Ma vie avait été pas mal chamboulée et je ne parlais pas seulement du tremblement de terre. Même si ce dernier avait vraiment mit le chaos dans ma vie. Nous n'avions plus d'appartement. Mais pire que tout, j'avais pendant un moment perdu contact avec Hanna, et j'avais pensé au pire. J'avais vu notre appartement ravagé, je savait qu'elle finissait plus tôt, elle devait y être et nous aussi d'ailleurs. Si Nala n'avait pas insisté pour allez voir ses copines au parc, si je n'avais pas cédé, nous ne serions plus de ce monde. J'avais eu quelques blessures pendant le tremblement de terre, mais rien de bien grave, j'avais surtout fait en sorte de protéger Nala. Nala qui avait réclamer sa mère en pleurant et moi j'avais regardé cette petite fille avec impuissance. J'avais redouté une chose, qu'on me la prenne, je n'avait aucun droit sur elle, je la voyais déjà placée ou pire, remise a son père. Mais avec le chaos ambiant, personne n'avait semblé vouloir vérifier que l'enfant était bien la mienne et comme Nala m'appelait maman depuis quelques temps, tout avait été bien. Et puis j'avais retrouvé Hannaël, bien vivante. Alors tout allait bien. Il ne me restait plus qu'une seule chose à régler et elle prenait la forme de cette enveloppe que je trainais partout avec moi depuis que je l'avais reçu, avant le séisme, heureusement. Les résultats des test adn qui me diraient si cette femme, Lincoln, était de ma famille, si elle était ma mère. Les coïncidences étaient grosses, trop pour que ce ne soit que du hasard. Elle avait une fille, identique a moi, qui avait mon âge et était née au même endroit que moi, le même jour. Alors je n'avait pas trop de doute en réalité. Mais pour être certaine, je devais l'ouvrir. J'avais décidé de le faire avec Lincoln. Alors j'avais laissé Hannaël et Nala à l'hôtel pour me rendre chez la blonde. Devant sa porte, j'hésitais un peu, inquiète. Mais je finis par frapper doucement, mal à l'aise. Quand la porte s'ouvrit, je souris à la femme. « Bonjour Lincoln »

Le stress monte. Pas le même que j'ai connu il y a peu. Des vies ne sont pas en danger. Elles risquent juste d'être perturbé. Devant cette porte, j'ai envie de faire demi tour, ou de demander à ma belle de me rejoindre, je serais peut être plus à l'aise pour affronter ça avec Hannaël à mes côtés. Mais ce n'est pas possible, elle doit garder Nala et je ne voulais pas perturber plus que ça la petite fille. Le séisme a été compliqué à vivre pour nous trois, mais encore plus pour notre fille. Hors de question donc de la faire garder, elle refuse de nous lâcher, surtout Hanna, ce que je comprends. On a eu si peur de la perdre. J'ai encore du mal à réaliser, on aurait pu mourir Nala et moi, ça s'est joué a quelques minutes. Mais je suis vivante et maintenant j'ai encore plus besoin de savoir la vérité. La vie est trop courte pour ne pas savoir. Alors quand la porte s'ouvre sur Lincoln, je sais que je ne peux pas reculer. Je lui souris doucement. Et puis elle me demande comment je vais. Je jette un petit regard sur mon bras en écharpe avant de hausser les épaules « Hormis ça oui et toi ? » En réalité mon bras cassé n'est vraiment pas cher payé face a ce qui aurait pu m'arriver. Et puis j'avais protégé Nala, sans ça elle aurait pu elle être blessé par les chutes de branche. Alors oui je vais bien, très bien même. J'entre doucement dans son appartement. Je ne peux pas m'empêcher de regarder autour de moi. Je découvre sur le meuble d'entrée une photo de sa fille et encore une fois je suis troublée devant cette ressemblance qui n'as rien de banale. Cette fille c'est moi et j'aimerais savoir pourquoi. Elle me demande si je veux quelques chose à boire mais je secoue doucement la tête « Je crois que je suis trop stressée » Alors je sors l'enveloppe de mon sac et lui tend « Je crois que je ne veux pas attendre. Et j'aimerais que tu l'ouvre, moi je n'y arriverais pas » Autant savoir dès maintenant plutôt que de siroter une boisson en se regardant dans le blanc des yeux. Je commence nerveusement a jouer avec ma bague de fiançailles attendant de savoir si elle veut bien l'ouvrir ou si elle préfère que je le fasse de moi même.

Elle m'avoue qu'elle est stressée et je ne peux que la comprendre. Je suis exactement dans le même état. Tout ça me met dans un état. J'angoisse. Vraiment et je ne sais pas comment appréhender ça. En fait je ne sais pas comment je vais prendre la chose si le test est positif ou même s'il est négatif. Alors j'ai besoin de savoir, vraiment vite. Je murmure donc doucement « Moi aussi » Même plus qu'un peu. Je lui donne l'enveloppe en expliquant que je n'y arriverais pas et que j'aimerais que ce soit elle. Que je ne peux pas attendre. J'ai besoin de savoir. J'ai trop longtemps cherché. J'avais baisé les bras face à l'ampleur de la tache, mais quand j'avais croisé cette femme, qui m'avait parlé de sa fille si semblable a moi. J'avais retrouvé un peu l'espoir de savoir d'où je venais. Je n'étais pas malheureuse, loin de là, j'avais eu une superbe famille. Mais j'avais tout de même besoin de savoir d'où je venais. Je crois que tout le monde a besoin de savoir ça. Je la regarde donc ouvrir l'enveloppe tout doucement. Je me mordille la lèvre et tripote ma bague avec nervosité. Elle fait ça tout doucement et je la vois lire les conclusions de la prise de sang. Elle ne dit rien mais en la voyant poser sa main sur sa bouche je comprends. Et puis elle pleure avant de murmurer mon bébé. Alors elle est bel et bien ma mère. Les larmes sortent rapidement chez moi aussi. Surtout qu'avec le traitement hormonal je suis encore plus émotive. Je m'approche doucement d'elle et prend doucement le papier de ses mains. Je la crois mais j'ai besoin de le voir de mes propres yeux.  Et c'est écrit. « Vous êtes ma mère » Je la fixe, perdue. Et doucement je la prend contre moi. Je me blottie dans ses bras en prenant soin de pas me faire mal. Je reste un moment contre elle, les yeux clos. Pour le moment je ne ressens pas le besoin d'en savoir plus, j'ai juste besoin de profiter de sa présence. Je ne sais pas combien de temps je reste contre elle ainsi, en silence. Mais je finit par me détacher doucement. Je la regarde, comme pour trouver des points communs physique entre elle et moi.

Ma mère biologique. C'est bien elle. Et je n'arrive pas à y croire. Moi qui avait renoncé à trouver mes racines face au bordel qu'avait été mon dossier. Je l'ai retrouvée, totalement par hasard, c'est le destin. Je vois les choses ainsi, ça devait se faire, c'était comme ça. Alors je me blottie contre elle de toute mes forces et même si je ne voulais pas, je fond en larmes, les émotions sont trop forte, j'ai besoin de relâcher la pression. Je reste un moment comme ça et je sens qu'elle aussi sanglote. Je ne suis pas la seule pour qui les émotions débordent. Elle a été tout aussi surprise que moi de cette étrange ressemblance, alors j'ai compris sans qu'elle me dise qu'elle ne m'avait pas abandonné. Et ça me faisait du bien, beaucoup de bien même, de savoir qu'on ne m'avait pas simplement laissé car on ne voulait pas de moi, qu'elle n'avait pas choisit de garder seulement cette fameuse jumelle à qui je ressemblais tant. Même si je comprenais maintenant pourquoi mon dossier était si floue. Cette histoire n'était pas très nette et je me faisais la promesse d'en savoir plus. Je voulais comprendre. Je finis doucement par me détacher d'elle et on se fixe en silence. On essuis nos larmes et j'essaye de sourire faiblement. La situation n'est pas simple mais j'ai envie d'en savoir plus. Je regarde cette femme en face de moi, essayant de trouver des points communs entre elle et moi. Mais c'est elle qui le fait en premier puisqu'elle me dit que j'ai les yeux de mon père. Mon père. Elle ne m'en as pas parlé avant alors je demande un peu mal à l'aise « Vous avez divorcé ? » Je ne vois pas d'autre possibilité, je ne veux pas en envisager d'autre en tout cas. Je veux apprendre à les connaitre, tout les deux, s'ils le veulent. J'ai des parents aimants, mes mamans sont adorables et ma fratrie même si elle peut être fatigante, je l'adore. Mais j'ai tant voulu savoir d'où je venais. Je ne peux pas laisser passer cette chance. Je continue de détailler Lincoln avant de murmurer doucement « J'ai votre nez » Oui maintenant ça me saute aux yeux. On se ressemble, beaucoup. Et j'aime bien cette idée là, avoir quelqu'un qui me ressemble vraiment.

J'ai une famille biologique. Je le savais très bien que j'en avais une. Mais je l'avais enfin retrouvée. Maintenant je savais d'où je venais et ça m'ôtait un sacré poids de mes épaules. Evidemment il y avait encore un tas de questions qui se bousculait dans ma tête, surtout vis a vis de ma jumelle. Pourquoi moi et pas elle par exemple. Mais pour le moment je ne demande rien de tout ça. je me blottie juste contre cette femme, cette inconnue, ma mère pourtant. Je sens son odeur. Je profite. J'ai eu tellement mal pendant plusieurs années. Même si j'ai des mamans formidable, il y a toujours eu ces questions sur mes origines. Je voulais savoir d'où je venais. Maintenant j'avais un début de réponse. Je reste longtemps dans ses bras, comme pour rattraper le temps perdu. Et puis on finit par se détacher doucement. Mais je ressent aussitôt un manque. Elle me parle alors de mon père, me disant que je lui ressemble. Comme je n'ai pas vu la trace d'un homme autour de moi, je lui demande naturellement s'ils sont séparés. Mais ce n'est pas ça. Il est décédé. Je me prend une claque en pleine face. Je ne pourrais jamais le connaitre. Alors je me referme un peu et je murmure simplement « Oh ... » Que dire de plus ? Je ne sais pas. J'ai envie en même temps d'en savoir plus, elle a parlé d'un crash. Mais j'ai aussi peur de lui faire de la peine, si c'est il y a quelques mois, c'est encore frais pour elle. Je ne veux pas qu'elle soit triste. Mais je finis par murmurer « Vous avez une photo ? » J'ai tout de même envie de voir cet homme, mon père. Et puis je regarde cette femme et je me compare un peu à elle. Je fais remarquer que nous avons le même nez et elle confirme. Je souris doucement et puis je la contemple de nouveau pour trouver d'autres points commun. Je ne sait pas quoi dire de plus. C'est compliqué comme situation. J'ai tant de chose à demander. Mais en même temps je ne sais pas par quoi commencer et puis c'est tant d'émotions. Je continue de la regarder et puis je murmure « Je n'arrive pas à comprendre... pourquoi on m'a prit »