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 Trouble in paradise

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Alya Perey
La vendeuse d'étoiles
Alya Perey
https://laal.forumactif.com/t7158-alya-perey-o-toutes-les-constellations
#  Trouble in paradise - Page 2 EmptyJeu 25 Aoû - 16:25
Son regard fuit face à cet aveu arraché par les circonstances. Elle ne sait pas nager, n'a jamais vraiment appris. Son père l'a probablement amenée à la piscine municipale parfois, lorsqu'il séchait ses cours et que sa mère était au boulot pour tenter de gagner de quoi payer le loyer, les factures, les pâtes de fin du mois. Mais elle avait trois ans et s'il avait tenté de lui apprendre à flotter sur le dos ou la brasse, ses muscles ont eu le temps d'oublier. Et après ça, l'occasion ne s'est jamais présentée ; il n'y avait pas de piscine à l'arrière du camion de sa mère et quand ses grands-parents l'ont recueillie, ils n'étaient pas vraiment du genre à l'amener à la natation une fois par semaine. Et puis Silva… Une fois prise dans l'engrenage, il était trop tard pour reconnaître qu'elle n'avait jamais eu l'occasion d'apprendre. Même dans une ville comme Los Angeles, à vivre en haut d'un Phare qui dominait les flots.
Ses yeux cependant retrouvent toute leur autonomie quand il s'agit de fusiller du regard Styx et sa menace. Sans compter la peur qui remonte en elle… Vraiment ? Il oserait vraiment la planter là, au milieu de nulle part, du froid et de la nuit qui tombe ? Déjà elle tente de réfléchir, de trouver un moyen de se sortir de cette situation dans laquelle il l'a enfoncée. Le poteau a l'air de glisser et elle n'est pas sûre d'avoir la force de s'extraire de l'eau pour remonter sur le ponton comme il l'a fait juste avant de les faire chuter. Alors tenter de le suivre jusqu'à parvenir à l'échelle qui lui semble loin, tellement loin… Elle ignore même la profondeur du lac, il doit bien y avoir un endroit où elle a pied, est-ce qu'on peut courir sous l'eau ?
Tous ses plans lui paraissent aussi branlants les uns que les autres et elle réalise seulement en le voyant approcher l'évidence qu'elle tente pourtant de repousser : s'en sortir seule va être compliqué. Elle grincerait bien des dents si celles-ci ne claquaient déjà pas toute seule et, après une hésitation qui ne l'aide en rien à se réchauffer, fini par s'accrocher à sa bouée de sauvetage improvisée, nouant solidement ses bras et ses jambes autour de lui au cas où il lui viendrait l'idée de l'amener au milieu du lac et de tenter de l'y lâcher. Il est bien probable que son cadavre finisse alors au fond du lac, jamais retrouvée, jamais véritablement manquée ; ses colocataires ne s'inquiéteront pas de son départ avant la fin de la semaine vu le mot qu'elle leur a laissé en partant, et encore, elle est si volatile qu'ils mettront un moment à signaler sa disparition – probablement celui où ils se rendront compte qu'il leur manque un loyer. Peut-être que Liam sera un peu inquiet, mais pas forcément surpris ; elle ne sera pas la première qui disparaît sans laisser de trace. Non, toute l'ironie de la situation réside dans le fait que celui à qui elle manquerait probablement le plus est celui-là même qui a toutes les cartes en main pour la couler. À défaut d'avoir des bonnes cartes aux Uno.

Il faut croire pourtant que son heure n'est pas encore arrivée ou que la vendeuse d'étoiles rapporte un peu trop aux Sons of Hadès – ou alors c'est une toute autre raison qui pousse Styx à la sauver, une raison à laquelle elle ne pense même pas car ça lui tirerait des grands éclats de rire puis une peur encore plus intense que celle de finir à l'eau – car bientôt elle se retrouve à combattre le froid qui a gelé ses os et ses articulations pour grimper le long de l'échelle grinçante du ponton. L'envie de s'échouer là, sur le bois, se laisser dépérir sous les étoiles, l'étreint un moment ; mais celle de fuir l'imbécile qui l'a foutue à l'eau est encore plus forte. Et elle ne l'écoute même pas alors qu'elle est déjà cinq mètres plus loin, le pas furibond qui la porte jusqu'à la chaleur réconfortante de la maison au milieu des bois.
Quelques instants plus tard, l'escalier absorbe les gouttes qu'elle abandonne sur son passage, petit poucet gelé, son sac entre les doigts alors qu'elle grimpe à l'étage. La salle de bain lui offre un refuge douillet dans laquelle elle peut tirer le verrou et fouiller les placards jusqu'à trouver une serviette dans laquelle s'envelopper, débarrassée du tissu gelé qui lui collait à la peau. L'idée de se couler sous l'eau chaude l'effleure puis la fuit ; elle est bien assez mouillée ainsi, n'a pas envie de ça pour l'instant, même si elle sait pertinemment qu'elle ne peut pas se noyer sous une douche – ni même nager, d'ailleurs.
Le miroir lui renvoie une image affreuse ; la peau rougie par le froid, les lèvres bleues, des cernes qui se sont inscrites sur son visage encore translucide de peur et les cheveux mouillés qui tombent comme des rideaux de chaque côté de son visage. Un soupir la traverse alors que, les tremblements s'apaisent enfin, elle ouvre son sac en quête de vêtements chauds. Bien évidemment, elle ne tombe que sur des robes, trop courtes, trop suggestives, qu'elle ne sait même pas pourquoi elle a traîné jusqu'ici – pas vraiment la tenue idéale pour aller crapahuter à travers la forêt. En fait non. Elle sait très bien pourquoi elle les a prises, et a envie de voir une balle traverser le front de la raison qui l'y a poussée.
Au fond du sac, sous quelques shorts et t-shirts plus adaptés au lieu, elle trouve un training et un hoodie trop large pour elle qu'elle enfile dans un soupir de soulagement. On ne peut pas vraiment dire qu'elle soit la beauté incarnée à ce moment ; mais au moins les frissons se sont calmés. Pour laisser place à des paillettes d'éternuements qui chatouillent son nez. C'est toujours mieux que de se noyer en plein lac.

Pendant quelques instants, elle observe le tapis de la salle de bain et hésite à s'y coucher, s'endormir là pour ne plus avoir à subir celui avec qui elle doit partager les lieux. Ou elle pourrait aussi lui fausser compagnie au plein milieu de la nuit ? Voler ses clés de voiture et l'abandonner là. Il finira bien par retrouver le chemin d'une ville à pied, ce n'est même pas comme si elle l'abandonnait à une mort certaine.
Et pourtant… pourtant quelque chose d'étrange la pousse à rester. Elle n'a pas envie de partir, de fuir. Après tout, il est resté dans le lac, il lui a porté secours ; et il ne pouvait pas savoir qu'elle ne savait pas nager… Toujours la même ambivalence d'émotion face à Styx. Foutu Styx.
Elle finit par rouvrir la porte de la salle de bain, balancer son sac dans la première chambre sur laquelle elle tombe, puis redescendre jusqu'au salon dans lequel crépite un feu dont l'odeur envahit déjà la pièce. Il est là. Encore nu – sérieusement ? alors que ses fringues à lui n'étaient même pas mouillées ?! – posé sur le canapé, comme s'il attendait sa sentence avec un sourire aux lèvres. Sans le quitter ses yeux, elle s'approche du feu et le maudit du regard – tout en ne pouvant pas s'empêcher de se rincer l'œil parce que, comme toujours, il lui fait bien trop d'effet.

– J'avais pas peur, ment-elle sur un ton sans appel. C'est juste que j'ai jamais appris. Mais j'aurais très bien pu m'en sortir toute seule.

Elle l'observe, sans vraiment dissimuler le trajet de son regard.

– T'as vraiment une petite bite quand t'as froid.

Ok. C'est gamin et immature, mais c'est sorti tout seul. Peut-être qu'il y réfléchira à deux fois, la prochaine fois qu'il voudra l'entraîner dans l'eau.
Styx Hart
I see fire
I see fire
Styx Hart
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#  Trouble in paradise - Page 2 EmptyJeu 25 Aoû - 17:30
Mon regard reste braqué sur le bouquin que je fais semblant de lire depuis une bonne vingtaine de minutes quand tes pas résonnent de nouveau dans les escaliers. Un poids semble s’envoler de ma poitrine quand je réalise que tu es pieds nu. Ça doit vouloir dire que tu restes, non ? Bordel, pourquoi je suis autant soulagé que tu veuilles rester avec moi dans cette maison. L’idée c’était de venir tout seul à la base et de faire comme d’habitude. Silence, alcool, drogue en tout genre le temps de me remettre de mes esprits et puis rentrer à L.A. pour reprendre ma vie et sa routine. Il n’était pas prévu qu’une brune incendiaire se joigne à ma virée. Rien n’était prévu d’ailleurs, les dérapages, le test, l’attente, l’envie, ma veste et ce titre de régulière qui m’a toujours donné envie de gerber. Pourtant, je suis fier que tu puisses le brandir aujourd’hui et pas seulement parce que ça te protège de pas mal de monde. Fier parce que quoiqu’il se passe entre nous, je te respecte et que tu es une des femmes les plus fortes que je connaisse. Mais plutôt crever empalé sur un pieu incandescent que de te dire tout ça.

Je hoche la tête à tes mots et retient comme je peux le sourire qui menace de foutre en l’air l’ambiance de paix qui règne encore dans le salon. Je me contente d’un “hum, bien sûr” discret, toujours absorbé par les lignes noires qui défilent devant mes yeux. Je serais bien incapable de dire de quoi parle ce foutu bouquin parce que je suis le moindre de tes mouvements plutôt que d’aligner les mots dans l’espoir de comprendre la phrase. Cette fois, c’est un éclat de rire qui détend l’atmosphère. Je mets une seconde à comprendre que ce son provient de moi et c’est un fou rire qui me prend en réalisant que tu es capable de me foutre dans des états de rage rarement atteint comme de me faire rire aux éclats. Je crois que tu es même la seule à réussir à me faire rire mais on se fout de cette information. Les mains reposés sur le ventre, je ri, sans me soucier de ce que tu vas penser, jusqu’à ce qu’une larme pointe son nez brillant au coin de mon œil. Je la chasse d’un geste rapide avant de me redresser.

Tu sais, je connais un bon moyen pour lui redonner toute sa vigueur.

Je hausse plusieurs fois le sourcil avant de me relever pour enfiler mon boxer. La cheminée a bien réchauffé la pièce mais comme tu as décidé de te couvrir, je suis le mouvement. Jean, t-shirt, je reste pied nu pour traverser le salon en quête d’une bouteille de whisky. Le soleil est couché, les bonnes manières m’autorisent donc à consommer de l’alcool. Comme si j’en avais quelque chose à foutre. Haussement d’épaules en fouillant les placards de la cuisine.

Tu l’as vexé, ingrate !

Un sourire rieur traîne encore sur mes lèvres quand je trouve enfin l’objet de mes désirs. Ma femme de ménage me connaît bien et à fait le plein de mon nectar préféré. Je dépose deux verres sur la table basse et je les remplis. On a bien besoin d’un verre pour nous remettre de notre baignade improvisée qui n’a fait peur à personne dans cette pièce. Le liquide ambré brûle tout sur son passage et mon corps réclame déjà une nouvelle dose. Ma main qui commence à s’agiter m’indique que ce n’est pas de whisky dont j’ai besoin mais d’un truc un peu plus fort. Toutefois, j’ai encore un peu de temps devant moi avant de vraiment ressentir le besoin de consommer et nos cartes sont toujours étendues sur la table. Vestige abandonné d’un début d’après-midi sous le signe de la normalité. Ca n’aura pas duré bien longtemps.

Prête pour une nouvelle partie ou tu as eu ta dose ?

Je sais que tu ne résisteras pas à un défi et j’ai envie de prendre ma revanche. J’ai accepté de plonger dans l’eau glacée, maintenant j’ai envie de m’amuser avec toi à mon tour. A moins que de voir la mort d’aussi prêt t’es donné envie d’une soirée plus tranquille. On a plusieurs jours devant nous pour se défier au Uno et une soirée à mater un film en mangeant une pizza me va bien aussi. Est-ce que je suis sérieusement en train d’envisager une soirée film avec toi ? Enfin, est-ce que tu vas sérieusement rester avec moi pour mater un film alors que tu as toujours évité tous les moments un peu trop intimes jusque là ? En fait, je n’ai pas besoin de carte pour défier ma vendeuse d’étoiles préférée.


@Alya Perey
Alya Perey
La vendeuse d'étoiles
Alya Perey
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#  Trouble in paradise - Page 2 EmptyJeu 25 Aoû - 22:49
Et il éclate de rire. En plein salon, alors qu'elle vient d'insulter la taille de son pénis, la taille de sa foutue virilité, il éclate tout bonnement de rire sous l'air accablé d'Alya. Yeux aux ciel qui viennent dévisager le plafond, même si elle ne peut cacher le sourire qui perce sa carapace. Parce qu'il rit trop fort et que c'est communicatif. Qui l'aurait cru, hein ? Styx Hart, rire de bon coeur devant elle... À croire qu'il faut de tout pour faire un monde. Est-ce qu'il est le genre de type à aller voir des humoristes en spectacle, tout seul pour ne pas griller sa couverture de gros dur entre deux matchs de boxe ? Est-ce qu'il passe ses nuits d'insomnie à mater des gags sur Youtube ?
Elle fait cependant mine d'ignorer sa remarque alors qu'il se rhabille. Tant pis, elle matera plus tard, trouvera bien un moment pendant leur séjour pour ça - il n'est pas exactement ce que l'on peut appeler prude.

- Tant mieux, tu peux garder tes propositions pour toi, j'en avais pas envie.

Alya ment, et effrontément. Bien sûr qu'elle en avait envie, elle en a toujours envie et c'est d'ailleurs bien ça le problème avec lui. Comment se concentrer si la moitié de ses pensées sont détournées par ce qu'ils ont fait ou pourraient faire, ou cette chose, vraiment fascinante, qu'il est capable de faire, dérobant le sol sous ses pieds pour la faire monter bien trop rapidement au septième ciel. Escalade si rapide qu'elle ne voit même pas la fin arriver ; il est définitivement trop doué de son corps et c'est probablement pas un mal s'il le dissimule un peu. Elle aurait bien été incapable de se concentrer avec lui ainsi à ses côtés.
Pendant qu'il disparaît, elle attrape le livre qu'il lisait pour jeter un coup d'oeil à la quatrième de couverture, curieuse de connaître le genre d'histoires dans lesquelles il est capable de s'enfoncer. Un instant, elle a cette scène étrange en elle, celle qui correspond si bien à l'image du couple enlacé devant un coucher de soleil. Elle le voit lui, en train de lire un chapitre à voix haute, alors que sa tête à elle repose sur ses cuisses. Il n'est pas question de sexe, juste d'un moment bien trop intime pour qu'elle puisse le supporter. Vendeuse d'étoiles qui secoue bien fort la tête pour effacer ces images.
Le whisky l'aide un peu à les faire passer, tout en réchauffant de l'intérieur son corps qui peine à retrouver sa température habituelle malgré le feu qui crépite dans la cheminée. Elle n'a jamais vu autant de whisky que depuis qu'elle traîne avec Styx. Tout comme elle n'a jamais autant fumé, grillant clope sur clope à ses côtés. Faut croire que c'est le seul moyen pour gérer toute cette situation ; quelle qu'elle soit vraiment.

Suivant le regard de son adversaire de vie, elle observe le tas multicolore étalé sur la table, peinture abstraite comme si Pollock avait abandonné ses pinceaux et sa peintures pour se contenter d'un jeu de Uno.

- Je vais finir par croire que tu aimes perdre.

Le paquet de cigarettes n'ayant pas bougé de la table basse, elle le récupère pour en allumer une, bout rougeoyant qui est bien loin de faire concurrence au véritable feu de la pièce.

- Mélange et distribue.

Alya se relève en lui abandonnant les cartes, le temps d'un rapide tour à la cuisine pour y dégotter une carafe qu'elle remplie d'eau avant de la ramener à côté de la bouteille au liquide plus sombre. Sa baignade improvisée lui a donné soif ; et puis autant ne pas se mettre la tête à l'envers pour garder les idées et ses stratégies le plus clair possible. Surtout qu'elle n'oublie pas que, la dernière fois qu'elle était un peu trop ivre, elle a roulé des patins à Styx au plein milieu de la piste de danse et s'est endormie chez lui, dans son lit, dans ses bras, alors qu'elle avait toujours juré haut et fort qu'elle se casserait avant que le soleil ne pointe le bout de son nez.

- Pas le droit de me mettre au lac, prévient-elle en réunissant les sept cartes qu'il a posées devant elle. Ca reviendrait à un meurtre et on a dit que les trucs illégaux étaient interdits.

Elle observe son jeu avec un sourire - le Uno est avant tout un jeu psychologique. Bon, et de chance aux cartes également.

- Enfin, c'est pas comme si j'avais prévu de perdre de toute manière.
Styx Hart
I see fire
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Styx Hart
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#  Trouble in paradise - Page 2 EmptyVen 26 Aoû - 11:45
Le liquide qui donne à mon verre des allures d’ambre disparaît rapidement. Je ne suis pas fait pour être clean et je suis pratiquement sûr que mon jeu sera meilleur si je bois encore quelques verres. Ou alors c’est juste pour excuse que je trouve pour justifier un potentiel dérapage ce soir. Parce que tout ce qui se passe entre nous, ça ne compte pas si je suis défoncé ou bourré, non ? Je fais l’impasse volontairement sur ces baisers échangés alors que mon corps n’avait pas eu sa dose de mort en poudre. Et quelques ébats aussi, mais ce sont des exceptions.

Arrête de me donner des ordres. Ça m'excite.

Ce terrain de jeu est plus facile. Les piques, les sous-entendus, je peux gérer. C’est naturel entre nous et ça ne prouve rien. Des potes peuvent jouer à ce petit jeu. J’attrape les cartes, mélange et fais une prière silencieuse pour gagner cette partie. Je n’ai pas envie de refaire un tour dans le lac ou de subir ta vengeance pour t’avoir foutu la trouille avec ma baignade improvisée. Pour ma défense, je ne savais pas que tu ne savais pas nager. Si j’avais eu cette info… Non, je suis un connard alors je t’aurais sûrement entraîné dans l’eau avec moi tout de même. Par contre, je ne t’aurais pas lâché pour t’obliger à t'enchaîner à moi. Ta tête aurait valu la bonne engueulade qui aurait eu lieu derrière. Instinct de mâle alpha surement mais j’aime un peu trop quand tu t’en remet à moi. Et encore plus ta moue agacée qui accompagne ces moments.

Je distribue les cartes et mets la pioche entre nous deux. Je reprend ma place sur le sol, le dos contre le canapé et me mets en condition pour gagner cette fichue partie. Mon verre se remplit de nouveau de whisky et une clope prend place entre mes lèvres. Je hausse les yeux au ciel comme tu le fais à chacune de mes remarques devant ta mise en garde. J’en rajoute un maximum pour t'énerver. Ou te faire rire. Enfin, te déconcentrer dans tous les cas.

Ouai, ouai, c’est bon j’ai compris. Pas de baignade dans le lac et je ne te fais pas enterrer le corps qui se trouve dans mon coffre. J’ai saisi.

J’observe mes cartes, les range par couleur, mets de côté mes jokers. J’ai un bon jeu, l’espoir de te donner un gage à mon tour comme unique motivation à cette mascarade. Ma dernière remarque plane encore entre nous et le sourire que tu essayes de planquer déclenche le mien. Putain mais quelle genre de meuf ri à une blague sur un cadavre à enterrer ? Oh oui, je sais. Ma régulière. Et merde. Gorgée alcoolisée pour faire disparaître cette pensée bien trop complexe pour ce début de soirée. Je balaye ton dernier pic d’un geste de la tête et pose ma première carte, un innocent 8 rouge. C’est parti.

Les cartes s’enchaînent, les couleurs défilent et les jokers pleuvent. Le tas entre mes mains ne cesse de se réduire avant de doubler. Je m’agace, grogne dans ma barbe, tente des stratégies avant de tout plaquer pour balancer tous mes jokers. Ce qui me console, c’est que tu galères aussi de ton côté. Tes sourcils sont froncés avec la concentration, tu ne lâches rien. Tu enchaînes les verres d’eau pendant que j’enchaîne les verres de whisky. Mon corps se réchauffe, mes idées se font plus légères. Il faut qu’on termine sinon je vais finir complètement saoul et il est hors de question que je laisse échapper la victoire. Surtout pas maintenant que j’ai trouvé le gage parfait.

Enfin, la chance tourne en ma faveur. Les moires ont décidé de m’accorder les trois cartes qui vont me permettre de clore cette partie interminable. Interdiction de jouer, changement de sens, UNO et je pose ma dernière carte dans un air triomphant. J’ai gagné ! Mes mains recouvrent mes yeux et je laisse retomber ma tête sur le canapé derrière moi. Un éclat de rire perce le silence et c’est un regard rendu brillant par la victoire (et aussi par l’alcool) qui se pose sur toi.

Oh, bébé… L’heure de la vengeance a sonné !


Je glisse une nouvelle cigarette entre mes lèvres, prends le temps de l’allumer, de tirer dessus et de relâcher un nuage nicotiné. Hors de question, que je te donne ton gage maintenant. C’est bien plus plaisant de te laisser imaginer le pire. Bien que j’ai pris ma décision, je fais quand même défiler toutes mes options dans ma tête. Je pourrais t’obliger à ne porter que tes sous-vêtements pendant tout notre week-end ou te faire improviser une danse sexy sur la table basse. Tentant mais trop facile. Des idées bien plus salaces font irruption dans ma tête mais je préfère que ces choses là se décident à deux. Je suis peut-être un bel enfoiré mais le consentement n’est pas une option. Je tire une nouvelle fois sur ma cigarette avant de me rapprocher de toi. Mon corps se penche vers le tien comme si j’allais te confier un secret.

Ton gage est de jouer à la parfaite régulière pendant disons… Les deux heures qui arrivent ? Il y a le dîner à préparer et tu vas devoir être gentille avec moi. Je ne t’oblige à rien physiquement mais interdiction de me faire des remarques désobligeantes, de m’insulter ou de m’envoyer une pique. Pendant les deux heures qui arrivent, je suis la plus belle chose qui te soit arrivée, okay ?

Te mettre à poil aurait été bien trop facile parce que je vois bien les regards que tu poses sur moi. Tu as autant envie de moi que j’ai envie de toi. Ça à toujours été comme entre nous, il y a ce lien, cette alchimie qui pousse nos corps à se retrouver même quand nos cerveaux nous hurlent le contraire. Alors que de te faire jouer au petit couple, voilà un gage qui va te demander un effort. La parfaite petite régulière, tout ce que tu n’es pas, tout ce que tu détestes. Je ne sais pas si tu vas réussir à être sympa avec moi pendant deux heures mais je compte bien profiter de chaque minute de ta souffrance.


@Alya Perey
Alya Perey
La vendeuse d'étoiles
Alya Perey
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#  Trouble in paradise - Page 2 EmptyVen 26 Aoû - 15:52
Un mince sourire s'échappe sur les lèvres d'Alya alors qu'elle le raconte blagué à propos du cadavre dans sa voiture. Elle ne devrait pas en rire, ne serait même pas surprise que cette bagnole ait véritablement transporté quelques macchabées à enterrer en pleine forêt, à l'écart des chemins des balades pour chien qui, avec leur flair, finissent toujours pas découvrir les corps en décomposition. Et pourtant, elle ne peut s'empêcher d'accrocher à cette blague et d'entrer dans son jeu en rétorquant simplement :

- Ah, c'était ça l'odeur ! Je croyais juste que tu avais oublié de prendre une douche.

La partie peut commencer à coup de cartes qui s'enchaînent, arc-en-ciel de couleur exposé sur la table, bataille d'égo et de joker, l'espoir de conquérir une nouvelle victoire qui assoirait son pouvoir - et agacerait probablement Styx. La concentration monte au fur et à mesure que les minutes défilent, ils sont pris dans leur jeu, seulement troublé par le bruit du liquide qui s'agite au fond des verres et la musique qui traîne toujours en fond sonore. À un instant, elle pense l'emporter, mais elle se prend un méchant +4 dans la tête qu'elle n'avait pas vu venir et contre lequel elle ne peut rien faire pour le contrer ; et la partie recommence à tourner, les obligeant à mélanger la large pile qu'ils ont constituée pour nourrir la pioche qui ne cesse de diminuer.
Est-ce qu'elle a laissé son attention s'envoler à force de l'aspect répétitif du jeu ? En tout cas, elle ne voit pas venir sa fin, et lorsque son adversaire abat une interdiction de sens avec un "uno" bien trop triomphant dans la voix, elle comprend trop tard. Le maigre espoir que sa dernière carte puisse être d'une autre couleur s'écroule quand il la pose et son coeur rate un battement.
Elle a perdu. Alya Perey, vendeuse d'étoiles et extrêmement mauvaise perdante vient de perdre. Et c'est peut-être bien ça qui la choque, encore plus que l'idée de se récolter un gage alors qu'elle laisse ses cartes chuter sur la table dans un bruit léger, pour contenir l'envie de toutes les déchirer. Elle détester perdre. Et elle déteste encore plus l'idée que ce soit lui qui gagne.

Mais si l'idée - qu'elle a elle-même proposée, quelle sotte du gage lui échappe -, ce n'est pas son cas, et elle sent dans sa voix, dans son ton, dans ce mot de vengeance auquel il apporte tant de force, qu'elle va souffrir. Il faut s'attendre à tout avec lui, surtout après ce qu'elle vient de lui faire subir.
Lorsqu'il se rapproche d'elle, la vendeuse d'étoiles doit serrer fort les dents pour ne pas se laisser à un mouvement de recul et soutenir son regard, la respiration au bord des lèvres alors qu'elle attend la consigne saugrenue qu'un esprit comme lui a bien pu trouver. Et elle n'est pas déçue ; il a été puisé dans ce qui va l'agacer au plus haut point pendant deux foutues heures. C'est à se demander si, honnêtement, elle ne préférerait pas encore faire un tour dans le lac ; la noyade lui paraît bien moins douloureuse soudainement. Et bien plus courte et expéditive.
Elle retient pourtant toutes les piques qui lui montent aux lèvres avec l'amertume d'une nausée. Il veut jouer ? Soit, elle peut jouer. Alya n'est pas si mauvaise comédienne quand elle le veut bien ; après tout c'est dans les cordes qu'elle utilise chaque jour avec son métier ; séduire ses cibles, leur faire miroiter le paradis jusqu'à ce qu'ils achètent auprès d'elle. Masque sur masque, elle doit bien parvenir à trouver celui de régulière quelque part au fond de ses bagages.
Un grognement s'extirpe de ses lèvres, clarifiant au grand jour ce que lui aspire ce gage alors qu'elle se tortille pour sortir son téléphone. Le posant sur la table, elle le déverrouille et ouvre l'application du chronomètre pour afficher deux heures. Cent vingt minutes. Sept mille deux cents secondes.

- Pas une seconde de plus.

Son doigt heurte l'écran tactile alors que la métamorphose opère sur son visage, laissant apparaît un large sourire qui creuse une fossette dans sa joue pendant que ses doigts s'envolent jusqu'à la joue près d'elle.

- Je vais voir ce qu'on a pour le dîner, mon coeur !

Quitte à souffrir, autant que lui aussi se fasse abreuver de surnoms idiots et de comportement bien trop mielleux. Tiendra-t-il vraiment deux heures ainsi ?
Après avoir laissé l'empreinte de ses lèvres sur sa pommette, elle ses relèves pour ouvrir le frigo, cherchant ce qu'elle pourrait bien préparer pour rassasier son estomac qui commence à se creuser - sûrement à cause de cette baignade qui lui a été imposée.

- Alors... entre le contenu du frigo et mes talents, je dirais qu'on a le choix entre une pizza ou une pizza !

Elle sort l'emballage glacé du congélateur pour lire les instructions, avant d'extirper tout autre chose du compartiment à légumes.

- À moins que tu ne saches comment on prépare un panais ?

Si l'arrivée de Julian et de sa passion pour la cuisine a comblé de nombreuses lacunes dans le vocabulaire culinaire d'Alya, ce n'est pas pour autant qu'elle a développé un talent particulier derrière les fourneaux. Surtout sans l'aide d'une recette allégrement puisée sur Internet, puisqu'ils n'ont toujours pas de réseau.
Puis, parce qu'elle estime ne pas en avoir fait assez, elle se permet d'ajouter :

- Ca pourrait être mignon de cuisiner ensemble, non ? Juste toi et moi... d'un autre côté, la pizza nous laisse vingt minutes devant nous pour nous embrasser au clair de Lune !

Il voulait du mielleux, des nuages dans les yeux et des paillettes dans le coeur. Pas de problème. Elle est prête à relever ce défi assez longtemps pour le faire craquer.
Et quelque chose lui souffle qu'il ne tiendra pas deux heures avant qu'elle ne l'achève.[/i]
Styx Hart
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Styx Hart
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#  Trouble in paradise - Page 2 EmptyVen 26 Aoû - 16:33
Je m’attendais à plus de résistance de ta part mais en bonne perdante, tu acceptes mon gage sans me sortir des kilomètres d’excuses pour te dérober. Tu te permets quand même d'enclencher un chrono pour que les deux heures soient respectées à la seconde près mais je ne peux pas t’en vouloir, j’aurais fait la même chose. L’écran s’allume sur la table basse et les secondes commencent à défiler. Cent vingt minutes pour profiter de ma régulière, du genre docile et aimante, tout ce que je n’aurais jamais et dont je ne veux même pas. Une femme qui dit amen à tout n’est pas pour moi. J’aime qu’on me résiste et qu’on s’affirme. Et rien à voir avec toi, absolument rien à voir. La violence m’a toujours plus stimulé que les roses. Je suis un putain de cliché ambulant pour psy en quête de célébrité. On pourrait écrire un bouquin entier rien que sur mon enfance désastreuse.

Je termine mon verre en te regardant évoluer dans la cuisine. Mes dents enserrent fortement ma lèvre inférieure pour ne pas me mettre à rire. Tu me sors le grand jeu, les petits surnoms, les activités de couple, les phrases qui dégoulinent d’amour. Il va falloir voir plus grand si tu veux me coincer ma belle parce que je suis tout aussi prêt à jouer que toi. Mon verre retombe dans un bruit sourd sur la table basse et je me lève pour venir te rejoindre. Je me positionne derrière toi pour coincer ton corps entre le plan de travail et mon torse. Assez près pour que tu puisses sentir mon souffle contre ta nuque, assez loin pour ne provoquer aucun contact physique.

Les deux sont tentants à vrai dire. Je ne serais pas contre les bisous au clair de lune mais je vais choisir la cuisine. Je viens assez souvent seul ici pour savoir me débrouiller avec un panais.

Mes lèvres effleurent ton cou mais je me contente de faire glisser le bout de ma langue sur les frissons qui viennent d’apparaître. Je compte bien profiter de ma régulière pendant les cent quatorze minutes restantes. Je sais que tu me penses incapable de préparer des légumes mais les brebis qui ont assuré mon éducation ont fait du bon boulot. Un homme qui cuisine pourra mettre n’importe quelle femme dans son lit qu’elles disaient. C’était un argument bien assez important pour l’adolescent qui tentait de se construire dans cet univers anarchique. Je ne suis pas un grand cuisinier et ça me gonfle de perdre du temps avec des légumes mais je suis prêt à tout pour atteindre tes limites ce soir. Je t’abandonne pour sortir des panais, quelques carottes et plusieurs pommes de terre du frigo et je déverse mon butin sur l’ilot central.

Alors mon cœur, tu épluches ou tu coupes ?

Cette fois c’est l’intérieur de ma joue que je mords pour ne pas perdre mon sérieux. Je fais glisser un économe dans ta direction et me positionne à tes côtés avec une planche à découper et un couteau.

En fait, je préfère ne pas te laisser de couteau. On ne sait jamais ce que tu pourrais en faire… Bébé.

Clin d'œil avant de me mettre au travail. Je peux presque entendre les insultes que tu dois hurler dans ta tête à ce moment-là. Pour ma part, je profite de ce moment de victoire. Les légumes sont épluchés et coupés et finissent leur course dans un saladier où ils sont mélangés à de l’huile d'olive et diverses épices qui me tombent sous la main. J’allume le four et sort deux verres à pied. Tu as bien mérité un peu de vin après cette épreuve que tu as gérée avec beaucoup de calme bizarrement. Du vin rouge vient remplir les verres et j’attrape ta main pour te guider sur la terrasse.

Pendant que les légumes cuisent, on a le temps pour boire un verre et regarder les étoiles. Tu pourras me dire tout le bien que tu penses de moi, chérie.

Je pousse le bouchon trop loin, je le sais. Mais je suis lancé et incapable de m’arrêter. Le mur se rapproche de plus en plus vite et pourtant, je continue d’accélérer au lieu de freiner comme un individu normal. Je vais bientôt entrer en collision avec une vendeuse d’étoiles sur le point de craquer. Et puisque j’aime jouer avec le feu, je me penche près de ton oreille avant de l’enlacer contre la rambarde.

Si tu continues à serrer autant la mâchoire, tu vas te péter une dent.

Cette fois, je ne retiens pas mon rire et attends de savoir si tu abandonnes. Deux joueurs ensemble, ça ne fait jamais bon ménage. Ce week-end ne va pas bien se terminer, on le savait depuis le début. Mais plus le temps passe et plus je sens que notre collision va produire un véritable big bang dans nos vies. Soit on ne pourra plus se voir… Soit on ne pourra plus se séparer, accro à ce truc entre nous.

@Alya Perey
Alya Perey
La vendeuse d'étoiles
Alya Perey
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#  Trouble in paradise - Page 2 EmptyVen 26 Aoû - 17:27
Styx entre dans la danse avec un naturel qui lui fait presque grincer des dents. Son souffle dans sa nuque, son corps musclé si près du sien sans qu'il ne lui autorise pour autant le moindre contact physique alors qu'elle rêve soudain de le sentir se plaquer contre elle, la renverser et la prendre sur le plan de travail plutôt que de débattre légumes anciens - nul doute que le temps passerait vingt fois plus vite s'ils s'envoyaient en l'air. Même en retenant les piques qui brûleraient ses lèvres et les provocations ; le sexe avec lui elle maîtrise. Enfin, elle perd complètement le contrôle de son corps pour le sentir s'enfouir en elle, mais elle a la maigre impression de pouvoir gérer. Leur chair s'entend à merveille quand il s'agit de se faire jouir mutuellement, comme s'ils avaient été moulés pour se compléter, entre les doigts savants d'un sculpteur grec.
Mais le contact se limite à sa langue contre la chair de poule brûlante de sa nuque alors qu'elle relève imperceptiblement le menton dans l'espoir qu'elle déviera tout le long de son cou, jusqu'à descendre sur sa clavicule et remonter sur ses lèvres - elle ne le fait pas.

- Panais ça sera, alors !

Si elle est déçue de ne pas profiter d'une pizza, même surgelée, elle le dissimule bien et la curiosité de voir Styx cuisiner l'emporte de toute manière. Ca lui paraît complètement absurde de l'imaginer, lui, un couteau à la main et un petit tablier pour enserrer ses hanches, siffloter en épluchant des pommes de terre. Étrange scène qu'elle doit étouffer dans son esprit pour ne pas se laisser aller à un rire moqueur et hors contrat - elle aurait de la peine à justifier cet aspect là de la régulière en train de se bidonner sur le carrelage de la cuisine.
Se concentrant sur le moment présent, elle n'a pas le temps de répondre au choix qui lui est exposé alors qu'elle attrape l'épluche-légume en s'efforçant de trouver une réponse qui ne relèvera pas le sous-entendu évident de Styx - elle serait capable de lui planter ce couteau dans le coeur.

- Tu fais bien, je préfère garder mes dix doigts entiers !

Comme si elle était du genre à se couper un doigt. Tout comme elle n'est pas du genre à étrenner un sourire en tendant amoureusement les légumes qu'elle épluche au cuisinier qui charcute les pauvres végétaux en tranche épaisse avant de les balancer dans un saladier. Curieuse, elle l'observe ensuite arroser le tout d'un nombre impressionnant d'épices, presque aussi colorées que le traître jeu qui traîne toujours sur la table et a signé son arrêt de mort. Il faudrait qu'elle trouve un moyen de tricher ; elle ne supportera pas une autre défaite.
Le temps qu'il débouche une bouteille de rouge, elle réunit sagement la vaisselle utilisée pour cuisiner afin de glisser le tout dans le lave-vaisselle, puis attrape le verre qu'il lui tend - la couleur du vin lui rappelle toujours étrangement le sang, même si l'odeur du raisin est bien loin de celle plus ferreuse de l'hémoglobine.

- Un moment romantique sous les étoiles, j'adore l'idée mon poussin !

Bientôt ils auront fait le tour des surnoms ridicules que peuvent bien se donner les personnes transies d'amour et ils seront au pied d'un mur qu'ils ont eux même construits. Mais Alya n'est pas du genre à abandonner et se sait capable de tenir le rôle de la parfaite comédie romantique pendant les - encore trop - nombreuses minutes qui les séparent de la sonnerie libératrice de son téléphone.
Une gorgée de vin supplémentaire ne sera, en revanche, pas un mal pour supporter tout ça et, bientôt, elle repose son verre avant de se laisser attirer à l'extérieur, ses pieds nus dans la fraîcheur de la nuit.

L'étreinte de Styx la bloque quelques instant, mais elle force ses épaules à lâcher la tension accumuler pour prendre refuge entre ses bras qui la retienne - alors que son corps entier a envie de fuir - et ne bouge que pour se retourner et lui faire face, toujours collée à lui.

- Je connais un moyen de la desserrer.

Et elle entoure sa nuque de ses bras afin de le rapprocher d'elle pour glisser ses lèvres contre les siennes, sa langue chantant contre lui. Pas de morsure, pas de griffure, pas de geste trop brusque ; ça risquerait de lui faire un peu trop plaisir et de toute manière le mot d'ordre est au romantisme. Un romantisme qui lui donne envie de gerber derrière un sapin.
Quelques secondes plus tard, elle détache leur bouche, lui sourit et pousse le vice jusqu'à papillonner des paupières avant de décrocher son regard du sien pour observer la nuit infinie au-dessus d'eux. Elle doit le reconnaître, la vue est superbe, encore plus belle que depuis le toit du Phare, le ciel dévoré en partie par les lumières de la ville. Ici, à l'écart de tout et du monde, les points lumineux semblent pouvoir se laisser cueillir du bout des doigts et invitent à la contemplation.

- Une étoile filante ! s'exclame-t-elle soudain. Fais un voeu, mon amour.

Ce mot-là sonne bizarrement contre sa gorge alors que les syllabes résonnent en écho contres les écorces et les bruits des animaux nocturnes. Mais elle se force à ignorer tout ça en se concentrant sur un voeu. Elle, si égoïste et solitaire d'habitude, ne songe qu'à des idées où Styx s'incruste, et de manière un peu trop mielleuse parfois. Au désespoir, elle formule dans sa tête le moins pire des futurs possibles : celui où elle récupère la main en gagnant la prochaine partie de Uno.
Styx Hart
I see fire
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Styx Hart
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#  Trouble in paradise - Page 2 EmptyLun 29 Aoû - 15:02
Un baiser chaste est échangé sous les étoiles qui se moquent de ce couple qui joue aux amoureux transis sous leur lumière. Pas de morsure, pas de gémissement, pas de doigts qui s’accrochent à des cheveux comme pour échapper à une mort certaine. Non, c’est doux, posé et presque désagréable. Non pas que je n’aime pas t’embrasser, bien au contraire c’est bien ça le problème, mais ce n’est juste pas nous. J’aime tes gémissements et tes plaintes sensuelles. Cette femme trop sage qui se love dans mes bras ne donne envie à ma grande qualité de se lever pour elle. Je retiens un soupir exaspéré parce que tout ce bordel c’est mon idée. Je n’avais juste pas prévu que j’allais souffrir avec toi. Je mords l’intérieur de ma joue en espérant provoquer un soubresaut de lucidité. C’est ton gage, je dois trouver un moyen de te faire craquer et non le contraire. Et putain, ça relève de la torture parce que je suis à deux doigts de foutre en l’air nos verres de vin pour te prendre contre cette foutue rembarde ! Ok, allez du calme Styx. Tu peux contrôler tes pulsions.

Parfait détournement d’attention, tu pointes une trace lumineuse dans le ciel. Une étoile filante. Evidemment.

Oh, on a de la chance.

Malgré moi, ma réponse transpire l’acidité. Je me fous royalement de ces conneries d’étoiles filantes. Je fais toutefois preuve de bonne foi en fermant les yeux et en faisant le vœux que tu finisses cette soirée sans tes fringues. Ca me semble un bon voeu digne d’une étoile filante. Quand mes paupières s’ouvrent de nouveau, nos regards se croisent et je suis sûr que nous retenons tous les deux un rire face à tant de connerie. Quitte à devoir subir tout ça, autant profiter du moment alors je noue mes bras dans ton dos pour te maintenir contre moi encore quelques secondes. Mes sourcils se froncent quand nos regards se trouvent de nouveau.

Tu crois qu’il y a des gens qui aiment ce genre de truc ? Je veux dire, vraiment ou ces couples font semblant juste pour s’assurer de pouvoir tirer un coup ?

Le romantisme est définitivement mort entre mes lèvres. Mais derrière mes mots que je veux léger se cache une vraie question. Je crois que c’est pour ça qu’Ilaria est partie, parce que je ne serais jamais ce genre de type, celui qui débarque à l’improviste avec des fleurs, qui organise des pique-nique sous un ciel étoilé, qui déclare ses sentiments à l’aide de tirades poétiques. Je ne serais jamais le mec idéal, celui qu’on a envie de présenter à ses parents et qu’on veut avoir à ses côtés pour toute la vie. Je me suis fait à l’idée il y a longtemps que j’allais finir seul comme un con dans mon appartement. Mais chassez le naturel, il revient au galop, c’est ce qu’on dit, non ? J’ai essayé de changer, de me forcer à être un autre et j’ai vu le résultat.

Je te relâche et dépose un baiser rapide sur le haut de ton crâne. Cette fois, je ne retiens pas le sourire ironique qui s’installe sur mes lèvres. On a vraiment l’air de deux imbéciles dans notre comédie romantique improvisée. On est aussi crispé l’un que l’autre, au bord de tout envoyer chier. Tout ce qui nous retient, c’est notre fierté mal placée. Aucun de nous deux ne veut abandonner, on est donc condamné à jouer jusqu’à ce que la sonnerie de ton téléphone nous sorte de ce cauchemar.

Je reviens.

Mon verre de vin se pose sur la rambarde dans un équilibre précaire pendant que je me dirige vers la salle de bain du bas. Quand je ferme la porte, ma main reste quelque seconde sur la poignée, hésitant à tourner le verrou. Finalement, je laisse la porte déverrouillée. Tout ce qu’il se passe ici, tu le sais déjà. Bizarrement, je n’ai rien à te cacher. Dans cette pièce du moins. Je fouille le sac de sport que j’ai déposé en arrivant et en sort une pochette noire, celle qui me suit partout où je vais depuis de -trop- nombreuses années.

Des sachets plastiques renfermant des pilules de toutes les couleurs de l’arc en ciel se mêlent et s'entremêlent. Mes doigts fourragent quelques instants avant de se refermer autour de l’objectif de ma quête. Des pilules roses avec un symbole peace and love noir. Parfait pour la soirée, non ? Putain de marketing qui vient nous faire chier jusque dans la came. Mais plus les pilules sont originales et plus elles plaisent, surtout aux étudiants et aux fêtards. Je n’ai jamais testé cette variante mais Sid m’a dit que c’était puissant. Si elles passent le test avec moi alors elles seront sur le marché dès la semaine prochaine. Je suis un boss consciencieux, je teste toujours la marchandise avant de la vendre. Ou je suis un putain d’addict qui n’a pas peur de crever en avalant n’importe quoi. Chacun sa façon de voir les choses.

J’avale ma dose de mort de la soirée avec un peu d’eau et attends que ça fasse effet. J’en profite pour me passer de l’eau glacée sur le visage pour calmer mes ardeurs et virer ces images de toi contre la rambarde de la terrasse qui vivent dans mon esprit depuis plus d’une heure. Main dans les cheveux pour replacer tout ça et je repars en direction du salon. Détour par le four qui bip la fin de cuisson de notre repas et j’embarque la bouteille de vin vers la terrasse où tu m’attends. Mais quand je passe la cuisine, tout devient flou autour de moi. Je frotte mes yeux pour retrouver une vision normale. Mon cœur accélère et mon souffle se bloque avant de repartir. Putain Sid rigolait pas quand il m’a mentionné de faire gaffe. Le vertige passe et je prie pour que tu n’es rien vu depuis l’extérieur.

Je reprends ma route comme si de rien n’était mais note quand même que mon rythme cardiaque n’est pas redescendu. Je vais peut-être la faire mon overdose finalement, on verra dans quelques heures si mon infirmière est efficace.

@Alya Perey
Alya Perey
La vendeuse d'étoiles
Alya Perey
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#  Trouble in paradise - Page 2 EmptyLun 29 Aoû - 15:56
Parfaite contradiction avec ses mots, la voix de Styx ne respire pas franchement le bonheur de voir les astres traverser le ciel. Manque de chance, justement, pour lui, ils sont en pleine saison de Perséides qui ride le ciel avec assurance. Une pincée de romantisme prévisible dans la voûte stellaire de leur parfaite petite comédie romantique, même si ni lui ni elle n'a envie de la vivre. Au moins, de savoir qu'il souffre tout autant de sa satanée idée, réveille un sourire sur les lèvres d'Alya. Il a retourné son gage contre elle en la faisant basculer dans le lac, elle peut bien se venger à son tour en détruisant ses fantasmes de la voir pester contre cette idée idiote de la parfaite petite régulière. Quitte à souffrir, autant partager sa douleur avec lui, après tout ne sont-ils pas censé être le couple parfait ? À la vie, à la mort, et toutes ses conneries, à se soutenir dans le bonheur comme le malheur. Et bien que Styx se ramasse ce malheur qu'il a lui même créé en pleine poire.
Pourtant, quand leur regard se retrouve, elle n'a aucune envie de rire, mais plutôt de retrouver ses lèvres une fois de plus, bien plus férocement, exactement comme sur le ponton avant qu'ils ne basculent dans l'eau, à se dévorer sauvagement, quitte à finir nu sur cette terrasse. Baiser sous les étoiles, mais à leur manière, celle où ils se font presque du mal, parce qu'il n'y a que ça de vrai, que ça pour se sentir vivant, pour se faire du bien. Mais non, non, elle doit se contenter de ces conneries de sourires béats et de baisers tendres pour satisfaire ce gage décidément bien trop pervers à son goût.

– Oh non, tu peux être sûr qu'il y en a certains qui aiment ça.

Mais pas elle, c'était cependant inutile de l'ajouter, son corps entier le criait et il la connaissait assez pour s'en douter. Elle pensait bien, en revanche, que tout le monde n'était pas dans ce cas ; il n'y avait qu'à voir Julian qui vivait pour les comédies romantiques, entre les bouquins qu'il rapportait de la librairie où il travaillait et les films qu'il passait en boucle. Vivre une belle histoire d'amour, tout en douceur et en rondeur, quelque chose à gerber de bonheur avec quelques paillettes pour agrémenter le tout. Et probablement qu'il était heureux ainsi, peut-être même bien plus qu'elle et tous les faux-semblants, tous ces mensonges dont elle tentait de se persuader. Qui était-elle pour juger les histoires des autres quand la sienne n'était rien d'autre que bancale et absurde ?

– S'ils voulaient juste tirer leur coup ils feraient comme nous, souligna-t-elle à haute voix.

Parce que c'était ce qu'ils étaient dans le fond, juste deux êtres qui avaient besoin de se trouver une raison d'avancer en s'ancrant dans la chair de l'autre, en baisant jusqu'au soleil levant avant de se casser en catimini pour ne surtout pas avoir à avouer des sentiments qui n'existaient pas.
Alya oublie ses pensées et revient à l'instant présent et à son rôle en sentant les lèvres de Styx se déposer sur le haut de son crâne quand c'est tout autre part qu'elle aimerait qu'elles s'accrochent à elle. Mais il faut croire qu'elle devra se contenter de ça, en tout cas jusqu'à ce que les deux heures évoquées, sentence pire que l'enfer, daignent finir de s'égrainer.

– Reviens vite mon lapin.

C'était de plus en plus pathétique.
Du coin de l'œil, elle l'observe à travers la vitre marcher en direction des toilettes, puis retourne son regard vers la nuit, observant les différentes constellations au-dessus de sa tête, entre celles qu'elle connaissait et d'autres qu'elle ignorait. C'était Griff qui était bien meilleur qu'elle pour se les rappeler, rêvant de s'envoler dans cette immensité obscure – et elle pouvait le comprendre, qu'est-ce qui les retenait encore sur Terre ?
Les minutes filent, autant que deux comètes supplémentaires qui brisent l'obscurité pour disparaître dans l'horizon. Styx met longtemps, ce qui ne laisse que deux possibilités – une naturelle à laquelle elle n'a pas envie de songer et l'autre bien plus chimique sous forme de petit cachet qui fait exploser les pensées dans les têtes. Est-ce qu'il se serait éclipsé pour prendre sa dose ? Lui-même lui avait avoué être dans une mauvaise passade en ce moment…
Entendant un bruit à l'intérieur, elle darde son regard vers la lumière, juste assez pour le voir comme pris de vertige. Froncement de sourcil alors qu'il semble se reprendre bien vite, la bouteille de vin dans une main et qu'elle suit ses pas qui la ramènent à elle.

– Ça va ?

En temps normal elle n'aurait rien dit, elle se serait contentée de détourner le regard, de replonger dans l'immensité si lointaine. Mais il l'a autorisée, à travers son propre gage, à se faire du souci pour lui et elle ne compte pas s'en priver.
Sous couvert d'un geste tendre, elle se rapproche assez pour glisser une main le long de sa joue avant de la faire descendre sur sa poitrine. Le cœur s'est emballé, et ce n'est certainement pas elle et la scène romantique sous les étoiles qui en est la cause. Alya n'a plus aucun doute sur ce qui a bien pu se passer dans les étoiles, pour autant elle ne dit rien, fuyant ce rôle de régulière qui chouinerait à ses côtés, le suppliant d'arrêter de s'autosaboter ainsi. À la place, elle se contente de lui demander, presque dans un soupir qui la tient si éloignée de celle que ce stupide jeu de Uno voudrait :

– Laisse moi dormir avec toi cette nuit.
Styx Hart
I see fire
I see fire
Styx Hart
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#  Trouble in paradise - Page 2 EmptyJeu 1 Sep - 10:28
Ne jamais montrer ses faiblesses. Cette règle, je l'ai apprise à mes dépends il y a bien longtemps. Nous évoluons tous les deux dans un milieu où montrer ses points faibles revient au même que de se dessiner une cible sur le front. Les charognards qui rodent dans la ville n’attendent que ça, un jour de moins bien, une inattention, une distraction pour se jeter sur de la chair encore fraîche. Dans ma position, je ne peux pas me permettre cette erreur. J’y veille chaque jour, chaque minute, chaque seconde. Tout est calculé, réfléchi, orchestré. Il n’y a que dans mon appartement, à l'abri des regards, que je m’autorise à être moi. J’ai tellement l’habitude d’être enfermé dans mon armure blindé que ce genre de relâchement arrive de moins en moins souvent, si bien que parfois je ne sais plus qui est le vrai Styx. Je ne sais plus ce qui se cache derrière toutes cette crasse, coincé dans ce costume de super méchant depuis bien trop d'années.

Pourtant, depuis que nous sommes arrivés dans cette maison, j’ai l’impression de ne plus maîtriser ma façade. A chaque regard, tu perces des trous dans mon costume pour révéler l’épiderme qui se cache dessous. Mes mensonges me filent entre les doigts comme un ruban de velours écarlate dont je n’arrive pas à stopper la chute. Ma perte d’équilibre et mon rythme cardiaque affolé ne passe pas inaperçu et bien que je prie pour que tu restes dehors à regarder les étoiles, tu t’élances tout de même dans ma direction. Bordel. Ma main se resserre sur la bouteille de vin et je te contourne rapidement, fixant mon regard sur l’extérieur.

Ouai ça va, juste un vertige. Je n'ai pas mangé depuis ce matin.

Faux, tu m’as vu avalé mon poids en cookies tout à l’heure mais c’est la première excuse qui me vient en tête. Ma stratégie est que si je dis des mensonges avec suffisamment d'aplombs alors ça passe. Les gens sont près à gober n’importe quoi pour se défiler d’une situation embarrassante. J'aurais juré que tu aurais saisi l’occasion pour retourner à notre soirée et oublier ce moment. Tu es ma vendeuse d’étoiles, tu ne te préoccupe que de toi, non ? Ta main qui se pose sur ma joue puis sur mon torse réveille mes mauvais instincts en me prouvant une fois de plus que je suis incapable de prévoir tes réactions. Je n’aime pas le regard que tu poses sur moi, je n’aime pas tes gestes qui soulignent ma faiblesse, je n’aime pas ta main chaude qui continue d’affoler mon palpitant. Je veux que tu me regardes avec admiration, pas avec pitié. Tu joues un peu trop bien ton rôle de parfaite régulière, parce que tout ça c’est pour le jeu hein ?

Suspendu à tes lèvres, je sens mes démons enrouler leurs tentacules autour de moi. Ma mâchoire se contracte, mes poings se serrent et de la bile me remonte dans l'œsophage. Je ne veux pas de ta pitié, mon addiction et ses conséquences ne regardent que moi. D’un geste trop brusque que je ne maitrise pas, je chasse ta main de mon torse et me penche légèrement vers toi.

J’ai pas besoin d’une putain d’infirmière.

Yeux dans les yeux, on s’affronte dans un silence de plombs. L’électricité crépite autour de nous, augmentant la tension dans la pièce. Le moment est brisé par une sonnerie stridente qui retentit depuis la table basse du salon, nous faisans légèrement sursauter tous les deux. Mon corps se redresse, se détend jusqu’à ce qu’un sourire mauvais prenne forme sur mes lèvres.

Gage terminé. Tu peux redevenir toi et arrêter de faire semblant de t'inquiéter pour moi.

Je te laisse derrière moi, reprenant le chemin de la terrasse. Plus de soirée romantique à l’horizon, plus d’observation des étoiles et plus de vœux futiles face à des zébrures argentées dans le ciel. C’est fini tout ça. Je ne m’arrête pas à la rambarde, continue mon chemin, contourne la maison jusqu’à une autre terrasse et m’installe sur une chaise longue. Heureusement pour moi, la bouteille de vin est toujours dans ma main et va me tenir compagnie le temps que mon cœur se calme. Goulot directement sur mes lèvres, j’avale une longue gorgée de vin rouge qui me fait froncer le nez. Je viens sûrement de tuer un français quelque part pour avoir osé boire un bon vin comme du lait.

Mais plus rien n’a d’importance ce soir. J’ai besoin d’une pause. Une petite pause pour me remettre. Je ferme les yeux et respire lentement. Mon cœur résonne dans mes oreilles, j’ai l’impression que ma poitrine se déchire. Putain Sid mais qu’est ce que tu m’as refourgué bordel. Si j’avais du réseau ce petit con serait déjà six pieds sous terre.

@Alya Perey
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