J’étais totalement paniquée, à aucun moment je n’aurais cru devoir accoucher chez moi. Heureusement, je n’étais pas seule, Jonas était là et il me rassurait comme il le pouvait. Bien sûr, j’avais peur que quelque chose n’aille pas comme il fallait, mais j’essayais de faire confiance à Jonas quand il me disait que tout allait bien aller. Même si je n’y croyais pas une seule seconde, j’essayais d’y croire. Puis j’avais confiance en lui, je savais qu’il ferait de son mieux pour que tout aille bien. « D’accord... » dis-je doucement avant qu’il ne me dise qu’il revenait de suite. Même si je savais qu’il n’en aurait sûrement pas pour longtemps, l’idée qu’il puisse me laisser ne serait-ce que quelques secondes désormais m’angoissait au plus haut point. Je me contentais de hocher la tête en attendant qu’il revienne. Et finalement il ne m’avait pas menti, il n’avait vraiment pas mis longtemps à revenir auprès de moi ce qui me rassurait un peu. Je m’estimais si chanceuse d’avoir Jonas dans ma vie, et surtout qu’il soit auprès de moi ce soir, sinon clairement je ne savais pas comment j’aurais fait sans lui. Sans doute qu’il aurait fallut que j’appelle les urgences mais cette éventualité ne m’enchantait pas tellement. Alors même si accoucher chez moi n’était pas ce qui était prévu, je préférais cela, du fait que j’étais en compagnie de Jonas, plutôt que la panique d’être envoyée en catastrophe à la maternité pour accoucher, surtout que la météo n’était pas nécessairement clémente ce soir. Je savais que je n’allais pas tarder à devoir pousser pour permettre à notre fils de naître. Aussi incroyable que cela puisse paraître, le travail avançait très vite si bien que Jonas m’annonça, une fois en place, qu’à la prochaine contraction j’allais devoir pousser. Heureusement que j’avais déjà donné naissance et que j’avais une petite idée de comment ça se passait, bien que cela remontait à plus de vingt ans. « Oui... » parvins-je tout juste à dire avant qu’une nouvelle contraction ne se fasse sentir et que je me mette à pousser du plus fort que je pouvais en poussant un cri de douleur par la même occasion. Je sentais la tête de bébé pousser, sans doute qu’il ne lui faudrait pas beaucoup de temps pour sortir. Probablement deux ou trois poussées, mais après la naissance du bébé, le travail ne serait pas fini pour moi, mais le plus important serait fait.

Je n’en revenais toujours pas de ce qui était en train de se passer. J’allais accoucher chez moi, et c’était Jonas qui s’occupait de tout. C’était vraiment inattendu, dans un premier temps cette grossesse à laquelle nous ne nous attendions pas et maintenant le fait que je sois obligée d’accoucher chez moi car je n’aurais pas le temps d’arriver à l’hôpital. Disons que cette grossesse nous avait réservé son lot de surprise, mais je ne regrettais absolument pas. J’avais eu une grossesse absolument parfaite, et un homme auprès de moi tout aussi parfait pour s’occuper de moi et assouvir mes désirs constants de femme enceinte. Aujourd’hui encore je le sollicitais, il allait devoir me faire accoucher. Ce n’était pas son métier, mais puisqu’il était pompier, je savais qu’il était parfaitement capable de mener à bien cette mission et même si j’étais quelque peu stressée, j’avais toute confiance en lui. Depuis le début du travail, j’écoutais tout ce qu’il me disait et je m’exécutais quand il m’indiquait à quel moment je devais pousser. C’était en même temps que les contractions. Les contractions étaient douloureuses, mais puisque je me trouvais chez moi, il n’était pas question de songer à une péridurale, j’allais devoir prendre mon mal en patience. Il ne m’avait pas fallu pousser de trop nombreuses fois avant que Jonas ne me dise que c’était bientôt la fin. Je sentais la tête du bébé, et avant la dernière poussée, Jonas me dit que c’était la dernière fois. Je prenais alors une grande inspiration avant de pousser une dernière fois, aussi fort que je pouvais avant de sortir un soulagement intense quand notre fils fut sorti, mais je savais que ce n’était pas totalement fini pour moi puisqu’il y avait encore l’histoire du placenta. Je coupais ma respiration un instant, le temps sembla s’arrêter tant que je n’avais pas entendu notre fils...pousser son premier cri. Alors, je soupirais grandement et me mit à rire nerveusement, la pression qui retombait. Je sentis les larmes me monter aux yeux alors que je voyais Jonas avec notre fils dans les bras, puis j’étais aussi touchée par ce qu’il me dit ensuite. « Je n’y serais jamais arrivée sans toi... » lui répondis-je alors qu’il me tendait notre fils que je prenais tout contre moi. « Bienvenue Lennon James Atkins... » soufflais-je avant de déposer un doux baiser sur le haut de la tête de Lennon et de le regarder en détail. « Il a ton nez... » dis-je le sourire aux lèvres en plongeant mon regard dans celui de Jonas. « Notre fils est une petite merveille... »