailli de nouvelles bouffées, un faux sourire toujours bien visible. Donner la réplique, mimer des attitudes positives. Ne surtout pas faire attention aux premières lueurs violettes à l'horizon, qui viennent fracturer l'orange. Je tousse à peine. La journée a été fatigante. C'est ça aussi. Pas du tout une révélation qui chamboule tout. J'ai les joues qui brûlent. Elles doivent être rosées. J'espère que tu ne le remarqueras pas, pas plus que tu ne remarqueras que j'ai eu ce besoin instantané de me dégager de ta présence, de reprendre un peu de ma propre aura. "Pas besoin de jet..." Je bredouille mes mots, toute ma prestance s'est envolée en même temps que les quelques certitudes qui avaient pointé, gerbes enjolivées par nos moments partagés. Nouveau raclement de gorge. "Excuse-moi. J'ai dû boire un peu trop vite." Grand sourire, toutes dents dehors. Je tromperais même les anges. "Pas besoin de jet, on peut y aller en voiture, le retour sera une belle lune de miel." Ça sonne faux, creux, terriblement faux, terriblement creux. Déjà parce que ça ne me ressemble pas, ces rêves de grande romance, de mariage imprévu dans la ville du jeu, pas plus que je ne me retrouvais dans cette douleur sourde qui commençait à s'étendre en moi, à irriguer chaque veine d'un liquide amer. Je n'arrivais même plus à m'accrocher complètement à ton regard. Nouvelle coupe dorée, absorbée en quelques secondes. Pas eu le temps de mettre de la violette. Je ne tenais jamais très longtemps mes bonnes résolutions. Troisième coupe, et je sens ton regard me percer. L'impression d'être une glace fragmentée, alors je bois, plus doucement, juste la moitié, avant que mon verre ne retrouve la table. Ma main tremble un peu sous le coup d'une colère inconnue, d'une rage que je ne comprends pas et qui s'égare aussi vite qu'elle revient, malgré les faux sourires, les faux clins d'oeil. Alors j'arrête de lutter, je retrouve l'allée des nuages, le ciel maintenant très violacé.

"J'avais oublié que tu partais dans quelques semaines." Confession murmurée, offerte autant aux gratte-ciels qu'à toi. Il n'y a plus un bruit que j'entende autour, trop obnubilé par les battements de nos coeurs conjoints, mon épaule ayant retrouvé le chemin de la tienne, attirée par le magnétisme qui me faisait tant souffrir. "C'est idiot. Laisse tomber." Ma main chasse dans l'air mes regrets. "On n'est pas là pour se marier, après tout." Photos souvenirs de Vegas qui s'embrasent et s'envolent, poussières de possibilités déjà écartées. Mes mots sont peut-être dits sur un ton un peu trop dur. Je baisse les yeux, le regard penaud, le sourire qui a complètement fané maintenant. C'est devenu une tige acariâtre, enlaidie, sans feuille. Et mon regard ne se percute au tien que pour te donner l'illusion que tout ça ne m'affecte pas vraiment. J'entends un klaxon dehors, et me redresse aussitôt, m'ébroue de ces mauvaises ondes, avant que ma main ne retrouve le chemin du crystal. En une gorgée, c'est fini. Plus de bouteille. Je fais un rapide signe et un grand sourire au garçon. Il s'approche. Une idée sordide me traverse la tête. Le draguer. Là, maintenant, lui offrir mes fleurs, mes charmes. Voir ce que ça te ferait. Essayer de conjuguer notre douleur. Et quand finalement il est devant nous, je renonce. Même dans un mauvais esprit, tu arrives à me redonner des impulsions mielleuses. Je repense aux poires, je repense à Vegas. "Est-ce que vous avez de la crème de pêche ?" Hochement de tête. Sourire qui se calme, de nouveau. Je ne jouerais pas ce jeu. "Je vous en prends une bouteille avec du rhum." Deux beaux billets, sans doute trop, que je dégaine de mon portefeuille en bambou. Pourboire et pour boire. Et je retrouve mon chemin contre toi, entièrement. Qu'à cela ne tienne, si je dois souffrir, autant en profiter au maximum avant. Et ne pas te montrer davantage mes tracas. Je vais te faire visiter la ville et tu en tomberas amoureux : peut-être que ça te retiendra, et si ce n'est pas le cas, je n'aurais qu'à donner un peu plus de pollen aux autres. "On peut rester ici encore un peu ? Si je ne conduis pas pour rentrer chez moi, autant m'enivrer... De mélanges colorés et de toi, j'avoue." Grand éclat de rire à nouveau ; pourtant, dans un coin de ma tête, le pieu douloureux de ton départ à venir reste bien planté, me fait tressauter les cils et ne manquera pas de venir hanter quelques-uns de mes cauchemars.

@Dimitri Ivanovitch
Dimitri Ivanovitch
In the air tonight
In the air tonight
Dimitri Ivanovitch
https://laal.forumactif.com/t7558-dimitri-ivanovitch-l-as-de-coehttps://laal.forumactif.com/t7573-dimitri-ivanovitch-do-you-wanna-playhttps://laal.forumactif.com/t8520-aceofspadeshttps://laal.forumactif.com/t8253-carte-de-dimitri-ivanovitch
#  Fanning the flame [PV : Napo] - Page 2 EmptyDim 13 Nov - 0:05
Je dois te reconnaître que tu donnes le change. Tes lèvres s’étirent dans des sourires presque parfaits, ton rire fait sonner des notes mélodiques. Quiconque passerait près de nous penserait que je suis un Don Juan en plein heure de gloire, que j’ai conquis ma proie, que cet homme qui accepte de siéger à mes côtés ce soir à succomber à mon charme soviétique. Mais je sens bien que quelque chose à changer. Ton rire sonne faux à mes oreilles et ton sourire ne fait plus briller tes yeux. J’ai dit ou fait quelque chose qui a fait exploser notre bulle. Je suppose que c’est quand j’ai évoqué notre potentiel mariage à Vegas. Je t’ai fait peur, ce qui peut se comprendre. J’ai toujours été un impulsif, prêt à suivre toutes mes envies et tous mes désirs mais nous marier sur un coup de tête dans la ville du vice était peut-être de trop. Je regrette mes paroles et ma proposition, la place qu'occupait ton corps contre le mien n’est plus qu’un vide et je n’aime pas ressentir cette sensation de froid là où ta main a laissé son empreinte brûlante. Je me sens terriblement bête. Ou alors, je suis en train de me faire des films et tu es juste fatigué après toutes nos péripéties. Je t’ai envoyé valser avec les nuages il y a à peine quelques heures après tout. Le contre coup de toutes ces émotions commence à se faire sentir. Et si tu avais envie de rentrer chez toi et que tu n’osais pas me le dire ? C’est le bordel dans ma tête et c’est une grande première. D’habitude, c’est plutôt simple avec les hommes. Je souris, le mec me sourit en retour, on échange quelques banalités avant de finir nu dans un lit. On se quitte après avoir joui et on ne se revoit plus jamais. C’est simple, efficace et garantie sans prise de tête. Mais Los Angeles a décidé de jouer avec moi. Elle a mis sur mon chemin le seul ange capable de faire disjoncter mon cerveau sans même m’avoir laissé goûter ses lèvres. Tu es une énigme Napoléon et ta nouvelle attitude ne fait que épaissir ce mystère qui t’entoure.

Tes mots n’ont plus l’assurance du maître des fleurs, plus le panache de ce fleuriste qui m’a insulté au beau milieu d’une rue. J’ai l’impression que tu es soudainement mal à l’aise, ce qui provoque mon propre recul face à cette situation inédite. Je resserre nos coups de champagne, parfaite excuse pour m’éloigner de quelques centimètres de toi et respirer un air moins gorgé de reproches silencieux. Plus tu cherches des excuses à ce malaise qui s’est glissé entre nous et plus je me sens mal. Le champagne de mon verre disparaît d’une traite quand je porte ma flûte à mes lèvres et c’est à mon tour de me racler la gorge pour retrouver une contenance. Concerto de bruits pour combler ce silence inédit entre nous.

Écoute, je suis désolé pour cette histoire de mariage. Je voulais pas te mettre mal à l’aise. C’était bête comme idée et j’ai pas pensé que ça pouvait te faire flipper.

Je tente d’attraper tes doigts pour te ramener à mes côtés. J’ai terriblement besoin que tu te rapproches, je ne supporte pas cette distance que tu as mis entre nous. Ce n’est que quelques centimètres sur un canapé et pourtant, tu serais allé t'asseoir à la table des vieux investisseurs qui nous observent depuis l’autre bout de la salle que ça m‘aurait fait le même effet. Putain, Levy m’entendrait m’excuser, il se fourtrait de ma gueule pour les dix prochaines années. Cet enfoiré trouverait un moyen de me rappeler ce moment à chaque occasion. Heureusement, pas d’oreilles indiscrètes dans ce bar. Nous sommes seuls dans notre coin, même notre serveur a senti qu’il ne valait mieux pas revenir tout de suite avec nos amuses-bouches. De la musique classique se déverse par les hauts parleurs savamment camouflés dans le décor et des murmures de conversation résonnent de manière plus prononcée autour de nous. Le temps à dû filer plus vite que prévu et le bar s’est rempli discrètement. Des clients de l’hôtel, des collègues de travail, de riches touristes, nous arrivons à une heure où les anges de la cité ont envie de se perdre dans quelques verres d’alcool hors de prix tout en admirant la ville qui s’illumine à leurs pieds. Los Angeles peut briller de mille feux, il n’y a que ton sourire qui capte mon attention. Du moins, ton absence de sourire pour le moment.

Oh.

Tu éclaires d’un nouveau jour notre conversation. C’est donc ça qui te perturbe, mon départ prochain. Je passe une main mal à l’aise dans ma nuque avant d’attraper plus franchement ta main. Je la serre doucement dans la mienne, tachant de trouver les bons mots pour ne pas aggraver ton état de stress. J’ai peur de penser que tu es déçu que je parte parce que tu ressens quelque chose pour moi, on ne se connaît que depuis peu de temps et on ne peut pas dire qu’on soit intime. Pourtant, je me sens plus proche de toi que de n’importe qui. Je t’ai confié des secrets sur ma vie après une seule nuit dans ton univers, à admirer toutes les planètes de ton propre système, ta chevelure blonde faisant office de soleil. Je t’ai fait une demande en mariage à notre second rendez-vous alors que certains ont patienté des années sans même avoir une invitation à dîner.

Je ne vais pas te mentir, Napo. Je suis là pour le travail et mon métier m’oblige à changer de villes et de pays régulièrement. Je n’ai jamais eu de raison de me poser quelque part. J’ai envie de profiter de toi, de ce que tu veux bien me donner et on verra où ça nous mène.

Mon pouce caresse doucement la peau fine de ta main, décrivant des cercles réguliers. Je ne sais pas si ce geste est censé te réconforter ou me calmer. Je ne suis pas bon en déclaration et encore moins pour parler de ce que je ressens. Mais je sais que si je ne me livre pas là, tout de suite, tu risques de disparaître et de ne laisser que des regrets sur cette banquette. Je ne peux pas renoncer à tes yeux aux milles nuances de gris juste parce que je suis incapable de verbaliser mes sentiments. Alors dans un effort qui me prend aux tripes, je continue, dans toute ma maladresse, priant pour que tu comprennes que je te donne quelque chose d’exclusif que je n’ai jamais donné à quelqu’un d’autres.

Et si tu n’es pas intéressé par une relation éphémère, ce que je peux comprendre aisément, on peut juste être amis. Ça me va aussi. Je ne te force à rien. Même pas à m’épouser.

Les commissures de mes lèvres se redressent dans un sourire timide. Des assiettes sont déposées sur notre table, brisant le cocon que j’ai bâti de mes mains à grands coups de confessions alcoolisées. Le champagne et la fatigue font leur office. Tu retrouves ta place entre mes bras et mon cœur est soudain plus léger. Je sens que je vais regretter demain ces accès de franchise mais je décide de profiter de ce temps bonus que tu m’accordes plutôt que de commencer à ruminer. La pièce se nimbe d’un ton de gris plus soutenu, le soleil disparaissant progressivement derrière les grattes ciel. Mes doigts jouent avec une mèche de tes cheveux et je t’observe à la dérobée pendant que le serveur répond à tes moindres désirs et remplit nos verres d’un nouveau nectar. Tu es d’une innocence rare, un être vrai et entier comme on en fait plus. Cette soirée à un goût d’adieu dont je n’arrive pas à me défaire. Parce que demain, quand mon visage fera les gros titres aux côtés de celui de l’acteur Silas Gray, tu sauras qui tu fréquentes réellement. Qui se cache derrière ce russe un peu étrange qui a débarqué au Bouquet un soir d’orage. Tu auras toute la vérité sur papier glacé, mon histoire étalée à la vue de tous pour vendre toujours plus de ces torchons. Je sais que tu ne voudras plus me voir après ça, quand la couche de cire étincelante aura fondu pour laisser la place à une statue en résine bon marché. Tu brilles beaucoup trop pour t’encombrer d’un boulet fade à tes chevilles. Alors égoïstement, je profite de ta chaleur pour me serrer encore un peu plus contre toi, planquant tous mes doutes et incertitudes derrière un sourire insolent.

On reste autant que tu veux. Levy te raccompagnera chez toi quand tu le voudras.

Je ne fais pas une croix sur mon envie de passer la nuit en ta compagnie. J’ai toujours un infime espoir de te convaincre que ma chambre située quelques étages en dessous de ce bar est un choix plus judicieux que de traverser la ville dans un état d’ébriété avancé. Même si je me soumettrai de bonne guerre à ton choix. Je bascule en avant pour attraper nos verres et en glisser un entre tes mains.
A nous et à cette soirée.

Grand retour de mon sourire charmeur. Nos verres tintent et le rhum glisse entre mes lèvres, réchauffant tout ce qui passe à sa portée. C’est bien plus fort que le champagne, bien plus agréable aussi avec la crème de pêche. C’est comme ça que j’imagine tes lèvres, enivrante et sucrée. J’espère avoir l’opportunité un jour de confirmer ma théorie. Mes lèvres couvertes d’un voile de sucre se penchent sur ton oreille.

Décris moi les couleurs du ciel.

Je suis sûr que tu sauras mettre de la poésie dans le spectacle qui nous fait face et qui me frustre par sa binarité. Rare sont les personnes au courant pour mon handicap et encore plus rare sont celles que j’ose interroger sur les couleurs qui peignent le monde qui nous entoure. Ma référence jusque là était Levy mais il a prouvé qu’il n’était pas fiable. Tu es donc ma nouvelle référence en matière de couleurs. Mon regard accroche le tien avant de se perdre sur le panorama qui nous fait face. Le soleil n’est plus qu’une ombre au-dessus de l’horizon et c’est un tapis lumineux qui s'étend plus bas. La ville s’est réveillée et c’est un spectacle dont je ne me lasserai jamais. Je suis un oiseau de nuit, je me sens bien dans l’obscurité et la sécurité des ténèbres. Bien que paradoxalement, je passe mes journées et mes nuits dans les endroits les plus lumineux qu’on puisse imaginer.

Nouvelles gorgées de rhum et je sens l’ivresse engourdir mon esprit. Aucun de nous n’a touché aux assiettes qui ont été apportées et ce n’est pas les barres chocolatées avalées à l’hôpital qui vont préserver notre lucidité. Mon regard se voile d’une brume rendant mes paupières un peu plus lourdes.

C’est quoi ton endroit préféré à Los Angeles ?

J’ai un nouveau besoin dévorant de tout savoir de toi. Obsession attisée par mon taux d’alcoolémie qui grimpe en flèche. Plus la lune monte dans le ciel étoilé et plus mon verre rejoint rapidement mes lèvres. Je me fond contre ton corps, laissant ton odeur florale venir se déposer sur mes vêtements et ma peau. Aucun doute que je pourrais sentir ta présence autour de moi pendant plusieurs jours.

@Napoleon Lavaughn
Napoleon Ivanovitch
bouquet de roses mises à nu
Napoleon Ivanovitch
https://laal.forumactif.com/t7320-napoleon-lavaughn-o-sunny-delihttps://laal.forumactif.com/t7445-napo-let-s-play-a-love-gamehttps://laal.forumactif.com/t7481-napoleanonhttps://laal.forumactif.com/t8055-carte-de-napoleon-lavaughn
#  Fanning the flame [PV : Napo] - Page 2 EmptyMer 14 Déc - 21:21
Il y avait cette ombre indicible, sorte de vaisseau fantôme, qui avait transpercé les nuages, volé l'éclat du soleil. L'avait dérobé de tes yeux, de tes joues, de ta bouche, de tout ce qui me donnait envie de goûter à chaque once de ta peau. Le navire avait laissé un rideau d'ombre, une lourde cape qu'il avait tiré, comme un grand voile, avant que les cumulonimbus ne referment le portail derrière lui. Pendant quelques secondes, les verges avaient perdus le rosé de leurs pêches, pendant quelques secondes, les cascades n'avaient pas pu parer leurs gouttelettes d'argenté, pendant quelques secondes, tout s'était tu et j'avais été infiniment malheureux. Du malheur qui tord la bouche, les boyaux, les jambes. Du malheur qui m'avait fait décroisé les mollets, qui m'avait fait me dégager de ton halo angélique. De celui qui m'aurait poussé à complètement m'enivrer de ton alcool et de ton corps rien qu'une nuit, avant de t'embrasser le front en te murmurant adieu, du malheur qui aurait su formater ma mémoire pour me faire oublier tout ça. Mais il avait défilé, ce malheur. Je l'avais balayé d'un haussement d'épaules, bien trop désireux de retrouver le magnétisme envoûtant que tu avais sur moi, bien trop envieux de me replonger un peu plus près de ton torse, dans lequel je devinais le bruit de ton coeur, battant à tout rompre, peut-être même à un rythme aussi effréné que le mien. Tu me donnes des piqûres d'adrénaline, Dimitri, des piqûres sur les bras, sur les côtes, sur les cuisses, absolument partout. Et pourtant, je ne t'ai pas dérobé un baiser, et tu ne m'as pas volé mes lèvres non plus. C'était un drôle de ballet. Nos corps s'étaient rapprochés avec les nouveaux verres, avec les premières assiettes, puis avec tes mots. A tes longues phrases, sortes d'aveux que tu déguisais sous des couches et des couches de neige, je n'avais répondu que quelques syllabes. "On verra." C'était à la fois un défi, de ne plus te laisser te perdre ailleurs sans moi, mais aussi une promesse. Plus de pensées sur ce qu'il devait advenir ; je n'y avais dans tous les cas pas mon mot à dire. Que serà, serà. C'est tout. Pour l'instant, j'avais l'accoudoir de tes cuisses, le repose-tête de ton épaule, et ma main furieuse qui ne parvenait plus à se décrocher de tes tissus, chaque doigt hypnotisé par le bouillonnement qui régnait en dessous, sorte d'enfer sur terre, sans même oser venir tâter les flammes. Je ne voulais pas me brûler les empreintes digitales, puisque ce crime-là méritait l'enfermement à vie. Un enfermement de luxure et de désir, de noir et blanc comme d'orangeades. Il y avait quelque chose de tout simplement fascinant, de purement fou à être assis à côté de toi. J'avais l'impression d'être au sommet du monde, sur un trône érigé sur la mer Egée, entre deux troupeaux de nuages cotonneux et juste à quelques centimètres des brûlures d'Hélios. La prochaine fois que j'irais voir mon psy, j'allais avoir des dizaines de centaines de pensées, obscènes ou délicates, à lui raconter. Il n'avait qu'à bien se tenir.

Mais à quoi bon penser à ma lyre et aux futures odyssées que j'allais devoir content, alors que tu étais là, à côté de moi, à me demander d'autres légendes, d'autres contes, à réclamer la palette fabuleuse qui se décrépitait sous mes yeux. La métamorphose du ciel était en tous points similaires celui des lépidoptères ; nous avions eu droit à la chenille orangée, aux poils enflammés, puis il y avait le cocon mauve, les écailles moins éclatantes, mais plus apaisantes. Blotti entre les muscles et le coeur d'un amant/mari/confident sans attaches autres que celles de ses doigts contre mes côtes pour me ramener à lui, je n'avais plus que quelques hâtes dans la vie ; découvrir le goût alcoolisé derrière la glace pilée de ses lippes, vider ces assiettes de leur contenu sans réserve, et voir le décor nocturne se monter dans le ciel, derrière les grands tissus violets qui allaient se filer au fur et à mesure des minutes. Les Maures allaient reprendre leurs bobines, et laisseraient dans leur sillage quelques petites étincelles étoilées. "Là, tout de suite, les nuages blancs sont devenus gris, puis roses. Ils sont en train de s'évaporer." Au fur et à mesure des images que je te décris, mon index trace sa propre cartographie des étoiles sur ton torse, s'autorisant même à glisser sur le bas de ton torse, franchissant la première barrière des tissus, alors que je me laisse un peu plus tomber contre toi. "Le ciel était comme dans le tableau de John Martin, l'Ange déchu. Des nuances de rouge, de bordeaux, de pourpre, de carmin. Toutes les palettes de rouge à lèvres." Léger baiser déposé pour terminer la phrase contre ta mâchoire. Je ne m'aventure toujours pas sur ta bouche, c'est un terrain inconnu que je ne veux pas conquérir tout de suite. Je fronce les sourcils. Pourquoi, d'ailleurs ? Est-ce par la peur de te voir partir demain sans plus jamais m'accorder ce genre de moments ? Est-ce par la terreur de ne plus jamais retrouver dans d'autres yeux ce même éclat, ces mêmes lumières ? Est-ce par l'horreur de découvrir que tout ça ne vaudrait rien si tu venais à disparaître ? Pas plus qu'une page parmi des bibliothèques entières, pas plus qu'une ligne dans la plus grande des librairies ? Léger frisson, je ferme les yeux, et j'expire. Ce sont des pensées envahissantes, invasives, nocives. Je ne dois me consacrer que sur l'instant présent. "Dans les gratte-ciels il y a les dernières larmes, de l'or qui suinte le long de l'argent. On dirait un alliage extraterrestre, tant les couleurs sont vives dans le reflet." Ma main se détache de ton torse, glisse sur ta cuisse, monte, jusqu'à s'interrompre, je me mords les lèvres et je la replace contre moi, bras croisés. M'amuser de toute cette tension me fait penser à autre chose. "Mon endroit préféré à Los Angeles, c'est le Bouquet. Je suis un égoïste." J'aspire quelques gorgées, et déjà ma boisson est vide. Je ne l'avais pas vue partir, pourtant j'ai du mal à réprimer un sourire ivre - d'alcool ou de bonheur ? "Mais j'y ai tout donné. Toute ma vie. C'est mon oeuvre éternelle. Autant le côté vendeur de roses que le côté vendeur de sentiments. J'aime les odeurs de rose et de sueur, surtout quand elles se mélangent." Très léger ricanement que j'étouffe, pivotant sur moi-même pour enfouir mon visage contre ton torse, me privant des images, des sons, des odeurs, tant que j'ai le soupir perdu contre tes tissus. "Le Bouquet c'est mon aquarium. J'ai tout organisé comme je voulais, je fais mes fêtes avec tous les autres poissons, et je choisis chaque soir un nouveau corail où me laisser tomber." Je soupire un grand souffle, faisant s'égarer un peu de tes effluves contre mes narines, avant que cela ne me dérobe un nouveau sourire - je ne suis pas déjà saoul, si ? "Mais à part le Bouquet... Je connais une grotte, dans les montagnes. De l'eau froide, j'imagine qu'elle est azur mais il y fait trop sombre. Il n'y a personne, juste de l'écho. Quand je ne me sens pas bien, j'y vais, j'enlève tous mes vêtements, et je me jette dans la flaque." Légère pause. Le ton un peu plus grave. "Quand je m'occupais de tout le monde, il y a vingt ans, je n'avais que la piscine municipale pour sortir sans me trimballer tous mes frères et soeurs. J'ai fait croire à ma mère et à mon père qu'ils étaient tous incapables de nager, et dans un éclair de lucidité, ils se sont inquiétés de les laisser partir. Alors j'y allais tout seul. Je mettais la tête sous l'eau, je faisais de l'apnée, et il n'y avait que ça pour chasser toutes les mauvaises ondes. Une fleur a besoin d'eau, Dimitri." Et mon verre qui se détache de la table en même temps que moi de ta chair pour rejoindre ma bouche, avec quelques gorgées d'eau, moins brûlantes que toutes celles qui ont précédées. "La grotte est sombre, je suis seul dans l'eau gelée, et je peux chanter ou crier. J'en sors toujours en super forme." Mes joues rosissent à peine, se parant de leur rosée gênée. J'ai chaud, avec l'alcool et ces confessions. Et j'ai toujours cette fichue obsession pour tes lippes. Je m'approche à peine, les fait se frôler, mais au dernier moment, je me tords, les évite, et murmure juste à ton oreille quelques mots. "Je veux connaître ton plus grand fantasme, Dim. Sans langue de bois." Et mon sourire de se répercuter dans ton oreille, en un simple souffle fleuri.

@Dimitri Ivanovitch
Dimitri Ivanovitch
In the air tonight
In the air tonight
Dimitri Ivanovitch
https://laal.forumactif.com/t7558-dimitri-ivanovitch-l-as-de-coehttps://laal.forumactif.com/t7573-dimitri-ivanovitch-do-you-wanna-playhttps://laal.forumactif.com/t8520-aceofspadeshttps://laal.forumactif.com/t8253-carte-de-dimitri-ivanovitch
#  Fanning the flame [PV : Napo] - Page 2 EmptyMer 4 Jan - 14:53
Je m’accroche à tes mots comme un assoiffé dans le désert. Tu es mon oasis, celui qui me donne des illusions de sentiments encore inconnus. Je suis perdu à chaque mot que tu veux bien m’offrir, les yeux fixés sur ce ciel inconnu. J’essaye d’imaginer à quoi doit ressembler le paysage à travers tes yeux, j’enregistre toutes les nuances que tu m’offres même si je serais bien incapable de décrire à la moindre pigment. Mais j’aime la manière dont tu prends soin de me donner chaque détail, de l’imager pour que mon cerveau puisse faire naître autre chose que cette photo en noir et blanc. Même si le couché de soleil nous offre un spectacle hypnotisant, mon attention est totalement focalisée sur autre chose. Tes doigts qui glissent sur mes vêtements, osent parfois caresser la peau de mon ventre. Tu fais naître des étincelles sur ton passage, fait disjoncter mon cerveau alors que nous restons sages. Beaucoup trop sage à mon goût. Jamais nos mains ne passent sur un endroit stratégique, on enflure, on contourne, on évite tout en finesse et contrôle. Tu es bien plus fort que moi à ce petit jeu et très vite, mes mains restent fixes pendant que tu continues de retourner mes sens. Je dois faire appel à toute ma retenue pour ne pas te renverser sur le canapé, me foutant bien de choquer les hommes d’affaires qui ont pris place autour de nous. Les maîtresses nous lancent parfois des regards intrigués ou envieux avant de se concentrer sur leur cible, aussi froide que les steppes russes. Ma respiration est lourde, je pourrais brûler la peau de ta joue quand tu changes de position. Mon bras autour de tes épaules manquent mon territoire, défie quiconque de poser le regard sur ta silhouette fondue contre la mienne. Et dire que tu arrives à provoquer autant de sensation sans même m’avoir donné accès à tes lippes. Moi, maître du bluff, je me laisse complètement berné par une rose dorée rencontrée par hasard dans un royaume hors du temps. Peut-être que ce n’était pas le hasard, que c’est le destin qui a décidé de nous réunir pour une raison obscure. Mes doigts accrochent les tiens pour les empêcher de remonter encore une fois le long de ma cuisse. Ma retenue à des limites et tu te tiens au bord de ma ligne rouge. Encore un mouvement de ta part et je ne répondrai plus de rien. Je me repositionne sur le canapé, décor de nos effusions, recule légèrement pour reprendre le contrôle sur la situation. Tu te penches pour porter ton verre à tes lèvres et j’en fais de même, avalant toute ma boisson d’une seule traite. Ma langue commence à s’engourdir, premier signe que j’ai atteint ma limite en alcool. Nous allons basculer dans un univers plus sombre. J’ai terriblement envie de t’emmener dans mon monde, bien loin des pétales et des coraux que tu connais. Mais tu es imprévisible, tu pourrais tout aussi bien me suivre aveuglément ou me fuir juste pour me donner une bonne leçon. J’avise le sourire en coin qui étire tes lèvres et mon instinct de joueur reprend le dessus. Notre pause alcoolisée m’a permi de reprendre mes esprits et je suis partant pour un nouveau round.

Ton visage est si proche du mien que juste en tournant mon visage, mes dents peuvent se refermer autour de ta mâchoire. Je ne sers pas pourtant, mais c’est une nouvelle façon de laisser ma trace sur ton épiderme. Je t'empêche de reculer d’un main ferme sur ta cuisse. Mon regard brûle d’un désir contenu qui est en train de me consumer de l’intérieur. C’est à mon tour de porter mes lèvres à ton oreille pour te confier un autre de mes secrets. Tu as un don pour me faire dire ce que je cache au reste du monde. Avant la fin de la semaine, tu auras de quoi me faire tomber de mon trône que j’ai mis tant d’années à construire. Alors que quitter Los Angeles me semble une idée de plus en plus inconcevable, elle serait pourtant la seule manière de maintenir mes mensonges en place. Je ne suis pas prêt à faire tomber le masque, même si tu l’as salement amoché aujourd’hui.

Mon plus grand fantasme, c’est le contrôle.

Ma main remonte sur ta cuisse, assez haut pour te provoquer un sursaut, pas assez pour choquer la pudeur de nos voisins. Je passe ma langue sur mes lèvres, dépose un baiser dans ton cou. Ton odeur m’enivre et j’ai de plus en plus de mal à ne pas te toucher. La peau fine sous laquelle palpite tes veines est un véritable appel au vice, je ne pouvais pas me concentrer sur mon récit avant d’y avoir apposé mes lèvres. Ma langue laisse une trace jusqu’à ton lobe d’oreille que mon souffle chaud vient incendier. Ce soir, tu es à moi. Et je compte bien revendiquer mon territoire.
Qu’on me fasse confiance au point de me laisser disposer entièrement de son corps. Priver l’autre de ses sens, exacerber ses sensations, être maître de ses frissons. Je veux tout contrôler, faire disparaître la retenue, faire valser les désirs comme un chef d’orchestre.

J’ai réussi à réduire au silence le roi des roses, la fierté enserre mes lèvres qui viennent frôler de nouveau ta joue jusqu’à ces lèvres que je rêve de dévorer. Mais tout comme toi, je recule au dernier moment. Mes doigts s’enroulent autour de ton menton pour te forcer à me faire face. Est-ce que tu as déjà vu le diable danser au clair de lune, Napo ? Mes dents s’enfoncent dans la chair pulpeuse de mes lippes, à défaut de pouvoir mordre les tiennes. A quelques centimètres l’un de l’autre, nos souffles se mélangent pour devenir une fragrance unique, la notre.

Tu me fais assez confiance pour t’attacher, Napoleon ? Pour te bander les yeux ? Pour me laisser un libre accès à chacun de tes atomes ?

Provocation. Désir. Les flammes de l’enfer dansent dans mes yeux et j’espère réussir à embraser ce que tu tentes encore de retenir. Le décor se brouille autour de moi, les contours des corps qui évoluent dans le bar se font flous. Toute mon attention est sur toi, entièrement focus sur ton visage. La peau rougit de tes joues, ton regard déterminé, tes lèvres brillantes. Je suis suspendu à tes lippes, j’attends ta réaction, savoir si j’ai franchi tes limites. Sourire frondeur pour accentuer la tension, l’électricité crépite autour de nous, maintenant notre serveur à bonne distance. La pulpe de mes doigts glissent sur le tissu qui recouvrent tes jambes, je n’arrive pas à décrocher mon regard du tien. Mon visage s’avance encore, il devient presque impossible de discerner où commencent mes traits et où finissent les tiens.

Qu’est ce que tu aimes ?

Ma voix baisse encore d’un ton, il n’y a que toi qui doit discerner ce que je te confie. Il n’y a qu’à toi que je veux confier mes plus bas instincts, ceux qui me font vibrer. Lacets noirs enroulés autour de mon poignet qui tente de conquérir le tien. Mes doigts glissent doucement jusqu’à tes hanches, relevant légèrement ton haut.

La douceur ?

Ma main se resserre autour de ta chair, laissant des traces blanches sur ta peau que j’apprends à découvrir. Pas assez pour me vanter d’en détenir les secrets mais assez pour me donner envie d’en découvrir la moindre parcelle.

La férocité ?

Je dois relâcher ta peau. Je suis si prêt que je me demande comment nous pouvons encore nous tenir bien sagement. Tu as un effet hors du commun sur moi, et pourtant je ne connais toujours pas le goût de tes lèvres. Je suis sûr qu’elles ont un goût sucré, comme un bonbon. Ce serait obscène si je passais ma langue sur tes lèvres, on se ferait sûrement virer du bar pour exhibitionnisme. Pourtant ce n’est pas pire que le gémissement qui s’échappe d’une de nos bouches. Je serais bien incapable d’identifié l’auteur de ce râle. Tu me fais perdre toute notion de temps et d’espace pour m'emporter dans une annexe du Bouquet. Tu es capable de faire surgir ce lieu, peu importe où tu te trouves. Tu es magique en fait, j’ai trouvé ton secret.

@Napoleon Lavaughn
Napoleon Ivanovitch
bouquet de roses mises à nu
Napoleon Ivanovitch
https://laal.forumactif.com/t7320-napoleon-lavaughn-o-sunny-delihttps://laal.forumactif.com/t7445-napo-let-s-play-a-love-gamehttps://laal.forumactif.com/t7481-napoleanonhttps://laal.forumactif.com/t8055-carte-de-napoleon-lavaughn
#  Fanning the flame [PV : Napo] - Page 2 EmptyDim 8 Jan - 1:14
Les gratte-ciels courbent l'échine en même temps que tes mains dessinent le prologue d'une nouvelle aventure. Nouvelle, pas tant que ça finalement ; les épines que tu viens caresser du doigt étaient prédestinées à venir gratter ta chair tôt ou tard, en témoignent nos deux regards, plus fiévreux qu'une salle d'attente entière. Ce sont de curieux touchers que tu m'offres, escaladant en quelques secondes les montagnes qui s'étaient naturellement dressées entre nous, escarpées mais terriblement tentantes, comme si nous étions deux alpinistes bien décidés à grimper le longs de cordes noueuses, sans vraiment prêter trop d'attention au reste du monde qui nous observerait de la jetée, plus bas. Les lagons caverneux, les pièces bercées par le clair de lune, les couchers de soleil vertigineux, tout me semble lointain, comme si la brume que tu fais naître du bout des lèvres sur ma peau prenait le pas, faisait disparaître tous les paysages pour ne laisser que des vallées de magma, le sang qui pulse et l'envie de me brûler un peu plus les ailes, Icare fantasque et fanatique. Mais les plumes qui se déplient dans mon dos ne sont pas cotonneuses, pas plus faites d'or et de métal ; c'est tous les poils que tu hérisses en même temps que tu te lances dans cette épopée tant attendue. Les sourires se muent en allumettes que tu viens déclencher, l'écarlate devenant obsidienne, alors que tu m'arraches quelques râles que j'ai du mal à contrôler. Pourtant, mes iris ne sont concentrés que sur ton visage, proche, très proche, puis sur tes cheveux auxquels je ne m'agrippe que quand tu touches des cordes sensibles, ton nez longeant ma peau alors que tous tes soupirs, tous tes souffles, viennent s'échouer sur le littoral des mes veines. Tu redresses le menton, tes lèvres s'approchent des miennes, et pendant quelques secondes j'ai l'impression que tu vas me les dérober. Mon ventre se tord étrangement. Jamais je n'ai eu à la fois tant envie d'être embrassé, en ayant cependant le désir de laisser ce territoire vierge. Il reste dans mes pensées quelques segments craintifs, qui imaginent déjà ma sortie de ta chambre au petit matin, et puis ta disparition pour toujours. Les coups d'un soir ont toujours été un schéma logique, on se voit, on se plaît, on s'enlace et on se quitte. Mais d'un autre côté, tu bouscules tous les modes d'emploi au bout de deux entrevues particulièrement hors du temps, sans même jamais avoir marqué ton territoire sur ma bouche. Il y a une sorte de plaisir ludique, presque cruel, à ne pas avoir osé franchir ses limites ; le désir monte crescendo, sorte de grand lustre qui s'embrase tout entier, et j'ai peur de voir ces feux là s'éteindre dès que nous aurons commencé à les bercer de trop près. Alors, quand tu recules, laissant juste nos haleines se heurter le temps d'une seconde, je retiens un sourire de soulagement. Cette partie-là est interminable, et j'aime autant la prolonger encore un peu.

Et si je m'étais dit en entrant dans le bar que je ne passerais sûrement pas la nuit à tes côtés, si je l'avais pensé il y a encore quelques secondes, désirant à tout prix ma part du drap, et surtout, surtout, ne pas mêler mon corps au tien si tôt dans notre quête, ta voix se tamise pour me questionner, et tes mots allument des signaux de fumée dans mes yeux. J'ai beau ne pas vouloir m'offrir à toi pour le moment, vouloir garder cette robe de pétales intacte et bien en place, tu retournes mes épines en quelques mots seulement, jouant sur mes instincts primaires et l'envie de ta chair. C'est dangereux, terriblement dangereux, mais follement excitant. Si je pars ce soir, je ne pourrais pas faire vingt mètres sans m'arrêter pour trouver une âme qui vive et soit aussi désireuse d'un rapprochement corporel. Quitte à aller me perdre, passant de la couverture des étoiles à celle d'un inconnu rencontré dans le premier bar, juste de quoi extérioriser les vagues de chaleur qui irradient de ma peau. Si ça continue comme ça, les verres sur la table vont fondre et prendre de nouvelles formes. Pour peu que mon esprit leur jette à son tour des ondes, ce seront des fleurs de feux qui viendront germer du bois. Tes doigts sous mon visage, nos lippes à quelques centimètres, alors que tes dents prennent les places des miennes en mordillant ta bouche. Quand j'ouvre la mienne pour te répondre, ma voix est rouillée de désir, et me réclame mille et une boissons pour venir la sortir de ce désert ardent. Trente trois incendies qui défilent dans mes yeux, des ruines allumées par des positions que j'imagine scandaleuses, provocantes, mon visage qui se niche contre chaque recoin de ta silhouette. "Si j'ai les yeux fermés je ne peux pas te voir. Seulement t'imaginer." Tes doigts glissent sur ma jambe, et les miens les arrêtent net alors que tu remontes sur le haut de mes cuisses. Je sens ma peau flamber. A mon tour, quelques secondes, et puis je te rends la couronne, ta main mise sur tout ce qui t'est déjà offert. Mes ongles viennent glisser sur ton torse, trouvent refuge contre ton ventre, se laissent même aller à une caresse plus osée, bien plus aventureuse. Je chuchote quelques mots à ton oreille, mon cou contre le tien, alors que tu pourrais dérober chaque partie de ma peau sans que je ne réponde plus de rien. "Et ça me va très bien. De te sentir uniquement. C'est mille scénarios érotiques à la seconde. Je laisse tes doigts tracer leurs chemins, je laisse chaque caresse, chaque baiser, entièrement à ton rythme." Je ne suis pas prêt à mener le jeu, et tu en as bien trop envie. Bien trop le talent, également, puisque tu me donnes des idées indécentes en plein milieu de cet endroit qui s'éclipse derrière les danses que j'imagine.

Le monde entier disparaît, nous laissant à deux, livrés sur cette banquette aux jeux les plus audacieux. Ta paume se fraie un chemin sous mes tissus alors que ta voix vient se déverser en moi. Le ciel entier nous jette ses étoiles, millions de projecteurs qui viennent illuminer nos peaux et chaque partie essentielle. Je ne peux plus regarder ta bouche, la tentation de m'en emparer est trop forte. Je sens la pression de tes doigts sur ma peau alors que mon bras part couler derrière ton dos. Pendant près d'une minute, je reste assis, à contenir chaque gémissement, à restreindre toutes les phrases interdites, formules magiques, nouveaux briquets remplis de désir, substitut de butane. Si tu continues à ce rythme, Dimitri, je ne tiendrais pas mes promesses, pas plus que je ne tiendrais jusqu'à ta suite. Nos yeux s'envoient mutuellement un nombre incalculable de pensées. Je visualise tout dans leur reflet, et je n'ai pas le moindre doute que tu as accès à un jardin aphrodisiaque rivé dans mes orbites. Mes mots ne parviennent à quitter ma gorge que pour venir se faufiler dans le creux de tes oreilles. "Et pourquoi pas les deux ?" Tango prometteur, ballet doux et vitaminé à la fois. Quel programme. Ma main se glisse sous la table, quitte à nouveau le verre que je maintenais comme seule ancre avec le monde réel. Je réussis à le renverser, tant je reste obnubilé par ce qui est en train de s'allumer dans mon torse. Quelques gouttes qui s'échappent, un rapide filet sur la table et le reste qui tombe en cascade fine et dorée jusqu'à toi. Serviette en tissu qui passe sur ma langue, avant de venir essuyer le seul tissu qui empêche le bar entier de comprendre ce qui se trame entre nous, le seul tissu qui fait office de citadelle de résistante pour ne pas tout de suite laisser mon corps valser contre le tien. "Désolé, Dimitri." Pas tant que ça non plus, puisque je sens la pulpe de mes doigts glisser contre ton corps. Ce n'était même pas intentionnel ; et puis ce pantalon, tu le détestais, tu l'as dit toi même dans la voiture. Une mèche blonde qui retombe devant mes yeux quand je relève le menton, délaissant mon ménage pour me replonger complètement dans la tempête sombre derrière ton regard. Je me demande de quoi a l'air la scène, sous tes yeux. Est-ce que les nuances sensuelles sont aussi intenses en noir et blanc ? Mon visage s'approche du tien, crépite sous l'effet du magnétisme qui s'exerce plus que jamais. Nos langues pourraient se toucher, pourtant la mienne n'embrasse que le traçage de ta mâchoire, s'arrête sur la commissure de tes lèvres ; ce n'est même pas un centième de baiser mais ça m'enflamme plus que de raison. Ma bouche est presque contre la tienne, et mon murmure se perd directement en elle. "Je suis à toi, quand tu veux." Je te concède le contrôle pour l'instant, jouant sur les mots pour que tu me guides jusqu'à ta chambre sans penser que l'ordre vient de moi, et pas juste des roses enflammées qui continuent de crépiter, bougies d'Aphrodite. Mon regard joue avec le tien, mes iris chassant les tiennes, et un seul balancement de cil caresse le haut de tes joues. Je pourrais t'embrasser maintenant, mais je préfère le faire avec plus d'entrain et offert entièrement à toi. Sans aucun pétale, cette fois. Tes promesses ont eu raison de toutes mes attentes, pour le moment.

@Dimitri Ivanovitch
Contenu sponsorisé
#  Fanning the flame [PV : Napo] - Page 2 Empty

 Fanning the flame [PV : Napo]


Aller à la page : Précédent  1, 2, 3, 4  Suivant
 Sujets similaires
-
» Riven King • FLAME OF LOVE
» I've been lost in your shadows [PV : Napo]
» NAPO ✩°。 let's play a love game

Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
LOS ANGELES, A L'ANCIENNE :: Archive 2021 :: Archive Rps-
Sauter vers: