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 Fanning the flame [PV : Napo]

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Dimitri Ivanovitch
In the air tonight
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Dimitri Ivanovitch
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#  Fanning the flame [PV : Napo] EmptyVen 20 Mai - 15:55
Je peux entendre le bruit des flashs et le brouhaha de la foule d’ici. J’ai à peine entrouvert la porte de ma chambre d’hôtel que je sais déjà ce qu’il m'attend. Mon assistant m’a prévenu que mon visage faisait la une de la presse à scandale ce matin. Apparemment, mon amant de l’autre soir était un acteur connu à Hollywood. C’est bien ma chance. J’ai choisi une belle âme au milieu d’une foule et il fallait qu’elle brille aussi sur les pavés du walk of fame. Nous n’avions pas échangé beaucoup de mots cette nuit-là, se contentant tous les deux de quelques fluides corporels. On ne cherchait pas à faire connaissance mais juste à soulager un poids devenant parfois trop lourd, à laisser l’euphorie du moment nous gagner et être insouciant le temps d’un soupire. C’est un tout autre genre de soupir qui franchit mes lèvres quand je sors dans le couloir. Agacement, énervement d’être sous les feux des projecteurs alors que j’avais réussi à passer inaperçu jusque là. Je sens ma montre vibrer, attention stress élevé. J’ai presque envie de la balancer contre le mur face à moi mais je préfère une approche plus pragmatique de la situation. Menton haut, veste de costume boutonné, je traverse l’hôtel. J’ai besoin d’air. Ça fait deux jours que je suis enfermé dans ma chambre et je suis sur le point de perdre la raison.

Tel un gladiateur me préparant à entrer dans l'arène pour affronter un lion sauvage, je m'apprête à passer les portes du hall me menant droit vers la horde de journalistes. Mon garde du corps m’attends et j’entends mon cœur résonner dans mes oreilles. Je me fous de ce que peuvent penser tous ces charognards avides de scandale mais je ne supporte pas cette effervescence malsaine. Vibrations, stress élevé. Je vois les journalistes se projeter en avant, tel un seul et même corps monstrueux prêt à m’avaler vivant. On me pose cents questions en même temps et je tente de résister à la pression. Ma vision se brouille et je fais un premier pas en arrière.

Aucun commentaire.

Qu’est ce que je pourrais faire comme commentaire d’ailleurs ? C’était une très bonne baise, merci de poser la question. Je n’ai rien à dire, rien à raconter. Ma vie privée ne regarde personne. J'aurais dû me montrer plus prudent et ne pas exhiber un nouveau cœur libre à mon bras chaque soir. Je me suis laissé berner par le faux anonymat proposé par la ville. Je pensais être personne alors que les vautours volaient autour de moi, attendant le premier faux pas pour plonger vers mon être abîmé. Impossible d’avancer, je dois me rendre à l’évidence. Mon garde du corps ne pourra pas les repousser tout seul. Second pas en arrière et je m'apprête à faire ce que je m’étais promis de ne jamais faire, prendre la fuite. Je tourne le dos aux micros tendus et repars d’où je viens. Un groom me fait signe de le suivre dans l’ascenseur et je ne tiens debout que par l’adrénaline qui court dans mes veines. L’employé me pose une question mais mes oreilles bourdonnent encore. Paupières qui recouvrent la réalité, j’inspire, expire. Mon cœur ralentit quelque peu sa course folle. Assez pour me permettre de répondre à une question simple mais sans pour autant libérer ma poitrine du piège à loup qui la maintient prisonnière.

Pardon ? Oh. Est-ce qu’il y a une autre sortie que le hall ?

Le groom m’indique que je peux tenter une fuite par le garage. Je hoche la tête et enfouit mes mains dans mes poches. Vaine tentative de ne plus les voir trembler face aux flots de souvenirs que fait ressurgir cette situation. Ce n’est que maintenant que je me rends compte que des clés ont été placées dans ma poche sans que je m’en rende compte. Mon assistant a dû profiter de la cohue pour me les donner. Je n’ai pas le droit de conduire mais il sait aussi bien que moi que c’est la seule solution pour me sortir de ce merdier. Le tintement de l'ascenseur me ramène à la réalité et je retrouve mes esprits le temps de trouver ma berline dans le sous-sol qui s’offre à moi. Toutes les voitures ont la même couleur et c’est un supplice de parcourir toutes les allées en appuyant frénétiquement sur le bouton d’ouverture centralisée. Mon stress n’est pas prêt de redescendre.

Des feux finissent par s’allumer et je monte à bord. Le temps de mettre le contact et je suis dans les rues de Los Angeles. Les vitres teintées m’ont permis de quitter l'hôtel sans me faire repérer. Je roule sans me soucier des alentours, sans penser à une destination précise. Mais un détail fait soudain irruption dans mon esprit. Un détail auquel je ne fais plus attention depuis le temps mais qui ressurgit au pire moment qui soit. Je suis incapable de voir les couleurs. Je n’ai aucune idée de la couleur des feux ou des panneaux. Voilà exactement pourquoi il m’est formellement interdit de conduire une voiture malgré ma passion pour les belles cylindrées.

Un croisement apparaît devant moi et un feu me nargue. Est-ce que je dois m’arrêter ou avancer ? Des sueurs glacées longent ma colonne vertébrale, mes mains deviennent moites et la panique est de retour. Mes oreilles se bouchent et mon pied écrase le frein. Mieux vaut s’arrêter que de causer un accident, non ? Mais c’était sans compter le vélo qui avait sûrement prévu de traverser la route juste derrière moi et qui ne s'attendait pas à ce que je pile en plein milieu de ce qui semble être une piste cyclable. La roue avant du vélo s’encastre dans ma portière passager et le casque du cycliste vient percuter la vitre.

Merde ! Putain, de bordel, de merde !

Ma voix brise le silence qui s’est fait autour de nous. L’homme est à terre et je sors de la voiture pour aller vérifier qu’il va bien. Mes dieux, faites qu’il respire. Ce n'est pas la journée pour tuer quelqu’un sur la route. Non pas qu’il y ait de bonne journée pour ce genre de chose mais juste pas aujourd’hui. Pas maintenant. Mon téléphone à la main prêt à appeler les services d’urgence, je vois l’homme se mettre assis alors que j’arrive dans son dos. Bon, il n’est pas mort et ne semble pas avoir quelque chose de cassé. Le choc était impressionnant mais peut-être pas si violent que ça. Je m’accroupis et pose ma main sur l’épaule du blessé.

Est-ce que tout va bien ?

L’homme tourne son visage dans ma direction et je me fige. C’est toi, le propriétaire du Bouquet. Tes yeux hantent mes nuits depuis notre rencontre et tu as toujours le même parfum sucré et floral qui te suis, comme si une chemin de roses s'étalait sous tes pieds. Mais tes yeux chargés de désir l’autre soir ont laissé place à une autre émotion tout aussi puissante, la colère.


@Napoleon Lavaughn Fanning the flame [PV : Napo] 3421644744
Napoleon Ivanovitch
bouquet de roses mises à nu
Napoleon Ivanovitch
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#  Fanning the flame [PV : Napo] EmptyVen 20 Mai - 16:44
Une goutte de sueur sur mon front. Le soleil se complaît à m’étreindre d’un peu trop près depuis quelques jours. La chaleur devient étouffante, difficilement supportable, et pourtant les commandes s’accumulent. Comme si le peuple d’Angelinos qui dansait quotidiennement autour de moi, sur le bitume et jusque dans mon club, ou l’un des nombreux autres qui dessinaient les rubans irisés et multicolores de la vie nocturne américaine, n’avait pas conscience que les fleurs fanaient aussi quand il faisait ardent. Les pétales se flétrissaient d’abord, puis c’était les tiges qui jaunissaient, les pics qui s’écroulaient, puis la fleur était morte. Peu importait l’arrosoir, peu importait l’amour, une fleur séchée ne venait plus jamais à produire de bourgeons. Pourtant, tout le monde s’arrachait une rose, ces derniers jours. La Saint-Valentin était passée depuis longtemps, il n’y avait pas de fêtes familiales, pas même le coup d’envoi de la saison des mariages ; j’avais dû louper quelque chose sur les réseaux sociaux. Mes doigts ne s’y perdaient plus tellement, ces derniers temps, lassés de voir tant de vies idéales, de couples amoureux, d’enfants heureux, quand plus aucune digitale ne venait effleurer ma colonne vertébrale pour plus longtemps qu’une soirée. Depuis que j’avais chassé Louis de ma vie, de la liste rose du Bouquet, il y a plus d’un mois, il n’y avait plus eu de griffoir, plus même de friandises à se mettre sous la dent pour passer le temps, oublier, le temps d’une nuit, de quelques heures, que mon lit était un peu trop grand pour moi tout seul. J’étais entouré de tous ces badauds, ces figurants, qui idéalisaient l’amour, en faisait la plus belle, la plus grande des consécrations, alors que l’amour était un piège, une immondice, les flèches de Cupidon bien plus acérées que ce que le commun des mortels ne pouvait supporter. Un poison, déchirant les chairs, dévorant les cœurs. Foutues love stories de Netflix. Je levais un œil sur l’horloge végétale. Elle tirait sacrément la gueule. Dix heures. Pile. Fantastique, j’allais être en retard pour mes livraisons. Je détestais la chaleur quand elle émanait de quelque chose d’autre qu’un corps qui se mêlait au mien. Ou des volutes d’alcool dans un esprit embrumé qui se perdait en des danses excentriques sur fond de musique électronique. Le soleil me haïssait et je lui rendais bien, après tous les coups brûlants qu’il m’avait infligés. A peine le temps de fermer boutique que déjà j’étais sur mon vélo, le casque sur la tête, rajoutant un nouveau poids, une nouvelle source de flamme pour me faire bouillir. Cargaison arrimé, je détalais dans la ville, jusqu’à ces snobs du centre-ville qui se faisaient livrer par flemme de prendre le bus. Colis déposé, je sonne, grand sourire. J’ai soif. De l’eau. Merde, j’ai pas pris de bouteille. Fantastique. Livraison suivante, s’arrêter à une épicerie, choper une bouteille hors de prix, la vider en dix secondes. Colis déposé, je sonne, grand sourire. Je hais les couples. Il peut lui offrir des fleurs s’il veut, ça n’empêchera pas qu’elle le trompe. Elle peut le tromper si elle veut, ça n’empêchera pas qu’il ne verra que lui, jamais rien d’autre que lui, comme si l’univers entier s’organisait autour d’une seule étoile morte. Dernière livraison, colis déposé, je sonne, faible sourire. Le soleil est plus intense. Déjà onze heures trente. Toujours pas revu le type de l’autre jour. Le joueur qui ne voit pas les couleurs. Je me rappelle le tableau avec l’exactitude des moindres détails, de la forme de la Lune jusqu’à son odeur. De la chaleur de ses jambes jusqu’à la façon dont il se tenait dans le canapé. Je savais que ça s’était bien passé. J’avais tout fait pour. Mais il n’était jamais revenu, n’avait pas donné de nouvelles. Ce que je croyais avoir été un avant-goût s’était avéré être une vilaine rancœur qui restait sur mes papilles. Les jours passant avaient emporté avec eux ma traditionnelle bonne humeur.

Je m’étais mis à vendre des cactus. Ils trônaient fièrement sur les étals, au milieu des petites sculptures animales qui m’insupportaient depuis tant d’années. Il y avait les orchidées aussi, qui demandaient peu d’entretien. J’avais délaissé les compositions florales. La chaleur me tapait sur le système presque autant que de ne pas avoir eu pleine satisfaction l’autre soir, regrettant de ne pas même avoir volé un vrai baiser, un numéro de téléphone. C’est ce qu’il aurait fallu. Cristalliser toute ma tension, toute ma colère, en une seule baise, quelque chose qui me donnerait l’énergie de passer autre chose, de laisser tomber les cactus, de me remettre à la création. Il fallait croire que le destin en avait décidé autrement –ou peut-être était-ce moi ? Je devais faire une pause, à force de pédaler aussi fort, aussi vite, j’allais finir par m’envoler, et j’allais tous les voir de haut, faisant pleuvoir toute ma rage à grands renforts d’orage et de pluies, grosses gouttes tapant sur les vitres pour laver toute la chaleur ardente, toutes les cendres d’une ville qui vivait au rythme d’Hélios quand moi je ne voulais que le détrôner. Et d’un seul coup, le choc. Je n’avais rien vu venir. Je roulais à vélo en ville depuis aussi longtemps que je puisse me souvenir. Je connaissais chaque route, chaque danger. Mais il y avait eu une variable. Evidemment. Les accidents, pour les bons conducteurs, sont toujours de la faute d’un imprudent. Mon casque se détacha, et alors que la scène me semblait lente, j’espérais juste ne pas retomber sur la tête. Mes prières furent entendues, puisque, bien qu’un peu étourdi, je réussissais à me redresser sans trop de difficultés. La voiture rugissait derrière moi, tapant dans mes oreilles en écho avec tous les autres bruits de la ville. J’allais exploser. Ma chemisette était déchirée au niveau des épaules, là où le tissu en était venu à se frotter contre le béton brûlant. J’avais les mains rouges, échaudées par la surprise et par la chaleur du sol. Quelques pas derrière moi. Des klaxons aussi. Le mec avait merdé. Il ne se serait pas arrêté sinon. Une main sur mon épaule. A deux doigts d’en arracher les phalanges avec mes dents bien taillées. Et puis la question stupide. Les harpies se mettent à danser autour de moi, m’incite à rugir, à rentrer dedans, à attaquer, à décharger toute ma frustration d’un seul coup sur ce pauvre inconscient. Jamais plus il ne grillera de feu rouge après ça. Sourcils dressés, yeux brûlants de larmes de gêne et de fureur, je me tourne. Et je te reconnais.

Je ne saurais pas trop dire ce qu’il s’est passé dans les secondes suivant le moment où nos regards se sont croisés. Je crois que plusieurs esprits animaux se sont incarnés en moi. Le tigre, quand j’ai bondi pour me redresser ; le gorille quand, le poing serré, je t’avais frappé juste dans les côtes ; le lion, enfin quand il avait fallu donner de la voix. "Tu te fous de ma gueule ? Le feu était rouge, putain, rouge ! Qu'est-ce qu'il y avait de si urgent pour que tu décides de juste enfreindre la loi et bam ! tiens, si on écrasait quelqu'un au passage ?!" Je sentais ma chemise coller, poisseuse, à la plaie ouverte, seule cicatrice de notre choc explosif. "Putain et en plus je saigne ?!" La tête entre mes mains, yeux fermés, tentant de respirer pour me calmer. En vain. Les sirènes furieuses étaient bien trop agitées. "Tu n'es vraiment qu'un connard, Dimitri, juste un connard ! Putain, j'ai juste super mal à l'épaule ! Tu aurais pu shooter une poussette, un vieux ou même n'importe quel autre abruti qui passait par là ! Tu t'en rends compte ?!" Les souvenirs qui reviennent, malgré l'adrénaline et la colère, ton manque de couleurs, quand moi je manquais de profondeur. Les pièces du puzzle qui s'étaient assemblées, et que je balayais d'un nouveau coup de la paume, plate, contre ton torse. "Je te jure que je vais te faire du mal. En plus mon putain de vélo est foutu en l'air... Appelle un taxi, fais un truc, putain !" Les larmes dans les yeux, je les retiens pour empêcher qu'elles coulent. Je refuse de sembler ne serait-ce qu'à peine, plus ridicule. Toujours avec l'adrénaline qui bat à tout rompre dans ma poitrine, je m'assois sur le trottoir, laisse enfin échapper quelques larmes, alors que mon vélo désaxé gise, à côté, cadavre de ton inattention et de ma colère. Peut-être que c'est la chaleur sur mes tempes, ou bien le choc, la fatigue, je ne saurais pas te dire, mais quelques mots glissent sans que je les contrôle. "Tout allait bien avant que tu viennes au Bouquet. Depuis, c'est un désastre absolu. " Je tente de respirer, de me calmer, pèse le poids de mes mots, les regrette presque instantanément ; c'est ridicule de t'attribuer le mérite de mes déboires, la responsabilité du soleil cuisant ou de mes nuits trop courtes et trop seul. Je fuis ton regard, les yeux embués, dressés vers le ciel, tentant de reprendre un peu mon esprit et ma contenance.

@Dimitri Ivanovitch Fanning the flame [PV : Napo] 117560376
Dimitri Ivanovitch
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#  Fanning the flame [PV : Napo] EmptyVen 27 Mai - 9:45
Tout se déroule au ralenti, comme dans un vieux film en noir et blanc que mon cerveau m’impose depuis ma naissance. Mon pied qui écrase le frein, le crissement des roues qui se bloquent pour m'empêcher de franchir l’avenue qui grouille d’habitants pressés de se rendre dans un lieu quelconque et puis le bruit du choc. Métallique, bref, glaçant. Je reste figé quelques secondes comme si on avait appuyé sur le bouton pause. Et puis mon cerveau se remet en marche et la vie reprend son cours. Des badauds s’arrêtent déjà pour observer la scène et je sais que les vautours de paparazzis ne vont pas tarder. Ils seront beaucoup trop heureux d’ajouter un nouveau drame à la famille Ivanovitch. Je vois déjà les gros titres, comparant le père et le fils. Deux criminels qu’on aurait dû garder enfermé à double tour en Russie. Ma seule source de soulagement pour le moment est que tu es vivant. Tu te redresses, étourdis mais en vie. Ton palpitant n’a pas dit son dernier mot et vu la fureur qui émane de toi, il a même l’air très en forme.

Si un regard pouvait tuer, ce serait mon corps qui serait étendu au milieu de la piste cyclable. Je ne comprends pas toutes tes paroles mais il ne te faut que quelques secondes pour te remettre sur pieds et m’envoyer un premier coup dans les côtes. Je retiens de justesse un ricanement qui m’aurait sans doute valu un nez cassé. L’apollon solaire du Bouquet à laissé la place à un Arès ténébreux. Je garde le silence en te laissant faire sortir toute ta colère. Je suis un connard, tu as raison. Je n’ai rien à ajouter, à part peut-être le fait que l’accident est dû à deux fautes d'inattention. Je n’ai pas su déduire la couleur du feu assez vite mais tu n’as pas non plus vu que ce n’était pas aux vélos de passer. Le moment est mal choisi pour te le faire remarquer néanmoins. Tu me frappes de nouveau et je dois vraiment me contenir pour ne pas me mettre à hurler plus fort que toi. Mais je ne peux pas me permettre ce genre de choses en public, mon regard balaye la foule à la recherche d’un appareil photo.

Vous avez pas autre chose à foutre ? Il va bien ! Cassez-vous !

Les témoins de l’accident se dispersent. Mon regard assassin décourage les derniers curieux venus voir la source de toute cette agitation. Il ne nous reste pas beaucoup de temps pour bouger avant qu’on fasse la couverture de toute la presse à scandale demain matin. Je m’accroupis devant toi et prends ton visage entre mes mains pour que nos regards puissent enfin se retrouver. Ma voix n’est qu’un murmure pour que les mots que je vais prononcer restent un secret entre toi et moi.

Je suis désolé, Napo. Vraiment, désolé.

Mon pouce caresse la peau douce de ta joue et dans d’autres circonstances, j’aurais tenté d’avaler ta colère en mêlant nos saveurs. Sur toutes les âmes qui errent dans Los Angeles, il a fallu que le destin nous unissent de nouveau dans des circonstances bien moins agréables que notre première soirée. L'accalmie prend fin bien trop vite et mes mains volent de ton visage sans que je sois à l’origine de cet abandon. Je fronce les sourcils en prenant enfin conscience de ce que tu viens de laisser échapper.

Lève toi.

Je déplie mon corps et empoigne ton bras pour te remettre sur pieds. Je tente de faire des mouvements lents pour ne pas te faire mal mais la panique reprend possession de mon cerveau. Nous sommes observés, je le sens et je n’aime vraiment pas ça. Je te conduis jusqu’à ma voiture dont le moteur ronronne encore, inconscient du drame que nous venons de provoquer.

Tu n'es pas cohérent, je t’emmène à l’hôpital. Je te rachèterais un vélo.

Et bien plus encore, si tu le désires. Je suis prêt à dépenser des sommes folles pour que tu me regardes à nouveau comme l’autre soir. Comme si j’étais quelqu’un qui mérite qu’on s’intéresse à lui, et pas seulement le temps d’une baise rapide sur un coin de lit. Je t’entends protester mais je ne t’écoute pas, te guidant jusqu’au siège passager.

Ce n’était pas une question.

La portière claque et je n’entends plus qu’un son étouffé alors que tu continue de vociférer à l’intérieur de la voiture. Au loin, on crie mon prénom pour attirer mon attention. Les flash ne vont pas tarder à crépiter mais tu es à l'abri de tout ça et c’est tout ce qui compte pour le moment. Je presse le pas pour me retrouver derrière le volant à nouveau et fait avancer la berline en me fiant au trafic plutôt qu’aux feux tricolores.

Arrête de gueuler et dis moi la couleur des feux. On va essayer d’arriver vivant jusqu’à l’hôpital, on doit montrer ton épaule à un médecin.

Mon rythme cardiaque comment à reprendre un rythme plus gérable, je respire mieux et prend soudain conscience que j’aurais pu provoquer un accident bien plus grave. Merde. Je suis des indications et repère un parking sur notre droite. Ce n’est pas du tout l’hôpital mais j’ai besoin d'une pause. Juste quelques secondes. Après, on s’occupe de toi mais là, j’ai besoin de respirer. Le moteur cesse de rugir mais mes mains sont toujours crispées autour du volant. Mon front repose sur le cuir et je me force à respirer profondément.

Trois secondes, Napo… Juste trois secondes.

Tout se mélange derrière mes paupières. Les journalistes, l’hôtel, l’accident et le bruit du choc qui retentit encore et encore. Je n’ose pas regarder dans ta direction parce que je sais que je ne vais pas aimer ce que je vais lire dans ton regard. Je garde les yeux fermés, jusqu’à en avoir mal aux paupières. Je fuis la réalité le temps de retrouver mon flegme mais quand je me tourne enfin vers toi, je sais que c’est un échec. J’ai subi des heures et des heures d’entraînement pour me forger ma poker face. J’ai des années d’expérience derrière moi pour composer ce visage sans expression que j’utilise au quotidien. Les émotions sont une faiblesses que je ne peux pas me permettre. Je ne laisse rien filtrer de ce que je pense, si c’est déroutant pour la grande majorité des gens, c’est une qualité qui m’a permis de me hisser dans le haut du classement des meilleurs joueurs de poker. Pourtant, quand je me tourne vers toi, je te laisse apercevoir tout ce qui me ronge depuis des années. La culpabilité, la tristesse, la rage. Je te donne accès à ce que j’ai mis sous scellé le temps d’un battement de cœur. Et puis, tout disparaît et je redeviens le Dimitri arrogant et sûr de lui que j’expose à Ouranos depuis bien trop longtemps.

On y va.



@Napoleon Lavaughn Fanning the flame [PV : Napo] 1533892661
Napoleon Ivanovitch
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#  Fanning the flame [PV : Napo] EmptyMar 21 Juin - 12:48
Je ne prête même pas attention au public qui s’est dessiné autour de nous, happé par mes cordes vocales et leurs appels à t’emporter bien plus loin, à te brûler sous les flammes des harpies, à te charmer pour mieux te dévorer, sirènes incessantes. Le bruit de la ville est sourd, résonne trop fort contre mes tempes, alors même que celles-ci souffrent de mes hurlements et de toute la colère, tornade noire, que je te jette au visage. A l’intérieur, je bouillonne de rage, de douleur et du choc, évidemment. Volcan prêt à entrer en éruption, bien différent cette fois-ci des coulées de lave dorée que j’avais laissées tournoyer sur tes lippes tendues. Pas de baiser prévu, en témoignent mes poings qui, comme des vagues sur le récif, viennent s’échouer et frapper ton torse, roc illégitime, sculpture naturelle indirectement responsable de mon naufrage. La plage n’est pas de sable mais d’un béton ardent, déjà bien échauffé par la saison sans que je vienne y jeter mon magma. Tu tortilles ton regard sur les iris braqués sur moi, sur nous, et ma fureur se multiplie encore, tempête qui se jette sur toi, fauve affamé prêt à en découdre, à t’arracher les tissus dans un but tout autre que celui de notre dernière entrevue. Vague souvenir, quand Sélène jetait ses rideaux de lumière sur mes paillettes, sur toutes les couleurs que tu ne pouvais pas voir et que j’aurais voulu te susurrer, sucrées, belles et délicieuses, au coin de l’oreille. T’offrir quelques mots, un soupir, laisser une trace qui puisse faire office de signature jusque sous ton épiderme. Faire palpiter nos cœurs à l’unisson rien que quelques minutes, ou peut-être quelques heures. La gourmandise est mon pêché capital. Le soleil me rappelle à l’ordre, avec son char doré et ses assauts de chaleur, et tu es beaucoup plus proche. Tes mains viennent enlacer mes joues, et la sensation est agréable. Quelques secondes, le ciel chasse les nuages noirs, se couvre d’azur. Je me suis plus à l’aise, un peu plus rassuré déjà. Et puis d’un seul coup, la douleur se rappelle à moi. Un éclair fend le cyan, et tout redevient sombre. Les gens autour partent, reprennent leur vie. Ils raconteront ce soir, au dîner, à femme, enfants, tous ceux qui accepteront de les écouter, qu’ils ont vu le visage d’un démon ce matin, juste après qu’on lui ait tranché les ailes. Tant pis. De toute façon, je doute qu’aucun de ces types, parfaitement normaux, en habits passe-partout et en coup d’œil à peine discret, ne fasse partie de mon univers, de ces milliers de guirlandes irisées qui serpentent en ville, haranguent la rue de toute leur originalité, de toute leur différence. Aucun d’eux n’était de taille à surfer sur un arc-en-ciel jusqu’au Bouquet. Je secoue la tête, et ma clavicule me bloque à peine, toujours sous tension. Je fuis ton regard. J’y ai vu une sorte de tendresse, doux apaisement, éphémère plénitude, et puis de l’inquiétude. Même tes excuses transpiraient d’un sentiment qui me compresse la poitrine. J’ai l’envie violente de t’arracher les lèvres, et en même temps de te repousser, te faire chuter sur cette même asphalte.

Et puis les regards des riverains reviennent, se braquent. Est-ce qu’ils étaient seulement partis, ou est-ce que j’hallucinais complètement ? Je ne dois pas céder à ta flûte, Pan, pourtant lorsque tu m’aides à me relever, je me laisse faire. Ce n’est que lorsque tu ouvres la portière que je commence à me débattre. "Pour ton info, ça va être beaucoup plus difficile de me shooter si je suis dans la voiture." Mon regard te lance des flammes, caramélisant chaque parcelle de ta peau. L'envie de déguster, du bout de la langue. Je secoue la tête difficilement, mauvais réflexe qui donne le rythme à chacune de mes incompréhensions ou qui calme le flot incessant de pensées loufoques. Tu me forces à rentrer dans la voiture et j'obtempère, non sans te rugir directement au visage. "C'est combien déjà un cycliste ? 500 points ? Hâte de voir combien de piétons tu peux faucher." Force est de constater que tu sais conduire. Tu as les mains sur le volant, un air sûr de toi, le dos bien droit. Posture presque assez imposante et apaisante pour calmer l’inquiétude du lion. Mais là, c’est au roi des fauves que tu as à faire. "Attention, Dimitri, tu as raté tout un tas d'enfants sur les passages piétons." Mon visage se tourne vers le tien, alors que j'ai les tempes si chauffées qu'une seule goutte de transpiration chute d'une mèche de cheveux jusque sur mon épaule. "Et puis regarde..." Tu m'interromps, et ton est plus cassant, plus sec. Je courbe l'échine. Une seule fois, pas plus. Dans tous les cas j'ai trop mal à la tête pour pouvoir te répondre. Ce serait t'offrir la victoire à une rixe perdue d'avance. Je ne veux pas que tu puisses te gargariser de l'emporter sur moi. Pour l'instant, tu restes à mes yeux le coupable de tout ce qui s'est passé. Tes consignes données, tu redémarres, et je cherche ton regard du coin de l'œil pour essayer de deviner ce que tu penses. Indéchiffrable. On dirait que... "Freine, putain, c'est rouge !" J'ai déjà loupé ma première tâché. Les pneus crissent et nous nous immobilisons dans un soubresaut. "Désolé." A peine marmonné. Du bout des lippes. Je ne veux pas te confesser que si je me suis raté, c'est aussi parce que j'étais obnubilé par tes potentielles pensées.

"Freine, freine, freine !" Le feu piéton est rouge, mais tu stoppes la voiture à une dizaine de centimètres d'une vieille femme qui traverse. "Tu vois pas les vieux non plus ?" C'est un coup un peu lâche que de t'attaquer sur ça. Je me mords les lèvres. On dirait que la rage s'apaise, et que lentement je me focalise sur la douleur plus que sur la colère. Tu ne me réponds pas. Je vois les trottoirs défiler, j'essaie de te guider, de contrôler les quelques reflux acides de venin qui continuent de vouloir transpercer tes oreilles à grands renforts d'injures et de provocation. Brusquement, tu ralentis, tu te gares le long d'un immeuble. "Attends, mais tu te fous de moi ? Tu penses vraiment que c'est le moment de m'emmener chez toi, là ?!" Tu lèves un regard vers le ciel, alors que mes yeux cherchent une confrontation, des étincelles. Iris en fusion, colère qui renaît comme elle s’était éteinte, phénix agressif et sifflant douloureusement. Plus douloureuses encore sont les quelques syllabes que tu marmonnes, grognant presque à ton tour. Elles se déposent directement en moi, tatouent ma peau de ton agacement. Je me sens de trop. Tu demeures silencieux, les lèvres liées au cuir du volant, tout autant que ton front, tes joues, ta mâchoire. Je m’attends à ce que tu feules, à ton tour, rétablissant ton statut d’empereur. J’ai été à toi toute une soirée, complètement dévoué, te dévoilant jusqu’aux secrets des entrailles du Bouquet, faisant de toi l’un des très rares élus. Mais ce qui marquait ta différence, c’est que j’étais resté, au sein de cette pièce vide, que je t’avais offert à la fois la caresse de mes paumes et le pétillant d’une belle bouteille. Plus encore que tout ça, ce qui faisait de toi non pas l’un des élus mais bien cette silhouette qui me restait en tête, cette nuance rosée qui se déversait derrière mes yeux depuis plusieurs semaines, chaque nuit, alors que Morphée s’énervait, follement jaloux de cet inconnu qui me faisait murmurer la nuit dans mon sommeil. Ce même inconnu qui, pour la première fois depuis de longues minutes, m’accordait un regard. J’y voyais une fresque entière de couleurs, une palette d’huiles irisées que j’aurais aimé te décrire en d’autres circonstances : le rouge d’une colère, le violet de ta douleur, le vert d’une peur (celle de conduire sans trop de repères, sans doute), le bleu infime d’une tristesse, et une simple note jaune, qui noie tout le reste, araignée électrique. De la culpabilité. Je ferais peut-être mieux d’arrêter de te crier dessus.

Ton visage se fige, tes traits se gèlent, et je perds pied. Je ne vois plus dans tes yeux qu’une teinte froide. Tu ne me laisses plus entrer dans ton esprit. Je me racle la gorge. Le ciel redevient bleu et les éclairs qui le zébraient vont se perdre dans d’autres tempêtes –et crois-moi, il y en a. Je ne reprends pas la parole tout de suite, je laisse le moteur faire office d’unique instrument de musique sur une toute nouvelle partition que je veux écrire. Quand enfin je me décide à reprendre la parole, c’est un ton plus doux qui vient envelopper chaque mot, déposer des ré et des sol plus simples, moins empreints de tous les nuages sombres qui m’envahissaient il y a quelques secondes encore. Je ne veux pas te faire plus de mal. "C'est gentil de m'emmener à l'hôpital. J'ai vraiment super mal..." Je ne pèse mes mots qu'après coup, cherchant à nouveau ton regard, alors que je me mords les lèvres. Ne pas te faire sentir plus coupable. Je ne veux pas que tu sois l'Atlas qui porte l'univers entier de ma rage du bout des bras. Je voudrais briser cette froide façade, voir si les fenêtres se sont esquissées en un noir et blanc plus prometteur, plus joyeux. Mes doigts glissent au-dessus de ta cuisse droite, n'osant pas s'y déposer, tâtant le champ électromagnétique de cette peau qui m'attire plus que de raison en une pareille situation. "Désolé de m'être énervé. J'étais sous le choc." Pendant quelques secondes seulement, je prends sur moi. Le temps s'arrête, grandes inspirations, les battements de mon coeur aussi, j'expire tout l'air de mon corps, en une sorte d'ouragan silencieux. Rapide baiser sur ton épaule. Je ne suis pas un lion mais une panthère noire, et je ne veux plus slalomer dans un champ de mort et de colère. Je vais te suivre, docilement, et voir ce qui nous attend. Tout ce que j'espère, secrètement, c'est que tu ne m'abandonneras pas à l'entrée des urgences.

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Dimitri Ivanovitch
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#  Fanning the flame [PV : Napo] EmptyVen 24 Juin - 12:09
Le feu qui brûle en toi, incendie chacun de tes mots et ravage ce qu’il me reste de bon sens, ne se calme pas avec notre nouvelle escapade en direction de l’hôpital. A vrai dire, je suis surpris que tu aies accepté de monter avec moi dans cette maudite voiture. Tu connais mon handicap et pourtant tu es assez fou pour prendre place à mes côtés. Le choc a dû être plus violent que je ne le pensais, si tu étais dans ton état normal, tu aurais préféré te vider de ton sang sur le trottoir plutôt que de me suivre. Ton étourdissement joue à ma faveur, mon pied écrase l’accélérateur avant que tu ne reprennes tes esprits. Je te laisse déverser des remarques assassines à côté de moi, préférant ne pas réagir au risque de provoquer un nouveau combat. Je mérite tes remarques, j’ai été inconscient. Tu ne mérites pas mes coups, je suis un idiot. Alors que ton venin percute chaque partie de mon corps pour en tester la solidité, je mords l’intérieur de ma joue pour retenir ce qui pourrait anéantir le lien fragile qui relie nos deux palpitants. Un goût ferreux envahit ma bouche, recouvrant d’amertume tous les sentiments qui se livrent une bataille acharnée dans ma tête.

Je suis tes instructions, freinant de justesse quand tu te mets à hurler et reprenant ma course de plus belle lorsque la voie est libre. Un moment de grâce flotte dans la voiture quand je te crois assez coupable pour arrêter de me hurler dessus. Mais la colère gagne du terrain de nouveau et tu balances tes boulets de canon, touchant à chaque fois ta cible. Mon visage est peut-être impassible mais je suis en train de me fissurer de l’intérieur. A deux doigts de lâcher un flot d’acide pour te faire taire, je préfère stopper notre carrosse le temps de reprendre mon souffle. Quelques minutes pour avaler le sang qui a recouvert ma langue et ravaler les remarques acerbes qui se bousculent derrière mes lèvres. Je n’entends plus le son de ta voix, yeux fermés, front contre le volant, je me concentre sur ma respiration et compte les battements de mon cœur. Technique qu’on m’a appris il y a bien longtemps quand les crises de panique me sortait des cauchemars qui empoisonnaient et qui empoisonnent toujours mes nuits.

Quand nos regards se retrouvent, je sais que tu sais. Tu as réussi à lire tout ce que je cherche à cacher au monde entier en quelques secondes alors que je le cri à certaines personnes depuis des années sans qu’elles arrivent à saisir toute la noirceur qui recouvre mon âme. Pourquoi est-ce que tu es autant réceptif à mes états d’âme, Napo ? Vieux réflexe de joueur devenu vital, mon visage se referme et plus rien ne transparaît. Je regrette déjà ces quelques battements de cœur de relâchement, je t’ai donné toutes les cartes pour m’abattre. Mais aucun bruit de balle qui s’enflamme, tu m’offres à la place des mots enrobés de miel. Mon regard trouve le tien alors que ta douceur me donne envie de vomir.

Je n’ai pas besoin de ta pitié. Tu peux continuer à gueuler.

Ma main passe dans mes cheveux, tondue sur un coup de tête, il y a quelques semaines. La guerre semble terminée, le temps de l’apaisement est venu. Le visage baissé, je vois ta main esquisser un mouvement vers ma cuisse avant de rebrousser chemin. Je la rattrape pour la serrer doucement, laissant ton chaste baiser sur mon épaule apaiser mon souffle. Je me sens soudain complètement dépassé par la situation. J’ai été irresponsable et j’ai mis en danger bien trop de personnes innocentes. Dont celle qui hante mes nuits depuis un voyage au cœur de la voie lactée.

Ne sois pas désolé, c’est moi qui ai merdé… La journée est difficile et même si ça n’excuse rien, je n’étais pas dans mon état normal quand j’ai décidé de prendre le volant. Je suis… Je suis vraiment désolé.

Ma langue glisse contre mes dents, je n’ai pas l’habitude de reconnaître mes torts. Mais j’ai fait un pacte avec moi-même quand je t’ai laissé m’emporter dans ton tourbillon doré. Je me suis juré de toujours être honnête avec celui qui m’a laissé pénétrer dans son univers, me permettant d’être moi-même pendant une soirée. Une nuit où j’ai laissé ma réputation de joueur dehors et tous mes secrets au vestiaire. Je porte ta main à mes lèvres et dépose un baiser, douce preuve de ma rédemption.

On va s’occuper de ton épaule et ensuite, tu me diras ce que je peux faire pour obtenir ton pardon, d’accord ?

Je suis prêt à me mettre à genou et à déposer à tes pieds les fleurs les plus rares pour que tu acceptes de me laisser graviter autour de toi. Mon instinct me hurle de ne pas te laisser disparaître dans le tumulte de L.A., que tu es bien trop précieux pour ne plus faire partie de mon nouveau monde. Et je fais toujours confiance à mon instinct. Je dépose ta paume sur ma cuisse avant de remettre en mouvement la berline. Le trajet est plus apaisé jusqu’à l’hôpital, mes mouvements se coordonnent avec tes indications et j’arrive à nous emmener à bon port sans nouveau heurt. A l’accueil, je te laisse remplir les formulaires administratifs pendant que je paye d’avance les frais de la consultation.

Puis vient une longue attente dans une salle remplie d’âme blessée. Mon téléphone affiche 53 appels manqués et le double de messages. J’ai disparu des radars depuis trop longtemps, mon garde du corps doit penser que je suis mort après ma petite virée interdite. J’ouvre une conversation WhatsApp sans lire la myriade d’insultes qui s’affiche sur l’écran pour envoyer un simple mot, vivant. J’affronterais une nouvelle engueulade ce soir mais pour le moment, c'est toi qui compte. Je range mon téléphone dans la poche de mon jean avant de tourner mon visage vers le tien.

Comment tu te sens ? Tu as besoin de quelque chose ?

@Napoleon Lavaughn
Napoleon Ivanovitch
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#  Fanning the flame [PV : Napo] EmptyVen 8 Juil - 2:33
Tout feu tout flamme, tu me fais virevolter tantôt par un baiser affectueux sur un lit de coton, tantôt, par un regard ardent et des mots durs, sur un matelas de braises. J'aurais dû voir tout ça venir, dès la première rencontre, dès le premier regard. Il y avait une intensité surnaturelle entre nous deux, quelque chose qui m'avait empêché de passer à autre chose tant que je n'aurais pas eu droit de goûter ta peau d'un peu plus près, ou au moins de dérober plusieurs autres fois tes lippes, des confessions. Impossible de savoir comment on avait réussi, entre toi qui battait le chaud et le froid et moi, un peu à cran, selon des raisons évidentes, à se retrouver devant le portail des urgences, mais la mission était accomplie. Il faut dire que tu t'étais apaisé juste après moi, en fin de compte, et que tu m'avais même offert le privilège de ta cuise sous ma main, sans que je puisse vraiment en profiter, la douleur me faisant serrer les dents. Au début, j'étais resté incrédule, le dos bien droit contre mon siège, incapable de descendre et de me résigner à te voir partir. Tu m'avais détaché, avait glissé une main réconfortante et assurée, et j'étais sorti, malgré tout prêt à entendre le moteur redémarrer. Je devais être égoïste, car je n'avais pas envie de te voir partir, non pas pour ta vue, évidente défaillance à la conduite, en témoignaient mes blessures, mais plutôt car j'avais envie de te garder encore un peu avec moi. Tu étais resté, et je t'avais adressé un premier sourire.

La salle d'attente était comble. Mise en scène grotesque de plus de cinquante comédiens, qui virevoltaient, s'impatientaient, s'époumonaient parfois. Quelques pleurs d'enfants, des vieillards qui toussent, et une chaleur éprouvante. Les médecins se succédaient, aidés à grands renforts par des infirmières qui n'avaient plus l'énergie de sourire, ayant traité chaque cas une dizaine de fois depuis l'aube. Les pochettes de liquides, les boîtes de médicaments et les bandages se succédaient sous mes yeux, dans cette improbable comédie, sans que je vois vraiment venir le temps où quelqu'un pourrait s'occuper de moi. Après l'épaule, la jambe avait pris le relais, et j'étais désormais tourmenté par la douleur de toute part, sans vraiment pouvoir lutter autrement qu'en me mordant le poing à intervalles régulières. Dix minutes s'écoulèrent, dans un silence de plomb entre nous deux, tes yeux rivés sur l'écran de ton téléphone, lui-même assailli d'un nombre incalculable de notifications. Je n'essayais même pas du coin de l'oeil de les déchiffrer. Quand enfin ton smartphone avait retrouvé le chemin de ta poche, tes yeux retrouvèrent les miens aussi, qui t'avaient cherché sans trop pouvoir l'avouer. "Il y a beaucoup de monde. Je me sens pas super bien." Dans la nuit, c'était une masse d'ombres, des silhouettes indéchiffrables qu'il fallait scinder pour avancer. Rien de plus qu'un amas de fantômes aux effluves fleuris par l'entrée du club, rien de plus qu'un vaisseau spectral qui s'évaporait le jour levé. Je détestais ce sentiment d'oppression, la poitrine qui se serre d'abord, et le souffle court sans qu'on se rende compte. Mon pied droit battant un rythme que je ne connaissais pas, j'étais obligé de baisser la tête pour ne pas faire face à tous ces inconnus alors même que j'étais en détresse, proie blessée. "Ça va finir par passer. Je dois juste respirer un coup." Grande inspiration, grande expiration. Se concentrer sur mon rythme cardiaque, le sentir au bout de plusieurs séries diminuer. Les phalanges moins crispées sur le plastique du siège d'attente. L'angoisse avait dû passer aussi vite qu'elle était arrivée. Faible sourire. "Je vais demander une compensation à hauteur d'un million de dollars. Voilà ce que je veux." Je fuyais ton regard, soucieux d'y voir de la pitié ou de l'inquiétude après ma petite crise d'anxiété passagère. "Non, plus sérieusement, ça va aller. J'ai juste besoin d'anti-douleurs." Une famille partait, suivi par un médecin bedonnant d'une soixantaine d'années. Le genre chic type, cravate, grand sourire, petite calvitie mais chemise à carreaux rose. Il avait l'air sympa. "Je suis sûr qu'il s'appelle Edmond. Ou Raymond." Te le désignant du bout du nez alors qu'il s'égarait dans les couloirs, avec ses chaussures marrons en cuir d'une taille curieusement disproportionnée. Face à nous, une jeune femme blonde, les lunettes sur le nez, alors que sa jambe gauche était tendue, face à nous, visiblement douloureuse puisqu'elle la massait régulièrement. "Elle a un chemisier vert, un jean bleu, une jolie veste rouge. Des lunettes bleues, aussi. Comment elle s'appelle, tu penses ?" Il fallait bien passer le temps, après tout.

Plus d'une heure s'écoula avant que notre côté ne se vide considérablement. La douleur était devenue plus insoutenable, me donnant une grimace que j'avais beaucoup de mal à mettre de côté. Penché en arrière désormais, sirotant une bouteille d'eau que tu avais dégoté à un distributeur égaré dans l'une des enceintes de l'hôpital, ma main frottant mes sourcils régulièrement, pour ne pas sombrer dans un sommeil d'ennui et me réveiller, salive au coin de la bouche, sur ton épaule. "Tu es sûr que tu veux rester jusqu'au bout ? Et s'ils ne te laissent pas venir avec moi ?" Je ne voulais pas te faire partir, plutôt analyser ta réponse, tenter de voir si tu allais t'enfuir dès que j'aurais le dos tourné. Si tu étais resté par souci d'acquitter ton esprit, et de dormir sur tes deux oreilles ce soir, la culpabilité loin derrière toi. "S'ils me mettre un plâtre ou des béquilles je vais devoir fermer le Bouquet le temps de la guérison. Je ne pourrais jamais tout gérer en étant en difficulté physique. C'est surtout ça qui me fait peur." Confession susurrée du bout des lèvres, pour que seul toi puisse sentir toute ma vulnérabilité à cet instant. Va savoir si c'était la douleur, la fièvre ou le choc toujours qui parlait, mais mes yeux s'embuèrent un peu. "Si j'ai pas le Bouquet j'ai rien du tout. Je vais perdre des clients, des amis... Et m'emmerder." La tête qui t'échappe, pour ne pas que tu puisses voir la première larme à couler sur mes joues. Le bras non souffrant qui la balaie sur le tissu déchiré. Je dois être complètement fatigué pour me laisser aller en plein milieu d'autant de monde. Je n'ose pas regarder ta réaction, soucieux d'y voir du mépris, désormais.

@Dimitri Ivanovitch
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#  Fanning the flame [PV : Napo] EmptyDim 10 Juil - 9:57
L’odeur du désinfectant commence à me donner mal à la tête mais il serait bien malvenu pour moi de me plaindre étant donné que nous sommes ici par ma faute. Durant toutes mes années d'adolescence, j’ai rager sur le fait que j’étais tout à fait capable de conduire une voiture. Pas besoin de voir les couleurs si je peux mémoriser les panneaux et le fonctionnement des feux de signalisation. A cette époque, je me croyais invincible. Je refusais de me limiter à cause de mon handicap. Si j’ai réussi à défier toutes les statistiques concernant le poker, la réalité vient de me prouver que les voitures sont définitivement hors de portée. Mon téléphone continue d’afficher des notifications en rafales et je décide de le couper pour ne pas alourdir encore la charge qui pèse sur mes épaules. Tu es ma seule priorité pour la journée. Le monde continue de tourner autour de nous alors que les va et vient du personnel commencent à me filer la nausée. Ta voix me fait tourner la tête dans ta direction. Tu es pâle, plus que d’habitude. On dirait que ton visage s’est vidé de toutes les couleurs qui je suppose te font resplendir aux yeux des simples mortelles. Si à travers mon regard tu es déjà aussi magnétique, je n’ose pas imaginer à quoi tu dois ressembler quand tes traits ne s’étalent pas seulement en noir et blanc.

J’attrape ta main et décris tes cercles avec mon pouce. Nous sommes coincé dans cette salle d’attente et je ne peux malheureusement pas faire grand chose de plus pour apaiser ton angoisse.

Respire doucement. Inspire…. Bloque… Expire…

Je te délivre le secret de ma technique de respiration spéciale crise d’angoisse. Je l’ai apprise quand j’étais jeune et que ma respiration se coupait pendant de longues secondes sous l’effet du stress. Ma main toujours autour de la tienne, je ne lâche pas ton regard et te fait répéter cet enchaînement plusieurs fois. Je monopolise toute ta concentration sur ce que nous sommes en train de faire, guide tes idées par ma voix grave et posée, te fait oublier ce qui se trouve autour de nous, les gens qui patientent, les odeurs, les bip à répétition. Il n’y a que toi et moi. Je m’autorise un demi-sourire quand ta respiration reprend un rythme régulier et que tes joues prennent une teinte de gris plus soutenu. Tes doigts s’échappent de ma paume et ton regard se fait fuyant alors que je commençais à trouver notre proximité confortable. Je n’ai jamais apprécié la présence des autres êtres humains mais tu as quelque chose de particulier, une aura rare qui me fait graviter autour de toi et m'empêche de fuir. Et même quand je me tiens loin de toi et de tout ce que tu représente, le destin nous réunit de manière un peu trop violente.

Je hausse les épaules à ta requête. Je réalise que tu ne sais toujours pas qui je suis, ni ce que je fais pour gagner ma vie. Je pourrais m'habituer à cet anonymat, au moins je sais que tu ne restes pas à mes côtés pour mon statut, mon compte en banque et ma pseudo notoriété. Nos regards s’accrochent brièvement.

Ok pour un millions de dollars. Autre chose ?

L’argent, ce n’est que des chiffres sur un compte en banque, des coupures de papier dans un portefeuille. Je te donnerais tout mon argent si ça pouvait effacer mon comportement mais je suis prêt à faire bien plus pour toi.

Je reviens.

Je parcours les couloirs remplis de patients qui attendent un médecin et trouvent finalement le saint graal au détours d’un ascenseur. Le distributeur automatique ne possède pas d’anti douleur dans ses rails mais j’ai de quoi détourner ton attention pendant quelques minutes. Je reviens à ma place, les bras chargés de bouteilles d’eau, de soda, de sachets de confiseries au chocolat et de bretzels. Rien de sain mais tout pour faire passer le temps jusqu'à ce qu'un médecin se libère. Je suis ton regard sur le médecin bedonnant qui n’a pas l’air sa voir ce qu’il fout encore ici. Un véritable sourire étend mes lèvres.

C’est définitivement un Raymond. Il devait être à la retraite l’année dernière mais il continue de bosser parce que Monique, sa femme, veut un jacuzzi. Le même que leurs voisins, celui à quatre jets qui s’illumine en bleu la nuit. Il a encore trois heures à tirer alors qu’il ne pense qu’aux spaghettis boulettes qui l’attendent dans la cuisine de leur maison de banlieue.

Nos sourires se répondent, reflet d’un moment de complicité improvisé. Je suis ton regard jusqu’à ce qu’il s’arrête sur notre nouvelle cible. Je suis touché par ta bienveillance, tu me décris les couleurs des vêtements de la femme assise en face de nous et je peux voir ses habits se colorer dans ma tête au fur et à mesure de ta description. Tu donnes des coups de pinceau sur ma toile mentale, apportant des couleurs que je n’ai jamais vu. J’ouvre un sachet de bretzel et en fourre un dans ma bouche en réfléchissant.

Hum… C’est une Edith. Excentrique, secrétaire, du genre qui couche avec son patron marié sans aucun doute. Il lui promet qu’il va divorcer depuis trois ans mais il continue de rentrer chez lui tous les soirs. En désespoir de cause, elle s’est jetée sur sa voiture pour l'empêcher de rejoindre sa famille. C’est triste mais la scène était plutôt comique à voir.

Je te jette un regard en biais en attendant ton analyse. Ce petit jeu nous permet de faire défiler le temps. L’attente est longue, presque tous les patients qui attendent sont soumis à notre imagination. Des serial killer qui se sont coupés avec un couteau en faisant un sandwich, des mères au foyer désespérées qui ont avalé par mégarde un légo qui trainait dans une boîte de céréales, des danseurs burlesques qui ont fait une overdose de paillettes. Nos rires se font de moins en moins discrets et je retrouve à tes côtés, une insouciance perdue depuis bien longtemps. Quand nos victuailles sont épuisées, un silence se fait entre nous avant que ta voix angoissée ne vienne de nouveau se glisser jusqu’à moi.

J’ai mis qu’on était marié sur le formulaire. Je suis officiellement de ta famille pour les quelques heures que nous allons passer dans ce charmant établissement. Tu pourras t’acheter l’alliance qui te plaît avec le millions de dollars que je vais te verser.

Tentative d’humour pour faire prendre une moue moins dramatique à ton joli visage. Je crois voir l’ombre d’un sourire pendant un instant mais tu bascule du mauvais côté de la barrière avant même que je ne puisse te retenir. L’angoisse, l'inquiétude, la peur de ce qu’il va se passer. J’attrape ton visage de mes deux mains quand tu essayes de te soustraire à mon regard. Non, pas cette fois. Je dépose un baiser sur la larme unique qui dévale la peau douce de ta joue.

Tout va bien se passer, ok ? Si tu ne peux pas gérer le Bouquet, j’embaucherais un assistant pour t’aider. Tu pourras lui donner des ordres depuis ton trône de prince des fleurs. Et une vendeuse pour la boutique et tout ce dont tu auras besoin. Tu ne vas perdre aucun client et si tu perds des amis, excuse moi mais c’est qu’il ne mérite pas d’évoluer dans le même monde que toi. Pour la dernière partie, eh bien… Je veux bien me dévouer pour te divertir.

Mon sourire s’agrandit et tente de provoquer le tien. Je ne compte pas me défiler à la sortie de l’hôpital. J’ai provoqué tout cet enchaînement de merdes à cause de mes mauvaises décisions et je ne te laisserai pas tomber. Tu peux compter sur moi tant que tu accepteras de me voir. Et même si tu ne supportes plus ma tête, je continuerais de t’aider à distance. Alors que j’ouvre la bouche pour ajouter quelque chose, une infirmière appelle ton nom dans le micro de l’accueil et indique que tu es attendu au box numéro 3.

Tu veux que je t’accompagne ou je t’attends ici ?

Pour la première fois de ma vie, je laisse les rênes à quelqu’un d’autre. Je te laisse décider, me tenant à tes pieds, prêt à tout pour faire fleurir la rose dans ton cœur.

@Napoleon Lavaughn
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#  Fanning the flame [PV : Napo] EmptyLun 11 Juil - 16:31
"Je suis sûr que celui-là revient d'un long voyage dans des contrées lointaines. Il a pris des photos avec des éléphants, avec des tigres et des oiseaux colorés. Et le soir, il rejoignait sa femme et leurs enfants, qui avaient passé la journée près de la piscine. Ils détestent la chaleur. Je déteste la chaleur aussi." Le jeu devait durer depuis une quinzaine de minutes, et j'étais obligé de reconnaître qu'entre les différentes manches, puis les confiseries que tu m'avais ramené, je m'étais un peu apaisé. Il y avait eu aussi ton intervention lors de ma crise de panique. La respiration. Et ta présence, tout simplement. Les gens qui gravitaient autour de moi, d'ordinaire, n'étaient pas du tout comme toi. L'écrasante majorité d'entre eux se seraient tirés dès que j'avais passé les portes en verre des urgences. Toi, non seulement tu avais choisi de m'accompagner, mais en plus tu t'étais avéré être un véritable vecteur zen. S'il n'y avait pas eu la douleur dans mon épaule, s'il n'y avait pas eu aussi la colère de la matinée, oiseau noir qui avait laissé quelques plumes, j'aurais attendu la fin des soins et je t'aurais emmené dîner dans une belle adresse en ville, un endroit à la décoration en noir et blanc pour que l'on puisse avoir le même décor et que je comprenne au mieux ce qu'il se passait dans ta tête. J'avais senti ton sourire dans un soupir lorsque je t'avais conté les couleurs des divers volatiles qui attendaient eux aussi leur tour. C'était une habitude à prendre, rien de plus, et je sentais que ça pouvait te faire plaisir : il était hors de question de te détailler chaque fringue, chaque arbre, chaque building, ç'aurait été étouffant pour toi. Mais si je pouvais au moins te donner en plus de leur odeur la couleur des fleurs rares, et la palette de nuances des panoramas qui se dessinaient sous tes yeux...

Plus de chocolat, une demie bouteille d'eau, et la fatigue firent naître un enfant de cette même peur que tu avais étouffée. Pas assez fort pour que je puisse le vaincre à grands coups d'expiration, mais pas assez faible pour que je puisse simplement l'ignorer. L'autre solution était des plus simples : je t'avais donné sans filtre le cheminement de mes pensées, attendant de toi la même franchise. Tester jusqu'à quelles limites tu pouvais contenir le flot incessant d'émotions qui défilaient en moi, et que d'ordinaire je n'exposais à personne d'autre qu'à mon reflet tourmenté dans les glaces trop nombreuses des coulisses du club ou de ma maison. Ta voix rauque se fit enjôleuse de mes craintes, les séduisant, pour mieux les faire taire, ta main plaquée sur leur bouche pour les évanouir. Et tu avais à nouveau réussi à m'apaiser en quelques phrases. Sans que notre jeu de personnages ne recommence, tu me faisais rire. Mariés ? "Tu es un drôle de fiancé, quand même. Non seulement tu m'offres une bague avec l'argent que tu me dois mais en plus... Il y a des demandes en mariage plus traditionnelles que de rouler sur l'être aimé." Je secoue la tête, et prends un air faussement sérieux, le visage proche du tien, les yeux fixes, comme un avertissement. "Ne fais plus jamais ça. Moi je l'ai bien pris, j'en suis à ma dixième demande farfelue. Mais d'autres pourraient t'infliger de sacrées punitions." Je hausse les épaules. "C'est pas mon genre, les punitions c'est plus une récompense qu'autre chose depuis des années." J'éclate de rire, même face au regard désapprobateur de la vieille femme assise en face de nous - tu l'avais surnommée Catherine, avec son sac gris de faux croco et son air agressif de caïman.

Et d'un coup de mot, tu te saisis d'Excalibur pour réduire au néant les derniers vestiges de la peur qui m'enserrait les côtes avant que tu ne l'apaises de ta voix de crooner, avec tes mots aussi incisifs que des petites lames. Tu es un assassin de l'inquiétude, typiquement le genre de professionnel qu'il me faudrait. Ta bouche se fait plus proche, et elle se pose sur ma joue. J'ai un bref frisson. Ma mémoire avait définitivement réduit l'effet que tu me faisais lorsque nous étions exposés au ciel nocturne, divin reflet jusque dans les paillettes qui s'étaient enroulés sur les creux de nos bouches. Mes yeux ont du mal à te quitter après ça, puisque même si tu ne t'es pas emparé de mes lèvres, la chaleur laissée par ta bouche sur ma joue a séché mes larmes, laissé une trace invisible mais brûlante, et j'ai l'impression d'être complètement amorphe maintenant que tu m'as énergisé. "C'est gentil. On va trouver des solutions, tu as raison. Maintenant, pour le divertissement..." Je souris, et pour la première fois de ma vie entière, je me perds entièrement dans les iris qui me sont tendus. "J'ai hâte de voir quels tours de magie tu sais faire, Casanova." Ma tête retrouve le chemin de mes mains, accoudé sur mes propres genoux. Le temps file très rapidement avant que les hauts-parleurs ne viennent cracher une tentative de prononciation de mon nom. Népolionne Lavahuggn, c'est une première. Je contiens un fou rire, pour ne pas paraître complètement fiévreux lorsque je me présenterais vers l'infirmière, et sans te répondre, ma main attrape ton poignet, te tire pour te lever plus vite. A ton bras, bien plus souriant et rassuré qu'à mon entrée - ça c'est ton pouvoir -, je me présente à l'accueil, ne manquant pas de prononcer mon nom de la bonne façon. La réceptionniste m'adresse un sourire poli, me donne le chemin vers la bonne salle. Mes doigts caressent ta paume, me donnant une impulsion, et je me propulse presque vers le bon box.

Le médecin qui m'accueille se présente. Docteur Raymond Johnson. Je te regarde du coin de l'oeil, cherche une réaction ; dans le mille. Il se rassoit presque aussitôt. Et je lui explique tout : le soleil cuisant, les cheveux dans les yeux, le coup de capot, le vélo cabossé, les vêtements déchirés, la tête qui tourne et la crise d'émotions. Quand je termine mon récit, non sans avoir choisi des mots particuliers pour ne pas t'incriminer de nouveau, il nous regarde, un peu ébahi, de l'air de celui qui est surpris mais en a trop vu dans ces mêmes murs pour réellement être choqué. "Vous me rappelez un couple au tout début de ma carrière. Madame avait découvert les adultères de Monsieur, et avait tenté de l'empoisonner. Elle avait glissé un peu de mort-aux-rats dans son ragoût du soir, bien heureusement pas suffisamment pour que le pauvre bougre y laisse la vie. Elle avait du mal calculer, mais surtout, se sentir coupable : elle l'avait amené aux urgences, et je vous jure qu'elle a passé bien plus de temps à pleurer que lui n'a eu mal." Sa blouse se souleva en même temps que ses épaules, alors qu'il nous souriait à pleines dents. "Ils n'ont même pas divorcé. Il a juste dû arrêter d'aller voir ailleurs... Ou alors il le fait plus discrètement." Le docteur Johnson t'adresse un clin d'oeil, et au fond de moi, je suis persuadé qu'il est de cette population intimement convaincue qu'un homme trompe sa femme naturellement, que c'est une des notes en bas, en italique, sur les contrats de mariage. Il s'imagine que tu dois rentrer le soir, après ton travail de bureau, me déposer un baiser rapide sur le front - et pourtant nous sommes deux hommes, loin de son idéal patriarcal -, dîner, puis, sous couvert de sortir avec des copains, partir en aimer une autre un peu plus loin dans la ville. A mille lieues de s'imaginer la réalité, donc.

On doit passer une demie-heure dans son bureau, maximum. Un peu plus si on ajoute le scanner, et la pose d'un plâtre sur le bras gauche. L'angle pris après la chute n'était donc pas si naturel que ça. Je suis immobilisé pour un mois, avec un suivi sur deux séances auprès d'un confrère de mon quartier. Le temps de guérir. En attendant, pas d'activité intense - tant pis pour toi -, un minimum de fête - pour ne pas prendre le risque de me blesser plus -, et surtout, du repos. Je passe ma carte bancaire à la sortie, pour régler notamment la scannérisation, sans même surveiller si tu regardes par-dessus mon épaule pour voir mon code confidentiel - je te fais déjà confiance. A la sortie, je m'étire difficilement, grimace, prends une grande bouffée d'air pour mieux la recracher, les yeux vers le ciel qui retombent sur toi. "Bon. Déjà..." Je me mords les lèvres, sors de mon sac à dos sur ton siège arrière un simple stylo feutre noir. "Inaugure mon plâtre. Pas de trucs grossiers, je reste un lord, même avec des bandages." Je te regarde faire, puis le résultat, et je t'adresse un nouveau sourire. Le regard enjôleur, je me rapproche de toi, joueur. Mes mots marchent jusque tes oreilles, chaloupés. "C'est parfait. Tu m'offres un verre avant de me ramener ? Ou tu veux te débarrasser de moi ?"

@Dimitri Ivanovitch
Dimitri Ivanovitch
In the air tonight
In the air tonight
Dimitri Ivanovitch
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#  Fanning the flame [PV : Napo] EmptyVen 15 Juil - 11:15
Tu es dur en affaires mais d'accord, tu auras une bague en plus de ton millions de dollars.

Je commence à prendre l’habitude de nos joutes verbales et ça n’augure rien de bon. Parce que ça veut dire que si j’apprécie ta compagnie, l’annonce de mon départ risque d’être plus difficile que d’habitude. Même si je pourrais rester des jours, des mois entiers à me perdre dans ton regard où brille un univers entier, il faudra bien que je reprenne ma route à un moment. Mon passage à Los Angeles n’est qu'éphémère, je ne reste jamais dans la même ville bien longtemps. J’aime voir le monde et rien ne me retient à cet endroit. La seule qui a le droit à ma loyauté c’est ma mère, à qui je rends visite en prison tous les mois. Des allers-retours en avion juste pour voir un sourire apparaître sur son doux visage. Mon plus beau secret, que je garde enfouis dans mon cœur et ma seule faiblesse que personne ne doit découvrir et surtout pas la presse. Ma main se resserre autour de ton genou alors que ma température corporelle semble crever un nouveau plafond quand une image de toi fait son apparition dans mon esprit. Une image de toi, sur le divan en velours du Bouquet, entravé comme un fleur sauvage au milieu d’un nuage de ronces. Il faut qu’on sorte d’ici, je ne suis plus cohérent et mes désirs commencent à se faire bien trop présents pour un hôpital. Pour détourner l’attention de mon cerveau, je me tourne vers notre copine Catherine qui semble sur le point de fendre son sac en croco en deux à force de le serrer avec force de chaque côté.

J’étais pourtant persuadé de le conquérir en le percutant avec ma belle voiture !

Mon rire se joint au tient jusqu’à ce que ton nom résonne dans les hauts parleur. Je te suis comme le fidèle faux mari que je suis. Une fois dans le box, je planque mon sourire derrière mon poing quand le médecin nous confirme qu’il est bien un Raymond. J’arrive à peine à te faire un clin d'œil sans éclater de rire et me poste en retrait pour ne pas gêner la consultation. J’en profite pour envoyer quelques SMS pendant que tu t’installe sur la table d’auscultation et me fait reprendre par une infirmière à l’air sévère qui doit répéter la même phrase pour la centième fois depuis le début de sa journée.

Les téléphones sont interdits dans l’enceinte de l’hôpital, Monsieur !
Je sais.

Le problème quand on est habitué à tout acheter avec de l’argent c’est qu’on devient un sale con condescendant assez vite. Je t’entends ta racler la gorge pour attirer mon attention alors que je continue de taper des messages sur mon écran. Ton regard est brûlant, je peux le sentir sans même lever le mien dans ta direction. Et ce n’est pas la même chaleur que quand je te promettais un abonnement à mes divertissements préférés, plutôt le genre de celle qui va me réduire en cendres d’ici trois secondes si je ne range pas mon téléphone dans ma poche. Je lève les mains devant moi en esquissant un nouveau sourire puis range bien gentiment mon téléphone. Merde, je suis vraiment crédible dans mon rôle d’époux aimant et docile. Je laisse le médecin examiner tes blessures, nettoyer les plaies et t’expliquer la suite de la consultation. Quand il se tourne vers moi, il se lance dans une histoire sur un ancien patient adultère qui a atterri ici après un empoisonnement par sa douce épouse. J’arrive à garder mon air le plus sérieux et te fixe en haussant les épaules.

Tu vois chéri, il faut que tu sois plus discret.

Je ne sais pas si ce médecin pense réellement que je t’ai percuté au nom d’une quelconque vengeance mais la situation m’amuse beaucoup trop  pour que je n’en profite pas. Nos trois rires se mêlent et c’est de nouveau la course pour te faire passer de salles en salles pour des radios, des examens complémentaires et des discours incompréhensibles de médecin. Quand enfin, on se retrouve à l’air libre, j’inspire une grande bouffée d’air frais. L’odeur du désinfectant va me rester dans le nez pendant plusieurs heures. J’ai même l’impression qu’il imprègne nos fringues et notre épiderme.

Mais la douche va devoir attendre, c’est toi le maître de notre programme maintenant et tu choisis une activité bien différente de ce qui me trotte dans la tête. Bon joueur, j’attrape le marqueur et dessine une marguerite sur ton plâtre. J’ajoute une phrase qui me passe par la tête, de ma plus belle écriture cursive “Every flower blooms in its own time”. Je ne sais pas si tu comprendras la référence mais je suis plutôt fier de mon œuvre d’art. Je suis plutôt déçu de ne pas avoir pu orner ton plâtre d’un somptueux pénis ailé mais tes désirs sont des ordres. Ma signature à l’air de te plaire et j'agrippe ta hanche lorsque tu te rapproches de moi.

Je t’emmène où tu veux. Mais je vais arrêter de mettre ta vie en danger pour le moment. Mon assistant va arriver.

Au moment où mes lèvres se rapprochent dangereusement des tiennes, un taxi s’arrête juste en face de nous et un homme en sort. Il est furieux, gesticule dans tous les sens et s’approche de nous avec un air d’un tueur de série prêt à faire un massacre.

Собака ! Иди на хуй ! T’es vraiment qu’un connard, Dimitri ! Putain, mais ça fait des heures que je te cherche ! La moitié de la ville est après ton cul et t’es même pas foutu de m’envoyer un message ! Tu crois que j’ai que ça à foutre de jouer à Cluedo dans la ville après ta petite évasion ! Mais t’es conscient que tu aurais pu te tuer ou tuer quelqu’un en partant avec la voiture ! Putain, mais tu réfléchis parfois ou tu as définitivement cramé ton cerveau avec toute la vodka que tu t’envoies ?

L’homme s’arrête en face de moi, un doigt provocateur levé dans ma direction comme s’il essayait de me jeter un sort mortel par la pensée. Je me mords fort la lèvre inférieur pour ne pas éclater de rire et me contente de me tourner vers toi pour t'attirer à mes côtés, une main posée dans ton dos.

Napo, voici Levy mon assistant, garde du corps et parfois meilleur ami quand il n’est pas énervé contre moi. Ce qui n’arrive pas souvent à vrai dire… Lévy, voici Napo, mon faux mari que j’ai presque failli tuer en le renversant ce matin mais comme tu pourras le constater, il ne m’en veut déjà plus. Enfin presque. Pour un million de dollars, il me pardonne. Tu pourras t’occuper du virement ?

J’ai l’impression que Levy va faire une crise cardiaque mais il se contente de me balancer un coup de poing dans l’épaule. La douleur irradie dans tout mon bras mais mon grognement de douleur est tout de suite suivi par un éclat de rire.

Ok, c’est mérité.


Le visage de mon assistant reprend une couleur plus humaine et le soulagement vient remplacer la colère. Je sais que cette discussion n’est pas finie mais il choisit de déposer les armes pour le moment. Il préfère sûrement ne pas m’assassiner devant un témoin. Ça complique toujours les choses les témoins dans ce genre de situation. Toutefois, son doigt reste braqué sur moi.

T’es vraiment un connard, Dimitri ! Tu peux me rappeler pourquoi je supporte toutes tes conneries ?
Parce que tu m’aimes bien ?
Va crever !
Parce que je te paye vraiment très bien ?
Ouai ça doit être pour ça.

Il esquisse un sourire avant de se tourner vers toi.

Enchanté, Napo. Si tu veux je peux t'emmener au poste de police pour aller porter plainte contre ce débile. Oh et je vais avoir besoin de tes coordonnées bancaires pour le virement.
Emmène nous d’abord dans un bar sympa, vous me mettrez en prison plus tard.

J’ouvre la portière arrière et te fait signe de grimper sur la banquette avant de me glisser à tes côtés. Un flots d’insultes suivent Lévy quand il récupère les clés pour prendre le volant. Je peux voir son sourire moqueur dans le rétroviseur.

Oh au fait, ton pantalon est vert Собака.

Son rire disparaît quand il fait remonter la vitre qui sépare l’avant du véhicule de la banquette arrière. Lévy a fait installer ce dispositif pour ne plus avoir à supporter ce qu’il se passait à l’arrière de la voiture après certaines soirées. Je baisse les yeux sur mon pantalon avant de me tourner vers toi pour que tu confirmes. C’est Lévy qui fait mon shopping pour des raisons assez évidentes et la consigne est la même depuis des années : que du noir et du blanc. Ça me permet d’être autonome le matin et de ne pas risquer des fautes de goût. Mais là le doute s'infiltre dans mon esprit, impossible si ce traître dit vrai ou pas.


@Napoleon Lavaughn
Napoleon Ivanovitch
bouquet de roses mises à nu
Napoleon Ivanovitch
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#  Fanning the flame [PV : Napo] EmptyJeu 28 Juil - 14:05
Ta main vient trouver refuge contre mon corps, m’offrant quelques étincelles dans le bas-ventre. Tu es magnétique, Dimitri. Terriblement bourru, mais il y a quelque chose d’attractif à tout ça. Déjà, tu restes, même après avoir subi ma tornade d’insultes. C’est dur de se faire au fait qu’une fois le verre bu, une fois ta portière fermée, la main dressée pour te dire un dernier au revoir, tu ne reviendras sans doute plus. Je devrais avoir l’habitude pourtant. J’ai connu des hommes, des femmes, des queers, tout un tas de personnes qui une fois le dernier verre d’eau avalé, une fois la petite mort atteinte, une fois la dernière caresse distillée, s’étaient contentées de disparaître, de quitter ma vie comme elles y étaient entrées, sans un bruit, brutalement. La ville entière était un immense jardin à romances, celles-ci fleurissaient à tous les coins de rues, jusque dans les discothèques tamisées. Mais jamais la tentation de garder une rose au creux de mon cœur n’avait pointillée dans mon esprit. Pas le temps de s’acharner à la langueur, puisque à peine mon regard quitte-t-il la trace d’encre que tu as laissé sur mon bras plâtré, qu’une voiture arrive en trombe, et en trombe sonore en sort un homme qui t’interpelle. Tes doigts quittent mon corps, se dirigent vers lui alors que tu t’apprêtes à lui répondre, stoppé net par un élan colérique. Vide rapidement comblé, puisque ta paume vient embrasser la peau de mon dos, me rapprochant de toi. Tu ne vas quand même pas te servir de moi comme un bouclier, Dimitri ? Tu lui racontes nos aventures, il sourit à peine, avant de te décocher un coup de poing fraternel sur l’épaule. Ce type est plus qu’un assistant pour toi, c’est un ami, un frère presque. Je souris à cette vision. C’est étrange de te voir dans ton environnement familier, entourés de personnes qui te sont chères. Des centaines de répliques fusent dans mon esprit, mais aucune ne me paraît assez bien pour donner ma couleur à Levy. Vous vous lancez dans un ping-pong verbal auquel j’assiste, pom-pom girl qui lâche quelques éclats de rire entre deux phrases. "Comment ça ton faux mari ? J'y ai cru moi, quand tu t'es agenouillé près de mon cadavre sur la chaussée." Je secoue la tête, mes yeux roulent en l'air, mais mon sourire trahit mon amusement. Je décoche un clin d'oeil à Levy, me détache de toi quelques secondes -vieilles habitudes de l'enjôleur qui a percuté ton enjoliveur. "On ne demande jamais les coordonnées bancaires à un premier rendez-vous, Levy. Erreur de débutant. Ton big boss est plus dangereux, okay, mais c'est surtout un meilleur gentleman." Grand sourire et je retrouve ta paume, l'enlace de la mienne dans le bas de mon dos, geste intime sans doute mais qui m'apaise après la richesse émotionnelle de ce début de journée. Les dents de ton ami me font signe, comme son regard, dans le rétroviseur, alors qu'il t'interpelle sur tes fringues. Tout est tellement naturel que j'en oublie presque parfois que tu ne vois pas les mêmes choses que moi. La vie est plus colorée de mon côté, mais du tien, elle est infiniment plus aventureuse. Tu sembles t'en être accomodé facilement. Je me glisse un peu plus proche de toi, sans faire s'heurter nos mains, et je te glisse doucement à l'oreille quelques encouragements. "Vert, oui, mais il est beau et il te va bien." Mes doigts viennent dessiner les pas d'un personnage fictif à deux jambes sur ta cuisse, remontent sur le tissu de ta chemise, avant de venir jouer avec l'un des boutons. Je suis obligé de me pencher en avant pour pouvoir le défaire, les lèvres que je mords trahissant ma concentration. "Voilà. C'est encore mieux comme ça." Un sourire rieur, l'air enfantin qui glisse de mes yeux aux tiens. Je m'attends presque à te voir bomber le torse, et je te quitte des yeux quelques secondes, tentant de deviner l'itinéraire que ton chauffeur nous réserve. Je connais l'essentiel des bars de la ville, pourtant je ne reconnais pas la route sur laquelle il nous emmène. "Levy, tu vas pas aller nous jeter du haut d'une colline au moins ? Je vois vraiment pas où on va." La vitre entre nous est désormais levée, et je ne suis même pas sûr qu'il ait pu m'entendre. Je te regarde, interloqué, cherchant dans tes yeux un indice. Mes mots sont de nouveau murmurés quand ils viennent se glisser vers toi, alors que nos bras se frôlent. "C'est une méthode de mafieux, d'emmener les jeunes personnes innocentes..." Mes bras suivent mes mots, dessinant un halo au-dessus de ma tête. "Même angéliques, j'ai envie de dire..." Je ris et reprends. "De les emmener sur le bord d'une falaise pour les faire disparaître avant qu'elles ne puissent moufter ou porter plainte. Tu comptes me faire succomber, ô Dimitri le Mystérieux ?" Je me mords les lèvres à nouveau, mais cette fois aucune concentration, juste un jeu de séduction, alors que ma tête rejoint l'appui du siège, dans un soupir faussement désespéré. Je t’observe en silence quelques instants. Jackie Kennedy faisait pâle figure à côté de son apôtre d’époux présidentiel ; les hommes ont toujours eu sur moi un charme supérieur encore à celui des femmes, comme un sortilège qu’on m’aurait jeté. Marilyn Monroe elle-même serait jalouse ; je suis quasiment sûr qu’avec les couleurs de tes fringues, ce petit air de criminel que tu arbores et ce sourire à ravager une colline de cœurs qui te seraient dévoués, on ne verrait que toi dans la voiture. Je rougis rapidement. D’habitude, c’est moi les spotlights, moi les stroboscopes, moi la rose qui fleurit plus haut. Mais exceptionnellement, j’ai envie de me tasser, de me laisser emberlificoter par le rythme doux de la voiture, et de ne devenir qu’une ombre. Ton ombre. Rien que pour une sieste dans le temps, me laisser glisser et cajoler sans être acteur. A peine figurant. Figure de lumière qui se reflèterait dans tes yeux pour les faire briller plus fort. Je te souris. Peu importe le bar, je te suis. On verra plus tard pour le reste.

@Dimitri Ivanovitch
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