L’atmosphère est oppressante. J’ai l’impression de suffoquer, perdu au cœur de cette agitation sans nom, à m’échiner contre ce bloc de pierre. Et pourtant, il y a comme un silence de mort qui plane en arrière fond sonore. Je n’ose pas imaginer le nombre de blessés, je n’ose pas imaginer le nombre de morts.
Une ombre surgit de nulle part en réponse à mes appels au secours. C’était inespéré. Un élan de soulagement me presse le cœur avant que la surprise ne me fige. C’est Sören. Mes yeux croisent les siens, et mon esprit se tétanise soudain. Merde Luis, ce n’est pas le moment de perdre le contrôle. Le boxeur ne se laisse pas atteindre par ces retrouvailles. Il est déjà en train d’agir. Sa force se joint à la mienne pour dégager le corps d’Enzo de sous les gravats. Le sang reprend sa musique assourdissante contre mes tempes. J’oublie que c’est Sören. J’oublie tout ce qui a pu nous lier. Et je me focalise à nouveau sur l’urgence de la situation.
Je relâche la plaque de béton en équilibre dangereux au-dessus du corps de l’inconscient. Mes pas me ramènent rapidement auprès de lui. Il ne s’est toujours pas réveillé. C’est risqué, je n’ai aucune idée de son état. J’ignore à quel point il est blessé, j’ignore même s’il a quelque chose de cassé. Mais je ne peux pas le laisser là. Vive et précise, l’une de mes paumes se glisse entre son cou et le sol pour tenter de maintenir sa nuque droite au maximum. Mon autre main s’enroule autour de son épaule, et je le tire sans attendre loin du danger. Il n’y a plus qu’à espérer que sa colonne vertébrale n’a pas été touchée, et que je n’ai pas commis d’irréversibles dommages en le déplaçant aussi sommairement.
Je traîne le corps d’Enzo jusqu’au magasin dans mon dos. Par chance, celui-ci a été largement épargné, ce qui me permet de hisser mon ami sous une table présentoir. Si le ciel s’écroule de nouveau, il sera un minimum protégé. Je vérifie son poult par un geste automatique. Il ne répond toujours pas à mes appels. La seule chose à faire est désormais d’attendre les secours.
J’ignore le tremblement de mes doigts saturés d’adrénaline lorsque je me relève. Mon attention repart sur Sören, que je regarde comme s’il était revenu d’entre les morts. Je peine à prendre pleinement conscience de sa présence, réelle et matérielle, juste en face de moi.
- Merci.
Je déglutis pour chasser la sécheresse aride de ma gorge malmenée par la poussière. Une autre inquiétude me ronge désormais les tripes.
- Sören, où est Fauve ?
Mon regard le quitte lorsqu’une femme à proximité hurle à l’aide. Mon myocarde redouble d’ardeur. Il y a tant de détresse autour de nous. Tant de vies à aider. Et je souffre déjà de n’avoir que deux mains pour me rendre utile.
Pas le temps de parler. Où de se laisser à la moindre émotion. De toutes mes forces, je m'échine à soulever la lourde plaque qui entrave le corps de l'ami de Luis en lui ordonnant de le dégager. Il ne tarde pas à s'executer avant que je ne finisse par lâcher le débris, qui retombe lourdement sur le sol en un souffle de poussière. Je tousse en tentant de me reprendre, suivant les traces de mon ancien amant par automatisme jusqu'à ce que son ami soit en sûreté. Mes yeux fixent Luis. Je ne peux pas faire autrement, sur ce laps de temps surréaliste qui m'enrobe. C'est seulement lorsqu'il se redresse face à moi que j'ai l'impression de reprendre mon souffle. En une fraction de seconde, la réalité reprend sa course. Fauve putain !
« J'en sais rien bordel. »
Je quitte son regard pour le porter aux alentours. Putain, cette situatin est tellement loin de ce que j'avais imaginé ses derniers mois. L'angoisse reprend néanmoins vivement sa place dans mes veines.
« FAUVE ! »
Je hurle à la recherche de ma fille, avant qu'un cri de femme ne se fasse entendre près de nous.
« Occupe toi d'elle, je vais chercher Fauve. »
On a pas le temps. Tout ce que j'aimerais lui dire me glisse entre les doigts. Ça ne sortira jamais de ma bouche à cet instant. Je le fixe, un instant encore, avant que mon instinct ne reprenne le dessus et que je reprenne mes recherches.
La réponse de Sören me glace. Il ignore où est sa fille, et dans un merdier pareil, on sait tous les deux que ça peut être très mauvais signe. Un éclat de terreur brille dans le fond de ses yeux. Je frémis. Sören parle avant moi lorsque la voix de l’inconnue perce l’espace non loin de là. Mon cœur sursaute lorsque je comprends que son plan consiste à se séparer. - Que ... attends !
D’instinct, ma main se lève pour le retenir. Mais il me glisse entre les doigts. Quelque chose se broie dans mon ventre. C’était beaucoup trop bref. Il y a trop de choses qu’on aurait dû se dire, et pourtant je n’ai même pas eu le temps de vérifier qu’il n’était pas blessé. Est-ce que nos chemins se recroiseront après ça ? L’inquiétude qui m’enserre alors me fait mal aux tripes.
Pourtant mes jambes s’animent déjà. Emporté par l’urgence de la situation et mes réflexes rouillés d’infirmier, je cours en direction de cette voix empreinte de détresse. La poussière m’irrite la gorge et je tousse à nouveau en arrivant aux côtés d’une femme complètement dépassée par la situation. Je me force à retrouver ma respiration.
- Qu’est-ce qui se passe ?
Je tombe à genoux à côté d’elle, face à l’homme bloqué sous les gravats. Comme Enzo tout à l’heure, il a les jambes entravées par les blocs de béton tombé du plafond.
- Vous pouvez bouger les pieds ?
J’essaye d’évaluer rapidement son état général. Vu l’expression de souffrance qui déchire son visage, il a mal. Reste à déterminer s’il n’y a que sa jambe qui est en cause.
- Est-ce que ... Est-ce que vous savez si quelqu’un a réussi à appeler les secours ?
Mes yeux se portent cette fois vers la femme.
- Vous m’aidez à soulever ça ?
Je me redresse et tente de trouver un appui ferme contre le bloc de béton. Je regrette de ne plus avoir la force de Sören à proximité, mais tant pis. Il va falloir faire sans.
Mes pas m'emmènent loin du regard de mon ancien amant. Une partie de moi brûle d'être déjà aussi loin de lui tandis que l'autre tente de me raisonner. Il faut trouver Fauve. Il le faut. Mes yeux trainent partout à sa recherche. La moindre tête blonde me donne des sueurs froides. Il y a beaucoup de blessés. Beaucoup trop. Je n'ose imaginer les dégâts. Des hommes comme Luis sont les bienvenus. Toute aide est la bienvenue. Et c'est bien pour ça que je l'ai abandonné à son sort, avec cette femme. A nouveau, j'hurle le nom de ma fille, jusqu'à ce qu'enfin, un éclat de voix que je reconnaitrait entre mille ne sorte de nulle part.
« J'arrive Fauve ! »
J'accélère ma course, je file jusqu'à la provenance de ce son si horrible à mes oreilles. J'arrive rapidement sur les lieux. C'est bien elle. Fauve, ma fille ! Et avec elle, ma soeur, tout aussi paniquée qu'elle.
« Oh mon dieu. Fauve ! Je suis là ! Ne bougez pas ! Je viens vous chercher ! »
Mon coeur bat la chamade alors que j'analyse rapidement la situation. Elles sont coincées, s'accrochant bravement à une prise alors que leurs pieds reposent sur des restes de débris qui ont céder pour aller s'écraser plusieurs mètres plus bas. J'approche au plus près possible, me maintenant d'une main à un tuyau pour leur tendre ma main.
« Attrapez ma main ! »
Les regards qu'elles me revoient me glace le sang. Ma soeur passe la première. Suivie de près par ma fille. J'ai à peine le temps de la déposer en sureté que le bout de sol sur lequel je reposais cède d'un coup.
« Papa ! »
Je me raccroche comme je le peux in extremis. Mes doigts recherchent leurs prisent alors que les filles cherchent à me relever. C'est peine perdue. La roche cède à nouveau, m'entrainant cette fois avec elle.
Benjamin Patterson
Sugar Daddy
Signe Astro : Métier : Prénom : DianaJess
Avatar : Robert Downey Junior Messages : 2254 Dollars : 0 Date d'inscription : 25/08/2020 Multicompte(s) : Juan Heredia, Peter Lloyd, Nicolae Townsend, Elliot Wilson, Keazy Brown, Lynn Parker, Nash Ortega, Jesus L. Diaz, Adrian Vacaresco Crédits : Ichi Débarqué.e à Los Angeles depuis : Les années 90 , j'habite : à Malibu . On me surnomme : Benji , j'ai : 50 ans et je suis né.e le : 30 novembre 1970 . Je suis : officiellement célibataire, mais en réalité en couple avec l'homme le plus merveilleux du monde et : homosexuel même si seuls mes proches sont au courant . Aujourd'hui, je suis : Acteur
Il y a toujours ce chapeau entre ses mains, et Benjamin n'arrive tout d'abord pas à en détacher les yeux. Pas à bouger. La pièce de tissus n'est plus vraiment noire, grisée qu'elle est par la poussière environnante. Il doit avoir bien piètre allure, l'acteur international, sa tenue déchirée, son épaule tombante à ses côtés, et ce chapeau dans ses mains, immobile au milieu du chaos. Insensible aux cris et aux gens qui se bousculent tout autour, aux pleurs et à la panique. Naleya. Il a perdu Naleya. Et il est incapable d'avancer.
Jusqu'à ce que son oreille, soudain, capte son nom. C'est comme un son qui vient déchirer le brouillard de son esprit et le bourdonnement qui résonne encore sous son crâne. C'est son nom. Hurlé par une voix de femme. Hurlé par la voix de Naleya ! Et Benjamin se met à hurler de nouveau, lui aussi, serrant dans son poing fermé le chapeau ramassé, appelant sa meilleure amie comme si sa vie en dépendait. Et c'est peut-être le cas, au milieu de toute cette catastrophe. Alors il trébuche, Benjamin, sur les débris au sol, se moquant bien de se blesser, manque de tomber deux fois, alors qu'il cherche l'origine de cet appel qui lui est destiné.
Et il finit par la voir, enfin. Elle n'est pas seule, mais c'est à peine si Benjamin le remarque. Parce que Naleya est bien là. En vie. Et aussitôt, Benjamin se précipite pour la rejoindre. Pour la prendre dans ses bras, sans même s'assurer qu'elle l'a bien vu et reconnu. Juste la prendre dans ses bras, pour la sentir contre lui, parce que : "Tu es en vie... Tu es en vie, tout va bien, tu es en vie..." Et Benjamin se moque bien de la douleur de son épaule alors qu'il enlace son amie, même si celle-ci le lance dans une douleur qui devient vite à la limite du supportable. Mais, déjà, il la lâche, et non pas à cause de cette douleur : il veut s'assurer qu'elle va bien, surtout. "Tu n'as rien ? Qu'est-ce qui s'est passé ?" Et puis, enfin, il semble remarquer la jeune femme qui accompagne son amie, et lui s'enquiert également aussitôt de son état : "Et vous, mademoiselle, tout va bien ? Vous pouvez marcher, n'est-ce pas ?" Demander si les gens vont bien semble totalement vain, actuellement. Demander s'ils sont capables de se déplacer pour, à terme, pouvoir sortir, semble bien plus approprié. "J'espère qu'on est pas bloqués..." Même si cela semble peu probable. Mais le soulagement de savoir son amie en vie n'est que de courte durée, face à tout ce qui les entoure encore : "Il faut qu'on aide les gens !" Il n'y a plus de star qui compte, plus d'anonymat. Il y a trop de blessés, trop de personnes à qui ils doivent absolument venir en aide ! Même si Benjamin se sent actuellement totalement dépassé...
« Pardon, pardon, pardon ! » me dit-elle alors qu’elle semble désespérer. Je suis littéralement coincée, je peux bouger la jambe, mais la douleur est écrasante. La seule solution, c’est qu’elle ose partir chercher de l’aide. Nous n’étions pas seule dans ce café, il y’a forcément des gens aux alentours pour m’aider à soulever, malgré ma douleur. « Je ne te laisse pas seul c’est hors de question.. » me dit-elle alors qu’elle finit par crier à l’aide. Comment en est-on arrivé là ? J’étais censé lui annoncé que j’étais devenu papa, bien trop en avance mais que Zack était enfin là. J’étais censé lui demander si elle voulait être la marraine de mon petit. « Ca va aller, Jo’ ! » J’ose dire, alors qu’elle crie de toutes ses forces. « Faut que t’ailles chercher de l’aide. Jo’, regarde-moi » Elle semble perdue, pourtant elle est infirmière, elle devrait pouvoir arriver à garder son sang-froid, en toute circonstance. Son regard finit par tomber sur moi, et alors que je m’apprête à dire qu’elle doit me laisser, une silhouette apparaît près de nous, prête à nous donner main forte. « Ma jambe est coincée. J’arrive à bouger mes jambes et mes pieds, mais j’ai mal à chaque mouvement » Elle doit être entaillé ou pire, mais visiblement pas aussi gravement qu’on pourrait penser. Je secoue la tête lorsqu’il parle de secours : « Je viens tout juste de reprendre connaissance donc…non, je ne sais pas » Je design des bâtiments depuis des années pour savoir que vu l’étendue des dégâts, un tremblement de terre est la cause de tout ce merdier. Un sacré tremblement de terre. Je pense à Emma, à Lily, au petit, à Maël, et je prie sincèrement pour que tout le monde aille bien. Mais pour le moment, on a besoin de me sortir de là. « Vous m’aidez à soulever ça ? » demande-t-il à Johanna ; elle s’exécute rapidement, et dans un effort collectif, au bout de trois, on finit par pousser le bloc de béton. Il bouge à peine, assez pour tenter de me faire glisser de quelques centimètres. « Tenez bon, encore un petit effort » Je grimace, tente d’extirper ma jambe dans une dernière souffrance. J’ai l’impression qu’à mesure que je la dégage, ma peau se déchire, mais je vais au bout de l’idée. Et lorsqu’ils arrivent enfin à me dégager, j’ai la jambe en sang, j’ai des étoiles qui dansent dans les yeux, et retombe sur les grava, sans prendre conscience de l’importance de ma blessure.
Naleya se devait de rester calme, elle en avait conscience, mais elle n’était pas réputée pour cela. Elle était plutôt du genre à paniquer rapidement ou à s’exciter devant chaque situation. Elle avait tâché de garder son calme, mais l’idée d’avoir perdu Benjamin lui avait transpercé la poitrine. Elle n’aurait pas dû hurler son nom comme elle venait de le faire et c’est la présence des deux inconnues qui l’aida à retrouver un petit peu ses esprits. Avec plaisir, l’auteure avait accepté l’offre de la jeune femme de l’aider dans ses recherches. Elle ne l’aurait pas laissé seule de toute manière. Dans une situation comme celle-ci, il fallait se soutenir. « J’espère… Il était avec moi et je l’ai perdu de vue. » avoua la quinquagénaire. Son ami pouvait être n’importe où dans le centre commercial. Tout comme la mère de la petite fille. « Enchantée Magda. Je suis Naleya. » Et en parlant, la femme n’avait pas pu s’empêcher d’attraper la main de l’inconnue qu’elle serra dans la sienne. Comme par besoin de se rassurer, mais également pour lui démontrer qu’elle restait à ses côtés. Après avoir demandé le prénom de la mère de l’enfant, Nala et Magda reprirent les recherches. La femme criait les deux prénoms en alternance, mais la panique dans sa voix avait diminué.
Sa main lâcha celle de la brunette au moment où elle entendit son prénom au loin. Sans qu’elle n’ait l’occasion de voir la direction prise par son meilleur ami, la femme se retrouva dans ses bras et elle s’accrocha à lui. « Oh Benjamin… » souffla-t-elle à son oreille ne trouvant pas d’autres mots pour l’instant. Les larmes de soulagement roulaient sur ses joues. Elle avait eu tellement peur et Benjamin pouvait le sentir à son corps tremblant. Le naturel de son ami revint au galop et l’écrivaine hocha la tête. « Je vais bien. J’ai été attirée dans une boutique et nous nous sommes cachées. » avoua la femme à son ami qui porta son attention sur Magda. « Je te présente Magda. Et Madga, je te présente Benjamin. » Un doux sourire se dessina sur les lèvres de la femme. Non, elle ne rêvait pas Benjamin Patterson en personne était le fameux ami que Naleya recherchait. « Nous devons retrouver la maman de la petite. » Elle faisait partie des gens qu’ils devaient aider, mais il y avait tellement de gens en besoin autour d’eux. La femme se mit à faire le tour sur elle-même pour prendre le temps de constater les dégâts. Ce n’était pas avec son petit gabarit qu’elle serait le plus utile, mais elle ferait tout ce qu’elle pouvait. Rapidement, Nala retira ses chaussures à talon qu’elle laissa derrière elle. Ce n’était pas pratique pour se déplacer dans de telles conditions. « Je suis prête. » Elle fit un signe de la tête vers Benjamin pour lui montrer qu’elle le suivait alors que son regard croisait celui de Magda. Allait-elle les suivre ?
Le chaos total. Je suis infirmière et je devrais avoir le sang-froid mais la détresse autour de nous me foudroie et voir mon ami coincé sous ces dalles de béton me fait totalement paniquer. Les gens crient, pleurent et je ne sais plus où regarder ni même par quoi commencer. Je regarde Eli et lui affirme que je ne veux pas le quitter, je me sentirais coupable auprès d'Emma s'il lui arrive quelque chose durant que je m'absente. Du coup je me retrouve face un dilemme fou. J'essaie de crier à plein poumon et finalement Eli insiste pour que j'aille ailleurs. Finalement un homme arrive. @Luis Alavès débarque et je me sens d’un coup un peu plus soulagé. Je finis donc par l'écouter et il parle avec Eli pour étudier son état de santé. J'inspire un bon coup et je me sens tout d'un coup un peu plus rassurée et prête pour aider afin de le sortir de ce foutoir. L'homme m'adresse la parole, me demande si quelqu'un a appelé les secours. - Je n'en sais rien... Je ne sais pas du tout mais je pense que les secours devraient être là... - C'est clair qu'avec tout ça nous avons perdu la réalité des choses, je ne sais pas ce qui se passe dehors mais il serait bon que les secours viennent à notre aide. Finalement l'homme prend la décision de soulever le béton pour voir ou on en est sous tout ça. J'espérais que tout aille bien pour Eli je n'aimerais pas qu'il soit trop gravement blessé je m'en voudrais terriblement... Emma a besoin de lui entier et non blessé ou en demi-morceau. - On y va. - Je récupère finalement des forces. J'ai repris mes esprits et je viens donc soulever le morceau pour essayer d'aider au mieux Eli. Nous essayons au mieux de l'extirper de ce gravas et une fois réussi je pousse un cri de soulagement. Eli à la jambe en sang et je le vois finalement s'étaler sur le sol à nouveau. - Eli ! Eli tu m'entends ?! - Je regarde autour de moi et des gilets, des t-shirts des torchons trainent autour de nous. Je dois protéger la plaid et l'hémorragie. Je m'adresse alors à cet homme venu nous aider. - Passez-moi ce torchon, et vous pouvez me donner votre ceinture ? - J'ai besoin d'un maximum de choses pour limiter les dégâts. - Eli !! Reste avec moi d'accord ?! Tout va bien. - Non en réalité tout va mal mais je n’ai pas le choix je fais avec et je dois gérer l'urgence. Je sais le faire c'est mon métier.
« Enchantée aussi, juste… désolée pour les circonstances. » ai-je dit en lui serrant la main, un peu comme si tout était normal. Je dois me concentrer maintenant sur Naleya et la petite pour les aider à retrouver leurs proches. Ça m’évitera peut-être de penser à mes blessures, à ce qu’on vient de vivre et… ,mon appartement ! Du calme, une chose à la fois : déjà retrouver les personnes qui accompagnaient mes partenaires et ensuite, sortir. Vu que Naleya m’a aidée, c’est aussi pour lui rendre la pareille en plus de ne pas vouloir rester seule. Les minutes suivantes sont consacrées à naviguer entre les décombres et appeler le nom de Benjamin et de la mère de la fillette. Mais voilà soudain que le prénom de Naleya résonne dans la galerie et avant que l’une d’entre nous le réalise, un homme la prend dans ses bras. Le fameux Benjamin, je le comprends rapidement en restant en arrière avec la petite. Je les laisse se retrouver et serre la main de l’enfant pour la rassurer. Puis il me remarque soudain et Naleya prend le temps de nous présenter. « Enchantée Benjamin. Et je vais bien, je peux marcher. La petite aussi. Rien de cassé non plus pour vous ? » Je fronce soudain les sourcils en remarquant un truc. « Votre visage me dit quelque chose... » C’est pas le moment mais c’est sorti tout seul. Naleya lui dit qu’on doit retrouver la maman de la petite, il est vrai qu’il y a aussi les gens à aider… c’est le bordel dans ma tête. Je n’ose même pas penser au fait qu’on puisse être bloqués. Pieds nus à présent, Naleya se dit prête à avancer avant que son regard ne se tourne vers moi. J’hésite un instant, en me disant que je pourrais très bien les laisser ici, quitter ce cauchemar et les gens qui crient. Je prends une grande inspiration : « Si ça vous va, j’ai envie d’aider à retrouver sa mère et après… je verrai. Je ne veux pas vous déranger trop longtemps. » Je ne suis pas la personne la plus altruiste du monde mais j’ai envie d’être sûre que cette petite retrouve sa famille et je n’ai pas envie de me retrouver seule tout de suite. Alors nous revoilà à marcher tous les quatre au milieu des décombres et des gens hagards en appelant la mère de l’enfant.
Je hoche la tête lorsque l’homme me répond que ses pieds répondent toujours. C’est déjà une foutue bonne nouvelle. La femme qui l’accompagne ne sait pas ce qu’il en est pour les secours, sans grande surprise. J’essaye d’ignorer la boule d’angoisse qui me ronge l’estomac. Si un tremblement de terre a ébranlé le pays, les secours sont nécessairement au courant. Un centre commercial qui tombe en morceau ne passe pas inaperçu. Ils sont forcément à proximité. Devant l’air hagard de l’inconnue, je prends la liberté de poser une main couverte de poussières sur la sienne.
- Ça va bien se passer, je la rassure d’un sourire que j’espère convaincant.
Je me redresse alors pour soulever la plaque de béton entravant l’homme à terre. Avec l’aide de la femme, le bloc finit par bouger. Une fois la victime extraite, la jolie brune semble avoir repris le contrôle de ses émotions.
- Mierda, je souffle en avisant sa jambe en sang.
Sans réfléchir, je suis l’intuition de la femme et lui lance le torchon qu’elle demande. Mes doigts s’affairent déjà à tirer ma ceinture. Je retombe à genoux de l’autre côté de l’homme pour lui faire un garrot le plus serré possible.
- Ne bougez pas, il faut limiter la perte de sang.
Mes yeux remontent vers Johanna alors qu’elle s’applique à presser la plaie avec le morceau de tissu.
- D’autres personnes ont besoin d’aide ... Ça va aller ?
Des plaintes et des pleurs font écho à mes propos aux quatre coins des décombres. Néanmoins je ne veux pas la laisser avec son blessé si elle n’a pas véritablement recouvré son sang-froid.
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Sam 13 Mar - 9:36
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