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 (blumesco) oops i won’t do it again

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Stanislas Vacaresco
Drop in the ocean
Drop in the ocean
Stanislas Vacaresco
#  (blumesco) oops i won’t do it again EmptyVen 3 Mar - 0:17

Stan & Wolf
oops i won’t do it again


Oh. Putain. De. Merde. Ça, c’était pas prévu. C’est globalement ce qu’il se passe dans ma tête au moment où le gros type m’envoie le revers de sa main dans la gueule et que je titube vers l’arrière, rattrapé par deux gros bras. Et puis y’en a un qui se met à me tenir, m’empêche de bouger l’autre qui se place devant. Il fait craquer ses articulations comme le cliché du mafioso dans les films et putain ce que j’aurais ri si j’étais pas à deux doigts de me pisser dessus. Parce qu’autant le semblant de baffe a fait un peu mal, autant les biceps qui font la taille de ma tronche, je sens que ça va pas être agréable du tout. Putain mais j’ai fait quoi pour qu’il m’attaque comme ça, là ? C’est pas comme si c’était moi qui avais préparé les colis, bordel. Je sais même pas ce qu’il me fait livrer, l’autre con ! ‘Fin je me doute, je suis pas débile, mais techniquement je suis juste le foutu livreur. Je serre les dents quand le premier poing se fiche dans mon estomac, je serais tombé par terre si celui de derrière me maintenait pas debout, et encore une fois j’ai sacrément envie de me taper une bonne barre tellement ça ressemble à un film de gangster des années 80. Le coup suivant éclate ma mâchoire et le type dans mon dos me laisse tomber au sol comme une merde. Pied dans les côtes, dans l’estomac, j’essaie de me protéger comme je peux mais même mes mains se font rétamer. J’ai aucune chance face à ce genre d’armoire à glace, moi et mes dix kilos tout mouillés, mon putain de corps de lâche qui tient à peine le fait de remonter des putains d’escaliers. J’crois que je crache un peu de sang à un moment, je sais plus trop où je suis, m’étonne de pas être encore tombé dans les pommes. Putain que ça fait mal. Et puis on me soulève de terre, me refout sur mes pieds, fasse au gros mec. Parrain de la mafia de Wish, j’pense qu’il s’y croit un peu trop, si vous voulez mon avis.

« Tu diras à ton boss qu’à partir de maintenant, il a intérêt à avoir des tarifs plus compétitifs, et qu’on essaie pas d’arnaquer Mario, ok ? Allez, tire-toi. »

Ferme ta gueule et fais pas de remarque sur les plombiers italiens, Stan... Tire-toi tant que t’as l’opportunité de le faire en étant en vie. Y’a aucune plaisanterie au monde qui vaut ta vie. Elle est même pas bonne, ta vanne. Je me casse de cette putain de ruelle aussi vite que je peux, ça court de façon pathétique mais je peux pas faire beaucoup plus entre la vision trouble, les jambes en coton et les organes probablement tous plus défoncés les uns que les autres. Quand même pas assez débile pour prévenir personne, j’envoie un message à celui qui m’a foutu dans cette putain de position. J’y vois pas très clair, c’est difficile de taper un truc cohérent, tant pis. J’essaie d’aller au plus direct, de lui faire comprendre que là je suis carrément dans la merde et que je suis pas sûr de pouvoir rentrer chez moi. Bon, bien entendu, mon cerveau brumeux trouve pas utile de le dire avec autant de mots que ça, tant pis. Téléphone qui glisse à nouveau dans ma poche, main qui monte à mon nez.

« Putain fait chier. »

Ça saigne de là aussi. Je crois que c’est pas pété, j’ai pas si mal que ça, mais je dois bien avoir une sale tronche de merde, tiens. Comment je suis arrivé ici, moi, déjà ? Pas de voiture ce soir... J’ai fait quoi, putain ? Je sais plus. Comment je suis censé rentrer ? Hors de question d’aller à l’hôpital, flemme de pas dénoncer c’t’abruti mais flemme aussi de perdre le seul truc qui peut me rapporter un maximum de thunes en un minimum de temps. Putain ce que ça peut me faire chier toute cette merde. J’aurais pas pu plutôt appeler Wolf et décider de passer la soirée avec mon mec ? Nan, il a fallu que je me retrouve avec pas un rond pour payer l’hôtel ce soir et que je me propose pour une livraison de dernière minute. Bravo Stan, malin ça. Connard que je suis. J’essuie dessous mon nez, ça a pas l’air de couler, ça ira. Je continue ma progression qu’on pourrait qualifier de bissextile – ou d’autre chose, mais c’est ce mot qui me vient, j’sais même pas ce que ça veut dire – mes jambes qui veulent pas faire exactement ce que je leur dis, j’ai l’impression que ma tête et mon corps sont pas au même endroit, carrément chelou comme sensation. Tilt dans ma tête, illumination suprême : j’ai tourné à ce coin de rue tout à l’heure. Mais je venais de la gauche ou de la droite ? Aucune idée. Faut choisir. Dépêche-toi Stan, parce que peut-être que Mario a lancé Luigi à ta poursuite et t’as pas envie de voir s’il est plus gentil que son frère. Complètement délirant, je choisis la solution la plus proche, tourne à droite... Et percute violemment quelqu’un. L’instabilité déjà immense de mon corps me fait partir en arrière, mais mon adversaire a visiblement de sacrés réflexes puisqu’on me maintient en place avant que je puisse tomber à la renverse. Je me tiens un œil, j’aurai un giga cocard demain, et l’autre a du mal à faire l’auto-focus sur le visage de... Oh. Merde.

« Oh. Hey. Salut. »

Fallait qu’il soit de sortie, hein ? Fallait qu’il se retrouve là, ici, maintenant, alors qu’on a toute une putain de ville entière dans laquelle on se croise normalement JAMAIS ? Franchement, j’ai fait chier qui dans une vie antérieure, pour avoir la poisse comme ça ? Pas que je sois pas content de le voir, hein, mais y’a potentiellement un plombier en pull vert qui est en train de me suivre pour me péter à nouveau la gueule et j’ai pas envie que sa belle tronche à lui prenne le moindre coup. Alors j’attrape sa main, le tire dans la direction opposée à celle où il allait, marche du pas le plus décidé que je peux – autrement dit pas trop-trop décidé – me mets à parler vite, fort, aussi chelou que le sourire maniaque qui étire mes lèvres.

« Comment tu vas ? T’as passé une bonne journée ? Franchement c’est dingue qu’on se tombe dessus, là, comme ça. Les hasards de la vie, comme on dit ! Marrant, hein ? Bien envie d’en rire, moi. Haha. Su-per drôle. Tu trouves pas ça drôle ? C’est hilarant. T’aurais pas du doliprane, à tout hasard ? P’tit mal de crâne, là. Ou alors une bouteille de tequila. Tu sais que c’est le seul alcool que tu peux boire sans avoir de gueule de bois le lendemain ? Marrant. Mais ça m’étonnerait que t’aies une bouteille que je puisse m’enfiler sur toi, là ? Ouais, nan, j’en demande un peu trop. On pourrait aller en acheter. Allez, allons acheter de la tequila. Mais genre... Loin d’ici ? Plutôt proche de euh... Des collines ! C’est bien les collines, c’est chouette les collines. C’est grand, c’est un peu rond. C’est beau. Ça part pour les collines. Taxi ? Taxi ! Hep, taxi ! »

AVENGEDINCHAINS
Wolf Blumhardt
homo stanosaurus sous ultraviolets
Wolf Blumhardt
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#  (blumesco) oops i won’t do it again EmptyVen 3 Mar - 18:20

Stan & Wolf
oops i won’t do it again


Sorti du Bouquets par la grande porte, je reprends quelques gorgées d'air frais. Cet endroit pue les phéromones, les gélules colorées et le sexe. C'est les premiers mots que j'ai glissé à Napoleon quand je suis entré. Ça l'a fait rire, il m'a dit que c'était exactement l'effet recherché. Il m'a aussi demandé si j'étais nostalgique. C'était, il fallait le reconnaître, une excellente question ; est-ce que j'aurais pu troquer demain ma chaise de bureau et mon confort pour une vie de nuit, à enfiler de nouveau les mêmes tenues de cuir, à faire se mouvoir les muscles devant des regards écarquillés de désir, et ça tous les soirs ? Il y a quelques mois, un peu plus d'une année, je t'aurais dit oui sans réfléchir. Pas Olivia dans ma vie, pas non plus le goût sucré des sentiments que Stan avait laissé sur mes lèvres la dernière fois qu'on s'était vus. J'avais décidé de ne plus jamais pouvoir préférer le salé, dès que ses lippes à lui, pleines de mousse, pleines d'orange, pleines de tout un tas de délices qui se rappelaient difficilement à mon souvenir, parce que ça finissait toujours en bol de mousse au chocolat noir, la seule subtilité c'était la tranche d'orange que certains glissaient, impérieuse faute de mauvais goût s'il en était bien une ; et voilà que j'avais divagué à nouveau, le regard dans le vide, ça avait pas mal fait marrer le roi des fleurs. Il m'avait remercié d'une tape dans le dos d'être venu l'aider à retaper sa verrière, dans une des pièces secrètes, et il avait un truc chelou sur la bouche, un truc que je lui avais jamais vu, et le plus marrant dans toute cette histoire épineuse, c'est qu'il m'avait devancé en me demandant si j'avais quelqu'un dans ma vie pour avoir cette espèce curieuse de sourire sur le visage. J'avais éclaté de rire, failli me prendre les pieds dans un rang d'orchidées, et Napo m'avait laissé partir sans me demander d'autres réponses. J'étais sorti du Bouquets par la grande porte, et je reprenais quelques gorgées d'air frais. Ça aurait sans doute été difficile à entendre pour lui, mais non, ça ne me manquait pas. Il avait racheté trois bâtiments pour construire son antre à lui, et remplacé l'ancienne scène sur laquelle je dansais, sur laquelle j'avais aussi joué les marionnettistes avec une troupe d'amateurs ravageurs. C'était un gamin sympa, bien plus jeune que son âge, et il rappelait douloureusement à ma mémoire un autre type, encore plus jeune, plus brun aussi, qui mettait pas mal de temps à répondre à mes SMS ce soir. La fête battait son plein derrière moi, et j'avais eu envie de rentrer. Une envie soudaine, une envie rarissime aussi, et j'aurais peut-être dû être surpris justement. La voisine avait sa petite-fille à la maison, avait impérativement insisté pour qu'Olivia vienne jouer, puis par un SMS, qu'elle vienne dîner, puis par un SMS, qu'elle reste dormir parce que c'était quand même beaucoup plus simple. J'avais dit oui sans trop d'hésitation, me disant que ce serait une belle occasion de venir retrouver l'homme aux mille sucres. Mais non, ce soir, c'était silence radio. Moue déçue sur mes lèvres pendant que j'arpente les rues, en me disant qu'une balade nocturne, au moins le temps de rentrer chez moi, te laissait une belle heure pour pouvoir me répondre enfin, me provoquer une sorte de salto, un demi-tour assumé pour te rejoindre là où tu m'aurais dit de venir. Sans plus de cérémonie ; un message, un seul, et je venais en courant.

Les rues étaient animées ce soir, mais plus j'avançais, me fiant uniquement à mon odorat et un tout petit peu aussi à ma mémoire, plus les gens se dispersaient. Il y avait au départ sur les trottoirs, comme collés par du miel, des tas de gamins en train de fumer, et puis des types plus vieux qui les serraient de trop près, m'arrachant des frissons. Est-ce qu'on ressemblait à ça, tous les deux ? C'était une sale idée, une sale image aussi, l'avantage principal étant que tu obnubilais suffisamment mes pensées pour que ça disparaisse en deux trois secondes. Rapide détour par une ruelle sombre, ça me fait plus vraiment peur, du moment qu'il n'y a que mes pas à moi qui claquent sur le sol. Enseigne rose, une petite file d'attente à l'intérieur dans laquelle je me glisse, quinze minutes sacrifiées et toujours pas de notifications, alors je ressors de la boutique un bubble tea à la main - c'était un des nombreux trucs que j'avais découvert sur Instagram et que je m'étais promis de tester. Mangue, billes de café, une bombe sucrée comme je les aimais, qui m'accompagnerait sur mon chemin ce soir, à défaut de pouvoir me faire la conversation, me glisser un baiser ou enrouler sa main dans la mienne. Non, vraiment, il fallait au moins que je reprenne un peu de liberté, que j'arrête de me fixer sur toi. Que je te laisse respirer. Tu ne voulais pas d'un troisième parent, moi surtout pas d'un deuxième gamin, et j'avais bien d'autres projets, bien d'autres aspirations en ce qui concernait nos destins maintenant qu'ils s'étaient mêlés. Feu piéton passe au vert, j'accélère un peu le pas, décidé de plus en plus à rejoindre mon pieu vu que visiblement tu ne te... Choc sur mon torse, projeté de quelques centimètres en arrière, tout mon poids sur les chevilles et les talons pour ne surtout pas m'effondrer, et mes bras qui serrent la personne imprudente comme d'instinct, pour lui éviter la chute aussi. Je baisse les yeux. Une odeur familière. Et d'autres effluves, métalliques, âcres. Pas le temps d'articuler un mot, tu m'entraînes dans une marche rapide, puis un peu plus lente, ta main accrochée à mon poignet qui m'empêche de nous stopper tous les deux. Pourtant, quand je vois que tu ralentis pour de bon, quand un lampadaire me laisse voir la fatigue sur ton visage, et aussi le sang, la respiration sifflante trahie par les mots qui s'étaient ensevelis sous mon inquiétude, j'arrive à te bloquer contre un mur. "Putain de merde, Stan, est-ce que tu peux m'expliquer ce qui est en train de se passer ?" C'est la question la plus enflammée qui m'a échappé, alors. Dommage. J'en avais plein d'autres, comme te demander pourquoi tu ne me répondais pas, pourquoi t'avais les fringues plissées et tâchées, pourquoi t'avais du sang un peu partout et surtout SI TU POUVAIS M'EXPLIQUER CE QUI EST EN TRAIN DE SE PASSER. Ma main frôle ton torse, n'ose pas caresser complètement parce que je te vois grimacer. "Je t'emmène à l'hôpital. Aucun moyen que je te laisse t'enfuir comme ça." Ma main arrimée à la tienne, cette fois c'est moi qui donne la danse, nous jette tous les deux dans ce taxi qui s'est immobilisé, a dû me prendre pour un fou à te plaquer contre le mur -  et pourtant, je l'ai fait avec toute la douceur du monde. Je me penche par-dessus toi pour fermer la portière. "Bonsoir. Musique au volume maximum, ou vos doigts dans vos oreilles, vous vous débrouillez." Le chauffeur me regarde dans le rétroviseur, sent que j'ai pas trop la tête à rire, et il augmente le volume. M'en fous pas mal, qu'il nous entende, finalement. Mais j'ai le sentiment que tu me caches un truc, et que tu voudras pas en parler devant témoins. Il prend la route de l'hôpital, soit il a une très bonne ouïe, soit il avait sa vitre ouverte, soit il roule au pif et je me fais des films, soit il a vu que t'étais pas dans ton meilleur jour côté santé. "Liebe, j'ai besoin que tu m'expliques. Pas dans les détails, si tu veux pas. Mais - putain, tu saignes beaucoup - je pense que je vais devenir dingue si tu me caches des trucs, ou que tu me fais pas confiance, ou que tu me prends pour un con, ou..." Poing qui se serre, je me retiens, parviens à le décontracter, t'ausculte du regard, mes doigts qui glissent sur les tiens, m'en fiche pas mal aussi d'avoir les phalanges pourpres.
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Stanislas Vacaresco
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Stanislas Vacaresco
#  (blumesco) oops i won’t do it again EmptyVen 3 Mar - 18:49

Stan & Wolf
oops i won’t do it again


Y’a tout qui vrille dans ma tête, ça vacille et ça tient pas debout, ça clignote et ça s’affole, tous les boutons au rouge et les compteurs à des niveaux affolants. J’ai mal mais j’ai surtout la giga trouille, complètement paniqué à l’idée que ça recommence et que cette fois je sois pas le seul à être au sol de cette putain de ruelle. Foutu plombier de merde, putain de dealer qui est pas capable de rester sur un seul plan, j’ai envie de débarquer chez Sieg et lui coller mon poing dans la tronche. Alors je marche, je parle, je m’invente un monde comme à mon habitude. Y’a le sourire sur mes lèvres, ma main autour de son poignet, et a bouche qui s’agite, crache des paroles sans queue ni tête, j’pense que si je m’écoutais je me soulerais moi-même. Signe à un taxi, faut qu’on se casse de là rapidement, y’a pas de temps à perdre... Mais il a d’autres plans, me plaque contre le mur. Ça fait mal, je siffle entre mes dents. Ça aurait pu être largement plus violent, mais je pense que mes côtes sont pas en super état. Il ose même pas me toucher et je crois que ça fait encore plus mal que le reste, parce qu’il a l’air tellement inquiet que ça me brise. Je veux pas qu’il s’inquiète pour moi, je veux pas qu’il ait à se soucier de ce que je fous, bien pour ça que je lui ai pas parlé de toute cette merde. Putain que j’ai envie de hurler. Mais pas le temps de réfléchir, il parle d’hôpital, ça allume des sirènes dans ma tête, de nouvelles lumières et des bips pas agréables. Hors de question qu’on foute les pieds là-bas. Trop de questions, trop de gens, trop de tout. C’est mort. Moi vivant, jamais. Remarque... On est peut-être plus trop loin de ça, en fait ! Nous voilà dans un taxi, j’ai l’impression de m’être téléporté. Harry Potter, le mec. Ou peut-être que j’ai eu une absence, parce que ça cogne dans ma tête et que l’idée de foutre la musique à fond aide pas vraiment. Il est bien gentil, l’Allemand, mais là il va m’achever avec ses conneries. Râle sourd au fond de la gorge, la tête qui bascule contre la fenêtre, yeux plissés. Et voilà qu’il en rajoute, crie presque, je porte une main à ma tête.

« Wo... Wol... WOLF PUTAIN ! Aïe. »

Je l’ai coupé dans sa diatribe, mais fallait qu’il la ferme, là.

« Baisse le son. Baisse le son. Donne une autre adresse. Pas l’hôpital. J’t’explique tout, ok ? Tout. »

Je sens bien que ça l’agace, qu’il est énervé, mais tant pis. Pas envie de finir en taule ou crevé dans le caniveau, j’ose espérer qu’il comprendra. La musique baisse, ça atténue le tambour qui joue contre mon crâne, déjà un peu mieux. Y’a ses doigts sur les miens et je les accroche, serre, soupire. Il est là, j’suis en sécurité. C’est complètement con de penser ça, parce que j’pense que Wario et Waluigi lui feraient aussi mal que ce qu’ils m’ont fait, mais c’est le côté invincible qui ressort quand il est là, apparemment. Déjà que je suis pas du genre réfléchi, si je me pense en plus indestructible avec lui, on n’est pas sortis du chaudron. Je me tourne un peu vers lui, lance un sourire pas tout à fait sûr de moi, un peu incapable de bouger normalement. L’adrénaline redescend vachement vite, cette connasse, et je commence à sentir tous les trucs qu’ils m’ont potentiellement cassé. Ça fait un mal de chien, putain.

« J’m’enfuis pas. J’vais t’expliquer. J’vais tout t’expliquer. Mais pas là... »

Hors de question que le chauffeur entende quoi que ce soit, et hors de question aussi qu’il refoute sa musique de merde. J’ai envie de me coller contre lui mais je me retiens pour plein de raisons différentes, la première étant mon incapacité à bouger mon corps de lâche comme je voudrais. Comptez sur les Italiens pour les travaux de démolition. Je sais qui appeler si j’ai un mur à abattre, tiens. Pas que j’aie la prétention de me comparer à un mur, m’enfin. C’est finalement le silence qui gagne, même si je sens qu’il y en a un qui est pas chaud-chaud pour tout ça, et je constate avec bonheur que lorsque le taxi s’arrête, c’est absolument pas devant le putain d’hôpital. On sort, je m’appuie sur Wolf qui me soutient comme il peut, m’aide à monter. Je sais pas où on est mais je suis putain de content d’être hors de portée de ces abrutis. Faudra qu’on évite Venise si on fait vraiment notre tour du Monde, tiens. On arrive dans un ascenseur, on monte et puisqu’on n’est que tous les deux, j’ouvre enfin ma gueule. Langue pâteuse, c’est difficile de garder les yeux ouverts, peut-être que je suis pas trop-trop loin du trauma crânien mais je vais garder ça pour moi sous peine de me retrouver avec un loup enragé au bras.

« ’Me suis fait casser la gueule... Putain de plombiers... Promis c’pas ma faute. J’savais pas qu’y’avait un autre deal avec d’autres ritals... C’lui aussi il donne pas toutes les infos... Eh... T’as pas un doliprane ? »

Les paupières qui tombent un peu... Et puis c’est moi, qui tombe, tête la première, alors que le noir se fait autour de moi. Pouf. A pu Stan.

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Wolf Blumhardt
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#  (blumesco) oops i won’t do it again EmptyDim 5 Mar - 2:27

Stan & Wolf
oops i won’t do it again


Tu chancelles en étant assis, et c'est une première pour moi. J'ai eu la chance, dans une vie somme toute assez préservée, de ne jamais voir quelqu'un que j'aimais éperdument souffrir devant moi. Je n'ai aucun remède, aucune possibilité, sinon celles de t'obéir, de glisser à l'oreille du chauffeur une adresse au hasard, un souvenir, un flash, et lui demander de rouler ses doigts sur la mollette du volume pour te soulager au moins de maux de têtes. J'ai envie de tout fracasser, de lui demander de sortir du véhicule ou de sauter en pleine route pour taper une pointe de vitesse, arracher sa portière et l'en sortir comme dans un jeu vidéo, prendre le volant, contrôler l'accélérateur, et dévaster la ville entière sur mon capot. C'est trop de sang, trop de douleurs, ça allume beaucoup de peurs en moi, des sortes d'ampoules qui clignotent dans tous les sens et me font dire que tu t'es pas fait ça toi-même. Si je retrouve l'enfoiré qui a mis sa main sur toi, Stan, je te jure que tu auras de bonnes raisons de m'éloigner de toi. J'en ferais de la charpie, mes mouvements décuplés par une force inconnue, me donnant une surpuissance, mieux même, une toute-puissance, me faisant devenir dieu et démon de la même façon, mes deux poings s'abattant sur des squelettes pour les faire redevenir êtres de poussière. Mais c'est trop de mots, trop d'images, je peux pas t'en parler, tout ce que je peux faire c'est serrer ta main, m'en vouloir de ne pas comprendre et surtout me détester de ne pas pouvoir te soulager en absorbant ta douleur. Le silence est lourd, pesant comme il ne l'a jamais été, il suinte de chaque côté, est en train de secouer l'habitacle, de faire vibrer le soleil. J'ai un million de questions, une dizaine d'idées, une centaine d'ennemis à me créer si jamais j'apprends qui t'a fait mal. Mais tu veux pas me parler maintenant, t'as regardé le chauffeur en disant ça, tes yeux qui collent à cause du sang, et j'ai rien dit de plus. Je me suis mordu les lèvres, mordu les joues, hésité à me bouffer les doigts aussi pour pouvoir passer le temps. Failli frapper de mes genoux dans son siège pour qu'il accélère, cet enfoiré, qu'on sorte de son taxi de péquenaud et que tu m'expliques une fois pour toutes ce qui t'était arrivé. Mais non. Il continue sa route comme s'il avait à l'arrière des touristes, hésite même devant certains monuments comme si on avait putain le temps d'une putain de visite. Je grogne un peu beaucoup, il doit le voir, alors les derniers kilomètres se font rapidement, il grille même un feu rouge. Sans doute qu'il sent les mauvaises ondes à l'arrière, mais il dit rien, il la ramène pas, et c'est sans doute mieux parce qu'à tout moment je peux exploser, lui faire porter le chapeau de tout ce qui m'a ruiné la journée. Il freine un peu brusquement, je grommelle une insulte entre mes dents parce que j'ai eu peur que tu te fasses encore plus mal. Je sors le premier, la portière qui frôle une voiture qui, dans tous les cas, roulait trop vite, le mec insulte et klaxonne, je lève mon majeur sans trop réfléchir. Les angelins peuvent tous aller se faire foutre tant que je ne sais pas qui est le coupable de ta démarche, qui est celui qui me force à m'accrocher à toi sans vraiment le faire, pour t'empêcher de tomber tout en m'assurant que mes mains sur toi ne te font pas mal. S'ils ont couvert ton corps d'ecchymoses, je les retrouverais et les saignerais jusqu'au dernier. Pas peur. Pas peur du tout, si ce n'est que tu sois traumatisé, si ce n'est que tu m'aies menti sur toute la ligne. Je te porte presque, l'ascenseur se referme, je te cale contre un mur, moi en face, les bras tendus comme des poteaux pour éviter que tu chutes et... tu chutes. Lourdement. "Stan ?" La cage entière tremble et j'hurle presque. Après, je me souviens que tu as mal à la tête, m'attends à ce que tu m'insultes, mais non. Rien. Les paupières fermées, le corps lourd et tout mou. La sonnerie de l'étage sonne en même temps. Je te porte pour de bon, cette fois, ton corps entier enroulé contre le mien, tant pis si tu as mal. Je ne veux pas te laisser dans un coin. Tu trouveras des raisons de m'en vouloir, tu trouves toujours des raisons de m'en vouloir, mais je t'aime et putain t'as mal, putain j'ai peur, putain j'aime pas dire putain. Mes poches farfouillées en attendant d'entendre le bon son, finalement je reconnais l'anneau, les porte clefs trop nombreux, et je déverrouille la serrure, ouvre la porte difficilement, privé de mes mains, appuie sur mes hanches, sur mes côtes, sur chaque os pour me frayer un chemin jusque dans mon hall, puis mon couloir, puis ma chambre.

Je te couche sur le fauteuil un instant, effrayé de te casser en deux parce que t'as l'air si fragile que je suis terrorisé de te faire encore plus mal. Défais mes draps, défais ma couette même, remets tous les oreillers d'un seul côté, pyramide sur laquelle ta nuque se pose. J'essaie de te déplacer au minimum, j'ai peur de te blesser, et cette pensée-là tourne en boucle dans ma tête. Quand t'es couché, je retire tes pompes, je retire ton T-shirt déchiré, le sang qui colle par endroits et me laisse comprendre qu'il y a trop de plaies. J'aurais dû m'écouter, t'emmener de force à l'hôpital. Tu m'aurais détesté à vie, mais tu aurais été soigné. Ton pantalon disparaît aussi, je minimise chaque mouvement, m'applique à ne surtout pas pouvoir te froisser de nouveau. Tu as été clair. Pas l'hôpital. Alors pourquoi j'arrive pas à arrêter de m'en vouloir de pas t'y traîner ? Je me mords les lèvres si fort qu'elles éclatent vite, mais je m'en fous, j'ai pas mal, j'aurais pas mal tant que tu ne te seras pas réveillé. Je récupère un kit de secours dans ma salle de bains. L'avantage de la vie menée dans les rues pendant quelques années, c'est que j'ai appris à me réparer tout seul. Comme un vieux bolide qu'on utilise encore trente ans après. Bandages, compresses, désinfectants, tout, je reviens dans la chambre, m'applique pendant près d'une heure à te soigner, avec des finitions et un soin que je n'aurais jamais pensé pouvoir produire. Quand l'essentiel a été fait, du moins, l'essentiel de ce que je puisse faire tant que tu n'es pas revenu à toi, je replace la couette par-dessus ton corps, heureux de voir que tu respires encore, m'assure que tu ne puisses pas avoir froid. Récupère une bouteille d'eau dans la cuisine, du sucre aussi si t'en as besoin, je dégomme trois dés de sucre d'ailleurs, ça me détend à peine, et puis je m'assois face à toi. J'ai les mains couvertes de sang, une norme d'hygiène pas respectée, et je fonce me les laver. Quand je reviens dans la chambre, tu dors encore. Je me laisse tomber dans le fauteuil, le torse gonflé d'un air mauvais, recrache tout en une expiration profonde. Je me lève, baiser sur ton front, je me rassois. Manège répété cinq, dix fois. Parce que je déteste te voir dormir, en fait. Je croyais que j'adorais, j'étais même sur que j'avais trouvé ça génial, l'autre soir. Mais là... J'y arrive pas. Et je sais que je ne pourrais pas te poser de questions à ton réveil, je sais que t'auras pas envie d'être là, que tu vas vouloir me haïr. Que tu y arriveras peut-être. Mais t'as l'air un peu plus en forme, t'es soigné de façon rudimentaire, et je me dis que c'est déjà bien. Tes cils battent quand tes paupières se décollent enfin, et j'ai envie de rugir, de remercier la vie entière. Mon coeur frappe le même rythme que depuis deux heures, il est en panique absolue, et je m'approche tout doucement, m'assoies au bord du lit. "C'est moi, mon amour. Tu es en sécurité." Je déglutis. Il n'y a pas Olivia, tu ne pourras pas m'en vouloir. "On est chez moi. Tu es en sécurité." Je répète ça comme un con, comme si je pouvais vraiment te protéger alors que j'ai pas réussi à le faire aujourd'hui. Je me sens coupable, Stan, si coupable que je ne pourrais jamais plus reparler de tout ça sans avoir une boule dans la gorge. Pour l'instant, ma main effleure tes pieds à travers la couverture, maintient un contact entre nous deux, nécessaire, salvateur. "Il y a de l'eau, à manger aussi. Je suis là. Comment tu te sens ? Est-ce que je peux faire quelque chose ?" Mon ton est doux, me surprend presque, parce que j'ai l'apocalypse dans la tête. J'ai rien compris à ton histoire de plombier, rien compris à tes allusions de ritals, de deals. Je sais juste que tu m'as caché un truc grave, suffisamment grave pour pas l'évoquer, et ça me fait mal, peur aussi. Mais chaque chose en son temps. Ma bouche qui embrasse ta cheville, t'as soutiré ta jambe du drap, peut-être justement pour ça, et c'est la seule chose que je puisse faire pour le moment. Impuissant, démuni. Putain.
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Stanislas Vacaresco
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Stanislas Vacaresco
#  (blumesco) oops i won’t do it again EmptyDim 5 Mar - 10:25

Stan & Wolf
oops i won’t do it again


C’est décidément pas ma journée. Entre ma vie privée qui a apparemment pas tant le droit d’être privée que ça, et le seul moyen que j’ai de me faire du fric qui m’est revenu en pleine gueule m’éclater les dents, c’est pas terrible. J’ai les yeux fermés, je le sens bien, mais c’est à peu près le seul truc que je sens. Le reste de mon corps, c’est vachement plus compliqué. J’arrive pas à bouger, j’arrive même plus à sentir à quel point j’ai mal partout. Alors que je le sais, hein, que je douille, que j’ai peut-être même un ou deux trucs de cassés, en tous cas pas tout à fait bien en place. Je sais aussi que j’aurais dû l’écouter quand il m’a proposé de m’emmener à l’hôpital, parce que je peux pas décemment m’attendre à me retrouver tout propre tout neuf sans voir un médecin. Mais buté un jour, buté toujours, non ? Certes, j’aurais préféré pas tomber dans les pommes en le trouvant aujourd’hui, mais apparemment j’avais pas trop le choix. En même temps, je crois que c’est comme ça que c’est censé se passer, non ? Ça se contrôle pas un évanouissement ? Ce serait vachement pratique si on pouvait contrôler tout ça. Conversation gênante ? Hop, petit malaise. Pas envie d’aller au boulot ? Pareil. Je suis sûr que même une arrestation pourrait être arrêtée par un évanouissement un peu stylé. Sauf que là, ça me sert pas trop. Parce qu’il fallait que je lui parle, à Wolf, pas que je me retrouve à moitié clamsé dans son ascenseur. Fait chier. Et puis c’est même pas reposant, d’être évanoui. Même si je suis installé sur un truc vachement confortable et chaud. Et qu’on vient m’embrasser le front toutes les deux secondes. Et que je sens son odeur et que je sais qu’il est pas loin et qu’il prend soin de moi et que... Oh putain que ça fait mal, bordel de merde. J’ouvre les yeux et gémis – mais pas de la manière agréable. Et aussitôt, y’a sa voix, sa présence, ses mots... J’aurais pu paniquer, avoir des flashs de cette foutue ruelle et de leurs poings et de leurs pieds et de toute cette merde, mais non. Je panique pas, parce qu’il est là et qu’il me dit que je suis en sécurité. Je le crois, je lui fais confiance. Pour plein de raisons différentes, il a ma confiance totale. Parce qu’il m’a pas amené à l’hôpital, parce que je me souviens de l’inquiétude dans le fond de ses yeux quand il m’a vu tout à l’heure, parce que je l’aime... Y’en a plein, de raisons. Y’a tellement de douceur dans sa voix que ça m’enveloppe tout entier, même mieux que la couverture, peut-être même mieux que ses bras. Vieux râle dégueulasse qui m’échappe quand j’essaie de bouger, ça fait putain de mal et j’ai envie de hurler. J’m’en fous pas mal, me force, bouge la main, la serre et la desserre pour lui faire comprendre que je veux qu’il se rapproche.

« J’pas soif… Viens là. »

Il a l’air d’hésiter mais il vient et je me serre contre lui, me fous bien que ça fasse un peu mal. Je préfère avoir mal entre ses bras que pas ressentir de douleur mais qu’il soit loin. J’ai plein de trucs qui défilent dans ma tête, mais nos doigts qui s’entrelacent agissent comme une sorte de barrière, repoussent tout ça un peu plus loin.

« J’suis désolé, Wolf... J’voulais pas... »

Qu’est-ce que je voulais pas, au juste ? Me faire tabasser ? Ouais, c’était pas prévu. M’évanouir ? Forcément que c’était pas prévu. Qu’il me trouve comme ça ? Clairement. Mais surtout, j’crois que je voulais vraiment vraiment pas qu’il l’apprenne comme ça. On se l’est dit, qu’on avait des secrets, je lui ai dit qu’il y avait des trucs qu’il savait pas, il a promis de pas m’en vouloir, mais j’aurais largement préféré pouvoir lui parler de tout ça en le choisissant, pas en lui tombant dessus à moitié en sang et la gueule défaite. Littéralement. Putain, ça fait chier. Parce qu’au fond j’avais espoir de jamais avoir à lui dire ce que je fais pour essayer de gagner du fric. Je m’étais dit que je trouverais un truc plus stable avant d’avoir à lui dire quoi que ce soit. C’est pas comme si je voulais faire carrière là-dedans. Je soupire, décide que j’ai pas le temps de continuer mes conneries, que je veux pas le garder dans le flou plus longtemps que ça. Il a le droit de savoir pourquoi son mec s’est retrouvé dans ce genre de situation. Si j’suis toujours son mec... Mais il m’a appelé ‘mon amour’, alors je serais bien bien con de penser le contraire.

« J’ai merdé, j’suis désolé. J’ai pas une thune. »

Bravo, belle explication Stan. Il avait pas remarqué je pense. Soupir, je ferme les yeux, c’est difficile de les garder ouverts, même si je bataille. Le mal de crâne est parti, j’pense que le silence aide un peu... C’est vachement silencieux, d’ailleurs. Il a pas dit qu’on était chez lui ? Devrait y avoir des bruits trop chiants de gamine qui court partout – est-ce qu’elle marche, d’ailleurs ? – ou qui joue avec des trucs qui font des bips assourdissants ou je sais pas quoi. Sauf si c’est le genre de parent à filer que des jouets en bois et à filer de la nourriture bio faite maison je sais pas trop quoi... J’lui ai jamais posé la question de comment il élève sa fille, peut-être que je devrais m’y intéresser ? Ou peut-être pas. Pour l’instant, c’est pas la question.

« J’ai pas une thune et j’suis pas foutu de garder un taff parce que... J’sais pas. Alors fallait trouver un moyen de gagner un peu de fric, quand même. C’est juste des livraisons, je sais jamais ce que c’est, j’me contente d’aller où on me dit. Mais je sais pas, c’était pas pareil aujourd’hui. Je sais pas ce que j’ai... ‘Fin non moi j’ai rien fait, en fait. Y’a eu un problème avec le type qui me file les trucs, celui qui me paie. J’ai envoyé des messages, j’sais plus trop ce qu’il a répondu j’y voyais pas très clair. »

Un truc avec un double deal, je sais plus trop ce qu’il m’a dit, pas assez concentré sur la discussion, plutôt sur le fait d’essayer de survivre. Les paupières qui s’agitent, j’arrive à les soulever, à retrouver son regard.

« J’suis désolé. Je pensais pas... Pardon. »

AVENGEDINCHAINS
Wolf Blumhardt
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Wolf Blumhardt
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#  (blumesco) oops i won’t do it again EmptyDim 5 Mar - 12:11

Stan & Wolf
oops i won’t do it again


J'ai la chance de ne pas avoir encore vu ma fille être malade, de ne jamais avoir eu à la border, la fièvre au front, le nez qui coule. Je m'en étais toujours réjoui, parce que j'avais du mal à prendre soin de moi, alors prendre soin d'un autre, c'était signer mon arrêt de mort - et le sien en même temps. Pourtant, j'avais réussi à bander ton corps, à désinfecter les plaies, et globalement mon oeuvre était réussie. Mais en te réveillant, t'avais la voix sèche, les syllabes difficilement articulées, la salive que tu galères à avaler, je dépose pas de nouveau baiser sur ton front parce que j'ai peur que t'aies mal. Tu me demandes de venir, et je me sens un peu comme le génie d'Aladdin, aujourd'hui, parce que j'ai l'impression d'être devenu surpuissant, d'être devenu un super infirmier et en même temps je suis content d'exaucer ce voeu-là, me glissant contre toi, mes bras qui t'encerclent sans trop oser te toucher, mes lèvres sur ton épaule qui n'osent pas l'embrasser par peur de te faire grimacer de douleur. Il paraît que la tendresse et la douceur peuvent apaiser le plus tourmenté des coeurs ; alors je croise fort les doigts, mes pensées embuées et pas mal floues, pour que ça puisse au moins te faire guérir en un rien de temps, comme si j'avais un super-pouvoir. Tu plisses les lèvres, râle de douleur, et je retire mes bras lianes, les laisse retomber contre mon corps, pourtant tu viens trouver une de mes mains, tu fais s'enlacer nos doigts, et je me sens bien, presque prêt à dormir - parce que je suis super fatigué, mine de rien. Mais tant que tu ne m'auras pas garanti que ça ira, que tu pourras passer la nuit, je ne fermerais pas les yeux ; j'ai même arrêté de battre des paupières, rends-toi compte de ma dévotion. Ta voix est hésitante, tu me dis que t'as merdé, tu t'excuses, et du bout des lèvres je te chuchote que ça va aller, qu'on s'en fout, que tout va bien se passer maintenant. Je veux pas te pousser à une interview, ou pire, à un interrogatoire, parce que t'as l'air d'avoir mal en parlant, t'as même l'air d'avoir mal en ouvrant les yeux, alors tu les fermes et je me rapproche un peu plus pour faire de l'ombre à la Lune, l'empêcher de venir te griller les cils pour de bon. J'ai envie de te confier mes peurs, à quel point la terreur m'a serré les côtes, quand j'ai cru que t'allais disparaître pour toujours, quand j'ai cru aussi que t'allais m'en vouloir à mort - littéralement - de t'avoir traîné chez moi. A quel point j'avais flippé comme jamais de te voir aussi blessé, et puis la colère, la rage sourde, les envies de désastre et de cataclysme. Mais pour l'instant, t'avais déjà du mal à encaisser la lumière et le son de ma voix quand je ne murmurais pas, alors je ne dis rien, je me tais, je reste blotti à tes côtés, chevalier servant prêt à démonter le moindre intrus. Et puis, sans prévenir, tu troubles le silence en murmurant d'abord, puis ta voix s'affirme, elle tremble moins, et je reste là, stupéfait, les yeux écarquillés sans que tu puisses vraiment les deviner dans l'obscurité. Est-ce que tu comptais me parler de tout ça si jamais tu n'avais été agressé ? Est-ce que tu espérais que je ne puisse pas un jour deviner quelles étaient les zones d'ombre que tu t'évertuais à me cacher ? Et surtout, à quel point tu étais dans la merde, exactement ? Je reste quelques minutes muet, mon nez niché contre ton cou, à attendre de digérer les mots, à attendre d'enregistrer les informations, pour trouver les bonnes phrases. Et puis, je soupire. Je crache dans le monde les quelques tornades qui serpentaient dans mon estomac, fais disparaître aussi la colère, pour pouvoir être aussi neutre que possible. "Je comprends que tu n'aies pas voulu m'en parler." Non, pas vraiment, mais comme je te l'ai dit, je fais des efforts. "Mais il va falloir que t'arrête tout ça. Tu peux pas continuer à faire des livraisons pour ce genre de type. On en reparlera plus tard, c'est pas le moment dans tous les cas." Surtout que je sens pointer un peu de colère, contre les types qui t'ont agressé, contre le type qui t'a pas averti du danger, loup un peu naïf qui se persuade que tu as fait ça quelques fois sans jamais peser le danger. Me rappelle cruellement que t'es jeune, que tu prends des décisions à la con parce que t'es paumé et que tu veux pas parler de tes problèmes. Je respire ton odeur, y a moins d'effluves métalliques et c'est déjà bon signe, même si tu sens fort le désinfectant. "T'as pas à t'excuser, liebe." Nos yeux se confrontent et je fais mon maximum pour que tu ne puisses voir danser que des flammes de compréhension, que des flammes brûlant des efforts que je suis prêt à déployer pour qu'on trouve des solutions à deux, parce que je compte pas te laisser m'échapper, parce que je compte pas te laisser te démerder et que tu pourras me repousser jusqu'au bout du monde, ça y changera rien. Plutôt mourir que de te laisser prendre de nouvelles mauvaises décisions. "Tout va bien se passer. Je vais prendre soin de toi, tu vas être en pleine forme en un rien de temps. Mais en attendant, je veux que tu restes ici." Ma voix se durcit à peine, je remets direct du baume pour l'apaiser, lui redonner des sonorités de coton, t'empêcher de me détester ou d'essayer de t'enfuir, même si t'irais pas bien loin. "On trouvera des solutions pour que tu vois pas trop ma fille, puisqu'elle te terrifie." Mauvais choix de mot, Wolf. Tu grimaces, et je me rattrape d'un baiser sur tes lèvres, le premier depuis qu'on s'est retrouvés, délicat, qui rappelle l'odeur de miel de tes lippes. Fantastique rattrapage. Et puis je rigole, fais passer ça pour une vanne. "Mais tu peux pas repartir tant que je ne suis pas sûr que tu ne vas pas t'évanouir au coin de la rue. C'est l'histoire de quelques jours, et je te promets de faire attention à ce que je dis, à ce que je fais." Ma main sur ton ventre, en lévitation, n'osant pas toucher la peau de peur de te voir frissonner ou frémir de douleur. "Je veux juste que tu me dises oui. Que tu me fasses confiance. S'il te plaît, mon amour." Le regard qui implore, parce que j'aurais pas la conscience tranquille si tu refuses, parce que je peux pas m'énerver, parce que je suis encore putain d'inquiet et que je vois aucune issue à part celle-là.
AVENGEDINCHAINS
Stanislas Vacaresco
Drop in the ocean
Drop in the ocean
Stanislas Vacaresco
#  (blumesco) oops i won’t do it again EmptyDim 5 Mar - 13:17

Stan & Wolf
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Ça fait mal de parler, mais ça fait encore plus mal de voir ses mains aussi proches de moi, qui osent pas me toucher. Il a l’air d’avoir peur de me briser en vingt morceaux et je peux pas vraiment lui en vouloir, je lui ai pas totalement prouvé que j’allais super bien, là. Plutôt le contraire. Si la situation avait été inversée... Ouais, nan, j’aurais juste pas du tout réfléchi et je l’aurais serré trop fort, j’aurais appuyé sur tous ses bleus et j’aurais niqué le peu d’espace pas douloureux qui serait resté sur son corps. Je parle autant que je peux, ça ressemble pas à grand-chose mais je crois que j’en ai un peu besoin. Un peu beaucoup. Forcément, il m’affirme aussitôt que je dois arrêter et j’ai pas le courage de lui dire que je peux pas vraiment. Comme il dit, on en parlera plus tard et j’essaierai de lui faire comprendre, même si je pense qu’il sera pas super chaud pour me laisser à nouveau faire quoi que ce soit en rapport avec Siegmar. Pour l’instant, je crois que je suis beaucoup trop claqué pour discuter, pour faire autre chose que m’excuser – ce qu’il a pas l’air d’aimer beaucoup plus. Y’a ses yeux qui trouvent les miens et je me mets à sourire, comme si je l’avais perdu depuis des jours et que je le voyais enfin, alors que je suis contre lui depuis un moment maintenant. Il recommence à parler, j’ai les paupières lourdes, ça se ferme encore alors que je l’écoute me dire que je dois rester ici. Je devrais avoir peur, parce qu’il mentionne sa fille et qu’en temps normal je voudrais prendre mes jambes à mon cou... Mais nan. Je me presse contre lui, hoche la tête.

« Ok. »

Parce qu’au fond, je veux rien de plus que ça. Il a pas tout à fait tort, elle me terrifie, la gamine, mais y’a des trucs plus importants. Y’a le fait que je sois pas sûr de pouvoir affronter ça seul – parce que c’est hors de question que j’en parle à mes frangins – y’a aussi le fait qu’il ait réussi à prendre soin de moi et que je lui fais largement confiance pour continuer, y’a le fait que j’aie aucune envie de m’éloigner de plus d’un mètre de lui, et y’a aussi le fait que de toute façon, j’ai nulle part où aller. Y’a toute ma vie dans une putain de consigne à la gare, y’a ce canapé dont on m’a jarté ce matin sans possibilité de retour, y’a les hôtels trop chers et 0 billets verts dans ma poche après ce deal de merde. J’ai nulle part où aller ailleurs qu’entre ses bras et j’ai envie d’aller nulle part ailleurs que là. Alors je me bats pas, j’accepte, parce que j’ai ni la foi ni l’envie de faire autre chose. Il dit plein de trucs et pour une fois j’écoute, j’enregistre, cale tout ça dans un coin de ma tête mais je peux pas répondre. Paupières closes, j’ai plus aucune force, je me sens déjà partir vers le sommeil, rassuré par ses bras que j’ai refoutu de force autour de moi – je préfère avoir mal que de le savoir si près et si loin en même temps – persuadé que je suis en sécurité et qu’il y a rien qui peut m’arriver maintenant que je suis là.

« ’Nuit, Loup... »

Une demi-seconde et me voilà entre les bras de Morphée, l’adrénaline aillait laissé place à l’épuisement, le corps à bout et l’esprit pas beaucoup mieux. L’esprit vraiment pas mieux, si j’en crois les rêves qui débarquent. Pas tout de suite, d’abord sommeil de plomb parce qu’apparemment je suis trop au bout de ma vie, mais ça finit par venir. Des ruelles, des plombiers italiens à moustache... Et puis Wolf. Et des flingues. Du sang, partout, assez pour remplir un corps humain, j’pense. Il est là, il est mort, et je sais pas si moi je suis vivant, je suis incapable de bouger, incapable de faire quoi que ce soit que hurler son nom, essayer de courir vers lui en restant sur place. Le genre de cauchemar typique, débile, mais qui terrifie tellement que même en se réveillant on a une petite minute de frayeur, on se demande si c’était un rêve ou un souvenir. Les images changent, c’est nous, mais je vois pas bien ce qu’on fait. Je sais juste que c’est doux, c’est chaud, c’est le genre de chose qui te remplit tout entier et te laisse juste bien, heureux. Les paupières qui papillonnent, le soleil en pleine poire, je souffle et me retourne, ferme à nouveau les yeux. Mauvais calcul, j’ai les côtes défoncées et ça fait un mal de chien. Des courbatures partout, ça fait moins mal qu’hier mais c’est toujours pas terrible, je sens que je dois avoir des bleus absolument partout. Fait chier. Je grogne, tâtonne à sa recherche... Mais y’a rien. Je suis tout seul sous les draps et ça me fait me redresser tellement vite que je vois des étoiles – pas les bonnes, en plus, je préfère celles qu’il me fait voir lui. Un bras autour de mon torse, je sais pas si ça aide mais ça me paraît pas plus déconnant qu’autre chose, je me lève, avance à tâtons dans l’appartement, flippe de pas le trouver ou pire ; de tomber sur la morveuse. Je m’arrête à plusieurs reprises pour reprendre mon souffle, on dirait un vieux grand-père au bout de sa vie – littéralement, le bout – et je continue à avancer. Et puis victoire, je l’aperçois. De dos, pas super habillé, mais bel et bien là. Je finis mon chemin jusqu’à lui, dégage mon bras pour le passer plutôt autour de lui, me colle à son dos, ferme les yeux.

« J’ai cru que tu t’étais barré. Ça aurait pas été logique de te barrer de chez toi. Tu te serais barré de chez toi ?. »

AVENGEDINCHAINS
Wolf Blumhardt
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Wolf Blumhardt
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#  (blumesco) oops i won’t do it again EmptyDim 5 Mar - 14:14

Stan & Wolf
oops i won’t do it again


Tu rétorques rien, au contraire, tu te glisses plus près de moi, et mes mains jusqu'à présent en lévitation se posent sur tes muscles endoloris, je les sens se décontracter doucement, tu murmures quelques mots, et puis le silence revient dans la chambre. J'écoute ta respiration, je te sens te tendre, te détendre, ça s'accélère, ça ralentit, et je crois qu'aucune chanson ne m'a provoqué autant d'émotion. Tant que tu es là, à côté de moi, tant que j'ai les bras vissés autour de toi, personne pourra rien faire. Parce qu'il faudra marcher sur la carcasse du loup bien avant qu'on ne puisse t'atteindre, et que j'ai toujours de la colère qui gronde, colère qui me fait l'effet d'un café, m'empêche de m'endormir. Tu bouges dans ton sommeil, tu ronfles à peine, j'avais trouvé ça mignon l'autre soir, mais maintenant que je suis sûr que c'est un signe de vie, ça me rassure plus que ça ne m'attendrit. Les minutes passent, les heures aussi, je ne ferme pas les yeux, je te sens bouger encore et encore, te débattre avec des démons qui s'agitent dans tes cauchemars, et ça me rend encore plus impuissant, ça me rend encore plus dingue. Je peux pas te réveiller, je veux pas te réveiller, alors je grogne dans ma gorge, je garde tout pour moi, je réglerais ça en allant à la salle frapper un sac de boxe dès que possible. J'aurais qu'à imaginer le visage des types qui t'ont tuméfié, qui t'ont transformé en cette version douloureuse, cruelle, de la personne que j'aime le plus au monde. Mon réveil derrière s'est éteint, plus de pile sans doute, ça a pas mal fait rire la voisine quand elle est venue et que, en tant qu'hôte parfait sous tout rapport, je lui ai fait faire le tour de l'appartement. Mon réveil est une antiquité, et il contraste avec le reste de l'appartement, tout ce qui est lumineux, moderne, les plantes partout aussi, les miroirs jusqu'au plafond de la chambre, qui me renvoient mon air sinistre et ton corps endolori. Mes yeux se sont faits à l'obscurité bien plus vite que je n'aurais pu l'imaginer, et je vois les traces des coups sur ton torse nu, sur tes bras, sur ta gorge, et ça me transforme en une harpie furieuse, colérique, prête à détruire des vies et des futurs juste pour assouvir une soif de vengeance. Mais je n'en aurais pas le temps, pas plus que la possibilité d'ailleurs, parce que t'es là, à côté de moi, que ça devrait m'apaiser et pas me transformer en ce chien en cage. Non, rien n'y fait. Plusieurs heures sont passées, l'aube pointera dans pas trop longtemps, mais j'y arrive pas. Je peux pas digérer le secret, je peux pas digérer le mensonge, parce que si t'as pas de taf stable, j'en déduis que t'as pas non plus d'appartement, que tu m'as sans doute menti sur toute la ligne, et ça explique ta gêne quand je voulais qu'on aille chez toi, ton malaise dès que j'évoquais ton salon, ta chambre. Terrible douleur qui m'assaille quand je me dis que depuis la nuit à l'hôtel t'as peut-être pioncé dehors, ou chez des types louches en échange de je sais pas quoi, parce que la réalité c'est que je sais pas du tout ce dont t'es capable pour survivre, que d'un côté je suis fier de pouvoir t'attirer chez moi quelques jours, le temps de te retaper pour de bon, le temps de trouver des solutions concrètes. Mais d'un autre côté, j'ai vu dans tes yeux que t'étais prêt à repartir pour un tour de manège, que tu balayais mes envies et mes aspirations d'un coup de cils moqueur. Et je peux pas t'en vouloir, parce que ça doit être lucratif, toute cette merde, et puis j'en ai ras le bol de tourner en rond dans mon lit, alors je me lève, enfile un des rares boxers trouvés dans ma commode, et je m'évade de la chambre sur la pointe des pieds. Cafetière silencieuse, le bruit qui se noie dans les branches noueuses d'un petit arbre posé là, ou dans les feuilles d'une autre plante qui s'épanouit sur un coin de comptoir. Ristretto, très serré, j'avale ça en deux secondes, me brûle la gorge, mais j'en reprends un direct, je refais le même truc. Je pourrais pas dormir cette nuit, dans tous les cas, parce que je veux pas que Morphée conjure Hypnos, l'invite à se faufiler dans ma tête pour me distiller des images de toi en sang. Alors je fais les quatre cent pas dans ma cuisine, ça dure des heures, je range des trucs au hasard, discrètement, sans un bruit, et puis entre deux fausses tâches ménagères, je me glisse dans le salon, les pieds qui frôlent le tapis de faux poils tout doux, et je m'arrête face à la baie vitrée. Je dois trouver des solutions pour toi, t'as jamais su choisir, et puis tu vas me haïr de choisir pour toi, mais je peux pas te laisser te mettre en danger.

Si ça n'avait pas été moi, ce soir, ça aurait pu être n'importe qui. Un type dangereux qui t'aurait fini au poing, une nana dangereuse qui t'aurait blessé, qui t'aurait traîné de force à l'hôpital, et j'aurais peut-être dû le faire aussi, même si tes aveux étaient criminels, t'aurais reçu les soins nécessaires, les soins vitaux, et peut-être que t'aurais pas cette respiration sifflante dans mes draps. Peut-être que j'aurais pas été forcé d'affronter des dilemmes terribles, à pas savoir quoi faire, à pas savoir comment encaisser la vérité sombre. Troisième café, celui-là allongé, moi debout. Le soleil est déjà en train d'escalader dans le ciel, Sisyphe condamné à cette tâche lourde, pousse la boule de feu jusqu'au zénith, il est dix heures trente, la voisine ne m'a pas encore écrit, et c'est tant mieux parce que je veux pas qu'Olivia soit là quand tu viendras à moi. Enfin, non, tu viendras évidemment pas, t'es trop amoché pour te déplacer, je veux pas risquer que tu te fractures la cheville et pourtant... Pourtant, tu te colles à mon dos, j'ai l'impression d'halluciner, ton bras autour de moi, ta respiration douloureuse qui me fait souffrir aussi. Fin sourire sur mes lèvres. Je peux pas m'empêcher d'être heureux quand t'es là, même si je suis en colère, même si rien ne va dans ce que tu as fait. "Je ne me serais pas barré. Je ne peux pas m'enfuir loin de toi, tu le sais déjà." Confession timide, parce qu'elle est terriblement vraie, je peux rien faire qui nous sépare trop longtemps, justement à cause de ce bras autour de moi et de tout ce qu'il provoque, bousculant atomes et molécules. "Tu veux manger quelque chose ?" Ma voix est douce, je pivote, laisse mes omoplates tomber contre la baie vitrée, offrant la vue de mon dos aux passants, une dizaine d'étages plus bas, mes mains sur tes côtes qui n'appuient pas mais caressent. "Olivia n'est pas encore là. Elle va bientôt rentrer, mais je gère pour ne pas que vous vous croisiez aujourd'hui." Baiser sur ta joue, mon nez qui hésite à se perdre sur ton épaule en même temps que ma tête, et finalement j'abdique, garde le menton droit pour ne pas te faire mal ou appuyer sur une plaie. Le soleil brille sur ta peau. "T'es beau, Stan, même dans cet état-là. Mais va t'asseoir dans le canapé, je reviens." Pas qui s'articulent jusqu'à la cuisine, me séparant avec regret de la chaleur qui nous nimbe tous les deux quand on est enlacés. Je ne reviendrais qu'avec des gâteaux au chocolat industriels, hyper sucrés, hyper caloriques, et deux grands verres d'eau. Tu ne mourras ni de faim ni de soif chez moi, alors que je me laisserais sans doute aller à la lente agonie du désir sans pouvoir le combler tant que tu seras souffrant ; mauvaise pensée, sans doute, mais même abîmé tu me rends complètement dingue.
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Stanislas Vacaresco
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Stanislas Vacaresco
#  (blumesco) oops i won’t do it again EmptyDim 5 Mar - 14:43

Stan & Wolf
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Je suis rassuré de le retrouver là, de pouvoir m’assurer qu’il est vivant contrairement à ce que mes rêves m’ont fait croire. C’est pas souvent que je m’en rappelle, de ce qu’il se passe pendant que je dors, mais ce cauchemar m’a marqué, parce que je crois qu’il parle à une vraie terreur. Parce que c’est pas complètement impossible que ça se produise, un jour, si je continue comme ça. Mais si je continue pas comme ça, qu’est-ce que je suis censé faire ? Je sais pas, j’suis paumé, mais au moins il est là, et c’est déjà bien. Plus que bien, même, quand je l’entends me dire qu’il peut pas partir loin, même si ça me fait me sentir putain de coupable. C’est la première fois que ça m’arrive et c’est flippant, mais je crois que j’ai envie qu’il se rende compte que je suis qu’une merde, comme tous les autres. Il me l’a dit, que je devais pas comparer, qu’il était pas comme eux... Mais ça serait peut-être mieux pour lui s’il l’était un peu. Parce qu’il peut pas décemment vivre avec un poids dans mon genre. Il a une gosse, rien à voir dans toutes les histoires que je me crée, il mérite pas tout ça. Il mérite pas d’avoir aucune nouvelles pendant des heures avant de me retrouver complètement déglingué sur un bord de trottoir. Il mérite mieux. Mieux que ce que je peux lui offrir. Sauf que je suis putain d’égoïste et qu’en même temps que je pense tout ça, je me dis que moi je peux pas le laisser partir. Je refuse de le voir s’éloigner, ça me rend heureux de l’entendre dire qu’il en est pas capable. Ça me rend aussi heureux que triste et j’ai envie de me baffer moi-même.

« J’veux pas que tu t’enfuies loin. J’supporterais pas. »

Baiser déposé contre son dos, puis me voilà contre son torse, je lève un peu la tête pour lui sourire, hause les épaules. Je sais pas si j’ai faim, mais je me doute qu’il va quand même me filer à bouffer pour reprendre des forces ou je sais pas trop quoi. J’ai envie de plus, besoin de plus, alors mes bras serrent un peu plus fort, la joue qui se colle contre sa peau, j’inspire. Il parle de sa fille, j’hoche la tête. Je lui fais confiance, je sais qu’il me mettra pas mal à l’aise. Ou qu’il l’exposera pas à ma tronche abîmée. Les deux fonctionnent, je me dis qu’il essaie probablement de nous préserver tous les deux, au fond. Ses lèvres sur ma joue, moue triste quand je n’ai pas le droit à plus, et puis il s’éloigne déjà, m’ordonne de me mettre sur le canapé, j’obéis docilement, l’attends. Et puis pendant que je l’attends – c’est que quelques secondes, ça me paraît des putain d’heures – y’a mon cerveau qui tourne, qui clique, qui tinte... Trop de pensées pour faire le tri, j’ai peur qu’il m’en veuille pour toujours, que ça défonce tout ce qu’il y a entre nous, comme si y’avait pas assez de raisons pour que ça foire, déjà. Il revient et je souris, j’adore l’idée du petit-déj qu’il me propose, ça ressemble au genre de truc pas compliqué qui me plaît vachement. Mais avant de manger, je me relève, l’attire à moi, glisse une main sur sa nuque pour attirer ses lèvres aux miennes et l’embrasser tendrement, soupirant contre ses lèvres. Ça m’a manqué et j’en ai besoin, alors je l’embrasse jusqu’à plus en pouvoir, jusqu’à plus être capable de respirer, puis j’attaque encore quand je retrouve un semblant de souffle. On tourne, il se retrouve dos au canapé et je l’y fais doucement tomber, m’accroche à lui pour me retrouver sur lui, les mains qui se font baladeuses. Je suis pas en état mais je m’en fous, je veux juste le sentir, m’assurer qu’il est toujours là et que même s’il m’en veut à mort il bougera pas. Et puis je brise le baiser, une main sur sa joue, mes yeux dans les siens.

« J’suis désolé, Wolf. Je voulais pas que... Tu me pardonnes ? J’veux pas que tu sois en colère... »

Air suppliant, ton aussi, j’ai vraiment la frousse qu’il m’en veuille. Parce que je le sais, au fond, que j’ai merdé. Je sais que c’est clairement pas le genre de truc qu’on veut apprendre sur la personne qu’on fréquente – non, qu’on aime – et qu’il a tous les droits d’être en rogne, mais peut-être que si on en parle et que je lui explique... Je sais pas, putain. Tout ce que je veux, c’est effacer la nuit dernière. Pas me retrouver à devoir faire cette livraison de merde, pas me retrouver au sol, pas finir dans son appart parce qu’il a eu peur que je passe pas la nuit... Putain toute cette technologie et on a toujours pas inventé le voyage dans le temps, quelle merde.

AVENGEDINCHAINS
Wolf Blumhardt
homo stanosaurus sous ultraviolets
Wolf Blumhardt
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#  (blumesco) oops i won’t do it again EmptyDim 5 Mar - 15:34

Stan & Wolf
oops i won’t do it again


Mes mains se la jouent robotiques, comme si elles étaient équipées d'une puce qui leur permet de passer en mode automatique. Elles vident un paquet de gâteaux sur un plateau en bois, ou en plastique, je sais pas, je sais plus, je m'en fous, je laisse mes doigts s'articuler tout seuls comme des grands, dégainer un verre, le remplir d'eau, puis un autre, sans doute le tien parce que pas la même couleur, parce qu'il se remplit d'eau en bouteille et pas d'eau du robinet, preuve que malgré la tempête qui m'étreint, j'arrive encore à faire attention à toi, comme si je pouvais seulement en douter, alors que la seule chose qui puisse me raisonner, c'est tes bras autour de moi et tes mots murmurés, et puis aussi la certitude que tu ailles bien, que tu ailles mieux, parce que ce ne sont pas que des blessures physiques, il y a tout le reste aussi, tes conneries de travail provisoire, les liasses de billets qu'on a dû te faire miroiter et qui t'ont fait lâcher la rampe, glisser vers un terrain dangereux, si dangereux même que je peux pas faire grand-chose pour t'aider sinon te mettre la pression pour que t'arrêtes. Mes poignets glissent sur la poignée du frigo, trouvent du jus d'orange, du nectar de bananes bio, un truc que j'ai dû acheter sur un coup de tête, et puis ils posent deux pommes, des clémentines, tout un tas de trucs qui ont dû voyager en avion ou en bateau, pas super écolo mais j'ai pas la tête à me préoccuper de mon empreinte carbone, le plateau est fait, la cafetière allumée au cas où t'aurais besoin d'un café, je fais un rapide détour par l'armoire à pharmacie, dégaine des anti douleurs, du gel à appliquer sur ta peau aussi, ça fait un peu tâche le long des fruits, le long des pâtisseries parfaites, faites à la machine, mais je m'en fous, je suis pas dans un mood à soigner l'esthétique, puisque dans les couloirs, dans le salon, dans la cuisine, mes épaules heurtent même mes plantes sans que j'essaie de me rappeler le nom que je leur ai donné. Je pose le petit-déjeuner sur la table basse, me retourne pour te trouver bien assis sur le canapé, je pousse la table du pied, un peu fort, les verres d'eau en envoient un peu partout mais au moins le plateau est plus près de toi, je te dévisage, et ton regard me fait basculer en mode manuel, je reprends le contrôle. Tes doigts viennent caresser ma peau, ta bouche trouve la mienne, et cette fois j'arrête de lutter contre tous les sentiments, j'épouse d'une seule et même cérémonie mon amour pour toi, irrémédiable, fort, intense, langoureux, l'envie de ton corps fusionné au mien, désir ardent malgré les événements, la colère, qui brûle encore plus fort, lèche mes os en me poignardant le coeur, et puis toutes les peurs, ces foutus fantômes qui m'ont tenu éveillé la nuit entière, sans pouvoir réellement me battre puisque tu revenais sans cesse, couvert de cicatrices et de sang, et que mon palpitant repartait s'affoler. Nos lèvres s'entrechoquent, c'est un peu plus intense que ce que j'aurais souhaité parce que j'ai toujours la peur de te blesser, de te faire chuter, que tu t'évanouisses même si mes lippes sont trop brûlantes, mais c'est toi qui dicte le rythme, et je ne fais rien de plus que de me laisser tomber sur le canapé, mes mains accrochées à toi pour ne pas que tu te fasses mal, les tiennes qui jouent partout sur mon corps, renforcent encore cette envie de toi qui en est devenue presque douloureuse. C'est pas le moment, je me le répète en boucle, pas du tout le bon timing pour t'embrasser partout, puis te faire mien, sous le soleil, sur le tapis, sur le canapé, un peu partout du moment que c'est moi en toi, et les images partent pas vraiment, pire encore, elles s'enchaînent, toujours plus vives, toujours plus nettes, c'est un foutu site X qui se déclenche dans ma tête au fur et à mesure que tes doigts caressent chaque parcelle de ma peau, parce que t'es tout aussi affamé, mais que, la réalité me revenant en pleine face, me fait interrompre les râles et la respiration chaude, lourde, t'es blessé, et qu'on ne fera rien qui puisse te faire mal. Même pas du sexe à la vanille. Désolé, t'es en rééducation, crois-moi que c'est pas beaucoup plus facile pour moi à supporter non plus. Nos lippes se décrochent, on est tous les deux à bout de souffle, pour une fois, toi plus que moi, et puis tu murmures quelques mots qui terminent de séparer mon torse en deux parties distinctes, me tranchant au passage pour de bon l'organe vital. "Je suis pas en colère contre toi, Stan. Je suis en colère contre tes choix et tes décisions." C'est la formulation parfaite, et j'argumente encore avec un baiser dans ton cou, un rapide mouvement de bassin qui nous remet bien droit, les pieds emmêlés, les bras emmêlés, les mots emmêlés aussi par la proximité de nos bouches. "T'es pardonné depuis que nos regards se sont croisés. J'arriverais jamais à t'en vouloir." Main qui caresse ton dos, s'arrête sur ton boxer, le mien bien tendu sous le poids de ton corps, me rappelant pourquoi d'habitude je mise tout sur zéro tissu. Et puis mes doigts glissent, caressent ta chair, l'agrippe, mais c'est pas sexuel, c'est tendre, c'est affectueux, une façon de nous rappeler que t'es à moi et que je peux pas me passer de tout ça - par tout ça, je pense à nous deux, la chaleur, les baisers, les caresses, l'affection. "Je veux juste que tu me promettes de réfléchir. Je t'aiderais à trouver un taf, tu viendras gueuler quand ça va pas, je te motiverais, on trouvera un truc. Un truc qui te plaît, parce que ça existe forcément. Même si c'est pas stable, même si c'est pas bien payé, du moment que t'as un vrai toit sur la tête..." Je plisse les yeux, hausse les sourcils. "Parce que c'était faux, cette histoire d'appartement, pas vrai ?" Dernière chance de me faire rentrer dans mes gonds, de ne pas laisser ma colère reprendre le dessus, je te regarde et analyse chaque trait. Mode mentaliste activé, bon, il tient pas très longtemps parce que j'ai les doigts qui agrippent tes fesses doucement, sans te blesser, pour t'attirer plus près de moi en t'embrassant le cou, possessif et affectueux, mais au moins ça me permet de sonder ta réaction à ma question, de m'assurer que tu ne me mens pas encore une fois.
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