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 Trouble in paradise

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Alya Perey
La vendeuse d'étoiles
Alya Perey
https://laal.forumactif.com/t7158-alya-perey-o-toutes-les-constellations
#  Trouble in paradise - Page 10 EmptyMar 15 Nov - 15:23
Le noir se colore derrière les paupières d’Aya. Un noir sans étoiles ni lumière qui prend toute la place alors qu’en arrière fond tourne toujours la bande son du film d’horreur : quelques cris pour égayer les songes et une musique de suspens pour les orner. Des rêves sans réelles formes, inconscient trop emporté par la fatigue pour réagir de lui-même aux impulses de ces derniers jours. Spirale absurde de tout ce qui s’était déroulé en si peu de temps, comme si une vie entière avait filée en la compagnie de Styx. Leurs corps nus si souvent, les parties de Uno, le verre brisé, la drogue qui coule lourdement dans les veines, l’ex qui revenait, les mots lâchés impudiquement alors qu’ils n’aurait jamais dû exister. Toute une vie condensée en à peine quelques jours, toute une vie à laquelle ils avaient étrangement survécu ensemble, comme si l’adversité ne cessait de les pousser, constamment, dans ce rapprochement qui était né quelques mois plus tôt. Fil conducteur de leur relation, quand on y songeait ; l’état de Styx lors de leur première fois – de sa première fois à elle tout court – était aux portes de l’agonie ; la deuxième fois avait pris place dans le soulagement de ce test négatif qui auraient pu changer chaque ligne de leur destiné ; les cris dans le ressac qui avaient été noyés dans les vagues. Relation inversée, à croire qu’ils marchaient au plafond.
Les images continuent à se succéder sur l’écran de la télévision alors qu’à l’extérieur le soleil continue sa courbure dans l’horizon. Lorsqu’il disparaît derrière la cime des arbres, absorbé par l’ombre naissante de la nuit, la télé en est à son troisième film qu’elle déroule automatiquement et le corps d’Aya est roulé en boule sour les coussins du canapé. Des frissons hérissent sa peau et se font le théâtre de multiples personnages, comme une bataille qui courrait le long de ses membres pour arracher une victoire lancinante à une armée adverse fictive. Illusion qui tâche le cœur de la nuit.

Lorsque quelques bruits de pas viennent prendre place dans l’escalier, la vendeuse d’étoiles ne les remarque même pas. Habituellement pourtant, elle est plus attentive aux sursauts dans son ouïe, mais il faut croire qu’elle s’est laissée gagner par la quiétude du lieu et de la forêt. L’époque où elle dormait dans la rue lui paraît bien loin désormais ; même son lit dans une chambre partagée avec d’autres orphelins est anecdotique à présent.  Au moment où elle le réalisera, elle s’en voudra probablement de ce trop plein de confiance dans cet endroit et dans ce qui l’entoure. Ne pas être attentif au moindre bruissement, au plus petit détail, c’est prendre un aller simple en direction de la mort ; et l’instinct de survie surdéveloppée de la vendeuse d’étoiles grille complètement à cette simple idée. Elle aimerait être comme ces chats qu’il est impossible de surprendre et dont l’attention viscérale mesure chaque danger, chaque imminence, à tout instant – mais peut-être simplement que, ici, il n’y a pas déranger.
Son corps sent la couverture qui vient la draper, sans pour autant la titiller dans son sommeil, simple murmure qui s’échappe de ses lèvres, comme un soupir pour remercier celui qui a abandonné là un peu de chaleur. Chaleur bientôt subjuguée par de nouvelles étincelles qui viennent crépiter dans l’air ambiant. Une douce odeur de feu de bois qui prend place dans le salon et lui offre des accents de fête de fin d’année, comme une escapade amoureuse dans laquelle les protagonistes feraient l’amour sur une peau de bête devant la cheminée – encore une fois, le séjour prend des accents un peu trop prononcés de film romantique mielleux.

Est-ce l’odeur de cigarette, le piaulement des bûches qui meurent dans l’âtre ou la présence de Styx qui la tire de son sommeil ? Elle n’en a aucune idée, mais quand elle se réveille, apercevant sur elle ce plaid qu’elle est pourtant certaine de n’avoir jamais posé là, Alya met quelques instants à réintégrer la réalité – l’air rassurant de cette maison qui l’a pourtant trahie ce matin même, les arbres derrière la baie vitrée qui agitent leurs branches comme des bras, et le minuscule rond rougeoyant d’une cigarette au bout de laquelle est accrochée une bouche qu’elle connaît bien. Une bouche qui à l’art et la manière de dire n’importe quoi.
Un vague Hurmf suivi d’un doigt d’honneur en direction de l’incandescence  lui répond et elle se redresse dans le canapé, prenant soin de draper la couverture autour d’elle. Combien de temps est-elle restée endormie ? À croire que la matinée et les émotions qui l’avaient précédées l’avait épuisée. Se penchant pour attraper une part de pizza désormais complètement froide ce qui lui tire une grimace – mais ne la retient pas de la dévorer –, elle observe le cheminement du propriétaire des lieux jusqu’à la cuisine sans protester. Le whisky a l’art subtil de réchauffer bien plus rapidement encore qu’un plaid ou un feu de cheminée. Étrangement, l’envie de fumer ne la prend pas dès son réveil. Inhabituel chez elle, du moins depuis qu’elle est avec Styx – cette simple pensée la fait frissonner, qu’entend-t-elle par « avec Styx » . Avant lui, avant tout ça, elle ne fumait qu’en soirée, occasionnellement pour se glisser dans la masse. Depuis qu’ils… passent un peu trop de temps ensemble, son budget clopes a largement augmenté – de même que son budget petites culottes. Heureusement que son nouveau boss paie mieux que Silva, sinon elle devrait faire une croix sur sa colocation.
Se penchant,  pour attraper la télécommande, elle éteint ensuite la télévision, effaçant de l’écran les fausses traces d’hémoglobine et les cris paniqués des pauvres victimes du fou découpeur de corps humains. L’entièreté du silence reprend ses droits sur la pièce, ne leur offrant que le son du whisky qui coule dans les verres, puis les pas de Styx qui le ramène vers elle. Alya ramène ses jambes vers sa poitrine pour libérer la place à ses côtés, comme une autorisation tacite pour lui de pouvoir s’asseoir là. Ou un ordre peut-être, l’envie étrange d’avoir un bout de sa présence à ses côtés, de pouvoir grappiller les quelques heures qu’il leur reste encore ici avant qu’ils ne doivent retourner à Los Angeles, se noyer dans le tumulte d’une ville qui va trop vite pour eux. D’une ville, surtout, où toute faiblesse est annihilée. Et leur relation s’inscrit précisément là-dedans.

– Crois pas que ça a un rapport avec toi, mais j’ai pas envie de rentrer.

Elle attrape le verre sur la table pour en prendre une grande gorgée qui lui tire une grimace. Se réveiller avec un alcool fort n’est probablement pas une base de vie très saine, mais d’un autre côté, rien ne l’est vraiment dans son quotidien. Ni les repas peu équilibrés – peu existants surtout – qui ont constitué leur séjour, ni le sommeil déchiré, enroulé entre nuit et jour sans réel sens, et encore moins l’homme assis à ses côtés qui a tout renversé dans sa tête et dans ses sentiments.
Styx Hart
I see fire
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Styx Hart
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#  Trouble in paradise - Page 10 EmptyJeu 17 Nov - 13:57
D’un geste de la main, je balaye le plaid resté étalé à tes pieds. Le liquide ambré tournois dans mon verre au rythme de mes mouvements, vagues alcoolisées qui s’écrase contre les parois transparente de mon verre. Certains aiment prendre du lait au réveil, moi j’ai besoin de quelque chose de plus fort pour tenir mes démons à distance, renvoyer leurs griffes recouvertes de poison dans l’obscurité, préserver le peu de conscience qu’il reste dans mon esprit. Je devrais me sentir coupable de t’entraîner avec moi dans ces mauvaises habitudes, dans mon mode de vie qui nous rapproche un peu trop vite de notre destination finale mais je ne ressens rien du tout en cette fin de journée ou début d’une autre. J’ai perdu le fil de la course entre le soleil et la lune dans le ciel. Bizarrement, ça me rassure que tu me suives dans mes conneries, que tu ne passes pas ton temps à me juger comme d’autres l’ont fait avant toi. Je ne supporterais pas que tu veuilles me sauver, parce que je n'en ai ni le besoin, ni l’envie. J’aime marcher sur le fil du rasoir, danser avec la mort en permanence jusqu’au jour où mon pied dérapera. C’est comme ça que j’ai été élevé, comme ça que j’ai toujours vécu. Et tu le sais parce qu’on fait partie du même monde. Tu t’es jeté à mes trousses, suspendu au-dessus du vide sans aucune hésitation. Malgré toutes mes barrières qui rejettent cette idée, tu es une régulière. Ma régulière. Tu as les épaules pour le titre, les tripes pour régner à mes côtés, le courage pour me supporter le temps que ça durera.

J’avale une gorgée de whisky qui réveille mon corps, coulée de lave qui embrase tout sur son passage. Je manque de m’étouffer à tes mots mais j’arrive à maintenant les apparences. Ma langue essuie le reste d’alcool sur mes lèvres avant que tout mon visage s’étire dans un sourire moqueur.

Oh bébé, tu peux le dire si tu as envie de rester enfermé avec moi ici.

Je choisis l’humour parce que ta phrase résonne étrangement en moi. J’ai ce sentiment, ce pincement qui me titille depuis la veille. Depuis nos révélations en fait. Comme si ce qui était en train de se créer ici, ne pouvait vivre qu’ici. Dès notre retour à Los Angeles, le quotidien reprendra le dessus et nous devrons nous replonger dans nos habitudes. Le garage, le club, les deal, les livraisons. Plus le temps de dormir, plus le temps de partager des trucs comme nos parties de cartes, repas cramés et engueulades sanglantes. Plus le temps de s’endormir devant un film juste parce qu’on est épuisé ou d’aller prendre un cours de natation dans un lac gelé alors que l’automne s’est déjà bien installé. Mais le pire dans tout ça, c’est que toi aussi tu vas reprendre tes activités. Aller vendre pour ma gueule des pilules magiques dans tous les coins de la ville. Toucher des mecs, en embrasser certains juste pour les attirer dans tes filets et écouler le stock que je fourre dans tes poches. De t’imaginer te coller à d’autres corps que le mien me rend dingue. Je sais déjà que je ne vais pas le supporter longtemps et que je vais avoir une réaction de gros connard hypocrite mais c’est plus fort que moi. Si je te disais ce soir que je continue à te payer mais qu’il va falloir qu’on te trouve une autre occupation, aucun doute que ton verre finira dans mes dents.

Je comprends ce que tu veux dire. Je n'ai pas vraiment envie de rentrer non plus.

Et puis, on est bien là finalement. Libre et affamé de l’autre. Personne pour nous faire chier. On peut s’envoyer en l’air dans chacune des pièces de cette maison, s’engueuler aussi fort qu’on le souhaite, tout péter si ça nous fait envie. Pas de réseaux, pas de téléphone, pas d’internet. Une guerre civile pourrait ravager les états-unis en ce moment même qu’on ne serait pas au courant, protégé par cette forêt épaisse et ce lac impassible. Je n’ai aucune idée de comment gérer notre retour à la civilisation. Et ouais, je vais l’avouer, ça me fait flipper. Tout me fait flipper. Toi, le club, notre relation, ce que ça pourrait vouloir dire. Ilaria s’est retrouvé la cible de clan adverse et même si je sais que tu es plus apte qu’elle à gérer ce genre de situation, j’ai surtout peur de ma réaction à moi. Je ne suis pas sûr que mon frère apprécierait que je mette Los Angeles à feu et à sang pour te protéger ou parce que je n’ai pas su gérer ma jalousie maladive. Je nois ces réflexions dans mon verre, comptant sur l’alcool pour endormir mon cerveau pendant encore quelques heures.

On fait quoi ? On s’installe ici ou on se casse dans le pays le éloigné des US pour commencer une nouvelle vie ?

Je te jette un regard en coin en haussant un sourcil. Putain, si la vie était si simple, je serais déjà partie refaire ma vie à Bali. Mais le club me retrouvera, peu importe où je décide de planquer mon cul. Et je suis bien placé pour savoir ce qu’on fait au déserteur. Et je peux me fourrer le doigt dans l'œil bien profond si je compte sur l’autorisation de mon frère pour quitter les rangs. J’ai voulu à tout prix faire partie du club, maintenant je dois assumer. C’est ses mots. On est un fils d’Hadès jusqu’à ce que Charon vienne nous chercher. Mais toi tu pourrais fuir. Tu pourrais t’inventer une nouvelle vie et je te ferais passer pour morte pour ne pas qu’on te cherche. Il me faut plus de whisky. Je me redresse et fait couler une nouvelle dose d'anesthésiant dans mon verre.

T’as jamais envie de faire autre chose ? Je veux dire, t’aurais envie de faire autre chose que d’écouler de la came ?

Ok, amenons le sujet doucement, l’air de rien. Je vois tes sourcils qui se froncent et je sais que tu m’a cramé. Tu me vois arriver de loin avec mes gros sabots et ma jalousie qui sature la pièce de testostérone. Mais je me dois d’essayer, de planter la petite graine dans ta tête qui te fera peut-être envisager, même rien qu’une seconde, qu’on pourrait te trouver un autre poste. Un qui ne nécessite pas de rapprochement avec des mecs que je vais devoir buter dans des toilettes sales pour avoir osé poser une main sur toi. Le nombre de tes clients risquent de chuter drastiquement. Et tes revenus avec.

@Alya Perey
Alya Perey
La vendeuse d'étoiles
Alya Perey
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#  Trouble in paradise - Page 10 EmptyLun 21 Nov - 18:06
Même si le feu a brûlé sa gorge au contact du whisky, Alya prend une deuxième gorgée toute aussi destructrice. Et pourtant, elle recommencera, à jouer avec le danger, à se cramer les doigts en prenant des risques, à allumer clope sur clope et les regarder se consumer jusqu'au filtre, les doigts jaunis par la nicotine, jusqu'à ce qu'elle ne soit même pas capable de tenir encore la cigarette ou que la douleur la dévore jusqu'à l'os, la ronge là où il sera trop tard pour souffrir. Parfaite métaphore de sa relation avec Styx – tout s'enflamme et tout meurt et pourtant aucun des deux ne veut lâcher ce qui crépite sur fond de musique de fin du monde. Des doigts qui s'accrochent fort au cristal du verre, comme si la vie entière en dépendant – alors que c'est plutôt la mort qui en découle.
Ils restent viscéralement fixés sur cette idée stupide de passer du temps et de tout envoyer flamber et pourtant, ça fait longtemps qu'Alya n'a pas eu l'impression de trouver autant de sens à la vie. Que ça ne soit pas simplement une succession de moments dans lesquels il faut survivre en attendant la chute finale. Non, il y a quelque chose de plus depuis qu'il est entré dans son quotidien, depuis qu'il a pénétré de trop nombreuses pensées et que le liquide lourd et rougeâtre du styx a envahit la terre étoilée. De là à le reconnaître à voix haute, il y a un pas gigantesque, tout un gouffre à vrai dire, qu'elle ne franchira pas et la fière vendeuse préfère fusiller du regard son boss que de lui accorder cette victoire.

– Tu crois que c'est possible de garder uniquement la partie inférieure de ton corps ? Sinon, un moulage de ton pénis devrait suffire.

Elle lui jette une moue provocatrice avant d'attraper une nouvelle part de pizza qu'elle mâchouille sans réel entrain. Probablement que le plat préparé deux jours plus tôt lors de cette parodie absurde de la parfaite et douce petite régulière est bien meilleur que le plat surgelé et désormais froid, mais il fallait y songer avant de tout envoyer balancer, de faire exploser les verres et de se réfugier dans leurs travers, une fois de plus.
L'espace d'un instant, pourtant, Alya entrevoit une vie plus calme, ici, loin de tout et à l’abri des regards et des obligations. Des journées composées du lac translucide dans l'horizon, à apprendre à nager ou à patiner au cœur de l'hiver, des feux chaleureux dans la cheminée pour réchauffer les âmes, des journées nues à se chercher comme seuls eux savaient le faire. Et, loger dans ce quotidien qui leur ressemble si peu, un petit être aux traits qui se mélangent. L'idée est si tentante, si troublement attirante, qu'elle ne se moque même pas quand des échos avoue avoir la même envie. Ne plus remettre les pieds dans la ville des anges qui ressemblent tellement aux Enfers pour ceux qui n'ont pas eu de chance, les reflets rouges de la violence, du sang de la mort qui les guette. Tout abandonner pour recommencer ailleurs, effacer les ardoises, se prêter à un tout nouveau jeu où le seul résidu serait à peine quelques pilules multicolores, enchevêtrées aux chevilles de Styx, addiction impossible à oublier.
Amusée, elle se prête à l'exercice en reposant dans l'assiette la croûte de sa pizza.

– On part à Paris, vivre dans une minuscule chambre de bonne sous les combles et on s'envoie en l'air toute la nuit. On payera ça un bras, mais qu'importe parce qu'on aura une fenêtre, la fenêtre qui nous permettra de nous évader sur les toits et qui dévoilera la tour Eiffel.

Un sourire s'avachit sur ses lèvres alors que le reflet des flammes dans la cheminée s'amusent à jeter des ombres sur son visage, comme un théâtre qui raconterait toute une histoire, mais pas celle espérée ; sous les couleurs qui dansent elle ressemble plus au démon qu'à une parisienne. Et elle le sait ; cette vie, la France, ce à quoi elle aurait vaguement pu aspirer si son père n'avait pas décidé de tout laisser pendre au bout d'une corde, ça n'existera jamais. Ce n'est pas elle ; ça aurait pu être Aliénor, mais certainement pas Alya.
Et quand le scénario s'emballe un peu trop loin et que Stx lui demande un peu trop sérieusement si elle n'a jamais songé à faire autre chose de sa vie, à tout lâcher pour se concentrer sur une activité un peu plus honnête, elle sent immédiatement venir le coup fourré. Il ne pose certainement pas ça là innocemment – elle commence à le connaître – et la blague ne la fait plus rire – n'a meme plus les accents d'une blague.

– J'ai jamais eu le choix.

Depuis la mort de sa mère, sa fuite vers l'avant, toujours survivre et fermer les yeux. Partir de chez son grand-père, plier l'échine sous les ordres de Silva pour récolter ce qu'elle pouvait accaparer, trouver un moyen de s'échapper en vendant son âme à un tout autre diable. Autre diable qui semble songer sérieusement à la libérer du contrat signé de leur sang lié, comme s'il suffisait de claquer les doigts pour tout effacer, tout oublier et lever toutes les menaces qui planent. Faire mourir la vendeuse d'étoiles pour se glisser dans une nouvelle identité dans un ailleurs qui n'a plus les mêmes couleurs – et elles seront fades ces couleurs, parce qu'elle sent très bien que dans ce tableau qu'il lui peint, il n'y a plus aucune présence du démon.
Soupirant, elle pose le verre sur la table avant de se tourner vers lui, soulevant son genou pour le passer de l'autre côté du corps à ses côtés, l'encadrant de ses jambes, assise sur ces cuisses qu'elle est loin de chevaucher pour la première fois. Les flammes dessinent des traces guerrières sur sa peau, dévorent cette autre vie, cette autre identité qu'elle s'apprête à balancer au feu avant même de l'avoir regardée.

– Je partirai pas Styx. La vendeuse d'étoiles fait partie de moi désormais et je ne l'abandonnerai pas si je n'y suis pas obligée. Tu peux pas te passer de came, moi c'est de l'adrénaline qu'elle me procure dont j'ai besoin.

Ça et cette toute autre chose trouvée sur un canapé aussi ensanglanté que son propriétaire, des battements de cœur qui pulsaient trop fort dans le noir.
Styx Hart
I see fire
I see fire
Styx Hart
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#  Trouble in paradise - Page 10 EmptyJeu 24 Nov - 15:10
L’alcool termine sa course dans ma bouche et je me resserre un verre. Ce sera le dernier puisque nous avons beau nous perdre dans des chimères, la réalité est à nos trousses. Et l’heure du départ se rapproche dangereusement. Beaucoup ont essayé de gagner la course contre le temps, de courir plus vite que ces aiguilles noires qui frôlent nos chevilles à chaque pas mais tous ont échoué. Chronos est un dieu invincible qui nous tient tous au creux de sa main. Mes paupières se ferment et j’esquisse un sourire rapide, qui apparaît puis disparaît aussi vite de mes traits.

Pas fan de Paris. Les français sont tous des chieurs. Par contre, on pourrait se trouver un loft sympa à Rome ou dans les Pouilles. Tu mangerais de meilleures pizzas que le truc froid que t’es en train de machouiller. Mais je garde la partie sur le fait de s’envoyer en l’air.

Je te jette un regard en coin et bloque une seconde sur ton sourire. Pendant cette même seconde, j’envisage vraiment de plier bagage avec toi et de recommencer ma vie ailleurs. Je fais disparaître mon frère de l’équation et le Club. Je nous imagine comme un couple d’inconnus, n’ayant rien à se reprocher, qui profite de la dolce vita. Restaurants, clubs, musées, on irait là où le vent nous porte. La vie reprendrait dans ce loft imaginaire dans lequel résonnent les cris de nos orgasmes. Pas de contraintes, pas de violence, pas de sang, pas d’angoisse de ne jamais rentrer chez soi le soir. Mais bien vite le rêve se transforme en cauchemar et mon regard se perd sur les flammes qui danse dans la cheminée. Pas la peine de perdre du temps à penser à l’impossible. On ne peut pas quitter nos vies, pas avec un cœur qui bat en tout cas. Et puis, on finirait par se faire chier, on chercherait l’adrénaline qui nous manque en défiant la mort. Les soupirs de plaisirs seraient remplacés par des cris et on se détruirait encore plus vite qu’en rentrant à Los Angeles. Là voilà la vérité, on ne serait pas foutu d’être heureux. Quand on est habitué à faire la course avec la faucheuse, il est impossible de s’arrêter pour admirer le paysage. Ce n’est pas nous. Les seules fois où on s’arrête c’est pour foutre le feu au monde qui nous entoure. On ne renie pas sa nature, c’est une leçon que j’ai retenue.

Je porte mon verre à mes lèvres avant de lancer le sujet qui me tracasse depuis mon réveil. Il faut qu’on mette certaines choses au point avant de rentrer. Tous les facteurs de notre équation sont déjà connus mais il faut qu’on mette tout à plat avant que le quotidien nous rattrape. Avant que j’explose que que j’emporte tout notre univers dans ma chute. Mon bras retombe le long de mon flanc, les doigts toujours serrés autour des parois transparentes de mon verre. Tes jambes prennent place de chaque côté de mes cuisses alors que ma tête retombe contre le canapé. Menton en l’air, j’admire les ombres de la nuit se déplacer sur ton visage, mettant en lumière le masque que tu t’apprêtes à laisser tomber. Je ne m’habituerai jamais à ces vérités qu’on se balance au visage, tranchantes comme un couteau, mettant à nu nos émotions et nos envies. Trop habitué à mentir, je n’étais même pas conscient que plus aucune vérité ne franchissait mes lèvres avant de te rencontrer. Tu agis comme un sérum, me fait prononcer ce que je ressens sans que je puisse résister, me fait lâcher tous les masques qui modifient mes traits. Je mentais depuis tellement de temps que j’avais fini par croire que j’étais cet homme que j'imposait au monde entier, qui mène une armée de dealeurs et de truands dans l’ombre, qui gère un simple garage le jour. Docteur Jekyll et Mister Hyde. Mais entre tes mains, ou entre tes cuisses, je redeviens juste Styx.

Ma main libre se pose sur ta cheville, remonte le long de ta jambe jusqu’à ta cuisse. La myriade de frissons qui la suit m’arrache un nouveau sourire qui fait briller mes pupilles d’une aura de désirs.

Tu peux rester la vendeuse d’étoiles, je ne te demande pas de devenir coiffeuse Alya. Mais tu pourrais monter en grade, gérer les filles qui vendent pour moi ou gérer le bar et tout ce qui s’y passe.

Mensonges, encore et toujours des mensonges. Quand je dis que le naturel n’est jamais bien loin. Dans un soupir, je me reprends. Si je veux que ça marche, je dois me forcer à te dire les choses. Tu ne peux pas deviner ce que je ne te dis pas même si je sais pertinemment que tu es consciente des mots que je vais prononcer. Tu me connais, peut-être même mieux que moi-même. Mes dents se referment sur ma lèvre inférieure, la douleur créant un électrochoc qui me donne le courage de continuer.

Écoute, tu sais très bien ce qui va se passer si tu continues à vendre de la came en club. Je vais péter un câble et buter tous tes clients. Je suis un connard jaloux et possessif mais ça tu le savais bien avant de coucher avec moi. Je ne vais pas supporter que tu te colles à d’autres mecs et encore moins qu’ils te touchent.

Je me redresse brusquement, attrapant tes cuisses entre mes mains. Mon verre de whisky entame un vol plané pour finir par se vider sur le tapis. Au point où on en est, la femme de ménage aura le champ libre pour changer tout le mobilier qu’on a cassé ou abîmé. Elle a l’habitude, mes séjours ici se terminent toujours dans le chaos.

Je sais que tu as envie de m’envoyer chier et que ce que je te dis, te donne encore plus envie de continuer ton business. Mais ça ne va pas le faire, Alya.

Côté honnêteté, je ne pourrais pas faire mieux. Mes iris ont pris une teinte orage qui reflète ce qui se passe dans ma tête en ce moment même. Les vagues de la jalousie percute de plein fouet les parois de mon crâne.

@Alya Perey
Alya Perey
La vendeuse d'étoiles
Alya Perey
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#  Trouble in paradise - Page 10 EmptyVen 2 Déc - 10:20
Elle doit contenir une mine boudeuse face aux critiques de Styx sur son pays natal. Ne pas se griller, oublier celle qu'elle a été un jour pour ne rester que cette identité construite, cette vendeuse d'étoiles apparue un beau jour à Los Angeles, ce prénom articulé et volé à un astre à défaut d'avoir une grande imagination. S'il fallait faire une croix sur Paris, cependant, elle voulait bien la faire afin de se laisser aller à rêver de l'Italie. Des odeurs de pizza et de sauce tomate, des accents chantants et une Vespa sur laquelle parcourir la vie. Et s'envoyer en l'air ; quel que soit l'endroit sur Terre où il pouvait bien atterrir, ils étaient très fort pour cela, de toute manière. Pour s'envoyer en l'air et pour tout envoyer balader. Nul doute que les premiers jours de Lune de miel laisseraient bien vite place à la colère qui les rongeait au quotidien et qu'ils enverraient tout balader avant d'avoir pu contrôler quoi que ce soit. Tout casser d'un claquement de doigt, parce que pour ça aussi, ils étaient doués. Un peu trop, d'ailleurs. Alors inutile d'imaginer des monts et merveilles, de rêver d'une vie normale et loin de Los Angeles. Le passé finirait forcément par les retrouver, que ce soit la famille de Styx ou les souvenirs d'Alya. Doigts crochus qui s'agripperaient à eux dans l'espoir de ne laisser que des cadavres dépouillées de tout plaisir. Alors autant le puiser tant qu'ils peuvent.
Mais pas tout abandonner pour autant. Il est hors de question que la vendeuse d'étoiles fasse une croix sur sa vie, qu'elle oublie qui elle est. Même si elle gagnait à l'euromillion, même si Styx promettait de lui envoyer chaque mois de quoi vivre, elle ne peut pas, elle ne veut pas. Parce que, depuis longtemps, depuis toujours peut-être même, Alya a l'impression d'avoir trouvé sa place dans la cité des anges. Ce n'est plus les volutes de fumée et de désespoir qui envahissent la tête de son père, plus cette fuite perpétuelle en camion qui démange sa mère, plus les hématomes qui fleurissent sous la main de son grand-père, plus cette fugue qui l'arrache à son identité, plus ce devoir de courber l'échine devant le père Silva. Pour la première fois, elle est libre d'être qui elle est et, si elle doit rendre des comptes aux Sons of Hadès, l'impression d'indépendance qui s'est ligotée à ses chevilles est trop précieuse pour qu'elle l'abandonne pour qui que ce soit.
Et puis, même s'ils se déchirent, s'agacent, se font mal, elle n'a pas envie de fuir Styx.

Ignorant les silences qui aspirent la nuit, elle repose son verre dans un bruit mat avant de s'asseoir sur les cuisses du droguée à ses côtés, de manière à lui faire face. Droite, le dominant légèrement ainsi, elle affirme sans tressaillir qu'il peut oublier l'imaginer quitter les rues sombres de Los Angeles. Pire qu'un rat elle compte bien s'infiltrer partout et le piège qui la retiendra n'a pas encore été construit ; et quand il claquera, elle compte bien que ce soit pour lui trancher la gorge plutôt que pour l'envoyer ailleurs.
La main qui court sur sa cuisse lui arrache une myriade de frisson alors qu'elle se fait exposer une promotion qui ne la convient pas vraiment ; par la manière sale dont elle a l'impression de se l'approprier, mais aussi parce que ça ne lui ressemble pas de diriger des gens, de s'occuper des affaires dans l'ombre quand elle pourrait briller sur la piste de danse, projeter ses paillettes et des fantasmes dans la tête de celles et ceux qui l'entourent. Cependant, elle devine qu'il n'est pas arrivé au bout de sa pensée et retient donc les protestations pour le laisser terminer.
Alya ne tressaille pas lorsqu'il balance ses mots comme des grenades dégoupillées ou qu'il se redresse et que le verre valdingue. Le tapis l'empêche d'exploser en millier de miettes translucides, mais ne retient pas le liquide ambré qui se répand entre ses poils. Elle ne le remarque même pas, cependant, trop occupée à fixer les iris rougit par la colère qui la fixe et qu'elle rêve de pouvoir envoyer chier.

- Ok.

Elle a l'impression de vendre son âme au diable, et pourtant c'est le seul son capable de déformer ses lèvres. Pas de rire arrogant ou de "va bien te faire foutre, Styx Hart". Une acceptation qui court dans ses veines et déguise chacun de ses traits sévères.
Si elle concède, cependant, ça ne sera pas sans conditions. Garder la main quelque part, sur cette vie qu'elle s'est construite.

- J'accepte de gérer le bar - même si cela signifie qu'elle sera sans cesse surveillée par les corbeaux de tout le chapitre angelin qui rapporteront le moindre de ses faits et gestes à leur chef -, mais je garde mes clients les plus fidèles. Pas ceux que je croise en boîte de nuit ou en soirée, mais ceux qui m'apprécient pour ma rapidité et ma discrétion.

Il était hors de question que quiconque vende à sa place à ses colocataires ou à ceux qui avaient son numéro professionnel enregistré dans leur téléphone depuis des années. Alya s'était forgée un carnet d'adresse depuis l'adolescence, et il était hors de question qu'elle le remette à quiconque.

- Et si on doit faire ce truc de l'exclusivité, ça va dans les deux sens. Je veux pas voir une brebis assise sur tes genoux. Je ne veux pas apercevoir un cheveux roux traîner sur ton épaule.

C'était donnant-donnant, et s'il fallait entrer dans le petit jeu de la jalousie, elle était décidée à lui montrer qu'elle pouvait être une concurrente de choix.

- Une dernière chose, dit-elle en se rapprochant un peu plus de lui, collant sa poitrine contre son torse et glissant ses lèvres juste à côté de son oreille, plus jamais tu critiques les français.
Styx Hart
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#  Trouble in paradise - Page 10 EmptyVen 2 Déc - 17:52
Pas de verres qui volent à travers la pièce, pas de hurlement qui brisent la quiétude des lieux, pas d’éclats de cartes qui recouvrent le sol. Je crois qu’on commence à bien s’entendre tous les deux ou alors on est trop crevé pas ces quelques jours d’affrontement pour remettre le couvert une dernière fois avant de refermer la porte de nos premières vacances. Moi qui pensait juste me faire une petite cure détox perso au milieu de la forêt, voilà que je repars avec une régulière officielle et pour de vrai cette fois, et tout un tas de nouvelles emmerdes en prévision. Styx Hart en couple, messieurs, dames. J’espère que Los Angeles est prêt à se prendre un tsunami dans la gueule parce qu’il est impossible que le karma laisse passer un truc comme ça sans réagir.

Je serais presque déçu que tu capitules aussi facilement. Je m’étais attendu à mille protestations, à des arguments nimbés de mauvaise foi et à un ouragan comme toi seul en à le secret. Mais bizarrement, tu es toujours sur mes jambes et aucune trace de sang ne recouvre mon visage. Je reste quelques secondes à observer tes lèvres après ce “ok” qui a le don de me faire fermer ma grande bouche. Évidemment, une condition suit mais encore une fois, elle me laisse pensif. J’ai comme l’impression que je suis en train de me faire avoir. Tu gères la situation bien trop facilement et sans insulte, c’est beaucoup trop louche pour être vrai. Ou alors c’est moi qui suit beaucoup trop parano et je dois apprendre à me fier à toi. Je hoche doucement la tête prenant le temps de réfléchir à tout ça. Je suppose qu’un compromis est mieux qu’un non ferme et définitif. Tu acceptes de faire des efforts, à mon tour de lâcher du lest.

Ok pour garder tes clients fidèles. Mais je veux être informé de tes ventes.

La condition qui suit, je m’y étais attendu. Avec la vendeuse d’étoiles comme régulière, je savais qu’il n’était plus question de soulever des brebis. En fait, depuis qu’on couche ensemble, les autres meufs me paraissent bien trop fades pour être des tentations alors celle-là; je veux bien la céder sans protester. Mes mains se resserrent autours de ta chair et je plonge mon visage dans ton cou. Ton odeur emplit mes narines, je pourrais la reconnaître entre mille. Douce, sucrée avec une pointe d’amertume. Tu as l’odeur de l’océan et du soleil mais aussi celle des ruelles sombres de la ville. Une odeur unique qui colle à ma peau et qui me donne une sensation étrange de réconfort, comme s’il ne pouvait rien arriver quand on ne fait plus qu’un. Putain de merde, ca y est je tourne romantique à la con. Il faut que je me sorte ces conneries de la tête. Mes dents se referment sur la peau fine de ton cou, voilà déjà quelque chose qui nous ressemble plus. Une trace écarlate marque ta peau diaphane et me donne envie de mordre bien plus fort juste pour t’entendre gémir.

J’ai plus besoin de brebis maintenant que je t’ai toi.

J’avais envie de te provoquer, de te faire rugir, de voir tes prunelles s’assombrir. Mais je suis clairement bien plus faible face à toi que n’importe qui. Toutes mes protestations sont parties en fumée quand ton bassin à glisser contre le mien pour que tes lèvres viennent murmurer à mon oreille. Depuis le début je sais que tu causera ma perte mais je n’ai jamais été aussi enthousiaste de plonger dans le gouffre couleur ténèbre qui s’entend à mes pieds. Un rire remonte de mes entrailles et je m’aide de mes quelques notions de français pour te répondre dans la langue de Voltaire.

A vos ordres, Madame.

Je tente de sceller nos lèvres par un baiser mais tu contres mon attaque en reculant ton visage. Nos sourires provocateurs se percutent et mes mains glissent sur tes fesses pour t’empêcher de fuir mon corps qui s’éveille après plusieurs heures de KO technique. A mon tour, de me rapprocher pour venir murmurer à ton oreille, ma joue obscurcie par une barbe naissante vient frotter contre ta peau. Mon souffle percute le lobe de ton oreille et je n’ai qu’une envie, le prendre entre mes dents pour me venger de ton impertinence. Mais j’ai d’autres idées en tête que j’ai besoin de mettre rapidement à exécution avec de mes consumer sous les flammes de mon désir.

Il n’y a plus qu’à sceller notre deal.


@Alya Perey
Alya Perey
La vendeuse d'étoiles
Alya Perey
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#  Trouble in paradise - Page 10 EmptyDim 4 Déc - 23:59
Pas de crise ou de cris, à croire qu'ils deviennent presque adultes, capable d'un recul sur les choses et de ne pas tout laisser aller à leurs primes émotions comme ça a souvent été le cas entre eux. Il y a de l'art abstrait entre eux, tant de choses qu'ils sont incapables d'appréhender ou de remettre à l'endroit. Une relation qui vit dans les brouillons que sont leur vie, aussi désorganisée et féroce qu'eux ; et étrangement ça semble marcher et leur correspondre un peu trop bien.

- Je te ferai un tableau Excel, ironise-t-elle.

De quoi étaler toutes les preuves de chacune de ses transactions frauduleuse à la police. Comme si elle savait tenir un tel fichier de toute manière ; mais s'il tenait vraiment à avoir la liste de ses ventes, ce n'était de toute manière pas quelque chose sur lequel elle tenait particulièrement à garder le secret. Qu'il se baigne dans ses échanges si ça lui chantait, la plupart de ses clients étaient bien plus intéressés par ce qui se logeait au fond de ses poches que sous ses fringues.
C'est cependant donnant, si elle doit éloigner toute tentation - qui n'en sont pas réellement, personne n'est capable d'éveiller en elle ce que Styx a révélé - il le doit aussi. Car si Alya est loin d'être aussi jalouse que lui, l'idée de voir d'autres lèvres s'accrocher aux siennes, d'autres corps qui pourraient se délecter sous les douceur et la fureur de ses doigts, la fait frissonner - et pas de la manière qu'elle apprécie. Il est trop tard pour nier ; des sentiments éclosent à fleur de peau et palpitent sur la chair jaunit par le feu dans l'âtre ; et plus ils prennent de la place, moins elle a envie de voir d'autres se loger contre lui. Si elle pouvait accepter qu'il y avait eu d'autres histoires avant elle, la vendeuse d'étoiles n'avait pour autant aucune envie de les voir débarquer dans le salon aux premières lueurs du soleil. Quant aux brebis, elles pouvaient rester dans leur pâturage.
Les lèvres et le souffle de son mec - parce que c'était bien ça qui était en train de se définir entre eux, finalement, ça allait bien au-delà des parties de Uno et des +4 balancés sur la table - se perdent dans son cou et lorsque ses dents se referment sur la finesse de sa peau elle ne peut retenir un gémissement. La tentative avortée sur le ponton n'ôtait en rien le désir qu'il était capable de faire monter en elle, pic de chaleur qui inondait son estomac quand il se rapprochait un peu trop fort, un peu trop intimement. Les mots qu'ils lâchent, en revanche, la déconcentrent et la font presque rire alors qu'elle rétorque, taquine :

- Être romantique fait pas partie des conditions.

Il y en a cependant encore une qu'elle tient à énoncer - et tant pis s'il capte la vérité sur ses origines, après tout la vendeuse d'étoiles ne peut pas vivre que de secrets et de mystères. Ce n'est qu'une infime partie de ce passé qu'elle cache et si la méfiance est devenue une part intrinsèque de celle qu'elle est, il y a entre Styx et elle une étrange forme de confiance. Elle mènera peut-être à sa perte, c'est vrai, mais en plein milieu des bois sur la musique du bois qui craquèle dans la cheminée et l'odeur des braises qui flottent, Alya n'en a plus rien à foutre. Comme si Aliénor renaissait avec l'autorisation offerte à ces sentiments d'exister, comme si un être enfoui en elle depuis trop longtemps revenait à la surface pour déposer, aussi légèrement qu'un baiser au coin d'une lèvre, un indice sur les souvenirs troubles qu'elle avait enterré en France.
Qu'il ne critique plus jamais ses origines.
La légère barbe qui a poussé pendant ces courtes vacances vient effleurer sa joue dans un frottement alors que sa voix se fait un peu plus grave et posée, cherche ses mots dans un français qui ne souffre d'aucune erreur grammaticale. Le charme de l'accent américain la touche bizarrement alors que ça ne lui avait jamais rien fait par le passé - ou peut-être que ce n'est pas l'accent qui crée ce sentiment, mais l'homme derrière celui-ci - et l'envie de se coller un peu plus à lui, lui broie les entrailles. Mais Alya est joueuse et lorsque les lèvres de Styx tentent d'attraper les siennes elle se recule juste assez pour qu'il ne puisse la saisir quand ils connaissent tous les deux la vérité ; elle est incapable de lui résister. Et si ce n'était pas les mains glissées sous ses fesses qui la retenait sur ces cuisses, ça serait certainement le rôle de ses jambes de s'enrouler autour de lui, de se laisser aller à tous ces dangers qu'ils peuvent entrevoir dans cette relation et dans laquelle ils foncent, pourtant, tête la première.
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