03 mars 2021 - Rachel avait la désagréable sensation de ne plus maitriser depuis le suicide de l’une de ses patientes. L’image du corps de cette dernière réapparaissait chaque fois qu’elle fermait les yeux. Cynthia Beck avait choisi de se jeter de la balustrade de son balcon, en pleine nuit, devant témoins, et s’était empalées sur l’une des piques de la clôture en fer forgé longeant la propriété de l’immeuble où elle vivait. Une voisine l’avait prévenue de son geste, mais l’appel était resté anonyme, et au final Rachel doutait des bonnes intentions de son informatrice. Les enquêteurs avaient découvert dans l’appartement de la défunte des lettres de harcèlement que recevais visiblement sa patiente, ainsi que des flacons de Xanax – qu’elle lui avait elle-même prescrit – contenant au final du PCP.  Enfin, lors d’une fouille un peu plus poussée de l’appartement sous scellés, des micros et enregistrements avaient été retrouvés. Cynthia ne s’était pas suicidée de son plein gré, quelqu’un l’y avait soigneusement incitée et droguée. Sauf que pour l’heure, Rachel était en tête de la liste des suspects – voire l’unique – notamment dans l’esprit de certains policiers qui ne l’appréciaient pas. Même les tabloïds commençaient à s’emparer de l’affaire.

Fort heureusement, ce matin, elle avait rendez-vous avec Raphael O’Connor, dans un café, ce qui était beaucoup attrayant comme perspective qu’une convocation au Central pour une audition en bonne et due forme. Raphael ne lui était pas hostile, bien au contraire, et elle devinait qu’il s’était emparé de l’affaire pour l’aider elle principalement, ce dont elle lui était reconnaissante. En réalité, O’Connor ne la laissait pas indifférente, mais elle gardait volontairement ses distances, probablement pour de fausses raisons. Mais sa vie était parfaitement réglée et équilibrée – du moins jusqu’à présent – et elle préférait que cela continue comme çà. Lui-même avait des obligations familiales – il avait une fille qu’il élevait seul – et avait très certainement d’autres chats à fouetter.

Lorsqu’elle entra dans le café, Raphael lui fit signe de la main en lui souriant. Ses lèvres s’étirèrent à son tour quand soudain le sol sembla se dérober sous ses jambes et tout se mit à trembler autour d’elle. Son regard plongea dans les prunelles azur de O’Connor sans prendre garde au ventilateur plafonnier au-dessus d’elle qui menaçait de céder.


@Raphael O'Connor    

03 mars 2021 - C'était une journée qui je l'espère allait être productive. J’ai déjà beaucoup aidé la police sur l'affaire de ce suicide, mais j'ai bel et bien l'impression que certains se contente du fait que Rachel puisse être la coupable. Cela me chagrine beaucoup. Cette jeune femme essaie d'aider les gens et on la juge alors qu'au final notre travail et identique au sien. Evidemment elle, cherche les problèmes au plus profond et travaille aussi dur que nous pour ça. Je suis admiratif de tout son travail et bien qu'elle ne me laisse pas indifférente je lui laisse de l'espace car je sais que tout cela l'affecte beaucoup et c'est aussi pour cela que je souhaite l'aider. Du coup je l'invite à me rejoindre au café afin de pouvoir discuter et j'ai même quelques idées de comment tout cela s'est passé mais, je préfère garder cela pour moi pour l'instant. Alors que la jeune femme s'avance dans le bâtiment, je la salue d'une main mais la terre se met à trembler très rapidement. La panique s'empare des gens autour de nous mais Rachel se trouve face à un plafond prêt à s'effondrer et surtout un ventilateur se trouve sur celui-ci. Ni une ni deux après un second bruit effrayant, je cours vers elle pour l'attraper par la taille et nous faire tomber sur le sol brutalement. Le plafond s'écroule alors et pensant être totalement sauver du béton prêt à nous tomber dessus c'est après quelques minutes que je me rends compte que nous sommes ensevelies dans les décombres. - Rachel ! Rachel ça va ? - Je m'inquiète immédiatement de l'état de santé de la jeune femme sans me soucier que mon visage est en sang et que j'ai une plaie au bras plutôt pas très belle. L'adrénaline m'empêche de souffrir mais il est clair que ce n'est pas beau du tout et que si je continue à perdre du sang ma vie sera en danger.

@Rachel Ciccotelli

03 mars 2021 - J'avais imaginé pleins de scénario pour aujourd'hui, une journée remplit de travail et de rire avec mes collègues mais certainement pas un tremblement de terre. La panique m'envahit tout de suite et l'inquiétude qui me gagne me fait contacter Hannael en premier lieu puis Waverly. Je ne savais pas réellement ce qu'il se passait mais j'avais besoin de savoir si les deux femmes allaient bien. Ma sœur était hors de la ville pour la semaine alors je ne m'inquiétais pas vraiment pour elle mais je pensais à ma famille. Il n'aura fallu quelques minutes à peine avant que tout s'effondre autour de moi. Je suis proche de ce qui était ma porte d'entrée mais étaler sur le sol, ensevelie par les décombres et je fus inconscient presque vingt bonnes minutes. A mon réveil je n'entends rien, j'ai un bourdonnement dans mes oreilles qui m'empêche d'entendre et je scrute ou je me trouve. Je suis coincé entre des débris et j'aperçois malgré un tout une ouverture ou le soleil de Californie me pique les yeux. Après quelques longues secondes voire minutes je finis par entendre des cris, des pleures... Je perçois quelques temps personnes dans le trou qui me fait face et c'est un visage qui va m'interpeller puis une voix. Hannael... Ma meilleure amie et là dehors et il me semble l'entendre m'appeler. - Ha...Hannael... - Soufflais-je difficilement. C'était à peine audible, il me faut plus de souffle mais une douleur vient envahir mon corps, mes jambes sont coincées sous un débris qui n'est autre que mon canapé de salon. Je grimace et inspire profondément avant de crier à plein poumons. - Hannael ! Je suis là... - Je grimace à nouveau, la douleur empire et j'ai de plus en plus de mal à respirer...

@Hannaël Brown

03 mars 2021 – Je n'étais pas étonné qu'Emily pense à son frère. Ils étaient très proches et ce depuis toujours. Depuis notre divorce, je n'avais pas réellement eu de ses nouvelles mais c'était volontaire puisque je m'étais un peu renfermé évitant les discussions avec la famille de mon ex femme. A tord peut-être. « Je suis sur qu'il va bien, ne t'en fais pas, ok ? » J'avais envie de la rassurer même si je ne pouvais pas garantir qu'il allait bien. D'ailleurs, étions-nous les seuls à avoir un soucis ou toute la ville était-elle sans dessus dessous ? C'était pire qu'un film. Je tentais d'aider les personnes autour de nous et une fois que j'avais arrêté le saignement, je revenais vers Emily qui était avec un jeune adolescent. « Il va comment ? » demandais-je sans savoir si elle allait pouvoir me donner un diagnostique. Je regardais autour de nous en tentant de réfléchir du mieux que je pouvais. « Em, il faut qu'on sorte de là et qu'on aille chercher les secours, je ne peux pas m'occuper d'eux tout seul. » Et quoi qu'il s'était passé entre nous, je refusais de la laisser derrière moi. On sortait tous les deux ou on ne sortait pas du tout. Je me demandais comment les gens à l'extérieur se sentait mais j'entendais des cris, des personnes criant des prénoms plein de désespoir et n'était franchement pas bon signe.

03 mars 2021 - J'aurais préféré mille opérations aujourd'hui plutôt que me retrouver sous le plafond de mon appartement. Je n’avais pas imaginé qu'un jour cela puisse arriver ici à Los Angeles. Les tremblements de terre ça existe et aux Etats Unis aussi ont y est confronté mais, là, comme ça sans avoir eu la possibilité de se préparer avant c'est frustrant. On se retrouve parmi les décombres de l'immeuble, coincé et totalement perdu dans la notion du temps. Je ne sais même pas depuis combien de temps je suis là dessous, combien de temps j'ai perdu connaissance mais lorsque la voix de ma meilleure amie retentit, je ne pus m'empêcher de prendre le reste de mes forces pour essayer de l'appeler à mon tour. J'avais besoin qu'elle m'entende pour que je puisse l'aiguiller sur ma position. Elle ne mettra que quelques minutes pour me rejoindre en compagnie des secours. Sa voix me rassure mais j'ai mal. La douleur s'empare de mon bassin et j'ai peur de me retrouver paralysé. Le temps m'est compter, mes jambes sont coincées sous mon canapé qui est lui-même bloqué par un morceau du plafond. Je me dois de garder espoir et continuer à respirer pour que ma circulation sanguine continue de se faire normalement. Hannaël vient finalement aux nouvelles, je sens sa voix tremblante et je soupire doucement. - ça va... ça va... - Je grimace de nouveau. - J'ai les jambes coincées sous un morceau de plafond et de mon canapé... - Je lâche un petit cri de douleur. Je commence à ne plus sentir du tout ma jambe droite et je sens mon rythme cardiaque s'accélérer. - Faut que je sorte Hanna, dis-leur... - Je n’ai pas envie d'être privé d'une de mes jambes voir des deux. Ma vie de médecine, mon sport. Je serais malheureux c'est clair. J'essaie de passer ma main dans le petit trou qui me lie avec ma meilleure amie, j'avais besoin de sentir sa main, sa présence. Il me faut sentir sa peau pour garder de l'espoir.

@Hannaël Brown

03 mars 2021 – Je devais réellement mettre touts mes sentiments et ressentis de côté pour ne penser qu'à nous sortir de là sans encombre. Ce n'était clairement pas gagné mais je me voulais optimiste même si on découvrait de plus en plus de blessés autour de nous. Je n'étais pas étonné de voir qu'Emily se préoccupait des autres, elle avait toujours été comme ça. Du moins, c'était ce dont je me rappelais parce qu'une partie de moi avait l'impression de ne plus vraiment la connaitre. « Tu ne parles plus à ton père ? » demandais-je étonné de l'information qu'elle venait de me donner, sans doute sans faire exprès. Je regardais le jeune garçon alors que je comprenais ce qu'il avait mais je préférais ne rien dire pour ne pas le paniquer. « Surement oui, il faut qu'il reste éveillé. » Et surtout qu'on trouve des secours parce que sinon, on allait tous les perdre un par un. Je ne savais pas vraiment comment faire, je ne pouvais pas aider tout le monde surtout pas sans matériel. Je regardais mon ex-femme poser sa main sur ma joue. Ce geste si anodin ne l'était plus pour moi. « Je ne te laisse pas ici. » C'était ferme et définitif, je ne voulais pas sortir et voir que finalement, il lui arrivait quelque chose. Je ne pourrais me le pardonner quoi qu'il se passe ou non entre nous. « C'est rien. » répondis-je quand elle enlevait sa main. Je me sentais étrange et ce contact m'avait perturbé, bien plus que ce que je voulais bien montrer.