Christopher & Josh

And.. You are ?

Cette intervention avait été répugnante et anxiogène de bout en bout. Cette histoire de kidnapping, de disparition et autre était dérangeante, brutalement dérangeante même. Pouvoir enfin me poser dans le camion me faisait un bien fou, même si ça me replongeait dans une ambiance presque toute aussi désagréable que lorsque l'on était partis en intervention. Mais ce qui comptait, c'était ce presque, parce que les questions avaient fini par fuser alors que le camion roulait vers la caserne. Ce n'était pas grand chose et je ne savais que trop bien que ça ne voulait pas dire quoique ce soit, mais le simple fait que l'on prenne le temps d'essayer d'apprendre à me connaître me faisait plaisir, surtout après l'accueil glacial qui m'avait été réservé.

- Je suis né ici, à la base, mais j'ai déménagé dans l'Illinois y a pas mal de temps, j'ai commencé à bosser dans une des casernes de la ville de Peoria, je suis revenu tout récemment en ville.

Pas vraiment besoin d'épiloguer sur le pourquoi du comment, ce foutu mariage qui était tombé à l'eau ne concernait que moi et personne d'autre. Par contre, quand on en était venu à me demander si j'avais une copine dans les parages, un sourire amusé s'était étiré sur mes lèvres. Ca, ça risquait pas d'arriver, j'étais bien trop attiré par les lignes masculines pour pouvoir avoir une copine qui m'était chère dans le coin, ou n'importe où d'ailleurs.

- Oula, pas du tout. J'suis gay, donc les copines c'est pas du tout mon genre. Mais j'ai pas de copain qui me sois cher dans le coin non plus, si ça peut répondre à la question.

L'accueil qui m'avait été réservé avait beau avoir été glacial, ça ne changeait rien au fait que je n'allais pas en profiter pour retomber dans mes travers et retourner au fin fond d'un placard. Si certains d'entre eux étaient homophobes, tant pis pour eux, ça serait le cadet de mes soucis. Puis rapidement, la conversation avait dévié, finissant par concerner mon partenaire d'intervention. Le regard qu'il avait lancé à ses collègues avait été suffisant pour faire comprendre à tout le monde -moi le premier- qu'il ne voulait pas du tout être concerné par cette discussion, ou en tout cas pas si j'étais là. Génial, voilà qui commençait bien. A peine le camion avait été garé qu'il était parti tout aussi vite, se dirigeant vers ce qui était, dans mes souvenirs, la salle de repos où se trouvait aussi la cuisine. Et évidemment, on allait devoir cuisiner ensemble. Le camion s'était finalement vidé alors que j'étais un des derniers à en sortir, me retenant presque de traîner des pieds alors que je me dirigeais vers la salle de repos. Je n'allais pas m'aventurer à essayer de communiquer d'une quelconque manière avec lui, à part quand ça serait vraiment nécessaire, j'avais bien compris que ça ne marcherait pas et, très franchement, je n'avais absolument aucune envie de faire en sorte que cela change, ou en tout cas pas dans l'immédiat. D'abord, je m'habituerai à ce nouveau lieu de travail et ensuite, on verrait bien.