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 (blumesco) oops i won’t do it again

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Stanislas Vacaresco
Drop in the ocean
Drop in the ocean
Stanislas Vacaresco
#  (blumesco) oops i won’t do it again - Page 3 EmptyLun 6 Mar - 21:15

Stan & Wolf
oops i won’t do it again


Il se vend carrément bien, ce con. Un vrai vieux insupportable qui râle et grogne, ça donne super envie. Mais je m’en fous pas mal. Qu’il me gueule dessus, qu’il se plaigne, ça me fera juste l’aimer encore plus, je pense. Je suis persuadé que rien ne venant de lui pourrait me faire fuir, alors je fais claquer ma langue pour indiquer que je suis pas d’accord avec ce qu’il dit, frissonne sous ses lèvres. Je l’écoute me dépeindre cette image horrible de lui assailli par les microbes et ça me fait juste sourire, parce que j’ai envie de voir ça. J’ai envie d’être là pour lui apporter de la soupe, du thé, trois tonnes de sucres, tout ce qu’il voudra. J’ai plus envie de me demander chaque jour où je vais dormir, je veux partager son quotidien et savoir que je rentre tous les soirs pour me glisser entre ses bras.

« Hors de question que je te dispute quand tu seras malade. Tu seras tout faible, y’a que si tu me gonfles que je t’engueule. Et je crois que c’est pas super près d’arriver. »

Je suis prêt à encaisser à peu près n’importe quoi venant de lui sans broncher. Pourtant du genre à bouder pour un oui ou pour un non, mais je crois que ça m’est pas arrivé depuis ce fameux rendez-vous, depuis le restaurant. Parce que j’aime pas le voir se triturer les méninges pour comprendre pourquoi je fais la gueule, je préfère lui donner la réponse tout de suite ou juste pas faire la tronche. Sa bouche recommence à être partout sur moi et me fais perdre le fil de mes pensées. J’ai envie de me concentrer que sur ça, que sur lui, que sur les sensations qu’il crée, tous les incendies qu’il allume quand sa langue passe sur ma peau. Mais il faut aussi affronter la réalité, dire les choses, et c’est pas plaisant mais c’est obligatoire. Parce que je veux pas la voir. Et je sais que c’est putain d’égoïste, qu’il m’ouvre toute sa vie et m’accueille comme un prince, mais j’y peux rien. Y’a ce truc noir qui l’entoure, la gosse, dans ma tête. Pas parce que c’est la sienne et que j’veux pas jouer au papa. Mais parce que c’est une gamine, que j’aime pas l’enfance, que ça me tire des grimaces de dégoût et des hauts le cœur. On peut dire que je m’apitoie sur mon sort, que tout tourne autour d’un truc dont mes souvenirs sont même pas précis et que c’est débile, j’en ai clairement rien à foutre. J’aime pas les petites filles parce que ça me rappelle Julia. J’aime pas les petits garçons parce que ça me rappelle moi. Et puis ça sait pas se débrouiller, ça a sans arrêt besoin de pleins de trucs, ça me gonfle. Perte de temps, d’énergie... Je veux pas de ça pour l’instant. Peut-être que je verrai plus tard, parce que j’ai envie de faire l’effort pour lui, mais que pour l’instant c’est trop. C’est hors de ma portée. Je le vois pas, mais j’ai l’impression qu’il est d’accord, je le sens s’agiter un peu avant qu’il réponde. Sourire léger aux lèvres en l’entendant dire qu’on est ses deux êtres préférés. J’pourrais être jaloux, mais ça me fait juste plaisir je crois. Qu’il me mette à son niveau, à cette place si haute. En général, un gamin, ça chamboule tout. Les parents préfèrent leur gosse à l’être aimé, aiment différemment mais de façon plus profonde. Là, c’est pas le cas. Égalité. Un partout, balle au centre.

« Merci, Wolf. »

Ça me touche, qu’il cherche pas à me faire changer d’avis. Qu’il pète pas un câble et qu’il m’autorise à être égoïste. Je pourrais m’en vouloir, mais non. C’est pas de ma faute si je supporte pas les mini-humains. Je fais ce que je peux. Déjà, j’ai pas complètement fermé la porte à l’idée de la rencontrer. C’est plus que ce que j’aurais cru y’a encore quelques temps. Il m’assure qu’il m’emmènera bientôt à la gare et me voilà à nouveau tout contre lui, ça me fait rire, je lève un bras pour aller glisser les doigts contre son crâne, tourne la tête pour embrasser sa joue. Ravi à la perspective de pouvoir lui voler une chemise ou deux, et une ceinture aussi parce que ses pantalons seront trop grands. Pas grave. Je tique sur la deuxième partie, par contre et laisse tomber mon bras en avant, repose la main sur son genou.

« J’veux pas que tu m’achètes des trucs. J’ai ce qu’il me faut. J’profite déjà assez de toi comme ça. Vraiment, j’ai pas besoin... Sauf si t’es en train de me dire que je m’habille mal. Dans ce cas je vais le prendre très mal et carrément te faire la gueule. »

Léger rire pour lui faire comprendre que je le pense pas une seule seconde, puis je soupire.

« C’est pas que je suis pas bien, là, mais on va finir comme des vieux pruneaux et toi t’as même pas pu te laver. Va pas croire que j’aime pas être le centre de l’attention, ou que tu sens pas bon, mais t’as le droit à un peu de savon aussi, hein. »

AVENGEDINCHAINS
Wolf Blumhardt
homo stanosaurus sous ultraviolets
Wolf Blumhardt
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#  (blumesco) oops i won’t do it again - Page 3 EmptyMar 7 Mar - 13:49

Stan & Wolf
oops i won’t do it again


J'aime bien cette sensation d'apaisement, cette sensation de toi qui glisse contre mon torse, dans une eau chaude devenue tiède, tous les deux en train de mélanger tous les fluides et toutes les peaux possibles. Je sais pas du tout pourquoi ça me plaît autant quand il s'agit de toi, à vrai dire, tout ce dont je suis persuadé, c'est que je ne veux plus que tu partes de chez moi, même quand tu seras rétabli. Il y a évidemment la problématique de ma fille, mais tu pourras pas éternellement te refuser à la voir. Il y aura bien un moment où tu voudras rencontrer cette deuxième partie de mon coeur, et je prie tous les dieux imaginables pour que tu te décides à l'aimer comme je l'aime. Pour l'instant, on ne parle pas de futur. On avance main dans la main, et c'est déjà pas mal. Olivia reviendra à la maison dans quelques heures, elle passe l'après-midi avec un copain - j'ai du mal à comprendre ce que les enfants de quatre ans peuvent bien échanger ensemble si ce n'est des jouets baveux, mais apparemment ils s'amusent et c'est toujours ça de pris. Mes mains forment un coeur avec les tiennes, posées directement sur ton ventre, sans aucune ambiguïté, sans aucune chaleur, sans aucune autre envie que la tendresse qui nous nimbe comme les eaux pleines de mousse. Je sens tes doigts m'échapper, glisser, tomber sur mon genou, le long d'une de tes cuisses. T'aimes pas qu'on te fasse des cadeaux, enfin du moins t'aimes pas cette partie de moi qui se plaît à t'imaginer avec mille sacs à la main, l'envie de te ramener chaque matin et chaque soir un nouveau cadeau, une friandise, une sucrerie, un manteau, une chemise, une console, n'importe quelle connerie du moment que je te vois sourire. Parce que l'argent, j'en ai jamais manqué. Et que depuis que je suis gamin, il m'a servi à offrir des cadeaux à ma mère, des cadeaux à mes potes, puis, quand je suis parti en mode loup international, à couvrir de cartes postales mes amis d'enfance, à couvrir de cadeaux chers mes copains de débrouille. Ça n'avait jamais été une monnaie d'échange, juste une façon de voir des sourires germer sur le visage de ceux que j'aime. T'avais du mal à supporter ça, je m'en étais rendu compte quelques fois déjà, et comme je savais que tu galérais côté thunes, j'avais encore plus envie de t'ensevelir, toi, sous une montagne d'offrandes. C'était un des rares aspects de ma personnalité que je ne pouvais pas contrôler, et que je ne comptais surtout pas faire disparaître. Je pouvais me moduler, ne pas te traîner dans des galeries commerciales pour des courses sans fin, mais tu aurais des colis innombrables et des cadeaux presque tous les jours, certitude affirmée qui ne me faisait pas rougir. Une autre partie de ta phrase me faisait grimacer quand même, méritait que je rebondisse dessus, espérant juste qu'aucun conflit n'éclaterait. Mais on était suffisamment grands tous les deux pour savoir se gérer, pas vrai ? "Tu profites pas de moi, Stan, sors toi cette idée de la tête parce que c'est faux. Tu es chez moi parce que je sais que tu es en sécurité ici, parce que je t'aime et que ça me fait plaisir et un bien fou de t'avoir contre moi n'importe quand." Je secoue la tête, mon nez qui caresse ta nuque. "Et tu t'habilles très bien, mais je te préfère sans aucun vêtement. D'où la nécessité de t'en acheter des nouveaux, parce que j'ai peur que ton stock s'amenuise quand j'en aurais déchiré quelques uns..." Sourire qui se perd en un souffle le long de ton cou, lèvres qui se posent sur toi, restent là pendant quelques secondes, sans bouger, comme si j'aspirais un peu de ton odeur pour ne plus jamais la laisser partir.

Ton soupir se noie dans l'eau, dessine quelques ondées rondes et scintillantes, et puis tu parles de choses qui fâchent encore, mais me font sourire. C'est toi le plus raisonné de nous deux, qui aurait pu le croire. "J'attends que tu sortes du bain, je vais prendre une rapide douche et je te rejoins pour m'habiller de ta bouche sur mon corps, avant d'enfiler de vrais vêtements plus conventionnels. Ça te va ?" Je penche la tête, toi aussi, nos lèvres se trouvent le temps d'un baiser doux, les langues qui tournoient dans l'unique but de continuer à faire fonctionner nos coeurs, puis je me redresse avec tout le soin du monde, dégageant mon corps de notre étreinte et de l'eau chaude avec beaucoup de regret, m'extirpant de la baignoire sans glisser pour pouvoir te tendre bras et mains et t'aider à en sortir sans prendre le risque que tu te blesses à nouveau, ou qu'un muscle endolori lâche et te fasse tomber. Tes bras s'enroulent dans mon dos, les miens font de même avec le bas du tien, et puis je te soulève le temps de sortir de l'eau, comme un ravioli délicieux, que je viens retrouver de mes lèvres sur tes épaules, sur ton cou, sur ton ventre aussi, avant de m'écarter pour te donner une grande serviette. Ton corps disparaît sous elle et j'éprouve déjà quelques remords. J'aurais dû refuser qu'on sorte du bain, laisser nos deux silhouettes se prélasser là une journée entière. Mais on avait des choses à faire. Eau qui se vide en même temps que je récupère mon shampooing dans un placard, mousse sur le corps et sur les cheveux alors même que j'ai à nouveau envie de toi sans me résigner à laisser ma main s'occuper de mes désirs, te réservant ce rôle unique pour ce soir, ou pour n'importe quel nouveau moment d'intimité. Corps séché et enroulé à mon tour dans une serviette, je viens réclamer mon dû, me laisse tomber dans le lit à côté de toi, attendant tes lèvres partout sur ma peau pour la sanctifier, avant de me relever, me délaissant de la serviette, enfilant un pantalon noir rayé de gris, un pull blanc en maille, une montre, trois bracelets, cinq bagues, une chaîne, trois pschits de parfum. Le cygne violet avait quitté mon poignet depuis hier soir, soucieux de n'avoir aucun bijou sur le corps susceptible de te blesser un peu plus lors de la nuit ou de mes soins. "On va manger ? Olivia revient dans trois heures." Je me doute que tu peux avoir un peu peur de sortir, alors j'ajoute aussitôt, sourire aux lèvres, pas qui me mènent aux lits, ma main sur la tienne. "J'ai réservé ce matin pour un petit restaurant à trente mètres de chez moi, même pas une minute de marche, et la table sera au fond de la salle, romantique et secrète. Tu pourras même fumer." Je te montre un coin de la chambre, sac blanc à ruban rouge, premier cadeau sans doute, une cartouche de clopes pour toi, des cigarettes en chocolat pour moi, de quoi pouvoir t'imiter en profitant de mon addiction à moi (et je ne parle pas de ton corps, de ton coeur, de ta peau ou de ton âme, pour une fois).
AVENGEDINCHAINS
Stanislas Vacaresco
Drop in the ocean
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Stanislas Vacaresco
#  (blumesco) oops i won’t do it again - Page 3 EmptyJeu 9 Mar - 18:36

Stan & Wolf
oops i won’t do it again


L’idée qu’il m’achète des trucs me met mal à l’aise. Pourtant je suis pas du genre à refuser quoi que ce soit de gratuit, mais là c’est différent. Comme si j’avais besoin d’une autre preuve que cette relation est complètement unique, qu’elle ressemble à aucune autre. Je lui ai suggéré que c’était l’homme de ma vie, maintenant je crois que j’en suis sûr. Parce qu’aucun autre n’a jamais eu le droit de me voir dans ce genre d’état, aucun autre n’a eu le droit à autant d’honnêteté de ma part. Si ça avait été comme chaque fois que je tombe amoureux, je me serais juste cassé en le croisant hier, en me disant que c’était pas des oignons et qu’il allait pas m’empêcher de vivre ma vie. Sauf que j’avais qu’une envie cette fois, c’était de m’accrocher à lui et de plus jamais lâcher. J’ai jamais cru aux dictons débiles que sortent les vieux, mais je crois effectivement que dans ses yeux, dans sa présence, je vois mon chez-moi. Et c’est pour ça que je veux pas qu’il me couvre de cadeaux, de trucs et d’autres, parce que j’ai pas besoin de quoi que ce soit si je l’ai lui. Je pense qu’il comprend pas tout ce qu’il me donne déjà. Je soupire en l’entendant parler parce que y’a cette partie de moi qui veut pas se détacher du fait d’avoir l’impression de profiter de lui, qu’il va finir par s’en rendre compte, péter un cable et se barrer. N’empêche que je vais pas mentir et qu’à moi aussi ça me fait du bien et plus que plaisir d’être là, de me dire que je vais pouvoir passer tout le temps que je veux à l’embrasser et me glisser entre ses bras. Ouais, sacrément belle perspective je trouve. Je préfère pas répondre, pas envie qu’il finisse par s’agacer de ma non coopération. Et puis j’éclate de rire, secoue la tête en l’entendant affirmer que j’aurai pas de vêtements très longtemps si ça tient qu’à lui. J’aime bien l’idée.

« Tu vas me sortir ton côté bestial ? C’est sexy. »

Je sais pas comment il fait mais j’arrive à ressentir tellement de trucs rien qu’avec ses lèvres sur ma peau, alors qu’elles bougent même pas. Pas forcément quoi que ce soit de sexuel, mais un énorme mélange de plein de trucs qui me font fermer les yeux tellement c’est puissant. Je me sens chez moi, dans ses bras, comme si j’avais enfin ma place quelque part. Et puis c’est carrément beau, aussi. C’est doux, c’est tendre, ça me donne juste envie de dormir en sachant parfaitement que je suis en sécurité, comme il le dit si bien. Je suis pas tout à fait sûr qu’il résiste trop bien face à un flingue et j’ai vraiment pas envie de le savoir, mais ça change pas le fait que j’ai la sensation d’être protégé, complètement safe. Toutes les bonnes choses ayant une fin, on finit par se dégager de la baignoire après un dernier baiser. Je sais pas si je suis plus soulé par la perte de chaleur de l’eau ou de son corps. Enroulé dans une serviette tellement moelleuse que j’ai l’impression d’être un gros marshmallow tout blanc, je retourne jusqu’à la chambre, me laisse tomber sur le lit, soupire en fermant les yeux. Rien de mieux qu’un bain bien chaud. Enfin si, y’a plein de trucs, mais là tout de suite, y’a pas grand-chose. Sauf peut-être Wolf qui apparaît à côté de moi, vision merveilleuse qui me fait sourire aussitôt, yeux à nouveau ouverts. Même pas besoin qu’il dise quoi que ce soit pour que j’accède à ses demandes de tout à l’heure et dépose mes lèvres partout sur sa peau, lentement, méthodiquement, terminant bien entendu par ses lèvres pour un baiser d’une tendresse infinie. Et puis je le regarde, suis fasciné de chacun de ses mouvements, complètement ébahi par la beauté de gestes pourtant si simples. Il me sort de mes pensées avec une question, j’hoche la tête sans réfléchir. Il s’approche, continue à parler, nouveau hochement de tête. Froncement de sourcils, aussi, en voyant son geste. Je me tourne, aperçoit ce qui ressemble fortement à un cadeau, secoue la tête en souriant.

« Mais t’es terrible, hein ? Je l’ouvre maintenant ? »

Permission accordée, j’éclate de rire en sortant les clopes, en voyant celles en chocolat. C’est à la fois hilarant et adorable, j’crois que je suis amoureux. Sourire béat aux lèvres quand elles se retrouvent sur les siennes pour le remercier d’un baiser, une main sur sa joue. Je caresse sa joue de mon pouce, lui souris quand je me recule. Et puis il faut bouger, parce que s’il a réservé autant en profiter. Puisqu’il m’a dit que c’était ok tout à l’heure, je me plante devant son placard, fouille un peu. Je vole – parce que je compte pas lui rendre – un t-shirt blanc et un pantalon noir un peu trop grand, arrête pas de sourire parce que tout ça porte son parfum et que ça me fait complètement délirer. P’t’être pas besoin d’aller récupérer mes fringues finalement... On finit par sortir, main dans la main parce que je refuse de me passer de ça, maintenant, et ça prend effectivement moins de cinq minutes pour être assis dans le resto, cartes entre les mains. La mienne reste fermée, j’y touche même pas, me contente de le regarder. Pas capable de me décider en temps normal, déjà, alors vu comment je suis crevé, hors de question que je me pose la moindre question. J’ai laissé les clopes chez lui, parce que je veux faire l’effort de réduire quand je suis avec lui. Il aime pas et je refuse de lui imposer. En général, je m’en tape carrément. Pas avec lui. Mon ventre gronde, je grimace. J’avoue que je me suis un peu nourri de café et de clopes récemment, la seule exception étant le repas avec mes frères hier midi, et c’est peut-être pas le truc le plus malin.

« Tu peux choisir pour moi s’il te plaît, schatzi ? »

Mine de chien battu, battements de cils pour montrer à quel point je suis mignon et adorable et j’attrape sa main, caresse sa paume de mon pouce, lui lance un sourire insolent.

AVENGEDINCHAINS
Wolf Blumhardt
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#  (blumesco) oops i won’t do it again - Page 3 EmptyJeu 9 Mar - 20:14

Stan & Wolf
oops i won’t do it again


Cette journée est belle, chasse de ma mémoire les derniers souvenirs de tes bandages, de tes cicatrices, de tes douleurs, de ma tristesse et de toutes nos peurs. J'ai maintenant des certitudes, celle que je te trouverais dans mon lit pour les prochaines nuits, celle que tu seras toujours là au matin. Que tu seras en train de sourire, parfois, et que ton visage se parera sinon d'un air boudeur, quand tu me verras arriver avec un nouveau paquet cadeau tous les soirs, te le glissant entre les mains pendant que tu me grogneras que je n'aurais pas dû, satisfaction égoïste de te voir éclater de rire en voyant ce que j'aurais pu imaginer pour toi cette fois. Les cigarettes, ce n'est rien, vraiment pas grand-chose, et pourtant ça t'a déjà attiré toutes les étoiles du ciel pour les glisser sur tes dents, puis sur mes lèvres, et cette passation stellaire était si délicieuse que je me suis bien fait à l'idée de la reproduire plusieurs centaines de fois par jour. Peut-être qu'on étouffera à force de s'embrasser, peut-être que nos corps développeront des besoins communs, qu'on finira par se synchroniser sur tout un tas de choses ; peut-être qu'on sera toujours différents mais unis par la qualité commune qui nous fait donner la main l'un à l'autre même en plein milieu de la rue, pour quelques dizaines de mètres. Cette beauté qui n'appartient qu'à nous, qu'il nous faut faire perdurer, même si je doute bien qu'elle puisse faner un jour, c'est l'amour qui fait frémir, l'amour qui fait sourire, l'amour qui fait jouir et l'amour qui fait rêver, encore et toujours. L'amour qui me fait te mater dans la rue sans aucune vergogne, sans aucune honte, puisque je sais que ça nous fait du bien à tous les deux, toi quand tu te pavanes sur quelques mètres pour entrer dans le restaurant, moi appuyé sur la porte à te regarder t'agiter dans mes vêtements, en tirant une certaine fierté qu'ils t'aillent bien mieux qu'ils ne l'aient jamais fait avec moi. Assis à table, comme prévu dans un coin du restaurant, deux piliers de chaque côté de nos épaules, encerclés donc par ces quatre colonnes de faux marbre, sculptées comme pour imiter d'antiques oeuvres. Ce n'est pas grave, je n'avais pas choisi ce restaurant pour son décor, pas non plus pour la carte, parce que j'ai jamais vraiment mémorisé ce que je mangeais, sauf quand t'étais en face, puisque dans ces situations-là mes neurones s'activaient pour enregistrer ce que tu pouvais être en train de dévorer avant que je t'en dévore quelques bouchées, quelques cuillères, quelques gouttes, selon ce que tu avais commandé. Tout avait l'air meilleur quand tu répétais le nom entre tes lèvres charnues, pendant que je te regardais, amusé. Ce midi, tu n'arrivais pas à choisir. Indécision qui aurait pu m'agacer, si ça n'avait pas été toi, si ça n'avait pas été quelque chose qui revenait si souvent, qui me permettait d'essayer d'en savoir plus sur tes goûts en commandant des plats que tu appréciais généralement. Le serveur était déjà devant nous, bloc-notes en main, à l'ancienne, stylo qui griffonne. "On va vous prendre le poulet rôti au miel et ses carottes fondantes et délicieuses pour monsieur, et le poulet à la normande pour moi." Il note, hoche la tête, s'apprête à partir, je le rattrape d'une rapide onomatopée. "Il n'y a pas de crevettes dans le poulet rôti au miel et ses carottes fondantes et délicieuses, pas vrai ?" Insistant bien sur les syllabes que je trouve risible, et puis il penche la tête, plisse les yeux, essaie de voir si je suis sérieux. Parfaitement implacable, le regard levé vers lui comme s'il détenait toutes les saintes vérités, je le laisse me répondre que non, pas de crevettes dans le poulet rôti au miel et ses carottes fondantes et délicieuses, il hésiterait presque à me dire que c'est dans le titre, mais n'ose pas, s'en va passer commande. Pas de vin, ce midi, on tourne à l'eau. Une façon comme une autre de me saouler, c'est de te regarder droit dans les yeux. J'y vois des abîmes, j'y vois des univers, j'y vois nous dans mille ans, et c'est bien plus grisant. Haussement d'épaules. "J'ai pas aimé comment il nous avait dit bonjour." Ma main qui remet en place les couverts, perfectionniste jusqu'au bord de l'assiette, et puis je replonge mes yeux dans les tiens, serre nos mains sur la table, une de chaque côté, carré de corps qui s'aiment et ne manqueront pas de le dire sous quelques minutes - parce qu'on est comme ça, et c'est chouette, c'est bon, c'est fantastique, c'est divin même. "J'ai déjà hâte de prendre un dessert." Confession qui m'échappe pendant que mes iris farfouillent le vide autour de nous, cherchent l'origine des chuchotements, comprenant sur le tard qu'ils viennent de la salle à côté. "C'est bien ici, c'est intime. Et puis, tu verras, c'est bon." Je te dis ça comme si je me souvenais de mon passage ici, sans vraiment que je puisse te donner un avis détaillé. J'avais dû emmener la mère d'Olivia ici, quand elle m'avait parlé de ma gamine. Ou peut-être que j'avais emmené un des types qui t'avait précédé. Sans nous donner la main, sans nous donner les lèvres, sans nous donner les yeux, évidemment. Il n'y avait qu'avec toi que j'avais du mal à rompre les contacts physiques. Si tu me poses des questions, j'inventerais un truc bateau, parce qu'on s'en fout pas mal de ce que j'ai pu faire avant de te connaître, des types que j'avais fréquenté. Tu étais le seul à m'avoir entendu dire je t'aime, c'était déjà un privilège immense. Et ça prouvait un million de choses. "Tu lis, de temps en temps ?" La question est venue en même temps que mes doigts avaient caressé ta peau. Si on doit passer nos soirées chez moi pendant quelques temps, autant occuper les heures. Je sais qu'on a un milliard de choses différentes à pratiquer pour accélérer le cours des secondes, tu sais que je n'y suis pas opposé, mais autant qu'on garde des surprises pour le reste de notre vie. "Moi non. J'ai jamais aimé. Ça bouffe trop de temps. J'ai découvert les consoles y a pas longtemps, par contre, et ça c'est... Herrlich. Magnifique." Ma jambe qui se loge contre la tienne sous la table, comme lors de notre premier déjeuner officiel ensemble. Pas besoin de lever ton tissu, c'est dingue, mais il y a encore plus d'étincelles depuis qu'on s'est découverts. Je t'adresse un clin d'oeil, redouble mon sourire, et les - premières, évidemment - assiettes arrivent à table. "Bon appétit, mon amour."
AVENGEDINCHAINS
Stanislas Vacaresco
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Stanislas Vacaresco
#  (blumesco) oops i won’t do it again - Page 3 EmptyDim 12 Mar - 23:05

Stan & Wolf
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C’est plutôt stylé comme restaurant en vrai. Pratique de savoir que c’est pas loin de chez Wolf, aussi, au cas où. Pas envie de choisir quoi manger, comme d’habitude, mais j’ai juste à demander et voilà que le serveur rapplique, note la commande dictée par mon Loup, qui me fait sourire en coin, avant de me faire carrément éclater de rire. Je me doutais bien qu’il donnait pas l’intitulé exact du plat juste pour passer commande. La pauvre mec repart et j’ai toujours pas réussi à calmer mon rire, que j’essaie même pas de dissimuler pour être poli. J’en ai rien à faire de le vexer, c’est pas comme s’il avait la moindre importance. Mon mec me fait rire, j’vais pas m’en cacher. Et puis j’arrive à m’arrêter, secoue la tête en l’entendant me dire qu’il a pas aimé le bonjour du serveur. Yeux levés au ciel, et puis nos mains qui s’accrochent. Le cliché du couple amoureux en pleine phase de la lune de miel, ce truc qui est censé s’arrêter hyper vite mais qui selon moi durera toute notre putain de vie. Ou jusqu’à ce qu’il se lasse de moi, mais vu son regard j’ai un peu l’impression que c’est pas près d’arriver. Forcément, il me parle de dessert avant même d’avoir reçu son plat et ça me fait sourire, attendri. J’aurais pu lui sortir un truc complètement vaseux sur le fait d’être son dessert, mais il sait déjà qu’il peut me bouffer à toutes les sauces, quand il veut. Et je sais que l’inverse est valable aussi. Il m’assure que c’est bon, j’ai pas de mal à le croire. C’est pas comme si j’étais difficile. Juste pas aventureux, mais ça a rien à voir. Et puis il me pose une question, me fais plisser les yeux une seconde.

« Hm... Nan, pas trop. Ça peut m’arriver, mais c’est pas forcément un truc qui m’attire comme ça. »

J’ai jamais été scolaire, les livres ça m’a vite filé de l’urticaire. Et puis quand on a pas de quoi se foutre un toit au-dessus de la tête, y’a plus important à acheter que des bouquins. Genre des clopes. Il reprend, me parle d’un truc qui m’intéresse vachement plus d’un coup. Je le voyais pas jouer à la console et ça me plaît carrément de savoir qu’il aime ça, parce que ça promet des trucs vraiment cool. Ça me fait marrer qu’il dise qu’il a découvert récemment, comme si c’était un truc sorti la semaine dernière les jeux vidéos.

« Ça m’fume comment t’es vieux des fois. »

Sourire amusé qui trahit le fait que je le pense pas une seconde. Je m’en branle de son âge, ce qui compte c’est ce qu’il se passe entre nous quand on est ensemble. Le reste ça n’a aucune foutue importance. Sa jambe se retrouve contre la mienne et ça fait qu’agrandir mon sourire. J’ai pas le temps de finir ma réponse qu’on est interrompus par l’arrivée des plats.

« Bon appétit, love. »

Fourchette attrapée et je prends une première bouchée. Visage sérieux en l’avalant, hochement de tête.

« Y’a définitivement pas de crevettes dans ce poulet rôti au miel et ses carottes fondantes et délicieuses. C’est vraiment... Fondant et délicieux. »

J’arrive pas à garder mon sérieux jusqu’au bout, ris un peu avant de lâcher les derniers mots. Ce qui me fait encore plus rire, c’est que c’est pas faux. C’est vraiment, littéralement, fondant et délicieux. Encore un bon choix du côté de Wolf, je suis jamais déçu quand il choisit pour moi. Je vais prendre l’habitude de juste laisser tous les choix de ma vie entre ses mains, comme ça j’aurai pas le souci de faire des choix de merde.

« Pour revenir sur les consoles, j’suis plutôt d’accord. C’est carrément cool. T’aimes plutôt quoi comme genre de jeux ? Pour savoir sur quoi je vais pouvoir te botter le cul. Nan parce que je suis un super mauvais perdant, j’vais bouder si je gagne pas. »

A moitié sérieux, petit plissement d’yeux dans sa direction avant de continuer mon repas, savourant ce truc si fondant et délicieux.

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Wolf Blumhardt
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#  (blumesco) oops i won’t do it again - Page 3 EmptyLun 13 Mar - 15:16

Stan & Wolf
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"Ouf. J'ai eu peur que tu ne tombes au sol en devenant tout rouge si les carottes fondantes et délicieuses s'étaient mystérieusement transformées en crevettes." Faux soupir extrêmement soulagé, la main sur le côté des tempes pour trahir que je suis bienheureux de ne pas avoir à dégainer tout un jargon scientifique au serveur pour lui expliquer que la présence impromptue de crevettes dans ton poulet rôti au miel et ses carottes fondantes et délicieuses a déclenché une véritable crise d'allergie. Pas tout à fait prêt, pour être honnête, à te voir de nouveau souffrir, parce que la veille, les plaies sur tout ton corps, soignées une par une avec une expertise médicale que je ne me connaissais jusqu'alors pas du tout, avaient réussi, une par une, à se déporter sur mon propre corps. La violence visuelle était devenue une source de souffrance qui m'avait infligé quelques coups sur chaque côte, sur chaque pommette, et j'aurais bien pu pleurer à l'image de la moindre larme qui aurait dévalé tes joues. C'était une toute nouvelle empathie que je découvrais, qui me forçait à prendre soin au maximum de tes émotions, à les mettre presque sous verre, exposition fantasque, musée coloré, pour ne pas t'éprouver en me faisant reflet de tes sentiments. Je préférais que l'on partage l'amour, les repas, la tendresse, les soirées, tout ce qui était nimbé de soleil et de délicatesse. Le reste du monde ne m'intéressait plus tant que ça. Je pouvais bien devenir casanier si ça signifiait faire le tour de l'appartement et de toutes ses possibilités - sans même rien évoquer de sexuel - à tes côtés. J'aurais presque pu me mettre à la lecture si tu m'avais demandé de te détailler des oeuvres ancestrales, épaule contre épaule, de gros oreilles dans nos dos qui se courbaient pour supporter la charge de toute l'affection que je te portais, lame qui tranchait mes iris, qui faisait battre mon organe vital toujours plus vite, toujours plus fort.

Ton rire résonne, c'est fondant, c'est délicieux, à l'image des carottes, et je pense qu'il s'agit sans doute du plus beau son que je n'ai jamais entendu. Pourquoi je n'avais pas remarqué tout ça, ces dernières semaines ? La façon dont ton rire s'articulait, la façon dont tu marchais, dont tu parlais, pourquoi je n'avais pas écouté d'un peu plus près chaque bruit qui sortait de cette étrange boîte à musique qui s'était mise à me fasciner ? C'est mes ricanements à moi qui résonnent quand tu reviens aux jeux vidéos. Je n'oserais sans doute pas te confesser que j'ai ce syndrome du collectionneur compulsif, qu'il m'a fallu acheter chaque mois une nouvelle console pour me contenter, chaque mois de nouvelles étagères, de nouvelles commodes aussi, pour abriter les jeux qui arrivaient presque par dizaine sans que je n'ai pu en toucher le centième, trop pris par le travail, par Olivia, par notre deal de départ aussi. Il y avait même une étagère sur laquelle je n'avais pas posé de plante ou de petit miroir, qui était pourtant l'équivalent du baptême pour tous les meubles franchissant la porte de l'appartement. Non, vraiment, j'avais été débordé ; c'était sans doute ça qui avait occupé ma tête, m'avait empêché de me rendre compte à quel point ta bouche qui dessine un sourire en coin pouvait me séduire, à quel point tes éclats de rire ou de joie étaient lumineux, à quel point tu étais beau, même fatigué, même blessé, même dans l'obscurité. "J'ai de tout. Je suis presque sûr de pouvoir te battre sur Mario Kart. Ou dans n'importe quel combat Pokémon." Haussement d'épaules, coup de fourchette et de couteau dans mon propre poulet, la sauce qui fond comme tes carottes, sourire. "On pourra les installer dans la chambre si tu veux. Ça pourra t'occuper quand tu voudras rester à la maison sans pouvoir être avec moi ou Olivia."

C'est une idée comme une autre. Ma chambre regorge de bibliothèques, elles ont envahi les murs, mais comme je te l'ai glissé quelques secondes avant, les livres se font rares, c'est surtout des babioles, des jeux vidéos, des films, n'importe quoi qui pouvait combler un espace, se graver dans l'immense fresque colorée que tout ça esquissait. Je me penche légèrement au-dessus de la table, comme si quelqu'un pouvait nous entendre, mais aujourd'hui, pas de vieux couple à notre droite pour nous lancer des regards indignés ; non, si mon ton se mure en murmures, c'est uniquement pour l'effet dramatique, pour que mes mots glissent à tes oreilles en les irisant des mille et unes couleurs inspirées par toi en face de moi, nos jambes se frôlant, nos mains s'attachant et se détachant chaque minute. "Et tu ne bouderas pas longtemps, je sais exactement ce qu'il faut caresser ou lécher pour que tu arrêtes de faire la tête." Inclination de tête, sourire qui s'agrandit, mon dos retrouve la chaise, je t'envoie un faux baiser du bout des lèvres, il claque dans les airs et ça m'amuse un peu plus. "Tu comptes dire à ta famille que tu vis chez moi ?" La question est sortie de nulle part, je sais que c'est un sujet sensible car tu chasses la moindre photographie des Vacaresco dès que j'aborde cette discussion. Mais tu dois te douter que j'ai des interrogations, surtout parce que ce qui nous a fait nous réunir, en dehors des rendez-vous administratifs pour Olivia, c'était justement le socle de ta famille que tu avais voulu un peu ébranler en les faisant grincer des dents. Je ne m'étais pas plaint de leur accueil, ils s'étaient tous montrés très sympathiques, très agréables, comme toi, finalement. Mais pourtant, tu avais cette fâcheuse manie à détacher nos yeux dès que je prononçais un de leurs prénoms, ou que je te posais une question toute simple. "Je pense que ça serait bien qu'ils sachent où te trouver en cas de besoin. Et ils sont évidemment les bienvenus." Dernière bouchée, mon poulet est fini, je te vole une carotte, mon sourire un peu plus faible mais toujours présent pour te prouver que je n'ai aucune mauvaise intention derrière mes questions.
AVENGEDINCHAINS
Stanislas Vacaresco
Drop in the ocean
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Stanislas Vacaresco
#  (blumesco) oops i won’t do it again - Page 3 EmptyLun 20 Mar - 21:45

Stan & Wolf
oops i won’t do it again


Quel abruti. J’ai envie d’éclater de rire mais je sais que ça va envoyer des carottes fondantes et délicieuses de partout et j’ai pas trop trop envie de rompre le charme, là. Autant qu’il me voie à mon plus grand potentiel de dégueulasserie le plus tard possible. Gardons un peu de mystère dans le couple. À la place je me contente de finir de mâcher tout ce bordel imprononçable et de prendre une gorgée d’eau, haussant un sourcil face à sa déclaration mensongère.

« Me battre ? Moi ? Sur Mario Kart ? Tu vis clairement dans un monde parallèle là, mon Loup. »

On va pas se mentir, je suis réellement mauvais joueur, mais je me fous pas mal de perdre si c’est parce que je suis déconcentré par ses beaux yeux. Le sourire qui tombe un tout petit peu en percevant le reproche dans la phrase, même si c’en est pas un, même si c’est pas ce qu’il a voulu dire. Ouais, je veux pas voir la petite. C’était clair dès le début, mais toutes les cartes ont été redistribuées. Je lui ai dit que je voulais pas la voir « pour l’instant » et j’ai l’impression qu’il fait exprès de pas capter cette partie de la chose, ça me gave. Sûrement parce que sa gosse est bien trop importante à ses yeux et qu’il comprend pas qu’on puisse pas aimer les mini-humains, mais j’y peux rien moi, je contrôle pas. Tant pis. Je ferme ma gueule, étire à nouveau les lèvres au maximum de leur capacité, parce qu’on n’est pas là pour se prendre la tête et qu’il est en train de prendre cette voix que j’aime beaucoup, qui me file des frissons de partout. Je fais claquer ma langue et secoue légèrement la tête, plissant les yeux vers lui une seconde.

« Tu sous-estime ma capacité à te faire la gueule si je perds, là. J’ai pas adressé un seul mot à ma sœur pendant trois semaines une fois parce qu’elle m’avait battu à la bataille navale. »

Air entendu pour lui faire comprendre que je plaisante pas, même si je sais pertinemment qu’il a raison et qu’il pourrait me dérider en moins d’une seconde. Il a un pouvoir de dingue sur moi, c’est complètement abusé mais je suis très loin de m’en plaindre. J’aime le fait qu’il puisse faire changer mon humeur du tout au tout en un claquement de doigts, quasi uniquement pour du positif. Une question qui se ramène comme une fleur et je fronce les sourcils en reprenant une bouchée de mon plat. Pas parce que j’ai pas envie de répondre, mais parce que je comprends pas trop-trop ce que ça vient foutre là. M’enfin pourquoi pas. Grognement en le voyant voler dans mon assiette, je chasse sa fourchette pour empêcher une deuxième tentative, fais claquer mes mâchoires comme un chien furax.

« J’ai dit pas touche. »

Je ris légèrement puis repousse un peu mon assiette au milieu de la table, lui donne meilleur accès. Ça aussi c’est nouveau, je suis clairement pas du genre à partager, mais je m’en fous pas mal si c’est lui qui m’ôte le pain de la bouche. J’hausse les épaules, me laisse retomber contre mon dossier après avoir reposé ma fourchette, assiette presque vide.

« J’vois pas pourquoi je leur cacherais. T’façon si je leur dis pas ils vont l’apprendre par des journalistes ou je sais pas quoi vu qu’apparemment ma vie privée n’a pas le droit de l’être au vu de mon nom de famille. »

Yeux levés au ciel, encore un peu amer de ce que j’ai appris hier. Et puis je soupire, attrape à nouveau sa main et la retourne, trace les lignes de mon pouce.

« Ouais j’vais leur dire. Au moins aux gars parce qu’ils savent que techniquement j’ai pas d’endroit où aller. Ma sœur on verra plus tard. »

J’arrête soudain mes gestes, fronce à nouveau les sourcils en retrouvant son regard, tête légèrement penchée sur le côté.

« T’es fils unique, toi ? J’crois que tu m’as jamais parlé de ta famille. »

AVENGEDINCHAINS
Wolf Blumhardt
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#  (blumesco) oops i won’t do it again - Page 3 EmptyLun 20 Mar - 22:28

Stan & Wolf
oops i won’t do it again


Ton assiette en porcelaine n'est plus si vierge que ça, parsemée de morceaux et de couleurs de part et d'autres, t'ayant couronné artiste peintre, ton couteau à cent poils, ta fourchette qui joue de l'infinité des palettes, alors que je te regarde, tout sourire, content de te voir en ce qui me semble être une forme olympique, même quand tu repousses ma fourchette, même quand tes dents disparaissent quelques secondes, le temps d'une pensée que j'imagine un peu plus sombre. Je ne te veux aucun mal, ne t'adresserais aucun reproche, ne pourrais même pas en envisager un seul tant que tu me regarderas avec des cavernes d'or nichées derrière les cils. Je n'ai jamais été trop appâté par le gain ni par les trésors, mais il faut croire que t'avoir rencontré a basculé pas mal de mes acquis, m'a fait glisser vers des terrains plus ensoleillés. Tu me donnes des envies de serments, des envies de sermon, des envies irréalisables et d'autres beaucoup plus réalistes mais terriblement indécentes ; alors je ne remarque que trop tard ton air renfrogné, les carottes plus proches de ma bouche que jamais, plantées au bout de ma fourchette, comme si j'avais eu ce mécanisme robotique de te voler quelques bouchées. "Tu sais, ce serait encore meilleur si tu léchais chaque carotte avant de la reposer dans l'assiette." Pas un sourire sur mon visage, exceptionnellement, pas une expression dans le regard, peut-être un peu de défi mais rien de plus, et puis j'éclate de rire, croque une carotte - ou plutôt, la laisse fondre dans ma bouche, délicieuse. "Non, finalement, garde ta langue à l'intérieur. Je me la réserve pour plus tard." La mienne dégainée pour te taquiner, fourchette qui retombe sur le bord de mon assiette déjà tristement vidée, avant que je ne m'essuie la bouche de la serviette satinée de gris, mon regard toujours plongé dans le tien, tentant de déchiffrer ce qu'il peut bien se passer dans ta tête, tentant par la même occasion de voir si l'on peut développer pour de vrai une connexion télépathique ou si c'est juste des bêtises racontées dans les histoires à l'eau de rose pour les gamines de douze ans.

Quand tu me réponds, je comprends qu'on a pas vraiment tout à fait synchronisé nos pensées, que c'était de fait du bullshit, et pourtant je ne laisse rien transparaître, mes sourcils déjà suffisamment froncés par l'air agacé que tu prends en décrivant les journalistes, tes frères, la vie privée, comme si tu me cachais un truc. Tête penchée rapidement sur le côté, tout aussi rapidement redressée. Tu m'en parleras quand tu te sentiras à même de le faire, c'est comme ça qu'on fonctionne pour presque tout, et globalement ça a plutôt très bien marché pour l'instant. Pas trop d'efforts à faire dans tous les cas pour essayer de penser à autre chose, pour essayer de me retirer ton visage distordu par des émotions que j'aurais envie de dévorer pour t'en libérer, puisque ton pouce vient jouer les voyantes, dresse les lignes de mon avenir directement sur la peau, chair qui frissonne presque, comme si on ne s'était pas déjà donnés la main, comme si je n'avais pas déjà trouvé que c'était le contact le plus agréable au monde. Si l'orgasme était une petite mort, alors nos doigts arrimés faisaient office d'assassinats multiples. Rien ne me faisait me sentir plus fort, plus confiant, plus... Sourcils qui se froncent à nouveau, me rappellent que je finirais sûrement l'année avec de terribles rides qui ne manqueront pas de devenir ton nouveau sujet de vannes préféré. Drôle de question. Pas forcément attendue. Et pas forcément préparée, scheisse. Nos mains ne se détachent pas, mais mon dos s'appuie plus fort sur le dossier, les épaules redressées, un peu avachi, le genre de posture qui m'aurait valu une réprimande de ma mère et les grognements intempestifs de son nouveau mari. "Non, j'ai pas de frère ou de soeur." Et c'était tant mieux, parce que maman m'avait toujours dit que je lui demandais déjà beaucoup trop d'attention. Elle le disait sur un ton doux, éclatait de rire, passait une main dans mes cheveux. Je devais avoir... dix, onze ans ? Bien avant l'arrivée de son mec, bien avant toutes les tensions, mon échappée belle, le tour du monde, les barres de pole éclairées juste par les stroboscopes. "J'ai été adopté par ma mère quand j'étais bébé. J'ai pas de vrais parents comme les autres, il n'y a qu'elle, il n'y a toujours eu qu'elle. Et elle est meilleure que tout." Léger haussement d'épaules, parce que je veux pas que tu comprennes exactement tout ce que j'ai en pensée ; un jour, peut-être, mais pas maintenant, pas quand tu peux me dévisager et tenter de comprendre pourquoi j'aurais l'envie de te révéler que ça m'a jamais tracassé, qu'avoir un seul parent j'avais trouvé ça plutôt chouette, finalement, sans aucun doute aussi parce que le parent en question s'était avéré avoir la douceur d'un million de plumes, le sourire d'un soleil, et les principes de deux générations plus tard, toujours moderne, toujours bien habillée, toujours dévouée à me gâter et à me faire éclater de rire.

"Elle faisait les meilleures blagues du monde. Tu l'aurais bien aimé, je pense." Rapide raclement de gorge, la main levée pour fuir tes yeux et trouver le regard du serveur, l'attirer pour commander le dessert, du chocolat et des fruits, fondue dangereuse s'il en est bien une. Technique parfaite aussi pour ne pas te révéler ce qui se cache derrière l'emploi du passé, combien je devrais me sentir coupable d'être parti, de ne pas l'appeler plus souvent, d'avoir en quelque sorte tourné la page bien malgré moi. Je te l'avais dit, le premier soir passé ensemble à se souffler des promesses d'amour ; je n'étais pas doué pour garder les gens autour de moi, et tout ça, j'en étais persuadé depuis que je l'avais laissée m'échapper pour presque toujours, depuis que j'avais cessé de répondre à ses courriers, à ses messages, y voyant des douleurs superflues qui n'en étaient finalement pas tant que ça, me ramenant juste à mon incapacité de lui expliquer ce chemin sordide que j'avais emprunté à travers les continents, par peur de la décevoir, par terreur de l'entendre raccrocher et m'oublier à son tour. Si moi j'oublie, ça fait moins mal. "Tu sais, si t'en as marre d'être épié en tant que Vacaresco, t'as qu'à devenir à moi en prenant mon nom de famille." Ma main qui fait tourner ma bague sur l'annulaire droit, vague d'argent qui cisèle les phalanges, sourire qui passe de nos paumes enlacées au bijou qui frotte nos doigts entremêlés, puis le chocolat qui arrive, puis tes yeux, délice suprême s'il en est un. "Je dis ça, je dis rien." Léger ricanement, pupilles qui basculent des fraises à ton visage à toi, tu rougis et je pourrais presque fondre à mon tour.
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Stanislas Vacaresco
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Stanislas Vacaresco
#  (blumesco) oops i won’t do it again - Page 3 EmptyMar 21 Mar - 22:08

Stan & Wolf
oops i won’t do it again


Lécher les carottes avant de les remettre dans mon assiette pour qu’il les mange ensuite… J’avoue que je suis pas tout à fait sûr de la stratégie, là. Ça m’laisse perplexe tout ça, mais je serais capable de le faire si ça le rendait heureux. Juste pour voir sa tête de con se parer d’un nouveau sourire, le genre qui fait basculer tout mon petit monde de merde pour lui donner une jolie couleur rose, ou bleue, ou arc-en-ciel, ou je sais pas trop quoi, je sais juste qu’il fout de la couleur dans le gris et dans le noir et putain ce que ça fait du bien. La couleur fait que de s’intensifier quand il rit comme ça, d’ailleurs, et j’arrive même pas à me concentrer sur la connerie qu’il vient de me sortir, parce que c’est encore une parmi des dizaines d’autres et que mes habitudes de décrocher super rapidement sont pas non plus complètement perdues même si j’ai tendance à écouter tout ce qu’il me dit. Et voilà qu’il me tire la langue, me fait répondre par le même geste par réflexe avant que je secoue la tête. Ses yeux dans les miens, la joie qui retombe une seconde, une question dans les siens. Je sais pas laquelle, du coup je peux pas répondre parce que je sais pas ce qu’il attend. Du coup je me contente de lui raconter mes histoires de frères, avant de l’interroger sur sa famille. Il connaît la mienne – pas toute, mais la plus grande partie – et j’ai envie de connaître la sienne. Parce que c’est ça que font les gens en couple et qui s’aiment, non ? Ils apprennent à tout connaître l’un de l’autre, ce genre de trucs. Sauf qu’il réagit bizarrement, me fait un peu penser à moi quand on me pose une question que j’ai pas envie d’entendre. J’ai tout de suite envie de la retirer, de lui dire qu’on s’en fout, que c’est pas grave, que je parle trop. De toute façon c’est vrai, je parle trop. C’est pas dans mes habitudes de parler, en plus. Je préfère ne pas écouter, faire genre que je suis là alors que je pense à pas grand-chose de bien intéressant mais que ça prend quand même toute mon attention. Pas de frères ou sœurs. Je sais pas si je le plains ou si je l’envie. Grandir entouré, c’était cool. Vivre dans l’ombre des plus grands, un peu moins. Savoir que j’ai toujours du monde sur qui compter, c’est incroyable. Avoir perdu une partie de moi tout petit, probablement le pire truc de la terre. Moins de gens dans la famille, moins de risques d’être endeuillé. Sourcils qui se froncent en entendant qu’il est adopté. Il m’en a jamais parlé. J’ai envie de sortir des grandes phrases, de lui dire qu’on s’en fout pas mal qu’il ait pas eu de « vrais parents », que de toute façon ça existe pas, et puis que moi je veux être sa famille. En vrai, j’espère que je le suis déjà un peu. Il a sa fille, c’est sûr, mais pour moi il dépasse tout le monde. J’aime ma famille à en crever, mais lui ? C’est encore pire. Ou mieux. Plus fort, en tous cas. Et puis changement de temps, les sourcils qui se froncent encore plus. Il parlait d’elle au présent y’a une seconde et voilà qu’il parle au passé. Les temps se mélangent jamais quand les choses sont claires, j’ai jamais parlé de Julia au présent depuis ce soir-là, même en étant gamin. J’ai peur de ce que ça veut dire, peur de pas comprendre et peur de comprendre aussi, ça m’fout carrément les boules tout ça et voilà qu’il arrête d’en parler direct, cherche le serveur, me laisse sur ma faim. J’ai pas envie de le forcer à parler, même si ça me démange, mais là c’est probablement pas l’endroit ou le moment. Je reposerai peut-être la question plus tard. Ou peut-être pas. La petite voix dans ma tête qui me murmure que moi j’aimerais pas qu’il me pose des questions à propos de ma sœur, pourquoi j’ai quatre frères et sœurs mais qu’il en connaît que trois, ce genre de trucs qui me fait péter des câbles. Sauf que je sais, au fond, que s’il me demandait, je lui répondrais, je lui raconterais tout. Je l’ai jamais fait avec personne, même ma fratrie sait pas tout, mais je sais que s’il me pose une seule question je lui cacherais rien de ce qu’il se passe au fond de mon crâne. Putain ce que c’est prise de tête la famille. Assiettes débarrassées, dessert commandé sans même que j’aie à prononcer un mot, et nous voilà à nouveau tous les deux, le silence qui s’étire. J’attrape mon verre d’eau, prends une gorgée... M’étouffe avec. Le rouge aux joues d’une intensité phénoménale entre ma gêne et le fait que je sois probablement en train de crever d’une fausse route. Aucune attention portée à ce qu’on pose sur la table, incapable de penser à autre chose qu’aux mots qui résonnent encore à mon oreille comme s’il venait juste de les prononcer, parce que bordel si ça c’était pas une demande cachée-pas-vraiment-cachée-du-tout, je m’appelle pas Stanislas. J’attends que le serveur se casse à nouveau, retrouve ma respiration mais arrête pas de rougir pour autant. Il fait chaud autour de cette table. Carrément chaud, une vraie putain de fournaise. Ou alors c’est que moi ? Est-ce qu’il a chaud ? Je sais pas s’il a chaud. Il a pas l’air d’avoir chaud. Moi j’ai chaud. Peut-être de la fièvre ? Peut-être que je couve un truc.

« dequoi ? »

Voix toute fluette d’avoir toussé comme un con et aussi à cause de l’embarras, je me racle la gorge puis reprends.

« Tu, euh... Hein ? »

Toujours pas super concluant. Tu vas y arriver, Stan. Allez. Courage.

« Tu voudrais... Je ? Moi ? »

Nope. Toujours pas. 26 balais et pas foutu d’aligner trois mots. Bravo. Clap clap. Grande inspiration, on tente de se calmer, le rouge qui redescend un peu, en même temps que la chaleur – c’est faux la chaleur va jamais partir je crois.

« Je... Deviens à toi quand tu veux. »

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Wolf Blumhardt
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#  (blumesco) oops i won’t do it again - Page 3 EmptyMar 21 Mar - 23:48

Stan & Wolf
oops i won’t do it again


J'ai l'impression qu'au bout de ma fourchette, c'est pas tout à fait une fraise qui se dandine, prête à être submergée sous les flux continus de cacao brûlant qui me donnent des envies de meurtre sucré. Non, c'est un soleil entier, que je t'ai balancé en pleine face, faisant rougir ta peau, te donnant une légère goutte de sueur qui s'échappe d'un cheveu, vient rejoindre ton menton, dessine une ligne parfaite sur ton visage qui l'est tout autant, pendant que je te regarde, sans un sourire, sans une étincelle de malice, le visage parfaitement neutre, comme si je t'avais balancé quelque chose de tout à fait normal et pas juste une proposition indécente après ces quelques nuits passés ensemble. S'il m'avait fallu du courage pour te faire la confession des sentiments que tu provoquais dès que je pensais à ta tête, à tes lèvres, à ton corps, il m'en avait curieusement fallu beaucoup moins pour évoquer le sujet du mariage, te le balançant à table comme on aurait balancé une serviette en papier, espérant qu'elle ne se froisserait pas ; ton visage à toi ne s'était pas froissé, ton sourire avait fondu, réapparu, fondu de nouveau, et je m'étais déjà mis en quête de quelques bouchées de fruit quand tu avais réussi à articuler un semblant de phrase, me faisant pencher la tête. Je n'avais pas eu une seule seconde de doute quand à ton acceptation, puisque toi et moi avions en commun cette foutue volonté de s'enchaîner l'un à l'autre par tous les moyens possibles. Si j'avais été une ancre, tu aurais coulé et te serais fait un lit de corails ; si j'avais été un nuage, tu aurais escaladé les gouttes de pluie comme une simple échelle juste pour me laisser t'enrober entièrement. Toujours est-il que tu es rouge comme les fruits disposés dans mon assiette - du moins, comme la majorité, ce serait renier l'existence des agrumes et des bananes que de ne mentionner que les nuances rougies -, que tu balbuties des syllabes nouvelles, sortes de borborigmes qui me font éclater de rire et renforcer la poigne de ma main sur la tienne, un seul poing sur la table, nos doigts aussi liés que nos âmes - et ce n'était pas peu dire, tu en conviendras aisément. "Je dois regarder mon agenda, je crois que j'ai de grosses réunions cette semaine et..." Une fraise croquée, trace chocolatée qui vient irradier ma lèvre supérieure de sa chaleur curieuse, langue qui passe, sourire qui s'élargit à peine ; comme un chat qui joue avec sa proie. "J'ai une série de rendez-vous pros, mais je pense que je devrais trouver un créneau pour toi, liebe." Nouvelle série de fruits en bouche, le mélange des jus et du cacao, et je pense que je pourrais complètement céder toutes mes richesses pour avoir à portée de main une fontaine de chocolat chaud et toi, toute ma vie même, puisqu'elle pouvait aisément se résumer à mon addiction folle pour tout ce qui touchait au sucre, et à mon autre addiction tout aussi folle, pour tout ce qui se rapportait à toi. Curieuses phobies que les aversions à les perdre toutes les deux, ces folles addictions ; jamais je n'aurais pensé pouvoir souhaiter m'attacher aussi fort à un autre type, mais je crois qu'on avait déjà suffisamment établi ensemble que les jamais étaient à exclure désormais.

"On a tout le temps." Pas vraiment, j'ai déjà grignoté plusieurs chapitres du mien, quelques décennies d'avance sur toi déjà, et la frayeur de te voir te casser avec un mec de ton âge qui pouvait transpercer mon crâne à n'importe quel moment, sans prévenir, pas de toc toc qui est là, non, juste une peur qui pourrait germer, qui a déjà pointillé quelques fois dans ma tête quand je t'imaginais passer la soirée avec d'autres mecs. C'était irrationnel, pour ne pas dire complètement débile, de la scheisse pure, puisque tu me regardais toujours avec non pas des étoiles dans les yeux, mais bien toute la galaxie, dansant et navigant le long de tes cils que je ne pouvais m'empêcher de détailler, ayant l'impression que mes iris s'étaient transformés en d'imposants appareils photos à la qualité irréprochable, puisque je trouvais chaque parcelle de ta peau, même le plus petit millimètre imaginable, parfaitement splendide, parfaitement délectable, parfaitement divertissante. "Mais je retiens que tu m'as dis oui pour le mariage. Ça me sauve de précieuses nuits, j'aurais pas réussi à dormir sans trouver l'endroit idéal, le moment idéal, la punchline idéale pour te demander d'être à moi pour toujours." Léger haussement d'épaules. Il paraît que plus de la moitié des couples mariés finissent par divorcer, et qu'un tiers de ceux-là se remariaient. Comme s'ils avaient pris goût aux jetés de riz, comme s'ils avaient appris à se délecter de l'art des discours d'amis un peu trop ivres et un peu trop au courant des étapes les plus dévastatrices de nos vies. Ma fourchette distraire qui pique une fraise enrobée depuis de longues secondes dans les rayons du chocolat qui coule sans discontinuer, se dirige à ta bouche, m'amusant à la peindre de quelques couleurs chocolatées - ça doit être du chocolat noir, c'est un peu amer mais pas trop, et c'est surtout hyper sombre. Puis corps qui se redresse, serviette qui tombe quand mes genoux se déplient, debout, venant lécher tes lèvres avant de laisser ma langue rejoindre la tienne, baiser long, quelques secondes à bout de souffle, et pourtant je me rassois l'air de rien, mes jambes à nouveau contre les tiennes, parfaitement étendues. "Un de tes ex t'a déjà demandé en mariage ?" Je ne sais pas ce qui me faisait conjuguer ce mot au pluriel, peut-être le fait que je te pensais parfaitement irrésistible, pêché absolu s'il en était bien un. Je ne sais pas non plus pourquoi je les évoque, mais mon ton est neutre, mes bouchées sucrées trop nombreuses pour que je puisse grogner ou rétorquer, et puis... J'aime bien t'entendre parler, et je guette dans chaque phrase un indice qui me laisserait croire que je suis mieux que les autres. Téléphone qui vibre dans ma poche, les dents qui déchiquètent un morceau de banane un peu plus dur - ou de l'abricot, c'est peut-être de l'abricot. Mon regard quitte le tien une seconde, ma main qui caresse la tienne avant de dégainer la notification. "Olivia rentre dans vingt minutes. On ne va pas tarder à y aller. Tu vas pouvoir te reposer un coup, mon amour, tu es encore super fatigué." Pas envie de te paterner, pas envie de te faire remarquer que tes cernes, au-dessus des joues encore un peu rosies, sont un peu plus noires que d'habitude. Baiser sur ta main, je réclame l'addition, règle par carte en ajoutant un pourboire, puis te prend de court, mon pied bloquant ta chaise pour ne pas que tu te lèves, me redresse le premier pour glisser sur tes épaules mon manteau de ce midi, puis un baiser sur la joue. Mains entremêlées presque aussitôt, parce que c'est pareil, j'arrive plus à marcher sans, automate cassé ou mis à jour avec l'update du love, sans possibilité de rétrograder - et c'était tant mieux, finalement.
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